Je serais bien en peine de faire un résumé clair de cette histoire, entièrement muette et finalement très vite lue. Tout ceci peut évidemment dérouter certains lecteurs, peut-être en repousser d’autres, je ne sais pas.
Mais moi, c’est tout à fait le genre de choses qui me plaisent. Je rangerais cet album dans la même catégorie que le plutôt récent Tremen. Cometa est publié par les Humanos, et c’est comme une évidence, tant ce type de récit, certaines des péripéties, l’esthétique un peu aussi, rappellent ce qu’ils publiaient dans les années 1970/1980. Quelques images ou idées m’ont fait penser à Moebius, ou au Bilal de cette époque en tout cas.
Le dessin use d’un trait très réaliste et classique, assez fin, et le Noir et Blanc est impeccable. C’est à la fois épuré pour certains décors, et minutieux pour certains détails.
Un récit onirique, poétique, avec quelques touches violentes, inquiétantes, un peu d’absurde. Et un étrange merveilleux qui accompagne notre voyageur. Elie Huault (dont il semble que ce soit le premier album publié) possède un très grand talent graphique. Mais aussi une belle imagination.
Une chouette lecture en tout cas.
Bon, à première vue je ne serais jamais allée vers cette série, les couvertures me faisaient penser à une sorte d'ecchi visant clairement un public masculin (notamment à cause de la couverture du tome 4), mais à la vue du nom de l'autrice, Kuzushiro, qui a également écrit The Moon on a Rainy Night (que je me souviens avoir apprécié il y a plusieurs années), j'ai décidé de donner sa chance à cette histoire.
Bonne pioche ? Mauvaise pioche ? Hmm, mitigée mais malheureusement je pense dire que cela a été une mauvaise pioche pour moi.
L'histoire est prometteuse : on suit une mangaka durant sa vie de tous les jours, et plus précisément sa vie professionnelle (les délais à respecter, les cahiers des charges à suivre, les rencontre avec tous les représentant-e-s de la chaîne de production, l'entente avec ses assistantes, tout y passe). Le petit twist ? Notre mangaka a l'esprit mal placée et interprète presque toutes ses interactions professionnelles sous l'angle de la relation amoureuse (voire sexuelle), en particulier dans sa relation avec son éditrice. Le twist (bis) ? L'éditrice en question visualise également leur relation professionnelle comme étant intime et romantique (il semble même rapidement sous entendu qu'elle éprouve de réels sentiments amoureux).
Un mélange entre un documentaire sur le quotidien d'un-e mangaka et une histoire romantique dans un cadre de travail c'est prometteur. Le hic, c'est que j'ai malheureusement trouvé que le résultat n'était pas à la hauteur du potentiel.
Premier défaut, sans doute personnel : j'ai trouvé que la volonté de retranscrire de manière très précise et documentée le travail d'un-e mangaka professionel-le et l'histoire d'amour délirante se mélangent en réalité assez mal. Cela se joue sans doute à peu de choses, mais ici j'ai vraiment trouvé que les deux directions se nuisaient mutuellement : certains passages m'ont fait dire que le tout aurait mérité d'être plus sérieux, alors que d'autres m'ont fait dire qu'au contraire il aurait fallu pousser le délire plus loin. Après, avoir le cul entre deux chaises (pour citer ma mamie), ce n'est pas une faute impardonnable, c'est juste dommage.
Sur la romance, justement, je tenais à dire que je l'ai trouvé... décevante. Quasi-absente serait sans doute le mot qui conviendrait le mieux. C'est un yuri, donc même si l'album viserait un public masculin je m'attend tout de même à un traitement minimum des sentiments amoureux, mais ici le tout fait très... timide. En fait les allusions romantiques (et sexuelles...) répétées de la mangaka sont constamment traitées comme des blagues et mis à part les trop rares passages où l'on montre son éditrice éprouver un attachement pour elle nous ne voyons pas vraiment de sentiments forts entre elles deux (si ce n'est leur sincère attachement en tant que collègues qui se respectent). Un peu dommage quand je m'étais lancé dans cette série spécifiquement pour trouver une romance (j'ai pourtant souvenir que The Moon on a Rainy Night parlait clairement de romance...). Bon, la présentation détaillée de la chaîne de production d'un manga au Japon reste intéressant.
Défaut spécifique à la version française enfin : l'une des assistantes de la mangaka la vouvoie. Bon, jusque là rien de grave, mais la mangaka, elle, la tutoie. Cela ne semble rien, je sais que cela existe des gens qui ne se parlent pas sur un même registre, mais vu comme elles travaillent avec complicité et qu'on montre dès le début qu'elles se connaissent bien, cela m'a semblé bizarre dès le premier chapitre. Alors, quand on nous révèle plus tard que l'assistante est en fait la petite sœur d'une des amies de lycée de la mangaka (amie qu'elle tutoie et qui la tutoie, d'ailleurs), cela semble encore plus bizarre. Je ne sais pas, cela m'a semblé être un choix de traduction hasardeux, cela créé une distance entre deux personnages que la mise en scène montre clairement très complices.
