Les derniers avis (329 avis)

Par ThiBD
Note: 4/5
Couverture de la série Les Enfants de Buchenwald
Les Enfants de Buchenwald

Le roman graphique " Les Enfants de Buchenwald " est un travail méthodique de documentation qui aura duré deux ans. Écrit par l'historienne Dominique Missika, illustré par Anaïs Depommier et Alexakis Alessandrema, il est paru aux éditions Steinkis. L'histoire retrace le destin de quatre jeunes rescapés du camp de concentration de Buchenwald : Zeev, Fischel, Chaim et Aron (personnages fictifs). À la libération du camp en avril 1945, ces enfants, âgés de 4 à 18 ans, se retrouvent seuls et démunis, sans famille. De juin à septembre 1945, ils sont accueillis par I'Œuvre de Secours aux Enfants (OSE) dans la ville d'Écouis, en Normandie, où ils entament un processus de reconstruction physique et psychologique. Inspirée de faits réels et de témoignages de survivants et de personnes qui les ont accompagné, cette œuvre met en lumière la résilience de ces jeunes orphelins, l'importance de la solidarité et de la bienveillance dans leur parcours vers une nouvelle vie. Les dessins travaillés de Anaïs Depommier et la mise en couleur de Alessandrema Alexakis apportent une touche de douceur aux personnages et à l'histoire malgré l'horreur. Cela permet une lecture facile et agréable pour les plus jeunes. Par ailleurs, je trouve intéressant et original l'approche choisie: celle de l'après-guerre et de la reconstruction de ceux qui l'ont vécu. À travers un récit poignant et des illustrations sensibles, la bande dessinée rend hommage à ces enfants et à ceux qui les ont aidés à retrouver leur humanité. Ainsi, cette histoire sous forme du "roman graphique" s'adapte à toutes les générations et permet d'entretenir la mémoire des enfants rescapés de Buchenwald et de leurs sauveurs.

25/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Aciae z79
Aciae z79

A part peut-être avec Tremblez enfance Z46, j’ai à chaque fois été dérouté par les albums d’EMG, par leur construction étonnante et plus exigeante qu’il n’y parait de prime abord. Mais j’ai aussi à chaque fois été suffisamment intrigué pour passer outre cette étrangeté, et cet album confirme qu’EMG est un auteur original et intéressant. C’est aussi une personne très sympathique, avec laquelle j’avais échangé lors du dernier festival Quai des Bulles de Saint-Malo (cet album était alors en bonne voie). C’est le quatrième album qu’il publie chez Tanibis sur le même format très chouette : un à l’italienne avec une image par page, des couleur tranchées et chatoyantes, et surtout un graphisme très original et reconnaissable entre mille, avec des objets, décors et personnages construits avec des formes géométriques disjointes. Un rendu surprenant, mais que j’ai depuis longtemps appris à apprivoiser et à aimer. Comme souvent l’intrigue nécessite un bon investissement du lecteur, ne livre pas aisément ses clés. C’est même sans doute avec cet album que j’ai eu le plus le besoin de plusieurs lectures, pour saisir les tenants et aboutissants, alors que la pagination ne correspond pas dans sa présentation à la chronologie des événements. En tout cas, comme mon prédécesseur, je ne peux qu’encourager les lecteurs curieux à jeter plus qu’un œil sur cet album, et sur cet auteur, qui développe une œuvre singulière – toujours mise en valeur par le beau travail éditorial de Tanibis.

25/04/2025 (modifier)
Par Ana
Note: 4/5
Couverture de la série À la poursuite de Jack Gilet
À la poursuite de Jack Gilet

J'ai fait le choix de lire ce livre, parce que j'aimais la couverture de ce livre. Je trouve que les dessins sont magnifiques. Je trouve cette histoire triste et en même temps drôle. D'un autre côté, nous les humains ne pensons jamais aux animaux morts sur la route, en dessous des pneus de nos voitures, sans savoir ce qui leur est arrivé. Mais aussi, c'est drôle de voir tous ces humains qui sont morts à cause de ces bêtes, ignorantes de la loi.

