Les Artilleuses, c'est le nom d'un trio de cambrioleuses aux méthodes explosives : Louison, dite "Mam'zelle Gatling", la fée citadine "plus parisienne que le jambon-beurre", Kathryn, dite "Miss Winchester", l'américaine à la gâchette facile, et enfin Lady Audrey Remington, la magicienne britannique et tête pensante de la bande. Une leader flegmatique, une beauté bourrue as de la gâchette et une surexcitée grande amatrice d'explosifs, une équipe de choc classique mais somme toute efficace.
Je crois que c'est la meilleure manière de décrire cette série : simple mais efficace. C'est un scénario on ne peut plus classique, une histoire de cambriolage qui tourne mal, une succession de courses poursuites et de fusillades autour d'une bague sigillaire risquant à tout moment de déclencher un conflit politique si elle venait à tomber entre de mauvaises mains, bref un thriller d'action bourrine centré autour d'un mac guffin justifiant le feu d'artifice constant de l'histoire.
Ici, ce récit qui n'est pas nouveau brille par son cadre alléchant d'une uchronie mélangeant Paris du début du XXe siècle et peuples féériques. La série prend place dans le même univers que dans Le Paris des merveilles, une série de roman que je n'ai pour l'instant pas encore lu mais que j'ai dans le collimateur depuis un bon moment, étant une grande amatrice de ce genre de récits bariolés mais sérieux. Je ne saurais dire si Les Artilleuses s'imbrique bien dans l'univers, il me faudra lire les romans (ou bien l'adaptation en bande-dessinée) pour pouvoir répondre à cela.
Des défauts ?
Allez, il en faut toujours !
Tout d'abord il y a l'exposition. Certains éléments de l'univers nous sont parfois introduits de manière bien maladroite par le biais de dialogues un tantinet artificiels et de didascalies prenant un peu trop de place.
Ensuite, il y a la scénario. Oui, je sais, j'en ai dit du bien plus haut en le présentant comme un bon délire vif et inventif, mais il n'en reste pas moins un peu trop classique par moment, un peu trop convenu. La lecture n'est jamais désagréable, on ne s'ennuie pas, mais l'intrigue ne casse pas non plus trois pattes à un canard sur le papier (et m'est même un peu apparue brouillonne lors du dénouement final). Bon, encore une fois, ça reste un bon délire.
Enfin il y a la sexualisation. Bon, c'est du Drakoo, maison d'édition fondée par Arleston, je ne devrais pas être surprise de trouver des seins, des fesses et des cuisses rebondi-e-s au détour d'une scène de baston, mais là ça devenait parfois risible. Vas-y que je cache la bague entre mes seins, vas-y que j'enfile mes bas en prenant bien soins de lever les jambes en l'air (pour être plus photogénique), vas-y que le cadrage et la mise en scène pensent bien à nous rappeler régulièrement que nos trois protagonistes ont quand-même des corps de pin-ups du genre mamma mia je vais m'évanouir, … Bon, en vrai je n'ai rien contre les pin ups et je trouve qu'ici le côté "pseudo coquin" colle bien avec cet aspect "série B dans un cadre du début du XXe siècle", mais j'avoue qu'au bout d'un moment c'est ridicule. Bon, au moins elles ne sont jamais réduites à ça (si ce n'est Winchester, mais elle arrive tout de même à briller à côté de ça par son côté "américaine bourrue").
Encore une fois, ces défauts sont minimes quand mis en face de mon ressenti final de cette série. C'est fun, le scénariste joue bien avec les codes des histoires de cambriolage et de complot politique, le cadre est on ne peut plus charmant, … Je pardonne volontiers les quelques ratés.
(Note réelle 3,5)
Tina, une jeune collégienne mexicaine au quotidien sans histoires, voit sa vie basculer le jour où elle apprend que sa mère a disparu en affrontant une entité maléfique qui dévore et efface les récits humains. Elle découvre alors que sa grand-mère dirige une organisation secrète chargée de protéger l’humanité contre cette créature. Aux côtés de celle-ci, et malgré l’alliance improbable avec sa pire ennemie du collège, Tina va avoir un rôle à jouer dans ce fantastique combat millénaire.
