Une énième série sur la guerre de Sécession, mais qui arrive quand même à se démarquer des précédentes je trouve.
Je ne connais pas du tout le roman d’origine, que l’éditeur présente comme le roman « fondateur » de la littérature américaine moderne. Au vu de cette adaptation, je trouve l’expression plutôt exagérée. En effet, il m’a quand même manqué un certain souffle, la puissance que j’espérais y trouver, et l’histoire se développe sur un rythme quelque peu lancinant et monotone.
Reste que l’intrigue, si elle ne fait pas l’impasse sur la boucherie de cette guerre civile, fait le choix de se centrer sur un jeune soldat nordiste. Un jeune homme ordinaire, traversé par le doute, la peur, la lâcheté, pour ensuite se transcender et devenir un temps un héros malgré lui (son attitude est ambigüe, puisque le courage a ici la couleur du désespoir et son attitude est quasiment suicidaire, alors qu’il a au départ fui le champ de bataille, qu’il réintègre un peu malgré lui). Le combat dont il est question ici est tout autant intérieur que vis à vis d'ennemis qu'il ne peut haïr (voir la fraternisation possible lorsque, simple sentinelle, il croise un confédéré).
La fin est un peu abrupte, mais montre bien l’absurdité du conflit, puisque les soldats que nous suivions – du moins ceux qui ont survécu aux batailles – abandonnent le terrain conquis pour revenir sur leurs pas.
Quant au dessin de Cuzor, dans un trait réaliste agréable, il est toujours aussi plaisant, et accompagne très bien ce type de récit « militaire ». La colorisation est intéressante et originale, mais elle rend parfois difficile la reconnaissance des uniformes (seuls les drapeaux permettent parfois de discerner les différents camps).
Quelle claque mes aïeux, mais quelle claque ! Graphiquement parlant je ne peux que m'esbaudir devant tant de maestria. Tout comme Alix je ne connaissais aucun des deux auteurs, mais vraiment chapeau bas messieurs.
Tous les codes du thriller bien noir sont ici présents ; le flic un peu déglingué, des meurtres bien crades, et la quête de l'assassin ponctuée de rebondissements dont un twist final que personnellement je n'avais pas vu venir. L'on aurait pu craindre un scénario un peu alambiqué, mais c'est tout le contraire qui se produit, tout est fluide, d'ailleurs bravo pour le découpage, avec au milieu de l'album une pause, une respiration qui comme dans une tragédie grecque permet au lecteur de littéralement s'immerger dans la psychée de notre enquêteur.
Et puis il y a le dessin de Alessandro Manzella, alors là les aminches on est sur du lourd, un faux air de Ben Templesmith, mais plus maitrisé, c'est un bonheur de contempler ces pages.
Vous l'aurez compris une belle découverte pour ma part (ce fût mon premier achat à Angoulême cette année), une série que je ne peux que fortement conseiller.
Je voudrais vous demander une faveur karmique.
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Ce tome comprend une histoire indépendante de toute autre, racontée sous la forme d'un roman-photo. Il a été réalisé par Amélie Laval et édité par les éditions FLBLB. Il fait intervenir 47 acteurs. Les rôles principaux sont interprétés par Shuey-Shyen Duong (Ky Duyen Canac) et Cécile Peyrot (Fondamente). Cécile Rémy est responsable de la photographie. Aucun animal n'a été maltraité durant le shooting du Syndicat des algues brunes. L'édition originale date du premier trimestre 2018. Cette histoire comprend 211 pages de photo-roman.
Ky Duyen Canac (championne vietnamienne de l'art martial Vovinam Viet Vo Dao) déambule dans les ruelles d'une ville du sud de ce qui s'appelait précédemment la France, aujourd'hui appelée région Soleil Lavande dans le pays Avrupa. Elle finit par trouver l'adresse qu'elle cherche au 140 d'une rue. Elle tire la clé d'accès d'une enveloppe qu'elle avait dans sa poche et monte dans les étages jusqu'à l'appartement qui fut celui de son père Serge Canac. L'appartement est visiblement vide depuis plusieurs jours. Les différents miroirs et surfaces vitrées répondent à Ky Duyen Canac qu'ils ne savent pas quand le propriétaire reviendra. Elle ressort de l'appartement et regagne la rue où elle marche en écoutant le message que lui avait laissé son père. Elle se fait agresser dans une rue déserte par 2 hommes tenant des propos racistes, qualifiés de presse-citrons. Elle riposte en utilisant son art martial. Un homme se retrouve étendu sans connaissance à terre, l'autre tombe de tout son long et son corps se transforme en mousse savonneuse. Une femme (Fondamente) se porte au secours de Ky Duyen Canac, l'aide à se relever et l'emmène jusqu'à un taxi. Canac est légèrement blessée à l'épaule.
Chemin faisant, Ky Duyen Canac explique qu'elle est championne olympique d'art martial, et Fondamente explique que l'homme qui s'est transformé en mousse devait être un barbotard, c’est-à-dire un être humain de quatrième génération. Elles se font déposer au pied de l'immeuble de Fondamente qui invite Ky dans son appartement et qui soigne son épaule. Ky explique à son hôtesse qu'elle est venue pour voir son père qui lui avait envoyé un double des clés de son appartement. Fondamente explique qu'elle est journaliste et qu'elle essaiera de se renseigner sur Serge Canac. Elle ajoute qu'elle aimerait voyager en Asie mais que les individus de groupe sanguin A et O n'ont pas le droit de sortir du territoire et elle est du groupe A. Ky indique qu'il n'y a pas ce genre de problème au Vietnam car il n'y a plus d'humains générationnels là-bas. Fondamente s'en va finir un article ; Ky effectue quelques katas avant de se coucher sur le canapé. Elle se réveille seule dans l'appartement le lendemain matin. Elle petit-déjeune d'une soupe à la lavande. Puis elle effectue des exercices d'assouplissement. Fondamente rentre sur ces entrefaites et lui propose d'aller manger à l'extérieur.
