Les derniers avis (360 avis)

Par Hervé
Note: 3/5
Couverture de la série Zoe Carrington
Zoe Carrington

livre 1 Depuis plusieurs années, je ne pense pas avoir raté un seul album signé Jim, même lorsqu'il ne réalise que le scénario comme L'Étreinte, fort réussi au passage. Bien sûr, en débutant cette nouvelle aventure, on ne peut que songer à l'inoubliable Une nuit à Rome, mais avec le personnage de Simon, qui, prend une place prépondérante, Jim réussi à nous entrainer dans son nouveau récit. Le ton de l'album est surtout humoristique, en particulier la scène du repas de famille de Simon qui est certes exagérée mais désopilante. Une galerie de personnages aussi folkloriques les uns que les autres vient évidement agrémenter la lecture. Même si l'on retrouve des thèmes chers à Jim : l'amitié, les retrouvailles et le temps qui passe, j'ai beaucoup aimé ce premier volume qui s'achève sur une révélation que j'avais tout de même vu venir. J'ai hâte de découvrir la suite des aventures de Zoé Carrington, personnage aussi déjantée qu'inquiétante. livre 2 Nous avions quitté les principaux protagonistes sur un suspens plus que surprenant . Ce second album donne une part belle à la relation entre Simon et Zoé, entre une fête digne de "very bad trip" et une course poursuite assez incroyable. Bien sûr les lecteurs d' Une nuit à Rome ne seront pas déçus car nous retrouvons les thèmes récurrents présents chez Jim comme l'amitié, la recherche de l'amour voire de l'amour impossible avec des personnages hauts en couleur. Mais, dans cet album, Joue encore plus avec nos sentiments surtout dans le dernier tiers de l'album. Avec ce final, que je n'avais pas vu venir, Jim prouve qu'il peut encore retourner le lecteur jusqu'à la dernière page. Le dessin de Jim est toujours aussi élégant, aidé en cela par les décors de Rémi Torregrossa et les couleurs de Delphine.

20/02/2024 (MAJ le 12/04/2025) (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Inlandsis Inlandsis
Inlandsis Inlandsis

Benjamin Adam, avec son compère Thomas Cadène, nous avait agréablement surpris avec Soon il y a cinq ans, un récit d’anticipation qui imaginait l’évolution de la Terre dans les cent années à venir. Avec « Inlandsis Inlandsis », Adam récidive dans un registre assez voisin, mais cette fois seul aux commandes. Le futur décrit est plus proche de nous mais guère réjouissant, puisqu’évidemment la fonte des glaciers se poursuit, avec son lot croissant de catastrophes dans une France où l’extrême-droite religieuse a pris le pouvoir. Le personnage principal, Marie, vit à Nantes avec son fils et un nouveau compagnon, Romuald. Alors qu’elle doit gérer la mission de deux auteurs de BD en Antarctique, une visite médicale lui confirme ses craintes : elle est en train de perdre la mémoire, mettant en péril l’équilibre du foyer. Difficile de parler de façon synthétique de cette bande dessinée, dont il s’agit ici du premier tome, tant les thématiques abordées sont nombreuses et variées. Benjamin Adam semble avoir tenté ici de relier le global à l’intime, en associant la question prégnante du moment, le réchauffement climatique, aux inquiétudes personnelles d’une jeune femme, Marie, inquiétudes liées au diagnostic médical qui menace de bouleverser sa vie. A cela, il intègre un contexte politique et social que beaucoup peuvent redouter actuellement, en imaginant un gouvernement français dirigé par l’extrême-droite avec l’appui d’un milliardaire réactionnaire dont le nom n’aura même pas besoin d’être cité ici… La narration effectue un va-et-vient entre l’Inlandsis de l’Antarctique, où l’on suit le quotidien des deux auteurs confrontés à un problème de restriction de leurs vivres suite à une erreur de commande, et la France, où Marie tente d’encaisser le choc. On apprécie l’extrapolation réaliste et pertinente d’Adam, si anxiogène soit-elle, de notre futur proche à nous autres Français, de même que tous les thèmes qui se succèdent tout au long du livre. Là où le bât blesse, c’est que cette profusion donne une impression de dispersion, et le lecteur finit par s’y perdre. On pourra toujours considérer que c’est une lecture exigeante, et elle l’est par son contenu, mais la forme semble quelque peu en retrait par rapport au fond. Ce qui avait pu séduire dans Soon, cette grammaire narrative innovante qui est véritablement la marque de fabrique de Benjamin Adam et qui fonctionnait, peine ici à convaincre. Même si l’on sent chez l’auteur une volonté de jouer la carte de l’authenticité, la tournure formelle avant-gardiste semble en opposition avec un tel objectif. Alors qu’on devrait être touché par ce qui arrive à la protagoniste principale, condamnée à perdre la mémoire, on ressent curieusement peu d’émotion. Si les textes et dialogues se veulent hyper réalistes, ils sont abondants, un peu trop peut-être, qui plus est truffés d'échanges SMS, et on éprouve parfois des difficultés à identifier les interlocuteurs, à savoir qui dit quoi, malgré les codes couleur associés aux phylactères. Cela est dû en partie au style graphique un rien minimaliste, un style moderne qu’on apprécie certes, mais apparaît comme éclipsé par la partition textuelle. Le résultat, c’est une narration morcelée et confuse, qui gêne la fluidité de lecture et amenuise l’attention portée à l’histoire, qui en outre manque de ressorts véritablement marquants. Du reste, on a du mal à comprendre pourquoi l’éditeur a opté pour ce petit format, qui n’arrange rien à l’affaire, d'autant que le livre fait tout de même près de 300 pages. Un format plus classique aurait pu au moins permettre d’accroître l’intérêt pour le dessin et la mise en page, mais la nécessité d’avoir une très bonne vue risque de dissuader une partie des bédéphiles de se plonger dans cet ouvrage. Malgré un pitch qui suscitait l’envie, « Inlandsis Inlandsis » s’avère une déception, d’autant plus regrettable quand il s’agit d’un auteur en qui l’on pouvait placer beaucoup d’espoir, notamment par son propos stimulant la réflexion. La suite pourra-t-elle rattraper cette déception ? On aimerait évidemment bien le croire…

