Encore un très bon cru ! Notre trio Brubaker / Phillips père & fils nous propose encore un très bon thriller, noir à souhait.
C'est en basant leur récit sur la folie des cultes sataniques des années 80' qui a balayé les USA qu'ils vont nous embarqué dans une sorte de course pourfuite en avant bien glauque. Ils avaient déjà un peu abordé le sujet dans un des tomes de leur série Reckless, là on y plonge jusqu'à la lie. C'est en suivant les recherches de Natalie Burns que tout commence ; embauchée pour retrouvée un ado, elle se retrouve embrigadée dans une histoire qui va faire ressurgir tout son tragique personnel. Le fil que nous font tirer nos auteurs suinte gravement l'hémoglobine et le soufre...
Encore une fois, on se laisse mener de bout en bout par cette enquête aux relents sataniques pourtant construite autour d'événements réels. Comment une société peut-elle se laisser berner et embarquer dans cette chasse aux sorcières (ou plutôt démons) avec les conséquences dramatiques que cela peut avoir ? Nos auteurs ont décidément le chic pour mettre le doigts là où ça coince et où ça fait mal dans cette société américaine...
Encore un très bon oneshot qui ne fait que confirmer tout le talent de ces trois auteurs.
Ere victorienne, une jeune fille délaissée par sa mère est exilée dans le château normand de son oncle acariâtre où elle est reçue avec réticence. Chargée d'y dessiner tout ce qu'elle trouve étrange, elle rencontre une fée et apprend l'existence de leur jardin en péril, péril qui semble lié au comportement étrange de la famille de son oncle et à la corruption d'une marque magique qui les affecte comme une maladie.
Les autrices s'inspirent ici à nouveau de l'écrivaine Frances Hodgson Burnett puisque le contexte du récit rappelle à la fois La Petite Princesse (la fameuse Princesse Sara dans leur adaptation libre précédente) et Le Jardin secret. Il y a aussi un peu du dessin animé Arrietty du studio Ghibli dans cette relation entre de grandes personnes et un petit peuple, avec la maison de poupées comme point commun notable. Et on trouvera d'autres inspirations possibles, telles qu'éventuellement les films Arthur et les Minimoys.
Donc pas mal de déjà vu pour le contexte, mais le cocktail fonctionne bien.
C'est notamment grâce à un dessin d'excellente qualité tout au long de la série. Les personnages sont très réussis, en particulier les fées elles-mêmes, et les décors sont également beaux et très soignés. Chaque planche est maîtrisée et dotée de très belles couleurs. C'est de la belle ouvrage qui ne se moque clairement pas du lecteur.
L'histoire aussi est tout à fait sympathique. Elles sont structurés en diptyques, ce qui permet de garder un bon rythme sans lasser. Beaucoup de mystères attisent la curiosité et maintiennent l'intérêt. Les personnages sont bons, que ce soit l'héroïne plutôt sage et débrouillarde, la jeune fée hyperactive mais pas idiote non plus, ou encore leurs antagonistes dont il est difficile de dire s'ils sont foncièrement mauvais ou finalement sincères dans leurs doutes et réactions. Le scénario est dense et bien rythmé. Je n'ai que deux regrets : que les autrices aient un peu forcé le trait maladroit de l'héroïne, et aussi l'aspect manichéen que présentent parfois mes intrigues avec des méchants sournois d'un côté, et les gentilles bergères de l'autre. Les scénarios présentent également relativement peu de surprise pour un lecteur adulte et satisferont davantage les jeunes lecteurs (pré-ado et adolecents), mais ils offrent néanmoins quelques retournements de situations et révélations qui les rendent moins attendus qu'on pourrait le craindre et donc tout à fait agréables à lire.
Je suis déçu de ma lecture. Pourtant l'histoire possède un fort potentiel comme le prouve le succès du roman de Larry Watson. Je n'ai pas lu ce roman mais on y trouve les thématiques de l'impunité, du racisme, d'autorité et surtout de la remise en cause du fait établi dans l'Amérique profonde. Le roman de 1993 et son adaptation BD mettent en avant des thématiques contemporaines qui ne sont pas sans rappeler #metoo.
Le récit positionne les personnages dans un huis clos psychologique que n'arrive pas à bien sublimer Nicolas Pitz dans ma lecture. Alors qu'on peut s'attendre à un vrai déchirement interne pour les personnages , ici cela s'enchaine bien trop facilement sans heurs ou si peu.