Étonnant qu'il puisse encore paraître de nouveaux romans-photos en 2018, qui plus est qui ne s'inscrivent pas dans le genre romance. Pourtant le lecteur découvre dès les premières pages, qu'il s'agit d'un roman-photo en bonne et due forme, avec des photographies soignées, pouvant aller jusqu'à 10 dans une page, dans des lieux variés, pour une histoire entre thriller politique et enquête. Amélie Laval a construit son récit comme une bande dessinée, avec des photographies à la place de dessins dans des cases. Le lecteur de BD retrouve donc une forme de narration séquentielle très familière, classique dans son ordonnancement, avec des cases rectangulaires, sagement alignées en bande, les unes au-dessus des autres. La taille des cases varie en fonction de la nature de la séquence et de ce qui est montré, des cases étroites, ou des cases de la larguer de la page, des petites cases, ou quelques photographies en pleine page. En choisissant ce mode de narration essentiellement descriptif, l'autrice se confronte à la problématique du budget. Alors qu'en bande dessinée, l'artiste dispose d'un budget illimité pour les effets spéciaux et les décors (sous réserve du temps passé à les représenter), le roman-photo est tributaire soit des décors naturels, soit des décors de studio, mais ce n'est alors plus le même prix. L'artiste a pris le parti des décors naturels, et le lecteur peut apprécier au fil du récit leur diversité : ruelles, cage d'escalier, intérieurs d'appartement, café, voirie urbaine, autoroutes, paysages naturels, supermarché, calanque, port, salle de réunion. À l'opposé de longues pages en plan fixe dans 3 lieux sans âme, Amélie Laval donne à voir de nombreux environnements, très ordinaires pris séparément, constituant un décor élaboré et varié dans leur effet cumulatif.
Le lecteur retrouve la même approche naturaliste et généreuse dans le casting. Au fil de ces 211 pages, il observe une cinquantaine d'individus différents, interprétés par autant d'acteurs. Amélie Laval n'a pas choisi d'en faire des modèles de beauté esthétique, préférant conserver une apparence normale. Là encore cette apparente banalité peut masquer la variété, ainsi que l'effet que cela produit. Le lecteur plonge en fait dans un monde quasi identique au sien, croisant des individus normaux, se conduisant de manière normale. Le registre narratif n'est pas celui du spectaculaire, mais un registre qui privilégie la narration et la cohérence interne. Le lecteur narquois peut n'y voir que la nécessité (budget contraint) qui fait loi, mais au fil des pages il s'impose une impression globale de choix narratif en phase avec la nature du récit. Les expressions des visages sonnent juste, ainsi que les postures des acteurs. Qui plus est, les mouvements lors des affrontements physiques apparaissent réels, à l'opposé d'une exagération spectaculaire, évitant l'écueil de tomber dans le ridicule. Le lecteur voit les personnages évoluer comme s'il s'agissait d'individus croisés dans la rue, dans une représentation de la réalité très proche de la sienne. La narration neutralise ainsi le risque de la moquerie ou de l'autodérision involontaire en optant pour un premier degré refusant les facilités pour enjoliver les apparences, tels que filtres photographiques, effets bon marché, ou retouches infographiques en post production. Du coup, l'intrusion des éléments d'anticipation (pour le coup réalisés avec des moyens limités) passe plus facilement, que ce soit les morts qui se transforment en mousse, ou ceux qui portent une combinaison intégrale en fausse fourrure. L'autrice n'essaye pas de faire passer ces éléments pour des effets spéciaux haute technologie. Elle ne cache pas au lecteur leur nature basique, lui laissant la possibilité de les prendre en l'état sans raillerie.
Indépendamment de son goût pour le roman-photo ou pour la bande dessinée, le lecteur se laisse donc facilement entraîner dans cette narration visuelle, plutôt riche, utilisant des découpages de planche spécifiques à la BD, un peu déconcertante par la précision des photographies qui ne laissent pas de place à l'imagination comme le font les dessins. Le lecteur est tenté de prendre le temps de détailler chaque photographie pour y déceler des éléments signifiants, alors qu'il ne s'agit que de la densité d'informations visuelles propre à la photographie. La précision photographique laisse également moins de marge de manœuvre à l'autrice pour détourner la fonction première de l'objet qui est montré. Pourtant, Amélie Laval réussit quand même à induire des fonctions inhabituelles dans des objets de la vie de tous les jours : les surfaces vitrées ou les glaces qui servent d'écran, les berlingots en plastique qui contiennent des produits inusuels, une chipolata comme produit de contrebande vendu à la sauvette, du varech comme manifestation psychique d'une maladie, ou une innocente brosse à dents comme outil de pollinisation. À nouveau le traitement premier degré et précis de ces détournements d'objet ne tombe pas dans l'écueil de la moquerie suscitée par un manque de moyen financier, mais s'accompagne plutôt d'une sensation poétique ou surréaliste. S'étant habitué à cette narration visuelle naturaliste, le lecteur est d'autant plus surpris quand il découvre une case (enfin une photographie) ou une séquence en décalage avec sa réalité, comme par exemple le troupeau de moutons en pleine ville ou les algues sur le notaire.
