Les derniers avis (367 avis)

Par PatrikGC
Note: 1/5
Couverture de la série Blake et Mortimer - L'Art de la guerre
Blake et Mortimer - L'Art de la guerre

C'est le 1er album de B&M que je n'ai pas su lire jusqu'au bout, ça résume bien la situation. J'ai pu commencer à le lire chez un ami qui m'avoué avoir gaspillé son argent. Pour ma part, je ne l'achèterai pas (sauf en solderie, et encore), cet album ne sera donc pas aligné à côté des autres de la même collection sur mon étagère consacrée à B&M. On va dire que c'est un B&M selon Floc'h, mais justement, c'est ça le souci : graphiquement, c'est plaaat, on dirait presque un travail d'amateur des années 50, avec un gros trait pour ne pas dessiner les détails. Parfois, j'ai eu l'impression que le dessinateur avait décalqué des photos d'époque. 120 pages avec des planches qui n'ont parfois que 3 cases ? Pauvres arbres ! Bon, c'est vrai, parfois, on a affaire à quelques "belles" cases que certains "érudits" en pamoison encadreront volontiers dans leur salon sauce vintage, mais dans ce cas, ce n'est pas de la BD, c'est de la déco en sérigraphie. C'est peut-être là la clé du souci global concernant cette "BD". Le scénario semble intéressant, mais il est totalement torpillé par le mauvais ressenti du graphisme. Ce qui n'a pas arrangé les choses, c'est l'interview qu'a donné le dessinateur que je peux résumer à : tous des traîtres sauf moi. ---Ajout--- Dans une très récente pub, j'ai lu : par le grand maître de la ligne claire. Depuis quand Floc'h est LE grand maître de cette fameuse ligne claire ? Je vois d'autres dessinateurs qui pourraient mériter le titre de "maître", mais pas vraiment Floc'h. ---Mise à jour 16/04/2025--- J'ai pu lire cette BD à tête reposée. Je confirme mes premières impressions, avec en prime la curieuse sensation d'avoir lu un fumetti agrandi. Un fumetti, je précise, est une BD italienne de petit format, l'une des plus connues étant Blek le roc (je ne causerai pas de tous les machins ''adultes''). Souvent avec 2 pages voire 3, on en fabrique une en version Blake et Mortimer d'origine. Le trait est gras, trop gras (remarquez, ça permet d'éviter de dessiner trop de détails). Souvent les arrière-plans sont vides. Certaines pages sont des gaufriers avec la nette sensation du copier-coller entre diverses cases. La plupart du temps, c'est épouvantablement statique. On ne croule pas sous les textes explicatifs, ni sous les dialogues pompeux et verbeux. Mais ci et là, de belles vignettes à encadrer dans son salon, c'est vrai. Pour le scénario, s'y mettre à 2 pour pondre ce genre de banalité avec des grosses ficelles, avec ci et là quand même des clins d'œil et quelques trouvailles. Je suis un peu dubitatif sur certains points de détail du scénario, mais bon, j'ai vu nettement pire en la matière, y compris chez EPJ. Pour résumer, je reste sur ma seule étoile.

24/11/2023 (MAJ le 16/04/2025) (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série La Ligue des chats
La Ligue des chats

La Ligue des chats, ce sont Pascal et Michel, ou plutôt Pascal lui-même qui essaie de convaincre Michel. Tous les deux sont des chats et Pascal explique soigneusement à son camarade comment exploiter et asservir cette famille d'humains qui croient être leurs maîtres mais dont ils tolèrent la présence en échange de caresses et de croquettes. Il a bien du mal tant Michel est un gros paresseux boulimique qui n'est prêt à brandir l'étendard de la fière race féline. Et pourtant la situation est grave car pour de bêtes raisons pseudo environnementales, l'humaine chargée de les nourrir a décidé de changer leur marque de croquettes ! Pire, elle a même adopté un horrible rejeton canin qui vient empiéter sur la propriété privée des chats ! Bénédicte Moret rejoint ici la grande communauté des amoureux des félins et livre une énième BD humoristique sur le quotidien fantasmé de ses deux petites boules de poils. Le dessin est dans un style de blog BD girly, proche du comic trip avec des couleurs contrastées, une économie de décors et pas mal d'itération iconique. Au programme : des gags de circonstances mille fois vus et lus, quelques répliques bien senties et aussi quelques rappels écologiques sur l’impact des chats sur la faune environnante puisque l'autrice a également publié quelques albums sur l'environnement auparavant. Il y a un bon rythme et un goût assumé pour l’absurde, mais le résultat se révèle malgré tout fade et sans surprise. Le sujet a déjà été bien trop exploité et aucun des gags présentés ici ne m'a fait davantage que sourire.

