Un one-shot sympathique, mais avec un scénario un peu trop léger pour être marquant.
Il y a un coté feel good dans ce récit mettant en vedette un homme qui pense qu'il va mourir et va partir en voyage avec sa femme qui je pense va toucher certains lecteurs, mais personnellement ce coté du scénario ne m'a pas touché. Les personnages ne sont pas assez attachants pour que j'éprouve des émotions sur leur situation.
Il y a des gags qui m'ont fait sourire et comme souvent avec Rabaté il y des dialogues savoureux, mais à force de voir le héros victime de hasard et de malchance, j'ai fini par trouver cela un peu lourd et artificiel.
Le dessin est très bon et va très bien pour ce type de récit.
Simon vit seul entouré d'une horde d'animaux domestiques, chiens, chats et perroquet qu'il appelle tous Georges, ainsi que d'une ânesse, Armelle, qui le suivent où qu'il aille en balade. Mais quand le confinement interdit l'accès à la forêt où ils ont leurs habitudes, Simon va braver la loi et découvrir au coeur de la végétation un terrain aménagé et recouvert de plantes qu'il va prendre à cœur de remettre à neuf. Bien vite, il va s'interroger sur l'esprit brillant qui a eu l'idée de ce bike park en pleine nature.
Une bien étrange BD qu'il est difficile de cerner.
Au niveau du graphisme, c'est plaisant et lumineux. Animaux, nature et personnages sont rendus dans un ensemble sympathique qui contribue à l'ambiance de douceur de l'intrigue. L'inconstance de la taille et de la perspective du fameux bike park et de la clairière qui l'entoure est toutefois dérangeante, donnant parfois l'impression d'être en pleine jungle et d'autres fois dans un terrain vague désertique avec un seul arbre au milieu.
L'intrigue exhale les bons sentiments, l'amour des animaux et des plantes, l'amour de la liberté... et en même temps elle s'enferre dans une histoire de rénovation d'un parc pour vélo cross acrobatique comme si c'était la 8e merveille du monde. Les personnages et leurs comportements sonnent bizarrement, assez faux, comme s'ils jouaient un rôle dans un vaudeville. Il y a le bon héros proche de la nature mais qui cache un passé torturé, la gentille voisine élégante, le gros policier idiot, le gentil policier bienveillant, etc... chacun a son rôle assez stéréotypé et pas toujours crédible. Comme ce gars qui déboule silencieusement, frappe les héros parce qu'il est visiblement en colère puis disparait, avant d'être rencontré à nouveau plus tard et tout est pardonné dans des grands sourires comme si de rien n'était car il avait ses raisons bien sûr. Ou comme ces ados cyclistes qui surgissent dans le park à peine débroussaillé comme s'ils l'avaient toujours utilisé. Et bien sûr il y a toute l'admiration pour le génie incompris qui a inventé l'architecture des lieux... sans vraiment qu'on en voit en quoi c'est si formidable.
J'ai l'impression d'être passé complètement à côté de cette BD qui sent la guimauve par moment et qui n'a pas su m'atteindre de son charme.
Un album pour ne pas oublier.
Pour ne pas oublier cet homme, Missak Manouchian, issue de l'immigration, il avait fui le génocide arménien de 1915 pour se réfugier en France en 1924. Il mourra pour la France en 1944, fusillé avec ses vingt-deux compagnons d'infortune par l'occupant nazis.
Un album qui se concentre sur Missak Manouchian dans un gros premier tiers du récit, la partie la plus intéressante. On y découvre son enfance et sa rencontre avec Mélinée, elle permet de cerner le personnage, de découvrir sa relation fusionnelle avec sa Mélinée et de comprendre son militantisme. Car par la suite, c'est un peu le fourre-tout. Des actes de résistance vont se succéder entrecoupés de nombreux portraits de résistants, en mode photo d'identité, en pleine page, avec un texte conséquent sur chaque personnage. Alors oui c'est très intéressant et instructif, mais ça casse le rythme et ça fait très manuel scolaire. Une narration à deux vitesses qui me laisse sur ma faim. Dommage.
