Les derniers avis (367 avis)

Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Snow angels
Snow angels

Je rejoins les sentiments de Mac Arthur quoique je pense que j'ai encore moins accroché que lui ! Il y a des qualités dans ce one-shot, à commencer par le dessin que j'ai bien aimé. La narration est fluide et j'ai lu l'album sans aucun problème. Le gros défaut du récit selon moi est qu'au final les personnages et l'intrigue sont trop classiques et un peu trop convenus pour que je m'intéresse vraiment à cet univers de science-fiction qui se passe dans une ambiance post-apocalyptique. J'avais l'impression d'avoir déjà vu les situations décrites dans l'album dans d'autres récits du même genre. Même lorsqu'il y avait du mystère j'étais un peu indifférent à l'intrigue. Encore une fois, Lemire ne me convainc pas trop, mais ça se laisse lire et à défaut d'être passionnant au moins ça fait passer le temps.

14/04/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Joker - The Winning Card
Joker - The Winning Card

Décidément, je ne suis pas un grand fan de ce que fait Tom King. Ce récit n'est pas celui que je trouve le plus mauvais de ce scénariste, mais le résultat n'est pas terrible. Il faut dire aussi que j'en ai lu des récits se passant dans les premières années de la carrière de Batman et qui montrent sa rencontre avec le Joker. Je peux comprendre qu'un lecteur qui a lu moins de comics Batman que moi accroche plus que moi et trouve cela plus original. Ce qui n'aide pas est que je ne suis pas du tout fan du Joker super-méchant qui ne fait pratiquement rien de marrant et qui semble être plus un démon qu'un être humain. Je ne suis pas fan du gimmick de faire parler Joker comme si c'était un acteur du muet, le fait de ne pas le voir parler directement le rend encore plus inhumain et je n'aime pas ça. Il reste le dessin qui n’est pas trop mal.

14/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Tu seras reine
Tu seras reine

Derib est un excellent dessinateur, animalier en particulier. Il s’écarte ici des chevaux et autres bisons qui remplissaient ses séries « américaines » western, pour se concentrer sur les Alpes suisses, et les vaches d’Hérens (race que je ne connaissais pas). Mais si le dessin est sympathique, voire même très bon pour les paysages et les animaux – mais avec une colorisation un peu trop criarde à mon goût – j’ai clairement été laissé de côté par l’intrigue, qui n’est jamais parvenu à me captiver. L’histoire est un peu creuse, dialogues et situations sont emplis de bons sentiments (il y a un peu « d’Heidi » chez cette adolescente envoyée un peu contre son gré en vacances prolongées chez son grand-père dans les alpages !). A réserver à un jeune lectorat, mais ça n’est pas ma came.

14/04/2025 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
Couverture de la série Le Roi des fauves
Le Roi des fauves

Tiré d'un roman, cette histoire de fantasy allie un dessin tout ce qu'il y a de plus agréable et de plus lisible avec un scénario original. Le tout en respectant les codes du genre mais en évitant les clichés habituels. Il y aura donc bien une quête, qui impose la traversée d'une forêt hostile, à la recherche du mystérieux roi des fauves. Avant d'en arriver là, l'introduction permet de poser le contexte de cet univers et de faire connaissance avec nos héros. Au delà de la découverte de ces fondations, l'intrigue est vite prenante et, du coup, on part à l'aventure avec entrain et curiosité. Il est donc question de 3 adolescents, condamnés pour diverses raisons avec d'autres personnages, à devenir des bersekirs, sortes de monstres mi animaux, mi humains. Pour cela on leur a injecté une sorte de ver dans l'organisme, qui va les dévorer petit à petit de l'intérieur et les transformer progressivement. Leur prison est une immense forêt froide et humide. Ils n'ont que quelques jours devant eux avant que la transformation ne s'opère... Tout ça fonctionne vraiment très très bien. L'histoire est rythmée, prenante, originale. On suit avec curiosité la progression de nos jeunes héros. Qu'est ce qui est en train de leur arriver ? Vont ils vraiment se transformer en monstres ? Par petites touches intelligemment distillées, on voit les premiers effets des vers qui s'attaquent à eux. Ca amène une petite tension bienvenue. Ca amène surtout ce qu'il faut de mystères et d'originalité pour que cette histoire sorte du lot. Je suis souvent critique avec l'heroic fantasy, un genre qui a du mal à se renouveler et à être original. Mais ici l'intrigue est interessante et rondement menée. Elle ne s'étire pas en longueurs inutiles. La conclusion est prévue avec le second tome. Et il y a dans le premier juste ce qu'il faut de suspens et de tension pour donner envie de connaitre le dénouement de ce diptyque.

