Oui, on prend les mêmes et on continue !
Pourquoi se gêner si la recette fonctionne bien, et si l'auteur peut se laisser aller à sa passion des armes à feu et des voitures ?
Mais il convient de lire la 1ère partie avant (Gunsmith Cats), sinon on risque d'être vite paumé.
Je trouve que cette suite est un poil moins sordide (à moins que je me sois habitué), mais ce n'est toujours pas à mettre dans les mains d'une âme pure et innocente.
Je possède les 2 éditions, celle en 8 volumes et celle en 4, ce qui me permet de faire un comparatif, la 1ère étant censurée par rapport à l'autre.
Cette lecture n'est pas à mettre sous le nez de tout le monde, il faut avoir l'esprit assez large avec tous ces cartels, ces magouilles, ces psychopathes, ces barjots, ces meurtres et autres amusements du même style. Néanmoins, c'est plutôt enjoué et plein d'action, avec des dessins plutôt mignons (ce qui détonne un tantinet par rapport à la noirceur ambiante). Si vous n'y connaissez rien en armes à feu, ce manga fera votre éducation.
Même si ça se passe aux USA, on a souvent l'impression d'être au Japon, quant aux personnages et à certains points de détail. Tout ce petit monde possède souvent des caractéristiques surhumaines. C'est tout juste si on ne vous fait pas avaler qu'on peut tirer à travers un trou de serrure, à 100 mètres de distance, installé dans un véhicule lancé à fond en train de se faire canarder. Et avec une seule main, puisque l'autre tient le volant :)
Si jamais vous n'avez pas eu votre dose, il existe une suite Gunsmith Cats Burst : on reprend les mêmes et on continue. Bien sûr, je possède aussi cette suite.
J'aurais pu mettre ''culte'', mais certains aspects me dérangent quand même un peu.
Nota : dans l'édition révisée en 4 volumes, on y découvre aussi la série inachevée Riding Bean (le magazine ayant fait faillite), série qui a donné ensuite naissance à Gunsmith Cats, avec quelques remaniements.
Un album que j’ai trouvé sincère mais une lecture peu emballante pour ma part. Un petit pas mal de justesse.
Il faut dire que je ne suis absolument pas footeux et que niveau sport je n’ai jamais joué en équipe.
Néanmoins le sujet m’intéressait mais je suis sorti déçu du traitement proposé. On est vraiment sur un journal, l’auteur nous narre son parcours mais à aucun moment je n’ai été pris. L’impression que l’on reste en surface sur le fond, j’ajouterai même que dans les faits/propos relatés rien ne m’a réellement surpris ni spécialement choqué. C’est un milieu que j’ai tendance à fuir mais je m’attendais à limite pire comme démonstration.
Le parcours de l’auteur est surprenant puisqu’il est passé des crampons aux pinceaux, mais là encore la mayonnaise n’a pas pris, il manque un truc plus universel pour relever, on reste trop dans le témoignage.
Heureusement ça se lit très facilement, l’auteur maîtrise bien les codes du médium et son dessin ne m’a pas déplu, simple et efficace.
Rdv loupé cette fois ci mais pourquoi pas pour un prochain.
2,5
Il y a beaucoup à dire sur cette nouvelle production du label 619. Déjà, l'album a des allures de mangas de part son format et son style graphique, du noir et blanc et des personnages aux traits japanisans. Ce choix est on ne peu plus normal puisque l'histoire que nous raconte les deux auteurs est celle d'un groupe de Sentai. De quoi ? Mais si, rappelez vous les bioman et les power rangers... Des jeunes gens qui s'habillent en fluo pour combattre des méchants monstres qui veulent du mal à la population. Force jaune et force rose, vous l'avez ?
Oui, sauf qu'à notre époque c'est plus trop la mode. Aujourd'hui on vit dans une société de consommation, on scrolle sur notre téléphone, on commande à manger sur celui-ci et on attend sagement qu'un livreur Uber vous livre votre commande, pour laquelle on lui attribuera quelques étoiles si on est satisfaits du service.
Et là l'idée merveilleuse des auteurs est d'avoir fusionné les Sentai et Uber ! Bienvenue dans un monde ou vous pouvez commander un super héros pour faire le vigile dans votre commerce, ou pour chasser les gamins qui dealent en bas de votre immeuble. Franchement rien que pour ce concept cet album vaut le coup d'oeil !
