Hmm, je vais sans doute être un peu trop dure avec l'album.
Je concède que le travail réalisé est de très bonne facture, que la bibliographie mise à disposition est suffisamment fournie, que la volonté d'aborder la question de la transidentité du point de vue du parent réfractaire plutôt que de celui de l'enfant concerné peut permettre une meilleure empathie de la part de personnes réagissant mal face à ce genre de situation et souhaitant s'améliorer, mais voilà justement le problème : on se centre trop sur la personne finalement pas principalement concernée.
Je sais parfaitement que le sujet de l'album est l'évolution de la mère et non celle de l'enfant, mais j'avoue avoir été à plusieurs reprises gênée par cet état de fait. Plusieurs scènes de rejets, le mégenrage à répétition, tout ça fait que j'aurais aimé voir le ressenti d'Alex, la personne transgenre dont il est question. Le but de l'album était de donner le point de vue de la personne extérieure ayant du mal à accepter un coming out transgenre, mais je me dis qu'une retranscription de l'expérience de la personne directement concernée par la transition aurait été tout de même plus intéressante (en ça j'ai apprécié le texte d'Alex en toute fin d'album).
L'album reste bien et fournit suffisamment de citations et de sources pour pouvoir lancer quelqu'un sur des recherches scientifiques et philosophiques très intéressantes, mais en tant que personne queer je vous avoue que j'aimerais voir davantage de témoignages de personnes directement concernées.
En plus, quitte à pointer des défauts, les deux schémas d'explications pour le genre me semblent très imparfaits car toujours centrés autour d'une binarité, mais je suppose que pour expliquer les bases à des néophytes sur la question cela reste plus compréhensible.
Encore une fois, l'album reste intéressant, mais j'ai personnellement été mise très mal à l'aise tout au long de l'album quand j'ai vu l'autrice deadnamer et mégenrer son fils à longueur de temps sans jamais l'écouter et sans vraiment se mettre à sa place. Je sais que tout le sujet de l'album est justement son évolution sur le sujet, mais j'ai tellement l'habitude de voir des témoignages de parents dans le même genre qui punissent malgré elleux le fait que leur enfant n'est pas une extension d'elleux-même (l'autrice exprime elle-même à un moment qu'elle souffre - ou en tout cas souffrait - du fait que toute la vie qu'elle avait imaginé pour sa fille s'effondrait). Je sais que c'est malheureusement très fréquent, comme cas de figure dans la réalité mais j'aimerais qu'on donne un peu moins la parole aux parents traitant (même inconsciemment) leurs enfants comme des poupées ou des sims, et plus aux enfants qui ont dû justement s'affirmer et tracer leur propre voie (particulièrement sur la question du genre dans nos sociétés actuelles).
Donc album bon mais qui m'a semblé loin d'être parfait. Après, je conçois que, l'album s'adressant aux personnes s'y connaissant peu, je ne faisais pas partie du public cible.
J'apprécie tout de même que l'autrice évoque le fait que si tant de personnes ont autant de mal avec la conception d'un spectre du genre face à la question scientifique du sexe, c'est en grande partie parce que nos études scientifiques sont malheureusement réalisées, étudiées et influencées par le prisme de nos préconceptions sociales.
Tiens, comme Judith Butler est mentionnée à la fin de l'album, j'en profite pour vous conseiller l'excellente vidéo d'Abigail Thorn de la chaîne Philosophy Tube intitulée "Who's afraid of gender" que j'ai revue il y a peu et qui retrace et explique les travaux de Butler.
Je me retrouve beaucoup dans l'avis de Canarde.
D'abord sur le dessin de Carole Maurel, je le trouve en deçà de ce que j'ai pu lire de son œuvre. Évidemment, on reconnaît son style simple et expressif au premier coup d'œil, les expressions des visages sont réussis, mais pour le reste c'est moins maîtrisé. Et son choix des couleurs ne m'a pas convaincu. L'ensemble reste tout de même agréable à regarder.
Ensuite sur l'émotion que devrait dégager un tel sujet. Ben merde alors, il ne s'agit pas de n'importe quel procès. On parle de femmes qui risquent la prison pour avortement. Nous sommes en France en l'an 1972, pas pendant l'inquisition. Quoique ! C'est un tournant pour le droit des femmes à disposer de leur fœtus. Il débouchera sur la dépénalisation de l'I.V.G. en 1974 avec l'adoption de la loi Veil.
Enfin, je ne me suis jamais attaché à ces femmes qui risquent la prison et l'opprobre. Le récit est mou et les dialogues sont plats, et c'est un regard par le petit bout de la lorgnette.
Après tous ces reproches, je reconnais à cette BD une utilité d'intérêt public, celle du devoir de mémoire et pour ne pas oublier que le droit d'avorter n'est pas un droit dans de nombreux pays ou étonnamment dans certains états de l'oncle Sam. Une piqûre de rappel pour nous rappeler que le combat n'est pas terminé.
