Les derniers avis (105508 avis)

Couverture de la série Folies furieuses
Folies furieuses

Kurtzman a joué un rôle important pour une certaine BD anticonformiste, humoristique, aux États-Unis, en particulier avec le magazine Mad, et Goscinny (qui l’a rencontré et bien connu) et Gotlib – deux génies de l’humour francophone – ont à plusieurs reprises dit tout ce qu’ils lui devaient. Mais ceci dit, je suis sorti déçu de cette lecture (comme je l’avais été d’une œuvre bien plus ancienne, « C’est la jungle » – seul Hé les mecs ! m’a vraiment plu pour le moment). C’est une œuvre collective tardive, pour laquelle Kurtzman a fait appel pour l’accompagner au dessin à quelques amis ou auteurs qu’il admire (voir les détails dans la fiche de l’album). Le résultat est globalement décevant. Kurtzamn développe de courtes histoires dans des univers très variés, mais ne m’a pas vraiment fait rire. Seuls quelques passages (des détails dans certaines cases de « Shmegeggi, l’homme des cavernes » ou de « Un vampire nommé Mel » en particulier) sont assez loufoques pour m’intéresser. Mais l’ensemble est moyen globalement (y compris l’hommage de Crumb en début d’album). Les deux dernières histoires sont les moins intéressantes, avec en plus un dessin que je n’ai pas du tout aimé. On a clairement là une vieillerie à réserver aux complétistes de Kurtzman. J’en attendais sans doute trop.

14/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Les aventuriers de l'Urraca
Les aventuriers de l'Urraca

Chouette Bd que je recommande chaudement si vous êtes en soif d’aventures et de divertissements. Une histoire de pirates un peu à l’ancienne avec sa bonne dose de péripéties et une certaine verve dans les textes et dialogues à l’image de l’éloquence du charismatique capitaine Sherman. La majorité des attendus pour ce type de récit sont cochés. Même si ça saigne, ça tranche et ça meurt pas mal, je trouve la BD au final plutôt lumineuse et positive. Les dessins bien qu’ils manquent de personnalités et dans l'ensemble de détails sont vraiment très plaisants et remplissent pleinement leurs missions premières, être au service du scénario et rendre la lecture fluide. Entre autre, malgré la multitude de protagonistes et pirates, on les identifie assez facilement. Du solide donc. Pour conclure, du classique vraiment bien fait et un très très bon divertissement! Laissez vous tenter et embarquez sur l'Urraca, le voyage vaut le détour!

14/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Octopolis
Octopolis

Amateurs des fonds marins, je ne pouvais décemment laisser passer cet album, qui plus est quand son contenu jusqu’à son titre est profondément dédié à mes congénères. Trois nuances de bleu. C’est en effet à travers le formidable Le Rapport W que je me frottais pour la première fois au travail de Gaétan Nocq, je tombais ensuite sous le charme de Les Grands Cerfs, BD qui m’avait fortement enthousiasmé à l’époque. Un de mes coup de coeur 2021. C’est donc ma troisième incursion dans son univers et pour le coup, je ressors quelque peu déçu de ma lecture même si j’y ai pris beaucoup de plaisir dans l’ensemble. Toute la première grosse partie du récit est fascinante avec un mélange parfait entre l’histoire et donc l’enquête de notre héroïne sur la disparition de son père, et des parties didactiques supportés par des visuels de toute beauté. L’immersion est parfaite. D’ailleurs, la partie graphique ne décevra pas du début à la fin. L’attente suscité par ce début idyllique était probablement trop fort. Là où ça se gâte, c’est dans la deuxième moitié du livre coté scénario. Trop d’incohérences, de révélations tirés par les cheveux et de raccourcis dans le récit à mon goût. Vraiment dommage car cela nuit fortement au ressenti global. Fort heureusement, l’aspect écologique et les messages qui vont avec (entre autre...sur l’évolution, les extinctions et l’action de l’homme sur ces deux phénomènes) sont bien fichus, beaucoup mieux amenés en tout cas et malins que dans La Brute et le Divin ou on frôlait l’indigeste tant le discours était bien trop simpliste (simplet !), enfantin et caricatural. Pour conclure, vous l'aurez compris, on passe un très bon moment de lecture et on en prends plein les mirettes malgré un scénario bancal. J'applaudie de mes huits tentacules. 03.75/5

14/05/2024 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Là où gisait le corps
Là où gisait le corps