La pagination est importante (comme dans un manga), cela permet de poser les bases de cet univers. Les personnages sont nombreux, mais on ne s'y perd pas. L'histoire prend le temps de les présenter. On nous parle aussi pas mal du passé, lorsque les Sentai avaient plus la cote, qu'ils n'étaient pas cantonnés à des missions sans intérêt.
Tout cela fonctionne bien, le rythme est plaisant. Et surtout une fois qu'on s'est amusé à découvrir cet univers un peu barré, l'intrigue arrive à décoller. C'est avec curiosité qu'on lit les derniers chapitres de ce premier tome, où les péripéties amènent ce qu'il faut de tension et de suspens pour donner envie de lire la suite.
Je découvre l’auteur – du moins en tant qu’auteur complet, ne l’ayant auparavant croisé qu’au dessin – et c’est plutôt une bonne pioche.
Avec un format à l’italienne surgissant d’un emboitage au format « classique », cet album regroupe quelques histoires plus ou moins indépendante, même si elles sont finalement liées, et si des thèmes sont récurrents.
Comme l’indique le titre de l’ensemble, Monteys développe bien un univers cohérent, une SF sans esbroufe. Mais qui nous dépeint un futur triste et angoissant, à base de voyages dans le temps plus ou moins foireux – et foirés, de robots remplaçant les humains y compris pour des relations amoureuses. Quelque chose de froid qui ne donne vraiment pas envie de s’y retrouver « pour de vrai ».
Les récits sont assez simples, l’aventure SF pure étant pimentée parfois par quelques traits d’humour – assez noir – comme dans la première histoire où un simple employé naïf et exploité devient le cobaye d’une improbable opération de marketing/naming.
Les planches ne sont pas surchargées de détails, c’est clair, le dessin est simple et efficace – et plutôt agréable en tout cas, avec une colorisation assez tranchée.
Une lecture rapide, et plutôt sympathique, pour de la SF plus originale qu’elle n’y parait de prime abord.
Note réelle 3,5/5.
Histoire d'une jolie tendresse sur la vie d'un chien errant, de son apprentissage de la survie via une vieille chienne débrouillarde, à sa rencontre avec ses nouveaux maîtres et notamment leur petite fille boudeuse, en passant par de belles rencontres avec la faune sauvage.
Il s'agit d'une belle tranche de vie originalement observée depuis le regard d'un chien, jouant habilement de l'humour et de l'émotion, vive dans sa rythmique, agréable dans ses variations et développements.
J'ai davantage de réserves pour les illustrations. Le style de Panaccione est certes sympathique (dynamique, ironique, chaleureux...), mais aussi assez brouillon. Le trait est précis pourtant ; cette regrettable impression est peut-être liée à la thématique de la laideur, ou bien aux couleurs, pas assez tranchées et contrastées, jouant moins leur rôle de frontières ? Pour moi, l'auteur ne parvient pas à emprunter la voie des géniaux Franquin ou Peyo, capables de concilier ces qualités-là avec leur rondeur d'une redoutable précision.
Si j’étais membre du jury à Angouleme, Christophe Bec et Stefano Raffaele recevraient une distinction méritée pour leur énormissime contribution à la BD. Vous l’avez compris je suis un fan absolu de ce duo incroyable. Je me procure leurs albums les yeux fermés. Et jamais je n’ai été déçu. Avec la terre vagabonde encore une fois nous sommes sur une véritable pépite alliant la plume brillante de Christophe Bec et les talents visuels de Stefano Raffaele. Les compères ont réussi une nouvelle fois à créer une œuvre captivante qui ne peut que vous transporter dans un univers riche et intrigant.
Christophe Bec est connu pour son habileté à tisser des histoires complexes et immersives. Il ne déçoit pas avec ce scénario inspiré de l’œuvre de Liu Cixin publiée en 2000. Il mélange habilement science-fiction et aventure, tout en explorant des thèmes profonds comme la survie, l'humanité et l'inconnu. L'intrigue est fascinante dès les premières pages. Christophe réussit à maintenir une tension narrative qui va vous garder en haleine jusqu'à la fin. Les personnages sont bien développés et nuancés, offrant une profondeur émotionnelle qui résonne longtemps après la dernière page tournée. Une lecture d’une traite s’imposera naturellement à vous.
