Holy shit !!! Le monde libre va mal ! Mais le monde, il a besoin de rire. Alors l'Amérique bien d'chez nous, elle envoie Bill Baroud à la rescousse !
Bras armé de la patrie du Big Mac, notre agent se targue de pouvoir se retenir 47 minutes entre les bras - et les jambes - des plus belles pépées que la Terre ait porté. C'est beaucoup plus que la moyenne nationale selon les statistiques. Hélas, c'est sans compter sur les interruptions du président par message interposé : tatouage inopiné au dos d'une conquête, mérou bavard dans l'assiette, constellation par nuit étoilée, ou plus extravagant, par fax. La nation n'attend pas pour les hommes de la trempe de Bill Baroud...
Paru à la fin des 90's dans Fluide glacial, Bill Baroud est une sorte de Philip Marlowe aussi trapu qu'improbable, exagérément dévoué à la bannière étoilée. Envoyé aux 4 coins du globe, la mine renfrognée, il ne desserre jamais la mâchoire face aux adversaires du monde libre. Parodiant le style hardboiled du polar noir, l'humour se veut potache, l'univers absurde. Ainsi, dans l'esprit de détournement qui caractérise la revue, notre espion croisera un Claude François survolté autant que des lutins communistes, qu'un ersatz de Hulk gitane au bec, ou qu'un Pifou vétéran des barbouzes. Glop-glop ! C'est tout juste si Garcimore et Tatayet ne pointeraient pas le bout de leur nez au cours d'une mission-gag.
L'intégrale* regroupe les 4 tomes de la série. Les 3 premiers sont dans le plus pur esprit Fluide de l'époque (Blutch, Gaudelette, Goossens...). Des histoires courtes dans un noir et blanc tout en dégradé de gris. Le style gros nez du Larcenet des débuts est déjà là. Gras et pataud, il traduit en réalité toute une panoplie d'expressions dans un défilé de tronches et de situations pas possibles.
Le 4ème tome est différent et revient sur les origines d'un espion en herbe. Visuellement proche du style rond et clair des Cosmonautes du futur, l'univers y est aussi plus quotidien, l'humour plus terre à terre, voire politique. À l'image de la ségrégation qui sert de toile de fond. L'auteur délaissant peu à peu l'absurde, pour au final, adopter un ton critique inédit.
Reste que le Larcenet de cette époque n'est pas Édika ou Carlos Giménez. Si ses histoires flirtent avec le non-sens, elles se heurtent trop souvent à un plafond de verre. Ses chutes finissant invariablement à plat. Un sentiment encore accentué par le cadre semi-réaliste du dernier tome qui, en dépit d'une tonalité contestataire revigorante, s'inscrit mal dans la continuité loufoque de la série.
*Petit format à petit prix pour cette intégrale, qui ne nuit en rien à la lisibilité des planches et l'expérience de lecture.
Je ne sais pas trop pourquoi ses autres productions m’ont toujours rebuté, je découvre (enfin) l’auteur avec cet album … et bien m’en a pris.
Je ne vais pas crier au génie mais une lecture plutôt très satisfaisante. Mon ressenti tend vers le 3,5 que je bonifie de bon cœur pour la bonne surprise.
Graphique tout d’abord, l’impression que l’auteur propose quelque chose de bien plus aboutie que ces précédents travaux (sa première œuvre que je ne repose pas après un rapide feuilletage). Son trait est bon et parfait pour ses forêts et montagnes enneigés, mais c’est l’utilisation d’une tonalité sépia qui donne beaucoup de charme à l’ensemble. La couverture est très classe également.
Malgré une belle pagination, l’album se lit relativement vite, aidé en ça par une narration agréable et aérée. Il n’y a que les passages autour des cauchemars de notre héros que j’ai trouvé moyen.
Pour l’histoire en elle-même, je m’attendais sans doute à plus de surprises, ici on reste dans le plutôt classique mais parfaitement tenu et exécuté. J’ai bien aimé ce duo improbable et attachant qui cherche à fuir la justice unilatérale de l’époque.
La fin m’a satisfait même si je penchais pour autre chose.
Pas indispensable mais du bon western qui prend le temps de poser ces personnages et ambiances.
J'ai toujours aimé regarder les portulans, les vieilles cartes, les anciens planisphères, mon imagination vagabondant sur des territoires biscornus, d'autant plus captivants qu'ils s'écartent de ce que nous connaissons aujourd'hui.
C'est dire que le sujet de cet album ne pouvait que m'intéresser.
Et je n'ai pas été déçu. Avec le personnage de Ptolémée comme guide, et avec un procédé narratif amusant, pas mal de touches d'humour, un dessin caricatural, on traverse les siècles - voire les millénaires - en retraçant l'évolution des connaissances géographiques, et surtout des méthodes et connaissances cartographiques. C'est passionnant, jamais ennuyeux.