Ainsi l'image glorieuse du frère n'est pas assez présente pour justifier l'ambiance et le positionnement à son sujet. La série, (par manque d'espace ?)ne fait qu'effleurer les combats intérieurs que se livrent les personnages Gail entre sa foi et sa tranquillité domestique, Wes entre son affirmation face au père et son amour pour son frère enfin David entre l'admiration pour son oncle et l'amour pour son père.
Le récit est situé à hauteur du fils de douze ans ce qui ne favorise pas le rythme ( très lent) et adoucit la violence de la situation.
De plus j'ai vraiment trouvé le graphisme très fade. En choisissant de faire des frères des quasi jumeaux graphiquement il manque une occasion d'accentuer l'aura de héros BG et sûr de lui dont pouvait jouir l'aîné par rapport au cadet devenu infirme. Une infirmité très peu mise en avant d'ailleurs. C'est visuellement très lisse et sans tension à tel point que le final tombe sans que j'ai compris pourquoi.
Une adaptation qui passe à côté des thématiques pour moi. Une déception.
J'ai un ressenti de lecture très proche de celui de Pol et d'Agecanonix et j'ai du mal à comprendre qu'on ait pu porter au pinacle cette série en 2000. Sauf qu'à cette époque Sting et le chef Raoni étaient souvent invités par les média occidentaux et que la cause Guarani et la destruction insensée de l'Amazonie étaient un sujet porteur. Cause légitime malheureusement tombée dans l'oubli de nos jours.
J'ai surtout eu du mal avec le scénario et le texte qui y est accolé. Pour le texte je l'ai trouvé indigeste, souvent lourd et emphatique sans raison. Le scénario qui se veut une quête initiatique nous trimbale pendant des années à travers la forêt sans que j'aie pu saisir le sens de cette odyssée. La guerre c'est mal, mais alors pourquoi le Karaï est entouré de guerriers? Et pourquoi repart il dans l'autre sens?
J'avoue n'avoir pas bien saisi toutes les subtilités du récit. On aurait pu découvrir un récit tourné vers l'ethnographie. Las! pas grand chose de ce côté là aussi en terme d'organisation sociale, d'habitudes sexuelles ou éducatives, de rites d'initiations ou de ressources alimentaires( sauf le désolant passage du fruit qui fait péter!). Enfin je n'ai toujours pas compris pourquoi les auteurs ont voulu mêler la Shoah à ce récit à travers d'improbables coups de téléphone.
Il reste donc le graphisme de Lepage. Je ne me permettrais pas de discuter la qualité du trait de Lepage . Sa technique est très aboutie et ses planches paysagées sont d'une grande beauté. J'ai plus de réserves sur le traitement de ses personnages. D'un côté des Indiens presque tous très beaux et musclés en face de colons de type Garimpeiros vieux bedonnants, meurtriers et violeurs. Pour finir j'ai, tiqué sur cet homme-dieu presque sosie de Bruce Willis et cette Eliane bien proche du portrait de Jean Seberg. Cela m'a fait pensé à du Hollywood un peu suranné. Pour finir par un détail, j'ai admiré cette Eliane qui garde la même coiffure, le même pantalon le même soutif et les mêmes bottes pendant des mois dans un climat humide à l'extrême et qui arrive à destination toute pimpante et sexy sans une égratignure, ni fièvre avec un bébé dans les bras.
Très bof
Un livre acheté par mon fils de 11 ans, attiré notamment par le dessin.
Il est vrai que le dessin est particulièrement plaisant et attractif avec des couleurs chatoyantes et très lumineuses. Le bestiaire n'est également pas en reste avec des personnages aux bouilles tout en rondeurs et très mignonnes (mention spéciale à Twig et son accolyte Lobee, sorte de chimère entre hippopotame et rhinocéros). Les décors sont également plutôt agréables à l’œil même si parfois cela manque un peu de détails.
Côté scénario, nous avons affaire à une histoire très classique d'une quête effectuée par un jeune héros suite à la mort de son père, avec de bons sentiments parsemés ça et là, mais qui reste adaptée à la cible, à savoir les jeunes lecteurs d'une dizaine d'année. L'histoire aurait quand même méritée quelques éclaircissements car j'avoue ne pas avoir bien saisi le rôle de placelin et l'objectif réel de la quête de notre jeune Twig qui doit simplement placer une gemme dans un réceptacle. A voir si les tomes suivants permettront de mieux expliquer cela et d'enrichir l'univers qui reste pour l'instant relativement basique.
