Les derniers avis (367 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Diable et Coral
Le Diable et Coral

Prague 1938. Pour une raison mystérieuse, le Diable lui-même se retrouve bloqué sur Terre, lié à une jeune fille juive qui est la seule à pouvoir le voir et parler avec lui. Il lui a expliqué que pour les libérer tous deux, il fallait qu'elle accepte de le ramener en Enfer, mais cela implique pour elle de faire le mal et de damner son âme, ce qu'elle se refuse à faire. Intelligente et elle-même assez manipulatrice, elle va essayer de clarifier ce que cache vraiment le Diable et si cela a un rapport avec son père, un rabbin désormais en fin de vie qu'elle méprise depuis son enfance. Même si le cadre et les personnages de juifs aux prémices de la Seconde Guerre Mondiale laissent penser à une forte implication du nazisme et de l'antisémitisme dans le récit, ce dernier délaisse assez rapidement ces sombres sujets pour prendre une tournure plus Faustienne de dialogue entre le Diable et les hommes, avec une vraie envergure fantastique. D'ailleurs les clins d'oeil directs au film L'Exorciste ne laissent aucune ambiguïté, ainsi que plus tard des visions proches de l'Enfer de Bosch. C'est donc bien à un conte fantastique auquel nous avons droit avec un cadre historique et géographique qui posent juste un contexte mais ne sont pas essentiels au récit. Le dessin de José Homs est le véritable point fort de cet album. Comme à son habitude, il offre des planches superbes, tant pour les paysages et la ville de Prague elle-même, que pour les personnages qui sont aussi réussis que dynamiques. Tout de la narration à la modernité de la mise en scène est réussi. Il n'y a que le design artistique du Diable lui-même qui ne m'a pas convaincu, car je trouve qu'il manque de charisme et de présence : il tient plus du petit démon que de l'immortel roi des Enfers. Et c'est pareil dans ses dialogues : même si tous ses actes suintent d'une volonté de masquer ses vraies ambitions, de manipuler et de tromper, il le fait comme une créature faible qui a désespérément besoin de l'aide de la jeune héroïne pour s'en sortir. Bref, il n'en impose pas et ça réduit un peu l'intérêt de l'interaction entre lui et les deux personnages principaux. Hormis cela, l'intrigue est bien construite, rythmée et prenante. Elle présente quelques facilités, notamment l'absence de communication entre la fille et son père depuis tant d'années, ainsi que la manière dont l'héroïne arrive à se sortir des situations difficiles, mais elle se lit bien et on passe un bon moment qui permet de savourer agréablement l'excellent graphisme de l'auteur.

15/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Team Robots
Team Robots

Deux jeunes collégiens particulièrement talentueux, cherchant à échapper à leur harceleur, ont l’idée ingénieuse de concevoir des robots capables de se battre à leur place. Cette initiative marque le début d’une passion pour les robots et leurs affrontements dans des arènes. S’inspirant sans doute des combats de robots, souvent présentés à la télévision ou sur internet, les auteurs offrent à leurs héros l’opportunité de créer leurs propres machines et de les faire s’affronter. Bien que l’histoire évoque un univers similaire à celui de Dennis la malice, où un enfant bricole des inventions pour impressionner ses camarades et se sortir de situations complexes, cette série va au-delà en explorant des thèmes comme la camaraderie et la rédemption. Ainsi, le harceleur se transforme progressivement en un allié et rejoint le groupe des "gentils" dès le second tome. L’histoire propose également un message d’ouverture d’esprit, soulignant que garçons comme filles, chacun peut fabriquer son robot selon ses propres idées et inspirations. La figure de la professeure de technologie joue un rôle clé en motivant ses élèves tout en veillant à leur discipline. L’oncle Yvon, poète et ferrailleur, apporte quant à lui une touche de tendresse et de poésie, enrichissant l’ensemble avec sa personnalité unique. Cette série, destinée à un jeune public, ne parviendra peut-être pas à captiver les adultes en raison de son déroulé quelque peu prévisible. Cependant, elle a un beau fond, est agréablement dessinée, et ses personnages sont crédibles et attachants. Un divertissement intelligent, à savourer avec plaisir.