Le nouveau polar du trio magique Brubaker/Phillips/Phillips m’a beaucoup plu. Brubaker s’éloigne un peu de son style habituel, et propose une enquête de voisinage intrigante mettant en scène une multitude de personnages racontant la même histoire, à savoir les évènements qui ont amené à la découverte d’un corps dans ce petit cul-de-sac habituellement calme. Le ton est très humain, on découvre petit à petit les secrets inavouables du voisinage, les drogués, la petite fille marginale qui fourre son nez dans les affaires des autres, et une aventure extra maritale représentée de façon assez explicite. La narration est aux petits oignons, avec des va-et-vient parfaitement orchestrés, notamment grâce à la mise en couleur judicieuse de Sean Phillips. Tout s’emboite parfaitement, et la fin est bien amenée, logique et satisfaisante. Le début de l’album propose un trombinoscope bien pratique, mais aussi une petite carte du voisinage montrant l’agencement des maisons, preuve de la rigueur narrative employée par l’auteur. J’ai passé un excellent moment de lecture. Pas le meilleur album de ces auteurs, mais un bon cru, assurément.

14/05/2024 (modifier)
Par Titanick
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Un océan d'amour
Un océan d'amour

Un couple de bretons, lui marin pêcheur et elle au foyer, elle lui fait des crêpes. Les pages sont muettes, ils n’ont pas besoin de parler, on sent qu’une grande tendresse, appuyée par la force de l’habitude, les unit. Tout est dans le regard et l’attitude. Ils sont touchants et il pourrait ne pas y avoir d’histoire. Mais le hasard en a décidé autrement, notre marin pêcheur connaîtra toutes les vicissitudes de la vie en mer, les avaries, le naufrage, la surpêche industrielle, les pollutions des dégazages sauvages, le continent de plastique, ...Le message écologique est bien là mais ce n’est pas l’essentiel de l’histoire. La vraie héroïne est Madame, bigoudène pur jus, truculente à souhait… et sacrément pugnace ! Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour retrouver son homme qui n’est pas rentré au port. Elle consultera une voyante, parcourra la moitié de la Terre, subjuguera Fidel Castro himself, et fera tourbillonner la culture bretonne dans le monde, crêpes et dentelles en tête. Admirable. Je n’aime pas les histoires d’amour, c’est toujours cucul la praline et ça me gonfle. Là, c’est une histoire d’Amour, avec un grand A, et j’adore. Je n’imagine pas un autre dessin pour aller avec cette histoire. L’angoisse, la tristesse et l’humour également y transparaissent pleinement. Les trognes de notre couple sont à croquer. Et en bonus, j’aime bien la mouette aussi. C’est simple, j’ai couru l’acheter après l’avoir emprunté en bibli !

14/05/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Droit du sol
Droit du sol

2.5 Je me rends compte que cela fait très longtemps que je n'ai pas lu un ouvrage de cet auteur et vu ce que j'ai ressenti durant ma lecture, cela va sans doute prendre du temps pour que je me mettes à vouloir mieux découvrir son œuvre. L'auteur décrit la situation de l'immigration clandestine à Mayotte et il me semble que la situation a empiré depuis. Dans ce gros album, il y a de bons moments et je ne me suis pas vraiment ennuyé, mais plusieurs passages m'ont vraiment énervé. Je rejoins l'avis de Ro sur le côté manichéen de l'auteur. Il y a des personnages qui ont un coté donneur de leçon qui m'a irrité. C'est simple j'avais envie de les frapper même lorsque j'étais d'accord avec eux. Mention spéciale pour la scène où des habitants noirs qui dénoncent des clandestins à la police sont comparés à des collabos. Ah bon les clandestins vont finir gazés dans des camps de concentration ? Je veux bien croire qu'ils viennent de pays au niveau de vie pourri, mais c'est vraiment au même niveau qu'Auschwitz ? En fait, c'est juste moi où il y a plein d'occidentaux qui ont l'air de croire que le seul niveau de vie acceptable c'est en occident (Mayotte étant français c'est l'Occident donc bien, les autres iles c'est pas la France donc ça doit être super pourri même si on voit jamais ce qui se passe là-bas dans la BD sauf lorsque des clandestins se sauvent). D'ailleurs on entend assez peu tous ces noirs qui ne veulent pas de clandestins chez eux. Je ne dis pas qu'ils ont raison, mais j'aurais voulu qu'on approfondisse un peu plus cet aspect du sujet. Tout est bien calculé pour que l'on aille du coté de l'auteur vu que les salauds égoïstes ont tous des têtes de méchants. Si je vais un jour à Mayotte, je vais savoir tout de suite qui est raciste juste en regardant leur tête ! Et sur la couverture de l'édition que j'ai lue, on voit bien en avant une femme (donc un être faible qu'on doit protéger) pleurer et pas un homme (donc un être fort qui peut se débrouiller tout seul et de toute façon un homme ça pleure pas). Bref, on est loin du travail d'un type comme Joe Sacco qui essaie d'être objectif et montre les deux cotés de la médaille. Pour moi l'immigration, surtout clandestine, mérite des réflexions et malheureusement on tombe la plupart du temps dans des discours simplistes comme ici. Dommage parce que j'ai tout de même aimé découvrir un peu la vie à Mayotte et le dessin est sympathique.