16/04/2025 (modifier)
Couverture de la série La Femme accident
La Femme accident

C'est avec plaisir que j'ai retrouvé deux de mes auteurs préférés. Une fois encore je n'ai pas été déçu par ce drame social évoqué dans le huis clos du tribunal. La construction du récit est très astucieuse sous des dehors classiques. Julie présumée suspecte d'un meurtre se voit contrainte d'exposer sa vie intime à un public impassible et surtout à un lecteur mis à contribution comme le dévoilera le final. Malgré une voix off très présente et de nombreux flash back le récit reste très fluide et dynamique. J'ai bien trouvé quelques temps morts et quelques failles dans le T2 mais l'ensemble reste cohérent et solide. Il faut dire que Lapiere propose une galerie de personnages autour de la séduisante Julie avec des personnalités très bien travaillées. La description de cet amour adolescent égoïste dont est victime le couple Julie/Théo est un classique rencontré par de nombreux services sociaux qui aident des JF en difficultés. J'ai aussi beaucoup aimé les personnages d'Armand et surtout de sa femme qui sonnent vraiment justes. Toutefois l'astuce première des auteurs est à mettre au crédit du graphisme de Grenson. Je me suis déjà exprimé sur l'admiration et l'immense plaisir de lecture que me procure cet auteur. Julie est envoûtante, les personnages sont tous finement travaillés sans aucun laissé pour compte, et les ambiances de Charleroi ou du luxe de la croisière ou de Paris renvoient à des réalités existantes. Le plus est évidemment cette séduction permanente qui émane de Julie. Grenson travaille son lecteur (surtout mâle) dès les premières images avec la tenue impeccable de Julie. Les auteurs placent subtilement leur lectorat dans le position d'un juré supplémentaire qui doit faire la part des choses entre une Julie séductrice et mythomane ou une victime sincère. Ce final superbe avec une Julie les yeux dans les yeux avec le lecteur renforce notre désarroi pour connaître le fin mot de l'histoire. Pour enfoncer le clou les deux auteurs s'amusent à conclure sur un épilogue australien qui n'explique rien puisque l'enfant est devenu ado. Un diptyque très plaisant à redécouvrir pour un bon moment de lecture récréative.

16/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Little Bird
Little Bird

Cette série me sort totalement de ma zone de confort de lecture. Ceci explique ma note sévère puisque je ne suis jamais entré dans ce récit abscons et violent. La lutte entre une méchante société chrétienne et des moins méchants résistants peuples premiers est un classique de la BD. Malgré des dialogues assez succincts la narration est souvent obscure et peu fluide (enfin pour moi). Les dialogues pas vraiment recherchés tiennent plus à l'incantation mystique qu'à une véritable réflexion de fonds. Le graphisme m'a renvoyé sur les premières œuvres de Moebius dans un univers de SF très recherché et très abouti. Sans cette violence omniprésente j'aurais vraiment accroché, mais m'extasier sur un concours de tripailles ou de corps découpés à la hache est un peu trop pour moi. Pas mon truc.

