C'est à nouveau un très bel album de Jérémie Moreau.
Dans cet ouvrage au format agréable (pratiquement un carré de petite taille), on suit le périple d'un jeune batricien, qui, comme son père l'avait fait avant lui, cherche la terre promise, une mare, un écrin de verdure qui permettra peut-être à sa progéniture de s'épanouir et de perpétuer à son tour le cycle de la vie. Alyte, petit orphelin miraculé, va faire des rencontres qui le marqueront et lui permettront de trouver le courage suffisant pour affronter la terrifiante " Léthalyte ", cette bande grise mortifère qui recrache impitoyablement ses victimes.
Pour peindre cette ode à la nature et au monde animal, J. Moreau utilise comme il le fait depuis un certain temps une palette aux couleurs très vives, pop, acidulées, mais comme il le dit lui-même, cet univers est " faussement mignon " et souvent sans concession car la vie, comme le rappelle chaque péripétie d'Alyte, demeure incertaine, plus que jamais fragile, car les dangers qui la menacent se multiplient désormais sous l'effet de l'activité humaine et du réchauffement climatique.
Les images de Moreau sont puissantes. Nul doute qu'elles marqueront également durablement les jeunes enfants qui découvriront ce joli conte écologique et poétique. Comme dans son " Discours de la panthère ", la nature est vue à hauteur d'animaux. Mais " Alyte " me semble plus homogène que Le Discours de la panthère (qui était composé d'histoires courtes parfois inégales). Le récit de ce dernier ouvrage est sans temps morts, moins sentencieux que celui de son grand-frère peut-être et il finit en beauté avec une rencontre particulièrement bien amenée entre notre crapaud héroïque et un personne dont je vous laisse découvrir l'identité !
Au fil de cette odyssée, j'ai également pensé à Miyasaki, il me semble en effet voir une filiation entre le célèbre auteur japonais de " Nausicaa " et Jérémie Moreau, à la fois dans les thèmes abordés et dans la représentation de la nature avec les eaux qui jaillissent, les arbres qui bruissent et la vie animale qui résiste tant bien que mal aux coups de boutoir d'hommes insensés.
Pour moi, c'est ni plus ni moins un indispensable de cette année 2024 (!) et un coup de coeur bien sûr !
Alors alors...
Souvent méfiant quand il s'agit de science-fiction, je me suis lancé dans cette bd après avoir lu et énormément apprécié Carbone & Silicium du même Mathieu Bablet.
Je suis assez vite entré dans le récit et j'ai beaucoup apprécié cet univers où les humains vivent dans une navette spatiale, contrôlée par une entreprise qui est en situation de monopole et en profite pour leur vendre tous les produits imaginables et "indispensables" à leur vie, genre le dernier smartphone. J'ai aussi bien aimé la présence d'animoïdes avec les problématiques qui en découlent, le racisme, les violences, l'intimidation permanente, etc. Bref j'ai beaucoup apprécié cet univers, les luttes de pouvoir qui en découlent, avec le pouvoir en place d'un côté, la révolution et les scientifiques, ça fait très 1984 version futuriste. Donc j'ai beaucoup aimé l'univers développe par Bablet.
Le problème, c'est que toute l'histoire autour ne m'a que très peu emballé. Je n'ai pas du tout été pris par l'histoire du héros, ni de son frère. Ce truc avec les expéditions pour trouver des sphères d'antimatière m'a aussi laissé de marbre, et je n'ai ni bien compris ni accroché à la fin et, globalement, à toutes les missions du héros (qui m'a tellement peu marqué que je n'ai pas retenu son nom). Seul le personnage de John m'a plus intéressé, et il est très secondaire. Vraiment, toute l'histoire du héros m'a profondément ennuyé, et cela est assez réceptif car comme je l'ai dit, je trouvais l'univers super intéressant.
J'ai aimé toutes les parties plus générales (les luttes de pouvoirs, les révoltes, etc.) mais pas du tout les expéditions et le début ni la fin. Bref, dommage car j'aurais clairement pu me passionne pour une histoire différente au sein de cet univers.
Quant au dessin, qui est si particulier et que j'avais beaucoup aimé dans "Carbone et Silicium", si le style est déjà reconnaissable, je l'ai trouvé moins abouti et j'ai souvent trouvé que les personnages avaient des expressions un peu vides. Après, j'aime bien le style élancé des personnages, et l'immensité de l'espace est très bien rendue. Mais comme pour le scénario, j'ai trouvé le dessin en dessous de celui de sa dernière création, que j'avais beaucoup aimée. Après, je trouve que c'est quand même une bonne bd qui, je pense, plaira beaucoup aux amateurs du genre, dont je ne fais pas partie.