12/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Adieu Eri
Adieu Eri

Adieu Eri est un one-shot marquant de Tatsuki Fujimoto, qui mêle habilement deuil, fiction et cinéma. À travers le regard de Yuta, un ado qui filme sa mère mourante puis rencontre Eri, le récit brouille volontairement la frontière entre réalité et mise en scène. Le découpage façon storyboard et la narration non linéaire rendent l’expérience unique. Poétique, étrange et émouvant, ce manga interroge le pouvoir des souvenirs et du récit. Note réelle : 3,5/5

12/04/2025 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sa Majesté des Mouches
Sa Majesté des Mouches

J'ai une relation particulière avec le premier roman de William Golding. Comme certains ici et comme l'autrice, je l'ai découvert en cours d'anglais, vers l'âge de 13 à 15 ans. Ce fut immédiatement un choc. Dans un récit d'une puissance, d'une fulgurance que j'ai rarement rencontrées depuis, l'auteur britannique a su saisir la substantifique moëlle de deux aspects de l'Homme : le délicat passage de l'enfance à l'adolescence, avec une autonomie renforcée mais parfois chaotique, et d'autre part la frontière fragile entre la civilisation et la barbarie. Un roman court, tétanisant, que j'ai dévoré à l'époque en VO, et relu dans la langue d'origine et en français depuis. Une histoire qui m'a hanté pendant une trentaine d'années, au point de vouloir moi-même l'adapter en bande dessinée. Mais les éventuels problèmes liés aux droits d'auteur (Golding étant mort en 1993) et peut-être une immaturité dans le projet l'ont bien vite fait capoter; Je referme là la parenthèse personnelle pour revenir à l'album d'Aimée de Jongh. Lorsque j'ai vu la sortie de cet album, j'ai eu un petit pincement au cœur, et n'ai pas hésité longtemps avant de l'acquérir (après l'avoir bien sûr feuilleté pour m'assurer qu'au moins mes yeux se régaleraient). J'ai mis un peu plus de temps avant de le lire, souhaitant bien sûr m'entourer des meilleurs conditions pour lire cet album que, quelque part, j'attendais impatiemment. Et le résultat ne m'a déçu. Sur le plan graphique tout d'abord. Il fallait un(e) artiste au style à la fois anguleux et au trait bien affirmé pour adapter cette histoire, qui s'adresse autant aux jeunes ados qu'aux adultes. Aimée de Jongh requiert en effet ces qualités, avec une mise en couleurs qui insiste sur les verts et les nuances de feu, des nuances qui ont toute leur importance dans le récit. J'ai beaucoup aimé également son traitement des moments-clés, tels l'acharnement des enfants sur Simon, la chute de Piggy, ou encore la découverte de la conque et les premiers échanges entre les enfants. J'ai beaucoup aimé ses choix de cadrages, sur les visages ou sur d'autres parties du corps, que ce soit pendant les scènes d'action ou plus contemplatives. Pour moi on n'est pas loin de l'adaptation que j'aurais aimé voir. Je recommande donc cette lecture à toute personne de plus de 12 ans si elle ne connaît pas le roman, car c'est pour moi, tout simplement, une excellente adaptation d'un roman majeur du XXème siècle.