Je n’ai eu que le tome 1 dans les mains et je m’arrête là. Je rejoins mes camarades dans leurs analyses et ressentis. C’est pas terrible du tout en plus d’être méchamment commercial.
En fait, je n’ai rien à dire de positif sur ma lecture. J’aime bien les auteurs mais là je les ai sentis vraiment peu inspirés, ils fournissent le minimum syndical (pour ne pas dire bâclé).
Je n’étais déjà pas bien chaud par ce mix western et Fantasy (souvenez vous de cowboy vs envahisseurs… no comment) mais les auteurs m’ont carrément laissé au congélateur.
Aucune magie à ma lecture, on recycle idées et concepts qui ont fait leurs preuves ailleurs. Sauf qu’ici, le résultat m’a paru poussif, bâclé et mauvais.
Bref à mes yeux un univers bien bancal, je suis surpris de voir le dernier tome dans le top 20 vente du moment. Un plat très fade.
1,5
Un huis clos aussi glaçant que le décor dans lequel il se déroule. En un seul volume, Confession parvient à installer une tension psychologique haletante entre deux amis liés par un lourd secret. Le scénario est simple en apparence, mais distille savamment le doute, la peur, et la culpabilité.
L’ambiance : visages tendus, regards fuyants, silences pesants… tout est là pour accrocher le lecteur jusqu’à la dernière page.
Une lecture rapide mais marquante, qui pose de bonnes questions morales sans en faire trop. Idéal pour les amateurs de thrillers psychologiques et de récits à chute.
3,5/5
Myriam a fui Toulouse et sa famille il y a une vingtaine d’années pour une mystérieuse raison. Ayant entretemps changé de nom et fondé une famille avec deux enfants, les circonstances les contraignent à revenir tous ensemble dans la maison de son enfance, dont elle vient d’hériter. L'ainée des enfants, une ado en crise vit très mal ce déménagement. Son jeune frère, quant à lui, voit dans ce déménagement une échappatoire bienvenue au harcèlement qu’il subissait dans son ancien collège. C’est pourtant lui qui, en ouvrant une vieille boîte trouvée au grenier, va se retrouver possédé sans le savoir par une entité maléfique et dangereuse. Est-ce que le cauchemar que Myriam a vécu dans sa jeunesse va se répéter ?
Dibbouk se présente comme un thriller horrifique aux accents classiques, entre possession et vengeance d’outre-tombe, dans la veine de certaines fictions télévisées. Ce qui le distingue, c’est d’une part son ancrage contemporain avec des problématiques actuelles, des personnages crédibles, et d’autre part la place accordée à la culture juive, qui imprègne subtilement l’intrigue. Loin des codes habituels des récits d’horreur dominés par l’imaginaire chrétien, cet angle culturel apporte une richesse bienvenue.
Le dessin, au trait léger et aux couleurs lumineuses, favorise une lecture fluide et engageante. On entre facilement dans cette histoire où les dynamiques familiales sont bien posées, les protagonistes attachants, à l’exception d’un mari assez médiocre, et les tensions bien dosées. Le mystère s’installe avec efficacité, et l’on prend plaisir à démêler les fils du passé tout en guettant la menace.
Malheureusement, le dernier tiers de l’album peine à maintenir cette qualité. À mesure que l’élément fantastique prend le dessus, les maladresses se font plus visibles. Certaines scènes évoquant les codes du cinéma d’horreur tombent à plat en bande dessinée, l’antagoniste manque de véritable présence, et la résolution s’avère un peu précipitée. Quant à l’épilogue, il est tellement prévisible qu'il en devient caricatural.
Dibbouk reste une lecture agréable, portée par une ambiance originale et des personnages bien écrits. Dommage que l’intrigue, après un début prometteur, retombe dans des schémas trop balisés pour convaincre pleinement.
Avis modifié le 17 avril 2025 : C'est l'avis récent de Noirdésir qui m'a fait inévitablement penser à cette BD. En réalité, il y avait un petit quelque chose qui m'embêtait avec cette affaire, que je n'arrivais pas à cerner très précisément, genre le petit caillou dans la godasse. Ce petit caillou, je le réalise maintenant, c'est le fait que l'autrice semble à mon sens confondre deux "phénomènes" complètement différents : le masculinisme d'une part, réalité qui éclate au grand jour dans toute sa puissance systémique, et la perversion narcissique, pathologie psycho-sociale parfaitement identifiée.