Requiem est indéniablement une œuvre qui partagera. Culte pour certains et clairement à éviter pour d’autres, je suis même limite relativement étonné du peu d’avis négatif.
Je me situerai dans le ventre mou. Conquis par les dessins, intéressé par le background, un peu moins par le traitement.
Pour peu que l’on aime ce style (baroque et gothique), la partie graphique est assez magnifique. O. Ledroit possède une patte et est devenu une référence dans le domaine. Des pages archi travaillées, ça explose de partout en ambiance, détails, couleurs … tout en conservant une lisibilité et un trait fin.
Total respect.
L’univers mis en place me plait bien, cette balade dans les enfers est plutôt originale et intrigante. En gros, plus on a été un pourri sur terre, plus on a de chance d’être en haut de l’échelle dans ce nouveau monde. Au programme pour sa réincarnation : vampires, loup-garou, goules, zombies etc … selon son karma. Le scénariste développe quelques autres idées sympathiques comme l’écoulement du temps ou une technologie propre à Résurrection.
Tout ça est bien cool sauf que ça se perd trop en cours de route niveau intrigue. En fait, cette dernière s’efface progressivement au profit de l’exploration de ce monde et nouveaux personnages. Pourquoi pas ? Mais ça donne un sacré sentiment de creux/surplace à beaucoup d’albums.
Et pourtant, cette série je l’ai souvent relu et avec plaisir (le début de l’aventure démarrant en 2000), il aura fallu attendre 12 ans pour le tome 12 (l’avant-dernier à priori). Un tome qui, enfin, ferme tout doucement les portes entrouvertes.
J’avoue que je suis plutôt ravi de voir arriver la conclusion. Malheureusement trop dilué pour moi pour monter à 4*.
3,5
Pour parodier un posteur à l'enthousiasme bien connu, je commencerai cet avis (une fois n'est pas coutume) par deux sentences :
" L'éternité, c'est long, surtout vers la fin... " (Kafka)
" Un bel objet ne fait pas obligatoirement une bonne histoire ". (moi)
Donc pour cet album à la réalisation soignée et au format imposant, on part sur un " pas mal, sans plus " , mais guère mieux...
Malgré toute la bonne volonté du dessinateur de L'Assassin qu'elle mérite, cette histoire adaptée du roman de R. Malka qui met en scène un jeune homme éternellement assoiffé d'amour peine à rassasier son lecteur...
Les planches de Corboz sont souvent belles, mais l'histoire manque d'intérêt et les récitatifs ne sont pas d'une légèreté à toute épreuve... On comprend rapidement que cette histoire très romanesque et romantique est une nouvelle variation du thème du vampire, mais on est loin bien sûr du chef-d'oeuvre de Bram Stoker. Ce qui est gênant, c'est que le personnage principal (et le lecteur avec lui) tourne très vite en rond. 200 pages pour nous dire que le héros est seul, alors que c'est le postulat inhérent à sa condition, c'est usant à la longue. A plusieurs reprises, il nous dit qu'il est maudit, qu'il est seul, qu'il voit les autres mourir autour de lui et qu'en conclusion, il est seul... Si le protagoniste est atteint de mélancolie, le lecteur de son côté parcourt cet album sans grande passion. Indéniablement, Corboz rend une copie appliquée, mais trop scolaire et sage pour faire vibrer le lecteur qui s'ennuie poliment et dissimule un bâillement en refermant l'album.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture. J'ai trouvé beaucoup d'inventivité dans le scénario de Vehlmann . Un scénario très tonique avec cette fausse structure en histoires courtes qui donnent beaucoup de tonus et d'angles différents. La thématique centrale de l'album m'a fait pensé à la biographie uchronique que Pierre Emmanuel Schmidt avait imaginé avec un Adolf Hithler artiste peintre aux Beaux-Arts de Vienne. Velhman reprend avec brio cette manière qui ouvre de nombreuses possibilités dans l'uchronie potentielle et la SF base de l'album.
Les auteurs y ajoutent une forte touche d'humour qui rend la lecture très agréable.
