Cet album manga inclut 5 histoires courtes et indépendantes qui ont toutes le même sujet : la mort d'un chien domestique et comment elle a impacté son maître ou sa maîtresse. Ce n'est pas gai mais c'est vrai que pour tous les propriétaires de chien qui ont eu à subir cela, c'est un sujet terriblement touchant. Comme ce fut le cas pour moi, la larme est facile à couler quand ces scènes de fin vous rappellent ce que vous avez vous-mêmes subi, ou craignez de subir.
Et pourtant, je ne peux pas pour autant dire que c'est un bon manga.
Le dessin est approximatif, avec des personnages humains tout juste corrects, des décors le plus souvent vides, et des chiens... plutôt ratés, ce qui est navrant pour un album dont c'est le sujet principal.
Les cinq histoires se ressemblent énormément, avec l'impression de quasiment relire la même chose à chaque fois.
Les chiens y sont majoritairement des petits chiens d'agrément, des animaux qui n'ont quasiment rien vu d'autre de leur vie que les petits appartements de leurs maîtres(ses) et qui se font volontiers pomponner et affublés de petits nœuds. Certes l'autrice met largement en avant leur amour, leur compassion et à quel point ces braves chiens se sont souciés de leurs maîtres et ont fait leur bonheur, amenant ces derniers à vouloir le leur rendre dans les derniers instants de leur vie. Mais elle le fait de manière assez cucul et sans subtilité. Oui, la larme est là pour ceux qui ont vécu ça, mais objectivement, tout dans la narration est cousu de fil blanc, fait pour amener l'émotion facile, prévisible... et surtout répétitive puisque c'est la même chose sur les cinq histoires.
Que vous aimiez les chiens ou pas, ce n'est pas un grand manga.
Cette BD m'a laissé perplexe car elle s'aventure vers des terrains auxquels je ne m'attendais pas.
L'introduction m'avait en effet laissé penser qu'on était dans un cadre historique, celui de Ravenne et des cités italiennes du Quattrocento, avec un jeune aristocrate amoureux rappelant un peu la trame de Roméo et Juliette. Et puis arrive la peste qui ravage tout et le héros qui se retrouve à errer sur les routes de ce qu'on pense encore être l'Italie. Sauf que voilà, assez rapidement, l'histoire prend des allures de conte, avec un magicien et son palais merveilleux, le héros qui devient roi d'une puissante contrée juste parce qu'il a eu la chance de tuer l'ancien prince sans le faire exprès, et toute une intrigue autour d'un destin inéluctable qui plonge le personnage principal dans une intense dépression tandis que la femme qu'il a brièvement aimée part à sa recherche sans conviction.
Les thèmes se mêlent sans qu'aucun ne ressorte vraiment, qu'il s'agisse de la fatalité, du sens de l'aventure et de la liberté, de l'amour contrarié, de la politique d'une cité, des ambitions futiles, du choix de vie ou de ce qui peut changer la nature d'un homme.
Le dessin, parfois charmant, est inégal. Je lui reproche notamment certains choix de design, notamment le côté géométrique et anguleux de la couronne et de la ville dont le héros devient roi.
Mais de manière générale, c'est le fait d'avoir été tenu à distance du récit en permanence qui fait que je n'ai pas apprécié ma lecture. Le héros n'a rien d'attachant et j'ai eu bien du mal à suivre ses schémas de pensée et à comprendre ses réactions souvent violentes. A aucun moment je ne me suis senti proche de lui et de ses tourments moraux. Il se rend même régulièrement antipathique. Je ne me suis pas senti beaucoup plus proche du personnage secondaire qu'est la fille de Géronte et de son parcours à elle.
L'intrigue manque d'une consistance et d'une cohérence claire à même de me satisfaire. Elle prend trop des allures de conte où tout est possible au gré des envies artistiques de l'auteur et je n'ai pas su capter sa logique interne trop changeante. Tant et si bien que je n'ai pas su être touché par son message final.
J’ai tout de suite été pris par l’histoire. Dès les premières pages, j’avais envie de savoir ce qui allait se passer ensuite. Chaque événement arrive au bon moment, et il y a toujours quelque chose d’intéressant. Il y a du suspense, de l’émotion et même des moments drôles. Tout s’enchaîne naturellement, et je n’ai pas vu le temps passer en lisant.
Cette bande dessinée parle de sujets qui me touchent. Elle évoque des sentiments forts comme l’amitié, la peur, la joie ou encore le doute. On y trouve aussi des réflexions sur la vie, sur les choix que l’on fait et sur les conséquences qui en découlent. Par moments, cela m’a fait réfléchir, et à d’autres, cela m’a ému. Tout est bien dosé, et rien ne semble exagéré.
