2.5
Un recueil d'histoires courtes de Junji Ito franchement moyen.
Il faut dire que les histoires ont été publiées au début de la carrière du mangaka et cela se voit clairement. Le dessin dans les premiers récits est loin de ce qu'il va faire par la suite et celle de la première histoire est du niveau qu'on voit dans les fanzines. Plusieurs scénarios sont aussi basiques comparés aux trucs plus originaux qu'il fera par la suite. Le principal intérêt de l'album est de voir l'évolution durant les premières années d'un mangaka qui finira mondialement connue.
Il y a quand même quelques histoires pas trop mal, surtout dans la seconde partie de l'album ce qui montre qu'Ito s'est amélioré avec le temps. Toutefois, il y en a juste une, celle avec un père qui contrôle trop sa famille, qui m'a semblé vraiment mémorable. Elle possède un scénario surprenant et la fin est même un peu poétique. Ce récit est vraiment du Ito à son meilleur, mais globalement c'est un album passable à posséder uniquement si on est un gros fan de l'auteur et qu'on veut avoir tout son œuvre.
Après mes avis de l'excellent Bluebells wood et du très bon Hotel Particulier, je ne reviendrai pas sur le dessin de Sorel qui est comme toujours magnifique. Le trait est fin, précis et les cases présentant des paysages sont de véritables aquarelles à part entière. Je pourrais passer des heures à les contempler...
Je suis en revanche un peu plus déçu par le scénario de cette BD basée sur la célèbre nouvelle de Guy de Maupassant que j'avais adorée plus jeune. C'était à l'époque l'une des premières nouvelles angoissantes et flirtant avec le fantastique que je découvrais avant de me plonger dans les œuvres de Stephen King et d'autres maîtres de l'épouvante.
Je n'ai pas retrouvé dans cette adaptation, qui reste malgré tout très fidèle à l’œuvre initiale, l'ambiance angoissante de l'écrit. Peut-être que le fait de mettre une forme sur le Horla a cassé mon imaginaire. Ou peut-être qu'avec mon vécu et le nombre de livres que j'ai lu dans le domaine depuis, je suis moins sensible à cette histoire qui reste très classique.
Reste une BD agréable à lire, fidèle à la nouvelle, et magnifiée par les très belles planches de Sorel, pour celles et ceux qui n'auraient pas le courage de lire le texte initial.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8/10
NOTE GLOBALE : 13/20
Une BD qui parle de l'amour en Israël et Palestine, un milieu où on sent le poids de la tradition et de la religion. Il sera aussi question de la difficulté des couples mixtes entre israéliens et palestiniens.
Évidemment, comme ce documentaire a commencé avant les événements du 7 octobre 2023, c'est un peu daté car la situation n'est plus la même et il y a d'ailleurs un épilogue à ce sujet. En tout cas, j'ai trouvé que le propos de cet album était pas mal et les témoignages étaient intéressants. Malheureusement, comme trop souvent avec de la BD-documentaire, le dessin n'est pas terrible ou du moins ne donne pas immédiatement envie de lire la BD et la narration manque de fluidité. C'est vraiment le genre de documentaire dont le sujet est passionnant, mais ce n'est pas présenté de manière un peu plate. Ce n'est pas du tout captivant à lire.
Un album à emprunter donc.
Un album qui m’a laissé sur ma faim.
J’ai bien aimé le rendu du dessin, jouant sur des nuances de gris. Les paysages et certains décors sont aussi réussis et beaux. Les personnages – les visages en particulier – sont par contre moins réussis.
Mais les petites histoires ne m’ont pas vraiment intéressé. Trop courtes pour développer une intrigue (il y a en plus très peu de texte), elles ne font le plus souvent qu’ébaucher un récit. Récit peu palpitant.
Reste une vision de la Russie post-soviétique assez déprimante (déjà le premier récit donne le ton avec cette Sibérie, ses villages et leurs habitants à l’abandon), la vodka et la déprime accentuant la grisaille qui recouvre les images proposées par Maslov – auteur que je découvre avec cet album.
Une lecture décevante.