Dans un premier temps, le lecteur peut s'interroger sur la forte pagination de cette histoire, mais il constate rapidement que l'autrice a tiré profit de la richesse des lieux et de la variété des personnages, pour réaliser une quarantaine de planches sans texte, ni phylactère, laissant les images raconter l'histoire, offrant au lecteur la possibilité de gérer sa vitesse de lecture. Pour autant, le récit s'avère ambitieux et consistant. Il peut être lu au premier degré comme un thriller d'action, avec une enquête sur le sort de Serge Canac, le père de Ky Duyen Canac, mêlé à une sombre histoire d'intérêts financiers et de magouilles géopolitiques. Au fil des séquences, le lecteur voit également apparaître plusieurs thématiques : l'immigration, la séparation d'avec le père, l'écologie, la politique extérieure, une forme d'eugénisme. Dans le cadre d'un récit d'anticipation comme celui-ci, une partie des thèmes ne sert qu'à nourri le contexte du récit, mais une autre constitue un regard personnel de l'autrice sur des bouleversements sociétaux en devenir, ou sur des composantes de la société déjà en train de la transformer. Amélie Laval utilise bien le genre Anticipation comme un révélateur par processus de contraste, de certaines caractéristiques de la société contemporaine.
En découvrant cet ouvrage, le lecteur ne sait pas trop à quoi s'attendre. Il a peut-être été aiguillé par la référence qui y est faite par Jan Baetans dans La petite Bédéthèque des Savoirs - tome 26 - Le roman-photo (2018, avec Clémentine Mélois), tout en sachant par avance que son ambition littéraire ne saurait égaler celle de Droit de regards (1985) de Marie-Françoise Plissart, avec Benoît Peeters. Il perçoit vite la richesse de de la mise en images du récit, constatant qu'il s'agit d'une narration professionnelle avec un niveau d'exigence et de finition élevé de la part de l'auteur : que ce soit la qualité des photographies, le jeu des acteurs et la distribution, ou la variété des lieux. Il plonge dans un récit d'anticipation bien ficelé, mis en scène avec intelligence, portant un regard sur certains aspects de la société moderne, sous la forme d'une enquête mâtinée de thriller. Cette lecture se révèle à la fois atypique, exhalant des saveurs inusuelles, et un récit entraînant et intelligent.
King’s Game Origin offre un aperçu des origines du jeu macabre, avec une intrigue qui nous plonge dans les premiers événements de ce phénomène terrifiant. L’histoire est intéressante, mais elle manque parfois de profondeur dans ses rebondissements et ses personnages. Certains moments de suspense ne sont pas aussi percutants que dans la série principale.
Le développement des personnages est un peu superficiel, et on a du mal à s’attacher à eux, ce qui rend certaines scènes moins impactantes émotionnellement. Cela dit, le récit reste prenant et développe bien l’univers du King’s Game, en dévoilant des éléments importants pour comprendre le jeu et sa propagation.
En résumé, King’s Game Origin est une lecture plaisante pour les fans de la série, mais elle ne parvient pas à capturer la même intensité et l’impact que le premier King’s Game. Une bonne préquelle, mais sans réelle innovation.
Un thriller efficace au concept accrocheur : une classe de lycéens reçoit des ordres d’un mystérieux « Roi » qu’ils doivent exécuter sous peine de mort. L’intrigue démarre fort, avec une tension bien maîtrisée et un rythme haletant.
Cependant, si le suspense fonctionne, certains rebondissements sont un peu prévisibles, et les réactions des personnages manquent parfois de profondeur. Le dessin est dynamique et sert bien l’ambiance, mais sans forcément se démarquer.
Un bon divertissement, prenant et sans temps mort, mais qui aurait gagné à être plus subtil dans son écriture. À tenter si vous aimez les survival games !
Jeff Lemire signe un récit bouleversant, mêlant habilement drame intime et mystère. L’histoire, portée par une narration subtile et émouvante, suit un père hanté par la disparition de sa fille, perdu entre réalité et cauchemars.
Le style graphique épuré de Lemire, avec son trait expressif et ses aquarelles délicates, accentue l’intensité émotionnelle du récit. Chaque page respire la mélancolie et l’étrangeté, renforçant l’immersion dans cette quête poignante.
Un album magistral, à la fois touchant et captivant, qui prouve une fois de plus le talent unique de Lemire. Incontournable !
Un récit captivant qui mélange habilement aventure, mystère et science-fiction. Serge Lehman tisse une intrigue intrigante autour du retour de Neige Agopian à Paris, où son passé ressurgit et entraîne ses amis dans une enquête aussi fascinante qu’inquiétante. Le concept des « Navigateurs » apporte une dimension énigmatique qui garde le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
Le dessin de Francesco De Caneva, en noir et blanc, colle parfaitement à l’ambiance du récit. Son style précis et détaillé renforce le mystère et apporte une intensité dramatique aux scènes les plus marquantes. Les jeux de contrastes et d’ombres subliment l’atmosphère, donnant une vraie profondeur à l’univers.
Un album maîtrisé, aussi beau que passionnant, qui séduira les amateurs de récits mêlant mystère et exploration. Une belle réussite !
