Je n'ai jamais vu la série télévisée San Ku Kai, cet ersatz nippon de Star Wars, mais j'ai néanmoins grandi avec un beau livre illustré racontant les premiers épisodes. Et heureusement car sans cette lecture préalable, j'aurais eu bien du mal à comprendre la BD tant sa narration est catastrophique.
C'est bien dommage car le dessin de Frisano n'est pas mauvais du tout... la plupart du temps. En effet, quand on jette un œil aux planches, elles en jettent pas mal, notamment les scènes spatiales avec des vaisseaux très travaillés. Les personnages sont moins bons mais le trait reste correct et le travail sur les couleurs compense les quelques faiblesses. On notera quand même certains passages où le dessinateur est visiblement moins motivé et bâcle un peu plus ses cases.
Mais que ce soit correctement dessiné n'empêche pas que c'est partiellement illisible. Les dialogues, déjà assez indigents à la base, donnent l'impression d'avoir été placés après coup sur les planches et d'être quelques fois décorrélés de ce que racontent les images. La mise en scène est si confuse qu'on dirait que les planches ne suivent pas toujours l'ordre chronologique. Et il y a parfois des ellipses telles qu'on a l'impression d'avoir raté une page ou plus. Le récit est relativement compréhensible sur les premières pages puis devient de plus en plus haché et confus plus on avance dans l'action. Comme si les auteurs étaient motivés au départ, puis avaient perdu cette motivation pour faire sombrer leur ouvrage dans une production de commande dont ils voudraient se débarrasser au plus vite.
Bref, à moins d'être très nostalgique d'une époque et d'une série que vous aviez connu à l'époque, ce sera difficile d'apprécier cette adaptation en BD.
Cet album est un hybride. Une petite moitié des histoires est sous forme de récit illustré, alors que la majorité est une bande dessinée classique.
Nous sommes donc dans la peau de Ronaldo-Choupinou, alias Chakipu, un félin pris comme bouc émissaire par son jeune maître, Sylvère. En représailles le chat essaie régulièrement de faire la peau à l'adolescent indélicat, aidé par une équipe de bras cassés, mais échoue bien sûr lamentablement. Jusqu'au jour où celui-ci rencontre son premier amour, et c'est là que l'affection que porte Chakipu à Sylvère se révèle...
C'est clairement une BD à destination de la jeunesse, des préadolescents qui adorent les animaux, même si dans ce cas les animaux représentés ne sont pas mignons, enfin pas tout le temps... La relation d'amour-haine qu'entretient le chat avec son maître est assez bien représentée, on alterne entre les deux, et c'est plutôt sympa dans l'ensemble. Sophie Souad, scénariste danoise, dit avoir une peur bleue des chats et préférer les chiens, mais on rigole quand même de ses inventions.
Le dessin de Thomas Hjosthaab est net et très lisible, on comprend bien ce qu'il se passe dans ses planches et illustrations qu'il met lui-même en couleurs.
Sympa.
Un album important parce qu'il rappelle la mémoire d'Anna Politkovskaïa, une journaliste russe qui dénonçait le régime de Poutine et qui a fini assassinée le jour de l'anniversaire de ce dernier !
Mais bon ce n'est pas parce qu'une BD a de bonnes intentions que cela en fait automatiquement un excellent album. J'ai trouvé le résultat correct, mais comme trop souvent avec les documentaires en BD, le dossier à la fin est plus intéressant que la BD elle-même. Il faut dire que la BD est au final un peu courte et se lit rapidement vu le peu de cases et de textes qu'il y a par case.
Il y a un bon résumé des magouilles de Poutine durant les premières années de son règne, notamment en Tchétchénie. Un lecteur qui a déjà lu sur le sujet ne va pas apprendre grand chose, mais c'est un bon résumé de départ pour ceux qui n'y connaissent rien. J'aurais aimé qu'on en apprenne un peu plus sur la pauvre Politkovskaïa en dehors des reportages qu'elle a faits. Le dessin est pas trop mal sans être exceptionnel.
Un documentaire militant sur le droit à l'avortement et pourquoi c'est un droit fondamental pour l'autonomie des femmes.
