Je pourrais reprendre mot pour mot l'avis d'Erik pour cette série. J'ai trouvé le scénario assez fatras avec une compilation artificielle des grands noms de l'époque ( réels ou fictifs) autour d'une histoire où le rôle titre n'apparait qu'en fin de tome 1.
J'ai trouvé notre Sherlock bien aimé encore plus froid et impersonnel que d'habitude.
Cela s'ajoute à un dessin assez réaliste très sombre qui joue sur des visages souvent déformés, ce qui m'a rendu la lecture déplaisante.
Une déception.
Vincent Larcher....un héros quelque peu ordinaire entouré d'Olympio, un scientifique aux capacités plus que paranormales. On pense un peu aux X-Files ou autres séries américaines des 30 dernières années.
L'humour est plutôt vieillot et, comme il se doit pour l'époque, parfois sexiste. Vincent Larcher, dans Mini-jupes et Maxi-Foot par exemple, se comporte de façon condescendante face à ses adversaires féminines. On a qu'à penser au comportement de Sean Connery dans certains des premiers James Bond.
Lorsqu'on fait abstraction de tout ceci, il reste que Larcher est une bédé inventive et intéressante surtout que la science-fiction ou le fantastique n'étaient pas monnaie courante à l'époque. Le trait est très 'classique' et agréable au coup d'oeil. En fait, on peut se demander ce que certains auteurs contemporains pourraient faire avec toute la prémisse.
À recommander surtout pour les amateurs de fantastique nostalgique.
C'est dans une location de vacances que j'ai découvert par hasard ce très vieil album paru en 1956 d'une série que j'ignorais totalement : Nique et Prune. Lisette Présente : L'étrange croisière du Kara-Ko. Couvertures et planches colorées, ligne claire à l'ancienne, tout cela sentait bon la désuétude charmante. Autant dire que j'étais très heureux de découvrir cette rareté.
Sauf que le contenu est nettement moins enthousiasmant...
Graphiquement déjà, même si je suis amateur de ligne claire, je la trouve ici très limitée techniquement. Les personnages sont très enfantins, grosses têtes et petits corps aux anatomies très approximatives, décors et véhicules tout aussi enfantins et mise en scène très amatrice. Les protagonistes deviennent en outre rapidement énervants avec leur panel d'expressions faciles ultra-réduits, très majoritairement une bouche en cul de poule, aussi bien pour les enfants que pour le chien Crokoss. La seule originalité graphique, c'est la pie Prune qui est un drôle d'hybride d'oiseau et de marin malabar aux gros bras, ses ailes étant en effet des bras démesurés.
C'est aussi la pie Prune qui a la seule personnalité intéressante de la série. Nique est une fille pénible qui prend son ami Pat de haut et le réprimande avec mauvaise foi en permanence. Pat est un jeune idiot naïf qui se laisse trop faire. Le chien Crokoss est inexistant hormis quelques actions d'éclats où il se jette à l'eau ou dans la bagarre. Et cette fameuse pie Prune se révèle initialement assez agaçante du fait de son arrogance et de sa manière de tout commenter et juger avec égocentrisme, mais ce caractère là devient finalement assez amusant sur la longueur, en réalité parce qu'on finit par le prendre au second degré et à en rire.
Quant aux aventures que vivent Nique et Prune dans ce seul album indépendant qui est paru à ce jour, ce sont vraiment des aventures jeunesse à l'ancienne : une somme de clichés stéréotypés et un enchainement de péripéties destinées à combler la soixantaine de pages de l'album. Ca commence avec l'objectif de faire un week-end de voile, puis on passe à une histoire de débrouillardise des jeunes héros qui errent sur les flots sans savoir manœuvrer leur bateau, puis ils se retrouvent dans les grottes d'une île mystérieuse, puis emprisonnés par un savant fou, puis à combattre un serpent de mer, puis naufragés sur une autre île, puis à combattre le voleur d'un véhicule marin novateur, avant de finalement revenir à terre... Tout parait gratuit, sans continuité, sans enjeu. Les planches sont en outre très bavardes, voire péniblement verbeuses, donc pas vraiment adaptées aux très jeunes lecteurs à qui l'intrigue semble destinée.
