Un dessin réaliste mais statique, avec des traits de visages effacés ou inexpressifs, quelques itérations iconiques, et un humour très con et absurde jouant sur le décalage entre les situations et les répliques attendues : on est là en terrain connu et pas mal balisé. Surtout depuis que Fabcaro a utilisé ces ingrédients pour produire quelques petits chefs-d’œuvre.
Difficile donc de se démarquer dans ce style dont usent et abusent de plus en plus d’auteurs. J’ai été souvent déçu ces derniers temps par plusieurs lectures du genre.
Et je dois dire que celle-ci se situe plutôt dans une bonne moyenne de ce style rebattu. Rien d’exceptionnel, mais la lecture est plaisante, agréable, et il y a suffisamment de choses amusantes pour que j’en sois sorti satisfait.
Ce ne sont pas des strips/gags, on a là une histoire complète. Même si, bien sûr, beaucoup de passages loufoques font singulièrement dévier l’intrigue de base. Qui consiste en bâtir un scénario, un synopsis d’un film, d’une « comédie romantique française » donc. Chaque scène est ensuite commentée et disséquée par auteur et producteur.
Le résultat est souvent drôle. Totalement con, bien sûr, mais je suis amateur de ce type d’humour, et ici, c’est globalement réussi – même si c’est inégal et si tout ne m’a pas fait rire.
J’avais découvert – et apprécié – Rambaud avec Vaisseau spécial, mais j’avais ensuite été moins convaincu par ce qu’il m’avait proposé. Cet album me réconcilie avec lui.
Que voilà un joli conte, je sais que ce genre peut s'apprécier à tout âge, pourtant il m'a laissé sur le bord du chemin. Le trait tout en noir et blanc est très beau, d'une grande fluidité. L'histoire en elle même brasse des thèmes qui doivent parler aux plus jeunes, sans niaiserie, ce qui est un bon point.
Quelques notes d'humour viennent ponctuer le récit. Sans en faire trop, voilà un récit sympathique pour lequel je ne suis pas le public cible.
Mouais c'est très joli, attention je ne parle que des planches représentant des jeunes femmes dans des loges de théâtres, devant leurs coiffeuses ou sur des scènes. Pour le reste les élucubrations poético-philosophiques de notre hibou ouais ben non. Je n'ai pas tout compris et puis va savoir ce n'était sans doute pas le jour.
Avis court et liminaire j'en conviens, mais quand ça veut pas, pas la peine de se forcer à dire des choses désagréables.
Je suis habituellement un grand fan de SF, mais sur le coup j'ai été un brin déçu. C'était quoi le projet de l'auteur, enfin si surement nous divertir, mais encore aurait-il fallu que l'ensemble se tienne. je vais reprendre certains arguments de mes petits camarades précédents pour dire que le scénario n'est pas des plus clairs.
Oui la jeune Abi se retrouve bien malgré elle sur un vaisseau où elle n'avait pas demandé à être. Elle n'est pas seule, des passagers dont on ne sait rien sinon qu'ils sont riches, des rebelles, mais contre quoi ou qui ? Bref tout ça sent un peu le grand foutoir, si l'on y ajoute des personnages qui ont tous la même tronche, vous comprendrez que la lecture devient assez vite pénible.
Pour ma part, je me suis un peu endormi avant la fin, obligé de me mettre un coup de boost pour finir ma lecture.
Dommage, ça partait bien, après j'ai eu du mal, lecture et achat non conseillés.
Ben ça alors, moi qui y allais à reculons, je viens de me prendre une belle ruade dans le popotin.
Un album qui traîne sur ma pile à lire depuis plusieurs semaines, un cadeau de ma chère et tendre. Elle sait que j'aime les animaux, mais là je me suis dit : elle se moque de moi. En effet, il est question d'animaux, mais ici après un procès en bonne et due forme ils sont exécutés par pendaison, comme le veut la procédure fédérale des États-Unis. Horrible me suis-je dit. Et ben non, j'ai dévoré cet album d'une traite.