25/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Zorro - D'entre les morts
Zorro - D'entre les morts

J’aime bien Zorro, comme Sean Murphy qui avait su m’embarquer avec ses runs sur Batman. Bref je partais plutôt confiant. Je reconnais pleins de bonnes choses et idées à cet album mais j’avoue que ça ne m’a pas touché ou envoûté plus que ça. Je n’ai aucune envie de m’y replonger par exemple. Pourtant tout m’a semblé pro et maîtrisé, intrigue comme dessins (et couleurs). Cette version moderne possède bien des qualités mais contrairement à Josq, la magie n’a pas véritablement opéré sur moi. En fait, je n’ai pas éprouvé de grande empathie pour les personnages et j’ai l’idée que l’auteur a voulu un peu trop en mettre. Du coup, ça m’a paru un poil long. Je ne déconseillerai certainement pas, il y a de l’audace. Mais j’ai préféré la vision d’Alary avec Don Vega, plus conforme et finalement plus « fun ».

25/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Fièvres
Fièvres

L’album regroupe une dizaine d’adaptations de nouvelles d’Octavie Delvaux, publiées chez le même éditeur à La Musardine. Delvaux se charge elle-même des scénarios, chaque dessinateur/dessinatrice l’accompagnant dans son style propre. L’album doit faire face à deux écueils. D’abord chaque histoire est courte, et ne peut donc donner lieur à de grands développement – d’où une certaine frustration parfois. Mais globalement les récits se tiennent, même si évidemment ça reste le plus souvent très basique. L’autre handicap à surmonter, en tout cas pour moi (affaire de goûts donc), c’est l’hétérogénéité importante des styles graphiques, je ne suis a priori pas fan de ce type de changement dans un album. Et ici, au niveau du dessin, c’est très inégal. Même si j’ai bien aimé la grande majorité des dessins. Il n’y a même que le dessin de Chloé Cavalier (un style crobar pas illisible, mais qui peine à s’associer à un récit érotique selon moi – et je dois aussi dire que l’histoire est celle à laquelle j’ai le moins accroché) et, à un degré moindre, celui d’Inès Allahverdian (plutôt bon, mais avec une colorisation au rendu trop froid) qui m’aient réellement laissé sur ma faim. Pour le reste, j’ai retrouvé avec plaisir plusieurs auteurs déjà rencontrés ailleurs (souvent chez le même éditeur), le trait agréable de Critone, celui très sensuel d’Urbinno, celui de Chéri (peut-être ici un chouia moins soigné que ce que j’avais déjà vu de lui, avec un trait presque hésitant), celui sexy et très glamour de Reviglio. J’ai aussi retrouvé des dessinateurs que j’aime beaucoup, qui ont produit certaines des meilleures et des plus originales séries érotiques des dernières années. Janevsky par exemple. Si son trait est un peu moins « propre » que sur les deux séries qu’il a déjà publiées, j’aime beaucoup son univers très fortement influencé par les Humanos de la grande époque, mais surtout par certaines publications Losfeld des années soixante/soixante-dix, avec une colorisation elle aussi très seventies. Le dessin du duo Raven est toujours aussi sensuel et excitant (même si j’avais préféré, dans un style finalement plus sobre et travaillé, avec une colorisation extrêmement sensuelle, leur travail sur Amabilia) : mais ça reste un excellent travail. La dernière histoire est en fait un poème. Si le texte ne m’a pas convaincu, j’ai trouvé très intéressant le travail d’Apollonia Saintclair, qui développe un rendu érotique à partir d’un Noir et Blanc proche de la gravure ou de la carte à gratter, un peu statique et plus proche de l’illustration que de la BD pure, mais que j’ai bien aimé. Graphiquement conquis donc, mais concernant les histoires proprement dites, c’est inégal et peu développé. La majorité sont toutefois suffisamment sensuelles pour que le lecteur – amateur averti bien sûr ! – les apprécie, car elles sont généralement bien accompagnées et mises en valeur par le dessin. A noter que les histoires ont toutes en commun de mettre en avant une héroïne féminine, ce sont les femmes qui ici dirigent et décident, sont maîtresses de leur plaisir – même si elles cherchent le plus souvent à le partager (avec un homme, une femme – ou un robot !). Note réelle 3,5/5.