14/05/2024 (modifier)
Couverture de la série La Neige était sale
La Neige était sale

Un album intriguant et assez hypnotique. Pour moi, en grand inculte que je suis, Simenon ce n’était que Maigret. Je suis ravi de découvrir une nouvelle facette de l’auteur à travers cette collection consacrée à ses romans durs (un terme non usurpé). C’est la première adaptation que je lis mais je me pencherai volontiers sur tout autre. Pourtant à ma sortie de lecture, j’étais plutôt perplexe. Si j’ai aimé l’ambiance et le travail des 2 auteurs, je sentais qu’il y avait des choses qui m’échappaient, je n’ai pas compris le personnage principale (par ex. sans mes prédécesseurs je n’aurai pas saisi l’étoile rose). Nous sommes maintenant quelques semaines après ma lecture, et si je n’ai plus retouché l’album, son histoire a continué à me « hanter ». Honnêtement, Frank continue à être mystérieux et obscur à mes yeux, mais y a un truc obnubilant avec ce personnage, il ne cesse de m’interroger. Le tout est sublimé par 2 auteurs au sommet, la narration et voix off sont ciselées à la perfection, comme les dessins et couleurs qui vous attrapent pour ne plus vous lâcher. Le lecteur est alors entraîné dans un univers glauque et malsain dont il aura bien du mal à s’extirper. Une œuvre sombre et dérangeante qui ne vous laissera pas indifférent.

14/05/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Imbuvables ou comment j'ai arrêté de boire
Les Imbuvables ou comment j'ai arrêté de boire

Sur les premiers chapitres de ce gros album, j'ai cru retrouver les mauvais côtés des deux autres ouvrages de l'autrice que j'avais lus : le dessin médiocre dont on voyait les débuts dans Le Musée de mes erreurs (celui des personnages qui sont juste moches, à l'inverse des paysages urbains new-yorkais que eux, j'aime bien), et la vie très urbaine d'artiste fauchée et alcoolique de l'autrice. Elle est en effet à un niveau d'alcoolisme impressionnant pour son jeune âge : elle présente presque tous les symptômes de cette addiction, buvant du matin au soir, incapable de s'endormir sans être complètement ivre, et incapable de tenir sans boire plus de quelques heures, tout en gardant malgré tout une certaine maîtrise de soi pour se permettre de travailler intensément sur ses créations de BD et d'illustrations. Cela donne beaucoup d'auto-apitoiement, d'autodestruction aussi, justement typiques des accros qui refusent d'avouer leur peur de s'en sortir. Bref, je ne trouvais pas l'héroïne attachante et les passages trop verbeux m'ennuyaient un peu. Et puis on découvre au bout d'un certain temps la manière dont elle s'est lancée pour de bon dans la désintoxication, et j'ai surtout constaté avec satisfaction qu'elle y arrivait et que, malgré quelques rechutes qu'elles nous narrent plus tard, elle a réussi à s'y tenir et à redevenir de facto nettement plus attachante à mes yeux, plus sage aussi, car on voit les années passer et le personnage gagner en maturité. En même temps, elle devient plus sociable, se fait des amis moins toxiques, et sa vie devient plus joyeuse. Alors, ça reste quand même un grosse autobiographie façon BD indépendante, où l'autrice raconte un peu tout de sa vie, comme on s'étale dans un journal intime, ce qui est à même de satisfaire les lecteurs un peu voyeurs mais qui peut aussi être rébarbatif quand certains passages de sa vie sont peu passionnants. Mais comme l'héroïne m'était devenue plus sympathique, j'ai finalement bien aimé aller jusqu'au bout de ce gros bouquin.