En ce qui concerne le masculinisme, il me parait absolument nécessaire de faire exploser ce système de domination (lire Lucile Peytavin et son magistral Coût de la virilité pour s'en convaincre). Les gros cons de mecs ont fait trop de dégâts. Ya Basta ! En revanche, la perversion narcissique est un tout autre sujet. En effet, ce profil psy concerne aussi bien les hommes que les femmes. Eh oui ! Il y a des femmes perverses narcissiques, cette saloperie n'étant aucunement l'apanage des mâles alpha. Et c'est bien là tout l'objet de la présente modification : Carole Lobel dresse ici le portrait de son pervers de compagnon. Si c'est un homme certes, les mécanismes qui le conduisent à annihiler totalement sa compagne sont eux complètement indépendants de sa mécanique perverse. Il y a donc un manque de nuance dans son propos, ainsi que le relève mon prédécesseur. Ce détail (qui n'en est pas un) blesse mon gros orteil (ah ah). A titre personnel, j'aurais très bien pu faire la même BD sur quelqu'une que j'ai bien connue, même si elle aurait été encore plus mal dessinée...
Je change donc ma note pour rétrograder en troisième.
C'est le genre d'ouvrage salutaire, que ce soit pour les femmes ou "pour nous, les hommes" (Gillette® : la perfection au masculin ?). Carole Lobel, dont c'est ici la première BD, y raconte sa rencontre avec le père de ses enfants ainsi que sa vie de couple. On voit comment son ex sombre peu à peu dans une sorte de victimisation, renvoyant toute sa rancœur sur sa femme (l'autrice en l'occurrence), et plus généralement sur le genre féminin.
Si cette histoire raconte un cas particulier, on sent qu'il se cache derrière toute une batterie de réflexes, de prêt-à-penser, de conditionnement. Elle dresse un paysage au milieu duquel les hommes sont élevés. Moi-même, j'y ai reconnu quelques uns des travers dont j'ai pu être brièvement le réceptacle, sans même m'en rendre compte. Le Stéphane de ce récit possède certes un profile particulier, atteint d'une forme de perversion, et à ce titre devient un véritable connard au fil du récit, mais il incarne du coup un exemple en miroir à fuir absolument.
C'est même un peu plus fin que ça, car au début de la relation, on sent que les a priori masculins prennent toute la place de l'inexpérience de Carole Lobel dont c'est la première relation. Elle ne sait pas comment faire, ne connait pas vraiment sa sexualité, alors elle s'abandonne à son mâle qui fait comme "ON" lui a montré, c'est à dire brutalement, sans la moindre émotion. Car l'homme doit savoir, il doit être fort, puissant...
Il y a de belles trouvailles, comme cette ellipse graphique quand l'autrice subit ce qu'il faut bien appeler les viols conjugaux à répétition, où en lieu et place d'une scène figurative, elle dessine des plantes délicates, rouges et vertes...
Le dessin, par ailleurs, s'il n'est pas parvenu à combler mes attentes, reste efficace, ne se contentant pas de figurer, justement. J'ai aimé cette BD parce que le portrait d'homme ici esquissé contient tout ce qui porte préjudice aux hommes déconstruits, ou à ceux qui n'ont jamais été ces serviteurs de la masculinité patentée dont il faut définitivement se débarrasser car portant préjudice à toutes et tous, y compris nous-mêmes. J'ajoute que le parallèle que l'autrice fait entre son ex et la guerre et l'extrême droite est tout à fait pertinent. Pour s'en convaincre, on pourra lire Le Coût de la virilité de Lucile Peytavin, un bon complément à cette BD.
Je ressors avec un avis très mitigé et globalement déçu de cette lecture.
Dès le départ, j’ai trouvé que la série s’ancrait dans quelque chose de plus ancien, j’ai pensé tout d’abord à la collection Vécu du même éditeur. Mais le dessin de Chaillet ramène immanquablement à quelques séries du Journal de Tintin de la grande époque, en particulier on sent l’influence du trait de Martin. Les phylactères bien remplis, très « explicatifs » y renvoient aussi.
Un texte trop abondant à mon goût donc, mais le dessin de Chaillet, sans doute un peu statique, est très bon pour reconstituer les décors d’époque (dernière décennie du XVème siècle et début du XVIème). On retrouve l’application des meilleures séries de la collection Vécu dans ce domaine.
L’intrigue se veut réaliste, s’ancre dans l’histoire de l’époque, en usant de personnages importants. Quelques imprécisions toutefois : le début du second tome confond Louis XII et Louis XIII (un siècle les sépare !), et, si le visage de François 1er est ressemblant, j’ai été surpris de le voir de même taille que tous ses interlocuteurs, lui qui était un colosse d’un peu moins de 2 mètres.
L’intrigue joue sur des ressors policiers – là aussi Convard use d’un rythme et d’une narration un peu vieillots. Mais cet aspect manque de crédibilité. D’abord j’imagine mal François 1er connaitre à ce point tous les détails, puis avoir l’envie et le temps de les raconter aussi minutieusement à un abbé.