Je ne suis pas non plus convaincu par le dessin, certes il est efficace, mais je ne suis pas fan de ce trait fin accompagné par des couleurs monotones sans nuances.
Une petite déception.
"Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent."
"L'affiche rouge" de Louis Aragon.
J’ai été pris dès le début par cette histoire. On découvre un monde dur, où la peur et la surveillance sont partout. Chaque événement m’a donné envie de savoir ce qui allait se passer ensuite. Il y a des surprises, des moments forts et un vrai suspense. Plus j’avançais, plus je ressentais une tension qui ne faisait que grandir.
Cette BD parle de liberté et de résistance. Elle montre ce qui arrive quand un gouvernement devient trop puissant et ce que certaines personnes sont prêtes à faire pour retrouver leurs droits. J’ai trouvé ça très fort et parfois même troublant. Ça pousse à réfléchir sur la société et sur la valeur de la liberté.
V est un personnage impressionnant. Il est à la fois mystérieux, intelligent et imprévisible. J’ai aimé suivre ses actions et essayer de comprendre ses intentions. Evey, elle, change énormément au fil de l’histoire, et j’ai ressenti beaucoup d’émotions en la voyant évoluer. Les autres personnages sont tous marquants à leur façon et apportent quelque chose d’important à l’histoire.
Les dessins renforcent l’ambiance sombre de l’histoire. Les couleurs sont souvent froides, les ombres sont bien utilisées, et tout ça donne une vraie personnalité à la BD. Chaque page a un côté presque cinématographique, ce qui rend la lecture encore plus immersive. J’ai eu l’impression de vraiment entrer dans ce monde, comme si j’y étais.
Je réécris ce que je mettais pour Une petite tentation du même Jim, c'est tout aussi adapté à ce diptyque "Héléna" : nous sommes ici dans la caricature de ce que peut proposer ce scénariste, à savoir de la romance sexy observée depuis un point de vue très masculin, jouant sur des fantasmes peu glorieux et gentiment racoleurs. C'est généralement conduit avec un certain sens du rythme et servi par des illustrations chaleureuses, dans leur rondeur tout autant que leurs couleurs. Bref du divertissement aisément accessible, à destination d'un public masculin non-sensible aux idées féministes.
Ici, l'amour d'enfance, beau sujet par ailleurs, est traité via le malaisant prisme de la possession/prostitution. La plupart des personnages principaux sont détestables quoi qu'en disent d'autres personnages. Cela finit par nous interroger d'entendre en permanence le héros être considéré comme un mec bien quand tous les éléments en notre possession nous certifient du contraire, mais cet autre beau sujet n'est malheureusement pas traité : aucun discours sur le paraître, le jugement de goût, ni ouverture sur le fantastique, etc. En fait, le lecteur n'est pas seulement en désaccord avec l'opinion défendue par les personnages, il est vraisemblablement aussi en désaccord avec ceux des auteurs.
Notons enfin que cette comédie romantique est moins bien rythmée que d'habitude, et le fait de l'avouer et d'en jouer, ne sauve aucunement les meubles ; il n'y a là aucun jeu avec le genre, ni mise en perspective amusante, seulement le constat d'un petit ratage.
Mieux vaut encore une fois garder en mémoire le beau roman graphique L'Étreinte que Jim a conçu avec Bonneau et oublier ce divertissement racoleur, certes facile à lire, mais fort peu agréable.
J'ai lu le premier tome de cette série il y a quelques temps sans réussir à trouver le second tome et de toute manière je ne pense pas le lire vu le peu d'intérêt que j'ai trouvé au premier.