Etant papa d'une petite fille d'à peine 10 mois, ma dame m'a offert ce bouquin comme présent. Je me demande encore si cela ne cachait pas un message subliminal sur le sujet... pas sûr que cela soit un vrai cadeau.
Nous sommes ici sur une documentation sur l'évolution de la paternité ainsi que l'équité sur les tâches ménagères en France et dans l'Europe. Mettant en scène les comportements des hommes à ces tâches des plus "apparemment" naturelles. Cela nous renseigne par des chiffres avérés ainsi que des témoignages de spécialiste sur le sujet, que les papas ont encore beaucoup de boulot pour être aussi réactifs et impliqués que nos ennemis juré les mamans. Je trouve l'orientation du bouquin plutôt neutre et sans discrimination sur les papas, mais malgré ce travail de documentation et d'avis recherchés sur le thèmes, mon avis reste toujours aussi tranchant que les ongles de ma fille.
Ce qui me gêne, c'est que l'on prône pour l'égalité des sexes, certes importante sur plusieurs domaines, mais concernant la paternité et maternité, nous ne sommes pas du tout égaux physiologiquement. Cela fait depuis des millénaires que nous, hommes des cavernes, suivons un certains instinct inculqué par nos gènes, mais comme la société a changé les règles du jeu, nous devons également les suivre. Cette même société qui a forgé les hommes depuis l'antiquité pour les rendre forts et s'en servir en autre, comme des pions dans ses guerres. Et maintenant, en à peine 70 ans, nous devons être des pères exemplaire, égaux à la femme (dans ce domaine), tout en gardant les valeurs inculquées depuis des générations... Mais pourquoi nous imposer ça ? sommes nous d'accord avec ça ?
Nous ne sommes pas bêtes, nous essayons de faire du mieux que l'on pouvons, mais surtout Mesdames, chaque papa actuel surpasse de loin l'implication de nos pères respectifs. Car rappelons le, cela fait seulement une génération et demie que l'on subit ce changement, cela est très récent pour notre esprit. J'en suis persuadé, les gènes ont une responsabilité dans notre façon d'être, et comme toute évolution, cela prend du temps. Pour preuves, je me suis retrouvé dans le comportement de tous les papas de cette BD. Donc soyez indulgentes avec nous, Rome ne s'est pas bâtie en 1 jour...
Pour illustrer ce charmant documentaire, les dessins sont plutôt corrects pour ce support. Le dessinateur est juste présent pour transmettre le message des auteurs par le média de la BD, pour toucher un plus large public, ce qui fonctionne plutôt très bien.
Pour conclure, cette BD m'a tout de même fait réagir, un pari réussi pour les auteurs. Sur ces bonnes paroles, une couche malodorante m'attend !
Une petite déception.
Certes, c'est une BD pour jeune public, mais j'en attendais plus quand même.
Le moyen-age, un temps où il ne fait pas bon être différent, c'est le cas de ce petit garçon : Martino, il est albinos. L'Église l'accusera de tous les maux qui affectent le village. Il va trouver refuge au milieu de la forêt chez une sorcière, la jolie Viviana et un lien fort va se tisser entre ces deux êtres rejetés.
Un récit sur les différences (dont la transidentité), le rejet et l'acceptation de soi. Mais un récit très (trop) léger, les bons sentiments sont de mise, les enchaînements des péripéties de Martino sont prévisibles et les thèmes ne sont traités que superficiellement. Ça manque de moelle et c'est un peu tiré par les cheveux.
La narration alerte permet de ne pas s'ennuyer, la lecture est rapide.
Visuellement, un beau rendu avec ce trait précis et lisible, dans un style jeunesse. Les couleurs sont belles et la mise en page est classique.
J'ai bien aimé.
Un album avant tout pour les 10/13 ans.
Je suis un peu embêté à essayer de noter cette BD, parce que j'ai un peu l'impression de taper dessus alors qu'elle ne le mérite pas. Mais en même temps je me permets d'être honnête et cette BD ne m'a pas du tout fait vibrer. Ce sont des histoires pleines de bons sentiments, parfois tendres, parfois mignonnes, mais qui m'ont globalement laissé très très indifférent.
Je pense que c'est principalement dû aux récits en eux-mêmes, qui sont souvent assez anecdotiques et dans certains cas curieusement construits. Par exemple le récit éponyme (sur la vieille dame) se construit en deux parties assez mal équilibrées. Alors qu'on passe beaucoup de temps à voir cette petite vieille et sa vie, on bascule finalement sur ses animaux et leurs points de vue. C'est une rupture de ton assez nette et franchement surprenante, mais pas dans le bon sens du terme, d'autant que l'histoire se finit assez vite au final. Une intégration progressive ou une petite mise en contexte par flashback aurait été plus pertinente, je pense. Là, c'est comme deux récits collés ensembles dont l'un prépare quelques éléments pour l'autre mais en le faisant trop durer.
Les auteurs sont nombreux et chacun avec son coup de crayon, ça permet de découvrir des styles et des façons de représenter ces histoires. Il y a de belles trouvailles visuelles, c'est agréable !
Je ne vais pas faire plus long, parce que c'est vraiment une question d'appréciation personnelle : je n'ai pas été touché, et de fait je n'ai pas aimé. Il manque quelque chose pour moi, la lecture m'a paru assez vide.
