Les derniers avis (105466 avis)

Couverture de la série L'Homme à la fenêtre
L'Homme à la fenêtre

Bon, Arzak semble avoir trouvé les clés pour apprécier cette histoire. Mais je vais plutôt me ranger derrière ceux qui ont eu du mal à y trouver leur compte (même si je suis un chouia moins sévère dans ma notation). En effet, il y a bien des qualités à ce récit. Un texte parfois littéraire, déroulant les questions existentielles, sur un ton souvent nostalgique, sur un rythme lent, évanescent. Pourquoi pas ? Il pourrait y avoir une certaine poésie de la dérive qui aurait pu m’embarquer. Mais il n’en a rien été, hélas. Sur ce type de récit, les moments morts, les longueurs font mal, et le décrochage menace. D’autant plus que le dessin, minimalistes, très froid et sec (Mattotti m’avait habitué ailleurs à des choses bien plus colorées et réussies) accentue le malaise du lecteur, et n’aide clairement pas à se passionner pour cette histoire, qui m’a en très grande partie laissé de côté.

09/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Rain
Rain

Je suis sorti déçu de ma lecture, sans doute en attendais-je trop de la part de Joe Hill (même s’il n’est pas directement à la barre). J’ai bien aimé l’histoire mais pas spécialement l’adaptation, je ne suis jamais rentré dedans. La faute à un dessin qui ne m’a pas convaincu, il dégage quelque chose mais trop de maladresses à mes yeux, en fait c’est pas très dynamique, le trait est raide et des proportions que j’ai trouvé trop souvent hasardeuses. Du coup pas mal de scènes m’ont fait sortir de ma lecture, assez loupées dans leur représentation (le prisonnier qui tue le policier dans le dos), de même les personnages ne m’ont malheureusement pas intéressé. Et comme le pitch est sympa mais pas non plus fou dans le déroulé, je n’y reviendrai pas. Par contre, j’ai bien aimé le travail de l’autrice sur les couvertures, on trouve les versions N&b et couleurs en fin de tome. Je reconnais des qualités à l’ouvrage mais je suis bien passé à côté, surtout quand les critiques au dos de l’album parlent d’incontournable et de l’un des comics les plus émouvants ?! Affaire de goût.

09/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Fatum Mundi
Fatum Mundi

"Fatum Mundi" du jeune auteur néerlandais Kaylan Saro offre une expérience visuelle et narrative complétement dingue... et il est parfois nécessaire de s'accrocher un peu ! Diplômé de la LUCA School of Arts, Bruxelles, en 2022, Saro s’était déjà fait remarqué en remportant le Plastieken Plunk avec "Every Day Gulag" la même année. Il est, depuis 2023, illustrateur pour la revue Humo avec ses strips TTT depuis l'automne 2023 Dans Fatum Mundi, l’auteur choisi délibérément de proposer un scénario très peu clair, voire inexistant. On y suit les délires d'un insomniaque durant littéralement huit minutes de sa nuit... qui semble interminable ! Saro utilise une multitude de styles, laissant éclater des univers complétement farfelus et absurdes à chaque page. En noir et blanc et au crayon, le dessin psychédélique et nerveux transporte les lecteurs dans un univers où chaque forme devient prétexte à une nouvelle saynète, tantôt cartoonesque, tantôt réaliste et détaillée, tantôt abstraite et fascinante. À travers ces moments de délire étalés sur plusieurs pages, le temps semble s'étirer, mais dès que le personnage ouvre les yeux, à peine une minute s'est écoulée. L'enfer !! Le manque de cohérence narrative de ce récit justifie mes deux étoiles sur quatre, mais je reste très, très, très curieux de découvir ce que l'auteur va proposer pour la suite et j'espère assister aux débuts d'un auteur psychédélique et délirant

09/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Damoiselle Gorge
Damoiselle Gorge

Gorn possède des qualités, mais j’en étais quand même sorti déçu. Gorge était un des personnages – sans doute même celui qui le faisait le plus – qui permettait de dynamiser quelque peu une intrigue s’étirant trop. Mais ce personnage avait aussi fini par me lasser. On la retrouve ici dans un spin-off. Mais là pas grand-chose pour me contenter. Déjà, je pense que ça s’adresse avant tout à un autre public, beaucoup plus jeune – et pas très exigeant ! En effet, les intrigues de ces deux albums sont vraiment creuses, et tout m’est apparu bien trop naïf, quelconque, « gentil ». Sans grand intérêt en tout cas, et la série, qui aurait tout aussi bien se poursuivre, s’est « naturellement » arrêtée – faute de lecteurs je pense. Le dessin est correct, lisible, mais la colorisation souvent criarde ne m’a pas convenu. Une série facilement oubliable en tout cas.