Nous sommes face à une Heroic Fantasy décalée et humoristique, avec des anachronismes à la manière de Terry Pratchett, mais à l'exécution décevante. Le dessin ne fait pas pro, il manque de dynamisme, avec un style trop rigide et des couleurs informatisées assez laides : il ne parvient pas à insuffler de l’énergie à l’ensemble. Le récit manque de profondeur et d'originalité. Les clins d'œil sont omniprésents, mais souvent lourds et insérés de manière trop évidente. L'humour, bien que parfois léger, m'a rapidement agacé et n’a pas réussi à me faire sourire. L’histoire, bien que rythmée, ne m’a pas du tout captivé. A noter quelques renvois insérés dans l'album vers des pages d'un site internet dédié, mais celui-ci semble avoir disparu aujourd'hui donc ça tombe à l'eau et montre à quel point ça a très vite vieilli.
Bref, une BD relativement divertissante si on aime la surabondance de clins d'œil et d'anachronismes, mais pas terrible dans l'ensemble.
Cette série a bien du mérite. En effet elle permet de mettre un visage et une histoire sur un grand nombre de noms qui patronnent les plus grands hôpitaux français: Necker, Bichat, Laënnec et les autres ne seront plus des noms vides après la lecture de cette intéressante encyclopédie. Il faut dire que le Pr Fabiani a un certain talent de conteur et que son récit sait capter l'attention de son lectorat. Sa construction chronologique et thématique est très dynamique. Les chapitres sont introduits par un texte très concis ( souvent une demi page) qui va à l'essentiel et laisse la place à un texte plus fourni qui accompagne la partie BD. Il y a un bon équilibre entre le dessin de Bercovici qui amène du dynamisme à travers un trait humoristique. Le récit propose beaucoup d'anecdotes dans leur contexte historique et qui donnent du sens à certains épisodes dramatiques du passé. Le Pr Fabiani met en lumière certains passages mal connus comme la relation difficile entre la Révolution de 89 et l'Hôpital ou la mise au point d'outils incontournables ( les gants, le stéthoscope).
Le métier de médecin s'est beaucoup féminisée ces dernières décennies et la série n'oublie pas le rôle majeur des femmes dans l'histoire des soins ( un chapitre sur les infirmières et un sur les sages-femmes entre autres).
Une lecture instructive et distrayante traitée d'une façon à être accessible à un très large public.
"Dent d'ours" est pour moi la série type qui se lit facilement avec un narration fluide et bien construite mais qui reste superficielle en de nombreux endroits clés. Le scénario de Yann a peut être obtenu un prix mais si on approfondi un peu, de nombreuses facilités apparaissent. En effet à vouloir charger le personnage de Max comme Polonais et Juif, l'auteur affaiblit du même coup la crédibilité de son tome 1. En effet pas besoin pour des services secrets américains de regarder la vieille photo d'une main blessée. Il suffisait de demander à Max de baisser son pantalon et de lui réciter un passage de la Torah en Yiddish. C'est la grosse faiblesse du scénario de Yann. Les trois enfants évoluent dans une bulle sociétale où parents, relations sociales et rapport à la religion sont inexistants. Dans le contexte d'une Silésie des années 30 c'est difficilement crédible. Je trouve le côté humain du récit très forcé et peu crédible. Au contraire du côté technique et historique où Yann se régale à présenter tous les modèles aéronautiques en pointe à l'époque mais qui ont peu influencé le cours du conflit par manque de pilotes et d'appareils. C'est d'ailleurs bien exprimé dans le T2. Le T3 propose un rebondissement scénaristique intéressant mais qui repose les questions que je soulève en début d'avis. La suite devient de plus en plus loufoque en abandonnant la prédominance historique et fait appel à toutes les ficelles du métier pour meubler et proposer un semblant de cohérence ( rêve, flash back, hasard toujours bénéfique…).
La fluidité et le plaisir de lecture doit beaucoup au graphisme de Henriet. Les personnages sont expressifs et dynamiques. Les extérieurs et les lumières très bien travaillés. Le plus étant un travail de belle précision sur les avions, les combats aériens et les ambiances au sols ( armements et uniformes). J'y ai vu un graphisme qui mêle la technicité à l'esthétisme d'une très belle façon.
Une lecture plaisante si l'on reste à la surface du scénario dotée d'un graphisme très plaisant.
Alors là, j'en veux à Mr Bilal.