Le documentaire traite de différents aspects de l'avortement, ce n'est donc pas juste un historique du droit d'avorter par pays. On met beaucoup en avant le droit d'avorter gratuitement parce que sans ça on crée une grosse inégalité entre les riches (qui peuvent aller avorter où elles veulent) et les pauvres qui n'ont aucun choix faute d'argent. Le propos de l'album est intéressant et fait réfléchir sur un sujet malheureusement encore d'actualité lorsqu'on voit ce qui arrive dans des pays comme les États-Unis.
Le dessin est correct.
J'ai trouvé cette lecture décevante sur le scénario. Pourtant l'idée de départ d'un film de propagande dans une bataille emblématique est bonne.
Emblématique à cause de son nom. La ville de Staline n'était pas au départ un enjeu stratégique majeure mais plutôt un pari psychologique dans le duel Hitler/Staline. Dans ces conditions, que Staline envoie une équipe de cinéastes pour montrer comment son patronyme transfigure et héroïse la force de son armée est très crédible. Malheureusement ce côté potentiellement porteur n'est pas vraiment exploité par les auteurs. L'action se concentre sur la bataille urbaine de l'automne 42 ( avant la neige) et c'est assez bien rendu sauf qu'il y a peu de scènes d'actions et qu'il n'y a aucun civil dans la série ( 100 000 y sont morts). Cela aurait permis une dramatisation de l'action qui manque cruellement à la narration. Les auteurs se cantonnent dans un scenario remplit de disputes infantiles par rapport à un enjeu pas assez mis en valeur dans la série. Cette dramatisation est censée être rendue par les blessures des Russes de l'équipe mais comme les Allemands tirent affreusement mal et que les personnages se relèvent sans gros bobos cela devient ridicule.
Toutefois le graphisme dépeint un décors très crédible avec une ambiance de zone de guerre urbaine bien pensée. Je suis moins fan du traitement des personnages .
Une lecture au visuel réussit mais avec un scénario qui s'enlise dans des discussions intimes puériles par rapport à la grandeur de la mission. 2.5
Hooky est une série jeunesse qui pourrait passer pour une adaptation de Harry Potter en manga européanisé. Toutefois l'autrice introduit aussi un univers de princesse et prince charmant voire une touche de Tom Sawyer avec le personnage de Nico. Le scénario se focalise sur une famille de sorcier les Wytte présentée en première page à la façon de la famille Adams. L'autrice pioche donc dans une multitude d'imaginaires pour fournir une histoire qui demande une belle attention pour ne pas perdre le fil. C'est d'autant plus vrai que le fond de l'intrigue qui complexifie les relations dans le scénario n'apparait qu'au tome 2. Chaque tome faisant plus de 200 pages avec un texte assez présent et dynamique, il faut être un bon lecteur-trice pour ne pas sortir du récit. L'autrice ajoutant sournoisement un zest de sentimentalité entre les sorciers les princesses et autres , j'avoue avoir décroché plusieurs fois. Je renvoie à l'avis de Ro pour la genèse technique de la série.
Le graphisme est très influencé par le manga mais avec une expressivité plus européenne. Il y a un gros travail sur le découpage ce qui rend un visuel très moderne. Je suis moins fan d'une mise en couleur assez fade. A noter les bulles de couleurs différentes ce qui favorise la facilité d'une lecture qui pourrait être compliquée.
Une vraie lecture soutenue pour un public autour de dix ans.
Une autobiographie centrée sur un sujet dur et intime : une relation amoureuse toxique qui a duré de nombreuses années et dont 2 enfants sont nés.
C'est l'histoire de Carole, jeune étudiante en arts pas très sure d'elle et marquée par une éducation catholique qu'elle a rejetée. Aux Beaux-Arts, elle rencontre un gars charismatique et tous les deux tombent amoureux, au point qu'elle devienne accro au personnage et à leur vie de couple qui se renferme sur elle-même. Mais peu à peu, ce dernier laisse apparaitre des comportements toxiques, refusant de se remettre en question, rejetant toutes ses fautes sur les autres et virant de plus en plus misogyne, paranoïaque et extrémiste au fil des années, notamment sous l'influence des discours complotistes et racistes de certains réseaux sociaux. Le pire étant qu'au moment où elle envisage de le quitter, Carole tombe enceinte de lui et qu'elle se retrouve mère d'enfants qu'elle a du mal à assumer car ils lui rappellent trop ce qu'elle déteste dans son compagnon et dans le virilisme qu'elle subit.