Un sujet qui peut prêter à sourire, mais il n'en est rien, une réalité qui n'est pas exclusive aux États-Unis, en fin d'album un petit récapitulatif de procès où les accusés sont des animaux et la France n'est pas épargnée.
On va suivre Jack Gilet, bourreau de son état pour animaux. Il se déplace dans tout le pays pour appliquer les condamnations. On va ainsi assister à la pendaison d'un mulet puis d'une truie et enfin de la chèvre Debbie. Et c'est à partir de cette exécution que Jack va devoir partager sa route avec un gamin psychopathe qui veut devenir bourreau, mais pour les humains et de Winifred la propriétaire de la défunte Debbie. Elle veut se venger. Un road movie d'exécution en exécution jusqu'à ce qui devrait être l'apothéose de sa carrière, pendre une éléphante (un fait hélas bien réel qui a eu lieu le 13 septembre 1916). Un Jack Gilet sous le joug de sa mère, un jeune garçon détestable à souhait et une Winifred attendrissante font tout le charme de cette histoire haute en couleur.
Un récit sur la souffrance animale et sur l'absurdité d'une telle pratique, le passage sur la pendaison d'un taureau est difficilement supportable. Bien que le déroulé du récit soit classique et assez prévisible, j'ai passé un excellent moment de lecture. C'est drôle, touchant et subtilement accompagné par des dialogues aux petits oignons.
C'est la première fois que je suis bluffé par le dessin de David Ratte, un dépaysement garanti. J'en ai pris plein les yeux, de superbes planches qui magnifient les contrées sauvages. Et l'utilisation de l'aquarelle sublime l'ensemble.
Superbe !
Une belle surprise.
Martha Washington - Le Rêve américain était une critique de la société américaine déguisée sous la forme d'un récit de SF cynique et violent comme Frank Miller sait les faire. Si ce comics là avait marqué son temps et apporté pas mal de bonnes idées et surtout un univers caustique et original, c'est bien moins le cas de sa suite qui garde la base violente et le cynisme à la limite du ridicule mais abandonne les bonnes idées et le soupçon de finesse du premier tome.
Dans Temps de Guerre, deuxième volume des aventures de Martha Washington, Frank Miller semble avoir délaissé la richesse de l'univers qu’il avait pourtant habilement créé dans le premier tome. Le récit, axé sur l’action et la guerre, perd le souffle d’originalité et d’anticipation qui caractérisait Le Rêve Américain. Si la violence est omniprésente et que les critiques sociales de Miller sur une Amérique dévastée sont toujours là, elles sont noyées sous une succession de scènes d’action qui ne font qu’alourdir la lecture. L’histoire de Martha, soldate engagée dans un conflit absurde, manque de profondeur et de nuances, ce qui la rend moins captivante. Même la critique politique, si elle est parfois pertinente, tombe souvent dans des clichés libertariens un peu trop évidents. Le personnage de Martha, bien que toujours aussi intense, n’évolue guère et se transforme en simple machine de guerre sans véritable arc émotionnel.
Le dessin de Dave Gibbons, bien qu'efficace, n’égale pas la puissance visuelle de ses précédentes collaborations.
Bref, si Le Rêve américain proposait un univers intrigant, Temps de Guerre n’apporte que déception, offrant une expérience de lecture moins marquante et beaucoup plus oubliable.
Alors que cette BD s'entame sur une trame très historique, dans un cadre d'Angleterre du XVIIe siècle où un jeune lord va rencontrer Isaac Newton et se passionner avec lui pour l'étude de l'optique, elle prend par la suite un aspect presque proche du conte ou du moins avec une petite touche de fantastique. C'est frais et agréable, avec une fin heureuse comme je les aime.
J'ai aimé son dessin très coloré. Les auteurs ont d'ailleurs pris le parti de nommer chaque chapitre selon l'une des couleurs de l'arc-en-ciel et de réaliser les planches de chacun d'entre eux dans la teinte dominante de la couleur en question. Je ne l'ai constaté qu'au troisième ou quatrième chapitre, c'est dire si c'est bien fait et cela n'entrave pas la bonne lecture et l'appréciation du graphisme. Cela ne sert pas vraiment l'histoire mais c'est joli, bien fait et cela ajoute à l'ambiance un peu merveilleuse du récit.