Bon, malgré tous les reproches que j'ai à donner à cette série, je ne la rejette pas complètement non plus. Certes la romance mise en arrière plan m'a déçue, certes le design moe des personnages ne m'a absolument pas parlé, certes je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, ... Oui, bon, je lui reproche quand-même beaucoup de choses, mais je reconnais ne pas avoir été son public cible (en tout cas je n'ai pas été touchée par ce que voulait écrire Kuzushiro). Encore une fois, la présentation du quotidien d'un-e mangaka est intéressant à lire et il y a même quelques scènes qui arrivent à montrer un bon potentiel comique (je pense notamment aux répliques souvent absurdement sérieuses et emphatiques de la collègue/rivale/squatteuse alcoolique de notre mangaka principale). C'est juste dommage que ce potentiel comique ne parvienne pas à pleinement faire ses preuves et parasite quelques fois malgré lui les moments un peu plus sérieux.
L'autrice s'est très probablement inspirée d'anecdotes de sa vie pour écrire cette série, ce qui rend d'ailleurs certaines répliques amusantes comme celle où la mangaka réfléchi à un projet de nouvelle série et pense à un projet sur la langue des signes qui lui aurait été inspiré par un membre de sa famille atteint de surdité (comme dans The Moon on a Rainy Night).
Bref, une série pas inintéressante à proprement parler mais qui n'a pas réussie à m'atteindre.
(Note réelle 2,5)
Romance et gastronomie, émancipation et féminisme, amitié et famille trouvée, … Cette série mêle des thèmes très intéressants et le résultat final est bon (j'étais à ça de dire "savoureux", sachez-le).
C'est une histoire d'amour entre deux voisines, ayant toutes deux créé un lien un soir par hasard. L'une est passionnée de cuisine mais mange peu, l'autre est une grande mangeuse mais ne sait pas cuisiner, leur complémentarité parait évidente. Pourtant, les deux sont assez différentes : l'une est une petite personnalité sur les réseaux sociaux, est toujours vive et souriante, l'autre est une simple aide de magasin, est plus taciturne. Toutes deux se retrouvent tout de même sur certains points, l'amour de la nourriture déjà, mais également le sentiment d'ostracisation créé par les attentes familiales et le reste de la société japonaise extrêmement patriarcale.
Oui, contre toute attente, au milieu de cette ode à la romance simple et la gastronomie faite maison se cache également un propos très intéressants sur les conséquences des injonctions patriarcales sur les femmes. Une femme se doit d'être jolie pour les hommes, une femme se doit de savoir cuisiner pour son mari, une femme se doit de ne pas beaucoup manger pour rester mince et désirable, une femme se doit de trouver un petit-ami, et non une petite-amie. Or, problème, aucune de nos deux protagoniste ne parvient à rentrer dans les carcans que la société attend d'elles : l'une refuse de se priver (tant en ce qui concerne la nourriture que la liberté de choisir sa voie), l'autre ne peut pas trouver l'amour aussi facilement que les autres (non seulement elle est lesbienne mais elle découvre également qu'elle est asexuelle, or la société contemporaine est non-seulement hétéro-centrée mais également extrêmement portée sur la sexualité). Autour d'elles, d'ailleurs, deux autres personnages féminins vont également s'ajouter, et elles aussi ne rentrent pas non plus dans les carcans : l'une est elle aussi lesbienne et asexuelle (en plus d'être très engagée sur le féminisme), l'autre souffre de troubles alimentaires.
C'est une série adorable. Je ne m'attendais pas à autant l'apprécier, et pourtant plus ma lecture avançait et plus j'ai été charmée. Les personnages sont sincèrement attachants, leur romance est simple et crédible, son évolution est fluide. C'est du bon.
J'ai particulièrement apprécié ce sentiment de réalisme qui accompagne le récit. Les personnages ne sont pas parfait, on ne glisse pas sous le tapis des éléments de la vie de tous les jours par peur de perte de glamour, on nous parle donc de règles, de problèmes d'argents, de problèmes familiaux, des relations qui se créent, … Même le sujet de l'homosexualité est traité avec beaucoup de sérieux, on n'oublie pas les difficultés que cela cause dans une société comme celle du Japon et on traite même le sujet de la diversité au sein-même des minorités romantiques, sexuelles et de genre (en tant que concernée je suis toujours contente de voir ce sujet traité avec soin).
