Les derniers avis (105409 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Gigot du dimanche
Le Gigot du dimanche

Le Gigot du dimanche est une comédie un peu truculente à la française mettant en scène une famille centrée autour de l'arrière-grand-mère qui se fait bien veille mais a gardé toute sa tête et qui intéresse surtout ses descendants parce qu'on dit qu'elle aurait caché un petit trésor en louis d'or chez elle. Mais ça, son arrière-petit-fils Pilou s'en fiche bien : lui aime juste être avec sa mémé avec qui il s'entend très bien. C'est un one-shot amusant et sans prétention. Il contient beaucoup d'humour centré sur le caractère des différents membres de la famille et essentiellement le conflit politique entre la part gauchiste et la part capitaliste de la fratrie, et bien sûr la vénalité de tout le monde qui pense essentiellement aux lingots de la vieille. C'est assez caricatural et un peu cliché mais j'ai trouvé ça drôle, surtout le caractère de la soeur très à gauche. C'est aussi l'occasion pour le jeune Pilou de découvrir les choses de la vie et d'être choqué par des choses qu'un gamin de 11 ans ne devrait pas voir... mais qui amènent le sourire tant cela crée une situation incongrue et gênante pour les adultes de la famille. Il y a aussi une part touchante, notamment pour ce qui concerne le traumatisme qu'a vécu le père de Pilou. A noter également que l'ambiance des années 80 dans la région du Tarn est bien rendue, probablement car fidèle aux souvenirs du scénariste dont Pilou n'est autre qu'un avatar de sa propre jeunesse. Pour le reste, c'est divertissant, bien raconté, bien dessiné et le sourire est bien présent, mais c'est aussi une histoire très convenue qui n'amène pas vraiment de surprise et se termine comme on pouvait s'y attendre. Un moment de lecture plaisant mais pas forcément marquant.

07/05/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Deux vies
Deux vies

Je trouve l'avis d'Eric un peu dur avec cette BD qui essaye, sans forcément arriver à un résultat fabuleux, de parler de divers sujets avec une certaine réussite d'ailleurs. Si on se fie uniquement à la couverture et au dos, il est certain que la BD semble plus orienté autour de cette jeune femme sensuelle, Rose, dont le cahier graphique à la fin révèle que l'auteur a cherché à croquer ses charmes sous toutes les coutures. Et pourtant, l'histoire est bien plus centrée autour de Théo, personnage se livrant à une action contre des magnats du pétrole et de la finance, cherchant à venger son frère tué avant de faire des révélations scandaleuses de l'industrie. Lorsque je vois que les personnes cherchant à dénoncer Boeing en ce moment meurent toute suicidées, je me dis que cette BD ne frappe pas à côté de la plaque, sur la question ... Mais en dehors de ça, le récit parle aussi d'autres rapports, notamment la question de classe, avec en filigrane la façon dont le pouvoir peut s'investir dans les pires extrémismes intellectuels pour asseoir son pouvoir. Ce n'est pas révolutionnaire ni extraordinaire, mais ça utilise habillement son contexte futuriste pour parler de guerre des riches et des pauvres, le tout enrobé de conflits entre générations, fin du pétrole et luttes de pouvoirs. Pas particulièrement renversant mais bien mené. Je trouve, à titre personnel, que le dessin a quelque chose d'assez agréable à regarder. On reste sur quelque chose d'assez froid et impersonnel dans les représentations, la volonté de réalisme donnant souvent des moments raides dans les attitudes (surtout dans les moments de tensions) mais il y a une compensation par des couleurs chaudes et une ambiance plutôt maitrisée. Ce n'est pas la BD du siècle mais je trouve que ça passe plutôt bien comme lecture. On a quelques réflexions, quelques pistes bien exploitées et l'histoire ne s'embourbe ni dans ses sujets ni dans une ambition démesurée. Elle reste agréable d'un bout à l'autre, efficace et propre. Franchement, c'est pas mal !

07/05/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Légendes de Troy - L'Heure de la Gargouille
Légendes de Troy - L'Heure de la Gargouille

Bon, j'arrondis au supérieur mais c'est du divertissement pur jus, avec un Cassegrain au dessin que j'ai presque immédiatement reconnu. Il faut dire que ses codes visuels se retrouvent presque tous dans la BD, notamment dans la façon dont les héros sourient. Et quelques représentations féminines aussi ! Disons que la BD ne vole pas très haut et que, comme souvent lorsque Arleston fait des one-shot, j'ai tendance à reconnaitre un peu trop la source d'inspiration. Ici, c'est une reprise à peine voilée du joueur de flute de Hamelin. Et pourtant, je trouve que ça marche assez bien dans cette idée, avec ce barbare assez simple qui finit par attirer toutes les filles de la ville. Maintenant c'est une histoire qui se déroule assez vite, on comprend où tout cela va nous mener sans pour autant qu'on n'ait de réelle surprise et au final, on a un petit retournement de situations qui se sent venir pour peu que vous sentiez l'inspiration. En l'état, à part les fans du monde de Troy qui prendront l'intégralité des albums, peu de gens auront un intérêt à acheter l'album. Mais je ne déconseillerais pas la lecture, c'est juste assez vite oubliable !