Cela ne serait pas grave si les personnages étaient attachants et que ça faisait plaisir de les suivre, mais ce n'est pas le cas, donc ma lecture fut fort laborieuse.
La suite d’un manga des années 2000 qui voyait 2 clans ninja s’affronter sur fond de pouvoirs.
Honnêtement je ne l’attendais pas, j’avais bien aimé l’anime mais assez peu goûté à sa version manga. En tout cas, ça a du avoir son petit succès puisque bien des années après, des nouveaux auteurs nous proposent une suite déguisée (nota : l’ancien dessinateur se chargeant seulement du design des persos).
L’histoire se passe une décennie après les événements aperçues dans Basilisk 1er du nom. La paix règne dorénavant entre les clans Iga et Koga, unifiés grâce aux jumeaux de leurs anciens chefs respectifs.
Sauf qu’une nouvelle faction, super forte évidemment les « Messies de Jôjin » entre en scène, elle est commanditée par le gouvernement pour mettre fin à la menace des pouvoirs grandissants des jumeaux.
Voilà voilà pour le pitch, on mêle un peu de politique mais le cœur du récit sera les nombreux affrontements entre ninjas.
J’en suis sorti plutôt mitigé, des bonnes choses mais aussi des moins bonnes, et forcément je vais comparer avec le 1er manga.
Au niveau du positif, on trouve le graphisme, c’est franchement bien mieux que son aîné, le trait y est plus précis, fin et détaillé. Les couvertures sont également bien plus réussies et variées. Sur ce point, on ne perd absolument pas au change, c’était le principale reproche que je faisais au manga de base.
Par contre sur le fond, si on retrouve une trame quasi similaire, ça m’a beaucoup moins plu. Bien que la série soit courte, 7 tomes s’est déjà trop long pour ce que ça a à raconter, j’ai trouvé l’histoire moins fluide et prenante, en plus d’être inutilement embrouillée.
Mais ce qui penche définitivement et négativement dans la balance, c’est le côté surenchère des pouvoirs, ça frôle des fois le n’imp’ quand ça touche trop au divin. Du coup, à quelques exceptions près, les persos m’ont parus moins charismatiques.
Ça se lit mais ça ne m’a pas convaincu, 2 histoires qui pêchent chacune différemment. Il aurait fallu ne faire qu’un cycle, alliant la lisibilité (histoire/perso) du premier et les dessins du second.
Une série découverte très récemment, et que j’ai bien appréciée.
J’ai lu les deux premiers albums, dont les histoires sont indépendantes. Mais qui sont toutes deux bâties sur le même principe, à savoir que nous voyons un octogénaire, Amoros donc, qui est interviewé par une jeune femme, à qui il raconte ses aventures et enquêtes, du temps où il était jeune journaliste à Madrid, dans l’entre-deux guerres.
C’est du polar social et politique, qui utilise bien l’arrière-plan politique de l’Espagne de l’époque (de nombreuses explications en bas de page, que j’ai trouvé simples et suffisantes – une annexe un peu plus longue en fin d’album développe un peu plus le contexte), ce qui densifie et dynamise les histoires – par ailleurs pas forcément originales. Mais c’est une lecture très agréable (les références historiques sur l'Espagne du premier tiers du XXème siècle me parlent, je n'ai donc pas été gêné par ça, contrairement à Ro).
Le dessin est inégal, mais le plus souvent je l’ai bien aimé. Un trait léger, parfois un rendu ressemblant aux dessins de mode. Mais c’est efficace et la lecture en est rendue plus fluide.
J’en suis en tout cas sorti davantage satisfait que mes prédécesseurs (même si je reconnais le rythme très lent – mais pas ennuyeux).