La série est belle et a réussi à me toucher le cœur en plus de l'estomac. Bien sûr que je la recommande.
Flavor Girls, c'est une recette classique faites avec beaucoup d'amour : des magicals girls sur le thème des fruits et des légumes, une invasion alien avec des designs façon Super Sentaï, une planète ravagée, un climat post-apocalyptique et des héroïnes qui n'oublient pas de déconner entre deux moments de tensions.
Le récit est exactement tel que ce résumé peut vous le laisser entendre, c'est un délire constant d'actions explosives et de couleurs bariolées. Le récit alterne entre les moments légers et les moments lourds (notamment dans les flashbacks de la catastrophe), on sent un grand amour pour les séries de Magical Girls (et autres histoires délirantes du même genre) tout du long et l'histoire est traitée avec tout le sérieux et la légèreté qu'on s'attendrait.
Les dessins de Loic Locatelli sont, comme à son habitude, très beaux. Il a un style très inspiré manga (parfait dans le contexte) et n'hésite pas à jouer sur les déformations pour souligner le mouvement, l'action et les effets comiques (choix artistique qui ne fait pas forcément l'unanimité mais pour lequel j'ai un faible). Ici, il met de la couleur, beaucoup de couleur, encore plus de couleur qu'à son habitude. Les cases sont de véritables bonbons visuels, je frôle l'hyperglycémie mais j'en redemande volontiers.
Pour l'instant il ne s'agit que d'un premier tome mais l'on aperçoit déjà beaucoup de qualité dans ce début. C'est une histoire simple dans sa forme, très agréable à lire, mais qui sait déjà nous montrer que son fond lui est sérieux. Délirant mais traité avec sérieux.
L'histoire est on ne peut plus prometteuse et je sais déjà que je suivrais cette série dès la sortie des prochains tomes. En tout cas, chose rare, j'ai un coup de cœur dès le premier tome.
(Note réelle 3,5)
Je découvre cette nouvelle collection avec cet opus. Le format est court, mais permet d’informer et d’entretenir un débat salutaire sur des sujets de société. Ici, le dessinateur de presse et « l’esprit Charlie » (né et « médiatisé » après les attentats ayant ensanglanté la rédaction de Charlie Hebdo en janvier 2015). C’est à l’occasion du dixième anniversaire de ces attentats qu’Aurel publie cet album.
Aurel est lui-même dessinateur de presse (je retrouve certains de ses dessins dans le Canard enchaîné par exemple) et il est donc rodé à la concision, au texte/dessin qui fait mouche, à la fois polysémique et coup de poing.
Ici, en 32 pages, je trouve qu’il réussit à bien montrer les causes de la précarité des dessinateurs de presse, mais aussi à dénoncer ceux qui, de l’extrême droite à une certaine gauche (il insiste surtout sur ces derniers) trahissent le prétendu esprit Charlie et menacent la liberté d’expression.
Ça se lit vite, mais très bien, c’est instructif et stimulant. Je lis cet album peu de temps après l’étude d’Erre et Terreur Graphique (Le Pouvoir de la satire), les deux lectures sont tout à fait complémentaires – et intéressantes.
Note réelle 3,5/5.
Depuis sa sortie, j’ai eu plusieurs possibilités de venir à bout de cette série.
Je suis content qu’elle ait trouvé son public mais rien à faire de mon côté, je bloque systématiquement et lâche l’affaire en cours de route.
Pourtant je ne vois pas de gros défauts dans la réalisation mais le fond ne me passionne tout simplement pas.
Je n’ai pas eu d’atomes crochus pour le trait, les récits et évidement l’époque (et l’ambiance). Je passe sans doute à côté de quelque chose mais pour ma part, l’ennui arrive vite.
Étrange album que celui-ci !
Visuellement d’abord, il impose des choix graphiques et une mise en page plutôt originaux. C’est très déstructuré – et, il faut le dire, parfois un peu difficile à suivre. C’est par contre très aéré (à plusieurs reprises d’importantes plages/marges laissées en blanc autour de quelques petites cases se baladant sur des pages au format assez grand).
Je ne suis pas forcément fan du dessin, mais il est lisible, et globalement le travail graphique est à saluer.
L’intrigue est, elle aussi, parfois difficile à appréhender. Oscillant entre le récit historique (on est à l’apogée de l’Italie fasciste, essentiellement entre 1933 et 1936) et un peu de fantastique SF, le récit m’a moyennement accroché. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages et à l’histoire elle-même.
Reste une œuvre originale, une nouvelle fois bien « habillée » par l’éditeur Sarbacane. Je conçois que d’autres peuvent y trouver davantage leur compte.
Une lecture très, très rapide, elle m'a globalement déçu.