En parallèle les dessins de Stefano Raffaele sont tout simplement spectaculaires. Chaque planche est un chef-d'œuvre en soi, débordant de détails et d'expressions qui donnent vie à l'histoire. Stefano maîtrise parfaitement les scènes d'action dynamiques autant que les moments de calme introspectifs. Son style visuel unique complète parfaitement le récit de Christophe Bec, créant une harmonie entre le texte et les images qui est rare dans le genre. C’est magnifique avec en bonus des posters visuels incroyables.
Cerise sur le gâteau avec cet album vous pouvez intellectualiser l’histoire en vous posant des questions philosophiques … tout en divertissant bien évidemment. Le duo va vous pousser à réfléchir sur notre place dans l'univers et les implications de nos actions collectives. Ce n’est pas génial ça ?
Je ne peux que recommander cette BD remarquable qui mérite une place dans votre bibliothèque. Je vous invite à courir chez votre libraire adoré pour vous la procurer.
Un concept de SF proche du fantastique qui attire forcément la curiosité. Comme dans le roman Under the Dome de Stephen King, la Terre se retrouve soudain scindée en territoires coupés les uns des autres par des murs invisibles et impénétrables. Outre l'effondrement de la civilisation que cela induit, la grosse particularité de cette situation est que le temps se déroule à des vitesses différentes dans chacune de ces zones. Là où 3 mois se sont écoulées dans celle du narrateur, des siècles voire des millénaires ont déjà eu le temps de se dérouler dans d'autres. Et quand il se retrouve à suivre un groupe de personnes issues d'une ville futuriste qui a su trouver comment passer d'une zone à l'autre, il va découvrir les effets de se retrouver dans des endroits où les choses ont évolué différemment et à des vitesses différentes. Avec toujours dans l'idée de comprendre l'origine de ces murailles invisibles...
Je suis toujours attiré par ce type de concept et l'envie de découvrir l'explication à des mystères aussi incroyables même si l'engouement tient généralement davantage dans la découverte des conséquences de ceux-ci plutôt que dans la révélation elle-même qui la plupart du temps est soit inexistante soit décevante. Pour le moment, au bout de 2 tomes parus, cette série ne révèle encore qu'une part du mystère, mais pas vraiment celle qu'on attendait. Et cette part là est plutôt bien trouvée quoiqu'elle ne répond pas à la question principale.
Pour le reste, c'est avant tout la pérégrination d'un groupe dans un décor post-apocalyptique voire presque de fantasy pour certaines zones traversées tant les choses ont changé. Le rythme est bon, le dessin est de bonne qualité et l'aventure tient en haleine.
Il y a toutefois quelques défauts.
Le premier pour moi, ce sont les trop longs et un peu pénibles monologues intérieurs semi-philosophiques du narrateur durant les premières pages de chaque album : je m'en serai volontiers passé.
Le second, c'est un côté un peu bancal des écoulements de temps différents. Certains changements sont trop radicaux et manquent de logique scientifique dans certaines zones, ce qui crée cette impression de fantasy. D'autre part, les changements de vitesse temporelle me paraissent un peu embrouillés et exploités avec facilité, comme notamment sur la deuxième moitié du second tome où les héros sont suivis et surveillés alors qu'ils passent de zones en zones : alors que le temps s'est écoulé parfois beaucoup plus rapidement ou lentement pour les surveillants et suiveurs, ceux-ci agissent comme s'ils étaient synchronisés sur la même vitesse que les héros et que leur destination finale. Et pour finir, autant on voit les héros observer la scène au ralenti d'une zone voisine et largement s'y préparer, autant les auteurs ont l'air d'avoir oublié que les quelques fois où ces mêmes héros se sont rendus dans des zones se déroulant bien plus rapidement, les habitants de celles-ci pouvaient les voir arriver au ralenti et se préparer à leur faire du mal dès leur arrivée (je pense aux hommes-singes agressifs du premier tome).
Bref, c'est une série de SF qui attise par son concept intrigant semi-fantastique et apporte quelques développements crédibles à cette idée, mais aussi d'autres qui sont nettement moins plausibles et plus orientées vers le divertissement voire la fantasy. Je ne suis pas vraiment convaincu mais j'ai passé un moment sympathique tout de même.
Cette adaptation du 'un roman de R.J. Ellory nous invite à suivre la vie de Joseph Vaughan, enfant d'Augusta Falls, théâtre de crimes atroces, du début des années 40 jusqu'aux années 2000.