C'est un sujet cruel et dont on sort assez déprimé car on voit peu de solutions pour ne pas que ces enfants ressortent pourris par cette jeunesse, l'influence de leur père et l'incapacité de leur mère à les en sortir.
Par chance, l'autrice met cela en image d'une manière légère et chaleureuse qui adoucit la noirceur du propos. Son trait est simple d'aspect mais il est très propre et j'aime beaucoup la manière dont elle réalise sa colorisation. Il y a de l'esthétisme dans cette simplicité, et une belle fluidité dans la lecture.
L'histoire aussi coule très bien. On s'attache bien à l'héroïne et on se méfie d'emblée de son compagnon. La manière dont la situation se dégrade entre eux est bien mise en scène, avec juste ce qu'il faut pour comprendre pourquoi elle n'a pas pu fuir assez tôt et a laissé tant d'années de sa vie et de celle de ses enfants être gâchées. On comprend l'impact de son éducation sur cela, quelles parts de la société ont contribué à faire de son compagnon ce qu'il est devenu, et comment ses propres enfants pourraient suivre le même chemin. Cela fait un peu peur et on en ressort frustré de voir que rien ne vient arrêter cette progression.
C'est touchant mais en même temps j'ai été gêné par le message final qui semble accuser les hommes en général, sous ce terme de virilisme qui associe le sexe masculin à l'oppression. Cette oppression et cet extrémisme ne sont pas spécifiquement masculins même si évidemment les traditions patriarcales y contribuent, et ceux qui les combattent pas uniquement féminines. De voir donc assimiler sexe masculin et virilisme oppressif m'a un peu agacé, comme une généralisation abusive des choses. C'est d'autant plus regrettable que tout au long de l'album, le message de l'autrice est nettement plus mesuré, montrant bien que c'est avant tout le comportement maladif de son compagnon qui est au cœur de cela, et que même si une frange extrême qui sévit sur les réseaux sociaux pousse à cela, la majorité des autres hommes qu'elle a côtoyées n'étaient pas ainsi, bien au contraire. Et elle montre aussi que c'est l'éducation de sa mère qui l'a poussée à tolérer des choses qu'elle n'aurait jamais dû tolérer, et que c'est sa lâcheté à quelques moments clés qui ont amené à la naissance de ses enfants et à l'éducation vérolée qu'ils vont recevoir : je ne porte là aucun jugement car c'est déjà assez terrible comme ça, j'espère le meilleur pour ses enfants et qu'elle-même retrouve le bonheur, mais c'est ce qu'elle m'a fait ressentir à la lecture de son récit.
Bref, c'est une BD bien faite et qui amène à la réflexion sur des sujets durs de société et de couple. J'ai apprécié sa sincérité, la fluidité de sa mise en scène et la justesse de son propos, si j'omets le message conclusif que je trouve trop amalgamant.
J’ai tout de suite été pris par l’histoire. On commence dans un petit village italien où un garçon anglais découvre une nouvelle vie. L’enfance, l’amitié, les mystères… Tout est là pour donner envie de continuer. Le premier tome installe bien l’ambiance et les questions qui entourent les personnages. Puis, on fait un saut dans le temps, et là, tout change. Le deuxième tome est plus rapide, plus mystérieux. J’ai aimé les révélations, même si j’aurais voulu que certains moments soient un peu plus développés.
Ce que j’ai aimé, c’est la façon dont cette BD parle du temps qui passe. On suit ces enfants qui grandissent et qui se retrouvent adultes avec des souvenirs et des secrets. Il y a aussi l’idée du choc entre deux cultures, avec cette famille anglaise qui s’installe dans un village fermé aux étrangers. Enfin, il y a le côté fantastique qui arrive peu à peu et qui donne une autre dimension à l’histoire. Par moments, j’ai trouvé ça un peu surprenant, mais au final, ça fonctionne bien.
Les quatre enfants sont attachants. On les voit jouer, découvrir la vie et se lier d’amitié. Puis, quand on les retrouve adultes, ils ont changé, mais leur lien est toujours là. J’ai trouvé que leurs relations sonnaient juste. J’aurais aimé passer plus de temps avec eux avant qu’ils ne repartent dans cette grande aventure. Certains moments sont un peu rapides, mais on ressent bien leur histoire commune.