De la dark fantasy avec un relent de mythologie grecque puisqu'il va être question des enfers et du fleuve Styx.
Un récit qui a du mal à décoller, on en apprend pas beaucoup plus que le résumé ci-dessus. Héloïse et Hector, les seuls personnages (peu attachants au demeurant), se trouvent dans l'outremonde, un endroit sombre et lugubre où le danger peut surgir à chaque instant. Et il surgira. On va suivre leur errance jusqu'au fleuve Styx. Un récit qui manque de maîtrise, on ne sait pas grand chose sur les tenants et les aboutissants. Il y a peu de texte et celui-ci n'est pas des plus emballant.
Je reste sur ma faim, j'espère que le second acte sera plus éclairant et intéressant.
Par contre, le dessin de Snö fait le job. Il rend réaliste ce monde inquiétant où règne la désolation. J'ai apprécié la touche numérique, elle permet d'appréhender l'immensité des lieux et de jouer sur les perspectives. Le choix limité des couleurs accentue le climat oppressant des lieux.
La mise en page est dynamique.
Du très bon boulot.
Un petit 3 étoiles en attendant la suite.
Comme le titre l'indique, ici l'on ne va pas parler d'un coming out, consistant à annoncer à son entourage (proche comme éloigné) sa différence romantique, sexuelle ou de genre, mais bien d'un coming in. Je ne connaissais pas ce mot avant la lecture de cet album mais je compte bien l'utiliser dès à présent car il illustre mine de rien quelque chose d'intéressant : l'action de s'accepter soi-même. Ici, Elodie, journaliste, ne nous raconte pas tant comment elle a déclaré aux autres son homosexualité mais bien comment elle l'a enfin acceptée. C'est une histoire très intime (une autobiographie, après tout), très belle et surtout très juste dans sa retranscription des émotions d'Elodie.
Le texte d'Elodie Font est très beau, elle choisit les mots justes pour décrire certaines pensées assez complexes qu'elle a pu ressentir lors de cette découverte d'elle-même. J'ai particulièrement aimé le (court) passage où elle décrit ce regret de ne pas avoir réalisé plus tôt et cette impression de temps gâché, c'est une expérience mine de rien assez fréquente chez les personnes queers se découvrant sur le tard.
J'ai trouvé ce texte très comparable à un essai, certes très personnel, sur l'évolution psychologique de quelqu'un se découvrant et s'acceptant, voyant comment ce changement de perception d'iel-même change également son rapport avec le monde qui l'entoure. C'est sincèrement touchant et juste, j'insiste là-dessus.
En plus du texte d'Elodie Font, le dessin de Carole Morel joue aussi énormément dans les qualités de l'album. Son trait est toujours simple et juste, ses couleurs toujours aussi chaudes qu'à son habitude, mais ici j'ai trouvé qu'elle se permettait des libertés bienvenues comme un changement graphique pour signaler des états de pensées ou des périodes de la vie d'Elodie différent-e-s.
Vraiment plaisant à lire, un bel ouvrage chaudement recommandé.
Ancien étudiant en Lettres, enthousiasmé par la série de Il était une fois l'Amérique - Une histoire de la littérature américaine, c'est avec beaucoup d'appétit que je me suis lancé dans la lecture de la réédition de cet album consacré à la littérature française.
Ce fut une lecture longue, attentive, car c'est très dense, et il y a énormément de choses dans chaque récit. Alors bien sûr il s'agit plutôt d'une suite de vignettes racontant la vie et l'œuvre de près de 40 autrices et auteurs qui ont fait la richesse et la diversité de notre histoire littéraire. Cette troisième édition en a d'ailleurs rajouté une couche et une trentaine de pages, avec les biographies consacrées à Nathalie Sarraute, Romain Gary et Annie Ernaux. On remarquera d'ailleurs que le XXème siècle occupe à lui seul environ 40% de l'album, un sacré pavé.
J'ai trouvé ça franchement bon, peut-être orienté pour certains auteurs, mais intéressant tout de même dans son contenu; qui essaye d'aller à l'essentiel, d'exprimer les caractères principaux d'un auteur /autrice et de son œuvre, y compris lorsque celle-ci évolue et diffère grandement (comme dans le car de Romain Gary).
Le boulot abattu par Catherine Mory, la scénariste, est assez incroyable, et il fallait un stakhanoviste comme Philippe Bercovici pour faire un album d'une telle densité. Son style "gros nez est toujours visible, mais il sait tout de même proposer des portraits assez ressemblants des auteurs (enfin, de ceux dont on connaît réellement le visage).
Très bon moment de lecture, à la fois pédagogique et parfois drôle, avec quelques répliques humoristiques.
