Adélidélo est une série pour les tous petits qui commencent à lire ou se font encore lire les histoires par leurs parents.
Elle est composée de petits albums souples au format proche des livres illustrés pour la jeunesse. Chacun comprend 7 histoires suffisamment courtes pour convenir à la publication dans le magazine Pomme d'Api ou à une très rapide histoire du soir. Adélidélo y est une petite fille de moins de 6 ans qui vit avec ses parents, son petit frère bébé et son gentil doudou monstre, Mochu, avec qui elle partage ses confidences. Ses histoires sont celles d'une enfant de son âge, la majorité du temps à la maison avec ses parents, à jouer ou à faire des câlins, et quelques fois dehors avec ses amis ou en balade.
C'est une série mignonne et douce, le genre que des parents ont bien envie de lire à leurs enfants et dont la rapidité et la simplicité favorise la lecture. La forme est à mi chemin entre livre jeunesse illustré et BD, avec seulement deux grosses cases par page et une police de caractère pour la narration qui se rapproche des livres d'apprentissage de la lecture.
Adélidélo est une jeune fille énergique et qui ne manque pas d'idées. Elle est un peu égocentrique et directive mais cela reflète bien l'esprit des enfants de son âge dont le monde est centré autour d'eux avec des parents aux petits soins. Ni méchante ni trop turbulente, elle permettra sans aucun doute à beaucoup de très jeunes lecteurs de s'identifier facilement à elle. Et comme elle aime sincèrement ses parents et leur faire des câlins, elle plaira aussi à ceux qui veulent faire lire ses aventures à leurs enfants.
Bref, une série sympathique que j'aurais volontiers empruntée à l'époque où mes enfants avaient encore l'âge que je leur raconte des histoires avant de s'endormir ou pour leur laisser entre les mains quand ils venaient d'apprendre à lire.
J'ai lu et avisé Ici, on a toujours une raison de sourire il y a peu et j'ai donc eu envie de relire "The Moon on a Rainy Night".
J'avais découvert ce manga il y a environ quatre ans en ligne et je n'en avais gardé que très peu de souvenirs si ce n'est que ça parlait de surdité, de musique et d'une romance lycéenne.
Bon, en soi je me rappelais effectivement des trois sujets principaux de l'œuvre mais, pour citer un gascon au grand nez "on aurait pu dire bien des choses encore". Déjà, le sujet de la surdité n'est pas ici qu'un gimmick visant à rendre la romance "atypique", le sujet est traité avec sérieux, on aborde les difficultés quotidiennes, les idées reçus, les problèmes d'équités dans la société et surtout les grandes difficultés pour créer et maintenir des relations sociales lorsque l'on souffre d'un handicap. On aborde même avec tout autant de sérieux le sujet de l'impact d'un handicap sur l'entourage de la personne, sans tombé dans le piège de la survalorisation des difficultés de personnes valides face aux difficultés bien plus invisibilisés des personnes handicapées. C'est même l'une des rares œuvres que j'ai eu entre les mains dernièrement a avoir aborder le sujet de la jeune aidance (la situation complexe et tout aussi invisible aux yeux du plus grand nombre des jeunes personnes devant s'occuper aux quotidiens d'une personne à charge, très souvent un membre de leur famille).
Bon, après, même si je reconnais beaucoup de qualités à la série, je ne m'emballe pas non plus. La romance est sympathique mais un peu trop classique à mon goût, un peu trop mièvre par moment aussi. Elle n'en ai pas rebutante, loin de là, mais ça ne me parle pas vraiment. J'aime le mièvre mais avec tout de même un minimum de substance, que diable !
Il y a aussi la traduction VF, mon ennemi de toujours. La traduction n'est pas mauvaise dans son ensemble, mais j'ai tout de même noté quelques passages où la formulation de certains personnages m'a semblé discordante (comme l'une de nos protagonistes s'exprimant à quelques reprises que ce que fait l'autre est "sexy", qui me semble vraiment être un terme trop fort et trop bateau pour ce moment-là).
Ces deux défauts restent minimes, la série n'est pas mal écrite et mérite la lecture.