14/04/2025 (modifier)
Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Smoking - La Révolution Yves Saint Laurent
Smoking - La Révolution Yves Saint Laurent

Comment redessine-t-il le corps de la femme dans cette nouvelle collection ? - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre, s’attachant au Smoking et aux contextes de sa création. Son édition originale date de 2024 Il a été réalisé par Loo Hui Phang pour le scénario, et par Benjamin Bachelier pour les dessins et les couleurs. Il comprend environ cent-quarante pages de bande dessinée. Il se termine avec huit pages présentant de manière synthétique trente-quatre personnalités historiques croisées au cours de l’ouvrage, d’Anne-Marie Muñoz (1933-2020) à Marcel Proust (1871-1922), puis par une chronologie reprenant vingt-deux dates de la vie de Saint Laurent, et quatorze dates d’événements choisis dans l’évolution de la condition sociale de la femme en France. Prologue en mouvement. En 1966, à sa table de travail, Yves Saint Laurent est en train de réaliser le croquis d’une nouvelle création. Anne-Marie, une assistante entre dans la pièce et lui indique que les premiers et les premières d’atelier attendent ses croquis. Il lui remet son dernier croquis, elle commente : un nouveau défi pour l’atelier. Il explique : un Smoking, comme celui des hommes, mais adapté à la femme. Le vestiaire masculin est une pyramide et le smoking en est le sommet. Elle répond qu’il fait un vrai hold-up : ce sera une révolution. Il corrige : non, juste une évolution. – Avancer. New York en 1967, Betty Catroux retrouve Yves Saint Laurent au pied d‘un immeuble. Il lui demande ce qu’elle a fait à ses cheveux. Il trouve que c’est sauvage, c’est chic. Quand elle lui dit qu’elle ne les a pas lavés depuis cinq jours, il s’exclame : Quelle horreur ! Et il lui demande d’aller les laver, ce qu’elle refuse. Il continue ses observations : parfum d’homme et cigarette, il ne lui demande pas ce qu’elle a fait cette nuit. Elle répond qu’elle a passé la nuit dans un bouge et qu’elle ne s’est pas changée. Yves Saint Laurent constate que Betty Catroux porte un Smoking de la dernière collection, et rien en dessous, et les mains dans les poches en petite allumeuse. Il conclut qu’elle est son héroïne. Le grand couturier se lance dans un développement sur le pouvoir diabolique des poches. Il lui indique deux femmes devant qui demandent une table pour déjeuner dans un grand restaurant. La première sans poches se présente devant l’hôte d’accueil du Hilton qui lui demande si elle a réservé : Saint Laurent estime qu’elle a l’air d’une idiote et en effet elle n'obtient pas l’accès. La seconde se présente les mains dans les poches affichant une grande confidence et le majordome la prie de le suivre à l’intérieur. Le grand couturier explique : Les vêtements induisent des gestes, et ces gestes sont des signes. Il poursuit : en l’occurrence, les mains dans les poches sont l’attitude du dominant, celui-ci a le pouvoir en toute décontraction. À leur tour, ils s’approchent de l’entrée, et la femme sans poche reconnaît le créateur. Le maître d’hôtel répond qu’il ne peut pas les laisser entrer. Alors que Saint Laurent fait observer que le restaurant n’a pas l’air bondé, l’hôte explique que les femmes en pantalon ne sont pas admises dans l’établissement. Le titre indique explicitement le sujet de l’ouvrage : en quoi le Smoking féminin créé par Yves Saint Laurent a constitué une révolution. Dans un premier temps, l’ouvrage peut apparaître déconcertant. Yves Saint Laurent (1936-2008) a remis le croquis fatidique : celui du premier Smoking pour femme, avec un S majuscule pour désigner cette variation sur un vêtement masculin. Puis, le lecteur le suit accompagné par le mannequin français Betty Catroux (1945-) qui fut également sa muse. Pour une question d’accès à un grand restaurant newyorkais, puis un autre, ils rencontrent différentes personnalités historiques, et ils évoquent leur parcours personnel, ainsi que des faits historiques comme la création du modèle initial du smoking (pour homme, sans majuscule). La narration visuelle présente elle aussi des particularités marquées. Elle commence avec des dessins réalisés au crayon sur une feuille de papier blanc cassé de jaune, dont l’artiste semble avoir découpé les contours pour les coller ensuite sur la page blanche, comme s’il avait lui-même réalisé des croquis, une mise en abîme de ceux réalisés par le grand couturier. Pour la première page du chapitre Avancer : une illustration en pleine page mêlant décors à la peinture, et Betty encrée en noir & blanc sur un trottoir blanc immaculé. Le reste de la bande dessinée va ainsi mêler ces trois modes graphiques : croquis sur papier jaune, noir & blanc, couleur directe. Autre caractéristique très forte du récit : l’intervention de personnages historiques. Saint Laurent fait rapidement mention de Coco Chanel (1883-1971, Gabrielle Chasnel), puis il évoque Pélagie d’Antioche (Ve siècle), et il rentre dans le détail : Marguerite était une comédienne belle et frivole, elle voulait faire pénitence en se retirant dans un couvent de moines basiliens, sous le nom de frère Pélage. Elle voua son