Le mélange de péripéties inventées et de connaissances historiques et scientifiques avérées passe très bien. Et, cerise sur le gâteau, un très bon dossier scientifique, accompagné de nombreuses et belles reproductions de cartes, complète agréablement l'album.
Une chouette lecture.
Les premières planches ne sont franchement pas bien flamboyantes en terme d’humour, je me retrouve bien dans l’avis de greg (le coup du FBI pfff) et m’inquiétais grandement de la suite …
Suite, qui sans non plus totalement décoller (on va pas se mentir), s’est avérée cependant nettement plus amusante. Finalement je rejoins le ressenti de Noirdésir sur ma lecture.
C’est inégal niveau rire mais finalement pas trop mal une fois chopé le rythme de croisière, il faut aimer l’absurde et le bien con, j’y ai suffisamment trouvé mon compte pour ne pas conspuer.
L’exercice est difficile et il m’a semblé que les auteurs s’en sortaient dans l’ensemble plutôt bien. Ils arrivent à tenir leur récit (pour moi comme une histoire complète) en jouant sur la chronologie et autres running gags récurrents, entre-temps ça mouline x clins d’œil autour de classiques de la culture populaire : E.T., les slasheurs, beep-beep et le coyote … même les village people y passent (très bon gag au passage).
Pas émerveillé mais satisfait.
Je crois que c'est le premier album de cette collection que je lis. J'ai commencé par un sujet qui a priori m'intéressait beaucoup. Si factuellement la lecture du documentaire est instructive, la partie proprement BD, et par là même la globalité de l'album, m'ont quelque peu laissé sur ma faim.
L'album alterne texte et documents (photographiques généralement) sous la houlette d'un spécialiste, et passages en BD, souvent très courts, illustrant la période traitée dans la partie documentaire.
La biographie en elle-même est classique, chronologique. Presque trop sage par rapport au bonhomme.
Le grand nombre de dessinateurs/coloristes, aux styles très différents, n'aide pas. En tout cas c'est quelque chose que je n'aime généralement pas dans un même album.
Inégal et un peu quelconque pour la partie BD, l'album vaut essentiellement pour sa partie proprement documentaire.
Je vais être assez lapidaire avec cet album, dont la lecture m'a passablement ennuyé. Jusqu'au bout, j'ai attendu quelque chose entraînant une montée de tension, d'intérêt. Attente qui est hélas restée vaine.
Je ne connais pas le roman d'origine, mais si cette adaptation lui est fidèle - par-delà d'éventuels raccourcis - alors elle ne m'a pas donné envie de le découvrir, bien au contraire. Il n'y a là presque rien pour trouver grâce à mes yeux.
Le décor, la société cubaine des débuts de sclérose du régime castriste, est peu exploité. On zoome fortement sur quelques personnages (un chanteur, vieux crooner venant de perdre emploi et illusions surtout), mais la narration est lente, ennuyeuse, il ne se passe pas grand chose. Même lorsque apparaît un potentiel dynamiteur de l'intrigue (autour de cette jeune femme énigmatique dont s'entiche le héros), ça reste au ras des pâquerettes.
J'ajoute que les dialogues sont parfois ampoules, souvent "gentils ". Là aussi rien de palpitant, c'est un euphémisme !
Les Artilleuses, c'est le nom d'un trio de cambrioleuses aux méthodes explosives : Louison, dite "Mam'zelle Gatling", la fée citadine "plus parisienne que le jambon-beurre", Kathryn, dite "Miss Winchester", l'américaine à la gâchette facile, et enfin Lady Audrey Remington, la magicienne britannique et tête pensante de la bande. Une leader flegmatique, une beauté bourrue as de la gâchette et une surexcitée grande amatrice d'explosifs, une équipe de choc classique mais somme toute efficace.
Je crois que c'est la meilleure manière de décrire cette série : simple mais efficace. C'est un scénario on ne peut plus classique, une histoire de cambriolage qui tourne mal, une succession de courses poursuites et de fusillades autour d'une bague sigillaire risquant à tout moment de déclencher un conflit politique si elle venait à tomber entre de mauvaises mains, bref un thriller d'action bourrine centré autour d'un mac guffin justifiant le feu d'artifice constant de l'histoire.
Ici, ce récit qui n'est pas nouveau brille par son cadre alléchant d'une uchronie mélangeant Paris du début du XXe siècle et peuples féériques. La série prend place dans le même univers que dans Le Paris des merveilles, une série de roman que je n'ai pour l'instant pas encore lu mais que j'ai dans le collimateur depuis un bon moment, étant une grande amatrice de ce genre de récits bariolés mais sérieux. Je ne saurais dire si Les Artilleuses s'imbrique bien dans l'univers, il me faudra lire les romans (ou bien l'adaptation en bande-dessinée) pour pouvoir répondre à cela.
