Les derniers avis (330 avis)

Couverture de la série Quand le cirque est venu
Quand le cirque est venu

Lupano dans un album jeunesse, lui qui touche à tout, pourquoi pas ? Et c’est globalement un album réussi. Le lectorat visé y retrouvera bien sûr la thématique du cirque, un général dictateur haut en couleur et grotesque, petit bonhomme gesticulant et maugréant, incarnant un ridicule amusant. Le dessin et la colorisation de Fert – toujours très beaux – conviennent à tous les publics, mais donnent ici une touche enfantine qui plaira elle aussi aux jeunes lecteurs. Mais le lecteur adulte que je suis a aussi trouvé sympathique cette lecture, pleine d’une critique métaphorique d’un pouvoir dictatorial ubuesque, avec ce final autour du clown. Tout cet aspect critique échappera sans doute aux plus jeunes, mais ça permet une lecture partagée en famille plutôt intelligente et agréable. Note réelle 3,5/5.

23/04/2025 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Columbusstraße
Columbusstraße

Bon, attention, cet album est le fruit de nombreuses recherches dans des archives nationales et familiales, d'entretiens familiaux, de repérages, probablement des milliers d'heures de travail pour un auteur qui a fait de l'autobiographie et et du stakhanovisme ses deux axes de labeur. Les bonus présents en fin d'ouvrage, parmi les plus fournis que j'aie pu voir, en témoignent : deux pages entières de remerciements envers toutes celles et tous ceux qui ont aidé Tobi Dahmen dans sa tâche ; 15 pages de glossaire, pour éclairer les termes et certains éléments des quelques 525 pages de cette BD ; des précisions sur les images et les textes "authentiques" qui ont pu être reproduits, sans oublier une bibliographie impressionnante. C'est lors d'un long trajet en train avec son père que l'auteur a commencé à constituer le squelette de ce qui allait devenir, dix ans plus tard, cette brique (1, 2 kg pour le bébé) incontournable. La disparition brutale de ce père, au début du processus, n'a pas dissuadé Tobi de continuer son entreprise, a contraire. Il a choisi de raconter les bribes de vie qu'il a pu reconstituer de manière chronologique, ce qui permet de e pas perdre de vue la situation de chaque membre de ces deux familles pendant la décennie où le destin de l'Allemagne a basculé. Il a choisi de laisser les quelques approximations qui ont pu apparaître dans les témoignages qu'il a pu recueillir, pour garder une certaine authenticité. Ainsi a-t-il imaginé la vie de son oncle sur le front russe en se basant sur ses lettres, qui se voulaient souvent allusives. Prévoyez trois un quatre heures pour lire l'album, car il est difficile de le lâcher ; il comporte de nombreuses scènes poignantes, comme lorsque les enfants sont séparés de leurs parents, ou les retrouvent, ou qu'ils doivent détourner le regard en croisant par exemple des "travailleurs forcés" (encore un truc que je découvre sur la guerre), des prisonniers qui n'ont pas accès aux abris et doivent nettoyer les décombres après un raid aérien. Le style graphique de Dahmen est une ligne claire en tons de gris, mais on sent qu'il a extrêmement travaillé chaque case pour provoquer l'émotion sur chaque séquence, et cela fonctionne totalement. Voici donc un nouvel album essentiel pour comprendre comme la guerre a été vécue par une (enfin, deux) famille(s) ordinaire(s) en Allemagne.

23/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Bleu est une couleur chaude
Le Bleu est une couleur chaude