Ça ne fait pas vibrer mon cœur d'artichaut (il faut dire que les romances lycéennes ne me parlent plus vraiment) mais je lui reconnais d'être très intéressante et documentée. Les œuvres de références pour se renseigner sur le sujet de la surdité mis à disposition à la fin des albums sont d'ailleurs de très bons ajouts.
Clairement le genre de BD qui ne va pas plaire à tout le monde.
J'avais trouvé la première BD de Lukasz Wojciechowski correct sans plus et ici j'ai l'impression que c'était encore moins bon. Je n'ai rien contre son graphisme particulier, j'aime bien lorsqu'on s'amuse avec l'art séquentiel du moment que c'est lisible comme c'est le cas ici. Je n'ai pas eu à me casser la tête pour comprendre ce que le dessin représentait ou dans quel ordre je devais lire les cases. Le problème vient plutôt du scénario que j'ai trouvé ennuyeux.
Pourtant le propos historique et les thèmes abordés par l'auteur ne sont pas dénués d'intérêt, mais le problème est que je n'ai jamais rentré dans le récit. Je l'ai trouvé trop lent à démarrer et je n'ai pas ressenti grand chose durant ma lecture, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et à leur vécu. Il faut dire que le dessin est aride, c'est pas un beau dessin qui communique facilement des émotions aux lecteurs, et du coup si le scénario ne me captive pas dès le départ il est peu probable que je réussi à embarquer par la suite dans le récit.
À la limite c’est à emprunter si on n’a pas peur des bandes dessinées qui ont un graphiste qui sort de l’ordinaire.
2.5
Premier recueil de strips de l'autrice underground américaine Lynda Barry que je lis et le résultat est mitigé.
Le dessin est correct. Ce n'est pas un style que j'aime particulièrement, mais au moins c'est lisible et pas moche comme chez d'autres artistes underground qui font volontairement dans la laideur. Quant au scénario, ce sont une suite d'anecdotes mettant en vedette une adolescente un peu mal dans sa peau ainsi que son entourage. C'est un sujet vu et revu et je n'ai pas eu l'impression que l'autrice apportait quelque chose de nouveau sur le sujet. Il faut dire qu'hormis une histoire d'une vingtaine de pages, chaque anecdote ne dure que le temps de 4 cases alors il y a peu d'espaces pour développer. Un autre problème est que c'est verbeux avec le texte qui prend la moitié des cases. Parfois on dirait plus un livre illustré qu'une BD ! Du coup c’est un peu lourds à lire.
Ça se laisse lire, mais je ne le conseil la lecture qu'au gros fan des comics dits indépendants.
De Thomas Legrain je ne connais que Latah qui, sans être honteux, ne m’avait pas laissé un grand souvenir. Je n’avais pas trop accroché au graphisme que je juge pro mais trop lisse et inadapté à la jungle.
L’anticipation version sf, par contre, lui va plutôt bien. J’ai lu ce 1er tome avec plaisir et intérêt. Rien de follement original mais assez bien foutu, une bonne entame pour les amateurs. De plus le nombre de pages est généreux pour bien cerner cet univers.
Le récit prend place dans un futur pas si lointain, où les robots se sont rebellés et ont mis à mal l’humanité. Les différentes forces en présence ayant bien diminuées lors de ce conflit, une sorte de statu quo s’est installée, les meccha se contentant de rapines et les humains de survivre dans quelques cités.
Précisons qu’avec le temps, les robots ont commencé à se démarquer en développant une identité propre, on a les alphas et leur meute, les indépendants … Les humains pour lutter ont mis au point de nouveau robot sans I.A. mais qui partage la conscience d’une humaine, ils agissent en binôme comme des rangers via le MAD.
Voilà pour le background.
L’intrigue prend place en Russie, Novgorod plus précisément, ce qui amène son petit lot de dépaysement dans le vocabulaire. Nous nous attacherons au quotidien de Daïa et son robot qui prendra une tournure inattendue en enquêtant sur un meurtre.
Ça ne chamboulera pas son petit monde mais c’est très bien tenu, du bon divertissement. Un mix réussi de x références : Blade Runner, zombies, la geste des chevaliers dragons … et parfaitement mis en images.
J’ai bien aimé l’ambiance.
