Les derniers avis (105190 avis)

Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série La Véritable Histoire de Saint-Nicolas
La Véritable Histoire de Saint-Nicolas

L'ambition de réveiller les consciences est inattaquable et fort appréciée. Dénoncer les violences policières, les attaques envers les migrants, les pauvres, les écolos, les idéalistes gauchistes, etc. est assez jubilatoire. L'idée de le faire via une BD quasi sans texte est tout aussi louable et beau. Je regrette à titre personnel ce détour plus assumé vers le conte moderne. Conserver un Saint-Nicolas seulement observateur des dérives de nos sociétés contemporaines ne m'aurait pas déplu. Le conte rend la dénonciation davantage punk (façon Gremlins), mais moins pertinente car plus éloignée de la réalité. Une belle idée néanmoins, pour un bel objet, un beau projet.

26/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Regarde les filles
Regarde les filles

Étrange BD que voila. Le parti-pris est assez osé, avec un protagoniste qui ne prononcera aucune parole tout au long du récit mais dont le regard conduira celui-ci. Un regard porté sur le genre féminin, l'éternel mystère de l'homme. La BD est une longue présentation de femmes, toutes celles qui traversent sa vie et marquent son regard jusqu'à la dernière, bien trouvée pour une conclusion qui fait presque plus ouverture. Le récit est assez lent, plutôt contemplatif et ne semble pas réellement se poser en critique ou développement de cette idée de base. On reste dessus et on a un développement sur les années de cette recherche d'image visuelle. Si je regrette un peu qu'on n'ait pas réellement de développement autre, je dois noter que l'auteur va jusqu'au bout de son idée ce qui est déjà appréciable. Maintenant je dois dire que je ne suis pas plus impliqué que ça dans le récit. Les formes féminines me sont agréable à l’œil, oui, mais je n'arrive pas trop à m'identifier à ce côté voyeur parfois trop intrusif à mon gout. En tout cas la BD est étonnante dans sa lecture. Intéressant, pas forcément marquant.

26/04/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Neige était sale
La Neige était sale

Une lecture qui ne laissera personne insensible. L'adaptation d'un roman dur de Georges Simenon, une postface très instructive de Fromental sur le roman et son auteur. Tu vas suivre la vie, sur une courte période, d'un jeune homme de 18 ans, Frank, pendant l'occupation "nazis" dans une ville d'Europe de l'Est. C'est l'hiver, il fait froid et la neige est le décor de cette tragédie. Frank est une ordure de la pire espèce, né d'une mère maquerelle et d'un père inconnu. Cette mini autobiographie prend aux tripes et cela on le doit à la narration : Une voix off qui tutoie le lecteur, qui l'interpelle, qui le met devant des faits dégueulasses et toi pauvre lecteur, tu ne peux rien y faire, tu subis. Et c'est là toute l'intelligence de Fromental, il m'a rendu ce monstre presque touchant dans son envie d'autodestruction, dont l'issue est inéluctable pour trouver une forme de rédemption. Le dessin d'Yslaire dans des nuances de gris est magnifique. Il est juste rehaussé de rares couleurs qui apportent un vrai plus à l'ambiance nauséabonde et feutré que dégage ce récit. Ces couleurs ont aussi un rôle narratif important, elles ne sont pas posées au hasard. En particulier ces différents roses omniprésents, dont le "cuisse de nymphe" pour les lieux de perdition. Même l'étoile jaune de Frank est rose... Et en y regardant bien, tu pourras découvrir sur de rares cases le mot SWING sur son étoile. Alors, acte solidaire ou de sabordage ? Gros coup de cœur. Un album dur, dérangeant et glauque que je recommande chaudement. Pour les curieux : https://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/amis-des-juifs-les-resistants-aux-etoiles_cr_lecture54.htm

26/04/2024 (modifier)
Par Sylvaine
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série SHI
SHI

Sublimissime ! Des dessins d'une beauté à couper le souffle, un scénario où les femmes ne restent pas cantonnées dans leur rôle de victimes mais prennent leur avenir en main ainsi que celui d'autres l'aise.es pour compte. Oui, c'est violent mais n'est-ce pas à l'image de ce que vivaient les femmes à cette époque et à ce que certaines vivent encore aujourd'hui ? Moi j'attends le tome 7 avec impatience.