existence à Dieu, recluse dans une petite cellule. Son dévouement forgea son extraordinaire réputation. À sa mort, les moines et le clergé découvrirent que frère Pélage était une femme. Remplis d’admiration, ils rendirent grâce à Dieu. Cette femme est donc citée pour avoir porté le pantalon. Puis Betty & Yves rencontrent Julien Joseph Virex (1775-1846, naturaliste et anthropologue) : celui-ci affirme que le pantalon est l’attribut de l’homme et que Betty n’a pas le droit de l’usurper, jugement qu’il fonde sur ses études qui établissent que la nature a conçu l’homme pour penser, la femme pour enfanter. Mais voilà qu’intervient Madeleine Pelletier (1874-1939) habillée en costume masculin, première femme médecin diplômée en psychiatrie en France, accompagnée de Rrose Sélavy (c’est-à-dire Marcel Duchamp, 1887-1968, travesti en femme) et Candy Darling (1944-1974, née James Lawrence Slaterry) qui attestent qu’il existe des exemples de porosité entre les deux genres. Apparaissent ainsi une trentaine de personnes certaines connues comme Andy Warhol (1928-1987), Alexandra David-Néel (1868-1969, exploratrice, première femme occidentale à atteindre Lhassa), Yoko Ono (1933-, artiste), George Sand (1804-1876, écrivaine), jusqu’à Michel Butor (1926-2016, écrivain), Simone de Beauvoir (1908-1986, philosophe et féministe), Marcel Proust (1871-1922) et bien d’autres. Ainsi que certains moins connus du grand public comme Sophie Foucauld (années 19830, typote, surnommée la femme-culotte), Marie Marvingt (1875-1963, cycliste, soldat, infirmière de l’air) ou encore le grand couturier Paul Poiret (1879-1944). Et d’ailleurs, le principe de couper puis de coller des dessins sur la page rappelle la manière de faire de Philippe Dupuis qui a consacré une bande dessinée à Paul Poiret : Peindre ou ne pas peindre (2019). Quoi qu’il en soit, celle-ci commence avec des dessins sans bordures, pour le prologue, puis avec une illustration en pleine page pour l’ouverture du premier chapitre, avec ensuite des cases alignées en bande, sans gouttière pour les séparer dans une même bande. Parfois un personnage ou un objet (comme une cravate découpée) peut dépasser de la bordure d’une case, sur la bande inférieure. À d’autres moments, l’artiste peut revenir à des images sans bordure, juxtaposées, ou comme en insert les unes à côté des autres. Une juxtaposition d’images par exemple pour les différents stades d’évolution des braies au pantalon des sans-culotte. Il continue de d’entremêler des passages en noir & blanc, avec des passages en couleurs, parfois au sein d’une même case. Lorsqu’il s’agit d’évoquer le noir du Smoking, le grand renoncement à la couleur, les fonds de page deviennent noirs. Puis les dessins se font plus conceptuels, se rapprochant de l’abstraction. Le lecteur a tôt fait de s’adapter à cette apparence sortant de l’ordinaire, pour apprécier la liberté qu’elle apporte, ainsi que son élégance, et sa capacité à aborder des thèmes et des idées très variées, autour du port du pantalon et du geste politique que constitue la conception de tenues pour les femmes. De la même manière, la construction de la balade de Betty & Yves marie élégamment une approche chronologique sur le port du pantalon à travers différentes civilisations, des éléments techniques sur la haute couture et des informations personnelles sur ces deux personnages. Sans être de nature biographique, le récit évoque les origines de Betty et celles d’Yves ainsi que leur parcours professionnel, sans s’appesantir sur leur vie affective et amoureuse ou sur les polémiques de leur vie (par exemple les sources d’inspiration de La vilaine Lulu, 1967). Le lecteur découvre également le rôle des premiers d’atelier, avec Jean-Pierre Derbord et Alain Marchais premiers d’atelier pour Yves Saint Laurent, l’origine du smoking pour homme grâce aux goûts d’Édouard VII (1841-1910), l’importance des tenues militaires dans la création de Saint Laurent (le caban, la saharienne, le trench) le symbolisme du noir dans les vêtements, etc. Tout du long, la question du port du pantalon occupe également une place importante : en particulier la franche opposition des hommes à ce que les femmes puissent en porter, dans la société occidentale, avec de nombreuses références culturelles et historiques mettant en évidence que cette transgression relève d’une construction artificielle, qu’il n’en a pas toujours été ainsi. Même si Yves Saint Laurent répond à Betty qu’il s’agit d’une évolution, le lecteur comprend en quoi le Smoking féminin a constitué une révolution, comme l’annonce le titre. En effet, le Smoking (le modèle féminin créé par Yves Saint Laurent) est bien au centre de cet ouvrage qui le contextualise dans l’époque où il a vu le jour, aussi bien socialement que culturellement. Scénario et narration visuelle sont en phase : faisant usage d’une liberté de créer, de jouer sur les formes, aussi bien celle de la balade du couturier et de son modèle à New York qu’esthétiques entre couleurs et noir & blanc, représentations figuratives et croquis, pour mettre en scène une phase significative de la modernité, provoquée par cette création haute couture. Plus que la mode, une libération.

