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Par Présence
Note: 4/5
Couverture de la série Kid Eternity
Kid Eternity

Une âme en errance - Ce tome content une histoire complète, indépendante de toute autre qui ne nécessite aucune connaissance préalable du personnage. Il regroupe les 3 épisodes double initialement parus en 1991, écrits par Grant Morrison, et peints par Duncan Fegredo. Sur une scène noire, avec un éclairage violet, Jerry Sullivan, un humoriste, fait son entrée et pose sa canette à terre. Il retrousse les manches de sa veste et s'approche du micro. Il déclare qu'il pense à la mort. Dans les urgences d'un hôpital, des brancardiers poussent une civière sur laquelle repose un individu qui vient d'avoir un grave accident de la route : Jerry Sullivan. Il a été repêché dans la Est River, et il présente des fractures au crâne, un pouls faible et irrégulier, des hémorragies internes. Quelque part dans un appartement de New York à une soirée, Jerry a décidé de faire une partie de Scrabble avec Denise. Il pose un E au-dessus d'un T. Ailleurs, Bob Goodfellow conduit en chantant, et en buvant du whisky. À l'hôpital, l'agent d'accueil est en train de faire un mot croisé derrière son comptoir. Il cherche un mot qui se termine par Y et dont la définition est un bonsaï dérangé qui veut vivre pour toujours. Jerry a posé deux lettres de plus : E et un R, sous le T. Dans son appartement, une femme arrose son bonsaï. À la soirée, les yuppies parlent culture contemporaine et gains financiers. Jerry a remarqué une jeune femme qui lui a tapé dans l'oeil : Val Hoffman. Elle lui lance un regard coquin. À Las Vegas, Bob Goodfellow joue avec une pièce qu'il lance en l'air d'une pichenette et qu'il rattrape : il se sent chanceux. Il rentre dans un casino. Dans son appartement, la dame au bonsaï entend toquer, elle va ouvrir pensant que c'est son ami Richard : pas de chance. L'agent d'accueil a trouvé le mot correspondant à la définition. Dans la soirée, Jerry a également complété ce mot : Éternité. Tout d'un coup, juste sous le tableau de Pablo Picasso, sur la table où était posé le plateau de Scrabble se trouve Kid Eternity. Avec lui sont apparus un templier et un gangster des années 1930. Il se tourne vers eux en les prévenant que le Shichiriron les a suivis. Gordon, le responsable de la soirée, se tourne vers le kid pour lui demander ce qu'il fait là mais sa gorge est transpercée par derrière par une griffe. En fait ce sont ses propres vêtements qui sont en train de le tuer. Carmina Burana continue de retentir dans la stéréo. le personnage dans la peinture de Picasso s'anime et sort du cadre. Il s'en prend à Michelle et la lacère : elle fait un bruit comme Marie-Antoinette. Jerry a fini par réagir et il pousse tout le monde vers la porte pour sortir de l'appartement. Mais il se retourne comme Orphée et il ne parvient pas à détacher son regard du Kid. Il ressent comme un éclair dans son esprit, comme du bruit blanc. Son nez saigne. Il a un goût de métal dans la bouche. Il parvient à se retourner et à courir dans les escaliers. Ils descendent. D'autres ont préféré prendre l'ascenseur : les lumières s'éteignent dans la cabine, et ses parois deviennent brûlantes. En 1989, Grant Morrison s'impose dans le monde des comics avec une histoire de Batman à nulle autre pareille : Batman : L'asile d'Arkham avec Dave McKean. Non seulement, il a réussi une histoire provocante et complexe, mais en plus la narration en peintures ne ressemble à rien d'existant auparavant, ou peu s'en faut. Les lecteurs sont donc à l'affut de tout produit qui y ressemble de près ou de loin. Cette histoire répond à ces critères : narration visuelle en peintures, événements brutaux, personnages dérangés. le lecteur est assailli de ressentis : ce comédien seul sur scène peut-être sans autre spectateur que le lecteur, parlant de mort, cette entrée fracassante aux urgences, l'accident de voiture, un prêtre au casino, une femme qui arrose son bonsaï, et pourquoi pas une partie de Scrabble tant qu'on y est ? L'approche visuelle évoque à la fois des éléments de Dave McKean en moins radical, une touche de Bill Sienkiewicz période Elektra: Assassin avec Frank Miller, et enfin Paul Johnson par exemple dans ?Mercy: Shake the World (1993) de JM DeMatteis. Couleurs expressionnistes, silhouettes aux contours imprécis ou tranchés, tâches de couleur pour le sang, les traînées des phares de voiture, mélange de peinture et de traits encrés, effets visuels (par exemple pour les néons des casinos), cases en biais, nombre de cases différent à chaque page, cadrages inhabituels, etc. C'est original et prenant. C'est déstabilisant et éprouvant à la longue. Chaque épisode est découpé en deux chants (Canto) comme si le scénario avait été écrit pour une parution en fascicule mensuel habituel. Arrivé à la fin des deux premiers chants, le lecteur est épuisé, n'a pas compris grand-chose et en a pris plein les yeux. Il se rend compte que le scénariste s'est complètement approprié le personnage créé par Otto Binder & Sheldon Moldoff en 1942, ne conservant que le principe d'un jeune homme (et plus