Bon, Yslaire a produit quelques séries intéressantes, visuellement et narrativement. Mais là, aucun de ces deux aspects ne m’a captivé, bien au contraire.
J’ai même eu du mal à comprendre où l’auteur voulait nous amener, à comprendre l’intrigue elle-même. Certes, dénoncer la guerre – et en particulier l’invasion illégale de l’Irak par les États-Unis en 2003. Certes, il y a aussi une volonté de réconcilier juifs et musulmans. Et sans doute de dénoncer l’horreur et l’absurdité du terrorisme. A tout cela Yslaire ajoute des références aux Khazars.
Hélas, tout ça est mal amené, fourre-tout. Je n’ai pas non plus compris l’intérêt du prologue sur l’extermination de Khazars par les nazis, et n’ai pas du tout été convaincu par la relation torride entre un juif (Khazars en tout cas) et une jeune musulmane prête à se faire exploser avec sa ceinture d’explosifs. Les scènes de sexe – parfois très explicites – n’apportent pas grand-chose et sont même parfois saugrenues.
Le dessin est correct, mais le mélange avec des photos de l’invasion de l’Irak (ou de manifestation l’ayant précédée) ne m’a pas convaincu.
Bref, une histoire brouillonne, qui m’a totalement laissé de côté.
Fable écolo sur fond de surexploitation de la forêt amazonienne : les très belles planches de l'album nous emmènent à la chasse aux papillons.
Matz est un auteur que l'on connaît bien et que l'on apprécie beaucoup (la série Le Tueur, c'est lui), mais on ne le connaissait pas collectionneur de papillons !
Entre deux polars, il s'est autorisé une petite parenthèse écolo avec Frédéric Bézian pour nous emmener à la chasse aux papillons en Amazonie : Les papillons ne meurent pas de vieillesse.
Matz s'est même permis un petit clin d’œil à ses fans puisqu'il a baptisé son papillon impossible le Parides Ascanius Nolentus (son nom de ville est Alexis Nolent) !
Au fil de leur courte existence de quelques jours "les papillons, fragiles et vulnérables, ne meurent pas de vieillesse, mais de mort violente".
Voilà bien une sympathique fable écolo sur fond de surexploitation de la forêt amazonienne : un roman d'aventures, un thriller politique qui met en scène les enjeux complexes de la région.
Le dessin de Frédéric Bézian est une réussite avec un beau dégradé de gris que viennent illuminer de temps à autre seulement les parures colorées des papillons : un pari audacieux mais vraiment gagné. Le gris pointillé évoque les gravures scientifiques d'antan.
Pour profiter des changements de rythme qu'autorise la BD (F. Bézian aime à dire qu'il ne fait pas du cinéma sur papier), l'album est émaillé de planches d'entomologie 'vintage' et même de quelques beaux haïkus comme celui-ci du poète japonais Arakida Mortake :
« [...] Tombé de la branche
Une fleur y est retournée :
C'était un papillon. »
L'album semble appeler une suite, d'autant qu'une douce complicité va se nouer entre la jeune Géraldine et le brésilien Candido ... ! On attend déjà avec impatience !
La réapparition d'espèces disparues de papillons n'est pas de la science-fiction. Il y a bien sûr quelques "lâchers" volontaires pour réintroduire certains insectes mais les entomologistes découvrent également des résurrections tout à fait naturelles comme par exemple celle de la Nonagrie soulignée dans nos marais atlantiques. Cela vient compenser un petit peu les trop nombreuses extinctions.
Camille est un expert entomologiste et grand collectionneur de papillons.
Il emploie au Brésil un chasseur local, Candido.
Chez lui en France, il héberge sa jeune cousine, Géraldine qui l'aide à trier ses bestioles.
Camille et Géraldine vont rejoindre Candido en Amazonie.
Cette histoire aurait pu s'intituler l'histoire du "chasseur de papillons qui n'existent pas" ... puisque l'intrigue se noue en Amazonie lorsque l'on capture par hasard un papillon censé avoir disparu depuis de nombreuses années.
« [...] - Quel est le problème ?
- Le problème c'est que ce papillon est un Parides Ascanius Nolentus.
Le problème c'est qu'il vivait dans les marais de Rio de Janeiro ... !