En résumé une BD sympathique, sauvée surtout par son dessin accrocheur, à lire le soir en compagnie de vos jeunes enfants. Un bon 2,5 en attendant la suite.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 4/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10
NOTE GLOBALE : 11/20
Emilie, jolie et gentille fantôme observe la vie des différents occupants de l'hôtel particulier dans lequel elle vivait. Derriere les portes et les rideaux, elle découvrira une sorcière, un couple anéanti, un autre pervers ou encore un épicurien à la bibliothèque magique et une petite fille perdue.
Elle y fera surtout la connaissance d'un artiste fauché et du maître des lieux, le chat.
J'ai tout aimé dans cette BD et pourtant cette lecture me laisse perplexe et je ne sais comment la noter.
Le scénario est emprunt de mélancolie, de fantastique. Il se dégage une réelle tristesse de cette histoire mais également une certaine beauté, quelque chose de prenant, d'envoutant. On appréciera également la touche d'érotisme.
Graphiquement c'est sublime aussi bien les décors que les corps (tellement importants dans cette histoire). L'utilisation du brun, est inhabituelle, mais colle parfaitement avec l'ambiance de l'histoire.
Pour ma part l'alchimie entre le dessin et l'histoire est parfaite.
"Hôtel particulier" a donc de nombreuses qualités et mérite vraiment que l'on y porte attention.
Mais voilà il y a un petit quelque chose, un grain de sable, sans pour autant que j'arrive à mettre des mots dessus, qui laisse une impression mitigée.
L'Affaire du petit Grégory, l'histoire de l'enquête non élucidée sur un meurtre très médiatique et ayant eu de nombreuses conséquences et ramifications. Et aussi une affaire que je connaissais très mal étant trop jeune quand elle a démarré et ayant ensuite été complètement perdu dans sa complexité et le nombre de possibles suspects et de rebondissements. Ce documentaire en BD était donc bienvenu même si je craignais la sordide ambiance de cette affaire.
Ce qui s'est déclaré au grand public par la découverte du corps du jeune Grégory Villemin, 4 ans, flottant dans un sac poubelle sur une rivière, a pour cadre une région campagnarde des Vosges et un réseau familial complexe. Querelles de clochers, rancoeurs familiales et jalousies forment la trame de ce qui a commencé par le harcèlement du fameux "corbeau" envers le couple Villemin mais aussi leurs parents, frères et parfois cousins. Ce harcèlement, fait d'appels téléphoniques avec des voix masquées, parfois masculines parfois féminines, de courriers anonymes mais aussi d'effractions au domicile Villemin durait depuis 1981 et a atteint son apogée avec le meurtre du jeune fils du couple, meurtre aussitôt revendiqué par ce même "corbeau". Et par la suite, l'enquête a duré des dizaines d'années, avec régulièrement de nouveaux suspects et accusés, parmi l'entourage plus ou moins proche du couple Vuillemin et même au sein du couple lui-même. L'ensemble ayant été notamment ponctué par un autre drame, celui du meurtre d'un cousin par le père de Grégory qui a cru venger ainsi la mort de son fils alors que la victime a finalement été elle aussi plus ou moins innocentée.
Bref un véritable imbroglio impliquant des dizaines de personnes et pour lequel les auteurs de la BD ont été forcés de fournir un arbre généalogique des principaux concernés en début d'album.
Alors que les premières pages de la BD laissent envisager un récit sous la forme d'un polar, avec de vrais héros enquêteurs que l'on aurait pu suivre tout au long de l'album, ce n'était que le temps d'une introduction puisque la suite rejoint davantage la forme d'un documentaire. Nous sommes certes placés auprès des protagonistes eux-mêmes et l'histoire nous raconte ce qu'ils ont vraiment vécu, mais la structure narrative devient de plus en plus hachée tandis que l'on passe d'un fait au suivant, avec régulièrement de nouveaux suspects donc de nouveaux protagonistes. Et le tout est entrecoupé de double pages de textes documentaire et autres extraits de journaux ou de témoignages.
C'est instructif, plutôt bien dessiné, relativement clair au début puis un peu plus rébarbatif sur la fin tandis que l'enquête s'enlise et se perd en fausses directions. J'ai appris pas mal de choses sur cette affaire que je connaissais à peine mais j'en ressors aussi perdu que les enquêteurs, toujours incapables de déterminer qui a vraiment tué le petit Grégory et qui était ou qui étaient le ou les corbeaux.