Celui-ci intrigue tout d'abord car on se demande où les auteurs veulent nous mener avec cette histoire de passionné de recheche scientifique sur les arcs-en-ciel, passion teinté de culture gaélique et d'histoires de leprechauns et de leurs trésors. Puis on s'étonne de voir ce jeune garçon envoyé dans une drôle de mission d'espionnage... en France. Et là arrive alors la touche de conte romantique, une histoire mignonne et touchante comme cette pauvre et jolie fille qu'il rencontre.
J'ai trouvé ça charmant. Pas inoubliable ni forcément marquant, mais original et touchant : j'ai refermé l'album avec le sourire.
Note : 3,5/5
Il s'agit pour moi ni plus ni moins que de la meilleure adaptation graphique du roman culte de Bram Stoker.
En rapport avec certains commentaire précédents, cette œuvre possède donc les défauts de ses qualités avec une adaptation graphique très fidèle du roman initial et donc des voix off et des dialogues qui peuvent paraitre trop présents et/ou datés. Pour ma part, je suis assez féru de BD de ce type, denses et qui prennent du temps à être lus et appréciées. Je ne reviendrai pas sur l'histoire que tout le monde connait, mais j'émettrai juste un regret, l’œuvre manque à mon sens d'un peu plus d'érotisme à la manière dont F.F. Coppola avait pu le faire dans son adaptation cinématographique et la fin aurait mérité un côté un peu plus épique. C'est presque trop facile d'en finir avec Dracula à mon goût...
Au niveau du dessin, les planches mêlant fond photographiques et scènes dessinées en noir et blanc sont vraiment magnifiques. J'ai particulièrement aimé les dessins d'illustrations du type de celui de la couverture qui parsèment ça et là l'ouvrage (notamment les débuts de chapitre). Le dessin et notamment les personnages auraient peut-être gagné en profondeur avec des nuances de gris plutôt qu'un basique noir et blanc mais je chipote.
Une œuvre à posséder tant pour sa fidélité à l’œuvre initiale que pour son dessin.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 8,5/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8,5/10
NOTE GLOBALE : 17/20
Une relecture puissante et audacieuse du mythe de Captain America. La Vérité revisite l’histoire du super-soldat en révélant l’existence d’Isaiah Bradley, un soldat afro-américain ayant subi des expériences similaires à celles de Steve Rogers, mais dans des conditions bien plus cruelles.
Le scénario de Robert Morales aborde des thèmes forts comme le racisme et l’injustice, ancrant le récit dans une réalité historique troublante. Le style graphique de Kyle Baker, avec ses traits anguleux et son approche expressive, peut surprendre, mais il renforce l’impact émotionnel de l’histoire.
Un récit marquant, engagé et essentiel pour les fans de Captain America et ceux qui aiment les comics qui osent aborder des sujets de société.
Pas bien convaincu de ma lecture, le mythe de Bellérophon méritait mieux. J’ai trouvé ça très moyen à bien des égards.
Déjà la partie graphique est ce que j’ai vu de moins bon dans la collection. On est loin de la qualité de Tseu Hi - La Dame dragon du même dessinateur. Ici on sent le minimum syndical, ça fait le taf mais trop d’imprécisions, ça manque parfois de fluidité, les scènes d’action sont molles, la représentation de la Chimère no comment … bref pas gégé.
Et le récit prend le même chemin. Avant lecture, j’avoue ma grande méconnaissance du mythe et j’étais bien curieux de le découvrir.
Honnêtement le mythe est pas mal (ça tourne toujours autour de l’hybris) mais sa transposition sur cet album m’a paru tout simplement loupé. La narration est complètement molle, les enjeux sont mal amenés, les impasses nombreuses, le dossier final bien pauvre, ça manque de perspectives … on en apprend limite plus dessus grâce à l’avis d’Agecanonix.