26/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série Love hotel
Love hotel

Ouch, la lecture m'a fait vraiment tiquer. C'est dur à lire, déjà parce que le graphisme ne me convenait pas beaucoup et ensuite parce que l'histoire m'a indifféré au possible ! Quelle plaie ! J'insiste un peu trop avec Frederic Boilet, dont je tente quelques albums, mais je confirme que ce n'est définitivement pas pour moi. Il y a déjà ces têtes (notamment de la couverture) que je trouve assez impayable. De fait, la lecture est alourdie à la fois par les représentations que je n'aime pas, mais aussi par le souci du texte en japonais sous-titré, ce qui donne deux fois plus de places pour les bulles. Les cases deviennent vite chiantes à lire et je me suis retrouvé vers la page 60 à réellement considérer l'option de ne jamais le finir. Maintenant, si je n'aime pas, ce n'est pas seulement le dessin. Le scénario ne m'a absolument pas convaincu. Déjà le mec est insupportable, une vraie tête à claque qui ment et profite des autres, tout ça pour aller au Japon retrouver une lycéenne (je rappelle : MINEURE) dont il se sent amoureux. Encore une fois, je déteste être ce type mais faut bien le dire : c'est pas franchement légal, ça. Pas avec les mineures. Ajoutez ça au personnage insupportable et j'ai l'impression que la BD fait tout pour me le rendre le plus antipathique possible. Maintenant que ça a été dit, le reste de la BD est ... ben ça m'en a touché une sans faire bouger l'autre. Le type est fan du Japon et veut absolument y aller, idéalisant ce pays, sans savoir le parler et sans vraiment s'intéresser à son voyage en tant qu'étranger (sachant que le Japon n'est pas un pays où ils sont le bienvenu partout ...). Disons que sa façon d'être m'a franchement indifféré, ses considérations m'ennuient et son intrigue m'a lassé. Autant dire que je passe mon tour pour cette lecture. Franchement, je ne retire rien de bien de tout ça, et je reste surtout avec cette idée que "non d'un chien, arrêtez de fantasmer sur les adolescentes !". Peut-être qu'il s'agit simplement d'une BD d'un autre temps ...

26/04/2024 (modifier)
Par Jeannette
Note: 4/5
Couverture de la série La Maison brûlée d'Arcambal
La Maison brûlée d'Arcambal