12/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Star Wars - Dark Vador (2015)
Star Wars - Dark Vador (2015)

La première série consacrée à Dark Vador sous l’ère Disney. Elle peut se lire en parallèle de Star Wars (2015) qui partage la même Time line (mais côté Rebelle). Nous nous situerons entre les épisodes IV et V niveau péripéties. Après la destruction de l’étoile noire, Vador n’est plus dans les petits papiers de l’Empereur, il devra regagner sa confiance et prouver sa valeur face à d’autres candidats potentiels au rôle d’apprenti. Vador ne fera qu’une bouchée des menaces … La série introduit de nouveaux personnages que j’aime bien : Docteur Aphra et le duo de droïdes psychopathes. Ça ne transcende pas grand chose mais ça se laisse lire facile, d’autant que la réalisation reste correcte. Lecture détente.

12/04/2025 (modifier)
Par Creamy
Note: 4/5
Couverture de la série Havana Split
Havana Split

Un régal de suivre cette bande de bras cassés aux trognes expressives et variées. Les planches aérées et dynamiques rendent la lecture fluide. J'avais parfois l'impression de lire du Tarantino : des personnages hauts en couleur, beaucoup d'action et une touche d'ultra-violence. Scénaristiquement, c'est pas mal mais il y a quelques facilités : notre groupe se retrouve souvent au mauvais endroit au mauvais moment et j'ai eu du mal à croire que John, José et Chiquita puissent travailler pour un tocard comme le père de Lily. Le cadre m'a rappelé celui des tomes 3 et 4 de West, qui évoquaient aussi les révolutions cubaines et leurs lots de magouilles américaines, mais à une époque antérieure. On nage encore plus dans la caricature amusante ici. Pour le moment, la partie historique évoquée en introduction est assez détachée de la trame principale. J'espère que la suite de l'histoire ne versera pas trop dans l'action. La scène dépeinte en couverture n'apparait pas dans l'album. Un peu d'anticipation ?

12/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Krazy Kat
Krazy Kat

Difficile d’évaluer cette série. Et je vais sans doute me contenter d’une cote mal taillée (les notes précédentes sont d’ailleurs ventilées un peu partout). J’ai emprunté les deux premiers tomes de la réédition des Rêveurs. Disons tout d’abord que c’est du très beau travail ! Dans la lignée de ce que faisait le Futuropolis historique avec ses imposants albums patrimoniaux au grand format à l’italienne. Un format classique ici – mais très grand ! Ce qui permet une présentation aérée. Le travail éditorial (textes de présentation, très grand format, marque-pages, papier épais) est remarquable. Je ne connaissais pas le travail d’Herriman, et je découvre ici un auteur étonnant. Malgré tous les indices qui « datent » ces strips, une bonne partie des dialogues, de la construction, n’indiquent pas qu’ils ont cent ans ! En effet, il y a un certain absurde, pas mal de non-sens, qui lui donnent une patine moderne. Le fait que plusieurs gags n’ont pas forcément de chute, ou que ce soit parfois abscons, est aussi étonnant, pour des strips de l’entre-deux guerres. Ceci étant dit, j’ai quand même eu du mal avec cette lecture. J’ai l’ai étalée sur une période assez longue, au milieu d’autres lectures, pour espacer les strips, qui sont parfois un chouia indigestes. Il faut dire qu’ils étaient à l’origine conçus pour aérer un magazine, et que la lecture de plusieurs centaines d’entre eux d’une seule traite n’est pas recommandée. Si le dessin minimaliste passe plutôt bien sur ce genre de production, les strips eux-mêmes ne m’ont pas forcément enthousiasmé. Passé l’admiration que j’ai pu ressentir pour le travail éditorial, et pour la relative modernité du travail d’Herriman, la lecture proprement dite ne m’a pas captivé plus que ça, et j’ai au final survolé le deuxième gros tome, piochant au hasard quelques strips. Je suis content d’avoir découvert ce travail, mais je passe à autre chose sans trop de regrets. Je ne connaissais pas cette série lorsque j’ai interviewé Woodring, mais j’aurais bien aimé savoir s’il la connaissait, et si elle avait pu un peu influencer la création de certains de ses personnages de Frank.