C'est une drôle de série jeunesse que voilà. Proposée dans un petit format souple évoquant le manga, elle mêle une esthétique franco-belge teintée d’influences de l’animation, à un cadre géographique résolument américain et plus précisément mexicain. Cet ancrage culturel se traduit par des références au Día de los Muertos puis ensuite à la mythologie aztèque. Le dessin, vif et expressif, séduit par son dynamisme, même s’il se révèle parfois un peu avare en décors. L'héroïne, sa copine et la grand-mère ont un look très sympa, plein de personnalité dans leur genre et leurs habits.
L’intrigue adopte un ton volontiers décalé, mêlant péripéties périlleuses et touches de loufoquerie dignes d’un cartoon. Ce mélange des registres crée une atmosphère singulière, mais aussi un certain déséquilibre : la narration, souvent hachée, peine à trouver un rythme fluide, et les transitions entre les scènes manquent parfois de clarté. Cette mise en scène un peu brouillonne peut freiner l’immersion, sans pour autant compromettre la compréhension globale du récit, qui reste accessible à un large public.
Malgré ces quelques défauts de structure, la série se distingue par la richesse de son univers, l’originalité de ses personnages et une histoire qui ose sortir des sentiers battus. Elle a aussi le mérite de tenir en seulement deux tomes, offrant une aventure complète sans s’étirer inutilement. Une lecture rafraîchissante, à la croisée des cultures et des genres, qui plaira peut-être un peu plus aux plus jeunes mais qui reste divertissante pour les adultes.
Une histoire d'amour qui brille par son cadre de campagne japonaise et son sujet de la jeunesse qui y étouffe.
Toute l'histoire tourne autour du conflit de pouvoir, des magouilles, des conflits adultes entraînant et gangrénant les relations des jeunes, du poids des attentes et du désir de liberté.
Les éponymes Mizuno et Chayama ne devraient pas être proches, leurs pères respectifs se disputent la mairie, la ville entière se divise en deux groupes dont leurs pères sont chacun les représentants. Pourtant, comme dans toute histoire d'amour avec un penchant pour l'ironie dramatique, les deux jeunes filles vont bien se rapprocher. Très vite même. Le sujet n'est pas vraiment la naissance de leur amour, car celui-ci brûle en réalité très vite, mais bien de savoir si le monde qui les entoure les laissera bien le vivre. Elles s'aiment mais doivent se voir en cachette, elles désirent partir loin d'ici mais se retrouvent bloquées par les attentes des autres (surtout les attentes familiales).
Cette histoire d'amour douce-amère, pour laquelle on craint jusqu'au bout une fin tragique, est sincèrement prenante.
Deux petits bémols cependant.
Bon, les bémols sont légers, il s'agit surtout d'un problème d'exécution.
En premier lieu, il s'agit de l'aspect un peu trop sexualisé de la relation entre ces deux jeunes filles. Bon, qu'elles fassent des séances de galipettes entre deux cours n'est pas le problème (l'âge, le besoin de liberté, tout ça tout ça), je parle surtout du fait que la mise en scène insiste un chouïa trop à un moment. En fait, mis à part ce moment, l'œuvre est en réalité assez chaste, on ne nous cache pas qu'elles font l'amour mais la mise en scène ne s'y arrête pas (ou en tout cas très peu - en tout cas suffisamment peu pour que je ne m'inquiète pas des intensions de l'auteur) et préfère se concentrer sur leur relation et leur situation compliquée. Sauf qu'au début du premier album, on a un moment très bizarre où Mizuno lèche les larmes de Chayama dans ce qui me semble être une scène qui se voulait (peut-être) pseudo-érotique, ou en tout cas émoustillante. Bon, c'est au tout début de l'histoire, peut-être un moment de folie du scénariste qui s'est fort heureusement recentré par la suite, mais il n'empêche que c'est bizarre.