un enfant) qui peut appeler des personnages historiques dans le temps présent, et de Monsieur Gardien (Mister Keeper) une sorte de chaperon qu'il faut aller rechercher dans les enfers. L'artiste s'inspire vaguement de l'apparence de Morrison pour le kid. Mais bon, les situations sont imprévisibles, dérangeantes et dégageant un malaise empreint de poésie, et puis l'intrigue progresse de manière perceptible. Il ne reste plus qu'à faire confiance aux auteurs et à se laisser porter en s'accrochant. le lecteur profite du voyage avec des images saisissantes : Kid Eternity allongé sur le dos sur une table et réajustant ses lunettes rondes, la silhouette d'un tableau de Picasso prenant vie, Jerry continuant son numéro sur scène, un prédicateur sous une pluie de billets verts, un navire marchand explosé par une torpille, un escalier vers les Paradis, l'inconcevable silhouette du tribunal qui juge les âmes des défunts, des araignées ayant élu domicile dans la chevelure en choucroute d'une serveuse, une catabase spectaculaire et inventive, la vision de la cité de Dis, etc. Cela semble sans fin : le scénariste aligne les idées à un rythme effréné, et l'artiste se lâche de plus en plus pour des visuels plus entreprenants, plus téméraires. Duncan Fegredo est tout feu, tout flamme tout du long. Il adapte son découpage de pages à chaque séquence, et parfois à chaque page : découpage traditionnel en cases alignées en ligne, illustration en pleine page, disposition en drapeau avec une case de la hauteur de la page sur la partie gauche et des cases comme accrochées sur ce mat, cases en trapèze pour rendre compte de la vivacité d'un mouvement ou d'une surprise venant bouleverser un individu, planche avec uniquement des cases de la largeur de la page, ou uniquement des cases de la hauteur de la page, cases en insert sur un dessin en pleine page, cases en spirale, etc. Il utilise la peinture pour composer des camaïeux expressionnistes en fond de case, mais aussi pour les textures, les effets spéciaux, le décalage entre des éléments matériels et des éléments surnaturels, etc. Il faut un peu de recul au lecteur pour prendre conscience de ce que l'illustrateur apporte au scénario, comment il donne à voir des concepts ébouriffants, de vraies visions qui ne devaient qu'être qu'évoquées dans le script. de son côté, le scénariste semble animé par une succession intarissable de visions et de concepts, nourris par les gros titres des faits divers et par des références culturelles parfois ésotériques, telles celles aux Séphiroth et aux Qliphoth de la Kabbale. Il invente les Shichiriron, ces êtres aux trousses de Kid Eternity. Dans le Canto II, le lecteur découvre que Grant Morrison connaît très bien ce personnage puisqu'il en reprend les origines avec son oncle et le bateau coulé, à la lettre. Puis au cours des canto III & IV, il commence à comprendre comment les pièces du puzzle s'assemblent. Les deux derniers canto expliquant clairement ce qu'il vient de se passer, dans une intrigue logique qui aboutit à un dénouement clair. Les éléments les plus hétéroclites trouvent parfaitement leur place : la partie de Scrabble, Pablo Picasso, le sous-marin en 1942, les légendes urbaines devenant réalité, la recherche d'une carte des enfers, les maîtres de l'Ordre et les seigneurs du Chaos, et même les chaosphères. La dimension ésotérique du récit, elle-même, fait sens avec la découverte des réels responsables des événements, et leur motivation parfaitement intelligible et compréhensible. En filigrane, le lecteur peut également saisir une métaphore sur les traumatismes subis par Kid Eternity dans son enfance, et voir dans les éléments surnaturels du récit, l'expression de son syndrome de stress post traumatique, par exemple Monsieur Gardien en doudou, le comportement de son oncle comme celui d'un prédateur, et Jerry comme un individu normal devenant une sorte d'ancre pour le kid. le lecteur est récompensé au-delà de ses espérances : son investissement dans une lecture très sensorielles aboutit à un récit bien construit et poignant. Une autre histoire peinte par l'auteur d'Arkham Asylum : une pépite oubliée ? Au début, le lecteur ressent la force visuelle des situations, tout en se disant que le scénariste a écrit au fil de l'eau avec comme seul inspiration la volonté de créer des séquences surprenantes et bizarres, et que l'artiste aurait peut-être dû opter pour une narration sage et descriptive afin de compenser. Très rapidement la force des compositions transporte le lecteur ailleurs dans des montagnes russes émotionnelles, sollicitant à plein ses sens. Petit à petit, l'intrigue devient intelligible, tout en conservant son impact émotionnel, et son sens du péril. Étant moins accessible que Arkham Asylum et sans Batman, il est compréhensible que ce récit n'ait pas marqué les esprits de la même manière, pour autant c'est du Grant Morrison en pleine forme, avec un bon artiste qui ne ménage pas sa peine. Après cette aventure qui l'a ramené au temps présent, Kid Eternity a eu droit à une série mensuelle de 16 épisodes écrites par Ann Nocenti et dessinée par Sean Phillips.