J'ai lu cette série avec les yeux de Candide. En effet je n'en avais jamais entendu parler ni du film d'ailleurs. Oui oui c'est possible ! Je n'ai toujours pas vu le film mais je me suis rattrapé avec la BD. Dès le début du récit j'ai été séduit par le ton employé par Julie Maroh. Cette montée progressive de la découverte de soi de Clémentine à partir de ses 15 ans sonne juste. L'autrice prend le temps d'installer Clémentine dans son personnage. La découverte de son moi sexuel se fait malgré ses réticences. Je ne suis pas homosexuel mais j'imagine que le débat intérieur n'a pas du être simple pour de nombreux ados, beaucoup se retrouvant à la porte de chez eux dans des conditions parfois dramatiques. Le scénario est vraiment bien construit car en dévoilant le décès de Clémentine dès les premières planches on aurait pu craindre que l'autrice tue l'effet dramatique immédiatement. En fait c'est tout le contraire, pour ma lecture, car je me suis constamment demandé comment on arrive à cette situation. Ensuite Julie Maroh prend le risque d'installer un texte pesant via une voix off lourde et omniprésente. Ici encore le piège est évité avec brio grâce à un équilibre judicieux entre cette narration indirecte et l'action sous nos yeux. Les deux textes font échos et se répondent en permanence. Ensuite c'est une histoire d'homosexualité qui reprend certains messages convenus comme la stigmatisation ou l'affirmation identitaire via la Gay Pride mais je trouve cela assez marginal. Comme le souligne Emma à la mère de Clem, si Emma avait été un garçon rien n'aurait changé et Clem serait tombé amoureuse. C'est vraiment le sentiment que j'ai eu en lisant ce récit. C'est l'histoire d'amour entre Clem et Emma qui fonde le récit avec les mêmes questionnements que pour un couple hétéro : les risques à prendre, la place que chacun donne à l'autre dans son avenir, les jalousies passagères jusqu'aux interrogations d'avoir un enfant pour compléter ce bonheur. Le militantisme pour Emma et l'intimité pour Clem. La mort de celle-ci évite à l'autrice de trancher. Enfin le final travaille plus sur l'émotion que sur le dramatique avec un choix qui m'a surpris. J'ai aussi apprécié le graphisme de l'autrice que je trouve très expressif sans charger trop. On reste dans la bonne mesure pour toute la palette des sentiments. Ma seule vraie réserve concerne le saut temporel qui amène les jeunes femmes à des femmes adultes établies. Au bout de dix ans , on peut imaginer que l'amour fusionnel s'étiole. On ne voit pas dans le récit ce qu'elles ont construit pour solidifier le couple et c'est un manque. De même le graphisme a du mal à faire vieillir le couple. Cela reste toutefois une très bonne lecture, très accessible et souvent pleine de délicatesse.

23/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Ulysse & Cyrano
Ulysse & Cyrano

Contrairement aux autres aviseurs j'ai un sentiment très mitigé à la sortie de cette lecture. Mention bien pour un graphisme de qualité qui utilise à merveille la surface proposée par l'éditeur. Celui-ci a mis les petits plats dans les grands! La présentation est très moderne avec des découpages ingénieux , diversifiés et qui apporte un confort visuel de haute qualité. Chaque case est finement travaillée dans les moindre détails même si je trouve les personnages manquant de rondeurs et la mise en couleur sans audace. Passable pour un scénario extrêmement convenu voire manichéen dans son message. J'ai trouvé les personnages tellement stéréotypés qu'une bonne partie du récit m'a ennuyé. Je conviens qu'une part du message est séduisant. Il existe bien une vie en dehors des maths et que l'on peut trouver sa voie en dehors de la porte "math-élem" ( et pas "maths LM", LOL), TC ou TS ( en fonction des époques) qui mènent aux Grandes Ecoles scientifiques. Une sorte de message pro apprentissage bienvenu dans un système scolaire français bien pauvre dans ce registre. Malheureusement j'ai tiqué de nombreuses fois car les auteurs présentent les profs d'Ulysse d'une façon caricaturale et ridicule. J'ai été dérangé par cet effet "comique" qui stigmatise les uns au détriments des autres comme une sorte de retour du balancier vengeur. Ensuite j'ai eu du mal avec le parti pris du gamin qui n'a jamais émincé un légume et qui en trois mois est capable de passer un concours de cuisine. Enfin je ne suis pas le bon lecteur pour cette thématique. Les émissions TV de type "Top Chef" , les livres de cuisines et cette énumération de plats compliqués me lassent très vite. 170 pages qui ne m'ont pas fait saliver mais avec un beau visuel.