3,5
Corbeyran signe une série popcorn qui a l'avantage et le bon goût de se lire facilement, mais qui ne se démarque pas coté originalité. Le récit commence par la rencontre entre les 2 protagonistes principaux, rencontre rendue possible grâce à une heureuse histoire d'autostop. Une jeune femme, commerciale, qui passe son temps sur les routes va effet prendre à son bord un jeune inconnu. Il est en fait chargé par une organisation mystérieuse de tuer la jeune femme. Mais au dernier moment, il va renoncer...
C'est ainsi que se lance cette histoire de chasse aux vampires. L'introduction est plutôt efficace, mais rapidement le récit se laisse aller à quelques facilités un peu trop grosses. Comme par exemple, quand la supère-agente-méga-balaise, ceinture noire en élimination de vampires, est envoyée en renfort pour éliminer notre jeune vampire... et échoue lamentablement alors que sa cible est alitée dans une chambre d'hôpital. Mouais...
Si on fait abstraction de ces quelques séquences, on a tout de même une histoire rythmée qui alterne entre action dans le présent et flashbacks. Ces derniers permettent d'expliquer le contexte de l'histoire, et les origines de notre héroïne. Pour le moment, ce n'est pas tellement original comme histoire de vampire, mais en tout cas ça fonctionne. L'ensemble se tient bien et n'est pas désagréable à lire. Le dessin illustre efficacement le récit, il est juste sensuel ce qu'il faut quand il faut, et il est surtout lisible et dynamique.
La série est prévue en 2 tomes, ce qui évitera d'étirer inutilement l'histoire et de la rendre ennuyeuse. Lecture divertissante = cahier des charges rempli.
Naya est une petite fille métisse, pleine d’énergie et de volonté, dotée d’un pouvoir hérité de son père amérindien : celui de faire pousser les plantes à volonté. Elle vit seule avec sa mère et sa ponette dans une petite ville du Far West, et préfère sécher l’école pour jouer les enquêtrices et devenir l'adjointe du shérif.
Il est probable que je ne sois pas le public visé par cette série, mais je n’ai malheureusement pas réussi à y trouver mon compte. Le dessin, tout d’abord, m’a laissé dubitatif : les visages manquent de régularité, avec des expressions aux yeux écarquillés rarement alignés, tandis que les animaux, en particulier les chevaux, souffrent de représentations souvent ratées. La narration graphique, elle aussi, m’a semblé confuse, avec des transitions abruptes et un rythme déséquilibré, rendant l’ensemble difficile à suivre et à apprécier.
Quant au récit, je n’ai pas été davantage séduit. Naya, malgré son tempérament affirmé, m’a semblé surtout bruyante et capricieuse, un peu trop favorisée par un pouvoir magique qui semble surgir sans réelle construction narrative. Sa ponette, affublées de narines démesurées lui valant en partie son nom de Crotte de Nez, est campée comme un ressort comique mais ne m’a guère fait sourire. Les intrigues, elles, s’inscrivent dans un registre très jeunesse, avec une trame convenue, même si le thème de l’identité métisse et du mystère entourant le père de l’héroïne apporte une légère touche d’originalité.
En soi, je n’ai rien contre les récits destinés aux plus jeunes, bien au contraire. Mais encore faut-il qu’ils soient portés par un graphisme maîtrisé et une narration fluide. Ce n’est hélas pas le cas ici, et c’est ce qui, pour moi, a empêché toute adhésion.
C'est assez incroyable. Après tous les films, qu'ils soient documentaires ou pas, les bouquins, les livres d'Histoire, et même toutes les BD consacrées à la deuxième guerre mondiale et à ses suites, on en apprend encore.
Cette fois-ci c'est le sujet des enfants de Buchenwald qui sont sur le devant de la scène. En avril 1945 ce camp de concentration situé près de Weimar est donc libéré, mais il faudra près de deux mois pour que le millier d'enfants qui s'y trouvaient, privés de famille, puissent enfin en partir. Il faut dire qu'à l'époque, personne ou presque ne voulait d'un millier de bouches de plus à nourrir, à fortiori parce qu'il s'agissait d'enfants juifs (sic). C'est donc par l'action combinée de l'OSE (Œuvre de Secours des Enfants) et de la Croix-Rouge qu'ils pourront enfin trouver une solution de transit. C'est ainsi que plus de 400 d'entre eux se sont retrouvés dans un château de l'Eure, en Normandie, encadrés par une poignée de personnes pleines de bonnes volontés et bienveillantes. Car abîmés par ce séjour à Buchenwald, les enfants sont devenus extrêmement méfiants, querelleurs, estimant que tout bien à portée peut leur appartenir ; d'autres encore n'attendaient rien de cette situation transitoire, et ont même tenté d'en finir...