Lorsque j'ai emprunté cette série, je pensais tomber sur un manga pour enfants avec une héroïne mini-vétérinaire et appuyant trop sur le côté choupinou des animaux. Les premières pages m'ont fait craindre d'avoir raison en découvrant le nom de la clinique vétérinaire Miawouf et le dessin kawai des chiots, chatons et lapinous qui accueillent l'héroïne avec des petits "ooooh, c'est quiiiii ?!".
Mais en fait, cette série n'est pas mal du tout et plutôt intelligente même si elle s'adresse clairement à un jeune public.
Elle est structurée en histoires courtes qui sont autant de rencontres avec un nouveau cas vétérinaire, de nouveaux patients animaux et leur maîtres humains. On y reste sur un ton léger et mignon, mais de vraies problématiques y sont abordées, avec d'une part quelques authentiques problèmes de santé de nos animaux de compagnie sous la tutelle experte du vrai vétérinaire de la clinique, l'oncle de l'héroïne, et d'autre part des thématiques psychologiques judicieuses sur le comportement des animaux envers les humains et vice-versa. L'héroïne est simple et passe-partout mais elle est présentée de manière intelligente, sachant trouver les bons mots et bonnes attitudes. Quant aux situations et cas cliniques, ils sont suffisamment variés pour ne pas se révéler répétitifs.
C'est mignon, instructif et ça se lit avec plaisir et intérêt.
Je ne comprends pas l'engouement des éditeurs pour publier autant de mangas sur les chats dont les auteurs se contentent de raconter le quotidien de leur vie avec un chat, comment ils sont mignons, comment ils se comportent, etc... Je peux imaginer que les fans de chat puissent s'amuser ou s'émouvoir de retrouver ce qu'ils aiment dans la représentation de ces boules de poils au caractère si particulier, mais ça va le temps d'un manga, ou deux grand maximum. Là, j'ai l'impression d'avoir lu la même chose que dans une dizaine de manga et de BD précédentes. Rien d'autre que de l'observation énamourée ou curieuse du comportement animal d'un chat choupinou, sous la forme de courtes saynètes portant chacune sur une observation différente. Pas d'histoire, juste des constats du quotidien du félin.
Certes le dessin est mignon, dans un style un peu kawai pour ce qui est du chat, et la narration est claire. Mais qu'est-ce que c'est ennuyeux et sans aucune surprise...
Ça a été un vrai plaisir de lire cette BD. Pour tout un tas de raisons, à commencer par la découverte d'une personnalité essentielle de l'Histoire de la photographie : Eadwaerd Muybridge.
En effet, parmi les qualités que compte cette histoire, il y a son sujet en lui même. Guy Delisle, que je ne connaissais que pour Pyongyang (c'est loin !), propose ici un scénario vif qui contient tous les éléments clefs de la vie de cet ingénieur/artiste. Il n'omet rien, et au contraire, on apprend beaucoup non seulement sur l'Histoire de la discipline, mais sur l'époque elle-même (l'origine de l'Université de Stanford/Palo Alto par exemple). Il nous offre une fresque vivante en parvenant à nous replonger dans ce que fut l'esprit de cette fin de XIXe siècle. Au passage, il dissémine un peu d'humour, léger, qui apporte un peu de fraicheur. Enfin, on a le droit à des reproduction des photos importantes citées dans le livre.
On y croise les personnalités qui ont compté à l'époque, et pas seulement pour la photographie et le cinéma, mais pour l'Art en général, ou la science. Bref ! Guy Delisle est parvenu à établir une excellente contextualisation.
Le scénario ne lasse pas, pas plus qu'il ne faiblit, tant au niveau du rythme que de sa construction. Le lecteur garde toujours le cap, ce qui n'empêche pas l'auteur de lui réserver des surprises. Les choses sont racontées et retranscrites de manière habile. Il suffit de voir la dernière page pour s'en convaincre où l'on voit (ATTENTION SPOIL) Muybridge frappé d'une crise cardiaque alors qu'il pelte dans son jardin. La scène est décomposée en plusieurs images à la manière de son zoopraxiscope.
En outre, il y a (surtout vers la fin) quelques allers-retours avec le présent tout à fait judicieux qui permettent de saisir l'importance du travail de Muybridge.
Quant au dessin, il est simple, sobre et efficace.