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Cometa
Je serais bien en peine de faire un résumé clair de cette histoire, entièrement muette et finalement très vite lue. Tout ceci peut évidemment dérouter certains lecteurs, peut-être en repousser d’autres, je ne sais pas. Mais moi, c’est tout à fait le genre de choses qui me plaisent. Je rangerais cet album dans la même catégorie que le plutôt récent Tremen. Cometa est publié par les Humanos, et c’est comme une évidence, tant ce type de récit, certaines des péripéties, l’esthétique un peu aussi, rappellent ce qu’ils publiaient dans les années 1970/1980. Quelques images ou idées m’ont fait penser à Moebius, ou au Bilal de cette époque en tout cas. Le dessin use d’un trait très réaliste et classique, assez fin, et le Noir et Blanc est impeccable. C’est à la fois épuré pour certains décors, et minutieux pour certains détails. Un récit onirique, poétique, avec quelques touches violentes, inquiétantes, un peu d’absurde. Et un étrange merveilleux qui accompagne notre voyageur. Elie Huault (dont il semble que ce soit le premier album publié) possède un très grand talent graphique. Mais aussi une belle imagination. Une chouette lecture en tout cas.
Ici, on a toujours une raison de sourire
Bon, à première vue je ne serais jamais allée vers cette série, les couvertures me faisaient penser à une sorte d'ecchi visant clairement un public masculin (notamment à cause de la couverture du tome 4), mais à la vue du nom de l'autrice, Kuzushiro, qui a également écrit The Moon on a Rainy Night (que je me souviens avoir apprécié il y a plusieurs années), j'ai décidé de donner sa chance à cette histoire. Bonne pioche ? Mauvaise pioche ? Hmm, mitigée mais malheureusement je pense dire que cela a été une mauvaise pioche pour moi. L'histoire est prometteuse : on suit une mangaka durant sa vie de tous les jours, et plus précisément sa vie professionnelle (les délais à respecter, les cahiers des charges à suivre, les rencontre avec tous les représentant-e-s de la chaîne de production, l'entente avec ses assistantes, tout y passe). Le petit twist ? Notre mangaka a l'esprit mal placée et interprète presque toutes ses interactions professionnelles sous l'angle de la relation amoureuse (voire sexuelle), en particulier dans sa relation avec son éditrice. Le twist (bis) ? L'éditrice en question visualise également leur relation professionnelle comme étant intime et romantique (il semble même rapidement sous entendu qu'elle éprouve de réels sentiments amoureux). Un mélange entre un documentaire sur le quotidien d'un-e mangaka et une histoire romantique dans un cadre de travail c'est prometteur. Le hic, c'est que j'ai malheureusement trouvé que le résultat n'était pas à la hauteur du potentiel. Premier défaut, sans doute personnel : j'ai trouvé que la volonté de retranscrire de manière très précise et documentée le travail d'un-e mangaka professionel-le et l'histoire d'amour délirante se mélangent en réalité assez mal. Cela se joue sans doute à peu de choses, mais ici j'ai vraiment trouvé que les deux directions se nuisaient mutuellement : certains passages m'ont fait dire que le tout aurait mérité d'être plus sérieux, alors que d'autres m'ont fait dire qu'au contraire il aurait fallu pousser le délire plus loin. Après, avoir le cul entre deux chaises (pour citer ma mamie), ce n'est pas une faute impardonnable, c'est juste dommage. Sur la romance, justement, je tenais à dire que je l'ai trouvé... décevante. Quasi-absente serait sans doute le mot qui conviendrait le mieux. C'est un yuri, donc même si l'album viserait un public masculin je m'attend tout de même à un traitement minimum des sentiments amoureux, mais ici le tout fait très... timide. En fait les allusions romantiques (et sexuelles...) répétées de la mangaka sont constamment traitées comme des blagues et mis à part les trop rares passages où l'on montre son éditrice éprouver un attachement pour elle nous ne voyons pas vraiment de sentiments forts entre elles deux (si ce n'est leur sincère attachement en tant que collègues qui se respectent). Un peu dommage quand je m'étais lancé dans cette série spécifiquement pour trouver une romance (j'ai pourtant souvenir que The Moon on a Rainy Night parlait clairement de romance...). Bon, la présentation détaillée de la chaîne de production d'un manga au Japon reste intéressant. Défaut spécifique à la version française enfin : l'une des assistantes de la mangaka la vouvoie. Bon, jusque là rien de grave, mais la mangaka, elle, la tutoie. Cela ne semble rien, je sais que cela existe des gens qui ne se parlent pas sur un même registre, mais vu comme elles travaillent avec complicité et qu'on montre dès le début qu'elles se connaissent bien, cela m'a semblé bizarre dès le premier chapitre. Alors, quand on nous révèle plus tard que l'assistante est en fait la petite sœur