07/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Secrets bancaires
Secrets bancaires

Je me suis réconcilier avec l'œuvre de Philippe Richelle car je n'avais pas du tout aimé la version USA des secrets bancaires. Ici au contraire j'ai beaucoup apprécié les trois premiers diptyques de la série ( le quatrième fait l'erreur, à mon avis de traverser l'Atlantique avec tous les clichés qui vont avec). Les trois premiers scenarii sont très bien construits avec une mention pour le premier vraiment très bon. En général les histoires financières me lassent vite. Mais ici Richelle laisse les techniques de magouilles au second plan par rapport à la trame humaine de son récit. L'auteur nous propose une galerie de personnages finement travaillée au niveau psychologique. Cela rend les situations crédibles avec des rebondissements et un suspens bien maitrisé. Seul le dénouement du troisième diptyque est un peu court avec une facilité scénaristique un peu grosse. Au niveau graphisme j'ai préféré celui de Pierre Wachs à celui de Dominique Hé dans leurs propositions semi réalistes. Chez Wachs j'ai apprécié les détails et le dynamisme des personnages ainsi que la construction assez fluide d'un scénario assez élaboré aux multiples intervenants où il est facile de se perdre. J'ai une petite réserve sur les visages un peu "cadavériques" et émaciés quelque soit la situation. Il est parfois difficile de différencier certains personnages en costumes trois pièces. Une note un peu flatteuse mais j'ai eu une agréable surprise pour une lecture détente vraiment agréable. 3.5

07/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Break !
Break !