Des défauts ?
Allez, il en faut toujours !
Tout d'abord il y a l'exposition. Certains éléments de l'univers nous sont parfois introduits de manière bien maladroite par le biais de dialogues un tantinet artificiels et de didascalies prenant un peu trop de place.
Ensuite, il y a la scénario. Oui, je sais, j'en ai dit du bien plus haut en le présentant comme un bon délire vif et inventif, mais il n'en reste pas moins un peu trop classique par moment, un peu trop convenu. La lecture n'est jamais désagréable, on ne s'ennuie pas, mais l'intrigue ne casse pas non plus trois pattes à un canard sur le papier (et m'est même un peu apparue brouillonne lors du dénouement final). Bon, encore une fois, ça reste un bon délire.
Enfin il y a la sexualisation. Bon, c'est du Drakoo, maison d'édition fondée par Arleston, je ne devrais pas être surprise de trouver des seins, des fesses et des cuisses rebondi-e-s au détour d'une scène de baston, mais là ça devenait parfois risible. Vas-y que je cache la bague entre mes seins, vas-y que j'enfile mes bas en prenant bien soins de lever les jambes en l'air (pour être plus photogénique), vas-y que le cadrage et la mise en scène pensent bien à nous rappeler régulièrement que nos trois protagonistes ont quand-même des corps de pin-ups du genre mamma mia je vais m'évanouir, … Bon, en vrai je n'ai rien contre les pin ups et je trouve qu'ici le côté "pseudo coquin" colle bien avec cet aspect "série B dans un cadre du début du XXe siècle", mais j'avoue qu'au bout d'un moment c'est ridicule. Bon, au moins elles ne sont jamais réduites à ça (si ce n'est Winchester, mais elle arrive tout de même à briller à côté de ça par son côté "américaine bourrue").
Encore une fois, ces défauts sont minimes quand mis en face de mon ressenti final de cette série. C'est fun, le scénariste joue bien avec les codes des histoires de cambriolage et de complot politique, le cadre est on ne peut plus charmant, … Je pardonne volontiers les quelques ratés.
(Note réelle 3,5)
Tina, une jeune collégienne mexicaine au quotidien sans histoires, voit sa vie basculer le jour où elle apprend que sa mère a disparu en affrontant une entité maléfique qui dévore et efface les récits humains. Elle découvre alors que sa grand-mère dirige une organisation secrète chargée de protéger l’humanité contre cette créature. Aux côtés de celle-ci, et malgré l’alliance improbable avec sa pire ennemie du collège, Tina va avoir un rôle à jouer dans ce fantastique combat millénaire.
C'est une drôle de série jeunesse que voilà. Proposée dans un petit format souple évoquant le manga, elle mêle une esthétique franco-belge teintée d’influences de l’animation, à un cadre géographique résolument américain et plus précisément mexicain. Cet ancrage culturel se traduit par des références au Día de los Muertos puis ensuite à la mythologie aztèque. Le dessin, vif et expressif, séduit par son dynamisme, même s’il se révèle parfois un peu avare en décors. L'héroïne, sa copine et la grand-mère ont un look très sympa, plein de personnalité dans leur genre et leurs habits.
L’intrigue adopte un ton volontiers décalé, mêlant péripéties périlleuses et touches de loufoquerie dignes d’un cartoon. Ce mélange des registres crée une atmosphère singulière, mais aussi un certain déséquilibre : la narration, souvent hachée, peine à trouver un rythme fluide, et les transitions entre les scènes manquent parfois de clarté. Cette mise en scène un peu brouillonne peut freiner l’immersion, sans pour autant compromettre la compréhension globale du récit, qui reste accessible à un large public.
Malgré ces quelques défauts de structure, la série se distingue par la richesse de son univers, l’originalité de ses personnages et une histoire qui ose sortir des sentiers battus. Elle a aussi le mérite de tenir en seulement deux tomes, offrant une aventure complète sans s’étirer inutilement. Une lecture rafraîchissante, à la croisée des cultures et des genres, qui plaira peut-être un peu plus aux plus jeunes mais qui reste divertissante pour les adultes.
Une histoire d'amour qui brille par son cadre de campagne japonaise et son sujet de la jeunesse qui y étouffe.
Toute l'histoire tourne autour du conflit de pouvoir, des magouilles, des conflits adultes entraînant et gangrénant les relations des jeunes, du poids des attentes et du désir de liberté.
Les éponymes Mizuno et Chayama ne devraient pas être proches, leurs pères respectifs se disputent la mairie, la ville entière se divise en deux groupes dont leurs pères sont chacun les représentants. Pourtant, comme dans toute histoire d'amour avec un penchant pour l'ironie dramatique, les deux jeunes filles vont bien se rapprocher. Très vite même. Le sujet n'est pas vraiment la naissance de leur amour, car celui-ci brûle en réalité très vite, mais bien de savoir si le monde qui les entoure les laissera bien le vivre. Elles s'aiment mais doivent se voir en cachette, elles désirent partir loin d'ici mais se retrouvent bloquées par les attentes des autres (surtout les attentes familiales).