J’ai adoré suivre les personnages. Ils sont attachants et réalistes. Chacun a son caractère et ses qualités, mais aussi ses défauts, ce qui les rend crédibles. Certains m’ont fait sourire, d’autres m’ont touché. J’ai eu l’impression de les connaître pour de vrai. Leurs réactions sont naturelles, et je me suis facilement mis à leur place.
Les dessins apportent une vraie ambiance à l’histoire. Les expressions des personnages sont bien faites, et chaque détail compte.
Bref, cette BD m’a fait passer un excellent moment. Je la recommande à tout le monde, et je la relirai avec plaisir !
L’histoire parle du passage à l’âge adulte et des relations compliquées qui vont avec. Il y a un mélange de sentiments et de sexualité, ce qui donne un ton particulier au récit. J’ai trouvé que certaines scènes étaient bien amenées, avec un vrai effort pour donner un peu de profondeur aux personnages. Mais d’un autre côté, certaines situations sont trop rapides ou peu développées, ce qui m’a laissé sur ma faim.
Ce manga parle de l’adolescence, des souvenirs et des relations humaines, mais il va aussi dans des directions plus dérangeantes. Le mélange entre innocence et sexualité est intéressant, mais parfois maladroit. J’ai eu du mal à savoir si l’histoire voulait être sérieuse ou juste provoquer.
J’ai bien aimé que les personnages aient des émotions et des doutes. Ils ne sont pas plats et réagissent de manière crédible aux situations. Mais certains comportements m’ont dérangé, surtout dans les relations entre eux. On sent qu’il y a une volonté de raconter une histoire plus profonde que juste du sexe, mais ce n’est pas toujours réussi.
Le dessin est très soigné. Les visages sont expressifs, les scènes sont bien détaillées et le style est agréable à regarder. Les scènes de sexe sont très travaillées, ce qui peut être un point fort pour ceux qui aiment ce genre. Mais parfois, j’aurais aimé que l’attention aux détails serve aussi les moments plus calmes de l’histoire.
J’ai trouvé ce manga intéressant mais pas parfait. Il y a de bonnes idées, une ambiance particulière et des dessins réussis. Par contre, certains choix m’ont dérangé et l’histoire aurait pu être mieux construite. C’est un manga qui peut plaire, mais qui ne conviendra pas à tout le monde.
Je me suis ennuyé du début à la fin. L’histoire commence avec une idée qui aurait pu être intéressante, un monde post-apocalyptique où les survivants doivent s’adapter. Mais tout est plat, sans surprise, et ça ne va nulle part. On a l’impression que le manga démarre à peine quand il s’arrête déjà. J’ai eu le sentiment de lire une longue introduction qui ne mène à rien.
Ce qui m’a mis le plus mal à l’aise, c’est la façon dont le manga traite l’érotisme. Il y a beaucoup de scènes de sexe, mais elles sont presque toutes basées sur des violences. Je trouve ça dérangeant et pas du tout intéressant. Au lieu d’apporter quelque chose à l’histoire, ces scènes donnent juste une impression de malaise. Je n’ai pas compris ce que l’auteur voulait faire passer comme message, mais ce n’était clairement pas pour moi.
Aucun personnage ne m’a marqué. Ils sont sans personnalité, sans profondeur, et on ne s’attache à personne. On dirait qu’ils sont juste là pour servir l’histoire sans vraiment exister. Il y a des soldats, des villageois, des monstres, mais aucun ne sort du lot. Je ne me suis jamais senti impliqué dans ce qui leur arrivait.
J’ai trouvé les dessins fades et sans charme. Parfois, je ne comprenais même pas ce que je voyais. Les scènes d’action ne sont pas claires, les personnages se ressemblent, et il n’y a rien de spécial dans le style. J’ai déjà vu des mangas avec des dessins bien plus travaillés et vivants. Ici, tout semble générique et sans âme.
Je n’ai pas aimé cette BD. Je me suis ennuyé, j’ai trouvé les scènes dérangeantes, et rien ne m’a donné envie de continuer. Il y a des mangas bien meilleurs dans le même genre, alors je ne vois pas l’intérêt de lire celui-ci.
On retrouve dans Abara certains éléments qui faisaient la force de Blame ! du même Tsutomu Nihei : un récit dystopique, proche du cyberpunk, dans un univers brut et chaotique, avec ses paysages démesurés et une ambiance glaçante. Les dessins, bien sombres et pas toujours évidents à déchiffrer, parviennent à créer une atmosphère unique, immersive et assez malaisante.
Petit avantage sur Blame ! également, Abara se termine en deux tomes suivants et ne fait pas de trop grandes promesses non tenues. En contrepartie, l’action est très rapide et difficile à suivre, notamment à cause de l’extrême compression des scènes de combat mais aussi de l'hermétisme de certains dialogues.