14/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Bouncer
Bouncer

Amoureux du western, cela fait des mois que j'attends de me plonger dans ce qui paraît être le nectar du genre : Bouncer ! Je me suis donc lancé dans la lecture du premier cycle (les deux premiers tomes) et mon avis portera seulement sur ces albums. J'adore le dessin de Boucq, que ce soit dans Jérôme Moucherot ou encore dans les couvertures des San-Antonio, ce gars là à un talent indéniable, tant au niveau du dessin que du scénario (même si ici on ne le lui doit pas, Jodorowsky est à la barre). Je retrouve donc la patte que j'aime, à ce niveau rien de plus à ajouter, je ne suis guère déçu. Ce qui pèche le plus, pour rester courtois, c'est le scénario. Comment peut-on élever une série au rang de culte quand le scénario est aussi grotesque ? Franchement c'est à n'y rien comprendre, j'en perds mon latin tellement les aberrations s'enchaînent à une vitesse effrénée... Énumérons donc ces quelques, trop nombreux, points négatifs : - Pour commencer, le scénario est beaucoup trop classique, bien qu'il y ait de bonnes idées. On se retrouve plongé dans une bête quête de vengeances où l'on retrouve les codes habituels, initiation à la violence et à la maîtrise des armes, heureux mentor sorti d'on ne sait où qui n'a que ça à foutre, etc... bref du prémaché irrationnel et peu crédible (mais qui bien maîtrisé peu donner lieu à quelqu'albums sympathiques et distrayants). - Quand je me suis intéressé à la série, j'ai adhéré à l'idée d'un héros manchot, un infirme dans un far-west mais quelle source d'inspiration, splendide !! Or, ici, que le héros soit manchot, cul de jatte, estropié ou simplement entier ne fait (et ne ferait) aucune différence ... il est aussi habile que n'importe quel autre personnage, soumet sans sourciller deux énormes colosses dans un combat à main(s) nue(s) (non mais quelle blague), etc... les exemples sont légions et franchement ça décrédibilise encore une fois le récit. - Le scénario est bâclé et sans surprise (spoiler). Quand le neveu du bouncer tue trois hommes en passe de violer la maîtresse, il n'y a aucune répercussion, on n'en fait simplement plus allusion comme si il était normal de butter trois gaillards n'ayant encore commis aucun crime. Pourtant ce sont des hommes de main des puissants de la région... quid ? Ils refusent que la maîtresse donne cours à tous les élèves quelques soient leurs origines sociales et envoient quelques rustres la violer histoire qu'elle comprenne mais quand ces même trois gaillards sont abattus, plus rien... Allons, un peu de bon sens pardi ! Vers la fin du tome 2, le bouncer élabore un plan pour coincer son frère la main dans le sac, en plein larcin, afin de lui faire la peau. Ok l'idée est intéressante mais sa réalisation est un échec, on expédie tout cela comme si il était facile d'amener n'importe qui à commettre n'importe quoi, n'importe où... Le vilain frère ne se doute de rien, lance ses chiens à la poursuite d'une diligence, dans laquelle, en plus de tout, se trouve sa fille (super de lui faire encourir tous ses risques pour quelques dollars). D'ailleurs ce vilain frère, après que l'armée confédérée ait été démise, continue d'écumer la région comme si de rien n'était, amassant une fortune gargantuesque qui n'est remise en question par aucun personnage de la série... ben voyons. Bref, des incohérence je peux vous en citer 20 sans exagérer dans ces deux albums... un peu trop à mon goût... - La profondeur des personnages est vide, je ne me suis attaché à aucun protagoniste. Les personnages sont mal et peu travaillés, ça se ressent énormément dans les dialogues qui sont pour ainsi dire insignifiants. - Beaucoup de planches inutiles qui n'ajoutent rien à l'intrigue et donc forcément une intrigue propulsée à toute vitesse, survolée, bâclée.. Il est certain que je me lancerai dans la suite de cette série, j'ai hâte de découvrir les albums dans lesquels Boucq opère en seul maître, Jodorowsky n'étant absolument pas au niveau, un beau massacre du genre.

13/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Fauves sont lâches
Les Fauves sont lâches

Je vais arrondir aux trois étoiles (ressenti 2,5, avec indulgence), car je ne suis pas le cœur de cible, et un lectorat – bien – plus jeune peu y trouver davantage son compte que moi. Disons que le conte est sympathique, avec ce jeune fermier qui ne sait comment cohabiter avec son lion, goinfre qui bouffe toute sa basse-cour et son cheptel. L’histoire est racontée par une jeune femme à son fils, avant qu’il ne s’endorme. Du classique donc. Mais pas exempt de défauts. D’abord, je n’ai pas compris l’intérêt des quatre premières pages (où la mère, artiste peintre, a affaire à un couple de collectionneurs pénibles), qui n’apportent rien au récit et ne sont pas reliées à la suite ? Ensuite, la narration manque de surprise, reste assez linéaire, tandis que le dessin – très lisible au demeurant – reste quand même minimaliste et un peu brouillon. Mais c’était le propre de cette collection Comix du Cycliste de donner un espace à de jeunes auteurs (dont plusieurs ont ensuite « percé »). Note réelle 2,5/5.

13/05/2024 (modifier)