Au travers du destin croisé de deux joueurs de l’équipe de France de football durant les années 1930-1940, les auteurs nous proposent aussi d’illustrer deux visions de cette époque plus que troublée.
Un des deux, droit dans ses bottes, ayant une vie familiale « rangée », qui devient héros et résistant, tandis que l’autre sombre dans toutes les magouilles, se révèle faux cul, cynique, voleur, menteur, et membre de l’équipe de la Gestapo française de la rue Lauriston, pour finir condamné à mort à la Libération.
Lier petite et grande histoire est une bonne idée quand c’est bien fait. Mais ici ça n’a pas marché avec moi. Je ne me suis attaché à aucun personnage. Surtout l’intrigue est trop linéaire, presque édifiante, quand bien même elle s’inspire de la réalité. Et certains dialogues sont un peu lourds (comme lorsque Jules Rimet au début explique sa coupe du monde).
Enfin, je ne suis pas du tout fan du dessin et de la colorisation. C’est lisible, mais très moyen et clairement pas ma came.
Ah la Quête … inutile de vous dire que je ne serai pas des plus objectif (même si j’essaierai), les 3ers tomes m’ont toujours accompagné et la conclusion découverte plus tard en B.U. (un comble) reste un souvenir émouvant.
C’est le finish récent de son préquel qui m’a donné envie de me replonger dans cette série, histoire de voir et comparer … et il y a pas à tortiller du cul, la Quête c’est la Quête, un monument du 9eme art.
J’ai pris un pied absolu à relire cette série. Tout est là, ça ne vieillit pas et ça reste une référence dans le domaine. Cerise sur le gâteau et malgré son bel âge, mon édition bd sent bon, elle possède un parfum suranné des plus exquis.
Bref je m’égare mais qu’en était-il vraiment ?
2 jeunes auteurs, alors quasi inconnus, qui marqueront le paysage de la Fantasy.
Loisel impose sa patte d’office et son trait ne cessera de s’améliorer au fil des parutions. On critique pas mal les couleurs et son dessin dans les 2ers tomes mais je trouve le tout toujours très bon. J’aime la construction de ses planches et Akbar apparaît des plus vivantes, on y croit et on peut plonger totalement dans cet univers.
Univers que l’on va se faire une joie d’explorer sous les récits de Le Tendre. Chaque album monte en puissance et en maturité. J’ai bien mes préférences mais je les aime vraiment tous.
Le premier, bien sûr, lance l’aventure de belle façon. Un peu classique dans son déroulé mais il pose les bases d’un monde et d’une quête que l’on a soif de découvrir. L’ADN de la série est déjà là et tout est intelligemment amené pour les amateurs : les personnages, les marches, le bestiaire, la dangerosité de ce monde … un résultat fluide, équilibré et d’une belle richesse.
Le deuxième continue sur les mêmes bases mais n’oublie de voyager et d’amener d’autres peuples. Toujours aussi classique dans son déroulé mais c’est exécuté de main de maître, il n’y a rien à jeter, je ne vois pas comment il aurait pu être mieux. J’aime le lieu, Bodias, les péripéties et ce côté sombre qui plane.
Le troisième est une tuerie absolue, la quête se fait moins présente, nos héros rencontreront en chemin Le Rige … Ce tome est un vrai travail d’orfèvre niveau ambiance et émotions. Tout est parfaitement orchestré et millimétré, on saisit à travers des silences et non dits, le ressenti des personnages comme jamais. Un album magique qui m’attrape à chaque fois.
Le quatrième, enfin (ou à regret), conclue magistralement cette épopée. Nous quitterons nos héros avec ce sentiment de ah ouais ! on a lu un chouette truc là ! Une série loin d’être fade et qui vous marquera.
Pour moi c’est plus que culte, ça m’a évidemment marqué mais avec un peu de recul et l’âge, c’est franchement toujours aussi bon.
Une réalisation de haute volée qui s’affranchit des décennies, pour une histoire divertissante où le lecteur n’est pas pris pour un idiot. Un incontournable du genre.
Je suis devant la page blanche de mon smartphone avant d'écrire ces quelques lignes. Mais à la différence d'Éloïse, je n'ai pas perdu la mémoire et je ne suis pas assis sur un banc. On va donc suivre cette jeune femme a la recherche de son passé. Elle va, par brides, commencer à le reconstituer...