09/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Dieu-Fauve
Le Dieu-Fauve

"Le Dieu Fauve" est paru en mars 2024 aux éditions Dargaud. Cet ouvrage marque la seconde sortie ce mois-ci du prolifique scénariste Fabien Vehlman (Seuls, Green Manor…), après son précédent album La Cuisine des ogres publié chez Rue de Sévres. Pour "Le Dieu Fauve", Vehlman s'associe au talentueux dessinateur espagnol Roger, connu pour son travail remarquable dans le domaine de la bande dessinée. Ensemble, ils nous offrent un récit captivant et visuellement époustouflant, ainsi qu’une plongée dans une narration très particulière, dont je reparlerai un peu plus bas ! Cette bd nous transporte à l’époque imaginaire du Déluge : une ère lointaine évoquée dans les textes anciens de l'humanité. On débute en suivant Sans-Voix, un jeune singe orphelin, déterminé à prouver sa valeur à son clan en chassant le redoutable 'longue-gueule', un vieil alligator vicieux. Mais alors que Sans-Voix parvient à trouver sa place au sein du clan, il assiste, complétement impuissant au massacre de sa famille par les guerriers d’un Empire déchu, qui le capturent et le dressent à devenir un redoutable guerrier sacré, un 'Dieu-Fauve'. Animé par une obsession brûlante de vengeance, Sans-Voix se prépare à affronter ses bourreaux, quel qu'en soit le prix. Ce qui est passionnant avec la narration de "Dieu Fauve" c’est que l’histoire est découpée en chapitre et est conçue comme un récit choral. Chaque chapitre se concentre sur un personnage différent. L'histoire débute en suivant le singe Sans-Voix, dont le chapitre se clôt tragiquement avec le massacre de son clan. À partir de là, on suit les protagonistes humains : Athanael, le poète, la Grande Veneuse, guerrière impitoyable, et Awa, ancienne esclave qui est moins innocente qu’il n’y parait. Ce qui rend cette narration passionnante, c'est sa construction non linéaire. Les personnages secondaires d'un chapitre deviennent les principaux d'un autre, offrant des perspectives différentes sur une même histoire. L'intelligence de cette narration réside dans sa capacité à révéler les éléments de l'histoire au compte-gouttes. Chaque chapitre apporte de nouveaux éclairages, faisant évoluer notre compréhension de l'intrigue et des personnages. C'est un véritable jeu de puzzle où les pièces s'emboîtent progressivement pour former un tableau complexe et captivant. Le dessin de "Le Dieu Fauve" ne m'a pas réellement plu, pour être honnête. Le style semi-réaliste de Roger puise son inspiration dans la rudesse du graphisme propre à certains comics américains. Les traits sont nets, les personnages (surtout Sans-Voix, dans le début du récit), sont représentés avec une expressivité saisissante, soulignant ainsi l'intensité des émotions qu'ils traversent.... mais malgré tout, bon... il semblerait que ce ne soit pas ma tasse de thé ! Les couleurs, ternes et sombres, renforcent l'atmosphère oppressante et tragique qui imprègne l'ensemble de l'œuvre. Ce choix chromatique crée un parallèle frappant avec la dureté des situations vécues par les protagonistes, renforçant ainsi l'impact émotionnel sur le lecteur. Le découpage, bien que parfois un peu difficile à suivre sur certains plans, est soigneusement conçu pour ne pas égarer le lectorat. L'histoire est structurée de manière à ce que le lecteur retrouve rapidement ses repères, notamment lors des passages d'un protagoniste à un autre. Cette alternance de narrations permet de maintenir un rythme dynamique tout en offrant une perspective variée sur l'intrigue Cette histoire trahit certaines obsessions qu’on retrouve dans d’autres œuvres de Fabien Vehlman comme Jolies Ténèbres, Green Manor ou Seuls, dans une moindre mesure : la dureté du monde et des rapports humains, l’insignifiance des rapports de force, le fait qu’un simple événement peut tout faire basculer en un instant. Un peu comme dans un Game of Thrones, où personne n’est jamais réellement à l’abris, ’est une histoire sévère qui questionne notre humanité, notre rapport à la cruauté, la « justesse » de nos actions… Mais malgré tout, Fabien Vehlman n’oublie jamais de faire germer des graines de poésie de ci, de là, qui nous aident à supporter la violence de certains passages. Au final, on est face, ici, à un récit furieux, empreint d'une poésie sauvage, qui explore les thèmes de la violence de la nature, de la lutte pour la survie et de la frontière floue entre l'homme et l'animal.