... et si je dis "vivait", c'est qu'il a disparu depuis des années ... !
Regarde Candido, mon chasseur, travaille dans l'état du Roraima, au nord du Brésil, à des centaines, voire des milliers de kilomètres de Rio de Janeiro !
Tu comprends le problème, maintenant ? »
Un doux rêveur (Camille) et sa jeune cousine (Géraldine) vont accompagner le chasseur de papillons (Candido) au cœur de la forêt vierge pour confirmer la découverte énigmatique.
Jusque là tout va bien pour cette petite équipe qui joue les Tintin en Amazonie, mais on se doute qu'avec Matz au scénario, la balade des gentils écolos ne sera pas de tout repos.
Ainsi Camille rédige un article pour le National Geographic et appelle à sanctuariser le secteur pour le protéger de la déforestation : évidemment les sociétés multinationales ne voient pas d'un très bon œil les projecteurs de l'écologie soudainement braqués sur une région où ils prospéraient jusqu'ici à l'abri des regards et nos héros devront également faire face à l'hostilité des paysans locaux qui exploitent ces terres pour l'orpaillage et le pâturage.
Au détour d'une belle planche d'entomologiste (page 25), l'album nous apprendra que le mot papillon vient du grec psukhê qui signifie souffle, le souffle de la vie qui caresse ce qu'il touche et par extension âme puisque celle-ci s'envole dans notre dernier soupir.
Cette série jeunesse m'a procuré une belle lecture à la fois classique et surprenante. Le schéma central est classique avec ce jeune Wally à la recherche du père et voulant resouder le noyau familial avec l'aide merveilleuse d'une renarde espiègle. Les auteurs proposent un univers qui équilibre le merveilleux, le fantastique et une comédie familiale. La surprise provient de ce troisième volet où le récit familial introduit des thématiques décalées: une fratrie de type Cain/Abel et un comportement maternel qui prend à rebours les stéréotypes usuels. C'est une volonté scénaristique qui ouvre la lecture à un lectorat plus adulte mais qui risque de désorienter des lecteur-ices plus jeunes. Toutefois le récit n'est jamais ennuyeux et présente des rebondissements qui entretiennent le rythme et l'intérêt de la lecture. Le final sous forme d'une morale sociale est bien dans l'esprit du récit.
J'ai beaucoup apprécié le graphisme qui m'a fait penser à du Sfar jeunesse ( Héliotrope, le petit prince ou les Sardines). Comme je possède la nouvelle édition grand format et en couleur j'ai goûté les belles planches dans une mise en scène très dynamique. Comme il y a beaucoup de situations nocturnes la mise en couleur bleutée est très importante pour bien faire passer l'ambiance. De ce côté le travail réalisé est une vraie réussite qui apporte un excellent confort de lecture pour tous les âges.
Je ne suis pas un expert de cette série jeunesse puisque je ne l'ai pas lue enfant et ni proposée à mes propres enfants ( sauf un ou deux numéros).
Toutefois le dernier avis de Deretaline et le clivage très marqué de avis pour une série jeunesse m'a intrigué et je me suis replongé dans quelques numéros. Comme je m'en souvenais cette série à pour cœur de cible (aujourd'hui) des jeunes enfants autour du CP. Pour cette "niche" je trouve l'exercice plutôt réussi. Les gentils et les méchants sont bien marqués avec des méchants plus bêtes et rigolos qu'autre chose. L'univers proposé est simple et sécurisant malgré l'isolement de la fratrie qui arrive à se débrouiller dans un milieu possiblement hostile sans leurs parents mais grâce leurs amis animaux. C'est répétitif mais c'est plutôt un atout pour cet âge. Le vocabulaire est de bonne facture assez loin du pseudo humour morbide ou scato d'autres séries à succès.
Le graphisme est simple et accessible, il n'a pas beaucoup évolué mais à l'avantage d'avoir sa patte loin des représentations standardisées issues du manga ou du numérique.
Même si je ne me suis jamais beaucoup intéressé à cette série je lui trouve suffisamment de qualités pour en lire quelques unes avec des jeunes enfants. Une BD à l'ancienne qui a gardé sa façon.