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Une bonne comédie romantique française
Un dessin réaliste mais statique, avec des traits de visages effacés ou inexpressifs, quelques itérations iconiques, et un humour très con et absurde jouant sur le décalage entre les situations et les répliques attendues : on est là en terrain connu et pas mal balisé. Surtout depuis que Fabcaro a utilisé ces ingrédients pour produire quelques petits chefs-d’œuvre. Difficile donc de se démarquer dans ce style dont usent et abusent de plus en plus d’auteurs. J’ai été souvent déçu ces derniers temps par plusieurs lectures du genre. Et je dois dire que celle-ci se situe plutôt dans une bonne moyenne de ce style rebattu. Rien d’exceptionnel, mais la lecture est plaisante, agréable, et il y a suffisamment de choses amusantes pour que j’en sois sorti satisfait. Ce ne sont pas des strips/gags, on a là une histoire complète. Même si, bien sûr, beaucoup de passages loufoques font singulièrement dévier l’intrigue de base. Qui consiste en bâtir un scénario, un synopsis d’un film, d’une « comédie romantique française » donc. Chaque scène est ensuite commentée et disséquée par auteur et producteur. Le résultat est souvent drôle. Totalement con, bien sûr, mais je suis amateur de ce type d’humour, et ici, c’est globalement réussi – même si c’est inégal et si tout ne m’a pas fait rire. J’avais découvert – et apprécié – Rambaud avec Vaisseau spécial, mais j’avais ensuite été moins convaincu par ce qu’il m’avait proposé. Cet album me réconcilie avec lui.
Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler
Que voilà un joli conte, je sais que ce genre peut s'apprécier à tout âge, pourtant il m'a laissé sur le bord du chemin. Le trait tout en noir et blanc est très beau, d'une grande fluidité. L'histoire en elle même brasse des thèmes qui doivent parler aux plus jeunes, sans niaiserie, ce qui est un bon point. Quelques notes d'humour viennent ponctuer le récit. Sans en faire trop, voilà un récit sympathique pour lequel je ne suis pas le public cible.
Des plumes & elle
Mouais c'est très joli, attention je ne parle que des planches représentant des jeunes femmes dans des loges de théâtres, devant leurs coiffeuses ou sur des scènes. Pour le reste les élucubrations poético-philosophiques de notre hibou ouais ben non. Je n'ai pas tout compris et puis va savoir ce n'était sans doute pas le jour. Avis court et liminaire j'en conviens, mais quand ça veut pas, pas la peine de se forcer à dire des choses désagréables.
Gone
Je suis habituellement un grand fan de SF, mais sur le coup j'ai été un brin déçu. C'était quoi le projet de l'auteur, enfin si surement nous divertir, mais encore aurait-il fallu que l'ensemble se tienne. je vais reprendre certains arguments de mes petits camarades précédents pour dire que le scénario n'est pas des plus clairs. Oui la jeune Abi se retrouve bien malgré elle sur un vaisseau où elle n'avait pas demandé à être. Elle n'est pas seule, des passagers dont on ne sait rien sinon qu'ils sont riches, des rebelles, mais contre quoi ou qui ? Bref tout ça sent un peu le grand foutoir, si l'on y ajoute des personnages qui ont tous la même tronche, vous comprendrez que la lecture devient assez vite pénible. Pour ma part, je me suis un peu endormi avant la fin, obligé de me mettre un coup de boost pour finir ma lecture. Dommage, ça partait bien, après j'ai eu du mal, lecture et achat non conseillés.