Cette histoire d'amour douce-amère, pour laquelle on craint jusqu'au bout une fin tragique, est sincèrement prenante.
Deux petits bémols cependant.
Bon, les bémols sont légers, il s'agit surtout d'un problème d'exécution.
En premier lieu, il s'agit de l'aspect un peu trop sexualisé de la relation entre ces deux jeunes filles. Bon, qu'elles fassent des séances de galipettes entre deux cours n'est pas le problème (l'âge, le besoin de liberté, tout ça tout ça), je parle surtout du fait que la mise en scène insiste un chouïa trop à un moment. En fait, mis à part ce moment, l'œuvre est en réalité assez chaste, on ne nous cache pas qu'elles font l'amour mais la mise en scène ne s'y arrête pas (ou en tout cas très peu - en tout cas suffisamment peu pour que je ne m'inquiète pas des intensions de l'auteur) et préfère se concentrer sur leur relation et leur situation compliquée. Sauf qu'au début du premier album, on a un moment très bizarre où Mizuno lèche les larmes de Chayama dans ce qui me semble être une scène qui se voulait (peut-être) pseudo-érotique, ou en tout cas émoustillante. Bon, c'est au tout début de l'histoire, peut-être un moment de folie du scénariste qui s'est fort heureusement recentré par la suite, mais il n'empêche que c'est bizarre.
Ensuite, il y a l'antagoniste. Elle est très intéressante sur le papier, elle aussi reflétant le mal-être d'une jeunesse se sentant abandonnée dans la campagne et se sentant obligée de suivre aveuglément les conflits locaux pour se sentir exister mais exprimant le tout de manière bien plus violente, bien plus névrosée. Là où Chayama et Mizuno se cachent, Aikawa frappe et harcèle. Elle harcèle Chayama qu'elle juge responsable de sa situation de vie compliquée. Oui, comme tous-tes les autres jeunes du lycée, Aikawa a choisi son camp dans ce conflit de pouvoir. Sa situation familiale et économique semble désastreuse et on comprend son profond dégoût pour la famille de Chayama (qui est bien plus riche). On n'excuse jamais ce qu'elle fait subir à Chayama mais on l'humanise suffisamment pour rendre le tout crédible.
Pourtant, à partir du deuxième album, sa cruauté semble prendre des proportions un tantinet exagérées, surtout lors de la scène de confrontation finale (vous verrez quand vous y serez). En fait, c'est surtout la mise en scène qui me titille, faisant passer un moment terrifiant où une jeune fille franchit officiellement la ligne entre les violences physiques et la pure tentative de meurtre pour une vulgaire scène de conflit final avec une méchante très méchante. Je blâme le manque de subtilité et le côté trop exagéré pour une histoire qui m'avait semblé jusque là joliment (et tristement) réaliste. J'exagère un peu, la scène reste intéressante (surtout sur son propos), et la violence du moment reste cohérente et forte, mais le tout m'a vraiment semblé over the top (comme dirait ma mamie).
Après, le personnage reste bon et sa scène finale fait mal au cœur. On n'excuse toujours pas ce qu'elle a fait (et encore heureux) mais on parvient à nous faire sympathiser avec sa situation.
Bon, maintenant que j'arrive à la fin de mon avis, je réalise que j'ai malheureusement plus insisté sur les défauts de l'œuvre que sur ses qualités. Croyez-moi, l'œuvre reste sincèrement très bonne. L'histoire est intéressante, les personnages plus complexes qu'il n'y parait, les dessins assez jolis, ... Non, vraiment, ignorez ma tendance à m'étendre sur les défauts, la lecture reste bonne.
(Note réelle 3,5)
3.5
J'ai bien aimé ce one-shot, mais je préviens tout de suite que c'est le genre d'histoire où soit on entre dans le délire de l'auteur, soit on reste au dehors de l'œuvre et on s'ennui ferme.
Je pense que pour aimer cet album il faut être fan de l'œuvre de Lovecraft ce qui est au final logique vu que le récit parle de lui et qu'on est dans une ambiance digne de ce que l'on retrouvait dans ses histoires. En plus de références à l'œuvre de Lovecraft, il y aussi des références tirés de la littérature anglophones en général (Edgar Allan Poe, John Carter, Stephen King...) et donc le lecteur qui n'a pas de grande connaissance dans ce domaine risque de passer à coté du scénario.
Le point fort est sans aucun doute le dessin qui est vraiment superbe. On voit que le dessinateur a beaucoup travaillé dessus, c'est une pure merveille pour les yeux !