Les dessins sont superbes. Les paysages, la mer, la lumière… On sent vraiment la chaleur du Sud. Les visages sont expressifs, on voit grandir les personnages et on les reconnaît sans problème. Les couleurs changent entre les deux tomes, ce qui renforce la différence entre l’enfance et l’âge adulte. J’ai trouvé ça très bien fait.
L’histoire est construite de manière originale : chaque tome adopte le point de vue d’un personnage différent. Cela donne un effet intéressant, surtout dans les deux premiers tomes où l’on découvre peu à peu les pensées et les intentions des protagonistes. On est plongé dans un univers sombre, un polar noir avec des personnages malmenés par la vie. Mais le troisième tome m’a moins convaincu. Il semble trop éloigné des deux premiers, ce qui casse un peu la dynamique.
Cette BD parle de rancoeur, de violence et de désespoir. On suit un couple qui se déteste, où chacun nourrit des idées noires contre l’autre. L’ambiance est pesante, parfois oppressante. Il y a aussi une réflexion sur la vengeance et la manière dont les choix de chacun façonnent leur destin. Le côté psychologique est bien développé, mais certains aspects de l’histoire restent assez classiques pour un thriller.
Telenko, le chauffeur de taxi, est un homme fatigué et stressé par sa vie. Sa femme, Martha, est tout aussi amère et blessée. Ce sont des personnages complexes, ni totalement bons ni totalement mauvais. On comprend leur colère et leur tristesse, même si leurs décisions sont parfois extrêmes. Dans les deux premiers tomes, on s’attache à eux malgré leurs défauts. Mais l’arrivée d’un troisième personnage dans le dernier tome m’a semblé moins pertinente.
Le style graphique est très réussi. Le noir et blanc, rehaussé de touches de jaune, donne une ambiance unique et colle parfaitement au ton du récit. Cela renforce le côté froid et urbain de l’histoire. Les visages sont expressifs, et on ressent bien la tension à travers le trait précis de Ralph Meyer. C’est un vrai point fort de cette BD.
J’ai trouvé cette BD intéressante et bien construite, mais elle ne m’a pas totalement marqué. J’ai aimé les deux premiers tomes, qui offrent une belle immersion dans l’histoire, mais le dernier m’a un peu perdu. Le dessin, en revanche, est excellent et apporte beaucoup à l’ambiance générale.
L’histoire est assez simple : Midori, une jeune orpheline, est recueillie par un cirque rempli de personnages monstrueux. Malheureusement, sa vie y devient un cauchemar. Elle est maltraitée et subit des épreuves terribles. L’arrivée d’un magicien semble lui offrir une échappatoire, mais tout ne se passe pas comme prévu. L’histoire est dure, parfois confuse, et on a l’impression de suivre une suite de scènes sans véritable fil conducteur.
Ce manga parle de souffrance, d’abus et de solitude. L’ambiance est très sombre, avec une violence physique et psychologique omniprésente. Certaines scènes sont très dures à lire et peuvent mettre mal à l’aise. Il y a aussi une part de surréalisme qui donne un côté étrange à l’ensemble. On ne sait pas toujours si on est dans la réalité ou dans un rêve. C’est un livre qui ne laisse pas indifférent, mais qui peut être difficile à apprécier.
Midori est une jeune fille fragile qui subit énormément de choses sans vraiment pouvoir se défendre. Elle est entourée de personnages très dérangeants : des êtres difformes, cruels, parfois pervers. Seul le magicien semble vouloir lui apporter un peu de douceur, mais même cette relation est troublante. Aucun personnage n’est vraiment attachant, ce qui rend la lecture encore plus lourde.
Le style est très précis, avec un trait fin et détaillé. Les visages sont expressifs, et certains dessins sont beaux malgré la laideur des situations. Les scènes choquantes sont mises en avant avec un vrai sens du détail, ce qui renforce le malaise. Les décors et l’ambiance rappellent l’univers du cirque et du fantastique, ce qui donne un côté unique à l’ensemble.