De manière générale, l’histoire est dure et sans compromis, mais également difficile à saisir car obscure et confuse, avec peu d’explications et un manque de développement des personnages. L’absence de dialogues et d’informations claires fait que l’on se perd facilement dans la narration. Là encore, comme dans Blame !, l'histoire est largement laissée à l’interprétation du lecteur, mais il me faudrait davantage de poésie ou d'élégance pour que je puisse apprécier cela. Ça me laisse un goût d’inachevé, en manque de réponses plus concrètes.
J'aime cette atmosphère sombre et envoutante, d'un monde futuriste fait de violence et de mystère, que Tsutomu Nihei parvient à instaurer, mais je n'arrive pas à me satisfaire de sa narration trop confuse et de son scénario trop hermétique qui me laisse frustré au final.
Still sick, c'est une romance saphique sur fond de travail en entreprise, de création artistique, de blessures passées, de peur, de pression, de passion, … En fait, je pourrais même dire que c'est une histoire méta sur la création d'un manga, de l'idée à la publication en passant par toutes les autres étapes de création (y compris le doute et les embûches), sur fond de romance saphique.
Makoto est une employée sérieuse et compétente, cheffe d'équipe efficace, mais qui a un secret qu'elle ne partage à personne : elle dessine des doujinshis, des mangas amateurs, sur ses ships saphiques préférés. Pour faire simple : Makoto dessine du yuri. Mais son secret vole en éclat le jour où Akane, une collègue de travail, tombe sur elle lors d'une convention. Catastrophe, Makoto ne sait pas quoi faire de cette personne qui se montre dès lors très envahissante, d'autant plus qu'elle a une peur presque maladive d'être proche d'autres femmes.
Voilà, une prémisse assez prometteuse (je ne vous ai pas non plus révéler un autre point important de l'intrigue concernant Akane, que l'on apprend mine de rien assez vite, mais je vous laisserai le découvrir à l'occasion). L'histoire est simple mais efficace. J'avais peur au début qu'Akane soit un peu trop envahissante et que l'on glisse vers le cliché de la "lesbienne harceleuse" que l'on peut trouver mine de rien assez souvent dans certains yuris, mais en fait non. Son comportement insistant est "expliqué", pointé du doigt par Makoto et surtout évolue. L'évolution de la relation entre les deux est assez intéressante. Sans vous en dire trop, leur relation ne sera pas une ligne droite, ça va souvent s'éloigner et se rapprocher de nouveau, Akane va particulièrement se montrer têtue et difficile à plusieurs moments, mais je trouve ça assez humain. En tout cas les raisons de son comportement chaotique et souvent nocif est justifié et plutôt réaliste je trouve.
Bref, une histoire d'amour classique mais assez réaliste, des personnages au premier abord fantasques mais qui se révèlent plus complexes qu'il n'y parait, un propos filé sur les coulisses de la création d'un manga, …
Une bonne histoire, je peux en recommander la lecture.
Je note un petit défaut d'édition, cela dit : dans le tome 3, les chapitres 15 et 16 se répètent deux fois de suite. Au début j'ai cru que je devenais folle, mais non, il y a bien eu une répétition de ces deux chapitres. Je ne sais pas s'il s'agit d'une erreur contenue ou si tous les exemplaires sont ainsi, j'avoue ne pas avoir voulu acheter d'autres tomes pour vérifier, mais cela m'a tout de même paru bizarre.
La responsable de ma petite BM a eu le nez fin en faisant entrer cette série début janvier. C'est en la lisant ,ce weekend, que j'ai appris sa dignité de Fauve d'Or du meilleur album à Angoulême. Personnellement je trouve ce choix très pertinent. En effet Luz nous propose une docu-fiction construite avec beaucoup d'intelligence et de justesse. Sur une période très visitée, l'auteur apporte une grande originalité de par son parti pris visuel. Ce parti pris renvoie immédiatement à l'histoire personnelle de Luz. Comme l'auteur, la peinture d'Otto Mueller a survécu à des épisodes d'une violence insensée. De la même manière le tableau assite avec sidération à l'avènement d'un monde mortifère qui détruit toute possibilité de l'élargissement de la pensée, surtout contradictoire.
L'entrée en matière de la série mérite déjà les applaudissements tellement je la trouve originale et donneuse de sens à ce qui va suivre.
Luz installe son lectorat dans une position privilégiée de témoins à travers les yeux des jeunes femmes. Position privilégiée mais inconfortable car elle insiste sur notre impuissance à modifier ces funestes fumées qui sortent des crématorium ou à intervenir sur les personnages omnipotents et cruels qui se penchent sur l'image d'un monde aux antipodes du leur.
Le scénario est parfaitement équilibré entre un documentaire très travaillé et instructif et une fiction où l'émotion nous saisit en de nombreux endroits. Le texte est parfois rare comme il se doit dans la contemplation mais il porte toujours par sa précision et sa justesse.