Axel reste un auteur discret et assez rare. En effet, il n'a signé que 4 albums dont deux ont particulièrement attiré mon attention : Une femme fidèle et La Tentation, petit bijou d'érotisme.
Avec ce dernier opus, Axel nous propose un récit plus classique, presque banal avec Marc, qui revient dans son village à la mort de son père.
L'album aurait pu s'intituler La Tentation si ce titre n'avait pas déjà été utilisé, tant le thème de ce récit s'y rapporte.
En dépit des scènes assez torrides, le récit est assez sage, c'est presque qu'une chronique d'un amour perdu de jeunesse.
Le dessin hyper réaliste d'Axel donne à cette aventure un côté cinématographique assez saisissant ! Le lecteur sent le soleil, et le ruissellement de l'eau sur sa peau tant le dessin est d'une clarté incroyable.
Un superbe dessin , mais un scénario que j'ai trouvé un peu en deçà des titres que j'ai cités.
Un avis assez mitigé donc sur ce dernier opus d'Axel.
Un road movie dans une ambiance crépusculaire.
L'ambiance est plus proche d'un film comme "Impitoyable" que de la série mère - ce qu'accentue encore le noir et blanc.
Dans ce genre de récits, les rencontres faites en chemin sont rarement bonnes.
Le dessin est fin et invite à la contemplation. Il y a une différence de traitement entre les personnages encrés et les décors qui ne le sont pas, mais dans un style comme dans l'autre c'est très soigné.
J'avais lu le "Jim Morrison" de Romain Renard il y a longtemps mais j'ai trouvé qu'il avait progressé artistiquement.
L'intrigue est correcte. Mon principal reproche viendrait plutôt du côté prévisible de l'arc général. Disons pour ne pas le dévoiler que j'ai entrevu assez vite son issue et que j'ai trouvé des comportements trop fatalistes face à un dénouement qui n'avait rien d'inéluctable.
Note réelle : 3,5/5
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Le Déserteur (Ito)
2.5 Un recueil d'histoires courtes de Junji Ito franchement moyen. Il faut dire que les histoires ont été publiées au début de la carrière du mangaka et cela se voit clairement. Le dessin dans les premiers récits est loin de ce qu'il va faire par la suite et celle de la première histoire est du niveau qu'on voit dans les fanzines. Plusieurs scénarios sont aussi basiques comparés aux trucs plus originaux qu'il fera par la suite. Le principal intérêt de l'album est de voir l'évolution durant les premières années d'un mangaka qui finira mondialement connue. Il y a quand même quelques histoires pas trop mal, surtout dans la seconde partie de l'album ce qui montre qu'Ito s'est amélioré avec le temps. Toutefois, il y en a juste une, celle avec un père qui contrôle trop sa famille, qui m'a semblé vraiment mémorable. Elle possède un scénario surprenant et la fin est même un peu poétique. Ce récit est vraiment du Ito à son meilleur, mais globalement c'est un album passable à posséder uniquement si on est un gros fan de l'auteur et qu'on veut avoir tout son œuvre.