07/05/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Miss Chat
Miss Chat

Miss Chat, ce sont d'intelligentes enquêtes policières destinées à la jeunesse. Si le monde où elles se déroulent est loufoque et original, leur déroulé s'apparente aux enquêtes des polars classiques, avec une détective qui interroge, s'infiltre, a des soupçons et essaient de les corroborer. Ce n'est ni du Sherlock Holmes avec ses super-capacités de déduction, ni du James Bond avec de l'action et des gadgets, mais bien du policier crédible dans sa mise en scène. Ce qui l'adresse aux enfants, c'est le petit format souple, la police d'écriture très claire, presque informatique, rappelant celle livres illustrés pour les jeunes enfants, et évidemment son héroïne et son univers qui saura aussi amuser les plus grands. Cette héroïne, sans qu'on sache trop pourquoi, c'est une jeune femme constamment engoncé dans son sweat-shirt à capuches à oreilles de chat, qui se comporte régulièrement avec un caractère félin tout en étant visiblement une vraie humaine (quoiqu'on ne sait pas ce qu'il en est de ses vraies oreilles). Et son univers, c'est une sorte d'Europe du Nord fantaisiste où les noms propres ont des o barrés et consonnances flamandes ou danoises, avec une population bigarrée composées d'humains normaux, d'autres plus burlesques mais aussi des animaux anthropomorphes ou non, parlants ou non. J'ai été amusé par cet univers et l'aspect loufoque et assez caustique de nombre de personnages secondaires. J'ai aussi apprécié le semi-réalisme de ces enquêtes et la manière dont elles permettent aux jeunes lecteurs de découvrir les polars, avec même un petit doute sur le public ciblé car certaines histoires me paraissent un peu complexes pour des lecteurs de moins de 10 ans. En revanche, je n'ai pas trouvé l'héroïne tellement attachante et c'est peut-être ça qui fait que je n'ai pas été plus enthousiasmé que ça à suivre ses aventures. Mais c'est quand même une série sympa, originale, drôle et bien faite, et qui se lit bien.

07/05/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Le Voyage aux Ombres
Le Voyage aux Ombres

Je m'attendais à pire vu la pléthore de production du sieur Arleston dans l'univers de Troy, mais je dois avouer que pour une fois il s'en sort plutôt bien. L’adjonction d'une co-scénariste a peut-être aidé au renouvellement de la formule traditionnelle. Je dis renouvellement, mais n'attendez pas non plus une révolution. C'est une histoire assez standardisé dans sa forme (variation du mythe d'Orphée, entre inspiration asiatique et reprise de mythe grec) mais qui offre une réflexion sympathique à défaut d'être originale. Le début présageait plus banal dans la question de la place des femmes, mais au final c'est bien le mari qui apparait comme quelqu'un de complexe et nuancé. La fin le laisse apparaitre bien plus sympathique que le début et je trouve dommage que l'héroïne ne soit pas plus développée que ça. Dans cette histoire de l'après-vie, on retrouve quelques clichés du monde de Troy, comme ce diablotin libidineux qui semble presque nécessaire pour rappeler qu'on est dans un univers humoristique, mais le reste de l'intrigue essaye quelques petites choses pas désagréable. Je suis juste un peu déçu que l'ensemble ne soit pas mieux construit et amène à plus de questionnements ou de réflexions sur la question du rapport de genre, la place du théâtre, ou même la question de l'importance de vivre. Bref, à la fois intéressant dans son développement mais aussi trop peu dans son déroulé. Disons que c'est une BD qui ne m'a pas ennuyé, et pour le monde de Troy c'est déjà pas mal !