J'avais décroché assez rapidement (après trois ou quatre albums) de la série Freaks' Squeele, et je retente ma chance avec ce spin-off. Il faut dire que je l'ai emprunté au hasard, sans savoir qu'il était lié à une autre série (d'autant plus que je n'ai gardé que peu de souvenirs de ma lecture de la série mère).
Et surtout un très rapide feuilletage m'avait convaincu. En effet, j'ai bien aimé le dessin et la colorisation - très sombre (plus à mon goût que sur la série mère en tout cas). Un rendu plaisant, très adapté au ton du récit.
Un récit qui baigne dans le post-apocalypse, relativement classique pour ce qui est de l'arrière-plan (pas mal de scènes, en particulier au début, font penser au roman La Route), avec quand même quelques touches originales, comme la présence des centaures au milieu de diverses communautés humaines. Et bien sûr cet "elfe noir", personnage énigmatique qui intègre une de ces communautés.
J'ai davantage accroché que pour Freaks' Squeele car il y a beaucoup moins de "manga" dans les expressions, le thème des super-héros est mis de côté. Les amateurs de jeux de rôles y trouveront leur compte, puisque l'une des héroïnes y fait sans cesse référence.
En tout cas pour le moment ça reste une série sympa. Rien d'extraordinaire, mais une lecture agréable (et particulièrement soignée au niveau du graphisme).
Vous êtes amatrices et teurs de récits d'enfance ? Alors voici Ronson, petite pépite signée par un jeune auteur espagnol de grand talent !
C'est la couverture qui a d'abord attiré mon regard. Malgré son noir et blanc sobre, les effets d'ombrage sont incroyables. On devine au dessus de ce petit garçon un feuillage frais, et au dessus encore, un soleil de plomb. A peine ouverte, le soleil implacable de l'été espagnol m'a explosé au visage. L'effet bœuf de cette bichromie orange et noire, audacieuse, traduit à la perfection cette ambiance cagnarde, au point de faire fondre ma rétine.
Le dessin, très expressif et dynamique, est entièrement imprégné de cette atmosphère. En retour, ce trait fin, ciselé, précis, anime ce voile coloré. Très vite, un dialogue s'établit entre dessin et couleur. Il y a là une force incroyable auquel l'auteur (dont c'est apparemment la première BD publiée) ajoute sa touche à la fois désuète et extrêmement moderne. Les case sont traversées par des ondes de chaleur, le silence de la campagne espagnole écrasé par le chant des cigales. L'effet est hypnotique.
Le travail éditorial est à l'avenant. Si le dos jaune trompe son monde en laissant croire à un dos toilé, il annonce la couleur (si je puis dire), mais surtout la température. Les pages de garde à l'ancienne sont splendides avec leur motif marbré jaune et noir. Tout cela pour un prix tout à fait convenable.
Quant à l'histoire, elle est bien narrée. Après un début très narratif que l'on feuillète comme un album photo, avec cette collection d'instantanés splendides où passé et présent se mêlent intimement, et cette voix off du papy qui raconte, on arrive dans le vif du sujet. Les souvenirs s'incarnent et s'animent, d'abord de manière échevelée, comme le sont généralement les enfances sauvages de la cambrousse. Puis les choses s'ordonnent par chapitres, autours de thèmes : les jeux, les animaux, la sexualité... Au-delà des souvenirs se tisse en filigrane un paysage de l'Espagne franquiste, et bien entendu, un portrait de l'enfance dans toute sa lumière, mais également dans toute sa cruauté brutale, presque innocente. On se laisse porter jusqu'à la fin, où la boucle se boucle, philosophiquement parlant. En effet, la narrateur est redevenu adulte et reprend le fil de sa réflexion sur le temps et les souvenirs, entamé avec les premières pages. Comme lui, le lecteur a la sensation d'avoir traversé des événements brumeux, mais terriblement réalistes. Le ton doux amer de cette histoire renforce encore cette impression de réalisme rêveur, ce qui pourrait paraitre paradoxal. Mais tout sonne juste, tout est à sa place, et contribue à dresser un tableau on-ne-peut-plus honnête d'une enfance pourtant inventée de toutes pièces puisque l'auteur est né à la fin des années 80. Mais sont-ils réellement inventés ? Ou bien s'est-il inspiré de souvenirs de son père ? De son grand-père ?...