Le Horla (Sorel)
Après mes avis de l'excellent Bluebells wood et du très bon Hotel Particulier, je ne reviendrai pas sur le dessin de Sorel qui est comme toujours magnifique. Le trait est fin, précis et les cases présentant des paysages sont de véritables aquarelles à part entière. Je pourrais passer des heures à les contempler... Je suis en revanche un peu plus déçu par le scénario de cette BD basée sur la célèbre nouvelle de Guy de Maupassant que j'avais adorée plus jeune. C'était à l'époque l'une des premières nouvelles angoissantes et flirtant avec le fantastique que je découvrais avant de me plonger dans les œuvres de Stephen King et d'autres maîtres de l'épouvante. Je n'ai pas retrouvé dans cette adaptation, qui reste malgré tout très fidèle à l’œuvre initiale, l'ambiance angoissante de l'écrit. Peut-être que le fait de mettre une forme sur le Horla a cassé mon imaginaire. Ou peut-être qu'avec mon vécu et le nombre de livres que j'ai lu dans le domaine depuis, je suis moins sensible à cette histoire qui reste très classique. Reste une BD agréable à lire, fidèle à la nouvelle, et magnifiée par les très belles planches de Sorel, pour celles et ceux qui n'auraient pas le courage de lire le texte initial. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8/10 NOTE GLOBALE : 13/20
Amour, sexe et Terre Promise - Reportage en Israël et Palestine
Une BD qui parle de l'amour en Israël et Palestine, un milieu où on sent le poids de la tradition et de la religion. Il sera aussi question de la difficulté des couples mixtes entre israéliens et palestiniens. Évidemment, comme ce documentaire a commencé avant les événements du 7 octobre 2023, c'est un peu daté car la situation n'est plus la même et il y a d'ailleurs un épilogue à ce sujet. En tout cas, j'ai trouvé que le propos de cet album était pas mal et les témoignages étaient intéressants. Malheureusement, comme trop souvent avec de la BD-documentaire, le dessin n'est pas terrible ou du moins ne donne pas immédiatement envie de lire la BD et la narration manque de fluidité. C'est vraiment le genre de documentaire dont le sujet est passionnant, mais ce n'est pas présenté de manière un peu plate. Ce n'est pas du tout captivant à lire. Un album à emprunter donc.
Les Fils d'Octobre
Un album qui m’a laissé sur ma faim. J’ai bien aimé le rendu du dessin, jouant sur des nuances de gris. Les paysages et certains décors sont aussi réussis et beaux. Les personnages – les visages en particulier – sont par contre moins réussis. Mais les petites histoires ne m’ont pas vraiment intéressé. Trop courtes pour développer une intrigue (il y a en plus très peu de texte), elles ne font le plus souvent qu’ébaucher un récit. Récit peu palpitant. Reste une vision de la Russie post-soviétique assez déprimante (déjà le premier récit donne le ton avec cette Sibérie, ses villages et leurs habitants à l’abandon), la vodka et la déprime accentuant la grisaille qui recouvre les images proposées par Maslov – auteur que je découvre avec cet album. Une lecture décevante.
Le Ciel au-dessus de Bruxelles
Bon, Yslaire a produit quelques séries intéressantes, visuellement et narrativement. Mais là, aucun de ces deux aspects ne m’a captivé, bien au contraire. J’ai même eu du mal à comprendre où l’auteur voulait nous amener, à comprendre l’intrigue elle-même. Certes, dénoncer la guerre – et en particulier l’invasion illégale de l’Irak par les États-Unis en 2003. Certes, il y a aussi une volonté de réconcilier juifs et musulmans. Et sans doute de dénoncer l’horreur et l’absurdité du terrorisme. A tout cela Yslaire ajoute des références aux Khazars. Hélas, tout ça est mal amené, fourre-tout. Je n’ai pas non plus compris l’intérêt du prologue sur l’extermination de Khazars par les nazis, et n’ai pas du tout été convaincu par la relation torride entre un juif (Khazars en tout cas) et une jeune musulmane prête à se faire exploser avec sa ceinture d’explosifs. Les scènes de sexe – parfois très explicites – n’apportent pas grand-chose et sont même parfois saugrenues. Le dessin est correct, mais le mélange avec des photos de l’invasion de l’Irak (ou de manifestation l’ayant précédée) ne m’a pas convaincu. Bref, une histoire brouillonne, qui m’a totalement laissé de côté.