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Bill Baroud
Holy shit !!! Le monde libre va mal ! Mais le monde, il a besoin de rire. Alors l'Amérique bien d'chez nous, elle envoie Bill Baroud à la rescousse ! Bras armé de la patrie du Big Mac, notre agent se targue de pouvoir se retenir 47 minutes entre les bras - et les jambes - des plus belles pépées que la Terre ait porté. C'est beaucoup plus que la moyenne nationale selon les statistiques. Hélas, c'est sans compter sur les interruptions du président par message interposé : tatouage inopiné au dos d'une conquête, mérou bavard dans l'assiette, constellation par nuit étoilée, ou plus extravagant, par fax. La nation n'attend pas pour les hommes de la trempe de Bill Baroud... Paru à la fin des 90's dans Fluide glacial, Bill Baroud est une sorte de Philip Marlowe aussi trapu qu'improbable, exagérément dévoué à la bannière étoilée. Envoyé aux 4 coins du globe, la mine renfrognée, il ne desserre jamais la mâchoire face aux adversaires du monde libre. Parodiant le style hardboiled du polar noir, l'humour se veut potache, l'univers absurde. Ainsi, dans l'esprit de détournement qui caractérise la revue, notre espion croisera un Claude François survolté autant que des lutins communistes, qu'un ersatz de Hulk gitane au bec, ou qu'un Pifou vétéran des barbouzes. Glop-glop ! C'est tout juste si Garcimore et Tatayet ne pointeraient pas le bout de leur nez au cours d'une mission-gag. L'intégrale* regroupe les 4 tomes de la série. Les 3 premiers sont dans le plus pur esprit Fluide de l'époque (Blutch, Gaudelette, Goossens...). Des histoires courtes dans un noir et blanc tout en dégradé de gris. Le style gros nez du Larcenet des débuts est déjà là. Gras et pataud, il traduit en réalité toute une panoplie d'expressions dans un défilé de tronches et de situations pas possibles. Le 4ème tome est différent et revient sur les origines d'un espion en herbe. Visuellement proche du style rond et clair des Cosmonautes du futur, l'univers y est aussi plus quotidien, l'humour plus terre à terre, voire politique. À l'image de la ségrégation qui sert de toile de fond. L'auteur délaissant peu à peu l'absurde, pour au final, adopter un ton critique inédit. Reste que le Larcenet de cette époque n'est pas Édika ou Carlos Giménez. Si ses histoires flirtent avec le non-sens, elles se heurtent trop souvent à un plafond de verre. Ses chutes finissant invariablement à plat. Un sentiment encore accentué par le cadre semi-réaliste du dernier tome qui, en dépit d'une tonalité contestataire revigorante, s'inscrit mal dans la continuité loufoque de la série. *Petit format à petit prix pour cette intégrale, qui ne nuit en rien à la lisibilité des planches et l'expérience de lecture.
La Femme à l'étoile
Je ne sais pas trop pourquoi ses autres productions m’ont toujours rebuté, je découvre (enfin) l’auteur avec cet album … et bien m’en a pris. Je ne vais pas crier au génie mais une lecture plutôt très satisfaisante. Mon ressenti tend vers le 3,5 que je bonifie de bon cœur pour la bonne surprise. Graphique tout d’abord, l’impression que l’auteur propose quelque chose de bien plus aboutie que ces précédents travaux (sa première œuvre que je ne repose pas après un rapide feuilletage). Son trait est bon et parfait pour ses forêts et montagnes enneigés, mais c’est l’utilisation d’une tonalité sépia qui donne beaucoup de charme à l’ensemble. La couverture est très classe également. Malgré une belle pagination, l’album se lit relativement vite, aidé en ça par une narration agréable et aérée. Il n’y a que les passages autour des cauchemars de notre héros que j’ai trouvé moyen. Pour l’histoire en elle-même, je m’attendais sans doute à plus de surprises, ici on reste dans le plutôt classique mais parfaitement tenu et exécuté. J’ai bien aimé ce duo improbable et attachant qui cherche à fuir la justice unilatérale de l’époque. La fin m’a satisfait même si je penchais pour autre chose. Pas indispensable mais du bon western qui prend le temps de poser ces personnages et ambiances.
Geographia
J'ai toujours aimé regarder les portulans, les vieilles cartes, les anciens planisphères, mon imagination vagabondant sur des territoires biscornus, d'autant plus captivants qu'ils s'écartent de ce que nous connaissons aujourd'hui. C'est dire que le sujet de cet album ne pouvait que m'intéresser. Et je n'ai pas été déçu. Avec le personnage de Ptolémée comme guide, et avec un procédé narratif amusant, pas mal de touches d'humour, un dessin caricatural, on traverse les siècles - voire les millénaires - en retraçant l'évolution des connaissances géographiques, et surtout des méthodes et connaissances cartographiques. C'est passionnant, jamais ennuyeux. Le mélange de péripéties inventées et de connaissances historiques et scientifiques avérées passe très bien. Et, cerise sur le gâteau, un très bon dossier scientifique, accompagné de nombreuses et belles reproductions de cartes, complète agréablement l'album. Une chouette lecture.