15/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Final Incal
Final Incal

Je suis un inconditionnel de la série mère, j’aime beaucoup son préquel mais avais été fortement refroidi par "Après l’Incal" (finalement abandonné). Jodo recycle beaucoup et redonne une chance à sa conclusion avortée, à travers la présente série. On retrouve donc dans les grandes lignes les enjeux entraperçus de cette dernière aventure de John Difool, à savoir la confrontation entre « mécanique et organique ». Un premier tome prometteur, qui gommait bien les défauts de l’album avec Moebius. Bref j’étais bien confiant pour la suite, le final avec les 4 Difool me plaît toujours autant, et la partie graphique (même si toujours un peu métallique dans son rendu) avait l’air d’envoyé du lourd. Le deuxième m’avait déjà un peu moins intéressé. Le graphisme commence à m’apparaître un poil lourd et les péripéties sont loin de m’avoir subjugué (alors que je me faisais une joie de renouer avec des protagonistes du préquel). Je n’ai pas retrouvé ce côté inventif ou coloré qui me plaît tant dans l’univers, c’est limite trop sage ici (quoique le sort de notre séraphin reste une bonne surprise). Et enfin un troisième conclusif qui s’est avéré excessivement poussif à mes yeux. Le scénariste conclut son intrigue mais sans m’avoir convaincu, il a réussi à me désintéresser des persos (alors que je les kiffe : Gorgo, Louz …). On connaîtra le sort de notre couple d’amoureux mais où est la force et puissance de ce cycle ?? Je suis vraiment déçu de quitter ces héros de telle manière, les promesses n’ont pas été tenues. C’est pas nul, c’est pro et bien réalisé, il y a une volonté de faire un truc grandiloquent, moderne et profond (graphisme compris) mais la magie n’a pas pris sur moi. 2,5

15/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Haute enfance
Haute enfance

Un récit de jeunes garçons dans la Tunisie des années 80. Ils sont trois dans la même classe, un peu turbulents, surtout le plus âgé d'entre eux qui est un pur rebelle aux allures de petit caïd. A l'inverse, leur maître d'école est ultra sévère et les punit douloureusement à chacune de leurs bêtises. Poussé par le plus grand, ils vont chercher à se venger de lui et traverser la banlieue de Tunis à pied pour atteindre son logement. Sauf que le petit frère de l'un des trois l'a forcé à le laisser les accompagner. Et bien qu’il soit un excellent joueur de football et un garçon débrouillard, l’aventure est trop grande pour lui, tout comme pour les trois autres d’ailleurs. Avec une économie de traits et un style volontairement lâché, l’auteur parvient à restituer avec justesse l’atmosphère des rues et des terrains vagues d’un Maghreb de l’époque, un décor familier à ceux, comme moi, qui ont grandi en Afrique dans les années 70 et 80. Ce récit m’a rappelé ces amitiés un peu risquées, ces aventures d’enfants audacieux qui se lancent dans des bêtises ensemble. Le quatuor de personnages, aux personnalités bien distinctes, fonctionne parfaitement. Il y a ce rebelle, d’abord effrayant dans son nihilisme, mais qui se dévoile sous un jour plus humain quand il nous montre ses failles, notamment à travers sa passion pour la danse. À ses côtés, un ami franco-tunisien, blond, qui lutte contre la perception qu’on a de lui comme étant plus français que tunisien. Puis, le petit frère, brillant et talentueux, mais encore trop immature pour saisir pleinement les enjeux de l’aventure. Enfin, le quatrième ami, plus sage, qui, bien que de nature raisonnable, suit néanmoins le rebelle comme un chef. Leur périple à travers les quartiers en construction de la banlieue tunisienne prend des airs de traversée du désert, comme un groupe de cow-boys s’aventurant dans un environnement à la fois familier et menaçant. Peu à peu, nous découvrons leur véritable objectif, un secret que le petit frère ignore presque jusqu’à la fin, étant un peu l’intrus dans cette escapade. L’ambiance est d’une rare efficacité, évoquant de manière poignante et parfois dérangeante ces souvenirs d’enfance où l’on ressent à la fois l’excitation du danger et l’intensité de l’aventure, loin du regard des adultes, dans un monde pourtant banal. La fin, bien que brusque, se révèle à la fois puissante et cruelle, laissant place à une ouverture qui fait écho à la nature même des souvenirs d’enfance : on ne saura jamais vraiment ce qu’il s’est passé après la fuite. J’aurais aimé des dessins plus soignés et des décors plus détaillés, mais peut-être que cela aurait diminué l’intensité de la narration et l’atmosphère si particulière qui se dégage de ce récit.