J'aime beaucoup le travail de Gazzotti. Son trait est un peu moins arrondi que pour ses autres séries phares mais la cohérence avec le dessin de Meyer est parfaite à telle point qu'il est difficile de voir la différence. Un beau travail d'équipe.
Une lecture récréative très agréable avec une belle créativité.
Je suis toujours réticent sur les séries mettant en valeur des tueurs à gages. Pourtant ici, j'ai accroché à cette histoire qui mixe roman noir et étude sociale sur la condition de la femme en milieu précaire voire mafieux. Je n'ai pas lu le roman d'origine mais j'ai aimé l'adaptation et la traduction proposée par Matz. Si le début est très classique, les rebondissements ( parfois improbables) s'enchaînent avec une certaine logique et beaucoup de fluidité. La seconde partie répond aux codes du genre ce qui donne un parcours sans surprise. Toutefois les dernières planches proposent un final sympathique qui essaye de répondre aux deux thématiques principales de l'album.
Le sexe et la violence sont très présents dans le récit ce qui correspond à l'esprit de l'histoire. C'est proposé dans une juste mesure dans des scènes cohérentes avec le scénario.
J'ai été moins séduit par le graphisme un peu trop réaliste à mon goût. J'ai eu du mal avec l'expressivité des personnages à de nombreux endroits. J'ai apprécié le travail sur les couleurs très froides en bleutées dans la partis psy en contraste avec les sombres rouges/marron de la partie polar.
Une bonne lecture distrayante pour les amateurs du genre. Un bon 3
Je me suis bien ennuyé en lisant cette série. Je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt à la lecture de ces strips qui m'ont laissé de marbre. Bien sûr Lupano a beaucoup de savoir faire et cela donne une bonne fluidité dans la narration textuelle. Toutefois j'ai peu goûté un humour basique et plat ( les hommes qui pètent, le fils qui vomi). Malheureusement ,j'ai eu l'impression que le seul argument de vente est la notoriété de l'auteur.
Le graphisme est minimaliste et sans relief.
Perso, une lecture de salle d'attente que l'on peut interrompre à tout moment sans gène.
J’avais lu il y a quelques temps après sa sortie le premier tome, n’avais fait que feuilleter brièvement le suivant, et je me suis remis à cette série avec le troisième et dernier, « Mon vrai visage ». Et le fait est que s’il n’use pas d’un jeu de mot moqueur et agressif dans son titre comme les deux précédents, c’est que ce titre annonce une petite surprise. En effet, il révèle une supercherie (dans un texte en fin d’album), puisque le chauffeur de taxi dont les strips – publiés sur le net – sont ici repris, n’a en fait jamais existé. Je fais partie de ceux (tous les lecteurs sans doute ?) qui se sont laissés prendre à ce canular – il est vrai peu dommageable (même la mairie de Paris a attribué un prix à Michel de la Teigne !). Connaitre la véritable identité des auteurs ne change rien à l’intérêt ou non des strips (même si ça leur enlève le côté « témoignage véridique, de terrain »).
Chaque strip est généralement suivi d’une page de texte, où notre prétendu chauffeur de taxi un peu aigri, mais surtout revendicatif, précise ce qu’il pense du genre de spécimen qu’il vient de convoyer. Chaque client est donc pour notre taximan (pour Rémi Amy donc) l’occasion de se lâcher, durant le strip BD d’abord, de façon plus posé et incisive dans le texte ensuite, contre tout ce qu’ils (La Teigne et Amy donc) vomissent : les racistes, le libéralisme, les assureurs, les supporters, les prénoms à la con, la religion, les people, les sondeurs, etc.
Si l’ensemble est inégal, je l’ai trouvé globalement à la fois amusant (parfois franchement drôle, en particulier lorsque le chauffeur devient outrancier) et intéressant. Sous couvert d’humour, pas mal de messages « engagés » passent. Et passent très bien me concernant ! (Voir en particulier le texte « Prise d’otages » dans les premières pages du troisième album)
Une lecture recommandée en tout cas.
Note réelle 3,5/5.
Premier tome prometteur mais qui ne m'a pas convaincu en tant que tel.
C'est l'introduction d'une série, mais ça ne va pas plus loin que ça : c'est juste l'introduction.