Chapatanka
Les premières planches ne sont franchement pas bien flamboyantes en terme d’humour, je me retrouve bien dans l’avis de greg (le coup du FBI pfff) et m’inquiétais grandement de la suite … Suite, qui sans non plus totalement décoller (on va pas se mentir), s’est avérée cependant nettement plus amusante. Finalement je rejoins le ressenti de Noirdésir sur ma lecture. C’est inégal niveau rire mais finalement pas trop mal une fois chopé le rythme de croisière, il faut aimer l’absurde et le bien con, j’y ai suffisamment trouvé mon compte pour ne pas conspuer. L’exercice est difficile et il m’a semblé que les auteurs s’en sortaient dans l’ensemble plutôt bien. Ils arrivent à tenir leur récit (pour moi comme une histoire complète) en jouant sur la chronologie et autres running gags récurrents, entre-temps ça mouline x clins d’œil autour de classiques de la culture populaire : E.T., les slasheurs, beep-beep et le coyote … même les village people y passent (très bon gag au passage). Pas émerveillé mais satisfait.
Jimi Hendrix en BD
Je crois que c'est le premier album de cette collection que je lis. J'ai commencé par un sujet qui a priori m'intéressait beaucoup. Si factuellement la lecture du documentaire est instructive, la partie proprement BD, et par là même la globalité de l'album, m'ont quelque peu laissé sur ma faim. L'album alterne texte et documents (photographiques généralement) sous la houlette d'un spécialiste, et passages en BD, souvent très courts, illustrant la période traitée dans la partie documentaire. La biographie en elle-même est classique, chronologique. Presque trop sage par rapport au bonhomme. Le grand nombre de dessinateurs/coloristes, aux styles très différents, n'aide pas. En tout cas c'est quelque chose que je n'aime généralement pas dans un même album. Inégal et un peu quelconque pour la partie BD, l'album vaut essentiellement pour sa partie proprement documentaire.
Dieu n'habite pas La Havane
Je vais être assez lapidaire avec cet album, dont la lecture m'a passablement ennuyé. Jusqu'au bout, j'ai attendu quelque chose entraînant une montée de tension, d'intérêt. Attente qui est hélas restée vaine. Je ne connais pas le roman d'origine, mais si cette adaptation lui est fidèle - par-delà d'éventuels raccourcis - alors elle ne m'a pas donné envie de le découvrir, bien au contraire. Il n'y a là presque rien pour trouver grâce à mes yeux. Le décor, la société cubaine des débuts de sclérose du régime castriste, est peu exploité. On zoome fortement sur quelques personnages (un chanteur, vieux crooner venant de perdre emploi et illusions surtout), mais la narration est lente, ennuyeuse, il ne se passe pas grand chose. Même lorsque apparaît un potentiel dynamiteur de l'intrigue (autour de cette jeune femme énigmatique dont s'entiche le héros), ça reste au ras des pâquerettes. J'ajoute que les dialogues sont parfois ampoules, souvent "gentils ". Là aussi rien de palpitant, c'est un euphémisme !
Les Artilleuses
Les Artilleuses, c'est le nom d'un trio de cambrioleuses aux méthodes explosives : Louison, dite "Mam'zelle Gatling", la fée citadine "plus parisienne que le jambon-beurre", Kathryn, dite "Miss Winchester", l'américaine à la gâchette facile, et enfin Lady Audrey Remington, la magicienne britannique et tête pensante de la bande. Une leader flegmatique, une beauté bourrue as de la gâchette et une surexcitée grande amatrice d'explosifs, une équipe de choc classique mais somme toute efficace. Je crois que c'est la meilleure manière de décrire cette série : simple mais efficace. C'est un scénario on ne peut plus classique, une histoire de cambriolage qui tourne mal, une succession de courses poursuites et de fusillades autour d'une bague sigillaire risquant à tout moment de déclencher un conflit politique si elle venait à tomber entre de mauvaises mains, bref un thriller d'action bourrine centré autour d'un mac guffin justifiant le feu d'artifice constant de l'histoire. Ici, ce récit qui n'est pas nouveau brille par son cadre alléchant d'une uchronie mélangeant Paris du début du XXe siècle et peuples féériques. La série prend place dans le même univers que dans Le Paris des merveilles, une série de roman que je n'ai pour l'instant pas encore lu mais que j'ai dans le collimateur depuis un bon moment, étant