Quoiqu'il en soit, on y croit. Mais tout pourrait n'être que pure fiction, César Sebastian a totalement réussi à donner vie à ces tranches de vie. Ronson est un hommage à l'enfance touchant, tout comme à la foule anonyme qui nous précéda sur cette Terre. C'est un récit très mature et bouleversant qui mérite que l'on s'y attarde, car à coup sur, il saura titiller quelque chose en vous, et ranimer de vieux souvenirs qui, à leur tour, prendront cette texture bichrome flottant entre le rêve et la réalité.
3.5
L'autrice nous parle du peuple dont elle est originaire, et dont je n'avais jamais entendu parler, comme la majorité des gens. Ces pauvres Hmongs font partie des minorités qu'on opprime dans une indifférence générale.
L'autrice raconte à la fois l'histoire de son peuple ainsi que l'histoire personnelle de sa famille qui en a vécu des péripéties avant de finir en France. J'ai bien aimé cet album sympathique à lire, qui décrit de façon précise ce peuple, qui mérite d'être plus connu. Le dessin a un trait humoristique sympathique, mais il ne faut pas se fier au style parce que cet album contient surtout du drame.
On peut regretter que vu le nombre de pages, il y a des aspects qui ne sont que rapidement survolés par l'autrice (un problème récurrent avec les documentaires en BD), mais à part ça je ne vois pas trop de défaut à l'album.
J’aime beaucoup les contes revisités en BD (à commencer par le superbe Fables), je me suis donc procuré ce tome 1, aguiché par la chouette couverture et la promesse d’un concept intéressant, presque uchronique, dans le résumé en quatrième de couverture : et si La Belle au Bois Dormant ne s’était jamais réveillée, car son Prince Charmant avait autre chose à faire ? Et si elle se réveillait des années plus tard alors que son royaume est en ruines ?
Le ton est un peu trop trash pour moi (gore, jurons incessants dans la VO), et je ne suis pas non plus fan de l’utilisation de mots compliqués voire pompeux pour donner un style faussement littéraire à la narration. Ceci dit, l’histoire est prenante (mais classique et linéaire), et les personnages sont attachants. On retrouve une bande hétéroclite à la « gardiens de la galaxie », et je dois avouer que j’ai passé un bon moment de lecture malgré tout, et que j'ai envie de connaitre la suite de leurs aventures.
Le dessin est très joli dans le genre, et est superbement mis en valeurs par les couleurs.
Une aventure fun et remplie d’humour, un peu dans la lignée de ce que fait Soleil en France. Je lirai la suite à l’occasion.
Bon, Arzak semble avoir trouvé les clés pour apprécier cette histoire. Mais je vais plutôt me ranger derrière ceux qui ont eu du mal à y trouver leur compte (même si je suis un chouia moins sévère dans ma notation).
En effet, il y a bien des qualités à ce récit. Un texte parfois littéraire, déroulant les questions existentielles, sur un ton souvent nostalgique, sur un rythme lent, évanescent. Pourquoi pas ? Il pourrait y avoir une certaine poésie de la dérive qui aurait pu m’embarquer.
Mais il n’en a rien été, hélas. Sur ce type de récit, les moments morts, les longueurs font mal, et le décrochage menace. D’autant plus que le dessin, minimalistes, très froid et sec (Mattotti m’avait habitué ailleurs à des choses bien plus colorées et réussies) accentue le malaise du lecteur, et n’aide clairement pas à se passionner pour cette histoire, qui m’a en très grande partie laissé de côté.