14/04/2025 (modifier)
Couverture de la série DearS
DearS

Pourtant amateur de ce type d’œuvre, DearS a réussi à m’ennuyer d’entrée de jeu. Je n’irai pas au-delà du tome 2. Je n’aime déjà pas trop l’idée de base autour des extraterrestres mais ça peut passer quand le reste suit. Sauf que là, je ne me suis accroché à rien. Le dessin ne me plaît pas, les personnages m’ont battu froid, du coup l’humour ne m’a pas amusé. Ça a l’air conforme au genre mais le style m’a paru trop vieillot pour m’y attacher.

14/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Batman - The Knight
Batman - The Knight

Je plaçais pas mal d’espoir avant mon entame de lecture, espérant un petit truc sympa de derrière les fagots. J’ai certes bien aimé mais mon enthousiasme s’est gentiment amoindri en cours de route. L’album possède de belles qualités, pas de réels gros défauts, c’est pro … pourtant le souffle n’emporte pas véritablement, ça manque un peu de surprises. Dans les bons points, je retiendrai la partie graphique, homogène, moderne et fluide. Bien agréable, surtout que c’est assuré par les mèmes dessinateur et coloriste sur l’ensemble des 10 chapitres. Les couvertures en guise de chapitres sont réussies. Nous nous situerons bien loin de Gotham mais la ville ne m’a pas manqué et si notre héros ne porte pas encore le masque, on sent bien que l’on est dans l’univers. Je serai plus dur sur les aventures. Pourtant bien hype par les 1ers chapitres, on n’évite pas une certaine routine à un moment et le personnage d’Anton manque un peu de relief, la fin sonnera également comme un peu déjà vu. Le récit se place comme un préquel à Batman begins (le film). Nous y suivrons un Bruce Wayne un peu perdu avant de commencer à apercevoir une certaine voie. Il voyagera aux 4 coins du monde pour apprendre des meilleurs dans chaque domaine (vol, théâtre, espionnage, tir …) jusqu’à être repéré et intégré par la ligue des assassins. La suite on la connaît … Une lecture distrayante qui jouit d’une belle modernité dans sa réalisation, mais finalement plutôt dispensable (et un peu long) dans les faits pour peu que l’on connaisse bien la genèse de notre justicier. Il n’y a pas de grande prise de risque.

14/04/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Hey Djo !
Hey Djo !