09/05/2024 (modifier)
Couverture de la série American Parano
American Parano

"American Parano", première partie d'un dyptique signé par le duo Hervé Bourhis et Lucas Varela, fait suite à leur précédente collaboration, Le Labo, parue en 2021. Dans cette bande dessinée, l'atmosphère vibrante de la fin des années 60 est parfaitement retranscrite, rappelant l'ambiance de films cultes tels que "Rosermary's Baby" pour la thématique du satanisme, ainsi que les œuvres sombres de David Fincher, comme "Zodiac" et "Seven". L'histoire se déroule à San Francisco en 1967, où la jeune inspectrice Kim Tyler et le vétéran Ulysses Ford enquêtent sur le meurtre brutal d'une étudiante près du Golden Gate. Le cadavre porte un sinistre signe satanique gravé au couteau sur le ventre, menant les enquêteurs à se pencher sur Baron Yeval, leader de l'"Église de Satan". Intriguée par ce mystérieux gourou, Kim décide de poursuivre l'enquête seule, risquant ainsi de perdre son âme au contact de forces obscures. Hervé Bourhis, fin connaisseur de la société et de la musique des années 60, insuffle à ses récits une crédibilité historique saisissante, tandis que Lucas Varela apporte une élégance graphique à la fois rétro-pop et moderne. Cette combinaison réussie entre un scénario captivant et des illustrations saisissantes fait d'"American Parano" une bande dessinée envoûtante et passionnante, plongeant le lecteur au cœur d'une époque marquée par le mystère et la paranoïa.

09/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Royaumes de Tiketone
Les Royaumes de Tiketone

"Les Royaumes de Tiketone" de Mélissa Morin, son troisième album en solo après une carrière de designer de mode, nous plonge dans une aventure jeunesse empreinte de mystère et de symbolisme. L'histoire suit Thomas, un jeune garçon miraculeusement épargné par un accident de voiture, qui rejoint un foyer. Visiblement traumatisé, il ne s’exprime qu’en rotant et garde, en permance, un casque sur la tête. Il fait la rencontre d’Eliott, Florian, Marianne, Robin et Virgile, 5 enfants qui vont l’oblige à sortir de sa coquille et à s’ouvrir à eux. Porteur du savoir de sa sœur disparue, Thomas guide la bande dans une quête pour retrouver cinq reliques, censées ouvrir les portes d'un monde invisible : le Royaume de Tiketone. C’est un récit très intriguant qui évoque des thèmes de passage à l'âge adulte, rappelant des histoires telles que "Stand By Me" ou Stranger things. À travers des défis et des épreuves, les enfants surmonter leurs peurs, leur souffrance et leur colère, tout en unissant leurs forces pour atteindre le mystérieux royaume de Tiketone. L'influence de Morin en tant que designer de mode se ressent tout particulièrement dans son dessin, coloré et chargé de symbolisme. Je dois toutefois dire être un peu resté sur ma fin. L'histoire m'a semble être une longue introduction et bien que pas inintéressante, elle ne décolle réellement que dans son dernier tiers... qui, par dessus le marché, se termine par un cliffhanger ! Bon... je suis toutefois très curieux de découvrir la suite, d’ores et déjà annoncée pour la rentrée 2024.