Cette série de meurtres épouvantables impactera toute la vie de Joseph jusqu'à que ce dernier arrive à démasquer le coupable pour enfin se libérer de ses démons.
Graphiquement c'est très bien réalisé et fort bien réussi. Les choix des couleurs ainsi que les dessins sont en parfaite adéquation avec la noirceur de ce polar.
Par contre j'ai eu un mal fou à m'attacher à ce pauvre Joseph qui au fil des pages va de malheurs en malheurs avec une capacité de résilience inouïe.
Enfin il y a un gros hic : je n'ai pas compris comment Joseph a fait pour démasquer le coupable.
Il me semble qu'il manque un bout dans cette adaptation ou bien le roman initial (que je ne connais pas) prend lui aussi un sacré raccourci.
Cette incompréhension dans le final même de l'intrigue est venu gâcher mon plaisir.
Reste donc un ouvrage fort joli mais pas indispensable
Conte culinaire servant de gentils orphelins désœuvrés à de terribles ogres affamés.
Après une introduction gothique à souhait à la Dickens, nous découvrons le repère des ogres pour y suivre les pérégrinations d'une jeune fille fascinée par la gastronomie, mais toujours susceptible de finir dans une assiette.
Que ces deux parties s'imbriquent maladroitement s'excuse volontiers, le merveilleux retenant davantage l'attention et autorisant tous les excès. Mais notre implication est entachée par ces revirements (comment notre héroïne parvient à passer de maladroite et peu dégourdie à courageuse et ingénue, mystère...) et un détachement s'invite inévitablement.
De même, les illustrations d'Andreae qui a bien des égards peuvent apparaître comme un véritable point fort, sont si chargées, fourmillantes de couleurs éclatantes et de détails, qu'elles finissent par nous rendre plus spectateurs que co-aventuriers : le souffle épique ne se vit même plus par procuration, il se constate.
Un joli conte, nous laissant sur le pas de la porte, et que l'on eut aimé apprécier davantage.
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Gunsmith Cats Burst
Oui, on prend les mêmes et on continue ! Pourquoi se gêner si la recette fonctionne bien, et si l'auteur peut se laisser aller à sa passion des armes à feu et des voitures ? Mais il convient de lire la 1ère partie avant (Gunsmith Cats), sinon on risque d'être vite paumé. Je trouve que cette suite est un poil moins sordide (à moins que je me sois habitué), mais ce n'est toujours pas à mettre dans les mains d'une âme pure et innocente.
Gunsmith Cats
Je possède les 2 éditions, celle en 8 volumes et celle en 4, ce qui me permet de faire un comparatif, la 1ère étant censurée par rapport à l'autre. Cette lecture n'est pas à mettre sous le nez de tout le monde, il faut avoir l'esprit assez large avec tous ces cartels, ces magouilles, ces psychopathes, ces barjots, ces meurtres et autres amusements du même style. Néanmoins, c'est plutôt enjoué et plein d'action, avec des dessins plutôt mignons (ce qui détonne un tantinet par rapport à la noirceur ambiante). Si vous n'y connaissez rien en armes à feu, ce manga fera votre éducation. Même si ça se passe aux USA, on a souvent l'impression d'être au Japon, quant aux personnages et à certains points de détail. Tout ce petit monde possède souvent des caractéristiques surhumaines. C'est tout juste si on ne vous fait pas avaler qu'on peut tirer à travers un trou de serrure, à 100 mètres de distance, installé dans un véhicule lancé à fond en train de se faire canarder. Et avec une seule main, puisque l'autre tient le volant :) Si jamais vous n'avez pas eu votre dose, il existe une suite Gunsmith Cats Burst : on reprend les mêmes et on continue. Bien sûr, je possède aussi cette suite. J'aurais pu mettre ''culte'', mais certains aspects me dérangent quand même un peu. Nota : dans l'édition révisée en 4 volumes, on y découvre aussi la série inachevée Riding Bean (le magazine ayant fait faillite), série qui a donné ensuite naissance à Gunsmith Cats, avec quelques remaniements.