23/04/2025 (modifier)
Par Oncle Ben
Note: 3/5
Couverture de la série Bill Baroud
Bill Baroud

Holy shit !!! Le monde libre va mal ! Mais le monde, il a besoin de rire. Alors l'Amérique bien d'chez nous, elle envoie Bill Baroud à la rescousse ! Bras armé de la patrie du Big Mac, notre agent se targue de pouvoir se retenir 47 minutes entre les bras - et les jambes - des plus belles pépées que la Terre ait porté. C'est beaucoup plus que la moyenne nationale selon les statistiques. Hélas, c'est sans compter sur les interruptions du président par message interposé : tatouage inopiné au dos d'une conquête, mérou bavard dans l'assiette, constellation par nuit étoilée, ou plus extravagant, par fax. La nation n'attend pas pour les hommes de la trempe de Bill Baroud... Paru à la fin des 90's dans Fluide glacial, Bill Baroud est une sorte de Philip Marlowe aussi trapu qu'improbable, exagérément dévoué à la bannière étoilée. Envoyé aux 4 coins du globe, la mine renfrognée, il ne desserre jamais la mâchoire face aux adversaires du monde libre. Parodiant le style hardboiled du polar noir, l'humour se veut potache, l'univers absurde. Ainsi, dans l'esprit de détournement qui caractérise la revue, notre espion croisera un Claude François survolté autant que des lutins communistes, qu'un ersatz de Hulk gitane au bec, ou qu'un Pifou vétéran des barbouzes. Glop-glop ! C'est tout juste si Garcimore et Tatayet ne pointeraient pas le bout de leur nez au cours d'une mission-gag. L'intégrale* regroupe les 4 tomes de la série. Les 3 premiers sont dans le plus pur esprit Fluide de l'époque (Blutch, Gaudelette, Goossens...). Des histoires courtes dans un noir et blanc tout en dégradé de gris. Le style gros nez du Larcenet des débuts est déjà là. Gras et pataud, il traduit en réalité toute une panoplie d'expressions dans un défilé de tronches et de situations pas possibles. Le 4ème tome est différent et revient sur les origines d'un espion en herbe. Visuellement proche du style rond et clair des Cosmonautes du futur, l'univers y est aussi plus quotidien, l'humour plus terre à terre, voire politique. À l'image de la ségrégation qui sert de toile de fond. L'auteur délaissant peu à peu l'absurde, pour au final, adopter un ton critique inédit. Reste que le Larcenet de cette époque n'est pas Édika ou Carlos Giménez. Si ses histoires flirtent avec le non-sens, elles se heurtent trop souvent à un plafond de verre. Ses chutes finissant invariablement à plat. Un sentiment encore accentué par le cadre semi-réaliste du dernier tome qui, en dépit d'une tonalité contestataire revigorante, s'inscrit mal dans la continuité loufoque de la série. *Petit format à petit prix pour cette intégrale, qui ne nuit en rien à la lisibilité des planches et l'expérience de lecture.

22/04/2025 (modifier)
Couverture de la série La Femme à l'étoile
La Femme à l'étoile

Je ne sais pas trop pourquoi ses autres productions m’ont toujours rebuté, je découvre (enfin) l’auteur avec cet album … et bien m’en a pris. Je ne vais pas crier au génie mais une lecture plutôt très satisfaisante. Mon ressenti tend vers le 3,5 que je bonifie de bon cœur pour la bonne surprise. Graphique tout d’abord, l’impression que l’auteur propose quelque chose de bien plus aboutie que ces précédents travaux (sa première œuvre que je ne repose pas après un rapide feuilletage). Son trait est bon et parfait pour ses forêts et montagnes enneigés, mais c’est l’utilisation d’une tonalité sépia qui donne beaucoup de charme à l’ensemble. La couverture est très classe également. Malgré une belle pagination, l’album se lit relativement vite, aidé en ça par une narration agréable et aérée. Il n’y a que les passages autour des cauchemars de notre héros que j’ai trouvé moyen. Pour l’histoire en elle-même, je m’attendais sans doute à plus de surprises, ici on reste dans le plutôt classique mais parfaitement tenu et exécuté. J’ai bien aimé ce duo improbable et attachant qui cherche à fuir la justice unilatérale de l’époque. La fin m’a satisfait même si je penchais pour autre chose. Pas indispensable mais du bon western qui prend le temps de poser ces personnages et ambiances.