16/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Jean de Florette
Jean de Florette

J'aime beaucoup cette collection qui reprend les œuvres de Pagnol. Une fois encore Scotto et Stoffel ne m'ont pas déçu. Jean de Florette reste inoubliable grâce à son interprétation cinématographique autour de Montand, Auteuil et Depardieu. Comme d'habitude les auteurs suivent à la lettre la lettre et l'esprit de ce roman presque noir. Le premier tome prend le temps de travailler la personnalité dure et avide du Papet et de Ugolin. Le naïf et utopique Jean rempli de bons sentiments sera la victime de ces personnages inflexibles dans une montée de la dramatisation (tome 2) qui est fidèle au roman. C'est Alexandre Tefenkgi qui lance le diptyque suivi par Christelle Galland sans que l'on note une grosse discontinuité dans l'approche graphique. Je suis plus habitué au style plus rond de Tanco mais je reconnait que ce trait plus dur convient parfaitement à la sècheresse et la dureté du récit. Encore une belle lecture pleine de soleil peut être un peu trop ici.

16/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Anita Conti (Catel & Bocquet)
Anita Conti (Catel & Bocquet)

J'ai trouvé cette lecture décevante. Catel et Bocquet utilisent toujours le même procédé biographique à savoir un déroulé chronologique pas à pas plutôt exhaustif. Cela a l'avantage d'explorer les divers aspect de la personnalité de la femme proposée mais cela a l'inconvénient des voies secondaires qui chargent la narration dans des anecdotes superficielles et inutiles. C'est le cas pour Anita Conti avec des longs passages sur son enfance ou sa période de l'occupation qui nous éloignent du thème central: son influence sur la politique piscicole et la recherche océanographique. Cette structure en petits chapitres qui révèlent une suite d'anecdote ne favorise pas à mes yeux une grande fluidité dans la narration. Ainsi j'ai eu du mal à discerner une ligne directrice cohérente et je suis sorti de ma lecture assez frustré de n'avoir pu saisir l'influence réelle de madame Conti sur ces sujets compliqués. Le récit est fortement hagiographique. Toutefois cela reste intéressant de faire découvrir cette femme injustement méconnue. Le graphisme de Catel cible l'essentiel dans un style quasi journalistique. Cela est très expressif avec beaucoup de dynamisme. Malheureusement ce n'est pas ma biographie préférée de la série car j'ai trouvé que la lecture s'éparpillait trop. Une déception. Un tout petit 3

16/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 1/5
Couverture de la série La Ville rouge
La Ville rouge

À travers une série d’images retraçant la traversée de ses rues et la rencontre fortuite de ses habitants, l’auteur rend hommage à la ville de Charleroi, qu’il personnifie en lui prêtant une voix. Par le biais de panneaux de texte, elle s’adresse à ses habitants ou au lecteur comme une entité consciente, observatrice, désireuse d’entrer en contact avec ceux qui la peuplent. Comme souvent chez Frémok, l’ouvrage relève davantage de l’expérimentation plastique que du récit structuré. Il évoque un projet d’école des Beaux-Arts, mêlant recherche graphique et narration éclatée, voire absente. Le graphisme interpelle immédiatement : l’ouvrage donne l’impression d’une succession de clichés flous, comme des instantanés saisis à la volée par un promeneur invisible, dans une ambiance qui évoque les errances urbaines sur Google Street View. Inconnus croisés, silhouettes effacées, angles urbains dépeuplés… tout participe à une atmosphère de dérive. La technique picturale elle-même intrigue : on jurerait une matière grasse, huileuse, presque industrielle. Et pour cause : l’auteur a travaillé à partir de peinture… au sang de bœuf. Le résultat est inégal, oscillant entre un photoréalisme troublant et des images quasi illisibles, tant elles sombrent dans le flou ou la noirceur. L’ambiance, poisseuse et oppressante, laisse peu de place à la respiration ou à l’émerveillement. Le texte, pour sa part, se présente lui aussi de manière expérimentale : fragmenté, présenté dans des angles cassés ou mal cadrés, il est souvent difficile à lire, obstrué par la matière picturale ou noyé dans des teintes trop sombres. À cela s’ajoute un grand nombre de fautes d’orthographe, ce qui rend la lecture encore plus laborieuse. L’ensemble des messages, volontairement abscons, participe d’une démarche artistique assumée, mais hermétique. En l’absence d’intrigue ou de fil conducteur narratif, il ne reste que l’errance - urbaine, graphique, sensorielle - et la tentative de faire émerger une âme de cette ville en lui donnant une parole symbolique. Mais pour ma part, cette lecture m’a laissé à distance : rebuté par le graphisme trop sombre et indistinct, perdu face à une narration inexistante, je n’ai pas réussi à entrer dans cette atmosphère, que j’ai trouvée plus répulsive que captivante.