Arrêt de jeu - Journal d'un footballeur mal dans ses pompes
Un album que j’ai trouvé sincère mais une lecture peu emballante pour ma part. Un petit pas mal de justesse. Il faut dire que je ne suis absolument pas footeux et que niveau sport je n’ai jamais joué en équipe. Néanmoins le sujet m’intéressait mais je suis sorti déçu du traitement proposé. On est vraiment sur un journal, l’auteur nous narre son parcours mais à aucun moment je n’ai été pris. L’impression que l’on reste en surface sur le fond, j’ajouterai même que dans les faits/propos relatés rien ne m’a réellement surpris ni spécialement choqué. C’est un milieu que j’ai tendance à fuir mais je m’attendais à limite pire comme démonstration. Le parcours de l’auteur est surprenant puisqu’il est passé des crampons aux pinceaux, mais là encore la mayonnaise n’a pas pris, il manque un truc plus universel pour relever, on reste trop dans le témoignage. Heureusement ça se lit très facilement, l’auteur maîtrise bien les codes du médium et son dessin ne m’a pas déplu, simple et efficace. Rdv loupé cette fois ci mais pourquoi pas pour un prochain. 2,5
Shin Zero
Il y a beaucoup à dire sur cette nouvelle production du label 619. Déjà, l'album a des allures de mangas de part son format et son style graphique, du noir et blanc et des personnages aux traits japanisans. Ce choix est on ne peu plus normal puisque l'histoire que nous raconte les deux auteurs est celle d'un groupe de Sentai. De quoi ? Mais si, rappelez vous les bioman et les power rangers... Des jeunes gens qui s'habillent en fluo pour combattre des méchants monstres qui veulent du mal à la population. Force jaune et force rose, vous l'avez ? Oui, sauf qu'à notre époque c'est plus trop la mode. Aujourd'hui on vit dans une société de consommation, on scrolle sur notre téléphone, on commande à manger sur celui-ci et on attend sagement qu'un livreur Uber vous livre votre commande, pour laquelle on lui attribuera quelques étoiles si on est satisfaits du service. Et là l'idée merveilleuse des auteurs est d'avoir fusionné les Sentai et Uber ! Bienvenue dans un monde ou vous pouvez commander un super héros pour faire le vigile dans votre commerce, ou pour chasser les gamins qui dealent en bas de votre immeuble. Franchement rien que pour ce concept cet album vaut le coup d'oeil ! La pagination est importante (comme dans un manga), cela permet de poser les bases de cet univers. Les personnages sont nombreux, mais on ne s'y perd pas. L'histoire prend le temps de les présenter. On nous parle aussi pas mal du passé, lorsque les Sentai avaient plus la cote, qu'ils n'étaient pas cantonnés à des missions sans intérêt. Tout cela fonctionne bien, le rythme est plaisant. Et surtout une fois qu'on s'est amusé à découvrir cet univers un peu barré, l'intrigue arrive à décoller. C'est avec curiosité qu'on lit les derniers chapitres de ce premier tome, où les péripéties amènent ce qu'il faut de tension et de suspens pour donner envie de lire la suite.
Univers !
Je découvre l’auteur – du moins en tant qu’auteur complet, ne l’ayant auparavant croisé qu’au dessin – et c’est plutôt une bonne pioche. Avec un format à l’italienne surgissant d’un emboitage au format « classique », cet album regroupe quelques histoires plus ou moins indépendante, même si elles sont finalement liées, et si des thèmes sont récurrents. Comme l’indique le titre de l’ensemble, Monteys développe bien un univers cohérent, une SF sans esbroufe. Mais qui nous dépeint un futur triste et angoissant, à base de voyages dans le temps plus ou moins foireux – et foirés, de robots remplaçant les humains y compris pour des relations amoureuses. Quelque chose de froid qui ne donne vraiment pas envie de s’y retrouver « pour de vrai ». Les récits sont assez simples, l’aventure SF pure étant pimentée parfois par quelques traits d’humour – assez noir – comme dans la première histoire où un simple employé naïf et exploité devient le cobaye d’une improbable opération de marketing/naming. Les planches ne sont pas surchargées de détails, c’est clair, le dessin est simple et efficace – et plutôt agréable en tout cas, avec une colorisation assez tranchée. Une lecture rapide, et plutôt sympathique, pour de la SF plus originale qu’elle n’y parait de prime abord. Note réelle 3,5/5.