22/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Geographia
Geographia

J'ai toujours aimé regarder les portulans, les vieilles cartes, les anciens planisphères, mon imagination vagabondant sur des territoires biscornus, d'autant plus captivants qu'ils s'écartent de ce que nous connaissons aujourd'hui. C'est dire que le sujet de cet album ne pouvait que m'intéresser. Et je n'ai pas été déçu. Avec le personnage de Ptolémée comme guide, et avec un procédé narratif amusant, pas mal de touches d'humour, un dessin caricatural, on traverse les siècles - voire les millénaires - en retraçant l'évolution des connaissances géographiques, et surtout des méthodes et connaissances cartographiques. C'est passionnant, jamais ennuyeux. Le mélange de péripéties inventées et de connaissances historiques et scientifiques avérées passe très bien. Et, cerise sur le gâteau, un très bon dossier scientifique, accompagné de nombreuses et belles reproductions de cartes, complète agréablement l'album. Une chouette lecture.

22/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Chapatanka
Chapatanka

Les premières planches ne sont franchement pas bien flamboyantes en terme d’humour, je me retrouve bien dans l’avis de greg (le coup du FBI pfff) et m’inquiétais grandement de la suite … Suite, qui sans non plus totalement décoller (on va pas se mentir), s’est avérée cependant nettement plus amusante. Finalement je rejoins le ressenti de Noirdésir sur ma lecture. C’est inégal niveau rire mais finalement pas trop mal une fois chopé le rythme de croisière, il faut aimer l’absurde et le bien con, j’y ai suffisamment trouvé mon compte pour ne pas conspuer. L’exercice est difficile et il m’a semblé que les auteurs s’en sortaient dans l’ensemble plutôt bien. Ils arrivent à tenir leur récit (pour moi comme une histoire complète) en jouant sur la chronologie et autres running gags récurrents, entre-temps ça mouline x clins d’œil autour de classiques de la culture populaire : E.T., les slasheurs, beep-beep et le coyote … même les village people y passent (très bon gag au passage). Pas émerveillé mais satisfait.

22/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Jimi Hendrix en BD
Jimi Hendrix en BD

Je crois que c'est le premier album de cette collection que je lis. J'ai commencé par un sujet qui a priori m'intéressait beaucoup. Si factuellement la lecture du documentaire est instructive, la partie proprement BD, et par là même la globalité de l'album, m'ont quelque peu laissé sur ma faim. L'album alterne texte et documents (photographiques généralement) sous la houlette d'un spécialiste, et passages en BD, souvent très courts, illustrant la période traitée dans la partie documentaire. La biographie en elle-même est classique, chronologique. Presque trop sage par rapport au bonhomme. Le grand nombre de dessinateurs/coloristes, aux styles très différents, n'aide pas. En tout cas c'est quelque chose que je n'aime généralement pas dans un même album. Inégal et un peu quelconque pour la partie BD, l'album vaut essentiellement pour sa partie proprement documentaire.

22/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Dieu n'habite pas La Havane
Dieu n'habite pas La Havane

Je vais être assez lapidaire avec cet album, dont la lecture m'a passablement ennuyé. Jusqu'au bout, j'ai attendu quelque chose entraînant une montée de tension, d'intérêt. Attente qui est hélas restée vaine. Je ne connais pas le roman d'origine, mais si cette adaptation lui est fidèle - par-delà d'éventuels raccourcis - alors elle ne m'a pas donné envie de le découvrir, bien au contraire. Il n'y a là presque rien pour trouver grâce à mes yeux. Le décor, la société cubaine des débuts de sclérose du régime castriste, est peu exploité. On zoome fortement sur quelques personnages (un chanteur, vieux crooner venant de perdre emploi et illusions surtout), mais la narration est lente, ennuyeuse, il ne se passe pas grand chose. Même lorsque apparaît un potentiel dynamiteur de l'intrigue (autour de cette jeune femme énigmatique dont s'entiche le héros), ça reste au ras des pâquerettes. J'ajoute que les dialogues sont parfois ampoules, souvent "gentils ". Là aussi rien de palpitant, c'est un euphémisme !

22/04/2025 (modifier)