d'une des amies de lycée de la mangaka (amie qu'elle tutoie et qui la tutoie, d'ailleurs), cela semble encore plus bizarre. Je ne sais pas, cela m'a semblé être un choix de traduction hasardeux, cela créé une distance entre deux personnages que la mise en scène montre clairement très complices. Bon, malgré tous les reproches que j'ai à donner à cette série, je ne la rejette pas complètement non plus. Certes la romance mise en arrière plan m'a déçue, certes le design moe des personnages ne m'a absolument pas parlé, certes je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, ... Oui, bon, je lui reproche quand-même beaucoup de choses, mais je reconnais ne pas avoir été son public cible (en tout cas je n'ai pas été touchée par ce que voulait écrire Kuzushiro). Encore une fois, la présentation du quotidien d'un-e mangaka est intéressant à lire et il y a même quelques scènes qui arrivent à montrer un bon potentiel comique (je pense notamment aux répliques souvent absurdement sérieuses et emphatiques de la collègue/rivale/squatteuse alcoolique de notre mangaka principale). C'est juste dommage que ce potentiel comique ne parvienne pas à pleinement faire ses preuves et parasite quelques fois malgré lui les moments un peu plus sérieux. L'autrice s'est très probablement inspirée d'anecdotes de sa vie pour écrire cette série, ce qui rend d'ailleurs certaines répliques amusantes comme celle où la mangaka réfléchi à un projet de nouvelle série et pense à un projet sur la langue des signes qui lui aurait été inspiré par un membre de sa famille atteint de surdité (comme dans The Moon on a Rainy Night). Bref, une série pas inintéressante à proprement parler mais qui n'a pas réussie à m'atteindre. (Note réelle 2,5)
L'Amour est au menu
Romance et gastronomie, émancipation et féminisme, amitié et famille trouvée, … Cette série mêle des thèmes très intéressants et le résultat final est bon (j'étais à ça de dire "savoureux", sachez-le). C'est une histoire d'amour entre deux voisines, ayant toutes deux créé un lien un soir par hasard. L'une est passionnée de cuisine mais mange peu, l'autre est une grande mangeuse mais ne sait pas cuisiner, leur complémentarité parait évidente. Pourtant, les deux sont assez différentes : l'une est une petite personnalité sur les réseaux sociaux, est toujours vive et souriante, l'autre est une simple aide de magasin, est plus taciturne. Toutes deux se retrouvent tout de même sur certains points, l'amour de la nourriture déjà, mais également le sentiment d'ostracisation créé par les attentes familiales et le reste de la société japonaise extrêmement patriarcale. Oui, contre toute attente, au milieu de cette ode à la romance simple et la gastronomie faite maison se cache également un propos très intéressants sur les conséquences des injonctions patriarcales sur les femmes. Une femme se doit d'être jolie pour les hommes, une femme se doit de savoir cuisiner pour son mari, une femme se doit de ne pas beaucoup manger pour rester mince et désirable, une femme se doit de trouver un petit-ami, et non une petite-amie. Or, problème, aucune de nos deux protagoniste ne parvient à rentrer dans les carcans que la société attend d'elles : l'une refuse de se priver (tant en ce qui concerne la nourriture que la liberté de choisir sa voie), l'autre ne peut pas trouver l'amour aussi facilement que les autres (non seulement elle est lesbienne mais elle découvre également qu'elle est asexuelle, or la société contemporaine est non-seulement hétéro-centrée mais également extrêmement portée sur la sexualité). Autour d'elles, d'ailleurs, deux autres personnages féminins vont également s'ajouter, et elles aussi ne rentrent pas non plus dans les carcans : l'une est elle aussi lesbienne et asexuelle (en plus d'être très engagée sur le féminisme), l'autre souffre de troubles alimentaires. C'est une série adorable. Je ne m'attendais pas à autant l'apprécier, et pourtant plus ma lecture avançait et plus j'ai été charmée. Les personnages sont sincèrement attachants, leur romance est simple et crédible, son évolution est fluide. C'est du bon. J'ai particulièrement apprécié ce sentiment de réalisme qui accompagne le récit. Les personnages ne sont pas parfait, on ne glisse pas sous le tapis des éléments de la vie de tous les jours par peur de perte de glamour, on nous parle donc de règles, de problèmes d'argents, de problèmes familiaux, des relations qui se créent, … Même le sujet de l'homosexualité est traité avec beaucoup de sérieux, on n'oublie pas les difficultés que cela cause dans une société comme celle du Japon et on traite même le sujet de la diversité au sein-même des minorités romantiques, sexuelles et de genre (en tant que concernée je suis toujours contente de voir ce sujet traité avec soin). La série est belle et a réussi à me toucher le cœur en plus de l'estomac. Bien sûr que je la recommande.