À la poursuite de Jack Gilet
Ben ça alors, moi qui y allais à reculons, je viens de me prendre une belle ruade dans le popotin. Un album qui traîne sur ma pile à lire depuis plusieurs semaines, un cadeau de ma chère et tendre. Elle sait que j'aime les animaux, mais là je me suis dit : elle se moque de moi. En effet, il est question d'animaux, mais ici après un procès en bonne et due forme ils sont exécutés par pendaison, comme le veut la procédure fédérale des États-Unis. Horrible me suis-je dit. Et ben non, j'ai dévoré cet album d'une traite. Un sujet qui peut prêter à sourire, mais il n'en est rien, une réalité qui n'est pas exclusive aux États-Unis, en fin d'album un petit récapitulatif de procès où les accusés sont des animaux et la France n'est pas épargnée. On va suivre Jack Gilet, bourreau de son état pour animaux. Il se déplace dans tout le pays pour appliquer les condamnations. On va ainsi assister à la pendaison d'un mulet puis d'une truie et enfin de la chèvre Debbie. Et c'est à partir de cette exécution que Jack va devoir partager sa route avec un gamin psychopathe qui veut devenir bourreau, mais pour les humains et de Winifred la propriétaire de la défunte Debbie. Elle veut se venger. Un road movie d'exécution en exécution jusqu'à ce qui devrait être l'apothéose de sa carrière, pendre une éléphante (un fait hélas bien réel qui a eu lieu le 13 septembre 1916). Un Jack Gilet sous le joug de sa mère, un jeune garçon détestable à souhait et une Winifred attendrissante font tout le charme de cette histoire haute en couleur. Un récit sur la souffrance animale et sur l'absurdité d'une telle pratique, le passage sur la pendaison d'un taureau est difficilement supportable. Bien que le déroulé du récit soit classique et assez prévisible, j'ai passé un excellent moment de lecture. C'est drôle, touchant et subtilement accompagné par des dialogues aux petits oignons. C'est la première fois que je suis bluffé par le dessin de David Ratte, un dépaysement garanti. J'en ai pris plein les yeux, de superbes planches qui magnifient les contrées sauvages. Et l'utilisation de l'aquarelle sublime l'ensemble. Superbe ! Une belle surprise.
Martha Washington - Temps de guerre (Goes to War)
Martha Washington - Le Rêve américain était une critique de la société américaine déguisée sous la forme d'un récit de SF cynique et violent comme Frank Miller sait les faire. Si ce comics là avait marqué son temps et apporté pas mal de bonnes idées et surtout un univers caustique et original, c'est bien moins le cas de sa suite qui garde la base violente et le cynisme à la limite du ridicule mais abandonne les bonnes idées et le soupçon de finesse du premier tome. Dans Temps de Guerre, deuxième volume des aventures de Martha Washington, Frank Miller semble avoir délaissé la richesse de l'univers qu’il avait pourtant habilement créé dans le premier tome. Le récit, axé sur l’action et la guerre, perd le souffle d’originalité et d’anticipation qui caractérisait Le Rêve Américain. Si la violence est omniprésente et que les critiques sociales de Miller sur une Amérique dévastée sont toujours là, elles sont noyées sous une succession de scènes d’action qui ne font qu’alourdir la lecture. L’histoire de Martha, soldate engagée dans un conflit absurde, manque de profondeur et de nuances, ce qui la rend moins captivante. Même la critique politique, si elle est parfois pertinente, tombe souvent dans des clichés libertariens un peu trop évidents. Le personnage de Martha, bien que toujours aussi intense, n’évolue guère et se transforme en simple machine de guerre sans véritable arc émotionnel. Le dessin de Dave Gibbons, bien qu'efficace, n’égale pas la puissance visuelle de ses précédentes collaborations. Bref, si Le Rêve américain proposait un univers intrigant, Temps de Guerre n’apporte que déception, offrant une expérience de lecture moins marquante et beaucoup plus oubliable.