07/05/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Amazing Spider-Man (Nick Spencer)
Amazing Spider-Man (Nick Spencer)

J'ai laissé tomber les comics Marvel modernes depuis un certain temps, mais j'avais lu du bien du run de Nick Spencer sur la série Spider-Man et j'ai fini par emprunter les albums pour voir ce que cela donne. J'ai trouvé cela sympathique, mais avec des défauts. Un bon point est que la série est amusante comme le devrait être une série Spider-Man parce que même s'il arrive toujours des malheurs à Peter Parker, une des caractéristiques du personnage est l'humour. Cela change du ton de certains comics de super-héros où tout est hyper-sérieux et l'amusant est interdit. Toutefois, je trouve que Spencer va parfois un peu trop loin dans l'humour et par moment on dirait presque une parodie. Spencer est un connaisseur de l'univers Spider-Man et c'est à la fois une qualité et un défaut. Pour un vieux fan comme moi, c'est génial de voir autant de références et de revoir des personnages oubliés, mais cela risque de rendre compliqué la lecture pour un lecteur novice qui ne connait rien à Spider-Man. Heureusement, Spencer explique quand même bien le passé de Spider-Man et ce n'est pas aussi difficile à comprendre que d'autres comics modernes. En plus, il se passe des choses dans chaque numéros/chapitres, on ne fait pas du surplace pour que le récit tient dans un album au complet. Les différents arcs narratifs sont intéressants même si je ne suis pas fan de toutes les décisions de Spencer. Ce qui est bien avec son run est qu'il change des éléments apparus ses 20 dernières années dans Spider-Man que je n'aimais pas du tout sauf que rien ne va empêcher un futur auteur de faire lui même des changements. En fait, dans ce run on aperçoit très bien le problème principal des comics de super-héros Marvel et DC où chaque auteur fait des changements et cela fini avec des trucs inutilement compliqués du genre 'Machin qu'on pensait mort est revenu, mais en faites c'est un clone et voici le vrai Machin qui revient juste pour ce faire tuer encore une fois'. Lorsqu'on voit ça on comprendre pourquoi les lecteurs de nos jours préfèrent lire des comics qui possède un seul scénariste et qui ne va pas durer des décennies avec un million de changement. Comme c'est le cas avec les comics modernes, il y a un paquet de dessinateur (sympa lorsqu'il vient le temps de tous les rentrer dans la base) et leur styles varient. C'est correct même si j'aime mieux le style des meilleurs dessinateurs de super-héros des années 60-80. Au final, une série pour ceux qui sont déjà fan des histoires de super-héros.

07/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Chroniques d'Ona
Les Chroniques d'Ona

Cet album semble être le premier d'une série mais sa présentation par l'éditeur m'a paru peu claire. Intitulé "les chroniques d'Ona" sur le site de l'éditeur, l'album en lui même est sobrement intitulé Ona sans autres mentions ni une quelconque numérotation. Du coup, je ne sais pas trop s'il s'agit d'une série que l'on doit considérer comme en cours ou s'il s'agit juste d'un coup d'essai qui ne connaitrait une suite que s'il devait rencontrer un certain succès. Ce manque de clarté est à mes yeux l'aveu d'un doute chez l'éditeur même, doute que je partage. Car, à la lecture, je dois bien avouer m'être souvent ennuyé, ne trouvant pas l'héroïne spécialement attachante ni le monde dans lequel elle mène sa quête spécialement intriguant. Tout m'est paru mou et sans peps. Au niveau du dessin, le style de Yohan Sacré dégage une poésie naïve qui plairait à coup sûr à certaines jeunes lectrices. Il est facile d'accès même si certains monstres manquent de précision à mes yeux. La mise en page est très aérée, ce qui rend l'album rapide à lire. Au niveau de l'histoire, celle-ci voit l'héroïne mener sa quête au gré des rencontres, parfois positives parfois néfastes. On sent bien que rien de vraiment tragique ne peut lui arriver tandis que l'on découvre progressivement ses origines. L'univers se réfère directement à nos angoisses concernant le réchauffement climatique et ses conséquences et il aurait pu être très sombre, très déprimant mais ici tout reste très gentil... trop gentil même, selon moi. Donc voilà, malgré de belles intentions des auteurs, je reste très dubitatif. Si suite il devait y avoir, celle-ci se fera sans moi.

07/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Appels en absence
Appels en absence