Boulet nous propose un récit léger. Je ne me suis pas ennuyé à suivre l'enquête sur la recherche d'identité d'Éloïse, mais rien de transcendant, ça reste conventionnel. On ne saura rien du pourquoi de son amnésie et la conclusion ne m'a pas convaincu. Je ne me suis pas attaché au personnage d'Éloïse, par contre j'ai aimé la petite dose d'humour qui se balade lors de ses pérégrinations.
Une histoire sympathique, mais pas marquante. Elle sera vite oubliée.
Le dessin de Pénélope Bagieu est simple et efficace, mais trop lisse à mon goût. Des couleurs basiques et une mise en page classique ne rehaussent pas la partie graphique.
Pas mal, sans plus.
Incontestablement une très bonne bd et pourtant je n’ai pas été charmé totalement. D’où ma note qui peut paraître sévère, d’autant que les 2 auteurs livrent du beau boulot.
En fait, je m’attendais tellement a du lourd à la vue du casting que j’ai été déçu de tomber sur « du juste sympa ».
Depuis MangeCoeur J-B Andreae est un artiste que j’aime suivre. Son style allie toujours finesse et magie dans une belle élégance. Difficilement critiquable, en plus son bestiaire et personnages sont plutôt attachants.
Je me méfiais plus du scénariste Fabien Vehlmann dont les histoires ne m’ont pas tout le temps attrapé.
Le récit de La cuisine des ogres se situe un peu entre les deux. Alors que j’adore les contes et que j’apprécie celui-ci (je suis juste dur), mon intérêt vacillait au fil des pages. J’aime l’univers et la fin, mais ça m’a semblé un chouïa trop dilué. Je ne saurais trop dire si c’est pas assez court ou en manque de péripéties pour le nombre de pages pour me contenter pleinement.
C’est quand même très cool à lire, rien que pour le plaisir graphique, l’univers en place et le tous publics.
3,5
Mouais, gros bof me concernant.
Une longue mise en place pour découvrir – très brièvement – le groupe censé sauver un royaume d’une menace, puis une intrigue qui ne ménage pas trop de surprises, qui se révèle bien trop linéaire, avec des personnages pas plus creusés que ça.
Et ça ma aussi semblé un peu fourre-tout, les divers personnages avec leurs différents pouvoirs m’ayant fait penser à un groupe de super-héros américains (y compris dans leur aspect physique), ce qui n’est pas trop mon truc.
Intrigue et dialogues m’ont laissé de côté.
Quant au dessin, il est inégal. Globalement lisible – avec même de belles planches – mais quelques cases au rendu un peu négligé.
Je commence à être familier du travail du duo Brubaker/Phillips. Et ça n’est pas avec cet album que je recommanderais de le découvrir. Car il m’a globalement laissé sur ma faim.
Le dessin de Sean Phillips est très bon (comme d’habitude), du réaliste classique fluide et plaisant. C’est la colorisation de son fils que j’ai parfois trouvée un peu trop flashy. Mais bon, ça passe bien.
Mais l’histoire ne m’a pas passionné plus que ça. D’abord parce que certains passages m’ont paru trop obscurs, pas assez clairs (même à la fin de ma lecture), ensuite parce que le personnage principal manque de charisme, est ballotté par une histoire un peu abracadabrantesque. Ça me parait un peu tiré par les cheveux. Et je n’ai pas saisi l’intérêt du rêve du héros, qu’il retrouve dans le roman d’un autre personnage (on insiste pourtant dessus, mais ça m’a échappé).
Bref, c’est une histoire que je n’ai pas trouvée au niveau des autres productions du duo (même la couverture ne m’a pas trop plu).
Note réelle 2,5/5/5.
Jolie BD de Davodeau, faisant penser dans le postulat de son scénario au roman de Sylvain Prudhomme "Par les routes".
L'histoire de non-retrouvailles avec un amour de jeunesse est agréable à souhait : la tranche de vie est touchante, intrigante, amusante, anecdotique aussi. Après le beau et engagé Le Droit du sol, la chute est rude, l'ambition bien faible.
Mais la réussite de cette tendre BD réside peut-être justement dans la modestie du projet. L'auteur maîtrise admirablement le rythme de son intrigue, la délicatesse des illustrations imprègne de sa lenteur les rebondissements de l'histoire, la saisie du temps qui passe est d'une grande sensibilité et d'une agréable justesse.
Une œuvre de Davodeau certes mineure, mais qui se parcourt avec un agréable sourire aux lèvres.