Ensuite la vengeance de Léonard est franchement alambiquée et improbable (l’utilisation de ses « inventions » – son aile volante qui décolle, son armure suffisamment puissante et souple pour découper le visage d’une victime – on nous fait avaler trop de couleuvres, mais aussi le temps consacré, alors que Léonard est quand même plus qu’occupé durant toutes ces années, etc.).
Enfin, la multitude d’images où la jeune femme accompagnant Léonard voit son visage ou une partie de celui-ci miraculeusement masqué, finit par lasser – et du coup évente rapidement le secret.
De bons efforts de reconstitution, mais une intrigue maladroite qui ne m’a pas convaincu.
Un sujet douloureux – qui occupe de plus en plus l’actualité – mais traité de façon relativement sobre. Cela vient du fait que le dessin, un peu brouillon et minimaliste, au rendu presque enfantin, adoucit quelque peu le récit, pourtant très noir et oppressant.
L’auteure – qui hélas pour elle livre sans doute ici quelque chose d’autobiographique – prend le temps de montrer comment la relation toxique entre elle et le père de ses enfants se met en place. Comment une relation amoureuse ordinaire dégénère peu à peu en quelque chose de déséquilibré (dans tous les sens du terme), la violence prenant le pas. Au passage, le récit illustre aussi comment le fait de passer son temps sur internet et certains réseaux sociaux complotistes et fachos détruit le peu de neurones que l’on possède au départ : la façon dont le compagnon de la narratrice devient viriliste, néo-nazi, en embrigadant ses mômes dans ses délires mortifères est assez flippante.
Un témoignage intéressant (même si la conclusion semble faire rentrer tous les hommes dans ce même moule à connards, ce qui heureusement n’est pas le cas – je pense n’être pas si exceptionnel dans ce domaine !).
J'avais des a priori avant d'entamer la lecture, a priori à l'endroit du parti pris graphique. Mais très vite, tout s'est envolé devant l'originalité du récit. En outre, Prévert y est présenté comme quelqu'un d'espiègle et atypique, ne supportant ni la mise en case (au sens de "mettre quelqu'un dans une case"), et la somme d'informations fournie apporte la densité qui plait au bonhomme, offrant une vue assez exhaustive de son "travail". L'homme était bien poète, mais il l'était dans tout ce qu'il entreprenait.
Finalement, le dessin finit par apprivoiser l'oeil, au point qu'on le trouve en adéquation parfaite à la fois avec le propos mais également avec l'artiste. On songe parfois au dadaïsme, au surréalisme, à Picasso... En somme à tout ce qui faisait la vie culturelle d'avant-guerre jusqu'aux années 60. Tout cela est très congruent. Même le titre en forme d'antiphrase fait écho à la personnalité foisonnante de Prévert.
En prime, voilà-t'y pas qu'une fois ma lecture terminée, je réalise que le scénario était signé Hervé Bourhis. Comme quoi purée, y a pas de mystère...
Décidément la Fantasy a le vent en poupe en ce début d'année. Après les excellents L'Île aux orcs et Fantasy - Yourcenar / Alma, ce "Le Roi des fauves" pourrait bien, lui aussi, sortir du lot dans le genre sus nommé. Ce premier tome a d'indéniables qualités, mais je vais quand même attendre le second volume (prévu pour fin d'année), il doit clôturer la série, avant de le crier sur les toits.
Une adaptation du roman du même nom d'Aurélie Wellenstein, roman avec de très bonnes critiques (non lu). C'est un trio d'auteurs qui a déjà collaboré sur Robilar ou le Maistre Chat qui s'y attelle.
Un récit au rythme bien dosé, des personnages attachants, à défaut d'être innovants et un scénario avec une touche d'originalité.
Dans un royaume où règne l'inégalité, trois adolescents, Ivar, Oswald et Kaya, vont braver l'interdiction de chasser pour ne pas mourir de faim. Ils seront rattrapés par les soldats et jugés coupables. La sentence sera pire que la mort, ils vont être transformé en berserkirs (monstres à ressemblance animal). Pour cela on va leur faire avaler une larve (façon Alien) qui va s'occuper de la mutation sur plusieurs jours.
David Chauvel maîtrise son sujet, c'est captivant et il distribue avec justesse les informations sur ce monde fantastique teinté de magie.
J'aime beaucoup le dessin de Sylvain Guinebaud, je l'avais découvert avec le tome 3 de La Geste des Chevaliers Dragons. Un style qui se reconnaît au premier coup d'œil, avec cette particularité dans l'expression des visages, des mimiques poussées à l'extrême. Perso, j'adore.
Les couleurs de Lou sont superbes et changent suivant les différents espaces temps.
Du très bon boulot.
Impatient de rencontrer ce roi des fauves.