Enfin j'ai été conquis par la narration visuelle que propose Luz. Son trait économe va à l'essentiel pour rendre compte de cet environnement mortifère. Nous n'avons pas besoin de plus qu'un coin de fenêtre ouvert sur une cheminée , une horde vindicative aux brassards monstrueux pour être happés pour l'horreur du monde extérieur. C'est sombre mais touchant en nous renvoyant à notre responsabilité contemporaine de spectateurs passifs dans de nombreux domaines.
Je renvoie à l'excellente postface de Rita Kersting , Directrice du musée de Cologne, pour une compréhension encore plus fine du travail de Luz.
Une très belle lecture.
J'aime bien me replonger dans les séries vintages des années 70. Dans cet album Auclair propose deux histoires de trappeurs en relation avec un animal précis: un loup et un ours. Ce sont des scénarii d'aventures faits pour une identification forte en direction des jeunes garçons lecteurs de l'époque. En effet les trappeurs ont des origines françaises avec un lien fort avec des tribus indiennes. La personnalité des trappeurs n'est pas aussi poussée que dans une série comme Buddy Longway puisque les récits tiennent en peu de planches ( 15 et 25). Le récit sur l'ours est d'ailleurs présenté en épisodes sans que ce soit réellement justifié.
Les deux scénarios sont très simples voire simplistes par moment. Ce qui m'a surpris , ce sont les directions opposées données au final de chacune des histoires. En effet pour le loup, le trappeur se fait ami ami à la façon d'une relation de type Croc Blanc. Par contre j'ai eu plus de mal avec l'esprit du récit sur le Grizzli. J'ai deux réserves importantes sur le scenario. Premièrement quelle est la légitimité de la chasse de Yann ? Pourquoi vouloir tuer l'ours et pas le loup? Ensuite le déroulé est presque insultant pour les chasseurs indiens qui échouent lamentablement à 5 alors que le Blanc s'en sort avec sa "bite et son couteau"? Mouais malgré l'astuce finale je n'ai pas été convaincu.
Le graphisme très daté de cette époque est très recherché surtout pour les décors et les paysages. On sent l'amorce d'une réflexion écologique sur la relation homme-nature.
Une curiosité pour amateur de vieilles série avec un bon graphisme et un scénario assez convenu. 3 pour le graphisme soigné.
Attirée par les coups de cœurs des autres avis et la jolie couverture, j'ai décidé d'essayer la lecture de cet album un peu à l'aveugle, ne connaissant que son statut de conte et le fait qu'il s'agit d'une adaptation d'un roman lui aussi avec de bons retours (mais que je n'ai pas lu).
Eh bien, ce n'est certainement pas moi qui vais faire baisser sa note : c'est très bon !
Au début, on s'attend à une réécriture de "La Princesse au petit pois" (la comparaison est même faite dans l'introduction), mais ici pas de ça, le sujet est tout autre. Pas de princesse délicate, nous suivons Sadima, une femme de chambre fière et maline qui, a défaut de se plaindre d'un petit poids, va devoir comprendre et déceler les mystères de l'étrange maison de son hôte.
L'histoire m'a beaucoup surprise. En bien. La maison (et l'histoire par la même occasion) est une gigantesque métaphore sur une blessure familiale, une femme mariée de force, enfermée contre son gré, se sentant être dépecée petit à petit, morceau après morceau, et faisant souffrir son fils sans même s'en rendre compte, lui-même se sentant progressivement se perdre et tomber en lambeaux. La symbolique des morceaux de corps et de la quête pour retrouver ce qui lui manque (et le choix de l'endroit où se trouve ce morceau manquant) est vraiment intéressante et très jolie à voir. Le parallèle avec les contes et les princesses délicates qui se marient avec le beau prince est plus profonde qu'il n'y parait au premier abord, c'est bien des rapports homme-femme et du statut d'objet de désir de ces dernières aux yeux des premiers, des risques qu'elles encourent et des violences qu'elles subissent, qu'il s'agit. La souffrance de la mère, son spectre et le drame l'entourant qui hante encore la maison, le fils qui apparaît au début comme étant si étrange qu'on s'attendrait à ce qu'il y ait une mauvaise surprise là-dessous, et notre héroïne qui ne se laisse pas faire et se tient droite, ...
Franchement, une histoire aux enjeux féministes très prenante.
Et la forme est sans nul doute une des grandes forces de cet album. Le dessin de Mayalen Goust est magnifique, jouant sur les couleurs, les formes, les non-dits (avec de belles symboliques parfois, notamment pour l'acte sexuel), ... La représentation de la maison, symbole de cette famille au lourd passé, symbole du foyer causant la perte des jeunes femmes aussi, toujours changeante et étouffante, est très bien rendue. On la sent vivante, prédatrice, mourante aussi.
La mise en scène et le découpage de l'action sont parfois assez originaux, on joue quelques fois avec les codes-mêmes de la bande-dessinée.
Non, il n'y a pas à dire, en plus d'être une très belle histoire, nous avons surtout ici un très bel album !