Pas facile de concilier une vie de famille avec celle de routier. C'est les grandes vacances, Mathilde va forcer la main à son mari André (souvent absent pour le travail) et à son fils de 13 ans, Djo, pour qu'ils apprennent à se connaître avant qu'il ne soit trop tard, se créer des souvenirs communs. C'est le début d'un voyage de plusieurs jours à bord d'un camion entre un père et un fils. Un road movie qui va brasser de nombreux sujets : l'amitié, le capitalisme, la précarité et la prostitution, la misogynie des chauffeurs, l'immigration, les premiers émois amoureux et évidemment la relation père / fils. Un road movie qui se laisse lire, les évènements s'enchaînent rapidement et naturellement autour de cette relation qui reste le point central du récit, une relation compliquée, le dialogue est difficile. On sent que l'autrice a bossé son sujet, on est véritablement plongé dans cet univers au quotidien souvent routinier, l'esprit d'entraide du milieu est très bien retranscrit. Par contre, les événements périphériques n'évitent pas les clichés, hormis le point de vue du camionneur polonais par la polonaise Sowa Marzena. Le reste est moins convainquant et je suis sur la réserve, certaines situations manquent de crédibilité et je n'ai pas du tout adhéré à l'épisode avec les migrants, même si j'aurais voulu y croire pour son côté humaniste. Le dessin de Geoffrey Delinte est simple, une ligne claire à la colorisation séduisante. La mise en page est aérée. Une agréable surprise. Lecture recommandable.

14/04/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 5/5
Couverture de la série L'Odyssée d'Hakim
L'Odyssée d'Hakim

Qu'ajouter ? Réellement, qu'ajouter aux autres avis ? Que dire sur cette série qui n'ait pas déjà été dit ? Fabien Toulmé n'a ici qu'un seul objectif : humaniser les migrants, les réfugiés. Leur donner un visage, les laisser être humains à nouveau. A nos yeux. Et son objectif, il l'accomplit haut la main. Hakim, quel que soit son nom, est un visage de réfugié parmi deux cent, mille, 5 millions et demi. Ceux qui ont fui la guerre, la dictature, la violence, bientôt les effets délétères d'un climat qui se détraque. Et eux, les autres, les envahisseurs, les ennemis, nous ne les voyons plus comme humain. Cette BD est salutaire. Elle met en mot et en image leur parcours, rappelle que ces migrants étaient des familles, des patrons et des ouvriers, des amis, des frères, des pères, des proches. Qu'ils ont perdu leur vies, leur biens, leur travail, leur société, leur culture. Hakim a survécu pour en parler. Il a eu de la chance, beaucoup de chances. 3.000 d'entre eux n'ont pas survécu à la traversée l'année dernière. Des milliers d'entre eux sont refoulés hors de frontières de notre UE pour les renvoyer dans les marchands de misère qui exploitent leur argent en leur vendant de l'espoir. Cette BD, c'est une claque dans la gueule. Elle m'a arraché des larmes parfois devant des choses banales, comme cette solidarité très belle dont certains réussissent à faire preuve dans cet enfer de la migration. La bonté humaine, si simple et parfois cruciale, qui existe encore. Cette série est à lire. Elle est à offrir. Elle est à faire lire aux plus jeunes. A refaire lire aux plus vieux. Qu'ajouter ?

14/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Yallah Bye
Yallah Bye

A mi-chemin entre le documentaire et le roman graphique, l’album s’inspire directement de l’expérience vécue par le scénariste et sa famille, prise au piège au Liban lors de l’attaque israélienne de 2006. Le fait que l’auteur ait été témoin direct des événements donne au récit une touche réaliste évidente. Tout est – hélas – plausible, par-delà les quelques inventions scénaristiques accompagnant la partie « authentique » des faits. Et, de fait, le récit est rapidement prenant. La montée en tension, jusqu’au nombreuses scènes étouffantes, lorsque les bombardements se multiplient et se rapprochent (les personnages que nous suivons vivent au sud Liban, à Tyr, pas loin de la frontière israélienne) et que les nouvelles de la mort de proches arrivent, tout est bien présenté. Enfin, le dessin est vraiment bon. Fluide et dynamique, il est aussi agréable pour les décors – sans être trop fouillé non plus. En lisant cet album, on ne peut qu’être frappé des ressemblances avec la situation actuelle, alors qu’Israël frappe les Palestiniens à Gaza, mais aussi de nombreuses cibles civiles au Liban, toujours avec les mêmes « éléments de langage » (ne sont visés – et tués – que des terroristes – ici du Hezbollah) que les faits démentent. Mais à l’époque l’Onu était intervenue (évacuations menées par des casques bleus) et des manifestations hostiles à la politique israélienne étaient autorisées…

14/04/2025 (modifier)