Les Papillons ne meurent pas de vieillesse
Fable écolo sur fond de surexploitation de la forêt amazonienne : les très belles planches de l'album nous emmènent à la chasse aux papillons. Matz est un auteur que l'on connaît bien et que l'on apprécie beaucoup (la série Le Tueur, c'est lui), mais on ne le connaissait pas collectionneur de papillons ! Entre deux polars, il s'est autorisé une petite parenthèse écolo avec Frédéric Bézian pour nous emmener à la chasse aux papillons en Amazonie : Les papillons ne meurent pas de vieillesse. Matz s'est même permis un petit clin d’œil à ses fans puisqu'il a baptisé son papillon impossible le Parides Ascanius Nolentus (son nom de ville est Alexis Nolent) ! Au fil de leur courte existence de quelques jours "les papillons, fragiles et vulnérables, ne meurent pas de vieillesse, mais de mort violente". Voilà bien une sympathique fable écolo sur fond de surexploitation de la forêt amazonienne : un roman d'aventures, un thriller politique qui met en scène les enjeux complexes de la région. Le dessin de Frédéric Bézian est une réussite avec un beau dégradé de gris que viennent illuminer de temps à autre seulement les parures colorées des papillons : un pari audacieux mais vraiment gagné. Le gris pointillé évoque les gravures scientifiques d'antan. Pour profiter des changements de rythme qu'autorise la BD (F. Bézian aime à dire qu'il ne fait pas du cinéma sur papier), l'album est émaillé de planches d'entomologie 'vintage' et même de quelques beaux haïkus comme celui-ci du poète japonais Arakida Mortake : « [...] Tombé de la branche Une fleur y est retournée : C'était un papillon. » L'album semble appeler une suite, d'autant qu'une douce complicité va se nouer entre la jeune Géraldine et le brésilien Candido ... ! On attend déjà avec impatience ! La réapparition d'espèces disparues de papillons n'est pas de la science-fiction. Il y a bien sûr quelques "lâchers" volontaires pour réintroduire certains insectes mais les entomologistes découvrent également des résurrections tout à fait naturelles comme par exemple celle de la Nonagrie soulignée dans nos marais atlantiques. Cela vient compenser un petit peu les trop nombreuses extinctions. Camille est un expert entomologiste et grand collectionneur de papillons. Il emploie au Brésil un chasseur local, Candido. Chez lui en France, il héberge sa jeune cousine, Géraldine qui l'aide à trier ses bestioles. Camille et Géraldine vont rejoindre Candido en Amazonie. Cette histoire aurait pu s'intituler l'histoire du "chasseur de papillons qui n'existent pas" ... puisque l'intrigue se noue en Amazonie lorsque l'on capture par hasard un papillon censé avoir disparu depuis de nombreuses années. « [...] - Quel est le problème ? - Le problème c'est que ce papillon est un Parides Ascanius Nolentus. Le problème c'est qu'il vivait dans les marais de Rio de Janeiro ... ! ... et si je dis "vivait", c'est qu'il a disparu depuis des années ... ! Regarde Candido, mon chasseur, travaille dans l'état du Roraima, au nord du Brésil, à des centaines, voire des milliers de kilomètres de Rio de Janeiro ! Tu comprends le problème, maintenant ? » Un doux rêveur (Camille) et sa jeune cousine (Géraldine) vont accompagner le chasseur de papillons (Candido) au cœur de la forêt vierge pour confirmer la découverte énigmatique. Jusque là tout va bien pour cette petite équipe qui joue les Tintin en Amazonie, mais on se doute qu'avec Matz au scénario, la balade des gentils écolos ne sera pas de tout repos. Ainsi Camille rédige un article pour le National Geographic et appelle à sanctuariser le secteur pour le protéger de la déforestation : évidemment les sociétés multinationales ne voient pas d'un très bon œil les projecteurs de l'écologie soudainement braqués sur une région où ils prospéraient jusqu'ici à l'abri des regards et nos héros devront également faire face à l'hostilité des paysans locaux qui exploitent ces terres pour l'orpaillage et le pâturage. Au détour d'une belle planche d'entomologiste (page 25), l'album nous apprendra que le mot papillon vient du grec psukhê qui signifie souffle, le souffle de la vie qui caresse ce qu'il touche et par extension âme puisque celle-ci s'envole dans notre dernier soupir.