On nous présente nos personnages, principalement les deux protagonistes, les éponymes Elvira et Otto, une gazelle et un éléphant éperduement amoureux l'un de l'autre. Un jour, iels tombent par hasard sur un téléphone portable, perdu par des touristes, et lors d'une discussion avec l'assistante vocale (assistée des anecdotes d'un singe dont le grand-père était star d'un cirque), iels se mettent en tête d'aller vivre leur idylle au cœur des villes humaines.
Voilà, une bonne prémisse. Le décalage entre l'interprétation imaginative de la vie citadine vue par des animaux et la réalité promet un récit intéressant. Mais, encore une fois, dans ce premier tome nous ne pouvons voir que les promesses.
Car oui, le résumé que je vous ai fait précédemment contenait l'entièreté de l'intrigue (bon, sans avoir mentionné certains dialogues humoristiques des personnages secondaires).
Le reste de la série a le potentiel d'être très bon, mais en ne pouvant juger que le premier tome pour le moment, je préfère rester neutre sur ma note et revenir plus tard.
(Note réelle 2,5)
Je suis preneur et plutôt cœur de cible de ce type d’humour con et décalé, donc je me suis facilement laissé tenter par ce petit album au format manga.
Jipeg – auteur que je découvre ici – se place ici dans un genre un peu encombré ces derniers temps : un dessin réaliste mais minimaliste, statique, avec une quasi itération iconique. Voilà pour le travail graphique (mais ce dessin statique peut très bien fonctionner pour ce type d’humour).
On a donc des strips assez classiques (le plus souvent de quatre cases, quelques rares fois un peu plus) avec des dialogues un peu banals, parfois abscons, tout étant misé sur la chute, en décalage avec la situation ou les dialogues. La surprise est donc primordiale.
Disons que je n’ai été qu’en partie amusé, et donc convaincu, par ce recueil de strips. Certes, certains sont drôles (pas d’éclat de rire non plus), mais la majorité ont eu du mal à m’arracher le sourire. D’abord parce à force de lire ce genre de trucs mes zygomatiques sont sans doute devenues exigeantes pour s’agiter. Ensuite parce qu’intrinsèquement un certain nombre de gags tombent un chouia à plat.
Mais bon, c’est gentiment rigolo, mais je suis resté sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
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Alyte
C'est à nouveau un très bel album de Jérémie Moreau. Dans cet ouvrage au format agréable (pratiquement un carré de petite taille), on suit le périple d'un jeune batricien, qui, comme son père l'avait fait avant lui, cherche la terre promise, une mare, un écrin de verdure qui permettra peut-être à sa progéniture de s'épanouir et de perpétuer à son tour le cycle de la vie. Alyte, petit orphelin miraculé, va faire des rencontres qui le marqueront et lui permettront de trouver le courage suffisant pour affronter la terrifiante " Léthalyte ", cette bande grise mortifère qui recrache impitoyablement ses victimes. Pour peindre cette ode à la nature et au monde animal, J. Moreau utilise comme il le fait depuis un certain temps une palette aux couleurs très vives, pop, acidulées, mais comme il le dit lui-même, cet univers est " faussement mignon " et souvent sans concession car la vie, comme le rappelle chaque péripétie d'Alyte, demeure incertaine, plus que jamais fragile, car les dangers qui la menacent se multiplient désormais sous l'effet de l'activité humaine et du réchauffement climatique. Les images de Moreau sont puissantes. Nul doute qu'elles marqueront également durablement les jeunes enfants qui découvriront ce joli conte écologique et poétique. Comme dans son " Discours de la panthère ", la nature est vue à hauteur d'animaux. Mais " Alyte " me semble plus homogène que Le Discours de la panthère (qui était composé d'histoires courtes parfois inégales). Le récit de ce dernier ouvrage est sans temps morts, moins sentencieux que celui de son grand-frère peut-être et il finit en beauté avec une rencontre particulièrement bien amenée entre notre crapaud héroïque et un personne dont je vous laisse découvrir l'identité ! Au fil de cette odyssée, j'ai également pensé à Miyasaki, il me semble en effet voir une filiation entre le célèbre auteur japonais de " Nausicaa " et Jérémie Moreau, à la fois dans les thèmes abordés et dans la représentation de la nature avec les eaux qui jaillissent, les arbres qui bruissent et la vie animale qui résiste tant bien que mal aux coups de boutoir d'hommes insensés. Pour moi, c'est ni plus ni moins un indispensable de cette année 2024 (!) et un coup de coeur bien sûr !