Si autant la couverture que le style graphique étaient de nature à refroidir mon enthousiasme, le sujet de cet album, lui, a suffi à me pousser à passer outre mes a priori. Appels en absence a pour toile de fond un drame lié au terrorisme qui a eu lieu en Norvège en 2011, avec comme point culminant le massacre de 69 jeunes sur l’île d’Utøya par un militant d’extrême droite, ce dernier avait peu auparavant fait exploser une bombe à Oslo, tuant par la même occasion 8 autres personnes. Le grand intérêt d’Appels en absence est de nous montrer les conséquences psychiques que ce drame a eu sur les jeunes Norvégiens. Il n’est ici nullement question de revenir sur les événements mais bien de nous proposer le portrait d’une jeune lycéenne que ce drame ronge alors même qu’elle n’a pas été impactée directement (ni elle ni aucun membre de sa famille n’ont été touchés physiquement par ces attaques terroristes). L’auteure, Nora Dasnes, elle-même norvégienne, avait plus ou moins le même âge que son héroïne au moment des faits et on sent bien qu’elle a mis beaucoup d’elle dans ce récit. Le portrait est sensible et très humain. On a là une adolescente sensible et déstabilisée mais rationnelle, intelligente : elle voudrait comprendre et c’est cette absence de réponse qui la fait bugguer. Et alors que sa meilleure amie, musulmane, s’engage dans des mouvements politiques (histoire d’avoir l’impression de pouvoir agir, de pouvoir changer les choses), Rebekka, elle, ressasse, tourne en rond, s’enfonce, peu aidée par son environnement familial (surtout son grand frère dont le profil propose des similitudes inquiétantes avec Anders Behring Breivik, l’auteur des attentats). J’ai dévoré cet album, passant outre ce dessin que je trouve peu engageant pour vraiment m’attacher au personnage. Et rarement je me serai senti aussi proche d’une adolescente d’aujourd’hui, comprennant ses craintes, ses angoisses face au monde actuel, son incompréhension tant devant l’acte du terroriste que devant ce spectacle de fin d’année scolaire qu’il faut organiser alors que plus rien n’a de sens. Vraiment, un beau portrait, moderne et universel. Pas le plus engageant mais peut-être l’album qui m’a le plus parlé en cette première partie d’année 2024.

07/05/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série Crotales
Crotales

Bon, c'est pas franchement fou. Je ne connais pas la série Jessica Blandy et elle m'intéresse vaguement par l'idée de voir d'autre série de Dufaux, mais en dehors de ça je ne suis pas spécialement attiré. Et disons que cette série ne m'a pas spécialement envie de lire autre chose sur cette thématique. Si le trait de Renaud joue beaucoup sur un érotisme que j'ai trouvé parfois inséré au chausse-pied, il m'a semblé aussi imprécis par moment. Les visages, les proportions et surtout les attitudes m'ont parfois parues artificielles. Pour le reste, l'histoire ne m'a pas particulièrement intéressée. C'est assez classique dans le polar type Arizona ou Nouveau-Mexique. On a une équipe de tueurs implacables, un shérif qui veut s'imposer, une riche veuve à la sexualité gourmande, bref du classique vu et revu. Et autant je peux apprécier dans une série type Preacher qui développe autour de ces archétypes des métaphores de l'Amérique, là c'est ... ben c'est plat. Au final, j'ai eu l'impression d'une longue mise en situation jusqu'à un final pas forcément intéressant. C'est assez basique, à mon gout, ça incite plus à voir du côté de la série-mère, mais en l'état je trouve l'ensemble très racoleur pour pas grand-chose. Pas intéressé, je ne le relirais pas.

07/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Habemus Bastard
Habemus Bastard

Il est certain que cette série ne renouvellera pas le genre. Elle se développe en effet sur un grand classique : un truand amené à se faire passer pour homme d'église le temps de se faire oublier. On retrouve ainsi le personnage typique de ce style de récit comme héros. Lucien (puisque c'est de lui qu'il s'agit) dispose de sa propre vision de la morale (plutôt élastique), n'est pas dénué de bon sens et même s'il n'hésite pas à sortir la grosse artillerie, on sent bien que le fond est bon. Rien de neuf, donc... mais j'ai vraiment bien aimé. Certes, certains passages m'ont semblés un peu forcés mais, la majeure partie du temps, l'humour passe bien et la tension est bien dosée. On se demande bel et bien comment notre héros va s'en sortir tout en s'amusant de ses manœuvres en sa qualité de curé de village pas spécialement emballé à l'idée de devoir tendre l'autre joue. Par ailleurs, outre le scénario, l'aspect visuel de l'album est parfaitement maitrisé. Faut-il encore présenter Sylvain Vallée ? Mise en page cinématographique, tronches variées et bien croquées, dynamisme du trait, clarté de lecture. c'est vraiment un style tout public d'une extrême qualité et ce style semi-réaliste s'accorde parfaitement avec le ton de la série. Donc voilà : rien de neuf mais si vous cherchez une série grand public de qualité, sans prise de tête avec de l'humour, de l'action, de bonnes réparties, un peu de tension, un bon dessin, une bonne colorisation, cet Habemus Bastard a de quoi vous séduire. Amen ! PS : la série est prévue en deux tomes, de quoi convaincre encore un peu plus les indécis.

07/05/2024 (modifier)