Il nous offre avec le premier tome ce que je considère un album magistral, un 6/5. Chaque planche est une oeuvre d'art mélangeant les techniques. La narration est riche, chaque bribe d'information fait tourner l'imagination d'un monde dont on ne sait pas s'il est futuriste ou une adaptation de l'actuel. Le ton est sombre (y sont abordés les thèmes de l'hyper-sécurisation, le fanatisme, les villes sont froides...), les personnages sont durs mais l'espoir et les sentiments tapis au fond des âmes.
Et puis, comme pour les autres séries de cet auteur unique, les tomes suivants sont moins ambitieux, plus bavards, plus épurés. D'une trilogie, on passe à une tétralogie sortant à une cadence interminable. Alors je relis le tome 1 en attendant que la conclusion puisse me donner le même uppercut. Et finalement, non. La série n'est pas mauvaise, loin de là, mais le sommet atteint au début laisse peu de chances à ce qui n'est "que" bon.
Pas facile à noter. On retrouve les ingrédients d'Arleston: univers foisonnant et personnages hauts en couleur. Et le dessinateur sait donner vie à son imaginaire, en dépeignant des cités alternatives colorées et détaillées en sachant se renouveler à chaque nouveau tome.
Mais il y a le côté un peu redondant à la longue de voir les mêmes clichés tourner en boucle: la blonde canon tête-à-claque, l'intello musclé, la cohabition difficile prétexte à des quiproquos. Et une sexualisation gratuite qui n'apporte strictement rien, ou alors il faut assumer et ponctuer plus intelligemment un érotisme léger qui fait avancer les choses.
Les Preshauns sont intriguants et titillent l'envie d'en savoir plus sur le fonctionnement de ce monde à la fois familier et proche de celui du 5ème Elément de Besson.
Donc un bof pour les personnages humains et leurs aventures et un chapeau pour les villes dépeintes.
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La Loi des Probabilités
Un one-shot sympathique, mais avec un scénario un peu trop léger pour être marquant. Il y a un coté feel good dans ce récit mettant en vedette un homme qui pense qu'il va mourir et va partir en voyage avec sa femme qui je pense va toucher certains lecteurs, mais personnellement ce coté du scénario ne m'a pas touché. Les personnages ne sont pas assez attachants pour que j'éprouve des émotions sur leur situation. Il y a des gags qui m'ont fait sourire et comme souvent avec Rabaté il y des dialogues savoureux, mais à force de voir le héros victime de hasard et de malchance, j'ai fini par trouver cela un peu lourd et artificiel. Le dessin est très bon et va très bien pour ce type de récit.
Mon meilleur terrain
Simon vit seul entouré d'une horde d'animaux domestiques, chiens, chats et perroquet qu'il appelle tous Georges, ainsi que d'une ânesse, Armelle, qui le suivent où qu'il aille en balade. Mais quand le confinement interdit l'accès à la forêt où ils ont leurs habitudes, Simon va braver la loi et découvrir au coeur de la végétation un terrain aménagé et recouvert de plantes qu'il va prendre à cœur de remettre à neuf. Bien vite, il va s'interroger sur l'esprit brillant qui a eu l'idée de ce bike park en pleine nature. Une bien étrange BD qu'il est difficile de cerner. Au niveau du graphisme, c'est plaisant et lumineux. Animaux, nature et personnages sont rendus dans un ensemble sympathique qui contribue à l'ambiance de douceur de l'intrigue. L'inconstance de la taille et de la perspective du fameux bike park et de la clairière qui l'entoure est toutefois dérangeante, donnant parfois l'impression d'être en pleine jungle et d'autres fois dans un terrain vague désertique avec un seul arbre au milieu. L'intrigue exhale les bons sentiments, l'amour des animaux et des plantes, l'amour de la liberté... et en même temps elle s'enferre dans une histoire de rénovation d'un parc pour vélo cross acrobatique comme si c'était la 8e merveille du monde. Les personnages et leurs comportements sonnent bizarrement, assez faux, comme s'ils jouaient un rôle dans un vaudeville. Il y a le bon héros proche de la nature mais qui cache un passé torturé, la gentille voisine élégante, le gros policier idiot, le gentil policier bienveillant, etc... chacun a son rôle assez stéréotypé et pas toujours crédible. Comme ce gars qui déboule silencieusement, frappe les héros parce qu'il est visiblement en colère puis disparait, avant d'être rencontré à nouveau plus tard et tout est pardonné dans des grands sourires comme si de rien n'était car il avait ses raisons bien sûr. Ou comme ces ados cyclistes qui surgissent dans le park à peine débroussaillé comme s'ils l'avaient toujours utilisé. Et bien sûr il y a toute l'admiration pour le génie incompris qui a inventé l'architecture des lieux... sans vraiment qu'on en voit en quoi c'est si formidable. J'ai l'impression d'être passé complètement à côté de cette BD qui sent la guimauve par moment et qui n'a pas su m'atteindre de son charme.