Cabot-Caboche
Histoire d'une jolie tendresse sur la vie d'un chien errant, de son apprentissage de la survie via une vieille chienne débrouillarde, à sa rencontre avec ses nouveaux maîtres et notamment leur petite fille boudeuse, en passant par de belles rencontres avec la faune sauvage. Il s'agit d'une belle tranche de vie originalement observée depuis le regard d'un chien, jouant habilement de l'humour et de l'émotion, vive dans sa rythmique, agréable dans ses variations et développements. J'ai davantage de réserves pour les illustrations. Le style de Panaccione est certes sympathique (dynamique, ironique, chaleureux...), mais aussi assez brouillon. Le trait est précis pourtant ; cette regrettable impression est peut-être liée à la thématique de la laideur, ou bien aux couleurs, pas assez tranchées et contrastées, jouant moins leur rôle de frontières ? Pour moi, l'auteur ne parvient pas à emprunter la voie des géniaux Franquin ou Peyo, capables de concilier ces qualités-là avec leur rondeur d'une redoutable précision.
La Terre Vagabonde
Si j’étais membre du jury à Angouleme, Christophe Bec et Stefano Raffaele recevraient une distinction méritée pour leur énormissime contribution à la BD. Vous l’avez compris je suis un fan absolu de ce duo incroyable. Je me procure leurs albums les yeux fermés. Et jamais je n’ai été déçu. Avec la terre vagabonde encore une fois nous sommes sur une véritable pépite alliant la plume brillante de Christophe Bec et les talents visuels de Stefano Raffaele. Les compères ont réussi une nouvelle fois à créer une œuvre captivante qui ne peut que vous transporter dans un univers riche et intrigant. Christophe Bec est connu pour son habileté à tisser des histoires complexes et immersives. Il ne déçoit pas avec ce scénario inspiré de l’œuvre de Liu Cixin publiée en 2000. Il mélange habilement science-fiction et aventure, tout en explorant des thèmes profonds comme la survie, l'humanité et l'inconnu. L'intrigue est fascinante dès les premières pages. Christophe réussit à maintenir une tension narrative qui va vous garder en haleine jusqu'à la fin. Les personnages sont bien développés et nuancés, offrant une profondeur émotionnelle qui résonne longtemps après la dernière page tournée. Une lecture d’une traite s’imposera naturellement à vous. En parallèle les dessins de Stefano Raffaele sont tout simplement spectaculaires. Chaque planche est un chef-d'œuvre en soi, débordant de détails et d'expressions qui donnent vie à l'histoire. Stefano maîtrise parfaitement les scènes d'action dynamiques autant que les moments de calme introspectifs. Son style visuel unique complète parfaitement le récit de Christophe Bec, créant une harmonie entre le texte et les images qui est rare dans le genre. C’est magnifique avec en bonus des posters visuels incroyables. Cerise sur le gâteau avec cet album vous pouvez intellectualiser l’histoire en vous posant des questions philosophiques … tout en divertissant bien évidemment. Le duo va vous pousser à réfléchir sur notre place dans l'univers et les implications de nos actions collectives. Ce n’est pas génial ça ? Je ne peux que recommander cette BD remarquable qui mérite une place dans votre bibliothèque. Je vous invite à courir chez votre libraire adoré pour vous la procurer.