16/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Spinning
Spinning

Je continue ma découverte des œuvres de Tillie Walden, et aujourd'hui, visiblement, je suis tombée sur son œuvre autobiographique. L'autrice nous raconte sa jeunesse, son adolescence, sa maturation, son évolution et son rapport aux autres. C'est une histoire d'apparence classique, de doute, d'éveil aux sentiments amoureux (d'autant plus complexes de par l'homosexualité de l'autrice), de traumas aussi (je pense en particulier à une scène très dure qui marque vraiment par la glaçante "banalité" de l'acte et les conséquences désastreuses psychologiquement). Mais ici, ce récit de jeunesse perdue et s'enfermant dans des habitudes par peur d'affronter l'inconnu brille par son approche singulière : tout nous est raconté sous l'angle du patinage artistique. L'autrice a pratiqué le patinage artistique durant des années, a continué à en faire en vers et contre tout, continué même lorsqu'elle n'y prenait plus aucun plaisir. Son rapport avec ce sport, pourquoi elle s'y est intéressé à la base, pourquoi elle n'a pas su arrêter quand cela ne lui procurait plus rien de bon, tout cela permet tout au long de l'album de s'intéresser aux déboires émotionnels et aux sentiment de perdition de cette adolescente. Le patinage artistique c'est de la discipline, de la pression, du stress, de la compétitivité, des injonctions esthétiques, bref une excellente métaphore pour un récit sur une adolescente se cherchant et se sentant étouffer. Pas mon œuvre préférée de l'autrice, loin de là, mais elle a su me toucher, me parler.

15/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Wesh Caribou
Wesh Caribou

Une lecture sympathique et amusante, qui parlera sans doute davantage aux lecteurs français – en tout cas européens – qu’aux Québécois. Quoique, ces derniers y trouveront peut-être une vision nouvelle de la société au sein de laquelle ils vivent. Dans Bonjour Vieillesse, El Diablo nous livrait une vision bordélique mais amusante de sa crise de la quarantaine. Du changement était nécessaire. Franchir l’Atlantique et s’installer avec famille, armes et bagages au Québec lui permet de se redécouvrir, en même temps qu’il découvre une société différente. Ce sont ces petits décalages, ces anecdotes qu’El Diablo nous livre, dans un style plus « classique » que pour « Bonjour vieillesse », avec son dessin reconnaissable. La mise en page plus aérée et le format à l’italienne donnent une lecture agréable. Rien ne vraiment hilarant, mais c’est plaisant et vif.

15/04/2025 (modifier)
Couverture de la série The Promised Neverland
The Promised Neverland

Un manga que j’avais injustement boudé jusqu’il y a peu, m’imaginant un truc niais ou dans la veine de Sept naufragés. Verdict : c’est pas ça du tout, je ne pense pas relire un jour mais la série a réussi à me tenir en haleine de a à z. Je la conseille de bon cœur. Le dessin est de bonne facture et si j’avais un peu peur de suivre une bande de gamins, ces derniers se révèlent vite attachants. Niveau histoire, je ne dirais rien et vous conseillerai de vous y lancer vraiment à l’aveugle. La surprise et l’enchaînement des événements participent pour beaucoup au plaisir de lecture, la fin m’a satisfait. Bref n’en jetez plus, ce manga mérite son excellente réputation, plutôt astucieux dans son rendu teenage et un peu dark. On peut bien lui reprocher 2, 3 trucs (longueur, héroïne …) mais les nombreux points positifs l’emportent. Un chouette voyage.

15/04/2025 (modifier)