Shangri-La
Alors alors... Souvent méfiant quand il s'agit de science-fiction, je me suis lancé dans cette bd après avoir lu et énormément apprécié Carbone & Silicium du même Mathieu Bablet. Je suis assez vite entré dans le récit et j'ai beaucoup apprécié cet univers où les humains vivent dans une navette spatiale, contrôlée par une entreprise qui est en situation de monopole et en profite pour leur vendre tous les produits imaginables et "indispensables" à leur vie, genre le dernier smartphone. J'ai aussi bien aimé la présence d'animoïdes avec les problématiques qui en découlent, le racisme, les violences, l'intimidation permanente, etc. Bref j'ai beaucoup apprécié cet univers, les luttes de pouvoir qui en découlent, avec le pouvoir en place d'un côté, la révolution et les scientifiques, ça fait très 1984 version futuriste. Donc j'ai beaucoup aimé l'univers développe par Bablet. Le problème, c'est que toute l'histoire autour ne m'a que très peu emballé. Je n'ai pas du tout été pris par l'histoire du héros, ni de son frère. Ce truc avec les expéditions pour trouver des sphères d'antimatière m'a aussi laissé de marbre, et je n'ai ni bien compris ni accroché à la fin et, globalement, à toutes les missions du héros (qui m'a tellement peu marqué que je n'ai pas retenu son nom). Seul le personnage de John m'a plus intéressé, et il est très secondaire. Vraiment, toute l'histoire du héros m'a profondément ennuyé, et cela est assez réceptif car comme je l'ai dit, je trouvais l'univers super intéressant. J'ai aimé toutes les parties plus générales (les luttes de pouvoirs, les révoltes, etc.) mais pas du tout les expéditions et le début ni la fin. Bref, dommage car j'aurais clairement pu me passionne pour une histoire différente au sein de cet univers. Quant au dessin, qui est si particulier et que j'avais beaucoup aimé dans "Carbone et Silicium", si le style est déjà reconnaissable, je l'ai trouvé moins abouti et j'ai souvent trouvé que les personnages avaient des expressions un peu vides. Après, j'aime bien le style élancé des personnages, et l'immensité de l'espace est très bien rendue. Mais comme pour le scénario, j'ai trouvé le dessin en dessous de celui de sa dernière création, que j'avais beaucoup aimée. Après, je trouve que c'est quand même une bonne bd qui, je pense, plaira beaucoup aux amateurs du genre, dont je ne fais pas partie.
Requiem - Chevalier Vampire
Requiem est indéniablement une œuvre qui partagera. Culte pour certains et clairement à éviter pour d’autres, je suis même limite relativement étonné du peu d’avis négatif. Je me situerai dans le ventre mou. Conquis par les dessins, intéressé par le background, un peu moins par le traitement. Pour peu que l’on aime ce style (baroque et gothique), la partie graphique est assez magnifique. O. Ledroit possède une patte et est devenu une référence dans le domaine. Des pages archi travaillées, ça explose de partout en ambiance, détails, couleurs … tout en conservant une lisibilité et un trait fin. Total respect. L’univers mis en place me plait bien, cette balade dans les enfers est plutôt originale et intrigante. En gros, plus on a été un pourri sur terre, plus on a de chance d’être en haut de l’échelle dans ce nouveau monde. Au programme pour sa réincarnation : vampires, loup-garou, goules, zombies etc … selon son karma. Le scénariste développe quelques autres idées sympathiques comme l’écoulement du temps ou une technologie propre à Résurrection. Tout ça est bien cool sauf que ça se perd trop en cours de route niveau intrigue. En fait, cette dernière s’efface progressivement au profit de l’exploration de ce monde et nouveaux personnages. Pourquoi pas ? Mais ça donne un sacré sentiment de creux/surplace à beaucoup d’albums. Et pourtant, cette série je l’ai souvent relu et avec plaisir (le début de l’aventure démarrant en 2000), il aura fallu attendre 12 ans pour le tome 12 (l’avant-dernier à priori). Un tome qui, enfin, ferme tout doucement les portes entrouvertes. J’avoue que je suis plutôt ravi de voir arriver la conclusion. Malheureusement trop dilué pour moi pour monter à 4*. 3,5
Le Voleur d'amour