A la fois classique et original, ce petit polar aura réussi à me surprendre tout en m’entrainant sur de rassurants sentiers balisés. Et c’est justement de cette association de style, entre réel hommage aux polars des années 50 et volonté de surprendre le lecteur via quelques développements inattendus qui est la cause de mon enthousiasme… Enfin, ça et la qualité du dessin d’Eric Stalner… et sa qualité d’écriture aussi ! Bons, soyons clairs, en fait même si je ne trouve rien d’absolument exceptionnel, j’estime que tout est bien voire franchement bien. Le rythme est bon, le découpage est soigné, la mise en page est maîtrisée, l’intrigue est régulièrement relancée, les personnages sont bien choisis, le début du récit est accrocheur et la fin est satisfaisante. Je ne sais pas quoi dire de plus : c’est bien ! Pas un chef-d’œuvre, pas un immanquable mais un récit qui comble toutes mes attentes dans le registre dans lequel je l’attendais.
Portrait sensible d’un adolescent en pleine période « gros con », ce récit a réussi à me toucher grâce à la justesse de l’analyse. Le personnage central, Raoul, a tout de l’ado détestable. On le sent sur le point de faire la connerie de trop, celle qui gâchera définitivement ses chances d’un avenir stable, solide, construit en respect avec les autres comme avec lui-même. Et puis survient un rival, une confrontation et enfin un déclic.
Le récit est bien construit. La mise en page très aérée, les dialogues peu envahissants et un dessin qui va à l’essentiel garantissent une lecture très rapide. Il faut bien admettre que le scénario se résume à peu mais c’est sa justesse qui en fait tout le charme. Justesse de l’analyse, justesse dans les dialogues, justesse dans l’enchainement des événements (même si ce genre de happy end doit être l’exception à la règle dans la vraie vie).
Franchement pas mal bien. Un peu trop vite lu à mon goût pour que je monte à 4 étoiles mais c’est un livre que je ne regrette pas d’avoir lu.
Dans ce recueil, plusieurs auteurs plus ou moins reconnus illustrent des poèmes érotiques, majoritairement du XIXème siècle mais aussi des XVIIIème, XVIIème et XVIème siècles. Enfin quand je dis illustrent, certains se lâchent et s’écartent franchement des propos du poème quand d’autres se mettent en scène.
A ce petit jeu-là, Georges Bess et Moebius sont les auteurs qui prennent le plus de liberté par rapport au texte choisi. Et si Bess, à défaut d’illustrer le poème en question, nous livre des planches très travaillées sur lesquelles il est manifeste qu’il s’est fait plaisir, Moebius, lui, me laisse une fois de plus à quai. J’ai trouvé son récit comme son dessin d’une platitude débandante.
Chauzy, lui, opte pour une mise en abyme dans laquelle il se dessine circonspect devant le texte à illustrer, cherchant une solution pour l’illustrer sans tomber dans la vulgarité ni dans l’évasif. Le résultat est très moyen.
Varenne opte pour le classicisme. De grandes illustrations pleine page qui donnent clairement vie aux deux poèmes de Verlaine dont il a hérité (ou qu’il a choisi). J’aime bien son trait froid et précis et même si les textes de Verlaine sont simples, ce sont les deux courts récits que j’ai préférés.
Loustal fait de même avec une succession de dessins pleine page mais intègre le texte à ses planches. Le lien est donc immédiat et le mariage est harmonieux. Le trait de Loustal n’est pas mon préféré (trop cubique à mon goût, avec des couleurs fauves que je trouve agressives) mais je trouve qu’il s’en sort plutôt bien.
Liberatore nous propose lui aussi des illustrations pleines page mais qui m’ont semblé plus passe-partout. Il a un beau coup de crayon mais dans le cas présent, pour moi, on est plus sur une succession de dessins sans queue ni tête que sur l’illustration d’un récit.
Jeff Rey modernise le poème imposé. C’est peut-être la réinterprétation que j’ai trouvé la plus judicieuse même si, en soi, elle m’a laissé assez froid. Le format ne permet pas vraiment de faire passer des émotions.
Beb-Deum, enfin, opte lui aussi pour des illustrations pleines pages. Le dessin est épuré mais là encore j’ai beaucoup de mal à faire le lien entre les illustrations et le poème sélectionné.
En moyenne, ça va du pas mal au gros bof… avec une majorité de gros bof.