J’ai trouvé cette BD intéressante mais difficile à lire. Certaines scènes m’ont mis mal à l’aise, et l’histoire ne m’a pas vraiment transporté. Le dessin est beau, mais l’ambiance est trop pesante pour que j’aie vraiment apprécié ma lecture
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San Ku Kai
Je n'ai jamais vu la série télévisée San Ku Kai, cet ersatz nippon de Star Wars, mais j'ai néanmoins grandi avec un beau livre illustré racontant les premiers épisodes. Et heureusement car sans cette lecture préalable, j'aurais eu bien du mal à comprendre la BD tant sa narration est catastrophique. C'est bien dommage car le dessin de Frisano n'est pas mauvais du tout... la plupart du temps. En effet, quand on jette un œil aux planches, elles en jettent pas mal, notamment les scènes spatiales avec des vaisseaux très travaillés. Les personnages sont moins bons mais le trait reste correct et le travail sur les couleurs compense les quelques faiblesses. On notera quand même certains passages où le dessinateur est visiblement moins motivé et bâcle un peu plus ses cases. Mais que ce soit correctement dessiné n'empêche pas que c'est partiellement illisible. Les dialogues, déjà assez indigents à la base, donnent l'impression d'avoir été placés après coup sur les planches et d'être quelques fois décorrélés de ce que racontent les images. La mise en scène est si confuse qu'on dirait que les planches ne suivent pas toujours l'ordre chronologique. Et il y a parfois des ellipses telles qu'on a l'impression d'avoir raté une page ou plus. Le récit est relativement compréhensible sur les premières pages puis devient de plus en plus haché et confus plus on avance dans l'action. Comme si les auteurs étaient motivés au départ, puis avaient perdu cette motivation pour faire sombrer leur ouvrage dans une production de commande dont ils voudraient se débarrasser au plus vite. Bref, à moins d'être très nostalgique d'une époque et d'une série que vous aviez connu à l'époque, ce sera difficile d'apprécier cette adaptation en BD.
Chakipu
Cet album est un hybride. Une petite moitié des histoires est sous forme de récit illustré, alors que la majorité est une bande dessinée classique. Nous sommes donc dans la peau de Ronaldo-Choupinou, alias Chakipu, un félin pris comme bouc émissaire par son jeune maître, Sylvère. En représailles le chat essaie régulièrement de faire la peau à l'adolescent indélicat, aidé par une équipe de bras cassés, mais échoue bien sûr lamentablement. Jusqu'au jour où celui-ci rencontre son premier amour, et c'est là que l'affection que porte Chakipu à Sylvère se révèle... C'est clairement une BD à destination de la jeunesse, des préadolescents qui adorent les animaux, même si dans ce cas les animaux représentés ne sont pas mignons, enfin pas tout le temps... La relation d'amour-haine qu'entretient le chat avec son maître est assez bien représentée, on alterne entre les deux, et c'est plutôt sympa dans l'ensemble. Sophie Souad, scénariste danoise, dit avoir une peur bleue des chats et préférer les chiens, mais on rigole quand même de ses inventions. Le dessin de Thomas Hjosthaab est net et très lisible, on comprend bien ce qu'il se passe dans ses planches et illustrations qu'il met lui-même en couleurs. Sympa.
Anna Politkovskaïa - Journaliste dissidente
Un album important parce qu'il rappelle la mémoire d'Anna Politkovskaïa, une journaliste russe qui dénonçait le régime de Poutine et qui a fini assassinée le jour de l'anniversaire de ce dernier ! Mais bon ce n'est pas parce qu'une BD a de bonnes intentions que cela en fait automatiquement un excellent album. J'ai trouvé le résultat correct, mais comme trop souvent avec les documentaires en BD, le dossier à la fin est plus intéressant que la BD elle-même. Il faut dire que la BD est au final un peu courte et se lit rapidement vu le peu de cases et de textes qu'il y a par case. Il y a un bon résumé des magouilles de Poutine durant les premières années de son règne, notamment en Tchétchénie. Un lecteur qui a déjà lu sur le sujet ne va pas apprendre grand chose, mais c'est un bon résumé de départ pour ceux qui n'y connaissent rien. J'aurais aimé qu'on en apprenne un peu plus sur la pauvre Politkovskaïa en dehors des reportages qu'elle a faits. Le dessin est pas trop mal sans être exceptionnel.