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Transitions - Journal d'Anne Marbot
Hmm, je vais sans doute être un peu trop dure avec l'album. Je concède que le travail réalisé est de très bonne facture, que la bibliographie mise à disposition est suffisamment fournie, que la volonté d'aborder la question de la transidentité du point de vue du parent réfractaire plutôt que de celui de l'enfant concerné peut permettre une meilleure empathie de la part de personnes réagissant mal face à ce genre de situation et souhaitant s'améliorer, mais voilà justement le problème : on se centre trop sur la personne finalement pas principalement concernée. Je sais parfaitement que le sujet de l'album est l'évolution de la mère et non celle de l'enfant, mais j'avoue avoir été à plusieurs reprises gênée par cet état de fait. Plusieurs scènes de rejets, le mégenrage à répétition, tout ça fait que j'aurais aimé voir le ressenti d'Alex, la personne transgenre dont il est question. Le but de l'album était de donner le point de vue de la personne extérieure ayant du mal à accepter un coming out transgenre, mais je me dis qu'une retranscription de l'expérience de la personne directement concernée par la transition aurait été tout de même plus intéressante (en ça j'ai apprécié le texte d'Alex en toute fin d'album). L'album reste bien et fournit suffisamment de citations et de sources pour pouvoir lancer quelqu'un sur des recherches scientifiques et philosophiques très intéressantes, mais en tant que personne queer je vous avoue que j'aimerais voir davantage de témoignages de personnes directement concernées. En plus, quitte à pointer des défauts, les deux schémas d'explications pour le genre me semblent très imparfaits car toujours centrés autour d'une binarité, mais je suppose que pour expliquer les bases à des néophytes sur la question cela reste plus compréhensible. Encore une fois, l'album reste intéressant, mais j'ai personnellement été mise très mal à l'aise tout au long de l'album quand j'ai vu l'autrice deadnamer et mégenrer son fils à longueur de temps sans jamais l'écouter et sans vraiment se mettre à sa place. Je sais que tout le sujet de l'album est justement son évolution sur le sujet, mais j'ai tellement l'habitude de voir des témoignages de parents dans le même genre qui punissent malgré elleux le fait que leur enfant n'est pas une extension d'elleux-même (l'autrice exprime elle-même à un moment qu'elle souffre - ou en tout cas souffrait - du fait que toute la vie qu'elle avait imaginé pour sa fille s'effondrait). Je sais que c'est malheureusement très fréquent, comme cas de figure dans la réalité mais j'aimerais qu'on donne un peu moins la parole aux parents traitant (même inconsciemment) leurs enfants comme des poupées ou des sims, et plus aux enfants qui ont dû justement s'affirmer et tracer leur propre voie (particulièrement sur la question du genre dans nos sociétés actuelles). Donc album bon mais qui m'a semblé loin d'être parfait. Après, je conçois que, l'album s'adressant aux personnes s'y connaissant peu, je ne faisais pas partie du public cible. J'apprécie tout de même que l'autrice évoque le fait que si tant de personnes ont autant de mal avec la conception d'un spectre du genre face à la question scientifique du sexe, c'est en grande partie parce que nos études scientifiques sont malheureusement réalisées, étudiées et influencées par le prisme de nos préconceptions sociales. Tiens, comme Judith Butler est mentionnée à la fin de l'album, j'en profite pour vous conseiller l'excellente vidéo d'Abigail Thorn de la chaîne Philosophy Tube intitulée "Who's afraid of gender" que j'ai revue il y a peu et qui retrace et explique les travaux de Butler.
Bobigny 1972
Je me retrouve beaucoup dans l'avis de Canarde. D'abord sur le dessin de Carole Maurel, je le trouve en deçà de ce que j'ai pu lire de son œuvre. Évidemment, on reconnaît son style simple et expressif au premier coup d'œil, les expressions des visages sont réussis, mais pour le reste c'est moins maîtrisé. Et son choix des couleurs ne m'a pas convaincu. L'ensemble reste tout de même agréable à regarder. Ensuite sur l'émotion que devrait dégager un tel sujet. Ben merde alors, il ne s'agit pas de n'importe quel procès. On parle de femmes qui risquent la prison pour avortement. Nous sommes en France en l'an 1972, pas pendant l'inquisition. Quoique ! C'est un tournant pour le droit des femmes à disposer de leur fœtus. Il débouchera sur la dépénalisation de l'I.V.G. en 1974 avec l'adoption de la loi Veil. Enfin, je ne me suis jamais attaché à ces femmes qui risquent la prison et l'opprobre. Le récit est mou et les dialogues sont plats, et c'est un regard par le petit bout de la lorgnette. Après tous ces reproches, je reconnais à cette BD une utilité d'intérêt public, celle du devoir de mémoire et pour ne pas oublier que le droit d'avorter n'est pas un droit dans de nombreux pays ou étonnamment dans certains états de l'oncle Sam. Une piqûre de rappel pour nous rappeler que le combat n'est pas terminé.