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Le Combat d'Henry Fleming
Une énième série sur la guerre de Sécession, mais qui arrive quand même à se démarquer des précédentes je trouve. Je ne connais pas du tout le roman d’origine, que l’éditeur présente comme le roman « fondateur » de la littérature américaine moderne. Au vu de cette adaptation, je trouve l’expression plutôt exagérée. En effet, il m’a quand même manqué un certain souffle, la puissance que j’espérais y trouver, et l’histoire se développe sur un rythme quelque peu lancinant et monotone. Reste que l’intrigue, si elle ne fait pas l’impasse sur la boucherie de cette guerre civile, fait le choix de se centrer sur un jeune soldat nordiste. Un jeune homme ordinaire, traversé par le doute, la peur, la lâcheté, pour ensuite se transcender et devenir un temps un héros malgré lui (son attitude est ambigüe, puisque le courage a ici la couleur du désespoir et son attitude est quasiment suicidaire, alors qu’il a au départ fui le champ de bataille, qu’il réintègre un peu malgré lui). Le combat dont il est question ici est tout autant intérieur que vis à vis d'ennemis qu'il ne peut haïr (voir la fraternisation possible lorsque, simple sentinelle, il croise un confédéré). La fin est un peu abrupte, mais montre bien l’absurdité du conflit, puisque les soldats que nous suivions – du moins ceux qui ont survécu aux batailles – abandonnent le terrain conquis pour revenir sur leurs pas. Quant au dessin de Cuzor, dans un trait réaliste agréable, il est toujours aussi plaisant, et accompagne très bien ce type de récit « militaire ». La colorisation est intéressante et originale, mais elle rend parfois difficile la reconnaissance des uniformes (seuls les drapeaux permettent parfois de discerner les différents camps).
Nuits romaines
Quelle claque mes aïeux, mais quelle claque ! Graphiquement parlant je ne peux que m'esbaudir devant tant de maestria. Tout comme Alix je ne connaissais aucun des deux auteurs, mais vraiment chapeau bas messieurs. Tous les codes du thriller bien noir sont ici présents ; le flic un peu déglingué, des meurtres bien crades, et la quête de l'assassin ponctuée de rebondissements dont un twist final que personnellement je n'avais pas vu venir. L'on aurait pu craindre un scénario un peu alambiqué, mais c'est tout le contraire qui se produit, tout est fluide, d'ailleurs bravo pour le découpage, avec au milieu de l'album une pause, une respiration qui comme dans une tragédie grecque permet au lecteur de littéralement s'immerger dans la psychée de notre enquêteur. Et puis il y a le dessin de Alessandro Manzella, alors là les aminches on est sur du lourd, un faux air de Ben Templesmith, mais plus maitrisé, c'est un bonheur de contempler ces pages. Vous l'aurez compris une belle découverte pour ma part (ce fût mon premier achat à Angoulême cette année), une série que je ne peux que fortement conseiller.
Le Syndicat des algues brunes
Je voudrais vous demander une faveur karmique. - Ce tome comprend une histoire indépendante de toute autre, racontée sous la forme d'un roman-photo. Il a été réalisé par Amélie Laval et édité par les éditions FLBLB. Il fait intervenir 47 acteurs. Les rôles principaux sont interprétés par Shuey-Shyen Duong (Ky Duyen Canac) et Cécile Peyrot (Fondamente). Cécile Rémy est responsable de la photographie. Aucun animal n'a été maltraité durant le shooting du Syndicat des algues brunes. L'édition originale date du premier trimestre 2018. Cette histoire comprend 211 pages de photo-roman. Ky Duyen Canac (championne vietnamienne de l'art martial Vovinam Viet Vo Dao) déambule dans les ruelles d'une ville du sud de ce qui s'appelait précédemment la France, aujourd'hui appelée région Soleil Lavande dans le pays Avrupa. Elle finit par trouver l'adresse qu'elle cherche au 140 d'une rue. Elle tire la clé d'accès d'une enveloppe qu'elle avait dans sa poche et monte dans les étages jusqu'à l'appartement qui fut celui de son père Serge Canac. L'appartement est visiblement vide depuis plusieurs jours. Les différents miroirs et surfaces vitrées répondent à Ky Duyen Canac qu'ils ne savent pas quand le propriétaire reviendra. Elle ressort de l'appartement et regagne la rue où elle marche en écoutant le message que lui avait laissé son père. Elle se fait agresser dans une rue déserte par 2 hommes tenant des propos racistes, qualifiés de presse-citrons. Elle riposte en utilisant son art martial. Un homme se retrouve étendu sans connaissance à terre, l'autre tombe de tout son long et son corps se transforme en mousse savonneuse. Une femme (Fondamente) se porte au secours de Ky Duyen Canac, l'aide à se relever et l'emmène jusqu'à un taxi. Canac est légèrement blessée à l'épaule. Chemin faisant, Ky Duyen Canac explique qu'elle est championne olympique d'art martial, et Fondamente explique que l'homme qui s'est transformé en mousse devait être un barbotard, c’est-à-dire un être humain de quatrième génération. Elles se font déposer au pied de l'immeuble de Fondamente qui invite Ky dans son appartement et qui soigne son épaule. Ky explique à son hôtesse qu'elle est venue pour voir son père qui lui avait envoyé un double des clés de son appartement. Fondamente explique qu'elle est journaliste et qu'elle essaiera de se renseigner sur Serge Canac. Elle ajoute qu'elle aimerait voyager en Asie mais que les individus de groupe sanguin A et O n'ont pas le droit de sortir du territoire et elle est du groupe A. Ky indique qu'il n'y a pas ce genre de problème au Vietnam car il n'y a plus d'humains