15/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Grand Large (Jean Cremers)
Le Grand Large (Jean Cremers)

La jeune Léonie est poussée, malgré elle, par ses parents à prendre la mer dans une barque, comme tous les jeunes de son âge. L’objectif : s’élancer vers le grand large puis trouver la terre ferme au-delà. Chacun y va avec les moyens du bord : certains, comme Léonie, dans des embarcations de fortune, d’autres à bord de bateaux à moteur ou même de yachts luxueux. Mais Léonie n’a aucune envie de partir. Elle souhaite simplement rentrer chez elle. Hélas, les circonstances et les éléments en décident autrement, et la voilà errant sur les flots, bientôt rejointe par un jeune garçon muet mais attachant, ainsi qu’une vieille femme à moitié dérangée, perdue en mer depuis plus de quarante ans. Ce qui commence comme un récit d’aventure dans un monde aux coutumes étranges glisse rapidement vers une fable métaphorique sur le passage à l’âge adulte et les inégalités sociales. L’histoire, à ne pas prendre au pied de la lettre, flirte avec le conte et l’onirisme. Après tout, quel parent enverrait sciemment son enfant affronter la mer au péril de sa vie ? Certaines ambiances évoquent clairement Waterworld, avec cette société dévoyée flottant sur l’océan, sans plus aucun lien avec la terre. Les métaphores, toutefois, sont assez transparentes, parfois un peu trop appuyées. Le message — sur les injustices de la vie, la différence entre les parcours des privilégiés et des plus démunis, ou encore la nécessité d’avancer sans renier qui l’on est — est limpide, peut-être trop. Il parait un peu creux, voire attendu, et peine à susciter une véritable réflexion. Si le rythme et la mise en scène m’ont bien porté tout au long du récit, j’ai été un peu frustré par une fin abrupte, presque escamotée. Quelques pages de plus, avec davantage d’échanges entre les personnages, auraient permis de mieux conclure cette odyssée. Un récit original dans son concept, bien raconté, mais qui laisse un goût d’inachevé, et dont le fond, trop convenu, manque un peu de portée.

15/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série NeoForest
NeoForest

Si le fond de l'intrigue n'est pas très original, j'ai par contre bien aimé le décor post-post-apocalyptique de cette petite série. Il s'agit en effet de nous placer dans une civilisation renaissante dès siècles après la chute du monde que nous connaissons, avec les objets de notre quotidien qui sont devenus des reliques d'un passé mal connu. Dans ce nouveau monde, les manipulations génétiques et climatiques ont rendu exubérante la végétation qui pousse à grande vitesse et qui surtout commence à muter vers quelque chose d'encore nouveau et dangereux. Et c'est dans ce décor qu'une jeune princesse part en randonnée dans la forêt avec ses amis adolescents au moment même où un complot se joue pour renverser son père et au passage l'éliminer elle aussi. C'est surtout ce décor et le bon rythme narratif qui m'ont accroché. Le dessin est de très bonne qualité, avec des couleurs qui ont une certaine personnalité. J'ai aimé la manière dont il mélange des éléments médiévaux, futuristes, naturels et aussi des éléments incongrus et un peu ridicules vus de notre époque. Comme indiqué plus haut, la trame de fond n'est pas des plus originales avec cette histoire de complot pour le pouvoir et de tentative de meurtre de la jeune héroïne, mais placée dans ce décor et avec le mystère autour de la nature qui commence à devenir véritablement menaçante, j'ai trouvé ça prenant. Malheureusement, la fin m'a parue bâclée. J'ai la forte impression que la série se prévoyait en davantage de tomes et qu'il a fallu la précipiter pour la finir en 2 albums seulement. A partir du moment où l'héroïne revient à son château, les évènements se bousculent dans un gros n'importe quoi qui accentue trop les éléments un peu ridicules de l'intrigue, notamment la superficialité des antagonistes et de leur complot. Cette fin de l'histoire gâche la belle impression que j'avais du reste, dommage.