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Mon chien pour la vie
Cet album manga inclut 5 histoires courtes et indépendantes qui ont toutes le même sujet : la mort d'un chien domestique et comment elle a impacté son maître ou sa maîtresse. Ce n'est pas gai mais c'est vrai que pour tous les propriétaires de chien qui ont eu à subir cela, c'est un sujet terriblement touchant. Comme ce fut le cas pour moi, la larme est facile à couler quand ces scènes de fin vous rappellent ce que vous avez vous-mêmes subi, ou craignez de subir. Et pourtant, je ne peux pas pour autant dire que c'est un bon manga. Le dessin est approximatif, avec des personnages humains tout juste corrects, des décors le plus souvent vides, et des chiens... plutôt ratés, ce qui est navrant pour un album dont c'est le sujet principal. Les cinq histoires se ressemblent énormément, avec l'impression de quasiment relire la même chose à chaque fois. Les chiens y sont majoritairement des petits chiens d'agrément, des animaux qui n'ont quasiment rien vu d'autre de leur vie que les petits appartements de leurs maîtres(ses) et qui se font volontiers pomponner et affublés de petits nœuds. Certes l'autrice met largement en avant leur amour, leur compassion et à quel point ces braves chiens se sont souciés de leurs maîtres et ont fait leur bonheur, amenant ces derniers à vouloir le leur rendre dans les derniers instants de leur vie. Mais elle le fait de manière assez cucul et sans subtilité. Oui, la larme est là pour ceux qui ont vécu ça, mais objectivement, tout dans la narration est cousu de fil blanc, fait pour amener l'émotion facile, prévisible... et surtout répétitive puisque c'est la même chose sur les cinq histoires. Que vous aimiez les chiens ou pas, ce n'est pas un grand manga.
L'Aventurier
Cette BD m'a laissé perplexe car elle s'aventure vers des terrains auxquels je ne m'attendais pas. L'introduction m'avait en effet laissé penser qu'on était dans un cadre historique, celui de Ravenne et des cités italiennes du Quattrocento, avec un jeune aristocrate amoureux rappelant un peu la trame de Roméo et Juliette. Et puis arrive la peste qui ravage tout et le héros qui se retrouve à errer sur les routes de ce qu'on pense encore être l'Italie. Sauf que voilà, assez rapidement, l'histoire prend des allures de conte, avec un magicien et son palais merveilleux, le héros qui devient roi d'une puissante contrée juste parce qu'il a eu la chance de tuer l'ancien prince sans le faire exprès, et toute une intrigue autour d'un destin inéluctable qui plonge le personnage principal dans une intense dépression tandis que la femme qu'il a brièvement aimée part à sa recherche sans conviction. Les thèmes se mêlent sans qu'aucun ne ressorte vraiment, qu'il s'agisse de la fatalité, du sens de l'aventure et de la liberté, de l'amour contrarié, de la politique d'une cité, des ambitions futiles, du choix de vie ou de ce qui peut changer la nature d'un homme. Le dessin, parfois charmant, est inégal. Je lui reproche notamment certains choix de design, notamment le côté géométrique et anguleux de la couronne et de la ville dont le héros devient roi. Mais de manière générale, c'est le fait d'avoir été tenu à distance du récit en permanence qui fait que je n'ai pas apprécié ma lecture. Le héros n'a rien d'attachant et j'ai eu bien du mal à suivre ses schémas de pensée et à comprendre ses réactions souvent violentes. A aucun moment je ne me suis senti proche de lui et de ses tourments moraux. Il se rend même régulièrement antipathique. Je ne me suis pas senti beaucoup plus proche du personnage secondaire qu'est la fille de Géronte et de son parcours à elle. L'intrigue manque d'une consistance et d'une cohérence claire à même de me satisfaire. Elle prend trop des allures de conte où tout est possible au gré des envies artistiques de l'auteur et je n'ai pas su capter sa logique interne trop changeante. Tant et si bien que je n'ai pas su être touché par son message final.
Le Combat ordinaire
J’ai tout de suite été pris par l’histoire. Dès les premières pages, j’avais envie de savoir ce qui allait se passer ensuite. Chaque événement arrive au bon moment, et il y a toujours quelque chose d’intéressant. Il y a du suspense, de l’émotion et même des moments drôles. Tout s’enchaîne naturellement, et je n’ai pas vu le temps passer en lisant. Cette bande dessinée parle de sujets qui me touchent. Elle évoque des sentiments forts comme l’amitié, la peur, la joie ou encore le doute. On y trouve aussi des réflexions sur la vie, sur les choix que l’on fait et sur les conséquences qui en découlent. Par moments, cela m’a fait réfléchir, et à d’autres, cela m’a ému. Tout est bien dosé, et rien ne semble exagéré. J’ai adoré suivre les personnages. Ils sont attachants et réalistes. Chacun a son caractère et ses qualités, mais aussi ses défauts, ce qui les rend crédibles. Certains m’ont fait sourire, d’autres m’ont touché. J’ai eu l’impression de les connaître pour de vrai. Leurs réactions sont naturelles, et je me suis facilement mis à leur place. Les dessins apportent une vraie ambiance à l’histoire. Les expressions des personnages sont bien faites, et chaque détail compte. Bref, cette BD m’a fait passer un excellent moment. Je la recommande à tout le monde, et je la relirai avec plaisir !