Wally Doyle et le Passe-Mémoire
Cette série jeunesse m'a procuré une belle lecture à la fois classique et surprenante. Le schéma central est classique avec ce jeune Wally à la recherche du père et voulant resouder le noyau familial avec l'aide merveilleuse d'une renarde espiègle. Les auteurs proposent un univers qui équilibre le merveilleux, le fantastique et une comédie familiale. La surprise provient de ce troisième volet où le récit familial introduit des thématiques décalées: une fratrie de type Cain/Abel et un comportement maternel qui prend à rebours les stéréotypes usuels. C'est une volonté scénaristique qui ouvre la lecture à un lectorat plus adulte mais qui risque de désorienter des lecteur-ices plus jeunes. Toutefois le récit n'est jamais ennuyeux et présente des rebondissements qui entretiennent le rythme et l'intérêt de la lecture. Le final sous forme d'une morale sociale est bien dans l'esprit du récit. J'ai beaucoup apprécié le graphisme qui m'a fait penser à du Sfar jeunesse ( Héliotrope, le petit prince ou les Sardines). Comme je possède la nouvelle édition grand format et en couleur j'ai goûté les belles planches dans une mise en scène très dynamique. Comme il y a beaucoup de situations nocturnes la mise en couleur bleutée est très importante pour bien faire passer l'ambiance. De ce côté le travail réalisé est une vraie réussite qui apporte un excellent confort de lecture pour tous les âges.
Sylvain et Sylvette
Je ne suis pas un expert de cette série jeunesse puisque je ne l'ai pas lue enfant et ni proposée à mes propres enfants ( sauf un ou deux numéros). Toutefois le dernier avis de Deretaline et le clivage très marqué de avis pour une série jeunesse m'a intrigué et je me suis replongé dans quelques numéros. Comme je m'en souvenais cette série à pour cœur de cible (aujourd'hui) des jeunes enfants autour du CP. Pour cette "niche" je trouve l'exercice plutôt réussi. Les gentils et les méchants sont bien marqués avec des méchants plus bêtes et rigolos qu'autre chose. L'univers proposé est simple et sécurisant malgré l'isolement de la fratrie qui arrive à se débrouiller dans un milieu possiblement hostile sans leurs parents mais grâce leurs amis animaux. C'est répétitif mais c'est plutôt un atout pour cet âge. Le vocabulaire est de bonne facture assez loin du pseudo humour morbide ou scato d'autres séries à succès. Le graphisme est simple et accessible, il n'a pas beaucoup évolué mais à l'avantage d'avoir sa patte loin des représentations standardisées issues du manga ou du numérique. Même si je ne me suis jamais beaucoup intéressé à cette série je lui trouve suffisamment de qualités pour en lire quelques unes avec des jeunes enfants. Une BD à l'ancienne qui a gardé sa façon.
L'Éternité à deux
Axel reste un auteur discret et assez rare. En effet, il n'a signé que 4 albums dont deux ont particulièrement attiré mon attention : Une femme fidèle et La Tentation, petit bijou d'érotisme. Avec ce dernier opus, Axel nous propose un récit plus classique, presque banal avec Marc, qui revient dans son village à la mort de son père. L'album aurait pu s'intituler La Tentation si ce titre n'avait pas déjà été utilisé, tant le thème de ce récit s'y rapporte. En dépit des scènes assez torrides, le récit est assez sage, c'est presque qu'une chronique d'un amour perdu de jeunesse. Le dessin hyper réaliste d'Axel donne à cette aventure un côté cinématographique assez saisissant ! Le lecteur sent le soleil, et le ruissellement de l'eau sur sa peau tant le dessin est d'une clarté incroyable. Un superbe dessin , mais un scénario que j'ai trouvé un peu en deçà des titres que j'ai cités. Un avis assez mitigé donc sur ce dernier opus d'Axel.
Revoir Comanche
Un road movie dans une ambiance crépusculaire. L'ambiance est plus proche d'un film comme "Impitoyable" que de la série mère - ce qu'accentue encore le noir et blanc. Dans ce genre de récits, les rencontres faites en chemin sont rarement bonnes. Le dessin est fin et invite à la contemplation. Il y a une différence de traitement entre les personnages encrés et les décors qui ne le sont pas, mais dans un style comme dans l'autre c'est très soigné. J'avais lu le "Jim Morrison" de Romain Renard il y a longtemps mais j'ai trouvé qu'il avait progressé artistiquement. L'intrigue est correcte. Mon principal reproche viendrait plutôt du côté prévisible de l'arc général. Disons pour ne pas le dévoiler que j'ai entrevu assez vite son issue et que j'ai trouvé des comportements trop fatalistes face à un dénouement qui n'avait rien d'inéluctable. Note réelle : 3,5/5