Missak, Mélinée & le groupe Manouchian - Les Fusillés de l'Affiche Rouge
Un album pour ne pas oublier. Pour ne pas oublier cet homme, Missak Manouchian, issue de l'immigration, il avait fui le génocide arménien de 1915 pour se réfugier en France en 1924. Il mourra pour la France en 1944, fusillé avec ses vingt-deux compagnons d'infortune par l'occupant nazis. Un album qui se concentre sur Missak Manouchian dans un gros premier tiers du récit, la partie la plus intéressante. On y découvre son enfance et sa rencontre avec Mélinée, elle permet de cerner le personnage, de découvrir sa relation fusionnelle avec sa Mélinée et de comprendre son militantisme. Car par la suite, c'est un peu le fourre-tout. Des actes de résistance vont se succéder entrecoupés de nombreux portraits de résistants, en mode photo d'identité, en pleine page, avec un texte conséquent sur chaque personnage. Alors oui c'est très intéressant et instructif, mais ça casse le rythme et ça fait très manuel scolaire. Une narration à deux vitesses qui me laisse sur ma faim. Dommage. Je ne suis pas non plus convaincu par le dessin, certes il est efficace, mais je ne suis pas fan de ce trait fin accompagné par des couleurs monotones sans nuances. Une petite déception. "Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent." "L'affiche rouge" de Louis Aragon.
V pour Vendetta
J’ai été pris dès le début par cette histoire. On découvre un monde dur, où la peur et la surveillance sont partout. Chaque événement m’a donné envie de savoir ce qui allait se passer ensuite. Il y a des surprises, des moments forts et un vrai suspense. Plus j’avançais, plus je ressentais une tension qui ne faisait que grandir. Cette BD parle de liberté et de résistance. Elle montre ce qui arrive quand un gouvernement devient trop puissant et ce que certaines personnes sont prêtes à faire pour retrouver leurs droits. J’ai trouvé ça très fort et parfois même troublant. Ça pousse à réfléchir sur la société et sur la valeur de la liberté. V est un personnage impressionnant. Il est à la fois mystérieux, intelligent et imprévisible. J’ai aimé suivre ses actions et essayer de comprendre ses intentions. Evey, elle, change énormément au fil de l’histoire, et j’ai ressenti beaucoup d’émotions en la voyant évoluer. Les autres personnages sont tous marquants à leur façon et apportent quelque chose d’important à l’histoire. Les dessins renforcent l’ambiance sombre de l’histoire. Les couleurs sont souvent froides, les ombres sont bien utilisées, et tout ça donne une vraie personnalité à la BD. Chaque page a un côté presque cinématographique, ce qui rend la lecture encore plus immersive. J’ai eu l’impression de vraiment entrer dans ce monde, comme si j’y étais.