Evergreen
L’histoire parle du passage à l’âge adulte et des relations compliquées qui vont avec. Il y a un mélange de sentiments et de sexualité, ce qui donne un ton particulier au récit. J’ai trouvé que certaines scènes étaient bien amenées, avec un vrai effort pour donner un peu de profondeur aux personnages. Mais d’un autre côté, certaines situations sont trop rapides ou peu développées, ce qui m’a laissé sur ma faim. Ce manga parle de l’adolescence, des souvenirs et des relations humaines, mais il va aussi dans des directions plus dérangeantes. Le mélange entre innocence et sexualité est intéressant, mais parfois maladroit. J’ai eu du mal à savoir si l’histoire voulait être sérieuse ou juste provoquer. J’ai bien aimé que les personnages aient des émotions et des doutes. Ils ne sont pas plats et réagissent de manière crédible aux situations. Mais certains comportements m’ont dérangé, surtout dans les relations entre eux. On sent qu’il y a une volonté de raconter une histoire plus profonde que juste du sexe, mais ce n’est pas toujours réussi. Le dessin est très soigné. Les visages sont expressifs, les scènes sont bien détaillées et le style est agréable à regarder. Les scènes de sexe sont très travaillées, ce qui peut être un point fort pour ceux qui aiment ce genre. Mais parfois, j’aurais aimé que l’attention aux détails serve aussi les moments plus calmes de l’histoire. J’ai trouvé ce manga intéressant mais pas parfait. Il y a de bonnes idées, une ambiance particulière et des dessins réussis. Par contre, certains choix m’ont dérangé et l’histoire aurait pu être mieux construite. C’est un manga qui peut plaire, mais qui ne conviendra pas à tout le monde.
Zioïd - Le premier continent
Je me suis ennuyé du début à la fin. L’histoire commence avec une idée qui aurait pu être intéressante, un monde post-apocalyptique où les survivants doivent s’adapter. Mais tout est plat, sans surprise, et ça ne va nulle part. On a l’impression que le manga démarre à peine quand il s’arrête déjà. J’ai eu le sentiment de lire une longue introduction qui ne mène à rien. Ce qui m’a mis le plus mal à l’aise, c’est la façon dont le manga traite l’érotisme. Il y a beaucoup de scènes de sexe, mais elles sont presque toutes basées sur des violences. Je trouve ça dérangeant et pas du tout intéressant. Au lieu d’apporter quelque chose à l’histoire, ces scènes donnent juste une impression de malaise. Je n’ai pas compris ce que l’auteur voulait faire passer comme message, mais ce n’était clairement pas pour moi. Aucun personnage ne m’a marqué. Ils sont sans personnalité, sans profondeur, et on ne s’attache à personne. On dirait qu’ils sont juste là pour servir l’histoire sans vraiment exister. Il y a des soldats, des villageois, des monstres, mais aucun ne sort du lot. Je ne me suis jamais senti impliqué dans ce qui leur arrivait. J’ai trouvé les dessins fades et sans charme. Parfois, je ne comprenais même pas ce que je voyais. Les scènes d’action ne sont pas claires, les personnages se ressemblent, et il n’y a rien de spécial dans le style. J’ai déjà vu des mangas avec des dessins bien plus travaillés et vivants. Ici, tout semble générique et sans âme. Je n’ai pas aimé cette BD. Je me suis ennuyé, j’ai trouvé les scènes dérangeantes, et rien ne m’a donné envie de continuer. Il y a des mangas bien meilleurs dans le même genre, alors je ne vois pas l’intérêt de lire celui-ci.
Abara
On retrouve dans Abara certains éléments qui faisaient la force de Blame ! du même Tsutomu Nihei : un récit dystopique, proche du cyberpunk, dans un univers brut et chaotique, avec ses paysages démesurés et une ambiance glaçante. Les dessins, bien sombres et pas toujours évidents à déchiffrer, parviennent à créer une atmosphère unique, immersive et assez malaisante. Petit avantage sur Blame ! également, Abara se termine en deux tomes suivants et ne fait pas de trop grandes promesses non tenues. En contrepartie, l’action est très rapide et difficile à suivre, notamment à cause de l’extrême compression des scènes de combat mais aussi de l'hermétisme de certains dialogues. De manière générale, l’histoire est dure et sans compromis, mais également difficile à saisir car obscure et confuse, avec peu d’explications et un manque de développement des personnages. L’absence de dialogues et d’informations claires fait que l’on se perd facilement dans la narration. Là encore, comme dans Blame !, l'histoire est largement laissée à l’interprétation du lecteur, mais il me faudrait davantage de poésie ou d'élégance pour que je puisse apprécier cela. Ça me laisse un goût d’inachevé, en manque de réponses plus concrètes. J'aime cette atmosphère sombre et envoutante, d'un monde futuriste fait de violence et de mystère, que Tsutomu Nihei parvient à instaurer, mais je n'arrive pas à me satisfaire de sa narration trop confuse et de son scénario trop hermétique qui me laisse frustré au final.