une grande amatrice de ce genre de récits bariolés mais sérieux. Je ne saurais dire si Les Artilleuses s'imbrique bien dans l'univers, il me faudra lire les romans (ou bien l'adaptation en bande-dessinée) pour pouvoir répondre à cela. Des défauts ? Allez, il en faut toujours ! Tout d'abord il y a l'exposition. Certains éléments de l'univers nous sont parfois introduits de manière bien maladroite par le biais de dialogues un tantinet artificiels et de didascalies prenant un peu trop de place. Ensuite, il y a la scénario. Oui, je sais, j'en ai dit du bien plus haut en le présentant comme un bon délire vif et inventif, mais il n'en reste pas moins un peu trop classique par moment, un peu trop convenu. La lecture n'est jamais désagréable, on ne s'ennuie pas, mais l'intrigue ne casse pas non plus trois pattes à un canard sur le papier (et m'est même un peu apparue brouillonne lors du dénouement final). Bon, encore une fois, ça reste un bon délire. Enfin il y a la sexualisation. Bon, c'est du Drakoo, maison d'édition fondée par Arleston, je ne devrais pas être surprise de trouver des seins, des fesses et des cuisses rebondi-e-s au détour d'une scène de baston, mais là ça devenait parfois risible. Vas-y que je cache la bague entre mes seins, vas-y que j'enfile mes bas en prenant bien soins de lever les jambes en l'air (pour être plus photogénique), vas-y que le cadrage et la mise en scène pensent bien à nous rappeler régulièrement que nos trois protagonistes ont quand-même des corps de pin-ups du genre mamma mia je vais m'évanouir, … Bon, en vrai je n'ai rien contre les pin ups et je trouve qu'ici le côté "pseudo coquin" colle bien avec cet aspect "série B dans un cadre du début du XXe siècle", mais j'avoue qu'au bout d'un moment c'est ridicule. Bon, au moins elles ne sont jamais réduites à ça (si ce n'est Winchester, mais elle arrive tout de même à briller à côté de ça par son côté "américaine bourrue"). Encore une fois, ces défauts sont minimes quand mis en face de mon ressenti final de cette série. C'est fun, le scénariste joue bien avec les codes des histoires de cambriolage et de complot politique, le cadre est on ne peut plus charmant, … Je pardonne volontiers les quelques ratés. (Note réelle 3,5)
La Famille Tango
Tina, une jeune collégienne mexicaine au quotidien sans histoires, voit sa vie basculer le jour où elle apprend que sa mère a disparu en affrontant une entité maléfique qui dévore et efface les récits humains. Elle découvre alors que sa grand-mère dirige une organisation secrète chargée de protéger l’humanité contre cette créature. Aux côtés de celle-ci, et malgré l’alliance improbable avec sa pire ennemie du collège, Tina va avoir un rôle à jouer dans ce fantastique combat millénaire. C'est une drôle de série jeunesse que voilà. Proposée dans un petit format souple évoquant le manga, elle mêle une esthétique franco-belge teintée d’influences de l’animation, à un cadre géographique résolument américain et plus précisément mexicain. Cet ancrage culturel se traduit par des références au Día de los Muertos puis ensuite à la mythologie aztèque. Le dessin, vif et expressif, séduit par son dynamisme, même s’il se révèle parfois un peu avare en décors. L'héroïne, sa copine et la grand-mère ont un look très sympa, plein de personnalité dans leur genre et leurs habits. L’intrigue adopte un ton volontiers décalé, mêlant péripéties périlleuses et touches de loufoquerie dignes d’un cartoon. Ce mélange des registres crée une atmosphère singulière, mais aussi un certain déséquilibre : la narration, souvent hachée, peine à trouver un rythme fluide, et les transitions entre les scènes manquent parfois de clarté. Cette mise en scène un peu brouillonne peut freiner l’immersion, sans pour autant compromettre la compréhension globale du récit, qui reste accessible à un large public. Malgré ces quelques défauts de structure, la série se distingue par la richesse de son univers, l’originalité de ses personnages et une histoire qui ose sortir des sentiers battus. Elle a aussi le mérite de tenir en seulement deux tomes, offrant une aventure complète sans s’étirer inutilement. Une lecture rafraîchissante, à la croisée des cultures et des genres, qui plaira peut-être un peu plus aux plus jeunes mais qui reste divertissante pour les adultes.