Pour parodier un posteur à l'enthousiasme bien connu, je commencerai cet avis (une fois n'est pas coutume) par deux sentences : " L'éternité, c'est long, surtout vers la fin... " (Kafka) " Un bel objet ne fait pas obligatoirement une bonne histoire ". (moi) Donc pour cet album à la réalisation soignée et au format imposant, on part sur un " pas mal, sans plus " , mais guère mieux... Malgré toute la bonne volonté du dessinateur de L'Assassin qu'elle mérite, cette histoire adaptée du roman de R. Malka qui met en scène un jeune homme éternellement assoiffé d'amour peine à rassasier son lecteur... Les planches de Corboz sont souvent belles, mais l'histoire manque d'intérêt et les récitatifs ne sont pas d'une légèreté à toute épreuve... On comprend rapidement que cette histoire très romanesque et romantique est une nouvelle variation du thème du vampire, mais on est loin bien sûr du chef-d'oeuvre de Bram Stoker. Ce qui est gênant, c'est que le personnage principal (et le lecteur avec lui) tourne très vite en rond. 200 pages pour nous dire que le héros est seul, alors que c'est le postulat inhérent à sa condition, c'est usant à la longue. A plusieurs reprises, il nous dit qu'il est maudit, qu'il est seul, qu'il voit les autres mourir autour de lui et qu'en conclusion, il est seul... Si le protagoniste est atteint de mélancolie, le lecteur de son côté parcourt cet album sans grande passion. Indéniablement, Corboz rend une copie appliquée, mais trop scolaire et sage pour faire vibrer le lecteur qui s'ennuie poliment et dissimule un bâillement en refermant l'album.
Des lendemains sans nuage
J'ai beaucoup apprécié cette lecture. J'ai trouvé beaucoup d'inventivité dans le scénario de Vehlmann . Un scénario très tonique avec cette fausse structure en histoires courtes qui donnent beaucoup de tonus et d'angles différents. La thématique centrale de l'album m'a fait pensé à la biographie uchronique que Pierre Emmanuel Schmidt avait imaginé avec un Adolf Hithler artiste peintre aux Beaux-Arts de Vienne. Velhman reprend avec brio cette manière qui ouvre de nombreuses possibilités dans l'uchronie potentielle et la SF base de l'album. Les auteurs y ajoutent une forte touche d'humour qui rend la lecture très agréable. J'aime beaucoup le travail de Gazzotti. Son trait est un peu moins arrondi que pour ses autres séries phares mais la cohérence avec le dessin de Meyer est parfaite à telle point qu'il est difficile de voir la différence. Un beau travail d'équipe. Une lecture récréative très agréable avec une belle créativité.
Corps et Âme
Je suis toujours réticent sur les séries mettant en valeur des tueurs à gages. Pourtant ici, j'ai accroché à cette histoire qui mixe roman noir et étude sociale sur la condition de la femme en milieu précaire voire mafieux. Je n'ai pas lu le roman d'origine mais j'ai aimé l'adaptation et la traduction proposée par Matz. Si le début est très classique, les rebondissements ( parfois improbables) s'enchaînent avec une certaine logique et beaucoup de fluidité. La seconde partie répond aux codes du genre ce qui donne un parcours sans surprise. Toutefois les dernières planches proposent un final sympathique qui essaye de répondre aux deux thématiques principales de l'album. Le sexe et la violence sont très présents dans le récit ce qui correspond à l'esprit de l'histoire. C'est proposé dans une juste mesure dans des scènes cohérentes avec le scénario. J'ai été moins séduit par le graphisme un peu trop réaliste à mon goût. J'ai eu du mal avec l'expressivité des personnages à de nombreux endroits. J'ai apprécié le travail sur les couleurs très froides en bleutées dans la partis psy en contraste avec les sombres rouges/marron de la partie polar. Une bonne lecture distrayante pour les amateurs du genre. Un bon 3
Vikings dans la brume
Je me suis bien ennuyé en lisant cette série. Je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt à la lecture de ces strips qui m'ont laissé de marbre. Bien sûr Lupano a beaucoup de savoir faire et cela donne une bonne fluidité dans la narration textuelle. Toutefois j'ai peu goûté un humour basique et plat ( les hommes qui pètent, le fils qui vomi). Malheureusement ,j'ai eu l'impression que le seul argument de vente est la notoriété de l'auteur. Le graphisme est minimaliste et sans relief. Perso, une lecture de salle d'attente que l'on peut interrompre à tout moment sans gène.