Héléna
Je réécris ce que je mettais pour Une petite tentation du même Jim, c'est tout aussi adapté à ce diptyque "Héléna" : nous sommes ici dans la caricature de ce que peut proposer ce scénariste, à savoir de la romance sexy observée depuis un point de vue très masculin, jouant sur des fantasmes peu glorieux et gentiment racoleurs. C'est généralement conduit avec un certain sens du rythme et servi par des illustrations chaleureuses, dans leur rondeur tout autant que leurs couleurs. Bref du divertissement aisément accessible, à destination d'un public masculin non-sensible aux idées féministes. Ici, l'amour d'enfance, beau sujet par ailleurs, est traité via le malaisant prisme de la possession/prostitution. La plupart des personnages principaux sont détestables quoi qu'en disent d'autres personnages. Cela finit par nous interroger d'entendre en permanence le héros être considéré comme un mec bien quand tous les éléments en notre possession nous certifient du contraire, mais cet autre beau sujet n'est malheureusement pas traité : aucun discours sur le paraître, le jugement de goût, ni ouverture sur le fantastique, etc. En fait, le lecteur n'est pas seulement en désaccord avec l'opinion défendue par les personnages, il est vraisemblablement aussi en désaccord avec ceux des auteurs. Notons enfin que cette comédie romantique est moins bien rythmée que d'habitude, et le fait de l'avouer et d'en jouer, ne sauve aucunement les meubles ; il n'y a là aucun jeu avec le genre, ni mise en perspective amusante, seulement le constat d'un petit ratage. Mieux vaut encore une fois garder en mémoire le beau roman graphique L'Étreinte que Jim a conçu avec Bonneau et oublier ce divertissement racoleur, certes facile à lire, mais fort peu agréable.
Relais & Mago
J'ai lu le premier tome de cette série il y a quelques temps sans réussir à trouver le second tome et de toute manière je ne pense pas le lire vu le peu d'intérêt que j'ai trouvé au premier. Nous sommes face à une Heroic Fantasy décalée et humoristique, avec des anachronismes à la manière de Terry Pratchett, mais à l'exécution décevante. Le dessin ne fait pas pro, il manque de dynamisme, avec un style trop rigide et des couleurs informatisées assez laides : il ne parvient pas à insuffler de l’énergie à l’ensemble. Le récit manque de profondeur et d'originalité. Les clins d'œil sont omniprésents, mais souvent lourds et insérés de manière trop évidente. L'humour, bien que parfois léger, m'a rapidement agacé et n’a pas réussi à me faire sourire. L’histoire, bien que rythmée, ne m’a pas du tout captivé. A noter quelques renvois insérés dans l'album vers des pages d'un site internet dédié, mais celui-ci semble avoir disparu aujourd'hui donc ça tombe à l'eau et montre à quel point ça a très vite vieilli. Bref, une BD relativement divertissante si on aime la surabondance de clins d'œil et d'anachronismes, mais pas terrible dans l'ensemble.
L'Incroyable Histoire de la Médecine
Cette série a bien du mérite. En effet elle permet de mettre un visage et une histoire sur un grand nombre de noms qui patronnent les plus grands hôpitaux français: Necker, Bichat, Laënnec et les autres ne seront plus des noms vides après la lecture de cette intéressante encyclopédie. Il faut dire que le Pr Fabiani a un certain talent de conteur et que son récit sait capter l'attention de son lectorat. Sa construction chronologique et thématique est très dynamique. Les chapitres sont introduits par un texte très concis ( souvent une demi page) qui va à l'essentiel et laisse la place à un texte plus fourni qui accompagne la partie BD. Il y a un bon équilibre entre le dessin de Bercovici qui amène du dynamisme à travers un trait humoristique. Le récit propose beaucoup d'anecdotes dans leur contexte historique et qui donnent du sens à certains épisodes dramatiques du passé. Le Pr Fabiani met en lumière certains passages mal connus comme la relation difficile entre la Révolution de 89 et l'Hôpital ou la mise au point d'outils incontournables ( les gants, le stéthoscope). Le métier de médecin s'est beaucoup féminisée ces dernières décennies et la série n'oublie pas le rôle majeur des femmes dans l'histoire des soins ( un chapitre sur les infirmières et un sur les sages-femmes entre autres). Une lecture instructive et distrayante traitée d'une façon à être accessible à un très large public.