Still Sick
Still sick, c'est une romance saphique sur fond de travail en entreprise, de création artistique, de blessures passées, de peur, de pression, de passion, … En fait, je pourrais même dire que c'est une histoire méta sur la création d'un manga, de l'idée à la publication en passant par toutes les autres étapes de création (y compris le doute et les embûches), sur fond de romance saphique. Makoto est une employée sérieuse et compétente, cheffe d'équipe efficace, mais qui a un secret qu'elle ne partage à personne : elle dessine des doujinshis, des mangas amateurs, sur ses ships saphiques préférés. Pour faire simple : Makoto dessine du yuri. Mais son secret vole en éclat le jour où Akane, une collègue de travail, tombe sur elle lors d'une convention. Catastrophe, Makoto ne sait pas quoi faire de cette personne qui se montre dès lors très envahissante, d'autant plus qu'elle a une peur presque maladive d'être proche d'autres femmes. Voilà, une prémisse assez prometteuse (je ne vous ai pas non plus révéler un autre point important de l'intrigue concernant Akane, que l'on apprend mine de rien assez vite, mais je vous laisserai le découvrir à l'occasion). L'histoire est simple mais efficace. J'avais peur au début qu'Akane soit un peu trop envahissante et que l'on glisse vers le cliché de la "lesbienne harceleuse" que l'on peut trouver mine de rien assez souvent dans certains yuris, mais en fait non. Son comportement insistant est "expliqué", pointé du doigt par Makoto et surtout évolue. L'évolution de la relation entre les deux est assez intéressante. Sans vous en dire trop, leur relation ne sera pas une ligne droite, ça va souvent s'éloigner et se rapprocher de nouveau, Akane va particulièrement se montrer têtue et difficile à plusieurs moments, mais je trouve ça assez humain. En tout cas les raisons de son comportement chaotique et souvent nocif est justifié et plutôt réaliste je trouve. Bref, une histoire d'amour classique mais assez réaliste, des personnages au premier abord fantasques mais qui se révèlent plus complexes qu'il n'y parait, un propos filé sur les coulisses de la création d'un manga, … Une bonne histoire, je peux en recommander la lecture. Je note un petit défaut d'édition, cela dit : dans le tome 3, les chapitres 15 et 16 se répètent deux fois de suite. Au début j'ai cru que je devenais folle, mais non, il y a bien eu une répétition de ces deux chapitres. Je ne sais pas s'il s'agit d'une erreur contenue ou si tous les exemplaires sont ainsi, j'avoue ne pas avoir voulu acheter d'autres tomes pour vérifier, mais cela m'a tout de même paru bizarre.
Deux Filles nues
La responsable de ma petite BM a eu le nez fin en faisant entrer cette série début janvier. C'est en la lisant ,ce weekend, que j'ai appris sa dignité de Fauve d'Or du meilleur album à Angoulême. Personnellement je trouve ce choix très pertinent. En effet Luz nous propose une docu-fiction construite avec beaucoup d'intelligence et de justesse. Sur une période très visitée, l'auteur apporte une grande originalité de par son parti pris visuel. Ce parti pris renvoie immédiatement à l'histoire personnelle de Luz. Comme l'auteur, la peinture d'Otto Mueller a survécu à des épisodes d'une violence insensée. De la même manière le tableau assite avec sidération à l'avènement d'un monde mortifère qui détruit toute possibilité de l'élargissement de la pensée, surtout contradictoire. L'entrée en matière de la série mérite déjà les applaudissements tellement je la trouve originale et donneuse de sens à ce qui va suivre. Luz installe son lectorat dans une position privilégiée de témoins à travers les yeux des jeunes femmes. Position privilégiée mais inconfortable car elle insiste sur notre impuissance à modifier ces funestes fumées qui sortent des crématorium ou à intervenir sur les personnages omnipotents et cruels qui se penchent sur l'image d'un monde aux antipodes du leur. Le scénario est parfaitement équilibré entre un documentaire très travaillé et instructif et une fiction où l'émotion nous saisit en de nombreux endroits. Le texte est parfois rare comme il se doit dans la contemplation mais il porte toujours par sa précision et sa justesse. Enfin j'ai été conquis par la narration visuelle que propose Luz. Son trait économe va à l'essentiel pour rendre compte de cet environnement mortifère. Nous n'avons pas besoin de plus qu'un coin de fenêtre ouvert sur une cheminée , une horde vindicative aux brassards monstrueux pour être happés pour l'horreur du monde extérieur. C'est sombre mais touchant en nous renvoyant à notre responsabilité contemporaine de spectateurs passifs dans de nombreux domaines. Je renvoie à l'excellente postface de Rita Kersting , Directrice du musée de Cologne, pour une compréhension encore plus fine du travail de Luz. Une très belle lecture.