15/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Sam Bot
Sam Bot

Raoul Buzzelli développe ici des histoires très éloignées – que ce soit dans le dessin ou dans l’intrigue – de ce que développait son frangin (dont je connais bien mieux le travail). C’est une production relativement surprenante. D’abord parce que, publiée dans la collection Erotix, après l’avoir été dans des fumetti, elle se révèle finalement assez peu érotique. Certes, quelques bombasses dénudées, et quelques scènes « d’effusion » parsèment les pages d’une érotisation latente, mais ça reste quand même très soft dans ce domaine. L’autre surprise vient du ton, un peu loufoque, jouant sur un humour un peu potache, qui prend à contre-pied pas mal de clichés usés jusqu’à la corde dans les fumetti. Mais ça donne une lecture plaisante, amusante, en particulier autour des situations cocasses et gênantes dans lesquelles se trouve embarqué notre héros (auquel Buzzelli – à l’instar de son frère dans ses séries – a donné sa tête, ici rajeunie). Sam Bot est plutôt un anti-héros, victime d’une sorte de harcèlement de la gent féminine, un tombeur qui s’ignore. Il est aussi victime d’un oncle improbable, collectionneur de criminels, qui le force à s’embarquer dans des histoires pourries. Delcourt s’est arrêté sur un seul tome d’une intégrale, qui reprend trois histoires. J’avoue que je me serai de toute façon lassé, car ça ne se renouvèle pas suffisamment. Mais ces trois histoires se laissent lire, le sourire aux lèvres, pour suivre un jeune héros malingre ballotté par les événements, objet sexuel à son corps défendant -mal défendu il faut le dire !).

15/04/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Escamoteur
L'Escamoteur

J’ai emprunté cet album un peu au hasard, et je pensais, à la vue de la couverture et de la citation en exergue, avoir affaire à un polar mâtiné de politique comme savait en écrire Manchette. S’il y a bien de ça dans ce récit, c’est en fait bien plus complexe, et ça ressemble plutôt à un quasi documentaire tournant autour de l’engagement politique violent durant les années 1970, à propos de la cause palestinienne, mais surtout autour de groupes de l’ultra gauche, comme Action directe. Les auteurs se sont énormément documentés (ce que confirme l’imposante bibliographie en fin de volume) et le récit est clair et complet, la narration est fluide. Il n’est pas nécessaire de connaitre le sujet avant d’entamer la lecture, même si, le sujet m’intéressant de longue date, j’y suis entré très facilement. Outre la traque des leaders d’Action Directe par divers services de police et de renseignement, le récit est centré sur un personnage intrigant – et intriguant ! – que je ne connaissais pas du tout, Gabriel Chahine, qui a permis aux policiers d’infiltrer AD. Le dessin est un peu inégal (surtout sur certains visages), mais globalement je l’ai bien aimé. Les décors sont réussis, et le rendu, usant de diverses bichromies, est agréable. Une lecture intéressante.

15/04/2025 (modifier)
Par Ana
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Dantès
Dantès

Je ne pouvais pas attendre de lire le prochain tome, l'histoire était très intéressante et prenante. Une série vraiment géniale. À lire !

15/04/2025 (modifier)
Par Alix
Note: 2/5
Couverture de la série Professeur Layton et l'étrange enquête
Professeur Layton et l'étrange enquête

J’aime beaucoup les jeux « Professeur Layton », qui proposent des histoires « à la Sherlock » prenantes, des personnages hauts en couleurs, et des énigmes certes de qualité inégale, mais globalement réussies et originales. Mais voilà, l’adaptation en manga fut publiée au japon dans « CoroCoro Comic », le magazine de BD pour enfants dans lequel on retrouve notamment Pokémon. Le ton est donc très enfantin, les intrigues sont primitives au possible, l’humour fait très « tarte à la crème », et le dessin est typé « super deformed », avec peu de décors et des gouttes de sueur toutes les 3 cases. Je ne comprends pas trop ce choix éditorial, les jeux s’adressant selon moi plus aux ado/adultes – les énigmes sont souvent coriaces, même pour le fan que je suis. C’est dommage, parce que l’intégration d’énigmes (tirées des jeux, il me semble) aux histoires fonctionne parfaitement (voir galerie), et je me prends à rêver d’une adaptation plus adulte, avec des intrigues inédites dignes des jeux, et un dessin plus léché. Il ne me reste plus qu’à attente le nouveau jeu, « Professeur Layton et le Nouveau Monde à Vapeur », prévu en 2025 sur Switch !

15/04/2025 (modifier)