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M.O.R.I.A.R.T.Y
Je pourrais reprendre mot pour mot l'avis d'Erik pour cette série. J'ai trouvé le scénario assez fatras avec une compilation artificielle des grands noms de l'époque ( réels ou fictifs) autour d'une histoire où le rôle titre n'apparait qu'en fin de tome 1. J'ai trouvé notre Sherlock bien aimé encore plus froid et impersonnel que d'habitude. Cela s'ajoute à un dessin assez réaliste très sombre qui joue sur des visages souvent déformés, ce qui m'a rendu la lecture déplaisante. Une déception.
Vincent Larcher
Vincent Larcher....un héros quelque peu ordinaire entouré d'Olympio, un scientifique aux capacités plus que paranormales. On pense un peu aux X-Files ou autres séries américaines des 30 dernières années. L'humour est plutôt vieillot et, comme il se doit pour l'époque, parfois sexiste. Vincent Larcher, dans Mini-jupes et Maxi-Foot par exemple, se comporte de façon condescendante face à ses adversaires féminines. On a qu'à penser au comportement de Sean Connery dans certains des premiers James Bond. Lorsqu'on fait abstraction de tout ceci, il reste que Larcher est une bédé inventive et intéressante surtout que la science-fiction ou le fantastique n'étaient pas monnaie courante à l'époque. Le trait est très 'classique' et agréable au coup d'oeil. En fait, on peut se demander ce que certains auteurs contemporains pourraient faire avec toute la prémisse. À recommander surtout pour les amateurs de fantastique nostalgique.
Nique et Prune
C'est dans une location de vacances que j'ai découvert par hasard ce très vieil album paru en 1956 d'une série que j'ignorais totalement : Nique et Prune. Lisette Présente : L'étrange croisière du Kara-Ko. Couvertures et planches colorées, ligne claire à l'ancienne, tout cela sentait bon la désuétude charmante. Autant dire que j'étais très heureux de découvrir cette rareté. Sauf que le contenu est nettement moins enthousiasmant... Graphiquement déjà, même si je suis amateur de ligne claire, je la trouve ici très limitée techniquement. Les personnages sont très enfantins, grosses têtes et petits corps aux anatomies très approximatives, décors et véhicules tout aussi enfantins et mise en scène très amatrice. Les protagonistes deviennent en outre rapidement énervants avec leur panel d'expressions faciles ultra-réduits, très majoritairement une bouche en cul de poule, aussi bien pour les enfants que pour le chien Crokoss. La seule originalité graphique, c'est la pie Prune qui est un drôle d'hybride d'oiseau et de marin malabar aux gros bras, ses ailes étant en effet des bras démesurés. C'est aussi la pie Prune qui a la seule personnalité intéressante de la série. Nique est une fille pénible qui prend son ami Pat de haut et le réprimande avec mauvaise foi en permanence. Pat est un jeune idiot naïf qui se laisse trop faire. Le chien Crokoss est inexistant hormis quelques actions d'éclats où il se jette à l'eau ou dans la bagarre. Et cette fameuse pie Prune se révèle initialement assez agaçante du fait de son arrogance et de sa manière de tout commenter et juger avec égocentrisme, mais ce caractère là devient finalement assez amusant sur la longueur, en réalité parce qu'on finit par le prendre au second degré et à en rire. Quant aux aventures que vivent Nique et Prune dans ce seul album indépendant qui est paru à ce jour, ce sont vraiment des aventures jeunesse à l'ancienne : une somme de clichés stéréotypés et un enchainement de péripéties destinées à combler la soixantaine de pages de l'album. Ca commence avec l'objectif de faire un week-end de voile, puis on passe à une histoire de débrouillardise des jeunes héros qui errent sur les flots sans savoir manœuvrer leur bateau, puis ils se retrouvent dans les grottes d'une île mystérieuse, puis emprisonnés par un savant fou, puis à combattre un serpent de mer, puis naufragés sur une autre île, puis à combattre le voleur d'un véhicule marin novateur, avant de finalement revenir à terre... Tout parait gratuit, sans continuité, sans enjeu. Les planches sont en outre très bavardes, voire péniblement verbeuses, donc pas vraiment adaptées aux très jeunes lecteurs à qui l'intrigue semble destinée. Cela ne serait pas grave si les personnages étaient attachants et que ça faisait plaisir de les suivre, mais ce n'est pas le cas, donc ma lecture fut fort laborieuse.