Flavor Girls
Flavor Girls, c'est une recette classique faites avec beaucoup d'amour : des magicals girls sur le thème des fruits et des légumes, une invasion alien avec des designs façon Super Sentaï, une planète ravagée, un climat post-apocalyptique et des héroïnes qui n'oublient pas de déconner entre deux moments de tensions. Le récit est exactement tel que ce résumé peut vous le laisser entendre, c'est un délire constant d'actions explosives et de couleurs bariolées. Le récit alterne entre les moments légers et les moments lourds (notamment dans les flashbacks de la catastrophe), on sent un grand amour pour les séries de Magical Girls (et autres histoires délirantes du même genre) tout du long et l'histoire est traitée avec tout le sérieux et la légèreté qu'on s'attendrait. Les dessins de Loic Locatelli sont, comme à son habitude, très beaux. Il a un style très inspiré manga (parfait dans le contexte) et n'hésite pas à jouer sur les déformations pour souligner le mouvement, l'action et les effets comiques (choix artistique qui ne fait pas forcément l'unanimité mais pour lequel j'ai un faible). Ici, il met de la couleur, beaucoup de couleur, encore plus de couleur qu'à son habitude. Les cases sont de véritables bonbons visuels, je frôle l'hyperglycémie mais j'en redemande volontiers. Pour l'instant il ne s'agit que d'un premier tome mais l'on aperçoit déjà beaucoup de qualité dans ce début. C'est une histoire simple dans sa forme, très agréable à lire, mais qui sait déjà nous montrer que son fond lui est sérieux. Délirant mais traité avec sérieux. L'histoire est on ne peut plus prometteuse et je sais déjà que je suivrais cette série dès la sortie des prochains tomes. En tout cas, chose rare, j'ai un coup de cœur dès le premier tome. (Note réelle 3,5)
Charlie quand ça leur chante
Je découvre cette nouvelle collection avec cet opus. Le format est court, mais permet d’informer et d’entretenir un débat salutaire sur des sujets de société. Ici, le dessinateur de presse et « l’esprit Charlie » (né et « médiatisé » après les attentats ayant ensanglanté la rédaction de Charlie Hebdo en janvier 2015). C’est à l’occasion du dixième anniversaire de ces attentats qu’Aurel publie cet album. Aurel est lui-même dessinateur de presse (je retrouve certains de ses dessins dans le Canard enchaîné par exemple) et il est donc rodé à la concision, au texte/dessin qui fait mouche, à la fois polysémique et coup de poing. Ici, en 32 pages, je trouve qu’il réussit à bien montrer les causes de la précarité des dessinateurs de presse, mais aussi à dénoncer ceux qui, de l’extrême droite à une certaine gauche (il insiste surtout sur ces derniers) trahissent le prétendu esprit Charlie et menacent la liberté d’expression. Ça se lit vite, mais très bien, c’est instructif et stimulant. Je lis cet album peu de temps après l’étude d’Erre et Terreur Graphique (Le Pouvoir de la satire), les deux lectures sont tout à fait complémentaires – et intéressantes. Note réelle 3,5/5.
Green Manor
Depuis sa sortie, j’ai eu plusieurs possibilités de venir à bout de cette série. Je suis content qu’elle ait trouvé son public mais rien à faire de mon côté, je bloque systématiquement et lâche l’affaire en cours de route. Pourtant je ne vois pas de gros défauts dans la réalisation mais le fond ne me passionne tout simplement pas. Je n’ai pas eu d’atomes crochus pour le trait, les récits et évidement l’époque (et l’ambiance). Je passe sans doute à côté de quelque chose mais pour ma part, l’ennui arrive vite.
La Forteresse volante
Étrange album que celui-ci ! Visuellement d’abord, il impose des choix graphiques et une mise en page plutôt originaux. C’est très déstructuré – et, il faut le dire, parfois un peu difficile à suivre. C’est par contre très aéré (à plusieurs reprises d’importantes plages/marges laissées en blanc autour de quelques petites cases se baladant sur des pages au format assez grand). Je ne suis pas forcément fan du dessin, mais il est lisible, et globalement le travail graphique est à saluer. L’intrigue est, elle aussi, parfois difficile à appréhender. Oscillant entre le récit historique (on est à l’apogée de l’Italie fasciste, essentiellement entre 1933 et 1936) et un peu de fantastique SF, le récit m’a moyennement accroché. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages et à l’histoire elle-même. Reste une œuvre originale, une nouvelle fois bien « habillée » par l’éditeur Sarbacane. Je conçois que d’autres peuvent y trouver davantage leur compte.