Ensuite, il y a l'antagoniste. Elle est très intéressante sur le papier, elle aussi reflétant le mal-être d'une jeunesse se sentant abandonnée dans la campagne et se sentant obligée de suivre aveuglément les conflits locaux pour se sentir exister mais exprimant le tout de manière bien plus violente, bien plus névrosée. Là où Chayama et Mizuno se cachent, Aikawa frappe et harcèle. Elle harcèle Chayama qu'elle juge responsable de sa situation de vie compliquée. Oui, comme tous-tes les autres jeunes du lycée, Aikawa a choisi son camp dans ce conflit de pouvoir. Sa situation familiale et économique semble désastreuse et on comprend son profond dégoût pour la famille de Chayama (qui est bien plus riche). On n'excuse jamais ce qu'elle fait subir à Chayama mais on l'humanise suffisamment pour rendre le tout crédible.
Pourtant, à partir du deuxième album, sa cruauté semble prendre des proportions un tantinet exagérées, surtout lors de la scène de confrontation finale (vous verrez quand vous y serez). En fait, c'est surtout la mise en scène qui me titille, faisant passer un moment terrifiant où une jeune fille franchit officiellement la ligne entre les violences physiques et la pure tentative de meurtre pour une vulgaire scène de conflit final avec une méchante très méchante. Je blâme le manque de subtilité et le côté trop exagéré pour une histoire qui m'avait semblé jusque là joliment (et tristement) réaliste. J'exagère un peu, la scène reste intéressante (surtout sur son propos), et la violence du moment reste cohérente et forte, mais le tout m'a vraiment semblé over the top (comme dirait ma mamie).
Après, le personnage reste bon et sa scène finale fait mal au cœur. On n'excuse toujours pas ce qu'elle a fait (et encore heureux) mais on parvient à nous faire sympathiser avec sa situation.
Bon, maintenant que j'arrive à la fin de mon avis, je réalise que j'ai malheureusement plus insisté sur les défauts de l'œuvre que sur ses qualités. Croyez-moi, l'œuvre reste sincèrement très bonne. L'histoire est intéressante, les personnages plus complexes qu'il n'y parait, les dessins assez jolis, ... Non, vraiment, ignorez ma tendance à m'étendre sur les défauts, la lecture reste bonne.
(Note réelle 3,5)
3.5
J'ai bien aimé ce one-shot, mais je préviens tout de suite que c'est le genre d'histoire où soit on entre dans le délire de l'auteur, soit on reste au dehors de l'œuvre et on s'ennui ferme.
Je pense que pour aimer cet album il faut être fan de l'œuvre de Lovecraft ce qui est au final logique vu que le récit parle de lui et qu'on est dans une ambiance digne de ce que l'on retrouvait dans ses histoires. En plus de références à l'œuvre de Lovecraft, il y aussi des références tirés de la littérature anglophones en général (Edgar Allan Poe, John Carter, Stephen King...) et donc le lecteur qui n'a pas de grande connaissance dans ce domaine risque de passer à coté du scénario.
Le point fort est sans aucun doute le dessin qui est vraiment superbe. On voit que le dessinateur a beaucoup travaillé dessus, c'est une pure merveille pour les yeux !
2.5
J'avais bien aimé l'adaptation de 1984 de Xavier Coste, mais j'étais un peu sceptique à l'idée d'une suite parce que le roman se suffit à lui-même. Je n'ai donc pas été surpris parce le résultat.
Le dessin de Coste est toujours aussi bon et il sait comment faire une mise en scène, mais au final le scénario est moyen. Il y a quelques scènes qui surnagent du lot, mais la plupart du temps on a surtout droit à des choses qu'il y avait déjà dans le roman de base donc cette suite n'apporte pas grand chose de nouveau et ne se distingue pas assez du matériel de base pour justifier vraiment son existence.
Ça se laisse lire, mais ce n'est pas très passionnant à lire.
Je ressors de la lecture de cette série avec un avis mitigé, mais globalement positif.
A part le début dans le Paris fripon des années folles, Mangin nous amène rapidement dans les landes irlandaises, ses brumes, ses vieux châteaux, et bien sûr ses légendes. Un cadre qu'elle exploite bien pour développer une intrigue jouant sur une certaine poésie, un merveilleux fantastique assez classique, mais agréable.