Le Mot en A - Une histoire mondiale de l'avortement
Un documentaire militant sur le droit à l'avortement et pourquoi c'est un droit fondamental pour l'autonomie des femmes. Le documentaire traite de différents aspects de l'avortement, ce n'est donc pas juste un historique du droit d'avorter par pays. On met beaucoup en avant le droit d'avorter gratuitement parce que sans ça on crée une grosse inégalité entre les riches (qui peuvent aller avorter où elles veulent) et les pauvres qui n'ont aucun choix faute d'argent. Le propos de l'album est intéressant et fait réfléchir sur un sujet malheureusement encore d'actualité lorsqu'on voit ce qui arrive dans des pays comme les États-Unis. Le dessin est correct.
Stalingrad Khronika
J'ai trouvé cette lecture décevante sur le scénario. Pourtant l'idée de départ d'un film de propagande dans une bataille emblématique est bonne. Emblématique à cause de son nom. La ville de Staline n'était pas au départ un enjeu stratégique majeure mais plutôt un pari psychologique dans le duel Hitler/Staline. Dans ces conditions, que Staline envoie une équipe de cinéastes pour montrer comment son patronyme transfigure et héroïse la force de son armée est très crédible. Malheureusement ce côté potentiellement porteur n'est pas vraiment exploité par les auteurs. L'action se concentre sur la bataille urbaine de l'automne 42 ( avant la neige) et c'est assez bien rendu sauf qu'il y a peu de scènes d'actions et qu'il n'y a aucun civil dans la série ( 100 000 y sont morts). Cela aurait permis une dramatisation de l'action qui manque cruellement à la narration. Les auteurs se cantonnent dans un scenario remplit de disputes infantiles par rapport à un enjeu pas assez mis en valeur dans la série. Cette dramatisation est censée être rendue par les blessures des Russes de l'équipe mais comme les Allemands tirent affreusement mal et que les personnages se relèvent sans gros bobos cela devient ridicule. Toutefois le graphisme dépeint un décors très crédible avec une ambiance de zone de guerre urbaine bien pensée. Je suis moins fan du traitement des personnages . Une lecture au visuel réussit mais avec un scénario qui s'enlise dans des discussions intimes puériles par rapport à la grandeur de la mission. 2.5
Hooky
Hooky est une série jeunesse qui pourrait passer pour une adaptation de Harry Potter en manga européanisé. Toutefois l'autrice introduit aussi un univers de princesse et prince charmant voire une touche de Tom Sawyer avec le personnage de Nico. Le scénario se focalise sur une famille de sorcier les Wytte présentée en première page à la façon de la famille Adams. L'autrice pioche donc dans une multitude d'imaginaires pour fournir une histoire qui demande une belle attention pour ne pas perdre le fil. C'est d'autant plus vrai que le fond de l'intrigue qui complexifie les relations dans le scénario n'apparait qu'au tome 2. Chaque tome faisant plus de 200 pages avec un texte assez présent et dynamique, il faut être un bon lecteur-trice pour ne pas sortir du récit. L'autrice ajoutant sournoisement un zest de sentimentalité entre les sorciers les princesses et autres , j'avoue avoir décroché plusieurs fois. Je renvoie à l'avis de Ro pour la genèse technique de la série. Le graphisme est très influencé par le manga mais avec une expressivité plus européenne. Il y a un gros travail sur le découpage ce qui rend un visuel très moderne. Je suis moins fan d'une mise en couleur assez fade. A noter les bulles de couleurs différentes ce qui favorise la facilité d'une lecture qui pourrait être compliquée. Une vraie lecture soutenue pour un public autour de dix ans.