générationnels là-bas. Fondamente s'en va finir un article ; Ky effectue quelques katas avant de se coucher sur le canapé. Elle se réveille seule dans l'appartement le lendemain matin. Elle petit-déjeune d'une soupe à la lavande. Puis elle effectue des exercices d'assouplissement. Fondamente rentre sur ces entrefaites et lui propose d'aller manger à l'extérieur. Étonnant qu'il puisse encore paraître de nouveaux romans-photos en 2018, qui plus est qui ne s'inscrivent pas dans le genre romance. Pourtant le lecteur découvre dès les premières pages, qu'il s'agit d'un roman-photo en bonne et due forme, avec des photographies soignées, pouvant aller jusqu'à 10 dans une page, dans des lieux variés, pour une histoire entre thriller politique et enquête. Amélie Laval a construit son récit comme une bande dessinée, avec des photographies à la place de dessins dans des cases. Le lecteur de BD retrouve donc une forme de narration séquentielle très familière, classique dans son ordonnancement, avec des cases rectangulaires, sagement alignées en bande, les unes au-dessus des autres. La taille des cases varie en fonction de la nature de la séquence et de ce qui est montré, des cases étroites, ou des cases de la larguer de la page, des petites cases, ou quelques photographies en pleine page. En choisissant ce mode de narration essentiellement descriptif, l'autrice se confronte à la problématique du budget. Alors qu'en bande dessinée, l'artiste dispose d'un budget illimité pour les effets spéciaux et les décors (sous réserve du temps passé à les représenter), le roman-photo est tributaire soit des décors naturels, soit des décors de studio, mais ce n'est alors plus le même prix. L'artiste a pris le parti des décors naturels, et le lecteur peut apprécier au fil du récit leur diversité : ruelles, cage d'escalier, intérieurs d'appartement, café, voirie urbaine, autoroutes, paysages naturels, supermarché, calanque, port, salle de réunion. À l'opposé de longues pages en plan fixe dans 3 lieux sans âme, Amélie Laval donne à voir de nombreux environnements, très ordinaires pris séparément, constituant un décor élaboré et varié dans leur effet cumulatif. Le lecteur retrouve la même approche naturaliste et généreuse dans le casting. Au fil de ces 211 pages, il observe une cinquantaine d'individus différents, interprétés par autant d'acteurs. Amélie Laval n'a pas choisi d'en faire des modèles de beauté esthétique, préférant conserver une apparence normale. Là encore cette apparente banalité peut masquer la variété, ainsi que l'effet que cela produit. Le lecteur plonge en fait dans un monde quasi identique au sien, croisant des individus normaux, se conduisant de manière normale. Le registre narratif n'est pas celui du spectaculaire, mais un registre qui privilégie la narration et la cohérence interne. Le lecteur narquois peut n'y voir que la nécessité (budget contraint) qui fait loi, mais au fil des pages il s'impose une impression globale de choix narratif en phase avec la nature du récit. Les expressions des visages sonnent juste, ainsi que les postures des acteurs. Qui plus est, les mouvements lors des affrontements physiques apparaissent réels, à l'opposé d'une exagération spectaculaire, évitant l'écueil de tomber dans le ridicule. Le lecteur voit les personnages évoluer comme s'il s'agissait d'individus croisés dans la rue, dans une représentation de la réalité très proche de la sienne. La narration neutralise ainsi le risque de la moquerie ou de l'autodérision involontaire en optant pour un premier degré refusant les facilités pour enjoliver les apparences, tels que filtres photographiques, effets bon marché, ou retouches infographiques en post production. Du coup, l'intrusion des éléments d'anticipation (pour le coup réalisés avec des moyens limités) passe plus facilement, que ce soit les morts qui se transforment en mousse, ou ceux qui portent une combinaison intégrale en fausse fourrure. L'autrice n'essaye pas de faire passer ces éléments pour des effets spéciaux haute technologie. Elle ne cache pas au lecteur leur nature basique, lui laissant la possibilité de les prendre en l'état sans raillerie. Indépendamment de son goût pour le roman-photo ou pour la bande dessinée, le lecteur se laisse donc facilement entraîner dans cette narration visuelle, plutôt riche, utilisant des découpages de planche spécifiques à la BD, un peu déconcertante par la précision des photographies qui ne laissent pas de place à l'imagination comme le font les dessins. Le lecteur est tenté de prendre le temps de détailler chaque photographie pour y déceler des éléments signifiants, alors qu'il ne s'agit que de la densité d'informations visuelles propre à la photographie. La précision photographique laisse également moins de marge de manœuvre à l'autrice pour détourner la fonction première de l'objet qui est montré. Pourtant, Amélie Laval réussit quand même à induire des fonctions inhabituelles dans des objets de la vie de tous les jours : les surfaces vitrées ou les glaces qui servent d'écran, les berlingots en plastique qui contiennent des produits inusuels, une chipolata comme produit de contrebande vendu à la sauvette, du varech comme manifestation psychique d'une maladie, ou une innocente brosse à dents comme outil de pollinisation. À nouveau le traitement premier degré et précis de ces détournements d'objet ne tombe pas dans l'écueil de la moquerie suscitée par un manque de moyen financier, mais s'accompagne plutôt d'une sensation poétique ou surréaliste. S'étant habitué à cette narration visuelle