Il y a tant de désespoir, de chagrin, tant de malheurs chez ces enfants qi ont tout perd, compris leurs familles... Plutôt que de raconter des trajectoires individuelles, déjà marquantes en soi, la journaliste et militante Dominique Missika a mixé celles-ci, nous faisant suivre l'évolution d'un petit groupe de cinq enfants aux caractères et aux histoires liées. Certains iront chez des familles d'adoption, d'autres en Israël, d'autres encore aux Etats-Unis, leur rêve ou celui de leurs parents. L'ensemble est tout de même bien écrit, on éprouve beaucoup de compassion pour ces enfants.
Si le dessin, réalisé par Anaïs Depommier est maîtrisé, clair et très lisible, il est à mon goût un peu "lisse". J'imagine que ce choix était dicté par l'intention d'être apprécié par le lectorat adolescent, mais je suis quand même un peu déçu de ce côté-là.
L'ensemble est quand même très intéressant.
Mêlant biographie romancée et reconstitution historique, cet album nous plonge dans la trajectoire trouble de Gabriel Chahine, artiste baroudeur d’origine libanaise, lié de près aux milieux d’extrême-gauche des années 1970-80. Figure aussi charismatique que déroutante, Chahine donna à tous ses proches l'impression qu’il partageait leur engagement révolutionnaire, tout en livrant en secret des informations aux Renseignements Généraux français, allant jusqu’à participer activement à la traque de certains membres fondateurs du groupuscule Action Directe. Un homme en clair-obscur, insaisissable, que les auteurs tentent de cerner, conscients que son esprit déjoue toute tentative de mise en récit linéaire.
Peu amateur de la période des années 70 et encore moins des magouilles politiques de l'époque, j'ai cru que cette lecture allait me barber. Pourtant, malgré un récit dense, bavard et parfois complexe, j’ai été progressivement happé. La narration fluide parvient à rendre accessible un enchevêtrement de témoignages contradictoires, d’enjeux politiques et de manipulations souterraines. Arrivé à mi-parcours, lorsque l’organisation Action Directe entre pleinement en scène et que Chahine s'engage pour de bon à les arrêter, le récit gagne en intensité et prend une dimension passionnante.
C’est une lecture exigeante, au rythme volontairement lent et à la construction rigoureuse, mais c’est surtout une enquête remarquable, solidement documentée, qui éclaire et explique une époque souvent floue et un nom, Action Directe, que l’on connaît souvent sans en mesurer réellement la portée. Et en même temps, il permet de découvrir ce personnage vraiment surprenant qu'était Gabriel Chahine, la définition même de l'esprit humain insaisissable et multiple, à la fois acteur et spectateur d’une histoire qu’il contribue à écrire tout en restant hors-champ.
Une œuvre riche, intelligente, à la croisée du récit politique, du polar et du portrait psychologique, qui mérite d’être découverte et digérée avec le temps qu’elle requiert.
Mouais. Je ne voudrais pas être trop dur avec cet album, qui peut sans doute trouver son public. Mais je ne pense pas être le cœur de cible. J’en suis en tout cas sorti clairement sur ma faim.
Il y a des choses intéressantes pourtant. En particulier tout ce qui tourne autour des robots, de l’utilisation de l’intelligence artificielle. Mais aussi des rapports entre humains et robots : jusqu’où celles-ci peuvent-elles aller ?
La narration est fluide, et l’album, relativement épais pourtant, se lit assez rapidement (peu de texte).
Mais voilà, l’intrigue ne m’a pas passionné, et les dialogue, comme une partie de l’histoire d’ailleurs m’ont paru un peu gentils, s’adressant probablement à un lectorat adolescent ?