Le rythme est longtemps lent, langoureux, accompagnant le lecteur dans une impression de rêverie. Ça s'accélère quelque peu sur la fin.
Mais surtout Mangin ajoute de la SF à partir du début du troisième tome, compliquant un peu l'intrigue. Je n'ai pas été convaincu outre mesure par cet aspect.
Le dessin de Mangin est assez statique, avec des personnages et surtout des décors "allongés " comme étirés.
La colorisation est très adaptée au récit, et donne à l'ensemble un rendu fantastique-merveilleux proche de l'illustration pas désagréable.
Une lecture inégale, mais globalement plaisante.
J'ai été un peu réticent à lire cet ouvrage. En effet dans Comme une comète - Une histoire de post-partum et d'albinisme son autrice, Aurélie Crop raconte les horreurs dont sont victimes les enfants albinos dans certains pays d'Afrique à cause de superstitions ou de sorcellerie. Heureusement mes craintes étaient injustifiées. Edimo , dont j'apprécie beaucoup le travail, propose un scénario optimiste tout en abordant avec réalisme les obstacles que rencontrent les enfants albinos et leurs parents. L'action se passe à Yaoudé mais pourrait probablement être déplacée dans de nombreux endroits. L'Occident n'étant pas en reste comme le montre Aurélie Crop avec les nombreuses images négatives et stigmatisantes que véhiculent le cinéma .
Malgré trois dessinateurs différents le récit reste cohérent et fluide. Edimo evite une leçon de morale rébarbative mais introduit de façon pertinente les difficultés rencontrées: abandon de la mère, difficulté à se loger, risque d'enlèvement de l'enfant pour alimenter des pratiques de sorcellerie, risque de viol pour guérir du SIDA c'est malheureusement le quotidien pour des enfants albinos qui sont vus porteurs de la malchance ou de la malédiction.
Le graphisme est proposé par trois dessinateurs qui prennent en charge trois étapes de la vie d'Agnès. Sa naissance à Yaoundé dans un style réaliste au stylo très maitrisé. Il lance magnifiquement l'album avec ce manque de couleur qui traduit l'isolement et le danger dans lequel se trouve Chantal et sa fille.
Nyembi poursuit dans un style plus naïf la vie au village protecteur et Ejob conclut par un très bel épisode à Yaoudé autour de la journée mondiale de l'albinisme. Son style semi réaliste est très travaillé avec de beaux extérieurs de Yaoundé très bien travaillés. Ces trois épisodes permettent aussi de montrer l'évolution de la société Camerounaise qui doit trouver son équilibre entre tradition et modernité.
Une belle lecture optimiste et dépaysante qui permet de sensibiliser à un handicap souvent mal connu.
Je pourrais faire très vite dans mon avis: le Comté c'est super bon, le Jura super beau et les agriculteurs du coins super sympas ( sans oublier les Montbéliardes super belles) .
je résume en une ligne l'excellent reportage de Fred Bernard sur la fabrication du célèbre fromage. Le Comté n'est pas uniquement célèbre par son goût ou sa texture mais aussi par tout le processus coopératif qui entoure sa fabrication. Fred propose bien des pages explicatives et techniques sur les foins, la traite, le transport, l'affinage , le stockage et les contrôles . Toutefois cette "technique" de fabrication va de pair avec un savoir faire de haute qualité à tous les stades. C'est bien une chaîne de confiance qui existe entre les différents intervenants, paysans, fromagers, crémiers pour proposer un produit haut de gamme sans être luxueux. Une organisation humaine pensée autour des fruitières à taille humaine faite pour pérenniser la qualité loin des grands groupes alimentaires.
Dans le contexte actuel d'une agriculture raisonnée, ce modèle est ausculté dans de nombreux rassemblements à l'étranger.
A travers de nombreuses et intéressantes interviews Fred rend hommage au travail de ces femmes et hommes amoureux de leur terroir.
L'auteur utilise un graphisme humoristique qui dynamise la narration en la rendant vive et plaisante. Cela fait du bien de lire un ouvrage positif sur l'agriculture où les vaches sont à l'honneur.