naturaliste, le lecteur est d'autant plus surpris quand il découvre une case (enfin une photographie) ou une séquence en décalage avec sa réalité, comme par exemple le troupeau de moutons en pleine ville ou les algues sur le notaire. Dans un premier temps, le lecteur peut s'interroger sur la forte pagination de cette histoire, mais il constate rapidement que l'autrice a tiré profit de la richesse des lieux et de la variété des personnages, pour réaliser une quarantaine de planches sans texte, ni phylactère, laissant les images raconter l'histoire, offrant au lecteur la possibilité de gérer sa vitesse de lecture. Pour autant, le récit s'avère ambitieux et consistant. Il peut être lu au premier degré comme un thriller d'action, avec une enquête sur le sort de Serge Canac, le père de Ky Duyen Canac, mêlé à une sombre histoire d'intérêts financiers et de magouilles géopolitiques. Au fil des séquences, le lecteur voit également apparaître plusieurs thématiques : l'immigration, la séparation d'avec le père, l'écologie, la politique extérieure, une forme d'eugénisme. Dans le cadre d'un récit d'anticipation comme celui-ci, une partie des thèmes ne sert qu'à nourri le contexte du récit, mais une autre constitue un regard personnel de l'autrice sur des bouleversements sociétaux en devenir, ou sur des composantes de la société déjà en train de la transformer. Amélie Laval utilise bien le genre Anticipation comme un révélateur par processus de contraste, de certaines caractéristiques de la société contemporaine. En découvrant cet ouvrage, le lecteur ne sait pas trop à quoi s'attendre. Il a peut-être été aiguillé par la référence qui y est faite par Jan Baetans dans La petite Bédéthèque des Savoirs - tome 26 - Le roman-photo (2018, avec Clémentine Mélois), tout en sachant par avance que son ambition littéraire ne saurait égaler celle de Droit de regards (1985) de Marie-Françoise Plissart, avec Benoît Peeters. Il perçoit vite la richesse de de la mise en images du récit, constatant qu'il s'agit d'une narration professionnelle avec un niveau d'exigence et de finition élevé de la part de l'auteur : que ce soit la qualité des photographies, le jeu des acteurs et la distribution, ou la variété des lieux. Il plonge dans un récit d'anticipation bien ficelé, mis en scène avec intelligence, portant un regard sur certains aspects de la société moderne, sous la forme d'une enquête mâtinée de thriller. Cette lecture se révèle à la fois atypique, exhalant des saveurs inusuelles, et un récit entraînant et intelligent.
King's Game Origin
King’s Game Origin offre un aperçu des origines du jeu macabre, avec une intrigue qui nous plonge dans les premiers événements de ce phénomène terrifiant. L’histoire est intéressante, mais elle manque parfois de profondeur dans ses rebondissements et ses personnages. Certains moments de suspense ne sont pas aussi percutants que dans la série principale. Le développement des personnages est un peu superficiel, et on a du mal à s’attacher à eux, ce qui rend certaines scènes moins impactantes émotionnellement. Cela dit, le récit reste prenant et développe bien l’univers du King’s Game, en dévoilant des éléments importants pour comprendre le jeu et sa propagation. En résumé, King’s Game Origin est une lecture plaisante pour les fans de la série, mais elle ne parvient pas à capturer la même intensité et l’impact que le premier King’s Game. Une bonne préquelle, mais sans réelle innovation.
King's Game
Un thriller efficace au concept accrocheur : une classe de lycéens reçoit des ordres d’un mystérieux « Roi » qu’ils doivent exécuter sous peine de mort. L’intrigue démarre fort, avec une tension bien maîtrisée et un rythme haletant. Cependant, si le suspense fonctionne, certains rebondissements sont un peu prévisibles, et les réactions des personnages manquent parfois de profondeur. Le dessin est dynamique et sert bien l’ambiance, mais sans forcément se démarquer. Un bon divertissement, prenant et sans temps mort, mais qui aurait gagné à être plus subtil dans son écriture. À tenter si vous aimez les survival games !
Le Labyrinthe inachevé
Jeff Lemire signe un récit bouleversant, mêlant habilement drame intime et mystère. L’histoire, portée par une narration subtile et émouvante, suit un père hanté par la disparition de sa fille, perdu entre réalité et cauchemars. Le style graphique épuré de Lemire, avec son trait expressif et ses aquarelles délicates, accentue l’intensité émotionnelle du récit. Chaque page respire la mélancolie et l’étrangeté, renforçant l’immersion dans cette quête poignante. Un album magistral, à la fois touchant et captivant, qui prouve une fois de plus le talent unique de Lemire. Incontournable !
Les Navigateurs
Un récit captivant qui mélange habilement aventure, mystère et science-fiction. Serge Lehman tisse une intrigue intrigante autour du retour de Neige Agopian à Paris, où son passé ressurgit et entraîne ses amis dans une enquête aussi fascinante qu’inquiétante. Le concept des « Navigateurs » apporte une dimension énigmatique qui garde le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page. Le dessin de Francesco De Caneva, en noir et blanc, colle parfaitement à l’ambiance du récit. Son style précis et détaillé renforce le mystère et apporte une intensité dramatique aux scènes les plus marquantes. Les jeux de contrastes et d’ombres subliment l’atmosphère, donnant une vraie profondeur à l’univers. Un album maîtrisé, aussi beau que passionnant, qui séduira les amateurs de récits mêlant mystère et exploration. Une belle réussite !