West Fantasy
Je n’ai eu que le tome 1 dans les mains et je m’arrête là. Je rejoins mes camarades dans leurs analyses et ressentis. C’est pas terrible du tout en plus d’être méchamment commercial. En fait, je n’ai rien à dire de positif sur ma lecture. J’aime bien les auteurs mais là je les ai sentis vraiment peu inspirés, ils fournissent le minimum syndical (pour ne pas dire bâclé). Je n’étais déjà pas bien chaud par ce mix western et Fantasy (souvenez vous de cowboy vs envahisseurs… no comment) mais les auteurs m’ont carrément laissé au congélateur. Aucune magie à ma lecture, on recycle idées et concepts qui ont fait leurs preuves ailleurs. Sauf qu’ici, le résultat m’a paru poussif, bâclé et mauvais. Bref à mes yeux un univers bien bancal, je suis surpris de voir le dernier tome dans le top 20 vente du moment. Un plat très fade. 1,5
Confession
Un huis clos aussi glaçant que le décor dans lequel il se déroule. En un seul volume, Confession parvient à installer une tension psychologique haletante entre deux amis liés par un lourd secret. Le scénario est simple en apparence, mais distille savamment le doute, la peur, et la culpabilité. L’ambiance : visages tendus, regards fuyants, silences pesants… tout est là pour accrocher le lecteur jusqu’à la dernière page. Une lecture rapide mais marquante, qui pose de bonnes questions morales sans en faire trop. Idéal pour les amateurs de thrillers psychologiques et de récits à chute. 3,5/5
Dibbouk
Myriam a fui Toulouse et sa famille il y a une vingtaine d’années pour une mystérieuse raison. Ayant entretemps changé de nom et fondé une famille avec deux enfants, les circonstances les contraignent à revenir tous ensemble dans la maison de son enfance, dont elle vient d’hériter. L'ainée des enfants, une ado en crise vit très mal ce déménagement. Son jeune frère, quant à lui, voit dans ce déménagement une échappatoire bienvenue au harcèlement qu’il subissait dans son ancien collège. C’est pourtant lui qui, en ouvrant une vieille boîte trouvée au grenier, va se retrouver possédé sans le savoir par une entité maléfique et dangereuse. Est-ce que le cauchemar que Myriam a vécu dans sa jeunesse va se répéter ? Dibbouk se présente comme un thriller horrifique aux accents classiques, entre possession et vengeance d’outre-tombe, dans la veine de certaines fictions télévisées. Ce qui le distingue, c’est d’une part son ancrage contemporain avec des problématiques actuelles, des personnages crédibles, et d’autre part la place accordée à la culture juive, qui imprègne subtilement l’intrigue. Loin des codes habituels des récits d’horreur dominés par l’imaginaire chrétien, cet angle culturel apporte une richesse bienvenue. Le dessin, au trait léger et aux couleurs lumineuses, favorise une lecture fluide et engageante. On entre facilement dans cette histoire où les dynamiques familiales sont bien posées, les protagonistes attachants, à l’exception d’un mari assez médiocre, et les tensions bien dosées. Le mystère s’installe avec efficacité, et l’on prend plaisir à démêler les fils du passé tout en guettant la menace. Malheureusement, le dernier tiers de l’album peine à maintenir cette qualité. À mesure que l’élément fantastique prend le dessus, les maladresses se font plus visibles. Certaines scènes évoquant les codes du cinéma d’horreur tombent à plat en bande dessinée, l’antagoniste manque de véritable présence, et la résolution s’avère un peu précipitée. Quant à l’épilogue, il est tellement prévisible qu'il en devient caricatural. Dibbouk reste une lecture agréable, portée par une ambiance originale et des personnages bien écrits. Dommage que l’intrigue, après un début prometteur, retombe dans des schémas trop balisés pour convaincre pleinement.