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La Maison des impies
Encore un très bon cru ! Notre trio Brubaker / Phillips père & fils nous propose encore un très bon thriller, noir à souhait. C'est en basant leur récit sur la folie des cultes sataniques des années 80' qui a balayé les USA qu'ils vont nous embarqué dans une sorte de course pourfuite en avant bien glauque. Ils avaient déjà un peu abordé le sujet dans un des tomes de leur série Reckless, là on y plonge jusqu'à la lie. C'est en suivant les recherches de Natalie Burns que tout commence ; embauchée pour retrouvée un ado, elle se retrouve embrigadée dans une histoire qui va faire ressurgir tout son tragique personnel. Le fil que nous font tirer nos auteurs suinte gravement l'hémoglobine et le soufre... Encore une fois, on se laisse mener de bout en bout par cette enquête aux relents sataniques pourtant construite autour d'événements réels. Comment une société peut-elle se laisser berner et embarquer dans cette chasse aux sorcières (ou plutôt démons) avec les conséquences dramatiques que cela peut avoir ? Nos auteurs ont décidément le chic pour mettre le doigts là où ça coince et où ça fait mal dans cette société américaine... Encore un très bon oneshot qui ne fait que confirmer tout le talent de ces trois auteurs.
Le Jardin des fées
Ere victorienne, une jeune fille délaissée par sa mère est exilée dans le château normand de son oncle acariâtre où elle est reçue avec réticence. Chargée d'y dessiner tout ce qu'elle trouve étrange, elle rencontre une fée et apprend l'existence de leur jardin en péril, péril qui semble lié au comportement étrange de la famille de son oncle et à la corruption d'une marque magique qui les affecte comme une maladie. Les autrices s'inspirent ici à nouveau de l'écrivaine Frances Hodgson Burnett puisque le contexte du récit rappelle à la fois La Petite Princesse (la fameuse Princesse Sara dans leur adaptation libre précédente) et Le Jardin secret. Il y a aussi un peu du dessin animé Arrietty du studio Ghibli dans cette relation entre de grandes personnes et un petit peuple, avec la maison de poupées comme point commun notable. Et on trouvera d'autres inspirations possibles, telles qu'éventuellement les films Arthur et les Minimoys. Donc pas mal de déjà vu pour le contexte, mais le cocktail fonctionne bien. C'est notamment grâce à un dessin d'excellente qualité tout au long de la série. Les personnages sont très réussis, en particulier les fées elles-mêmes, et les décors sont également beaux et très soignés. Chaque planche est maîtrisée et dotée de très belles couleurs. C'est de la belle ouvrage qui ne se moque clairement pas du lecteur. L'histoire aussi est tout à fait sympathique. Elles sont structurés en diptyques, ce qui permet de garder un bon rythme sans lasser. Beaucoup de mystères attisent la curiosité et maintiennent l'intérêt. Les personnages sont bons, que ce soit l'héroïne plutôt sage et débrouillarde, la jeune fée hyperactive mais pas idiote non plus, ou encore leurs antagonistes dont il est difficile de dire s'ils sont foncièrement mauvais ou finalement sincères dans leurs doutes et réactions. Le scénario est dense et bien rythmé. Je n'ai que deux regrets : que les autrices aient un peu forcé le trait maladroit de l'héroïne, et aussi l'aspect manichéen que présentent parfois mes intrigues avec des méchants sournois d'un côté, et les gentilles bergères de l'autre. Les scénarios présentent également relativement peu de surprise pour un lecteur adulte et satisferont davantage les jeunes lecteurs (pré-ado et adolecents), mais ils offrent néanmoins quelques retournements de situations et révélations qui les rendent moins attendus qu'on pourrait le craindre et donc tout à fait agréables à lire.