09/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Cat's eye
Cat's eye

J'ai le générique de la série télé en tête en écrivant ces lignes ! "Cat's Eye", c'est LE manga culte de Tsukasa Hojo… enfin, disons le SECOND manga culte de Hojo, le premier étant City Hunter (alias Nicky Larson). Cat’s Eye est une œuvre emblématique de la culture manga des années 80 et 90, tout comme son adaptation animée qui a marqué cette époque. L’histoire est archi connue : en journée, Rui, Hitomi et Ai, les trois sœurs Kisugi gèrent le café "Cat's Eye", mais la nuit, elles deviennent des cambrioleuses hors pair. Leur objectif : retrouver leur père disparu pendant la seconde guerre mondiale, en dérobant exclusivement les toiles d'un mystérieux artiste. Elles pensent ainsi qu'en réunissant toute la collection de leur père, elles pourront le retrouver. Malheureusement, elles sont traquées sans relâches par l’inspecteur Toshio, un jeune policier très bavard qui n’est autre que… le fiancé d’Hitomi. Cet aspect culte de "Cat's Eyes" s'est étendu jusqu'en Belgique et en France, où le manga et l'anime ont connu un immense succès. Leurs aventures captivantes, mêlant action, mystère et romance, ont conquis un large public. Depuis l’an dernier, les éditions Panini Comics sortent de belles intégrales de cette œuvre, qui permettent de La série est, par ailleurs, actuellement en phase d’adaptation sur TF1.

09/05/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Chroniques d'Ona
Les Chroniques d'Ona

Les Chroniques d'Ona est une aventure jeunesse pleine de douceur, d'humour et de poésie On y suit le personnage d'Ona, une jeune "Lueur" isolée (entendez, une sorte de magicienne) qui vit dans un monde ravagé par le Sombre, une mystérieuse force qui détruit la végétation et semble également toucher certains êtres vivants. De part sa nature de Lueur, Ona, est capable de faire repousser la végétation, c'est pourquoi elle vit cachée. Elle est toutefois amenée, en début de récit, à quitter son repère après que celui-ci soit détruit par des créatures atteintes par le Sombre. Elle entame alors un long périple pour tenter de rejoindre ses consœurs Lueurs et fera, sur sa route la rencontre de tout un tas de personnages plus rocambolesques les uns que les autres, dont Anto, une sorte de chat froussard, Dini, une petite chauve-souris, ainsi que Bigre et son équipage de pirates ! C'est un récit plein de poésie et d'humour, doublé d'une réflexion sur l'écologie et la place de l'humain dans la nature que proposent les deux auteurs. J'ai été très séduit par la douceur du dessin de Yohan Sacré qui mêle à la fois le dessin numérique et le dessin à l'aquarelle (pour les scènes de flashback). De plus, on sent les influences "Jim Hensonesque" (pour Jim Henson, le créateur du Muppets Show et de Sesame Street) dans la représentation de certains personnages (notamment l'équipage de pirates) L'histoire est découpée en chapitres qui voient Ona passer d'une situation à une autre, d'une problématique à une autre, tout en faisant avancer le récit, un peu à la manière d'une série télé comme The Mandalorian (l'association Ona-Dini n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de Mando et de Grogu). Si le début du récit semble un peu confus, les auteurs prennent toutefois le temps de faire découvrir leur univers petit à petit de sorte à ce que celui-ci gagne en cohérence et en force à la fin de l'histoire. De plus, entre chaque chapitres sont intercalés des "fiches" qui nous renseignent sur les différents cristaux qu'utilise Ona pour faire sa magie. Une technique qui renforce un peu plus la mythologie du récit et qui invite également à une relecture de certains chapitres. Je suis curieux de voir la tournure que prendra cette histoire car il ne me semble pas encore clair s'il s'agit d'un one shot ou du début d'une éventuelle série. Dans le second cas, les bases sont posées pour une aventure épique, et je suis curieux de voir ce que les auteurs vont proposer par la suite.

09/05/2024 (modifier)
Couverture de la série La Vengeance
La Vengeance

"La Vengeance" de David Wautier est éditée aux éditions Anspach. Cette histoire nous transporte dans le Wyoming du XIXe siècle. Nous suivant Richard Hatton, un cowboy qui, après le viol et le meurtre de sa femme se lance dans une quête vengeresse pour retrouver ses assassins : Jim Pickford et ses acolytes,. Hatton est accompagné par ses deux enfants Tom et Anna qui le suivent un peu malgré eux. C’est une histoire qui explore les limites de la vengeance et les conséquences déchirantes sur Hatton et ses enfants, tout en questionnant la frontière entre le vengeur et le criminel. David Wautier dépeint cette histoire avec un trait réaliste et chaleureux, notamment dans les scènes sous la neige et les flashbacks en couleur sépia. La relation entre le père et ses enfants est au cœur du récit, soulignant la poésie et l'humanité dans un contexte de violence et de désespoir.

09/05/2024 (modifier)