En territoire ennemi
Avis modifié le 17 avril 2025 : C'est l'avis récent de Noirdésir qui m'a fait inévitablement penser à cette BD. En réalité, il y avait un petit quelque chose qui m'embêtait avec cette affaire, que je n'arrivais pas à cerner très précisément, genre le petit caillou dans la godasse. Ce petit caillou, je le réalise maintenant, c'est le fait que l'autrice semble à mon sens confondre deux "phénomènes" complètement différents : le masculinisme d'une part, réalité qui éclate au grand jour dans toute sa puissance systémique, et la perversion narcissique, pathologie psycho-sociale parfaitement identifiée. En ce qui concerne le masculinisme, il me parait absolument nécessaire de faire exploser ce système de domination (lire Lucile Peytavin et son magistral Coût de la virilité pour s'en convaincre). Les gros cons de mecs ont fait trop de dégâts. Ya Basta ! En revanche, la perversion narcissique est un tout autre sujet. En effet, ce profil psy concerne aussi bien les hommes que les femmes. Eh oui ! Il y a des femmes perverses narcissiques, cette saloperie n'étant aucunement l'apanage des mâles alpha. Et c'est bien là tout l'objet de la présente modification : Carole Lobel dresse ici le portrait de son pervers de compagnon. Si c'est un homme certes, les mécanismes qui le conduisent à annihiler totalement sa compagne sont eux complètement indépendants de sa mécanique perverse. Il y a donc un manque de nuance dans son propos, ainsi que le relève mon prédécesseur. Ce détail (qui n'en est pas un) blesse mon gros orteil (ah ah). A titre personnel, j'aurais très bien pu faire la même BD sur quelqu'une que j'ai bien connue, même si elle aurait été encore plus mal dessinée... Je change donc ma note pour rétrograder en troisième. C'est le genre d'ouvrage salutaire, que ce soit pour les femmes ou "pour nous, les hommes" (Gillette® : la perfection au masculin ?). Carole Lobel, dont c'est ici la première BD, y raconte sa rencontre avec le père de ses enfants ainsi que sa vie de couple. On voit comment son ex sombre peu à peu dans une sorte de victimisation, renvoyant toute sa rancœur sur sa femme (l'autrice en l'occurrence), et plus généralement sur le genre féminin. Si cette histoire raconte un cas particulier, on sent qu'il se cache derrière toute une batterie de réflexes, de prêt-à-penser, de conditionnement. Elle dresse un paysage au milieu duquel les hommes sont élevés. Moi-même, j'y ai reconnu quelques uns des travers dont j'ai pu être brièvement le réceptacle, sans même m'en rendre compte. Le Stéphane de ce récit possède certes un profile particulier, atteint d'une forme de perversion, et à ce titre devient un véritable connard au fil du récit, mais il incarne du coup un exemple en miroir à fuir absolument. C'est même un peu plus fin que ça, car au début de la relation, on sent que les a priori masculins prennent toute la place de l'inexpérience de Carole Lobel dont c'est la première relation. Elle ne sait pas comment faire, ne connait pas vraiment sa sexualité, alors elle s'abandonne à son mâle qui fait comme "ON" lui a montré, c'est à dire brutalement, sans la moindre émotion. Car l'homme doit savoir, il doit être fort, puissant... Il y a de belles trouvailles, comme cette ellipse graphique quand l'autrice subit ce qu'il faut bien appeler les viols conjugaux à répétition, où en lieu et place d'une scène figurative, elle dessine des plantes délicates, rouges et vertes... Le dessin, par ailleurs, s'il n'est pas parvenu à combler mes attentes, reste efficace, ne se contentant pas de figurer, justement. J'ai aimé cette BD parce que le portrait d'homme ici esquissé contient tout ce qui porte préjudice aux hommes déconstruits, ou à ceux qui n'ont jamais été ces serviteurs de la masculinité patentée dont il faut définitivement se débarrasser car portant préjudice à toutes et tous, y compris nous-mêmes. J'ajoute que le parallèle que l'autrice fait entre son ex et la guerre et l'extrême droite est tout à fait pertinent. Pour s'en convaincre, on pourra lire Le Coût de la virilité de Lucile Peytavin, un bon complément à cette BD.
Vinci
Je ressors avec un avis très mitigé et globalement déçu de cette lecture. Dès le départ, j’ai trouvé que la série s’ancrait dans quelque chose de plus ancien, j’ai pensé tout d’abord à la collection Vécu du même éditeur. Mais le dessin de Chaillet ramène immanquablement à quelques séries du Journal de Tintin de la grande époque, en particulier on sent l’influence du trait de Martin. Les phylactères bien remplis, très « explicatifs » y renvoient aussi. Un texte trop abondant à mon goût donc, mais le dessin de Chaillet, sans doute un peu statique, est très bon pour reconstituer les décors d’époque (dernière décennie du XVème siècle et début du XVIème). On retrouve l’application des meilleures séries de la collection Vécu dans ce domaine. L’intrigue se veut réaliste, s’ancre dans l’histoire de l’époque, en usant de personnages importants. Quelques imprécisions toutefois : le début du second tome confond Louis XII et Louis XIII (un siècle les sépare !), et, si le visage de François 1er est ressemblant, j’ai été surpris de le voir de même taille que tous ses interlocuteurs, lui qui était un colosse d’un peu moins de 2 mètres. L’intrigue joue sur des ressors policiers – là aussi Convard use d’un rythme et d’une narration un peu vieillots. Mais cet aspect manque de crédibilité. D’abord j’imagine mal François 1er connaitre à ce point tous les détails, puis avoir l’envie et le temps de les raconter aussi minutieusement à un abbé. Ensuite la vengeance de Léonard est franchement alambiquée et improbable (l’utilisation de ses « inventions » – son aile volante qui décolle, son armure suffisamment puissante et souple pour découper le visage d’une victime – on nous fait avaler trop de couleuvres, mais aussi le temps consacré, alors que Léonard est quand même plus qu’occupé durant toutes ces années, etc.). Enfin, la multitude d’images où la jeune femme accompagnant Léonard voit son visage ou une partie de celui-ci miraculeusement masqué, finit par lasser – et du coup évente rapidement le secret. De bons efforts de reconstitution, mais une intrigue maladroite qui ne m’a pas convaincu.