Je n'ai pas été convaincu par cette série et je ne suis pas vraiment surpris qu'elle ait été abandonnée à mi chemin. Pourtant l'idée d'un récit sur le hip hop et la break dance est bonne. C'est un thématique originale et peu visitée. Mais c'est une thématique difficile car la BD a toujours du mal à mettre en scène de la musique. C'est pourquoi les auteurs y ont adjoint un côté fantastique assez violent difficile d'accès. Je n'ai lu que le tome 1 et j'ai trouvé le scénario assez décousu avec une intro en flash back difficile à relier au reste du récit. J'aie eu l'impression de lire des petits bouts d'histoires sans réelle cohérence entre elles. Les auteurs se permettent même d'introduire des pages humoristiques de discussions directes avec le lecteur. Je n'ai pas accroché car cela casse encore plus le rythme et la fluidité de la narration. Le graphisme emprunte beaucoup au manga dans certaines scènes de combats ou de visages super déformés. Ce n'ai pas vraiment mon truc d'autant plus qu'il n'y a pas de véritable moment de danse dans l'épisode. Une déception

07/05/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série Sandman - Nightmare country
Sandman - Nightmare country

Je continue mon exploration de l'univers des Infinis après Sandman - Ouverture et Sandman avec cette nouvelle série. Un premier tome où James Tynion IV est au scénario, un scénariste que j'apprécie beaucoup depuis The Department of Truth et The Nice House on the lake. Un scénariste qui, dans la préface, dit toute son admiration pour Neil Gaiman et son œuvre et cela se ressent dans ce qu'il nous propose. J'ai retrouvé cet univers sombre, mystérieux et violent qui me plaît tant, par contre il m'a manqué le côté mystique et onirique de la série mère puisque les cinq premiers chapitres se rapprochent plus du genre horrifique, ce qui n'est pas pour me déplaire. Un retour en force du mystique dans le dernier chapitre. Un récit qui met sur le devant de la scène le cauchemar ambulant du maître des songes, le Corinthien. L'intelligence de James Tynion IV est de ne pas braquer tous les projecteurs sur lui, il les dirige aussi sur une jeune fille encore très mystérieuse : Madison Flynn, elle est centre de cette intrigue encore bien nébuleuse. Une narration maîtrisée qui prend le temps de creuser les personnages, j'ai un petit faible pour les deux tueurs déjantés. Bref, une lecture très agréable où j'ai pris plaisir à retrouver aussi des personnages de la série principale. Les cinq premiers chapitres sont dessinés par Lissandro Estherren au style atypique mais qui dégage une merveilleuse ambiance inquiétante bien accompagné par les superbes couleurs de Patricio Delpech. Un duo complémentaire qui sera reconduit dans Apparition dans le ciel de Berlin-Est. Cinq chapitres où des interludes de quatre planches vont s'y glisser, avec à la barre d'autres dessinateurs aux styles graphiques bien différents : Yanick Paquette, Francisco Francavilla, Andrea Sorrentino (superbe) et Aaron Campbell (j'adore). Pour le sixième chapitre, Maria Llovet fait un travail honorable. Un ensemble très agréable à regarder. Hâte de découvrir la suite.

07/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Mille Visages
Mille Visages

J’ai lu « Mille visages » dans la foulée de Luxley. Les deux séries ont en commun d’insuffler beaucoup de fantastique dans un récit « historique ». Elles ont aussi en commun de m’avoir franchement déçu. Je ne suis a priori pas forcément fan de l’ajout de fantastique dans ce type de récit, mais parfois ça passe, question d’équilibre, d’idées, je ne sais pas. Mais ici ça n’a pas du tout fonctionné pour moi. Disons que sur le premier tome ça passait encore, l’intrigue pouvait encore m’intéresser. Mais le problème c’est qu’ensuite, outre une trop forte prégnance du fantastique, l’intrigue elle-même s’étire, les longueurs finissant de tuer le peu d’intérêt que je manifestais encore pour cette histoire, où tout semble trop facile pour ce démon – qui fait de tout être son esclave. Plus l’histoire avançait, moins je m’y intéressais (alors que j’aime beaucoup le western, et les sociétés Sioux au milieu desquels se déroulent pas mal de choses). Autre problème pour moi, le dessin de Malès (du moins dans les 4 premiers albums). On retrouve son tic des corps « allongés » (ça fait bizarre, mais je m’y suis fait à la longue avec lui). Mais surtout je l’ai connu bien meilleur. Ici c’est très inégal, et souvent pas franchement réussi (les décors surtout, mais aussi les personnages) et, comme pour l’histoire en fait, l’impression que ça se dégrade (certaines cases ont un air de bâclé parfois). Bref, une lecture qui m’a franchement déçu.