Autre petit bémol me concernant, le dessin. Très lisible (mais très peu fouillé, avec des décors quasi absents), je n’aime pas trop le style, qui se rapproche du manga.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Adélidélo
Adélidélo est une série pour les tous petits qui commencent à lire ou se font encore lire les histoires par leurs parents. Elle est composée de petits albums souples au format proche des livres illustrés pour la jeunesse. Chacun comprend 7 histoires suffisamment courtes pour convenir à la publication dans le magazine Pomme d'Api ou à une très rapide histoire du soir. Adélidélo y est une petite fille de moins de 6 ans qui vit avec ses parents, son petit frère bébé et son gentil doudou monstre, Mochu, avec qui elle partage ses confidences. Ses histoires sont celles d'une enfant de son âge, la majorité du temps à la maison avec ses parents, à jouer ou à faire des câlins, et quelques fois dehors avec ses amis ou en balade. C'est une série mignonne et douce, le genre que des parents ont bien envie de lire à leurs enfants et dont la rapidité et la simplicité favorise la lecture. La forme est à mi chemin entre livre jeunesse illustré et BD, avec seulement deux grosses cases par page et une police de caractère pour la narration qui se rapproche des livres d'apprentissage de la lecture. Adélidélo est une jeune fille énergique et qui ne manque pas d'idées. Elle est un peu égocentrique et directive mais cela reflète bien l'esprit des enfants de son âge dont le monde est centré autour d'eux avec des parents aux petits soins. Ni méchante ni trop turbulente, elle permettra sans aucun doute à beaucoup de très jeunes lecteurs de s'identifier facilement à elle. Et comme elle aime sincèrement ses parents et leur faire des câlins, elle plaira aussi à ceux qui veulent faire lire ses aventures à leurs enfants. Bref, une série sympathique que j'aurais volontiers empruntée à l'époque où mes enfants avaient encore l'âge que je leur raconte des histoires avant de s'endormir ou pour leur laisser entre les mains quand ils venaient d'apprendre à lire.
The Moon on a Rainy Night
J'ai lu et avisé Ici, on a toujours une raison de sourire il y a peu et j'ai donc eu envie de relire "The Moon on a Rainy Night". J'avais découvert ce manga il y a environ quatre ans en ligne et je n'en avais gardé que très peu de souvenirs si ce n'est que ça parlait de surdité, de musique et d'une romance lycéenne. Bon, en soi je me rappelais effectivement des trois sujets principaux de l'œuvre mais, pour citer un gascon au grand nez "on aurait pu dire bien des choses encore". Déjà, le sujet de la surdité n'est pas ici qu'un gimmick visant à rendre la romance "atypique", le sujet est traité avec sérieux, on aborde les difficultés quotidiennes, les idées reçus, les problèmes d'équités dans la société et surtout les grandes difficultés pour créer et maintenir des relations sociales lorsque l'on souffre d'un handicap. On aborde même avec tout autant de sérieux le sujet de l'impact d'un handicap sur l'entourage de la personne, sans tombé dans le piège de la survalorisation des difficultés de personnes valides face aux difficultés bien plus invisibilisés des personnes handicapées. C'est même l'une des rares œuvres que j'ai eu entre les mains dernièrement a avoir aborder le sujet de la jeune aidance (la situation complexe et tout aussi invisible aux yeux du plus grand nombre des jeunes personnes devant s'occuper aux quotidiens d'une personne à charge, très souvent un membre de leur famille). Bon, après, même si je reconnais beaucoup de qualités à la série, je ne m'emballe pas non plus. La romance est sympathique mais un peu trop classique à mon goût, un peu trop mièvre par moment aussi. Elle n'en ai pas rebutante, loin de là, mais ça ne me parle pas vraiment. J'aime le mièvre mais avec tout de même un minimum de substance, que diable ! Il y a aussi la traduction VF, mon ennemi de toujours. La traduction n'est pas mauvaise dans son ensemble, mais j'ai tout de même noté quelques passages où la formulation de certains personnages m'a semblé discordante (comme l'une de nos protagonistes s'exprimant à quelques reprises que ce que fait l'autre est "sexy", qui me semble vraiment être un terme trop fort et trop bateau pour ce moment-là). Ces deux défauts restent minimes, la série n'est pas mal écrite et mérite la lecture. Ça ne fait pas vibrer mon cœur d'artichaut (il faut dire que les romances lycéennes ne me parlent plus vraiment) mais je lui reconnais d'être très intéressante et documentée. Les œuvres de références pour se renseigner sur le sujet de la surdité mis à disposition à la fin des albums sont d'ailleurs de très bons ajouts.