En territoire ennemi
Une autobiographie centrée sur un sujet dur et intime : une relation amoureuse toxique qui a duré de nombreuses années et dont 2 enfants sont nés. C'est l'histoire de Carole, jeune étudiante en arts pas très sure d'elle et marquée par une éducation catholique qu'elle a rejetée. Aux Beaux-Arts, elle rencontre un gars charismatique et tous les deux tombent amoureux, au point qu'elle devienne accro au personnage et à leur vie de couple qui se renferme sur elle-même. Mais peu à peu, ce dernier laisse apparaitre des comportements toxiques, refusant de se remettre en question, rejetant toutes ses fautes sur les autres et virant de plus en plus misogyne, paranoïaque et extrémiste au fil des années, notamment sous l'influence des discours complotistes et racistes de certains réseaux sociaux. Le pire étant qu'au moment où elle envisage de le quitter, Carole tombe enceinte de lui et qu'elle se retrouve mère d'enfants qu'elle a du mal à assumer car ils lui rappellent trop ce qu'elle déteste dans son compagnon et dans le virilisme qu'elle subit. C'est un sujet cruel et dont on sort assez déprimé car on voit peu de solutions pour ne pas que ces enfants ressortent pourris par cette jeunesse, l'influence de leur père et l'incapacité de leur mère à les en sortir. Par chance, l'autrice met cela en image d'une manière légère et chaleureuse qui adoucit la noirceur du propos. Son trait est simple d'aspect mais il est très propre et j'aime beaucoup la manière dont elle réalise sa colorisation. Il y a de l'esthétisme dans cette simplicité, et une belle fluidité dans la lecture. L'histoire aussi coule très bien. On s'attache bien à l'héroïne et on se méfie d'emblée de son compagnon. La manière dont la situation se dégrade entre eux est bien mise en scène, avec juste ce qu'il faut pour comprendre pourquoi elle n'a pas pu fuir assez tôt et a laissé tant d'années de sa vie et de celle de ses enfants être gâchées. On comprend l'impact de son éducation sur cela, quelles parts de la société ont contribué à faire de son compagnon ce qu'il est devenu, et comment ses propres enfants pourraient suivre le même chemin. Cela fait un peu peur et on en ressort frustré de voir que rien ne vient arrêter cette progression. C'est touchant mais en même temps j'ai été gêné par le message final qui semble accuser les hommes en général, sous ce terme de virilisme qui associe le sexe masculin à l'oppression. Cette oppression et cet extrémisme ne sont pas spécifiquement masculins même si évidemment les traditions patriarcales y contribuent, et ceux qui les combattent pas uniquement féminines. De voir donc assimiler sexe masculin et virilisme oppressif m'a un peu agacé, comme une généralisation abusive des choses. C'est d'autant plus regrettable que tout au long de l'album, le message de l'autrice est nettement plus mesuré, montrant bien que c'est avant tout le comportement maladif de son compagnon qui est au cœur de cela, et que même si une frange extrême qui sévit sur les réseaux sociaux pousse à cela, la majorité des autres hommes qu'elle a côtoyées n'étaient pas ainsi, bien au contraire. Et elle montre aussi que c'est l'éducation de sa mère qui l'a poussée à tolérer des choses qu'elle n'aurait jamais dû tolérer, et que c'est sa lâcheté à quelques moments clés qui ont amené à la naissance de ses enfants et à l'éducation vérolée qu'ils vont recevoir : je ne porte là aucun jugement car c'est déjà assez terrible comme ça, j'espère le meilleur pour ses enfants et qu'elle-même retrouve le bonheur, mais c'est ce qu'elle m'a fait ressentir à la lecture de son récit. Bref, c'est une BD bien faite et qui amène à la réflexion sur des sujets durs de société et de couple. J'ai apprécié sa sincérité, la fluidité de sa mise en scène et la justesse de son propos, si j'omets le message conclusif que je trouve trop amalgamant.
Où le regard ne porte pas...
J’ai tout de suite été pris par l’histoire. On commence dans un petit village italien où un garçon anglais découvre une nouvelle vie. L’enfance, l’amitié, les mystères… Tout est là pour donner envie de continuer. Le premier tome installe bien l’ambiance et les questions qui entourent les personnages. Puis, on fait un saut dans le temps, et là, tout change. Le deuxième tome est plus rapide, plus mystérieux. J’ai aimé les révélations, même si j’aurais voulu que certains moments soient un peu plus développés. Ce que j’ai aimé, c’est la façon dont cette BD parle du temps qui passe. On suit ces enfants qui grandissent et qui se retrouvent adultes avec des souvenirs et des secrets. Il y a aussi l’idée du choc entre deux cultures, avec cette famille anglaise qui s’installe dans un village fermé aux étrangers. Enfin, il y a le côté fantastique qui arrive peu à peu et qui donne une autre dimension à l’histoire. Par moments, j’ai trouvé ça un peu surprenant, mais au final, ça fonctionne bien. Les quatre enfants sont attachants. On les voit jouer, découvrir la vie et se lier d’amitié. Puis, quand on les retrouve adultes, ils ont changé, mais leur lien est toujours là. J’ai trouvé que leurs relations sonnaient juste. J’aurais aimé passer plus de temps avec eux avant qu’ils ne repartent dans cette grande aventure. Certains moments sont un peu rapides, mais on ressent bien leur histoire commune. Les dessins sont superbes. Les paysages, la mer, la lumière… On sent vraiment la chaleur du Sud. Les visages sont expressifs, on voit grandir les personnages et on les reconnaît sans problème. Les couleurs changent entre les deux tomes, ce qui renforce la différence entre l’enfance et l’âge adulte. J’ai trouvé ça très bien fait.