07/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Monsieur Apothéoz
Monsieur Apothéoz

Je suis arrivé à la fin de ma lecture avec un sentiment de zut, une BD qui loupe le coche en cours de route. Pourtant à son début j’étais bien enthousiaste, plutôt charmé par ce portrait de poissard et surtout un graphisme très doux et agréable à l’œil. Malheureusement les personnages finissent par manquer un peu de coffre, une impression que tout est un peu trop survolée, je sais pas ? Trop rapide ou simple pour m’attacher vraiment, il m’a manqué un truc. Du coup péripéties comme relations ont un peu glissé sur moi. Dommage car La fameuse scène surprend et me plaît bien mais n’a pas eu l’impact escompté, je l’ai trouvé même loupé. Un album qui se lit bien, en grande partie grâce à son esthétisme mais j’attendais mieux niveau histoire, les personnages me sont parus trop étrangers.

07/05/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Légendes de Troy - L'expédition d'Alunÿs
Légendes de Troy - L'expédition d'Alunÿs

Aux premières pages, je me suis dit qu'on allait avoir un réchauffé des thèmes que Arleston a déjà évoqué plusieurs fois, avec un dessin que je n'apprécie pas vraiment et qui fait beaucoup plus penser à des strips comiques. Mais voila, la lecture a continuée et franchement ... Ben oui, je dois le dire, j'ai éclaté de rire. C'est assez rare pour que je le souligne, mais le coup du pirate m'a tellement surpris que j'ai éclaté de rire. Et à partir de là, ça a continué de plus belle, parce qu'il y a de vrai bon moments d'humour dans cette BD. C'est pas un humour particulièrement fin, et d'ailleurs j'ai vu venir un peu la chute de l'histoire, mais pour le reste j'ai lu avec grand plaisir à partir du moment où c'était évident que les auteurs avaient comme but premier d'amuser la galerie à base de blagues potaches et de décalage saugrenue. Et ça fonctionne ! D'ailleurs mentionnons que la fin de chaque personnage a son petit lot de surprises bienvenue. C'est pas particulièrement fin ou travaillé, mais c'est suffisamment surprenant pour m'avoir fait rire. Et honnêtement, j'en attendais beaucoup moins. Le dessin est très typé, presque caricatural par moment, mais fonctionne plutôt bien avec l'humour de la BD. Je n'en suis pas friand mais il est efficace. Et je regrette juste, au final, une fin un peu rapide et des manques de développement de personnalité de certains que j'aurais bien aimé voir exploité. En terme d'humour un peu con, ça a clairement fait mon affaire et j'en suis content !

07/05/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Gigot du dimanche
Le Gigot du dimanche

Le Gigot du dimanche est une comédie un peu truculente à la française mettant en scène une famille centrée autour de l'arrière-grand-mère qui se fait bien veille mais a gardé toute sa tête et qui intéresse surtout ses descendants parce qu'on dit qu'elle aurait caché un petit trésor en louis d'or chez elle. Mais ça, son arrière-petit-fils Pilou s'en fiche bien : lui aime juste être avec sa mémé avec qui il s'entend très bien. C'est un one-shot amusant et sans prétention. Il contient beaucoup d'humour centré sur le caractère des différents membres de la famille et essentiellement le conflit politique entre la part gauchiste et la part capitaliste de la fratrie, et bien sûr la vénalité de tout le monde qui pense essentiellement aux lingots de la vieille. C'est assez caricatural et un peu cliché mais j'ai trouvé ça drôle, surtout le caractère de la soeur très à gauche. C'est aussi l'occasion pour le jeune Pilou de découvrir les choses de la vie et d'être choqué par des choses qu'un gamin de 11 ans ne devrait pas voir... mais qui amènent le sourire tant cela crée une situation incongrue et gênante pour les adultes de la famille. Il y a aussi une part touchante, notamment pour ce qui concerne le traumatisme qu'a vécu le père de Pilou. A noter également que l'ambiance des années 80 dans la région du Tarn est bien rendue, probablement car fidèle aux souvenirs du scénariste dont Pilou n'est autre qu'un avatar de sa propre jeunesse. Pour le reste, c'est divertissant, bien raconté, bien dessiné et le sourire est bien présent, mais c'est aussi une histoire très convenue qui n'amène pas vraiment de surprise et se termine comme on pouvait s'y attendre. Un moment de lecture plaisant mais pas forcément marquant.