Montana 1948
Je suis déçu de ma lecture. Pourtant l'histoire possède un fort potentiel comme le prouve le succès du roman de Larry Watson. Je n'ai pas lu ce roman mais on y trouve les thématiques de l'impunité, du racisme, d'autorité et surtout de la remise en cause du fait établi dans l'Amérique profonde. Le roman de 1993 et son adaptation BD mettent en avant des thématiques contemporaines qui ne sont pas sans rappeler #metoo. Le récit positionne les personnages dans un huis clos psychologique que n'arrive pas à bien sublimer Nicolas Pitz dans ma lecture. Alors qu'on peut s'attendre à un vrai déchirement interne pour les personnages , ici cela s'enchaine bien trop facilement sans heurs ou si peu. Ainsi l'image glorieuse du frère n'est pas assez présente pour justifier l'ambiance et le positionnement à son sujet. La série, (par manque d'espace ?)ne fait qu'effleurer les combats intérieurs que se livrent les personnages Gail entre sa foi et sa tranquillité domestique, Wes entre son affirmation face au père et son amour pour son frère enfin David entre l'admiration pour son oncle et l'amour pour son père. Le récit est situé à hauteur du fils de douze ans ce qui ne favorise pas le rythme ( très lent) et adoucit la violence de la situation. De plus j'ai vraiment trouvé le graphisme très fade. En choisissant de faire des frères des quasi jumeaux graphiquement il manque une occasion d'accentuer l'aura de héros BG et sûr de lui dont pouvait jouir l'aîné par rapport au cadet devenu infirme. Une infirmité très peu mise en avant d'ailleurs. C'est visuellement très lisse et sans tension à tel point que le final tombe sans que j'ai compris pourquoi. Une adaptation qui passe à côté des thématiques pour moi. Une déception.
La Terre sans mal
J'ai un ressenti de lecture très proche de celui de Pol et d'Agecanonix et j'ai du mal à comprendre qu'on ait pu porter au pinacle cette série en 2000. Sauf qu'à cette époque Sting et le chef Raoni étaient souvent invités par les média occidentaux et que la cause Guarani et la destruction insensée de l'Amazonie étaient un sujet porteur. Cause légitime malheureusement tombée dans l'oubli de nos jours. J'ai surtout eu du mal avec le scénario et le texte qui y est accolé. Pour le texte je l'ai trouvé indigeste, souvent lourd et emphatique sans raison. Le scénario qui se veut une quête initiatique nous trimbale pendant des années à travers la forêt sans que j'aie pu saisir le sens de cette odyssée. La guerre c'est mal, mais alors pourquoi le Karaï est entouré de guerriers? Et pourquoi repart il dans l'autre sens? J'avoue n'avoir pas bien saisi toutes les subtilités du récit. On aurait pu découvrir un récit tourné vers l'ethnographie. Las! pas grand chose de ce côté là aussi en terme d'organisation sociale, d'habitudes sexuelles ou éducatives, de rites d'initiations ou de ressources alimentaires( sauf le désolant passage du fruit qui fait péter!). Enfin je n'ai toujours pas compris pourquoi les auteurs ont voulu mêler la Shoah à ce récit à travers d'improbables coups de téléphone. Il reste donc le graphisme de Lepage. Je ne me permettrais pas de discuter la qualité du trait de Lepage . Sa technique est très aboutie et ses planches paysagées sont d'une grande beauté. J'ai plus de réserves sur le traitement de ses personnages. D'un côté des Indiens presque tous très beaux et musclés en face de colons de type Garimpeiros vieux bedonnants, meurtriers et violeurs. Pour finir j'ai, tiqué sur cet homme-dieu presque sosie de Bruce Willis et cette Eliane bien proche du portrait de Jean Seberg. Cela m'a fait pensé à du Hollywood un peu suranné. Pour finir par un détail, j'ai admiré cette Eliane qui garde la même coiffure, le même pantalon le même soutif et les mêmes bottes pendant des mois dans un climat humide à l'extrême et qui arrive à destination toute pimpante et sexy sans une égratignure, ni fièvre avec un bébé dans les bras. Très bof
Twig
Un livre acheté par mon fils de 11 ans, attiré notamment par le dessin. Il est vrai que le dessin est particulièrement plaisant et attractif avec des couleurs chatoyantes et très lumineuses. Le bestiaire n'est également pas en reste avec des personnages aux bouilles tout en rondeurs et très mignonnes (mention spéciale à Twig et son accolyte Lobee, sorte de chimère entre hippopotame et rhinocéros). Les décors sont également plutôt agréables à l’œil même si parfois cela manque un peu de détails. Côté scénario, nous avons affaire à une histoire très classique d'une quête effectuée par un jeune héros suite à la mort de son père, avec de bons sentiments parsemés ça et là, mais qui reste adaptée à la cible, à savoir les jeunes lecteurs d'une dizaine d'année. L'histoire aurait quand même méritée quelques éclaircissements car j'avoue ne pas avoir bien saisi le rôle de placelin et l'objectif réel de la quête de notre jeune Twig qui doit simplement placer une gemme dans un réceptacle. A voir si les tomes suivants permettront de mieux expliquer cela et d'enrichir l'univers qui reste pour l'instant relativement basique. En résumé une BD sympathique, sauvée surtout par son dessin accrocheur, à lire le soir en compagnie de vos jeunes enfants. Un bon 2,5 en attendant la suite. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 4/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10 NOTE GLOBALE : 11/20