Basilisk - The Ôka Ninja Scrolls
La suite d’un manga des années 2000 qui voyait 2 clans ninja s’affronter sur fond de pouvoirs. Honnêtement je ne l’attendais pas, j’avais bien aimé l’anime mais assez peu goûté à sa version manga. En tout cas, ça a du avoir son petit succès puisque bien des années après, des nouveaux auteurs nous proposent une suite déguisée (nota : l’ancien dessinateur se chargeant seulement du design des persos). L’histoire se passe une décennie après les événements aperçues dans Basilisk 1er du nom. La paix règne dorénavant entre les clans Iga et Koga, unifiés grâce aux jumeaux de leurs anciens chefs respectifs. Sauf qu’une nouvelle faction, super forte évidemment les « Messies de Jôjin » entre en scène, elle est commanditée par le gouvernement pour mettre fin à la menace des pouvoirs grandissants des jumeaux. Voilà voilà pour le pitch, on mêle un peu de politique mais le cœur du récit sera les nombreux affrontements entre ninjas. J’en suis sorti plutôt mitigé, des bonnes choses mais aussi des moins bonnes, et forcément je vais comparer avec le 1er manga. Au niveau du positif, on trouve le graphisme, c’est franchement bien mieux que son aîné, le trait y est plus précis, fin et détaillé. Les couvertures sont également bien plus réussies et variées. Sur ce point, on ne perd absolument pas au change, c’était le principale reproche que je faisais au manga de base. Par contre sur le fond, si on retrouve une trame quasi similaire, ça m’a beaucoup moins plu. Bien que la série soit courte, 7 tomes s’est déjà trop long pour ce que ça a à raconter, j’ai trouvé l’histoire moins fluide et prenante, en plus d’être inutilement embrouillée. Mais ce qui penche définitivement et négativement dans la balance, c’est le côté surenchère des pouvoirs, ça frôle des fois le n’imp’ quand ça touche trop au divin. Du coup, à quelques exceptions près, les persos m’ont parus moins charismatiques. Ça se lit mais ça ne m’a pas convaincu, 2 histoires qui pêchent chacune différemment. Il aurait fallu ne faire qu’un cycle, alliant la lisibilité (histoire/perso) du premier et les dessins du second.
Les Mémoires d'Amoros
Une série découverte très récemment, et que j’ai bien appréciée. J’ai lu les deux premiers albums, dont les histoires sont indépendantes. Mais qui sont toutes deux bâties sur le même principe, à savoir que nous voyons un octogénaire, Amoros donc, qui est interviewé par une jeune femme, à qui il raconte ses aventures et enquêtes, du temps où il était jeune journaliste à Madrid, dans l’entre-deux guerres. C’est du polar social et politique, qui utilise bien l’arrière-plan politique de l’Espagne de l’époque (de nombreuses explications en bas de page, que j’ai trouvé simples et suffisantes – une annexe un peu plus longue en fin d’album développe un peu plus le contexte), ce qui densifie et dynamise les histoires – par ailleurs pas forcément originales. Mais c’est une lecture très agréable (les références historiques sur l'Espagne du premier tiers du XXème siècle me parlent, je n'ai donc pas été gêné par ça, contrairement à Ro). Le dessin est inégal, mais le plus souvent je l’ai bien aimé. Un trait léger, parfois un rendu ressemblant aux dessins de mode. Mais c’est efficace et la lecture en est rendue plus fluide. J’en suis en tout cas sorti davantage satisfait que mes prédécesseurs (même si je reconnais le rythme très lent – mais pas ennuyeux).