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Le Maillot de la discorde
Au travers du destin croisé de deux joueurs de l’équipe de France de football durant les années 1930-1940, les auteurs nous proposent aussi d’illustrer deux visions de cette époque plus que troublée. Un des deux, droit dans ses bottes, ayant une vie familiale « rangée », qui devient héros et résistant, tandis que l’autre sombre dans toutes les magouilles, se révèle faux cul, cynique, voleur, menteur, et membre de l’équipe de la Gestapo française de la rue Lauriston, pour finir condamné à mort à la Libération. Lier petite et grande histoire est une bonne idée quand c’est bien fait. Mais ici ça n’a pas marché avec moi. Je ne me suis attaché à aucun personnage. Surtout l’intrigue est trop linéaire, presque édifiante, quand bien même elle s’inspire de la réalité. Et certains dialogues sont un peu lourds (comme lorsque Jules Rimet au début explique sa coupe du monde). Enfin, je ne suis pas du tout fan du dessin et de la colorisation. C’est lisible, mais très moyen et clairement pas ma came.
La Quête de l'Oiseau du Temps
Ah la Quête … inutile de vous dire que je ne serai pas des plus objectif (même si j’essaierai), les 3ers tomes m’ont toujours accompagné et la conclusion découverte plus tard en B.U. (un comble) reste un souvenir émouvant. C’est le finish récent de son préquel qui m’a donné envie de me replonger dans cette série, histoire de voir et comparer … et il y a pas à tortiller du cul, la Quête c’est la Quête, un monument du 9eme art. J’ai pris un pied absolu à relire cette série. Tout est là, ça ne vieillit pas et ça reste une référence dans le domaine. Cerise sur le gâteau et malgré son bel âge, mon édition bd sent bon, elle possède un parfum suranné des plus exquis. Bref je m’égare mais qu’en était-il vraiment ? 2 jeunes auteurs, alors quasi inconnus, qui marqueront le paysage de la Fantasy. Loisel impose sa patte d’office et son trait ne cessera de s’améliorer au fil des parutions. On critique pas mal les couleurs et son dessin dans les 2ers tomes mais je trouve le tout toujours très bon. J’aime la construction de ses planches et Akbar apparaît des plus vivantes, on y croit et on peut plonger totalement dans cet univers. Univers que l’on va se faire une joie d’explorer sous les récits de Le Tendre. Chaque album monte en puissance et en maturité. J’ai bien mes préférences mais je les aime vraiment tous. Le premier, bien sûr, lance l’aventure de belle façon. Un peu classique dans son déroulé mais il pose les bases d’un monde et d’une quête que l’on a soif de découvrir. L’ADN de la série est déjà là et tout est intelligemment amené pour les amateurs : les personnages, les marches, le bestiaire, la dangerosité de ce monde … un résultat fluide, équilibré et d’une belle richesse. Le deuxième continue sur les mêmes bases mais n’oublie de voyager et d’amener d’autres peuples. Toujours aussi classique dans son déroulé mais c’est exécuté de main de maître, il n’y a rien à jeter, je ne vois pas comment il aurait pu être mieux. J’aime le lieu, Bodias, les péripéties et ce côté sombre qui plane. Le troisième est une tuerie absolue, la quête se fait moins présente, nos héros rencontreront en chemin Le Rige … Ce tome est un vrai travail d’orfèvre niveau ambiance et émotions. Tout est parfaitement orchestré et millimétré, on saisit à travers des silences et non dits, le ressenti des personnages comme jamais. Un album magique qui m’attrape à chaque fois. Le quatrième, enfin (ou à regret), conclue magistralement cette épopée. Nous quitterons nos héros avec ce sentiment de ah ouais ! on a lu un chouette truc là ! Une série loin d’être fade et qui vous marquera. Pour moi c’est plus que culte, ça m’a évidemment marqué mais avec un peu de recul et l’âge, c’est franchement toujours aussi bon. Une réalisation de haute volée qui s’affranchit des décennies, pour une histoire divertissante où le lecteur n’est pas pris pour un idiot. Un incontournable du genre.