Hotel Particulier
Emilie, jolie et gentille fantôme observe la vie des différents occupants de l'hôtel particulier dans lequel elle vivait. Derriere les portes et les rideaux, elle découvrira une sorcière, un couple anéanti, un autre pervers ou encore un épicurien à la bibliothèque magique et une petite fille perdue. Elle y fera surtout la connaissance d'un artiste fauché et du maître des lieux, le chat. J'ai tout aimé dans cette BD et pourtant cette lecture me laisse perplexe et je ne sais comment la noter. Le scénario est emprunt de mélancolie, de fantastique. Il se dégage une réelle tristesse de cette histoire mais également une certaine beauté, quelque chose de prenant, d'envoutant. On appréciera également la touche d'érotisme. Graphiquement c'est sublime aussi bien les décors que les corps (tellement importants dans cette histoire). L'utilisation du brun, est inhabituelle, mais colle parfaitement avec l'ambiance de l'histoire. Pour ma part l'alchimie entre le dessin et l'histoire est parfaite. "Hôtel particulier" a donc de nombreuses qualités et mérite vraiment que l'on y porte attention. Mais voilà il y a un petit quelque chose, un grain de sable, sans pour autant que j'arrive à mettre des mots dessus, qui laisse une impression mitigée.
Le Corbeau - L'Affaire Villemin
L'Affaire du petit Grégory, l'histoire de l'enquête non élucidée sur un meurtre très médiatique et ayant eu de nombreuses conséquences et ramifications. Et aussi une affaire que je connaissais très mal étant trop jeune quand elle a démarré et ayant ensuite été complètement perdu dans sa complexité et le nombre de possibles suspects et de rebondissements. Ce documentaire en BD était donc bienvenu même si je craignais la sordide ambiance de cette affaire. Ce qui s'est déclaré au grand public par la découverte du corps du jeune Grégory Villemin, 4 ans, flottant dans un sac poubelle sur une rivière, a pour cadre une région campagnarde des Vosges et un réseau familial complexe. Querelles de clochers, rancoeurs familiales et jalousies forment la trame de ce qui a commencé par le harcèlement du fameux "corbeau" envers le couple Villemin mais aussi leurs parents, frères et parfois cousins. Ce harcèlement, fait d'appels téléphoniques avec des voix masquées, parfois masculines parfois féminines, de courriers anonymes mais aussi d'effractions au domicile Villemin durait depuis 1981 et a atteint son apogée avec le meurtre du jeune fils du couple, meurtre aussitôt revendiqué par ce même "corbeau". Et par la suite, l'enquête a duré des dizaines d'années, avec régulièrement de nouveaux suspects et accusés, parmi l'entourage plus ou moins proche du couple Vuillemin et même au sein du couple lui-même. L'ensemble ayant été notamment ponctué par un autre drame, celui du meurtre d'un cousin par le père de Grégory qui a cru venger ainsi la mort de son fils alors que la victime a finalement été elle aussi plus ou moins innocentée. Bref un véritable imbroglio impliquant des dizaines de personnes et pour lequel les auteurs de la BD ont été forcés de fournir un arbre généalogique des principaux concernés en début d'album. Alors que les premières pages de la BD laissent envisager un récit sous la forme d'un polar, avec de vrais héros enquêteurs que l'on aurait pu suivre tout au long de l'album, ce n'était que le temps d'une introduction puisque la suite rejoint davantage la forme d'un documentaire. Nous sommes certes placés auprès des protagonistes eux-mêmes et l'histoire nous raconte ce qu'ils ont vraiment vécu, mais la structure narrative devient de plus en plus hachée tandis que l'on passe d'un fait au suivant, avec régulièrement de nouveaux suspects donc de nouveaux protagonistes. Et le tout est entrecoupé de double pages de textes documentaire et autres extraits de journaux ou de témoignages. C'est instructif, plutôt bien dessiné, relativement clair au début puis un peu plus rébarbatif sur la fin tandis que l'enquête s'enlise et se perd en fausses directions. J'ai appris pas mal de choses sur cette affaire que je connaissais à peine mais j'en ressors aussi perdu que les enquêteurs, toujours incapables de déterminer qui a vraiment tué le petit Grégory et qui était ou qui étaient le ou les corbeaux.