Dum Dum
Clairement le genre de BD qui ne va pas plaire à tout le monde. J'avais trouvé la première BD de Lukasz Wojciechowski correct sans plus et ici j'ai l'impression que c'était encore moins bon. Je n'ai rien contre son graphisme particulier, j'aime bien lorsqu'on s'amuse avec l'art séquentiel du moment que c'est lisible comme c'est le cas ici. Je n'ai pas eu à me casser la tête pour comprendre ce que le dessin représentait ou dans quel ordre je devais lire les cases. Le problème vient plutôt du scénario que j'ai trouvé ennuyeux. Pourtant le propos historique et les thèmes abordés par l'auteur ne sont pas dénués d'intérêt, mais le problème est que je n'ai jamais rentré dans le récit. Je l'ai trouvé trop lent à démarrer et je n'ai pas ressenti grand chose durant ma lecture, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et à leur vécu. Il faut dire que le dessin est aride, c'est pas un beau dessin qui communique facilement des émotions aux lecteurs, et du coup si le scénario ne me captive pas dès le départ il est peu probable que je réussi à embarquer par la suite dans le récit. À la limite c’est à emprunter si on n’a pas peur des bandes dessinées qui ont un graphiste qui sort de l’ordinaire.
Come over come over
2.5 Premier recueil de strips de l'autrice underground américaine Lynda Barry que je lis et le résultat est mitigé. Le dessin est correct. Ce n'est pas un style que j'aime particulièrement, mais au moins c'est lisible et pas moche comme chez d'autres artistes underground qui font volontairement dans la laideur. Quant au scénario, ce sont une suite d'anecdotes mettant en vedette une adolescente un peu mal dans sa peau ainsi que son entourage. C'est un sujet vu et revu et je n'ai pas eu l'impression que l'autrice apportait quelque chose de nouveau sur le sujet. Il faut dire qu'hormis une histoire d'une vingtaine de pages, chaque anecdote ne dure que le temps de 4 cases alors il y a peu d'espaces pour développer. Un autre problème est que c'est verbeux avec le texte qui prend la moitié des cases. Parfois on dirait plus un livre illustré qu'une BD ! Du coup c’est un peu lourds à lire. Ça se laisse lire, mais je ne le conseil la lecture qu'au gros fan des comics dits indépendants.
M-A-D
De Thomas Legrain je ne connais que Latah qui, sans être honteux, ne m’avait pas laissé un grand souvenir. Je n’avais pas trop accroché au graphisme que je juge pro mais trop lisse et inadapté à la jungle. L’anticipation version sf, par contre, lui va plutôt bien. J’ai lu ce 1er tome avec plaisir et intérêt. Rien de follement original mais assez bien foutu, une bonne entame pour les amateurs. De plus le nombre de pages est généreux pour bien cerner cet univers. Le récit prend place dans un futur pas si lointain, où les robots se sont rebellés et ont mis à mal l’humanité. Les différentes forces en présence ayant bien diminuées lors de ce conflit, une sorte de statu quo s’est installée, les meccha se contentant de rapines et les humains de survivre dans quelques cités. Précisons qu’avec le temps, les robots ont commencé à se démarquer en développant une identité propre, on a les alphas et leur meute, les indépendants … Les humains pour lutter ont mis au point de nouveau robot sans I.A. mais qui partage la conscience d’une humaine, ils agissent en binôme comme des rangers via le MAD. Voilà pour le background. L’intrigue prend place en Russie, Novgorod plus précisément, ce qui amène son petit lot de dépaysement dans le vocabulaire. Nous nous attacherons au quotidien de Daïa et son robot qui prendra une tournure inattendue en enquêtant sur un meurtre. Ça ne chamboulera pas son petit monde mais c’est très bien tenu, du bon divertissement. Un mix réussi de x références : Blade Runner, zombies, la geste des chevaliers dragons … et parfaitement mis en images. J’ai bien aimé l’ambiance. 3,5