25/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Golem Nanny
Golem Nanny

La jeune Lytha doit rester seule avec sa nounou golem pendant un court voyage de ses deux mamans. Mais peu après leur départ, un drame survient : elles meurent dans un accident, laissant leur fille orpheline. Effondrée, Lytha se replie sur le programme quotidien que ses mères lui avaient préparé, jusqu’à ce que l’affection patiente et les soins de son golem viennent peu à peu ranimer en elle l’envie de vivre. Une nouvelle relation naît alors, entre maternité de substitution et amitié profonde. L’histoire se déroule dans un univers de fantasy douce, aux teintes colorées et au style graphique très influencé par le manga, qui évoque par moments l’univers de Dofus. La légèreté du dessin et la chaleur de la mise en couleurs apportent une douceur bienvenue face à la dureté du deuil, et accompagnent le cheminement émotionnel de l’héroïne vers la résilience. Le monde imaginé ici, notamment autour de cette argile magique que des artisans peuvent transformer en outils ou en golems sensibles, offre une touche d’originalité bienvenue. Après la mort des parents, l’intrigue se recentre presque entièrement sur le lien entre Lytha et sa nounou, dans une forme de huis clos intimiste, ponctué d’une brève parenthèse dans un village voisin et amical. Ce choix narratif met en lumière la dimension psychologique du récit : il s’agit avant tout d’une histoire d’amour filial et d'amitié qui permet de surmonter le deuil. Le ton sonne juste, l’ensemble est touchant et joliment raconté, même si l’on peut regretter une certaine prévisibilité qui limite un peu l’enthousiasme. Il n’en reste pas moins une belle lecture, sensible et apaisante.

25/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Chocochat & moi
Chocochat & moi

Dans un monde peuplé de chats anthropomorphes, un collégien adopte un jeune humain comme animal de compagnie… avant de l’accueillir comme son frère. Mais ce garçon, parfaitement humain, doit apprendre à s’adapter à cette société féline aux codes très particuliers. Il ira même jusqu’à fréquenter la même école que son frère adoptif, avec tout ce que cela implique : cantine aux têtes de poisson pourri et lasagnes à la souris, comportements félins incontrôlables, et bien sûr, une obsession pour les odeurs douteuses et la toilette à la langue. Cette série humoristique jeunesse s’amuse à transposer les habitudes typiques des chats dans un cadre scolaire et social qui rappelle fortement le nôtre. Le ton est délibérément loufoque, mais suffisamment cohérent pour que les situations comiques fassent mouche. Le dessin, vivant et coloré, renforce l’ambiance joyeuse de l’ensemble, et la mise en scène soignée sert bien l’efficacité des gags. L’ensemble reste frais, varié, et même si vous n’êtes pas particulièrement fan de chats, l’humour bien dosé et les situations souvent bien vues. Une lecture sympathique et pleine d’humour.

25/04/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série Aciae z79
Aciae z79

Une lecture exigeante. Il te faudra rester concentré pour différencier les nombreux personnages et pour cela mémoriser formes / couleurs vêtements. Il faudra aussi faire attention aux détails qui se cachent sur les planches pour bien [comprendre] le récit, tout en gardant un œil au numéro de chaque planche. En effet, elles ne seront pas toutes proposées dans le sens chronologique (voir la galerie). Mais c'est bien toute cette complexité de lecture qui la rend unique. En introduction un petit récit : trinitate glycérol z7. Sept planches sans texte où des atomes prennent possession de l'espace pour donner naissance à la combinaison de la nitroglycérine. Bon, je fais le malin mais heureusement qu'internet existe. Puis place au récit principal : adoremus christum æternum z79 (adorons le Christ éternel). Soixante-dix-neuf planches dans un royaume d'Europe centrale où vont se jouer le destin de plusieurs personnages. Je disais donc une lecture exigeante, j'ai dû m'y prendre à deux fois pour en saisir le contenu (enfin, je crois), certains passages pourront passer pour inachevés, mais ce n'est pas le cas. La narration est atypique avec cette succession de planches dans un désordre ordonné, mais elle reste cohérente et compréhensible. Un désordre ordonné qui s'accélère au fil des pages. Ce récit n'est pas qu'une expérience narrative, il évoque aussi des sujets qui sont toujours d'actualité (mariage arrangé, la religion, les conditions - dérèglement - climatiques... ). Une lecture qui se mérite. Autre particularité de cet album : la partie graphique. Un visuel en trois dimensions aux formes géométriques, les phylactères seront dans la même veine, au rendu singulier qui me plaît énormément. Un joli format à l'italienne avec une image par page pour un plaisir accentué. Les couleurs sont lumineuses. Tu seras aussi surpris par les trouvailles qui égaient le récit. J'adore. Une vraie curiosité. Un artiste à découvrir ! Après le [z], le chiffre ou le nombre correspond à la pagination du récit. ;)