Une très belle lecture documentaire où l'on apprend de nombreuses choses et qui donne envie d'aller se promener des les caves du Doubs ou du Jura pour une belle dégustation vin et Comté.
Un autre album humoristique sortit chez Bamboo dont l'intérêt est limité.
Pourtant, le sujet est tout de même original pour une BD humoristique: un canard qui débarque dans la jungle et propose un journal ce qui va chambouler la vie de la jungle. Sauf que le type de gags qu'on retrouve est souvent cliché et les chutes sont parfois emmenés de manière un peu laborieuse. Il y a quelques gags qui m'ont fait sourire et le reste est ennuyeux.
Ce qui m'a déçu est le dessin de Pica que j'aime bien habituellement, mais qui m'a semblé moins élégant ici même si ses animaux sont bien croqués. Je pense que cela vient des couleurs qui ont clairement été fait par ordinateur et cela donne un résultat moins beau et plus artificiel.
Ce "Sandman - Nuits Éternelles" est une bombe.
Le plaisir de retrouver la plume de Neil Gaiman, il raconte des histoires comme personne. Toujours son phrasé si singulier empreint d'onirisme, de noirceur et de mysticisme qui transporte le lecteur dans une autre dimension.
Le plaisir aussi de retrouver les Éternels, chacun aura droit à son petit récit.
Mais c'est surtout le panel de dessinateurs qui vont se succéder qui m'a émerveillé.
Death.
Deux histoires sans lien apparent dans des espaces temps différents, dont une sur le principe d'un jour sans fin. Une île de la lagune de Venise comme décor. On ne peut pas tromper Death, un jour ou l'autre c'est elle qui gagne, quoi qu'on fasse. Le dessin de Philip Craig Russel me séduit toujours autant, j'aime son trait fin, doux et chaleureux. Les couleurs de Lovern Kindzierski sont dépaysantes. Très beau !
4 étoiles.
Desire.
Il y a forcément un prix à payer pour contrôler le désir et l'amour. C'est Milo Manara qui s'occupe de la partie graphique et le résultat m'a laissé bouche bée, les femmes sont désirables, sensuelles et souvent dénudées (il est vrai qu'elles sortent toutes du même moule). Les chaudes couleurs sont superbes. Que c'est beau !
4 étoiles.
Dream.
Dream vient présenter sa fiancée, Killalla de l'Éclat, à sa famille au cours d'un colloque réunissant toutes les galaxies. Débats et trahison seront au menu.
Je découvre Miguelanxo Prado et là je prends un belle claque dans la tronche. Des planches magnifiques, les décors sont féeriques et les couleurs mates apportent une ambiance onirique. Magnifique !
4,5 étoiles.
Despair.
15 portraits du désespoir. Des récits singuliers, on n'est plus vraiment dans de la bande dessinée. Une succession de tableaux accompagnés de textes positionnés soit à côté, soit sur le tableau même. Dave McKean est à la conception graphique et Barron Storey au dessin et le résultat est surprenant. Une mise en page qui va d'une pleine page à 51 cases pour une planche. Je disais donc des tableaux parce qu'il s'agit d'œuvres d'art. Un mélange hétéroclite d'expressionnisme, de futurisme, de surréalisme... Je suis amateur de ce type d'expérimentations.
4,5 étoiles.
Delirium.
Plusieurs personnages mentalement déséquilibrés vont venir en aide à Délire.
J'ai eu le bonheur de suivre l'évolution graphique de Bill Sienkiewicz, de ses débuts sur Moon Knight dans les années 80/81, puis sur The New Mutants - L'Intégrale et son Elektra (Delcourt) jusqu'à ce "Sandman - Nuits Éternelles". Je suis totalement sous le charme de son travail, il fait partie des rares artistes à élever le comics au rang d'art à part entière. La mise en page est un chaos ordonné. Grandiose !
5 étoiles.
Destruction.
Au large de la Sardaigne, des fouilles archéologiques doivent dévoiler le futur. Le dessin de Glenn Fabry fait très classique lorsqu'on le compare à ses prédécesseurs, tout comme la colorisation de Chris Chuckry. Agréable.
3,5 étoiles.
Destiny.