Mizuno et Chayama
Une histoire d'amour qui brille par son cadre de campagne japonaise et son sujet de la jeunesse qui y étouffe. Toute l'histoire tourne autour du conflit de pouvoir, des magouilles, des conflits adultes entraînant et gangrénant les relations des jeunes, du poids des attentes et du désir de liberté. Les éponymes Mizuno et Chayama ne devraient pas être proches, leurs pères respectifs se disputent la mairie, la ville entière se divise en deux groupes dont leurs pères sont chacun les représentants. Pourtant, comme dans toute histoire d'amour avec un penchant pour l'ironie dramatique, les deux jeunes filles vont bien se rapprocher. Très vite même. Le sujet n'est pas vraiment la naissance de leur amour, car celui-ci brûle en réalité très vite, mais bien de savoir si le monde qui les entoure les laissera bien le vivre. Elles s'aiment mais doivent se voir en cachette, elles désirent partir loin d'ici mais se retrouvent bloquées par les attentes des autres (surtout les attentes familiales). Cette histoire d'amour douce-amère, pour laquelle on craint jusqu'au bout une fin tragique, est sincèrement prenante. Deux petits bémols cependant. Bon, les bémols sont légers, il s'agit surtout d'un problème d'exécution. En premier lieu, il s'agit de l'aspect un peu trop sexualisé de la relation entre ces deux jeunes filles. Bon, qu'elles fassent des séances de galipettes entre deux cours n'est pas le problème (l'âge, le besoin de liberté, tout ça tout ça), je parle surtout du fait que la mise en scène insiste un chouïa trop à un moment. En fait, mis à part ce moment, l'œuvre est en réalité assez chaste, on ne nous cache pas qu'elles font l'amour mais la mise en scène ne s'y arrête pas (ou en tout cas très peu - en tout cas suffisamment peu pour que je ne m'inquiète pas des intensions de l'auteur) et préfère se concentrer sur leur relation et leur situation compliquée. Sauf qu'au début du premier album, on a un moment très bizarre où Mizuno lèche les larmes de Chayama dans ce qui me semble être une scène qui se voulait (peut-être) pseudo-érotique, ou en tout cas émoustillante. Bon, c'est au tout début de l'histoire, peut-être un moment de folie du scénariste qui s'est fort heureusement recentré par la suite, mais il n'empêche que c'est bizarre. Ensuite, il y a l'antagoniste. Elle est très intéressante sur le papier, elle aussi reflétant le mal-être d'une jeunesse se sentant abandonnée dans la campagne et se sentant obligée de suivre aveuglément les conflits locaux pour se sentir exister mais exprimant le tout de manière bien plus violente, bien plus névrosée. Là où Chayama et Mizuno se cachent, Aikawa frappe et harcèle. Elle harcèle Chayama qu'elle juge responsable de sa situation de vie compliquée. Oui, comme tous-tes les autres jeunes du lycée, Aikawa a choisi son camp dans ce conflit de pouvoir. Sa situation familiale et économique semble désastreuse et on comprend son profond dégoût pour la famille de Chayama (qui est bien plus riche). On n'excuse jamais ce qu'elle fait subir à Chayama mais on l'humanise suffisamment pour rendre le tout crédible. Pourtant, à partir du deuxième album, sa cruauté semble prendre des proportions un tantinet exagérées, surtout lors de la scène de confrontation finale (vous verrez quand vous y serez). En fait, c'est surtout la mise en scène qui me titille, faisant passer un moment terrifiant où une jeune fille franchit officiellement la ligne entre les violences physiques et la pure tentative de meurtre pour une vulgaire scène de conflit final avec une méchante très méchante. Je blâme le manque de subtilité et le côté trop exagéré pour une histoire qui m'avait semblé jusque là joliment (et tristement) réaliste. J'exagère un peu, la scène reste intéressante (surtout sur son propos), et la violence du moment reste cohérente et forte, mais le tout m'a vraiment semblé over the top (comme dirait ma mamie). Après, le personnage reste bon et sa scène finale fait mal au cœur. On n'excuse toujours pas ce qu'elle a fait (et encore heureux) mais on parvient à nous faire sympathiser avec sa situation. Bon, maintenant que j'arrive à la fin de mon avis, je réalise que j'ai malheureusement plus insisté sur les défauts de l'œuvre que sur ses qualités. Croyez-moi, l'œuvre reste sincèrement très bonne. L'histoire est intéressante, les personnages plus complexes qu'il n'y parait, les dessins assez jolis, ... Non, vraiment, ignorez ma tendance à m'étendre sur les défauts, la lecture reste bonne. (Note réelle 3,5)
Le Dernier Jour de Howard Phillips Lovecraft
3.5 J'ai bien aimé ce one-shot, mais je préviens tout de suite que c'est le genre d'histoire où soit on entre dans le délire de l'auteur, soit on reste au dehors de l'œuvre et on s'ennui ferme. Je pense que pour aimer cet album il faut être fan de l'œuvre de Lovecraft ce qui est au final logique vu que le récit parle de lui et qu'on est dans une ambiance digne de ce que l'on retrouvait dans ses histoires. En plus de références à l'œuvre de Lovecraft, il y aussi des références tirés de la littérature anglophones en général (Edgar Allan Poe, John Carter, Stephen King...) et donc le lecteur qui n'a pas de grande connaissance dans ce domaine risque de passer à coté du scénario. Le point fort est sans aucun doute le dessin qui est vraiment superbe. On voit que le dessinateur a beaucoup travaillé dessus, c'est une pure merveille pour les yeux !