En territoire ennemi
Un sujet douloureux – qui occupe de plus en plus l’actualité – mais traité de façon relativement sobre. Cela vient du fait que le dessin, un peu brouillon et minimaliste, au rendu presque enfantin, adoucit quelque peu le récit, pourtant très noir et oppressant. L’auteure – qui hélas pour elle livre sans doute ici quelque chose d’autobiographique – prend le temps de montrer comment la relation toxique entre elle et le père de ses enfants se met en place. Comment une relation amoureuse ordinaire dégénère peu à peu en quelque chose de déséquilibré (dans tous les sens du terme), la violence prenant le pas. Au passage, le récit illustre aussi comment le fait de passer son temps sur internet et certains réseaux sociaux complotistes et fachos détruit le peu de neurones que l’on possède au départ : la façon dont le compagnon de la narratrice devient viriliste, néo-nazi, en embrigadant ses mômes dans ses délires mortifères est assez flippante. Un témoignage intéressant (même si la conclusion semble faire rentrer tous les hommes dans ce même moule à connards, ce qui heureusement n’est pas le cas – je pense n’être pas si exceptionnel dans ce domaine !).
Jacques Prévert n'est pas un poète (Prévert, inventeur)
J'avais des a priori avant d'entamer la lecture, a priori à l'endroit du parti pris graphique. Mais très vite, tout s'est envolé devant l'originalité du récit. En outre, Prévert y est présenté comme quelqu'un d'espiègle et atypique, ne supportant ni la mise en case (au sens de "mettre quelqu'un dans une case"), et la somme d'informations fournie apporte la densité qui plait au bonhomme, offrant une vue assez exhaustive de son "travail". L'homme était bien poète, mais il l'était dans tout ce qu'il entreprenait. Finalement, le dessin finit par apprivoiser l'oeil, au point qu'on le trouve en adéquation parfaite à la fois avec le propos mais également avec l'artiste. On songe parfois au dadaïsme, au surréalisme, à Picasso... En somme à tout ce qui faisait la vie culturelle d'avant-guerre jusqu'aux années 60. Tout cela est très congruent. Même le titre en forme d'antiphrase fait écho à la personnalité foisonnante de Prévert. En prime, voilà-t'y pas qu'une fois ma lecture terminée, je réalise que le scénario était signé Hervé Bourhis. Comme quoi purée, y a pas de mystère...
Le Roi des fauves
Décidément la Fantasy a le vent en poupe en ce début d'année. Après les excellents L'Île aux orcs et Fantasy - Yourcenar / Alma, ce "Le Roi des fauves" pourrait bien, lui aussi, sortir du lot dans le genre sus nommé. Ce premier tome a d'indéniables qualités, mais je vais quand même attendre le second volume (prévu pour fin d'année), il doit clôturer la série, avant de le crier sur les toits. Une adaptation du roman du même nom d'Aurélie Wellenstein, roman avec de très bonnes critiques (non lu). C'est un trio d'auteurs qui a déjà collaboré sur Robilar ou le Maistre Chat qui s'y attelle. Un récit au rythme bien dosé, des personnages attachants, à défaut d'être innovants et un scénario avec une touche d'originalité. Dans un royaume où règne l'inégalité, trois adolescents, Ivar, Oswald et Kaya, vont braver l'interdiction de chasser pour ne pas mourir de faim. Ils seront rattrapés par les soldats et jugés coupables. La sentence sera pire que la mort, ils vont être transformé en berserkirs (monstres à ressemblance animal). Pour cela on va leur faire avaler une larve (façon Alien) qui va s'occuper de la mutation sur plusieurs jours. David Chauvel maîtrise son sujet, c'est captivant et il distribue avec justesse les informations sur ce monde fantastique teinté de magie. J'aime beaucoup le dessin de Sylvain Guinebaud, je l'avais découvert avec le tome 3 de La Geste des Chevaliers Dragons. Un style qui se reconnaît au premier coup d'œil, avec cette particularité dans l'expression des visages, des mimiques poussées à l'extrême. Perso, j'adore. Les couleurs de Lou sont superbes et changent suivant les différents espaces temps. Du très bon boulot. Impatient de rencontrer ce roi des fauves.