Abyss
Une lecture très, très rapide, elle m'a globalement déçu. De la dark fantasy avec un relent de mythologie grecque puisqu'il va être question des enfers et du fleuve Styx. Un récit qui a du mal à décoller, on en apprend pas beaucoup plus que le résumé ci-dessus. Héloïse et Hector, les seuls personnages (peu attachants au demeurant), se trouvent dans l'outremonde, un endroit sombre et lugubre où le danger peut surgir à chaque instant. Et il surgira. On va suivre leur errance jusqu'au fleuve Styx. Un récit qui manque de maîtrise, on ne sait pas grand chose sur les tenants et les aboutissants. Il y a peu de texte et celui-ci n'est pas des plus emballant. Je reste sur ma faim, j'espère que le second acte sera plus éclairant et intéressant. Par contre, le dessin de Snö fait le job. Il rend réaliste ce monde inquiétant où règne la désolation. J'ai apprécié la touche numérique, elle permet d'appréhender l'immensité des lieux et de jouer sur les perspectives. Le choix limité des couleurs accentue le climat oppressant des lieux. La mise en page est dynamique. Du très bon boulot. Un petit 3 étoiles en attendant la suite.
Coming In
Comme le titre l'indique, ici l'on ne va pas parler d'un coming out, consistant à annoncer à son entourage (proche comme éloigné) sa différence romantique, sexuelle ou de genre, mais bien d'un coming in. Je ne connaissais pas ce mot avant la lecture de cet album mais je compte bien l'utiliser dès à présent car il illustre mine de rien quelque chose d'intéressant : l'action de s'accepter soi-même. Ici, Elodie, journaliste, ne nous raconte pas tant comment elle a déclaré aux autres son homosexualité mais bien comment elle l'a enfin acceptée. C'est une histoire très intime (une autobiographie, après tout), très belle et surtout très juste dans sa retranscription des émotions d'Elodie. Le texte d'Elodie Font est très beau, elle choisit les mots justes pour décrire certaines pensées assez complexes qu'elle a pu ressentir lors de cette découverte d'elle-même. J'ai particulièrement aimé le (court) passage où elle décrit ce regret de ne pas avoir réalisé plus tôt et cette impression de temps gâché, c'est une expérience mine de rien assez fréquente chez les personnes queers se découvrant sur le tard. J'ai trouvé ce texte très comparable à un essai, certes très personnel, sur l'évolution psychologique de quelqu'un se découvrant et s'acceptant, voyant comment ce changement de perception d'iel-même change également son rapport avec le monde qui l'entoure. C'est sincèrement touchant et juste, j'insiste là-dessus. En plus du texte d'Elodie Font, le dessin de Carole Morel joue aussi énormément dans les qualités de l'album. Son trait est toujours simple et juste, ses couleurs toujours aussi chaudes qu'à son habitude, mais ici j'ai trouvé qu'elle se permettait des libertés bienvenues comme un changement graphique pour signaler des états de pensées ou des périodes de la vie d'Elodie différent-e-s. Vraiment plaisant à lire, un bel ouvrage chaudement recommandé.
L'Incroyable Histoire de la Littérature française
Ancien étudiant en Lettres, enthousiasmé par la série de Il était une fois l'Amérique - Une histoire de la littérature américaine, c'est avec beaucoup d'appétit que je me suis lancé dans la lecture de la réédition de cet album consacré à la littérature française. Ce fut une lecture longue, attentive, car c'est très dense, et il y a énormément de choses dans chaque récit. Alors bien sûr il s'agit plutôt d'une suite de vignettes racontant la vie et l'œuvre de près de 40 autrices et auteurs qui ont fait la richesse et la diversité de notre histoire littéraire. Cette troisième édition en a d'ailleurs rajouté une couche et une trentaine de pages, avec les biographies consacrées à Nathalie Sarraute, Romain Gary et Annie Ernaux. On remarquera d'ailleurs que le XXème siècle occupe à lui seul environ 40% de l'album, un sacré pavé. J'ai trouvé ça franchement bon, peut-être orienté pour certains auteurs, mais intéressant tout de même dans son contenu; qui essaye d'aller à l'essentiel, d'exprimer les caractères principaux d'un auteur /autrice et de son œuvre, y compris lorsque celle-ci évolue et diffère grandement (comme dans le car de Romain Gary). Le boulot abattu par Catherine Mory, la scénariste, est assez incroyable, et il fallait un stakhanoviste comme Philippe Bercovici pour faire un album d'une telle densité. Son style "gros nez est toujours visible, mais il sait tout de même proposer des portraits assez ressemblants des auteurs (enfin, de ceux dont on connaît réellement le visage). Très bon moment de lecture, à la fois pédagogique et parfois drôle, avec quelques répliques humoristiques.