Exsangue
Corbeyran signe une série popcorn qui a l'avantage et le bon goût de se lire facilement, mais qui ne se démarque pas coté originalité. Le récit commence par la rencontre entre les 2 protagonistes principaux, rencontre rendue possible grâce à une heureuse histoire d'autostop. Une jeune femme, commerciale, qui passe son temps sur les routes va effet prendre à son bord un jeune inconnu. Il est en fait chargé par une organisation mystérieuse de tuer la jeune femme. Mais au dernier moment, il va renoncer... C'est ainsi que se lance cette histoire de chasse aux vampires. L'introduction est plutôt efficace, mais rapidement le récit se laisse aller à quelques facilités un peu trop grosses. Comme par exemple, quand la supère-agente-méga-balaise, ceinture noire en élimination de vampires, est envoyée en renfort pour éliminer notre jeune vampire... et échoue lamentablement alors que sa cible est alitée dans une chambre d'hôpital. Mouais... Si on fait abstraction de ces quelques séquences, on a tout de même une histoire rythmée qui alterne entre action dans le présent et flashbacks. Ces derniers permettent d'expliquer le contexte de l'histoire, et les origines de notre héroïne. Pour le moment, ce n'est pas tellement original comme histoire de vampire, mais en tout cas ça fonctionne. L'ensemble se tient bien et n'est pas désagréable à lire. Le dessin illustre efficacement le récit, il est juste sensuel ce qu'il faut quand il faut, et il est surtout lisible et dynamique. La série est prévue en 2 tomes, ce qui évitera d'étirer inutilement l'histoire et de la rendre ennuyeuse. Lecture divertissante = cahier des charges rempli.
Naya Pika
Naya est une petite fille métisse, pleine d’énergie et de volonté, dotée d’un pouvoir hérité de son père amérindien : celui de faire pousser les plantes à volonté. Elle vit seule avec sa mère et sa ponette dans une petite ville du Far West, et préfère sécher l’école pour jouer les enquêtrices et devenir l'adjointe du shérif. Il est probable que je ne sois pas le public visé par cette série, mais je n’ai malheureusement pas réussi à y trouver mon compte. Le dessin, tout d’abord, m’a laissé dubitatif : les visages manquent de régularité, avec des expressions aux yeux écarquillés rarement alignés, tandis que les animaux, en particulier les chevaux, souffrent de représentations souvent ratées. La narration graphique, elle aussi, m’a semblé confuse, avec des transitions abruptes et un rythme déséquilibré, rendant l’ensemble difficile à suivre et à apprécier. Quant au récit, je n’ai pas été davantage séduit. Naya, malgré son tempérament affirmé, m’a semblé surtout bruyante et capricieuse, un peu trop favorisée par un pouvoir magique qui semble surgir sans réelle construction narrative. Sa ponette, affublées de narines démesurées lui valant en partie son nom de Crotte de Nez, est campée comme un ressort comique mais ne m’a guère fait sourire. Les intrigues, elles, s’inscrivent dans un registre très jeunesse, avec une trame convenue, même si le thème de l’identité métisse et du mystère entourant le père de l’héroïne apporte une légère touche d’originalité. En soi, je n’ai rien contre les récits destinés aux plus jeunes, bien au contraire. Mais encore faut-il qu’ils soient portés par un graphisme maîtrisé et une narration fluide. Ce n’est hélas pas le cas ici, et c’est ce qui, pour moi, a empêché toute adhésion.