Les Murailles invisibles
Un concept de SF proche du fantastique qui attire forcément la curiosité. Comme dans le roman Under the Dome de Stephen King, la Terre se retrouve soudain scindée en territoires coupés les uns des autres par des murs invisibles et impénétrables. Outre l'effondrement de la civilisation que cela induit, la grosse particularité de cette situation est que le temps se déroule à des vitesses différentes dans chacune de ces zones. Là où 3 mois se sont écoulées dans celle du narrateur, des siècles voire des millénaires ont déjà eu le temps de se dérouler dans d'autres. Et quand il se retrouve à suivre un groupe de personnes issues d'une ville futuriste qui a su trouver comment passer d'une zone à l'autre, il va découvrir les effets de se retrouver dans des endroits où les choses ont évolué différemment et à des vitesses différentes. Avec toujours dans l'idée de comprendre l'origine de ces murailles invisibles... Je suis toujours attiré par ce type de concept et l'envie de découvrir l'explication à des mystères aussi incroyables même si l'engouement tient généralement davantage dans la découverte des conséquences de ceux-ci plutôt que dans la révélation elle-même qui la plupart du temps est soit inexistante soit décevante. Pour le moment, au bout de 2 tomes parus, cette série ne révèle encore qu'une part du mystère, mais pas vraiment celle qu'on attendait. Et cette part là est plutôt bien trouvée quoiqu'elle ne répond pas à la question principale. Pour le reste, c'est avant tout la pérégrination d'un groupe dans un décor post-apocalyptique voire presque de fantasy pour certaines zones traversées tant les choses ont changé. Le rythme est bon, le dessin est de bonne qualité et l'aventure tient en haleine. Il y a toutefois quelques défauts. Le premier pour moi, ce sont les trop longs et un peu pénibles monologues intérieurs semi-philosophiques du narrateur durant les premières pages de chaque album : je m'en serai volontiers passé. Le second, c'est un côté un peu bancal des écoulements de temps différents. Certains changements sont trop radicaux et manquent de logique scientifique dans certaines zones, ce qui crée cette impression de fantasy. D'autre part, les changements de vitesse temporelle me paraissent un peu embrouillés et exploités avec facilité, comme notamment sur la deuxième moitié du second tome où les héros sont suivis et surveillés alors qu'ils passent de zones en zones : alors que le temps s'est écoulé parfois beaucoup plus rapidement ou lentement pour les surveillants et suiveurs, ceux-ci agissent comme s'ils étaient synchronisés sur la même vitesse que les héros et que leur destination finale. Et pour finir, autant on voit les héros observer la scène au ralenti d'une zone voisine et largement s'y préparer, autant les auteurs ont l'air d'avoir oublié que les quelques fois où ces mêmes héros se sont rendus dans des zones se déroulant bien plus rapidement, les habitants de celles-ci pouvaient les voir arriver au ralenti et se préparer à leur faire du mal dès leur arrivée (je pense aux hommes-singes agressifs du premier tome). Bref, c'est une série de SF qui attise par son concept intrigant semi-fantastique et apporte quelques développements crédibles à cette idée, mais aussi d'autres qui sont nettement moins plausibles et plus orientées vers le divertissement voire la fantasy. Je ne suis pas vraiment convaincu mais j'ai passé un moment sympathique tout de même.
Seul le silence
Cette adaptation du 'un roman de R.J. Ellory nous invite à suivre la vie de Joseph Vaughan, enfant d'Augusta Falls, théâtre de crimes atroces, du début des années 40 jusqu'aux années 2000. Cette série de meurtres épouvantables impactera toute la vie de Joseph jusqu'à que ce dernier arrive à démasquer le coupable pour enfin se libérer de ses démons. Graphiquement c'est très bien réalisé et fort bien réussi. Les choix des couleurs ainsi que les dessins sont en parfaite adéquation avec la noirceur de ce polar. Par contre j'ai eu un mal fou à m'attacher à ce pauvre Joseph qui au fil des pages va de malheurs en malheurs avec une capacité de résilience inouïe. Enfin il y a un gros hic : je n'ai pas compris comment Joseph a fait pour démasquer le coupable. Il me semble qu'il manque un bout dans cette adaptation ou bien le roman initial (que je ne connais pas) prend lui aussi un sacré raccourci. Cette incompréhension dans le final même de l'intrigue est venu gâcher mon plaisir. Reste donc un ouvrage fort joli mais pas indispensable
La Cuisine des ogres
Conte culinaire servant de gentils orphelins désœuvrés à de terribles ogres affamés. Après une introduction gothique à souhait à la Dickens, nous découvrons le repère des ogres pour y suivre les pérégrinations d'une jeune fille fascinée par la gastronomie, mais toujours susceptible de finir dans une assiette. Que ces deux parties s'imbriquent maladroitement s'excuse volontiers, le merveilleux retenant davantage l'attention et autorisant tous les excès. Mais notre implication est entachée par ces revirements (comment notre héroïne parvient à passer de maladroite et peu dégourdie à courageuse et ingénue, mystère...) et un détachement s'invite inévitablement. De même, les illustrations d'Andreae qui a bien des égards peuvent apparaître comme un véritable point fort, sont si chargées, fourmillantes de couleurs éclatantes et de détails, qu'elles finissent par nous rendre plus spectateurs que co-aventuriers : le souffle épique ne se vit même plus par procuration, il se constate. Un joli conte, nous laissant sur le pas de la porte, et que l'on eut aimé apprécier davantage.