La Page blanche
Je suis devant la page blanche de mon smartphone avant d'écrire ces quelques lignes. Mais à la différence d'Éloïse, je n'ai pas perdu la mémoire et je ne suis pas assis sur un banc. On va donc suivre cette jeune femme a la recherche de son passé. Elle va, par brides, commencer à le reconstituer... Boulet nous propose un récit léger. Je ne me suis pas ennuyé à suivre l'enquête sur la recherche d'identité d'Éloïse, mais rien de transcendant, ça reste conventionnel. On ne saura rien du pourquoi de son amnésie et la conclusion ne m'a pas convaincu. Je ne me suis pas attaché au personnage d'Éloïse, par contre j'ai aimé la petite dose d'humour qui se balade lors de ses pérégrinations. Une histoire sympathique, mais pas marquante. Elle sera vite oubliée. Le dessin de Pénélope Bagieu est simple et efficace, mais trop lisse à mon goût. Des couleurs basiques et une mise en page classique ne rehaussent pas la partie graphique. Pas mal, sans plus.
La Cuisine des ogres
Incontestablement une très bonne bd et pourtant je n’ai pas été charmé totalement. D’où ma note qui peut paraître sévère, d’autant que les 2 auteurs livrent du beau boulot. En fait, je m’attendais tellement a du lourd à la vue du casting que j’ai été déçu de tomber sur « du juste sympa ». Depuis MangeCoeur J-B Andreae est un artiste que j’aime suivre. Son style allie toujours finesse et magie dans une belle élégance. Difficilement critiquable, en plus son bestiaire et personnages sont plutôt attachants. Je me méfiais plus du scénariste Fabien Vehlmann dont les histoires ne m’ont pas tout le temps attrapé. Le récit de La cuisine des ogres se situe un peu entre les deux. Alors que j’adore les contes et que j’apprécie celui-ci (je suis juste dur), mon intérêt vacillait au fil des pages. J’aime l’univers et la fin, mais ça m’a semblé un chouïa trop dilué. Je ne saurais trop dire si c’est pas assez court ou en manque de péripéties pour le nombre de pages pour me contenter pleinement. C’est quand même très cool à lire, rien que pour le plaisir graphique, l’univers en place et le tous publics. 3,5
Sept mages
Mouais, gros bof me concernant. Une longue mise en place pour découvrir – très brièvement – le groupe censé sauver un royaume d’une menace, puis une intrigue qui ne ménage pas trop de surprises, qui se révèle bien trop linéaire, avec des personnages pas plus creusés que ça. Et ça ma aussi semblé un peu fourre-tout, les divers personnages avec leurs différents pouvoirs m’ayant fait penser à un groupe de super-héros américains (y compris dans leur aspect physique), ce qui n’est pas trop mon truc. Intrigue et dialogues m’ont laissé de côté. Quant au dessin, il est inégal. Globalement lisible – avec même de belles planches – mais quelques cases au rendu un peu négligé.
Night Fever
Je commence à être familier du travail du duo Brubaker/Phillips. Et ça n’est pas avec cet album que je recommanderais de le découvrir. Car il m’a globalement laissé sur ma faim. Le dessin de Sean Phillips est très bon (comme d’habitude), du réaliste classique fluide et plaisant. C’est la colorisation de son fils que j’ai parfois trouvée un peu trop flashy. Mais bon, ça passe bien. Mais l’histoire ne m’a pas passionné plus que ça. D’abord parce que certains passages m’ont paru trop obscurs, pas assez clairs (même à la fin de ma lecture), ensuite parce que le personnage principal manque de charisme, est ballotté par une histoire un peu abracadabrantesque. Ça me parait un peu tiré par les cheveux. Et je n’ai pas saisi l’intérêt du rêve du héros, qu’il retrouve dans le roman d’un autre personnage (on insiste pourtant dessus, mais ça m’a échappé). Bref, c’est une histoire que je n’ai pas trouvée au niveau des autres productions du duo (même la couverture ne m’a pas trop plu). Note réelle 2,5/5/5.
Loire
Jolie BD de Davodeau, faisant penser dans le postulat de son scénario au roman de Sylvain Prudhomme "Par les routes". L'histoire de non-retrouvailles avec un amour de jeunesse est agréable à souhait : la tranche de vie est touchante, intrigante, amusante, anecdotique aussi. Après le beau et engagé Le Droit du sol, la chute est rude, l'ambition bien faible. Mais la réussite de cette tendre BD réside peut-être justement dans la modestie du projet. L'auteur maîtrise admirablement le rythme de son intrigue, la délicatesse des illustrations imprègne de sa lenteur les rebondissements de l'histoire, la saisie du temps qui passe est d'une grande sensibilité et d'une agréable justesse. Une œuvre de Davodeau certes mineure, mais qui se parcourt avec un agréable sourire aux lèvres.