La Saga du Grizzli
J'aime bien me replonger dans les séries vintages des années 70. Dans cet album Auclair propose deux histoires de trappeurs en relation avec un animal précis: un loup et un ours. Ce sont des scénarii d'aventures faits pour une identification forte en direction des jeunes garçons lecteurs de l'époque. En effet les trappeurs ont des origines françaises avec un lien fort avec des tribus indiennes. La personnalité des trappeurs n'est pas aussi poussée que dans une série comme Buddy Longway puisque les récits tiennent en peu de planches ( 15 et 25). Le récit sur l'ours est d'ailleurs présenté en épisodes sans que ce soit réellement justifié. Les deux scénarios sont très simples voire simplistes par moment. Ce qui m'a surpris , ce sont les directions opposées données au final de chacune des histoires. En effet pour le loup, le trappeur se fait ami ami à la façon d'une relation de type Croc Blanc. Par contre j'ai eu plus de mal avec l'esprit du récit sur le Grizzli. J'ai deux réserves importantes sur le scenario. Premièrement quelle est la légitimité de la chasse de Yann ? Pourquoi vouloir tuer l'ours et pas le loup? Ensuite le déroulé est presque insultant pour les chasseurs indiens qui échouent lamentablement à 5 alors que le Blanc s'en sort avec sa "bite et son couteau"? Mouais malgré l'astuce finale je n'ai pas été convaincu. Le graphisme très daté de cette époque est très recherché surtout pour les décors et les paysages. On sent l'amorce d'une réflexion écologique sur la relation homme-nature. Une curiosité pour amateur de vieilles série avec un bon graphisme et un scénario assez convenu. 3 pour le graphisme soigné.
D'or et d'oreillers
Attirée par les coups de cœurs des autres avis et la jolie couverture, j'ai décidé d'essayer la lecture de cet album un peu à l'aveugle, ne connaissant que son statut de conte et le fait qu'il s'agit d'une adaptation d'un roman lui aussi avec de bons retours (mais que je n'ai pas lu). Eh bien, ce n'est certainement pas moi qui vais faire baisser sa note : c'est très bon ! Au début, on s'attend à une réécriture de "La Princesse au petit pois" (la comparaison est même faite dans l'introduction), mais ici pas de ça, le sujet est tout autre. Pas de princesse délicate, nous suivons Sadima, une femme de chambre fière et maline qui, a défaut de se plaindre d'un petit poids, va devoir comprendre et déceler les mystères de l'étrange maison de son hôte. L'histoire m'a beaucoup surprise. En bien. La maison (et l'histoire par la même occasion) est une gigantesque métaphore sur une blessure familiale, une femme mariée de force, enfermée contre son gré, se sentant être dépecée petit à petit, morceau après morceau, et faisant souffrir son fils sans même s'en rendre compte, lui-même se sentant progressivement se perdre et tomber en lambeaux. La symbolique des morceaux de corps et de la quête pour retrouver ce qui lui manque (et le choix de l'endroit où se trouve ce morceau manquant) est vraiment intéressante et très jolie à voir. Le parallèle avec les contes et les princesses délicates qui se marient avec le beau prince est plus profonde qu'il n'y parait au premier abord, c'est bien des rapports homme-femme et du statut d'objet de désir de ces dernières aux yeux des premiers, des risques qu'elles encourent et des violences qu'elles subissent, qu'il s'agit. La souffrance de la mère, son spectre et le drame l'entourant qui hante encore la maison, le fils qui apparaît au début comme étant si étrange qu'on s'attendrait à ce qu'il y ait une mauvaise surprise là-dessous, et notre héroïne qui ne se laisse pas faire et se tient droite, ... Franchement, une histoire aux enjeux féministes très prenante. Et la forme est sans nul doute une des grandes forces de cet album. Le dessin de Mayalen Goust est magnifique, jouant sur les couleurs, les formes, les non-dits (avec de belles symboliques parfois, notamment pour l'acte sexuel), ... La représentation de la maison, symbole de cette famille au lourd passé, symbole du foyer causant la perte des jeunes femmes aussi, toujours changeante et étouffante, est très bien rendue. On la sent vivante, prédatrice, mourante aussi. La mise en scène et le découpage de l'action sont parfois assez originaux, on joue quelques fois avec les codes-mêmes de la bande-dessinée. Non, il n'y a pas à dire, en plus d'être une très belle histoire, nous avons surtout ici un très bel album !