Yuzu - La Petite Vétérinaire
Lorsque j'ai emprunté cette série, je pensais tomber sur un manga pour enfants avec une héroïne mini-vétérinaire et appuyant trop sur le côté choupinou des animaux. Les premières pages m'ont fait craindre d'avoir raison en découvrant le nom de la clinique vétérinaire Miawouf et le dessin kawai des chiots, chatons et lapinous qui accueillent l'héroïne avec des petits "ooooh, c'est quiiiii ?!". Mais en fait, cette série n'est pas mal du tout et plutôt intelligente même si elle s'adresse clairement à un jeune public. Elle est structurée en histoires courtes qui sont autant de rencontres avec un nouveau cas vétérinaire, de nouveaux patients animaux et leur maîtres humains. On y reste sur un ton léger et mignon, mais de vraies problématiques y sont abordées, avec d'une part quelques authentiques problèmes de santé de nos animaux de compagnie sous la tutelle experte du vrai vétérinaire de la clinique, l'oncle de l'héroïne, et d'autre part des thématiques psychologiques judicieuses sur le comportement des animaux envers les humains et vice-versa. L'héroïne est simple et passe-partout mais elle est présentée de manière intelligente, sachant trouver les bons mots et bonnes attitudes. Quant aux situations et cas cliniques, ils sont suffisamment variés pour ne pas se révéler répétitifs. C'est mignon, instructif et ça se lit avec plaisir et intérêt.
Nights with a cat
Je ne comprends pas l'engouement des éditeurs pour publier autant de mangas sur les chats dont les auteurs se contentent de raconter le quotidien de leur vie avec un chat, comment ils sont mignons, comment ils se comportent, etc... Je peux imaginer que les fans de chat puissent s'amuser ou s'émouvoir de retrouver ce qu'ils aiment dans la représentation de ces boules de poils au caractère si particulier, mais ça va le temps d'un manga, ou deux grand maximum. Là, j'ai l'impression d'avoir lu la même chose que dans une dizaine de manga et de BD précédentes. Rien d'autre que de l'observation énamourée ou curieuse du comportement animal d'un chat choupinou, sous la forme de courtes saynètes portant chacune sur une observation différente. Pas d'histoire, juste des constats du quotidien du félin. Certes le dessin est mignon, dans un style un peu kawai pour ce qui est du chat, et la narration est claire. Mais qu'est-ce que c'est ennuyeux et sans aucune surprise...
Pour une fraction de seconde - La vie mouvementée d'Eadweard Muybridge
Ça a été un vrai plaisir de lire cette BD. Pour tout un tas de raisons, à commencer par la découverte d'une personnalité essentielle de l'Histoire de la photographie : Eadwaerd Muybridge. En effet, parmi les qualités que compte cette histoire, il y a son sujet en lui même. Guy Delisle, que je ne connaissais que pour Pyongyang (c'est loin !), propose ici un scénario vif qui contient tous les éléments clefs de la vie de cet ingénieur/artiste. Il n'omet rien, et au contraire, on apprend beaucoup non seulement sur l'Histoire de la discipline, mais sur l'époque elle-même (l'origine de l'Université de Stanford/Palo Alto par exemple). Il nous offre une fresque vivante en parvenant à nous replonger dans ce que fut l'esprit de cette fin de XIXe siècle. Au passage, il dissémine un peu d'humour, léger, qui apporte un peu de fraicheur. Enfin, on a le droit à des reproduction des photos importantes citées dans le livre. On y croise les personnalités qui ont compté à l'époque, et pas seulement pour la photographie et le cinéma, mais pour l'Art en général, ou la science. Bref ! Guy Delisle est parvenu à établir une excellente contextualisation. Le scénario ne lasse pas, pas plus qu'il ne faiblit, tant au niveau du rythme que de sa construction. Le lecteur garde toujours le cap, ce qui n'empêche pas l'auteur de lui réserver des surprises. Les choses sont racontées et retranscrites de manière habile. Il suffit de voir la dernière page pour s'en convaincre où l'on voit (ATTENTION SPOIL) Muybridge frappé d'une crise cardiaque alors qu'il pelte dans son jardin. La scène est décomposée en plusieurs images à la manière de son zoopraxiscope. En outre, il y a (surtout vers la fin) quelques allers-retours avec le présent tout à fait judicieux qui permettent de saisir l'importance du travail de Muybridge. Quant au dessin, il est simple, sobre et efficace. Sans tambour ni trompette, Deslisle nous offre un des meilleurs titres de l'année !