Voilà une petite bande dessinée sans prétention qui m’a bien plu. Sans prétention ? En fait, je n’en suis pas si sûre car elle semble avoir comme ambition d'enseigner ou de rappeler les vertus de nos démocraties. Cela est fait de manière très indirecte en évoquant un drame local qui s’est passé dans un petit village du Sud-Ouest il y a près de quatre-vingts ans. Mais ce drame local, qui a valeur d’exemple universel, est présenté d’une manière originale par une double mise en abyme : l’origine de la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences et, surtout, le fait de rattacher ce fait historique à notre présent en utilisant des enfants d’aujourd’hui à qui tout cela est raconté. J’ai découvert cette bande dessinée par hasard lors d’un festival BD. Ce qui m’avait attirée était son côté «histoire locale». En effet, selon le 4ème de couverture, l’album relate un drame perpétré par les nazis en 1944 dans un village du Lot. Je m’attendais donc à découvrir un simple fait divers tragique remontant à cette époque lointaine qu’est la Seconde Guerre mondiale, ce qui aurait intéressé la passionnée d’Histoire que je suis. En fait, les auteurs n’ont pas limité leur histoire à ce simple drame mais l’ont intégrée, en quelques pages, à la guerre 39-45 et l’ont reliée, comme je le disais en introduction, à notre époque en utilisant des écoliers actuels à qui on explique cette histoire. Tout cela d’une manière très pédagogique et jamais ennuyeuse. Il est à noter qu’une des victimes du drame de 1944 est encore vivante, ce qui renforce encore le lien entre le passé et le présent. Cette histoire est, hélas, universelle dans son propos. Elle mériterait sans doute d’être lue par pas mal de jeunes (et de moins jeunes) pour qui la guerre est plus un jeu vidéo qu’une réalité – comme le dit le maire du village dans la préface. Dans la BD, le récit du drame fait évoluer le regard que les jeunes écoliers portent sur la guerre et leurs conditions de vie actuelles. Pour paraphraser Canarde dans son avis sur la BD « Le fantôme arménien », je dirais que « c'est une BD qui devrait avoir sa place dans toutes les bibliothèques municipales » et y ajouterais même les écoles. Mais, contrairement à cette magnifique BD sur le génocide arménien qui est un témoignage s’adressant plutôt à un public adulte, « la maison brûlée d’Arcambal » est davantage tous publics tant par la présence d’écoliers, par son propos très didactique que par sa brièveté. Le dessin est assez sobre mais fort plaisant avec de superbes pages en sépia et le scénario ne laisse aucun temps mort. Je recommande donc ce one shot qui est à la fois instructif, émouvant et agréable à lire. Il permettra à tout un chacun d’apprendre ou de réviser une partie de l’histoire du XXème siècle et de mieux comprendre l’enchaînement de certains faits historiques en une trentaine de pages seulement. Les événements récents en Ukraine nous rappellent que ce genre de drame reste – hélas – d’actualité.

26/04/2024 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Lobster Paradise
Lobster Paradise

De Edo Brenes j’avais déjà beaucoup aimé le récent Aparthotel Deluxe, et nouvelle bonne pioche avec « Lobster Paradise » aux éditions Ici même. Sur le fond, il ne s’agit « que » d’un énième roman graphique, qui nous raconte le quotidien d’un adolescent comme tant d’autres : l’école, les potes, les filles… Mais l’auteur a ancré son histoire dans un contexte intéressant, à savoir la période de guerre civile au Costa Rica en 1947 et 1948, alors qu’une recrudescence de homards bousculait l’économie locale d’un petit village côtier. La première moitié du récit est assez lancinante, mais les évènements s’emballent dans la deuxième partie, que j’ai trouvée passionnante. J’ai trouvé le personnage central attachant, et la fin a réussi à m’émouvoir. La réalisation est excellente. La narration est fluide et réussie (même si je note un phylactère rattaché au mauvais personnage en page 2, m’enfin), et le dessin est élégant, même si je regrette le manque de couleurs (surtout que la couverture est magnifique, et que la première page nous vante la verdure du coin). J’ai en tout cas passé un excellent moment de lecture en compagnie de Henri. Un coup de cœur.

26/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Asterios Polyp
Asterios Polyp