Destiny et son livre. Frank Quitely propose de magnifiques planches, libres de cases, au trait fin et minutieux et aux couleurs dans des tons ternes et brumeux. Superbe !
4 étoiles.
Une alchimie parfaite entre texte et dessin pour une explosion des plaisirs.
Culte et coup de cœur.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Les Artilleuses
Les Artilleuses, c'est le nom d'un trio de cambrioleuses aux méthodes explosives : Louison, dite "Mam'zelle Gatling", la fée citadine "plus parisienne que le jambon-beurre", Kathryn, dite "Miss Winchester", l'américaine à la gâchette facile, et enfin Lady Audrey Remington, la magicienne britannique et tête pensante de la bande. Une leader flegmatique, une beauté bourrue as de la gâchette et une surexcitée grande amatrice d'explosifs, une équipe de choc classique mais somme toute efficace. Je crois que c'est la meilleure manière de décrire cette série : simple mais efficace. C'est un scénario on ne peut plus classique, une histoire de cambriolage qui tourne mal, une succession de courses poursuites et de fusillades autour d'une bague sigillaire risquant à tout moment de déclencher un conflit politique si elle venait à tomber entre de mauvaises mains, bref un thriller d'action bourrine centré autour d'un mac guffin justifiant le feu d'artifice constant de l'histoire. Ici, ce récit qui n'est pas nouveau brille par son cadre alléchant d'une uchronie mélangeant Paris du début du XXe siècle et peuples féériques. La série prend place dans le même univers que dans Le Paris des merveilles, une série de roman que je n'ai pour l'instant pas encore lu mais que j'ai dans le collimateur depuis un bon moment, étant une grande amatrice de ce genre de récits bariolés mais sérieux. Je ne saurais dire si Les Artilleuses s'imbrique bien dans l'univers, il me faudra lire les romans (ou bien l'adaptation en bande-dessinée) pour pouvoir répondre à cela. Des défauts ? Allez, il en faut toujours ! Tout d'abord il y a l'exposition. Certains éléments de l'univers nous sont parfois introduits de manière bien maladroite par le biais de dialogues un tantinet artificiels et de didascalies prenant un peu trop de place. Ensuite, il y a la scénario. Oui, je sais, j'en ai dit du bien plus haut en le présentant comme un bon délire vif et inventif, mais il n'en reste pas moins un peu trop classique par moment, un peu trop convenu. La lecture n'est jamais désagréable, on ne s'ennuie pas, mais l'intrigue ne casse pas non plus trois pattes à un canard sur le papier (et m'est même un peu apparue brouillonne lors du dénouement final). Bon, encore une fois, ça reste un bon délire. Enfin il y a la sexualisation. Bon, c'est du Drakoo, maison d'édition fondée par Arleston, je ne devrais pas être surprise de trouver des seins, des fesses et des cuisses rebondi-e-s au détour d'une scène de baston, mais là ça devenait parfois risible. Vas-y que je cache la bague entre mes seins, vas-y que j'enfile mes bas en prenant bien soins de lever les jambes en l'air (pour être plus photogénique), vas-y que le cadrage et la mise en scène pensent bien à nous rappeler régulièrement que nos trois protagonistes ont quand-même des corps de pin-ups du genre mamma mia je vais m'évanouir, … Bon, en vrai je n'ai rien contre les pin ups et je trouve qu'ici le côté "pseudo coquin" colle bien avec cet aspect "série B dans un cadre du début du XXe siècle", mais j'avoue qu'au bout d'un moment c'est ridicule. Bon, au moins elles ne sont jamais réduites à ça (si ce n'est Winchester, mais elle arrive tout de même à briller à côté de ça par son côté "américaine bourrue"). Encore une fois, ces défauts sont minimes quand mis en face de mon ressenti final de cette série. C'est fun, le scénariste joue bien avec les codes des histoires de cambriolage et de complot politique, le cadre est on ne peut plus charmant, … Je pardonne volontiers les quelques ratés. (Note réelle 3,5)
La Famille Tango