L'Arc-en-Cieliste
Alors que cette BD s'entame sur une trame très historique, dans un cadre d'Angleterre du XVIIe siècle où un jeune lord va rencontrer Isaac Newton et se passionner avec lui pour l'étude de l'optique, elle prend par la suite un aspect presque proche du conte ou du moins avec une petite touche de fantastique. C'est frais et agréable, avec une fin heureuse comme je les aime. J'ai aimé son dessin très coloré. Les auteurs ont d'ailleurs pris le parti de nommer chaque chapitre selon l'une des couleurs de l'arc-en-ciel et de réaliser les planches de chacun d'entre eux dans la teinte dominante de la couleur en question. Je ne l'ai constaté qu'au troisième ou quatrième chapitre, c'est dire si c'est bien fait et cela n'entrave pas la bonne lecture et l'appréciation du graphisme. Cela ne sert pas vraiment l'histoire mais c'est joli, bien fait et cela ajoute à l'ambiance un peu merveilleuse du récit. Celui-ci intrigue tout d'abord car on se demande où les auteurs veulent nous mener avec cette histoire de passionné de recheche scientifique sur les arcs-en-ciel, passion teinté de culture gaélique et d'histoires de leprechauns et de leurs trésors. Puis on s'étonne de voir ce jeune garçon envoyé dans une drôle de mission d'espionnage... en France. Et là arrive alors la touche de conte romantique, une histoire mignonne et touchante comme cette pauvre et jolie fille qu'il rencontre. J'ai trouvé ça charmant. Pas inoubliable ni forcément marquant, mais original et touchant : j'ai refermé l'album avec le sourire. Note : 3,5/5
Dracula (Bess)
Il s'agit pour moi ni plus ni moins que de la meilleure adaptation graphique du roman culte de Bram Stoker. En rapport avec certains commentaire précédents, cette œuvre possède donc les défauts de ses qualités avec une adaptation graphique très fidèle du roman initial et donc des voix off et des dialogues qui peuvent paraitre trop présents et/ou datés. Pour ma part, je suis assez féru de BD de ce type, denses et qui prennent du temps à être lus et appréciées. Je ne reviendrai pas sur l'histoire que tout le monde connait, mais j'émettrai juste un regret, l’œuvre manque à mon sens d'un peu plus d'érotisme à la manière dont F.F. Coppola avait pu le faire dans son adaptation cinématographique et la fin aurait mérité un côté un peu plus épique. C'est presque trop facile d'en finir avec Dracula à mon goût... Au niveau du dessin, les planches mêlant fond photographiques et scènes dessinées en noir et blanc sont vraiment magnifiques. J'ai particulièrement aimé les dessins d'illustrations du type de celui de la couverture qui parsèment ça et là l'ouvrage (notamment les débuts de chapitre). Le dessin et notamment les personnages auraient peut-être gagné en profondeur avec des nuances de gris plutôt qu'un basique noir et blanc mais je chipote. Une œuvre à posséder tant pour sa fidélité à l’œuvre initiale que pour son dessin. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 8,5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8,5/10 NOTE GLOBALE : 17/20
Captain America - La Vérité
Une relecture puissante et audacieuse du mythe de Captain America. La Vérité revisite l’histoire du super-soldat en révélant l’existence d’Isaiah Bradley, un soldat afro-américain ayant subi des expériences similaires à celles de Steve Rogers, mais dans des conditions bien plus cruelles. Le scénario de Robert Morales aborde des thèmes forts comme le racisme et l’injustice, ancrant le récit dans une réalité historique troublante. Le style graphique de Kyle Baker, avec ses traits anguleux et son approche expressive, peut surprendre, mais il renforce l’impact émotionnel de l’histoire. Un récit marquant, engagé et essentiel pour les fans de Captain America et ceux qui aiment les comics qui osent aborder des sujets de société.
Bellérophon et la Chimère
Pas bien convaincu de ma lecture, le mythe de Bellérophon méritait mieux. J’ai trouvé ça très moyen à bien des égards. Déjà la partie graphique est ce que j’ai vu de moins bon dans la collection. On est loin de la qualité de Tseu Hi - La Dame dragon du même dessinateur. Ici on sent le minimum syndical, ça fait le taf mais trop d’imprécisions, ça manque parfois de fluidité, les scènes d’action sont molles, la représentation de la Chimère no comment … bref pas gégé. Et le récit prend le même chemin. Avant lecture, j’avoue ma grande méconnaissance du mythe et j’étais bien curieux de le découvrir. Honnêtement le mythe est pas mal (ça tourne toujours autour de l’hybris) mais sa transposition sur cet album m’a paru tout simplement loupé. La narration est complètement molle, les enjeux sont mal amenés, les impasses nombreuses, le dossier final bien pauvre, ça manque de perspectives … on en apprend limite plus dessus grâce à l’avis d’Agecanonix.