25/04/2025 (modifier)
Couverture de la série De pierre et d'os
De pierre et d'os

Les superbes aquarelles de Krassinsky nous invitent à un beau voyage initiatique en pleine nuit arctique. Un régal pour les yeux et les esprits des vents et des glaces. Jean-Paul Krassinsky (né en 1972) est un auteur de BD connu pour quelques belles aquarelles. Ce dessinateur réputé adapte ici un roman (sorti en 2020) de Bérengère Cournut : De pierre et d'os, une fable initiatique qui suit le parcours d'une jeune inuite au pays des glaces. Uqsuralik est encore une jeune fille et l'album s'ouvre avec l'apparition de ses premières règles. Elle va se faire surprendre par la banquise qui se brise et l'éloigne de l'igloo familial. Elle se retrouve seule, séparée des siens, en pleine nuit arctique. Elle n'a pour compagnons que quelques chiens et il va lui falloir "chasser avec eux, apprendre d'eux, ou bien mourir par eux, il n'y a pas d'autre choix possible". Après plusieurs jours de marche et de survie difficile, elle rencontre un autre groupe d'humains, plusieurs familles à géométrie variable comme le veut la coutume, mais avec des "femmes mal tatouées et des chasseurs maladroits". Ils l'accueillent car "quiconque peuple la banquise par une telle nuit est le bienvenu" et ils vont l'appeler Arnaautuq ce qui veut dire garçon manqué. Elle n'est pas forcément la bienvenue, c'est une bouche de plus à nourrir et l'un des hommes va même la "couper en deux". L'album est précédé de la réputation du roman bien sûr (prix du roman Fnac 2019), mais ce sont surtout les superbes aquarelles de Krassinsky qui vont appâter l'amateur de BD. De véritables peintures qui se déploient sur de grandes pages (au format presque carré) avec des tableaux tantôt grandioses, tantôt intimes. On passe des étoiles sur la banquise glacée aux fleurs sur la toundra verdoyante au printemps. Ces magnifiques dessins comptent pour beaucoup dans le charme envoûtant de cette aventure écrite au féminin. Au cours de ce grand voyage initiatique, la jeune fille deviendra femme, mère, chasseuse et même chamane. La survie de ces nomades est réglée sur les saisons, la chasse et la pêche. Et là-bas on est obligé de compter les bouches à nourrir avant l'hiver aussi précisément que les réserves de gibier. L'album est généreux (200 pages) et le lecteur verra défiler les saisons puis les années, les générations. À travers Uqsuralik et ses multiples rencontres, le texte, adapté du livre de Bérengère Cournut, va nous permettre de découvrir les coutumes, les traditions, les chants et les superstitions du peuple de l'arctique. C'est un très beau voyage, éprouvant, émouvant.

25/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Mémoire de cendres
Mémoire de cendres

Une série parfaitement représentative de celles que Glénat a publiées dans sa belle collection historique Vécu. Jarbinet s’était fait la main au dessin sur Sandy Eastern, mais c’est sans doute avec cette série qu’il se révèle un auteur complet et mature. Son dessin est vraiment très beau, et remarquable pour les décors, les châteaux (les superbes paysages, et les non moins superbes forteresses du pays d’Oc sont vraiment bien rendus). Il s’est documenté (remarque aussi valable pour l’intrigue, qui suit la grande Histoire et la mêle très bien à la petite). Par contre sur les deux premiers tomes (le premier surtout), son trait est plus hésitant, le résultat plus irrégulier et moins heureux pour certains personnages (les visages en particulier). Mais bon, c’est vraiment du bon travail, dans le haut du panier de cette collection. L’intrigue est donc fortement ancrée dans l’univers cathare, au moment de la croisade menée par l’Église et la chevalerie du Nord du royaume, alors que l’intransigeance religieuse trouvait opportunément des alliés dans la soif de pouvoir du roi de France, et surtout la soif de terres et de seigneuries de certains de ses vassaux. Là aussi Jarbinet utilise bien sa matière historique pour dynamiser son intrigue, et les apports des personnages principaux, inventés, s’accordent bien avec la trame générale en décor. L’histoire se déroule durant le premier tiers du XIIIème siècle, siècle qui est l’une de mes périodes historiques préférées, donc j’étais a priori intéressé par cette série. Au final, j’ai plutôt aimé cette série. Du moins le premier cycle de cinq tomes que j’ai lu. J’aurais préféré que l’intrigue reste dans le sud-ouest de la France, même si les quatrième et cinquième tomes se déroulant en Angleterre se laissent lire (il m'ont un peu moins intéressé toutefois). L’accélération brutale en fin de cinquième tome, pour clore les intrigues, avec force happy-end, est quand même maladroite (comme le personnage de Guillaume est souvent utilisé trop facilement pour solutionner des situations critiques). Mais ça reste une bonne série de cette collection Vécu. Note réelle 3,5/5.

25/04/2025 (modifier)