12/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Slava
Slava

Je suis un peu déçu après la lecture du tome 2 de la série de P.H. Gomont. En ça je partage l'avis de Canarde. Le tome 1 est original, vif avec un scénario très fluide et souvent drôle. Le couple Slava-Lavrine fonctionne à merveille et l'empathie est immédiate pour Nina et sa bande de mineurs menée par un papa gorille. Gomont réussit à créer une atmosphère de western dans un état sans foi ni loi sauf celle du plus fort. Le graphisme de type humoristique donne un ton léger qui amène de la dérision à une réalité conduite par des escrocs ou des mafieux. Si le trait est quelque peu minimaliste Gomont sait proposer de très beaux décors extérieurs au moment où il le faut. Malheureusement j'ai trouvé le tome 2 bien en dessous. Le couple Lavrine/Slava est disloqué et Slava devient même insignifiant à courir après Nina pour tirer son coup. Sans Lavrine ce tome est une coquille vide où Nina comble les faiblesses d'un scénario devenu très convenu en se déshabillant de plus en plus souvent. C'est agréable comme visuel mais cela vide Slava de sa consistance. La voix off devient envahissante sans qu'on sache qui parle du narrateur ou de l'auteur. Enfin le personnage de Nina devient très trouble avec ce passage à la délation voire à la complicité d'assassinat sans aucun remords. Pour finir je trouve l'image que propose l'auteur des Russes caricaturale et très discutable. Je lirai le tome 3 pour voir où veut nous mener Gomont mais je reste dubitatif pour le moment. J'ai lu le tome 3 plusieurs fois avant d'infléchir mon avis car mes doutes n'étaient pas justifiés. J'ai décidé d'augmenter ma note de une étoile après la relecture de l'excellent tome 3 de la série. Après un tome 2 que j'avais trouvé en demi teinte, Gomont nous entraine dans un récit qui allie intensité dramatique, nostalgie sociale et réflexion intime sur le vécu de l'artiste et sa prise réelle sur la réalité des événements. Si Volodia, Lavrine et Nina restent premiers dans les deux premières thématiques, Gomont donne une véritable profondeur au personnage de Slava qui se révèle ainsi pleinement. Ce final dramatique et inattendu est la pierre d'angle qui consolide l'ensemble de la série lui donnant une valeur épique sur le sens de l'histoire sociale et sa relation avec les artistes. Je suppose que Gomont met beaucoup de lui même dans le personnage de Slava et de son impuissance à modifier le cours des choses avec son simple pinceau. Ce développement m'a ému ce qui est déjà la preuve que l'artiste n'a pas failli.

14/07/2024 (MAJ le 12/04/2025) (modifier)
Couverture de la série Les Nuits de Saturne
Les Nuits de Saturne

J'ai dévoré avec avidité cette adaptation d'un roman noir de Marcus Malte. Je ne connais pas l'œuvre d'origine mais Gomont lui fait honneur de brillante façon. J'ai été happé dès les premières planches par cette ambiance glauque que le graphisme de l'auteur retranscrit à merveille. Il y a beaucoup d'inventivité dans la poursuite de ces deux récits en parallèle des couples Clovis/ Nathalie et Clovis/Cesaria. Les sauts temporels soulignés par une très légère différence de couleurs sont introduits de manière si ingénieuse que la fluidité du récit reste parfaite. Gomont s'arrange à créer un équilibre qui fait monter l'intensité dramatique de façon similaire dans chacune des deux histoires. J'ai donc autant été passionné par l'histoire Brigade Rouge que par le road trip avec Césaria. Si Clovis est un personnage classique et attachant même dans ses actions troubles, j'ai beaucoup aimé l'opposition des personnages Nathalie/Césaria. Ces deux personnages s'inscrivent parfaitement dans les époques décrites, les années de plomb puis les années SIDA. Au milieu de ces ambiances mortifères il y a ces deux histoires d'amours improbables et inabouties car secondaires pour un Clovis aveugle. Le graphisme de Gomont est entièrement synchrone avec l'esprit du roman. Les expressions sont très bien travaillées avec un Clovis taiseux, une Nathalie fofolle et une Césaria profonde. Le final m'a bouleversé pour conclure une lecture qui m'a séduit de bout en bout. Un top pour ce genre.

12/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Cas David Zimmerman
Le Cas David Zimmerman

Je suis un peu frustré car j'aime bien le travail de Lucas Harari. Mais ici je ne suis jamais rentré dans ce récit fantastique qui introduit la thématique du genre. Seul le final m'a sorti de ma torpeur qui s'est installée au fil des (trop) nombreuses pages souvent muettes. 350 pages pour retrouver son moi profond de trentenaire urbain, ce n'est pas vraiment de l'économie de moyens en ces temps de bilans carbone. La narration est donc premièrement visuelle axée sur l'ambiance. C'est techniquement bien fait avec le soutien d'une mise en couleur qui sonne juste avec le parcours de David et Rachel. J'ai toutefois trouvé les personnages figés. Pas ma tasse de thé. 2.5

12/04/2025 (modifier)