13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter
A la fois classique et original, ce petit polar aura réussi à me surprendre tout en m’entrainant sur de rassurants sentiers balisés. Et c’est justement de cette association de style, entre réel hommage aux polars des années 50 et volonté de surprendre le lecteur via quelques développements inattendus qui est la cause de mon enthousiasme… Enfin, ça et la qualité du dessin d’Eric Stalner… et sa qualité d’écriture aussi ! Bons, soyons clairs, en fait même si je ne trouve rien d’absolument exceptionnel, j’estime que tout est bien voire franchement bien. Le rythme est bon, le découpage est soigné, la mise en page est maîtrisée, l’intrigue est régulièrement relancée, les personnages sont bien choisis, le début du récit est accrocheur et la fin est satisfaisante. Je ne sais pas quoi dire de plus : c’est bien ! Pas un chef-d’œuvre, pas un immanquable mais un récit qui comble toutes mes attentes dans le registre dans lequel je l’attendais.
À 4 mètres du sol
Portrait sensible d’un adolescent en pleine période « gros con », ce récit a réussi à me toucher grâce à la justesse de l’analyse. Le personnage central, Raoul, a tout de l’ado détestable. On le sent sur le point de faire la connerie de trop, celle qui gâchera définitivement ses chances d’un avenir stable, solide, construit en respect avec les autres comme avec lui-même. Et puis survient un rival, une confrontation et enfin un déclic. Le récit est bien construit. La mise en page très aérée, les dialogues peu envahissants et un dessin qui va à l’essentiel garantissent une lecture très rapide. Il faut bien admettre que le scénario se résume à peu mais c’est sa justesse qui en fait tout le charme. Justesse de l’analyse, justesse dans les dialogues, justesse dans l’enchainement des événements (même si ce genre de happy end doit être l’exception à la règle dans la vraie vie). Franchement pas mal bien. Un peu trop vite lu à mon goût pour que je monte à 4 étoiles mais c’est un livre que je ne regrette pas d’avoir lu.
Ode à l'X
Dans ce recueil, plusieurs auteurs plus ou moins reconnus illustrent des poèmes érotiques, majoritairement du XIXème siècle mais aussi des XVIIIème, XVIIème et XVIème siècles. Enfin quand je dis illustrent, certains se lâchent et s’écartent franchement des propos du poème quand d’autres se mettent en scène. A ce petit jeu-là, Georges Bess et Moebius sont les auteurs qui prennent le plus de liberté par rapport au texte choisi. Et si Bess, à défaut d’illustrer le poème en question, nous livre des planches très travaillées sur lesquelles il est manifeste qu’il s’est fait plaisir, Moebius, lui, me laisse une fois de plus à quai. J’ai trouvé son récit comme son dessin d’une platitude débandante. Chauzy, lui, opte pour une mise en abyme dans laquelle il se dessine circonspect devant le texte à illustrer, cherchant une solution pour l’illustrer sans tomber dans la vulgarité ni dans l’évasif. Le résultat est très moyen. Varenne opte pour le classicisme. De grandes illustrations pleine page qui donnent clairement vie aux deux poèmes de Verlaine dont il a hérité (ou qu’il a choisi). J’aime bien son trait froid et précis et même si les textes de Verlaine sont simples, ce sont les deux courts récits que j’ai préférés. Loustal fait de même avec une succession de dessins pleine page mais intègre le texte à ses planches. Le lien est donc immédiat et le mariage est harmonieux. Le trait de Loustal n’est pas mon préféré (trop cubique à mon goût, avec des couleurs fauves que je trouve agressives) mais je trouve qu’il s’en sort plutôt bien. Liberatore nous propose lui aussi des illustrations pleines page mais qui m’ont semblé plus passe-partout. Il a un beau coup de crayon mais dans le cas présent, pour moi, on est plus sur une succession de dessins sans queue ni tête que sur l’illustration d’un récit. Jeff Rey modernise le poème imposé. C’est peut-être la réinterprétation que j’ai trouvé la plus judicieuse même si, en soi, elle m’a laissé assez froid. Le format ne permet pas vraiment de faire passer des émotions. Beb-Deum, enfin, opte lui aussi pour des illustrations pleines pages. Le dessin est épuré mais là encore j’ai beaucoup de mal à faire le lien entre les illustrations et le poème sélectionné. En moyenne, ça va du pas mal au gros bof… avec une majorité de gros bof.