David Mazzucchelli propose avec son Polyp une série hors norme dans son récit et son graphisme. A l'image de son personnage principal , j'ai trouvé cette œuvre protéiforme avec une lecture exigeante qui invite à une réflexion sur de nombreux sujets fondamentaux. Asterios Polyp est un personnage d'une extrême complexité , même complexité que j'ai ressenti pour le travail de l'auteur afin de rendre sa série lisible et cohérente. Le choix de Polyp architecte n'est pas neutre. Cela accompagne le sujet de la perception du monde et des autres, du présent et de l'avenir et la réponse créative qui en découle. Polyp qui a le don de s'approprier tout le savoir du monde grâce aux livres peut-il avoir un impact sur son environnement? Ainsi la série de Mazzucchelli peut elle avoir un impact sur ma façon de comprendre nombre de sujets fondateurs ? On peut sûrement reprocher un côté intellectualiste caricatural à cette œuvre comme l'auteur se moque du microcosme newyorkais dans beaucoup de ses planches. Pourtant j'ai peu à peu apprivoiser le personnage de Polyp et la richesse qu'il proposait dans son parcours de dépouillement. Mazzucchelli propose une galerie de portraits très finement travaillés ce qui rend la quête identitaire d'Astérios originale et de plus en plus touchante. C'est bien la prouesse de l'auteur de donner du volume à un personnage au fur et à mesure qu'il perd en suffisance pour gagner en humanité. Le graphisme et la présentation participent à l'originalité de l'œuvre. Mazzucchelli emprunte à divers styles pour incarner ou désincarner son héros. Le trait suit parfaitement le rythme de la narration pour créer un ensemble cohérent. A l'image d'une architecture ou d'une musique expérimentale cette ouvre réussit à équilibrer les contraires pour former un tout cohérent. C'est une lecture difficile, originale et brillante.

26/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Petites éclipses
Petites éclipses

Jim est un auteur bien ancré dans ce qu'il sait faire : parler de crise de couple, de la quarantaine, de tromperie et de l'amour sous différentes formes. On retrouve ici un certain résultat de synthèse de ces sujets, avec cette bande d'amis qui vont se retrouver, s'engueuler et se dire les vérités durant les quatre jours ensemble dans un gite à la campagne. Si le scénario est sur un canevas classique et parfois avec des faux airs de déjà-vu, on a des petits détails qui font mouches. J'ai plusieurs fois souris devant les manifestations d'amitié, les courses-poursuites, piques envoyés et jeux d'eau. On a aussi l'improbable psychologue qui vient jouer le révélateur de tout ce qui est enfoui, et d'autres détails encore. L'ensemble est long à lire et franchement verbeux, mais je ne dirais pas pour autant que c'est chiant. On reste sur des questionnements nombrilistes autour de la trentaine/quarantaine, mais ça ne dépasse pas ce stade. Les personnages sont sympathiques à défaut d'être attachants. Certains développent beaucoup leurs personnalités, d'autres restent en retrait de l'histoire avec des bonnes raisons. On y retrouve une ambiance que j'ai déjà vu dans plusieurs films (on peut penser au "Petits mouchoirs" de Canet), et ça mérite une lecture à mon avis. Pas sur que tout le monde y trouve son compte, je ne suis pas vraiment versé dans les atermoiements de ces héros, mais je reconnais que c'est une lecture qui se fait tout de même bien. Avis aux amateurs.

26/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Grands Espaces
Les Grands Espaces

Je ressors de ma lecture un peu perplexe et partagé. Tout d'abord j'ai beaucoup aimé le graphisme de Catherine Meurisse surtout quand elle présente ses grandes planches. Cela rappelle les peintures romantiques (qu'elle cite) ou d'un Lazare Bruandet (qu'elle omet) . Son trait humoristique colle parfaitement aux passages drôles et légers qui entourent sa découverte enfantine de la campagne. Le récit s'articule bien autour d'une enfance idéalisée avec des parents qui savent tout faire. La vivacité du trait soutient parfaitement la fluidité du récit et sa cohérence. Malgré tout je reste sur ma faim. En effet cela reste un passage biographique dans lequel je ne me suis pas senti investi. Petit banlieusard je n'ai pas le même souvenir de mes passages à la campagne où les bouses de vaches, les mouches, les taons et le patois d'enfants moqueurs restent bien plus vivaces que la découverte d'un environnement fleuri. Ensuite j'ai trouvé un petit goût du discours de mon grand-père avec un "avant c'était mieux". Enfin certaines piques caricaturales me semblent trop superficielles voire injustes ( les lotissements, le Futuroscope). Cela reste à mes yeux une lecture agréable et divertissante qui apporte un bon souffle de fraicheur. Un bon 3

26/04/2024 (modifier)