L'Arnaque des nouveaux pères
Etant papa d'une petite fille d'à peine 10 mois, ma dame m'a offert ce bouquin comme présent. Je me demande encore si cela ne cachait pas un message subliminal sur le sujet... pas sûr que cela soit un vrai cadeau. Nous sommes ici sur une documentation sur l'évolution de la paternité ainsi que l'équité sur les tâches ménagères en France et dans l'Europe. Mettant en scène les comportements des hommes à ces tâches des plus "apparemment" naturelles. Cela nous renseigne par des chiffres avérés ainsi que des témoignages de spécialiste sur le sujet, que les papas ont encore beaucoup de boulot pour être aussi réactifs et impliqués que nos ennemis juré les mamans. Je trouve l'orientation du bouquin plutôt neutre et sans discrimination sur les papas, mais malgré ce travail de documentation et d'avis recherchés sur le thèmes, mon avis reste toujours aussi tranchant que les ongles de ma fille. Ce qui me gêne, c'est que l'on prône pour l'égalité des sexes, certes importante sur plusieurs domaines, mais concernant la paternité et maternité, nous ne sommes pas du tout égaux physiologiquement. Cela fait depuis des millénaires que nous, hommes des cavernes, suivons un certains instinct inculqué par nos gènes, mais comme la société a changé les règles du jeu, nous devons également les suivre. Cette même société qui a forgé les hommes depuis l'antiquité pour les rendre forts et s'en servir en autre, comme des pions dans ses guerres. Et maintenant, en à peine 70 ans, nous devons être des pères exemplaire, égaux à la femme (dans ce domaine), tout en gardant les valeurs inculquées depuis des générations... Mais pourquoi nous imposer ça ? sommes nous d'accord avec ça ? Nous ne sommes pas bêtes, nous essayons de faire du mieux que l'on pouvons, mais surtout Mesdames, chaque papa actuel surpasse de loin l'implication de nos pères respectifs. Car rappelons le, cela fait seulement une génération et demie que l'on subit ce changement, cela est très récent pour notre esprit. J'en suis persuadé, les gènes ont une responsabilité dans notre façon d'être, et comme toute évolution, cela prend du temps. Pour preuves, je me suis retrouvé dans le comportement de tous les papas de cette BD. Donc soyez indulgentes avec nous, Rome ne s'est pas bâtie en 1 jour... Pour illustrer ce charmant documentaire, les dessins sont plutôt corrects pour ce support. Le dessinateur est juste présent pour transmettre le message des auteurs par le média de la BD, pour toucher un plus large public, ce qui fonctionne plutôt très bien. Pour conclure, cette BD m'a tout de même fait réagir, un pari réussi pour les auteurs. Sur ces bonnes paroles, une couche malodorante m'attend !
Rebis
Une petite déception. Certes, c'est une BD pour jeune public, mais j'en attendais plus quand même. Le moyen-age, un temps où il ne fait pas bon être différent, c'est le cas de ce petit garçon : Martino, il est albinos. L'Église l'accusera de tous les maux qui affectent le village. Il va trouver refuge au milieu de la forêt chez une sorcière, la jolie Viviana et un lien fort va se tisser entre ces deux êtres rejetés. Un récit sur les différences (dont la transidentité), le rejet et l'acceptation de soi. Mais un récit très (trop) léger, les bons sentiments sont de mise, les enchaînements des péripéties de Martino sont prévisibles et les thèmes ne sont traités que superficiellement. Ça manque de moelle et c'est un peu tiré par les cheveux. La narration alerte permet de ne pas s'ennuyer, la lecture est rapide. Visuellement, un beau rendu avec ce trait précis et lisible, dans un style jeunesse. Les couleurs sont belles et la mise en page est classique. J'ai bien aimé. Un album avant tout pour les 10/13 ans.
La Vieille Dame qui n'avait jamais joué au tennis et autres nouvelles qui font du bien
Je suis un peu embêté à essayer de noter cette BD, parce que j'ai un peu l'impression de taper dessus alors qu'elle ne le mérite pas. Mais en même temps je me permets d'être honnête et cette BD ne m'a pas du tout fait vibrer. Ce sont des histoires pleines de bons sentiments, parfois tendres, parfois mignonnes, mais qui m'ont globalement laissé très très indifférent. Je pense que c'est principalement dû aux récits en eux-mêmes, qui sont souvent assez anecdotiques et dans certains cas curieusement construits. Par exemple le récit éponyme (sur la vieille dame) se construit en deux parties assez mal équilibrées. Alors qu'on passe beaucoup de temps à voir cette petite vieille et sa vie, on bascule finalement sur ses animaux et leurs points de vue. C'est une rupture de ton assez nette et franchement surprenante, mais pas dans le bon sens du terme, d'autant que l'histoire se finit assez vite au final. Une intégration progressive ou une petite mise en contexte par flashback aurait été plus pertinente, je pense. Là, c'est comme deux récits collés ensembles dont l'un prépare quelques éléments pour l'autre mais en le faisant trop durer. Les auteurs sont nombreux et chacun avec son coup de crayon, ça permet de découvrir des styles et des façons de représenter ces histoires. Il y a de belles trouvailles visuelles, c'est agréable ! Je ne vais pas faire plus long, parce que c'est vraiment une question d'appréciation personnelle : je n'ai pas été touché, et de fait je n'ai pas aimé. Il manque quelque chose pour moi, la lecture m'a paru assez vide.