07/05/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Deux vies
Deux vies

Je trouve l'avis d'Eric un peu dur avec cette BD qui essaye, sans forcément arriver à un résultat fabuleux, de parler de divers sujets avec une certaine réussite d'ailleurs. Si on se fie uniquement à la couverture et au dos, il est certain que la BD semble plus orienté autour de cette jeune femme sensuelle, Rose, dont le cahier graphique à la fin révèle que l'auteur a cherché à croquer ses charmes sous toutes les coutures. Et pourtant, l'histoire est bien plus centrée autour de Théo, personnage se livrant à une action contre des magnats du pétrole et de la finance, cherchant à venger son frère tué avant de faire des révélations scandaleuses de l'industrie. Lorsque je vois que les personnes cherchant à dénoncer Boeing en ce moment meurent toute suicidées, je me dis que cette BD ne frappe pas à côté de la plaque, sur la question ... Mais en dehors de ça, le récit parle aussi d'autres rapports, notamment la question de classe, avec en filigrane la façon dont le pouvoir peut s'investir dans les pires extrémismes intellectuels pour asseoir son pouvoir. Ce n'est pas révolutionnaire ni extraordinaire, mais ça utilise habillement son contexte futuriste pour parler de guerre des riches et des pauvres, le tout enrobé de conflits entre générations, fin du pétrole et luttes de pouvoirs. Pas particulièrement renversant mais bien mené. Je trouve, à titre personnel, que le dessin a quelque chose d'assez agréable à regarder. On reste sur quelque chose d'assez froid et impersonnel dans les représentations, la volonté de réalisme donnant souvent des moments raides dans les attitudes (surtout dans les moments de tensions) mais il y a une compensation par des couleurs chaudes et une ambiance plutôt maitrisée. Ce n'est pas la BD du siècle mais je trouve que ça passe plutôt bien comme lecture. On a quelques réflexions, quelques pistes bien exploitées et l'histoire ne s'embourbe ni dans ses sujets ni dans une ambition démesurée. Elle reste agréable d'un bout à l'autre, efficace et propre. Franchement, c'est pas mal !

07/05/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Légendes de Troy - L'Heure de la Gargouille
Légendes de Troy - L'Heure de la Gargouille

Bon, j'arrondis au supérieur mais c'est du divertissement pur jus, avec un Cassegrain au dessin que j'ai presque immédiatement reconnu. Il faut dire que ses codes visuels se retrouvent presque tous dans la BD, notamment dans la façon dont les héros sourient. Et quelques représentations féminines aussi ! Disons que la BD ne vole pas très haut et que, comme souvent lorsque Arleston fait des one-shot, j'ai tendance à reconnaitre un peu trop la source d'inspiration. Ici, c'est une reprise à peine voilée du joueur de flute de Hamelin. Et pourtant, je trouve que ça marche assez bien dans cette idée, avec ce barbare assez simple qui finit par attirer toutes les filles de la ville. Maintenant c'est une histoire qui se déroule assez vite, on comprend où tout cela va nous mener sans pour autant qu'on n'ait de réelle surprise et au final, on a un petit retournement de situations qui se sent venir pour peu que vous sentiez l'inspiration. En l'état, à part les fans du monde de Troy qui prendront l'intégralité des albums, peu de gens auront un intérêt à acheter l'album. Mais je ne déconseillerais pas la lecture, c'est juste assez vite oubliable !

07/05/2024 (modifier)