Freaks' Squeele - Clovd
J'avais décroché assez rapidement (après trois ou quatre albums) de la série Freaks' Squeele, et je retente ma chance avec ce spin-off. Il faut dire que je l'ai emprunté au hasard, sans savoir qu'il était lié à une autre série (d'autant plus que je n'ai gardé que peu de souvenirs de ma lecture de la série mère). Et surtout un très rapide feuilletage m'avait convaincu. En effet, j'ai bien aimé le dessin et la colorisation - très sombre (plus à mon goût que sur la série mère en tout cas). Un rendu plaisant, très adapté au ton du récit. Un récit qui baigne dans le post-apocalypse, relativement classique pour ce qui est de l'arrière-plan (pas mal de scènes, en particulier au début, font penser au roman La Route), avec quand même quelques touches originales, comme la présence des centaures au milieu de diverses communautés humaines. Et bien sûr cet "elfe noir", personnage énigmatique qui intègre une de ces communautés. J'ai davantage accroché que pour Freaks' Squeele car il y a beaucoup moins de "manga" dans les expressions, le thème des super-héros est mis de côté. Les amateurs de jeux de rôles y trouveront leur compte, puisque l'une des héroïnes y fait sans cesse référence. En tout cas pour le moment ça reste une série sympa. Rien d'extraordinaire, mais une lecture agréable (et particulièrement soignée au niveau du graphisme).
Ronson
Vous êtes amatrices et teurs de récits d'enfance ? Alors voici Ronson, petite pépite signée par un jeune auteur espagnol de grand talent ! C'est la couverture qui a d'abord attiré mon regard. Malgré son noir et blanc sobre, les effets d'ombrage sont incroyables. On devine au dessus de ce petit garçon un feuillage frais, et au dessus encore, un soleil de plomb. A peine ouverte, le soleil implacable de l'été espagnol m'a explosé au visage. L'effet bœuf de cette bichromie orange et noire, audacieuse, traduit à la perfection cette ambiance cagnarde, au point de faire fondre ma rétine. Le dessin, très expressif et dynamique, est entièrement imprégné de cette atmosphère. En retour, ce trait fin, ciselé, précis, anime ce voile coloré. Très vite, un dialogue s'établit entre dessin et couleur. Il y a là une force incroyable auquel l'auteur (dont c'est apparemment la première BD publiée) ajoute sa touche à la fois désuète et extrêmement moderne. Les case sont traversées par des ondes de chaleur, le silence de la campagne espagnole écrasé par le chant des cigales. L'effet est hypnotique. Le travail éditorial est à l'avenant. Si le dos jaune trompe son monde en laissant croire à un dos toilé, il annonce la couleur (si je puis dire), mais surtout la température. Les pages de garde à l'ancienne sont splendides avec leur motif marbré jaune et noir. Tout cela pour un prix tout à fait convenable. Quant à l'histoire, elle est bien narrée. Après un début très narratif que l'on feuillète comme un album photo, avec cette collection d'instantanés splendides où passé et présent se mêlent intimement, et cette voix off du papy qui raconte, on arrive dans le vif du sujet. Les souvenirs s'incarnent et s'animent, d'abord de manière échevelée, comme le sont généralement les enfances sauvages de la cambrousse. Puis les choses s'ordonnent par chapitres, autours de thèmes : les jeux, les animaux, la sexualité... Au-delà des souvenirs se tisse en filigrane un paysage de l'Espagne franquiste, et bien entendu, un portrait de l'enfance dans toute sa lumière, mais également dans toute sa cruauté brutale, presque innocente. On se laisse porter jusqu'à la fin, où la boucle se boucle, philosophiquement parlant. En effet, la narrateur est redevenu adulte et reprend le fil de sa réflexion sur le temps et les souvenirs, entamé avec les premières pages. Comme lui, le lecteur a la sensation d'avoir traversé des événements brumeux, mais terriblement réalistes. Le ton doux amer de cette histoire renforce encore cette impression de réalisme rêveur, ce qui pourrait paraitre paradoxal. Mais tout sonne juste, tout est à sa place, et contribue à dresser un tableau on-ne-peut-plus honnête d'une enfance pourtant inventée de toutes pièces puisque l'auteur est né à la fin des années 80. Mais sont-ils réellement inventés ? Ou bien s'est-il inspiré de souvenirs de son père ? De son grand-père ?... Quoiqu'il en soit, on y croit. Mais tout pourrait n'être que pure fiction, César Sebastian a totalement réussi à donner vie à ces tranches de vie. Ronson est un hommage à l'enfance touchant, tout comme à la foule anonyme qui nous précéda sur cette Terre. C'est un récit très mature et bouleversant qui mérite que l'on s'y attarde, car à coup sur, il saura titiller quelque chose en vous, et ranimer de vieux souvenirs qui, à leur tour, prendront cette texture bichrome flottant entre le rêve et la réalité.