Berceuse assassine
L’histoire est construite de manière originale : chaque tome adopte le point de vue d’un personnage différent. Cela donne un effet intéressant, surtout dans les deux premiers tomes où l’on découvre peu à peu les pensées et les intentions des protagonistes. On est plongé dans un univers sombre, un polar noir avec des personnages malmenés par la vie. Mais le troisième tome m’a moins convaincu. Il semble trop éloigné des deux premiers, ce qui casse un peu la dynamique. Cette BD parle de rancoeur, de violence et de désespoir. On suit un couple qui se déteste, où chacun nourrit des idées noires contre l’autre. L’ambiance est pesante, parfois oppressante. Il y a aussi une réflexion sur la vengeance et la manière dont les choix de chacun façonnent leur destin. Le côté psychologique est bien développé, mais certains aspects de l’histoire restent assez classiques pour un thriller. Telenko, le chauffeur de taxi, est un homme fatigué et stressé par sa vie. Sa femme, Martha, est tout aussi amère et blessée. Ce sont des personnages complexes, ni totalement bons ni totalement mauvais. On comprend leur colère et leur tristesse, même si leurs décisions sont parfois extrêmes. Dans les deux premiers tomes, on s’attache à eux malgré leurs défauts. Mais l’arrivée d’un troisième personnage dans le dernier tome m’a semblé moins pertinente. Le style graphique est très réussi. Le noir et blanc, rehaussé de touches de jaune, donne une ambiance unique et colle parfaitement au ton du récit. Cela renforce le côté froid et urbain de l’histoire. Les visages sont expressifs, et on ressent bien la tension à travers le trait précis de Ralph Meyer. C’est un vrai point fort de cette BD. J’ai trouvé cette BD intéressante et bien construite, mais elle ne m’a pas totalement marqué. J’ai aimé les deux premiers tomes, qui offrent une belle immersion dans l’histoire, mais le dernier m’a un peu perdu. Le dessin, en revanche, est excellent et apporte beaucoup à l’ambiance générale.
La Jeune Fille aux Camélias
L’histoire est assez simple : Midori, une jeune orpheline, est recueillie par un cirque rempli de personnages monstrueux. Malheureusement, sa vie y devient un cauchemar. Elle est maltraitée et subit des épreuves terribles. L’arrivée d’un magicien semble lui offrir une échappatoire, mais tout ne se passe pas comme prévu. L’histoire est dure, parfois confuse, et on a l’impression de suivre une suite de scènes sans véritable fil conducteur. Ce manga parle de souffrance, d’abus et de solitude. L’ambiance est très sombre, avec une violence physique et psychologique omniprésente. Certaines scènes sont très dures à lire et peuvent mettre mal à l’aise. Il y a aussi une part de surréalisme qui donne un côté étrange à l’ensemble. On ne sait pas toujours si on est dans la réalité ou dans un rêve. C’est un livre qui ne laisse pas indifférent, mais qui peut être difficile à apprécier. Midori est une jeune fille fragile qui subit énormément de choses sans vraiment pouvoir se défendre. Elle est entourée de personnages très dérangeants : des êtres difformes, cruels, parfois pervers. Seul le magicien semble vouloir lui apporter un peu de douceur, mais même cette relation est troublante. Aucun personnage n’est vraiment attachant, ce qui rend la lecture encore plus lourde. Le style est très précis, avec un trait fin et détaillé. Les visages sont expressifs, et certains dessins sont beaux malgré la laideur des situations. Les scènes choquantes sont mises en avant avec un vrai sens du détail, ce qui renforce le malaise. Les décors et l’ambiance rappellent l’univers du cirque et du fantastique, ce qui donne un côté unique à l’ensemble. J’ai trouvé cette BD intéressante mais difficile à lire. Certaines scènes m’ont mis mal à l’aise, et l’histoire ne m’a pas vraiment transporté. Le dessin est beau, mais l’ambiance est trop pesante pour que j’aie vraiment apprécié ma lecture