Dent d'ours
"Dent d'ours" est pour moi la série type qui se lit facilement avec un narration fluide et bien construite mais qui reste superficielle en de nombreux endroits clés. Le scénario de Yann a peut être obtenu un prix mais si on approfondi un peu, de nombreuses facilités apparaissent. En effet à vouloir charger le personnage de Max comme Polonais et Juif, l'auteur affaiblit du même coup la crédibilité de son tome 1. En effet pas besoin pour des services secrets américains de regarder la vieille photo d'une main blessée. Il suffisait de demander à Max de baisser son pantalon et de lui réciter un passage de la Torah en Yiddish. C'est la grosse faiblesse du scénario de Yann. Les trois enfants évoluent dans une bulle sociétale où parents, relations sociales et rapport à la religion sont inexistants. Dans le contexte d'une Silésie des années 30 c'est difficilement crédible. Je trouve le côté humain du récit très forcé et peu crédible. Au contraire du côté technique et historique où Yann se régale à présenter tous les modèles aéronautiques en pointe à l'époque mais qui ont peu influencé le cours du conflit par manque de pilotes et d'appareils. C'est d'ailleurs bien exprimé dans le T2. Le T3 propose un rebondissement scénaristique intéressant mais qui repose les questions que je soulève en début d'avis. La suite devient de plus en plus loufoque en abandonnant la prédominance historique et fait appel à toutes les ficelles du métier pour meubler et proposer un semblant de cohérence ( rêve, flash back, hasard toujours bénéfique…). La fluidité et le plaisir de lecture doit beaucoup au graphisme de Henriet. Les personnages sont expressifs et dynamiques. Les extérieurs et les lumières très bien travaillés. Le plus étant un travail de belle précision sur les avions, les combats aériens et les ambiances au sols ( armements et uniformes). J'y ai vu un graphisme qui mêle la technicité à l'esthétisme d'une très belle façon. Une lecture plaisante si l'on reste à la surface du scénario dotée d'un graphisme très plaisant.
Le Sommeil du Monstre
Alors là, j'en veux à Mr Bilal. Il nous offre avec le premier tome ce que je considère un album magistral, un 6/5. Chaque planche est une oeuvre d'art mélangeant les techniques. La narration est riche, chaque bribe d'information fait tourner l'imagination d'un monde dont on ne sait pas s'il est futuriste ou une adaptation de l'actuel. Le ton est sombre (y sont abordés les thèmes de l'hyper-sécurisation, le fanatisme, les villes sont froides...), les personnages sont durs mais l'espoir et les sentiments tapis au fond des âmes. Et puis, comme pour les autres séries de cet auteur unique, les tomes suivants sont moins ambitieux, plus bavards, plus épurés. D'une trilogie, on passe à une tétralogie sortant à une cadence interminable. Alors je relis le tome 1 en attendant que la conclusion puisse me donner le même uppercut. Et finalement, non. La série n'est pas mauvaise, loin de là, mais le sommet atteint au début laisse peu de chances à ce qui n'est "que" bon.
Ekhö - Monde miroir
Pas facile à noter. On retrouve les ingrédients d'Arleston: univers foisonnant et personnages hauts en couleur. Et le dessinateur sait donner vie à son imaginaire, en dépeignant des cités alternatives colorées et détaillées en sachant se renouveler à chaque nouveau tome. Mais il y a le côté un peu redondant à la longue de voir les mêmes clichés tourner en boucle: la blonde canon tête-à-claque, l'intello musclé, la cohabition difficile prétexte à des quiproquos. Et une sexualisation gratuite qui n'apporte strictement rien, ou alors il faut assumer et ponctuer plus intelligemment un érotisme léger qui fait avancer les choses. Les Preshauns sont intriguants et titillent l'envie d'en savoir plus sur le fonctionnement de ce monde à la fois familier et proche de celui du 5ème Elément de Besson. Donc un bof pour les personnages humains et leurs aventures et un chapeau pour les villes dépeintes.