Hmong
3.5 L'autrice nous parle du peuple dont elle est originaire, et dont je n'avais jamais entendu parler, comme la majorité des gens. Ces pauvres Hmongs font partie des minorités qu'on opprime dans une indifférence générale. L'autrice raconte à la fois l'histoire de son peuple ainsi que l'histoire personnelle de sa famille qui en a vécu des péripéties avant de finir en France. J'ai bien aimé cet album sympathique à lire, qui décrit de façon précise ce peuple, qui mérite d'être plus connu. Le dessin a un trait humoristique sympathique, mais il ne faut pas se fier au style parce que cet album contient surtout du drame. On peut regretter que vu le nombre de pages, il y a des aspects qui ne sont que rapidement survolés par l'autrice (un problème récurrent avec les documentaires en BD), mais à part ça je ne vois pas trop de défaut à l'album.
Briar - La Rebelle au bois dormant
J’aime beaucoup les contes revisités en BD (à commencer par le superbe Fables), je me suis donc procuré ce tome 1, aguiché par la chouette couverture et la promesse d’un concept intéressant, presque uchronique, dans le résumé en quatrième de couverture : et si La Belle au Bois Dormant ne s’était jamais réveillée, car son Prince Charmant avait autre chose à faire ? Et si elle se réveillait des années plus tard alors que son royaume est en ruines ? Le ton est un peu trop trash pour moi (gore, jurons incessants dans la VO), et je ne suis pas non plus fan de l’utilisation de mots compliqués voire pompeux pour donner un style faussement littéraire à la narration. Ceci dit, l’histoire est prenante (mais classique et linéaire), et les personnages sont attachants. On retrouve une bande hétéroclite à la « gardiens de la galaxie », et je dois avouer que j’ai passé un bon moment de lecture malgré tout, et que j'ai envie de connaitre la suite de leurs aventures. Le dessin est très joli dans le genre, et est superbement mis en valeurs par les couleurs. Une aventure fun et remplie d’humour, un peu dans la lignée de ce que fait Soleil en France. Je lirai la suite à l’occasion.
L'Homme à la fenêtre
Bon, Arzak semble avoir trouvé les clés pour apprécier cette histoire. Mais je vais plutôt me ranger derrière ceux qui ont eu du mal à y trouver leur compte (même si je suis un chouia moins sévère dans ma notation). En effet, il y a bien des qualités à ce récit. Un texte parfois littéraire, déroulant les questions existentielles, sur un ton souvent nostalgique, sur un rythme lent, évanescent. Pourquoi pas ? Il pourrait y avoir une certaine poésie de la dérive qui aurait pu m’embarquer. Mais il n’en a rien été, hélas. Sur ce type de récit, les moments morts, les longueurs font mal, et le décrochage menace. D’autant plus que le dessin, minimalistes, très froid et sec (Mattotti m’avait habitué ailleurs à des choses bien plus colorées et réussies) accentue le malaise du lecteur, et n’aide clairement pas à se passionner pour cette histoire, qui m’a en très grande partie laissé de côté.