Journal de bord d'un taxi parisien
J’avais lu il y a quelques temps après sa sortie le premier tome, n’avais fait que feuilleter brièvement le suivant, et je me suis remis à cette série avec le troisième et dernier, « Mon vrai visage ». Et le fait est que s’il n’use pas d’un jeu de mot moqueur et agressif dans son titre comme les deux précédents, c’est que ce titre annonce une petite surprise. En effet, il révèle une supercherie (dans un texte en fin d’album), puisque le chauffeur de taxi dont les strips – publiés sur le net – sont ici repris, n’a en fait jamais existé. Je fais partie de ceux (tous les lecteurs sans doute ?) qui se sont laissés prendre à ce canular – il est vrai peu dommageable (même la mairie de Paris a attribué un prix à Michel de la Teigne !). Connaitre la véritable identité des auteurs ne change rien à l’intérêt ou non des strips (même si ça leur enlève le côté « témoignage véridique, de terrain »). Chaque strip est généralement suivi d’une page de texte, où notre prétendu chauffeur de taxi un peu aigri, mais surtout revendicatif, précise ce qu’il pense du genre de spécimen qu’il vient de convoyer. Chaque client est donc pour notre taximan (pour Rémi Amy donc) l’occasion de se lâcher, durant le strip BD d’abord, de façon plus posé et incisive dans le texte ensuite, contre tout ce qu’ils (La Teigne et Amy donc) vomissent : les racistes, le libéralisme, les assureurs, les supporters, les prénoms à la con, la religion, les people, les sondeurs, etc. Si l’ensemble est inégal, je l’ai trouvé globalement à la fois amusant (parfois franchement drôle, en particulier lorsque le chauffeur devient outrancier) et intéressant. Sous couvert d’humour, pas mal de messages « engagés » passent. Et passent très bien me concernant ! (Voir en particulier le texte « Prise d’otages » dans les premières pages du troisième album) Une lecture recommandée en tout cas. Note réelle 3,5/5.
Elvira & Otto
Premier tome prometteur mais qui ne m'a pas convaincu en tant que tel. C'est l'introduction d'une série, mais ça ne va pas plus loin que ça : c'est juste l'introduction. On nous présente nos personnages, principalement les deux protagonistes, les éponymes Elvira et Otto, une gazelle et un éléphant éperduement amoureux l'un de l'autre. Un jour, iels tombent par hasard sur un téléphone portable, perdu par des touristes, et lors d'une discussion avec l'assistante vocale (assistée des anecdotes d'un singe dont le grand-père était star d'un cirque), iels se mettent en tête d'aller vivre leur idylle au cœur des villes humaines. Voilà, une bonne prémisse. Le décalage entre l'interprétation imaginative de la vie citadine vue par des animaux et la réalité promet un récit intéressant. Mais, encore une fois, dans ce premier tome nous ne pouvons voir que les promesses. Car oui, le résumé que je vous ai fait précédemment contenait l'entièreté de l'intrigue (bon, sans avoir mentionné certains dialogues humoristiques des personnages secondaires). Le reste de la série a le potentiel d'être très bon, mais en ne pouvant juger que le premier tome pour le moment, je préfère rester neutre sur ma note et revenir plus tard. (Note réelle 2,5)
Cogito ergo seum
Je suis preneur et plutôt cœur de cible de ce type d’humour con et décalé, donc je me suis facilement laissé tenter par ce petit album au format manga. Jipeg – auteur que je découvre ici – se place ici dans un genre un peu encombré ces derniers temps : un dessin réaliste mais minimaliste, statique, avec une quasi itération iconique. Voilà pour le travail graphique (mais ce dessin statique peut très bien fonctionner pour ce type d’humour). On a donc des strips assez classiques (le plus souvent de quatre cases, quelques rares fois un peu plus) avec des dialogues un peu banals, parfois abscons, tout étant misé sur la chute, en décalage avec la situation ou les dialogues. La surprise est donc primordiale. Disons que je n’ai été qu’en partie amusé, et donc convaincu, par ce recueil de strips. Certes, certains sont drôles (pas d’éclat de rire non plus), mais la majorité ont eu du mal à m’arracher le sourire. D’abord parce à force de lire ce genre de trucs mes zygomatiques sont sans doute devenues exigeantes pour s’agiter. Ensuite parce qu’intrinsèquement un certain nombre de gags tombent un chouia à plat. Mais bon, c’est gentiment rigolo, mais je suis resté sur ma faim. Note réelle 2,5/5.