Les Enfants de Buchenwald
C'est assez incroyable. Après tous les films, qu'ils soient documentaires ou pas, les bouquins, les livres d'Histoire, et même toutes les BD consacrées à la deuxième guerre mondiale et à ses suites, on en apprend encore. Cette fois-ci c'est le sujet des enfants de Buchenwald qui sont sur le devant de la scène. En avril 1945 ce camp de concentration situé près de Weimar est donc libéré, mais il faudra près de deux mois pour que le millier d'enfants qui s'y trouvaient, privés de famille, puissent enfin en partir. Il faut dire qu'à l'époque, personne ou presque ne voulait d'un millier de bouches de plus à nourrir, à fortiori parce qu'il s'agissait d'enfants juifs (sic). C'est donc par l'action combinée de l'OSE (Œuvre de Secours des Enfants) et de la Croix-Rouge qu'ils pourront enfin trouver une solution de transit. C'est ainsi que plus de 400 d'entre eux se sont retrouvés dans un château de l'Eure, en Normandie, encadrés par une poignée de personnes pleines de bonnes volontés et bienveillantes. Car abîmés par ce séjour à Buchenwald, les enfants sont devenus extrêmement méfiants, querelleurs, estimant que tout bien à portée peut leur appartenir ; d'autres encore n'attendaient rien de cette situation transitoire, et ont même tenté d'en finir... Il y a tant de désespoir, de chagrin, tant de malheurs chez ces enfants qi ont tout perd, compris leurs familles... Plutôt que de raconter des trajectoires individuelles, déjà marquantes en soi, la journaliste et militante Dominique Missika a mixé celles-ci, nous faisant suivre l'évolution d'un petit groupe de cinq enfants aux caractères et aux histoires liées. Certains iront chez des familles d'adoption, d'autres en Israël, d'autres encore aux Etats-Unis, leur rêve ou celui de leurs parents. L'ensemble est tout de même bien écrit, on éprouve beaucoup de compassion pour ces enfants. Si le dessin, réalisé par Anaïs Depommier est maîtrisé, clair et très lisible, il est à mon goût un peu "lisse". J'imagine que ce choix était dicté par l'intention d'être apprécié par le lectorat adolescent, mais je suis quand même un peu déçu de ce côté-là. L'ensemble est quand même très intéressant.
L'Escamoteur
Mêlant biographie romancée et reconstitution historique, cet album nous plonge dans la trajectoire trouble de Gabriel Chahine, artiste baroudeur d’origine libanaise, lié de près aux milieux d’extrême-gauche des années 1970-80. Figure aussi charismatique que déroutante, Chahine donna à tous ses proches l'impression qu’il partageait leur engagement révolutionnaire, tout en livrant en secret des informations aux Renseignements Généraux français, allant jusqu’à participer activement à la traque de certains membres fondateurs du groupuscule Action Directe. Un homme en clair-obscur, insaisissable, que les auteurs tentent de cerner, conscients que son esprit déjoue toute tentative de mise en récit linéaire. Peu amateur de la période des années 70 et encore moins des magouilles politiques de l'époque, j'ai cru que cette lecture allait me barber. Pourtant, malgré un récit dense, bavard et parfois complexe, j’ai été progressivement happé. La narration fluide parvient à rendre accessible un enchevêtrement de témoignages contradictoires, d’enjeux politiques et de manipulations souterraines. Arrivé à mi-parcours, lorsque l’organisation Action Directe entre pleinement en scène et que Chahine s'engage pour de bon à les arrêter, le récit gagne en intensité et prend une dimension passionnante. C’est une lecture exigeante, au rythme volontairement lent et à la construction rigoureuse, mais c’est surtout une enquête remarquable, solidement documentée, qui éclaire et explique une époque souvent floue et un nom, Action Directe, que l’on connaît souvent sans en mesurer réellement la portée. Et en même temps, il permet de découvrir ce personnage vraiment surprenant qu'était Gabriel Chahine, la définition même de l'esprit humain insaisissable et multiple, à la fois acteur et spectateur d’une histoire qu’il contribue à écrire tout en restant hors-champ. Une œuvre riche, intelligente, à la croisée du récit politique, du polar et du portrait psychologique, qui mérite d’être découverte et digérée avec le temps qu’elle requiert.
Les Particules infinies
Mouais. Je ne voudrais pas être trop dur avec cet album, qui peut sans doute trouver son public. Mais je ne pense pas être le cœur de cible. J’en suis en tout cas sorti clairement sur ma faim. Il y a des choses intéressantes pourtant. En particulier tout ce qui tourne autour des robots, de l’utilisation de l’intelligence artificielle. Mais aussi des rapports entre humains et robots : jusqu’où celles-ci peuvent-elles aller ? La narration est fluide, et l’album, relativement épais pourtant, se lit assez rapidement (peu de texte). Mais voilà, l’intrigue ne m’a pas passionné, et les dialogue, comme une partie de l’histoire d’ailleurs m’ont paru un peu gentils, s’adressant probablement à un lectorat adolescent ? Autre petit bémol me concernant, le dessin. Très lisible (mais très peu fouillé, avec des décors quasi absents), je n’aime pas trop le style, qui se rapproche du manga.