Tina, une jeune collégienne mexicaine au quotidien sans histoires, voit sa vie basculer le jour où elle apprend que sa mère a disparu en affrontant une entité maléfique qui dévore et efface les récits humains. Elle découvre alors que sa grand-mère dirige une organisation secrète chargée de protéger l’humanité contre cette créature. Aux côtés de celle-ci, et malgré l’alliance improbable avec sa pire ennemie du collège, Tina va avoir un rôle à jouer dans ce fantastique combat millénaire. C'est une drôle de série jeunesse que voilà. Proposée dans un petit format souple évoquant le manga, elle mêle une esthétique franco-belge teintée d’influences de l’animation, à un cadre géographique résolument américain et plus précisément mexicain. Cet ancrage culturel se traduit par des références au Día de los Muertos puis ensuite à la mythologie aztèque. Le dessin, vif et expressif, séduit par son dynamisme, même s’il se révèle parfois un peu avare en décors. L'héroïne, sa copine et la grand-mère ont un look très sympa, plein de personnalité dans leur genre et leurs habits. L’intrigue adopte un ton volontiers décalé, mêlant péripéties périlleuses et touches de loufoquerie dignes d’un cartoon. Ce mélange des registres crée une atmosphère singulière, mais aussi un certain déséquilibre : la narration, souvent hachée, peine à trouver un rythme fluide, et les transitions entre les scènes manquent parfois de clarté. Cette mise en scène un peu brouillonne peut freiner l’immersion, sans pour autant compromettre la compréhension globale du récit, qui reste accessible à un large public. Malgré ces quelques défauts de structure, la série se distingue par la richesse de son univers, l’originalité de ses personnages et une histoire qui ose sortir des sentiers battus. Elle a aussi le mérite de tenir en seulement deux tomes, offrant une aventure complète sans s’étirer inutilement. Une lecture rafraîchissante, à la croisée des cultures et des genres, qui plaira peut-être un peu plus aux plus jeunes mais qui reste divertissante pour les adultes.
Mizuno et Chayama
Une histoire d'amour qui brille par son cadre de campagne japonaise et son sujet de la jeunesse qui y étouffe. Toute l'histoire tourne autour du conflit de pouvoir, des magouilles, des conflits adultes entraînant et gangrénant les relations des jeunes, du poids des attentes et du désir de liberté. Les éponymes Mizuno et Chayama ne devraient pas être proches, leurs pères respectifs se disputent la mairie, la ville entière se divise en deux groupes dont leurs pères sont chacun les représentants. Pourtant, comme dans toute histoire d'amour avec un penchant pour l'ironie dramatique, les deux jeunes filles vont bien se rapprocher. Très vite même. Le sujet n'est pas vraiment la naissance de leur amour, car celui-ci brûle en réalité très vite, mais bien de savoir si le monde qui les entoure les laissera bien le vivre. Elles s'aiment mais doivent se voir en cachette, elles désirent partir loin d'ici mais se retrouvent bloquées par les attentes des autres (surtout les attentes familiales). Cette histoire d'amour douce-amère, pour laquelle on craint jusqu'au bout une fin tragique, est sincèrement prenante. Deux petits bémols cependant. Bon, les bémols sont légers, il s'agit surtout d'un problème d'exécution. En premier lieu, il s'agit de l'aspect un peu trop sexualisé de la relation entre ces deux jeunes filles. Bon, qu'elles fassent des séances de galipettes entre deux cours n'est pas le problème (l'âge, le besoin de liberté, tout ça tout ça), je parle surtout du fait que la mise en scène insiste un chouïa trop à un moment. En fait, mis à part ce moment, l'œuvre est en réalité assez chaste, on ne nous cache pas qu'elles font l'amour mais la mise en scène ne s'y arrête pas (ou en tout cas très peu - en tout cas suffisamment peu pour que je ne m'inquiète pas des intensions de l'auteur) et préfère se concentrer sur leur relation et leur situation compliquée. Sauf qu'au début du premier album, on a un moment très bizarre où Mizuno lèche les larmes de Chayama dans ce qui me semble être une scène qui se voulait (peut-être) pseudo-érotique, ou en tout cas émoustillante. Bon, c'est au tout début de l'histoire, peut-être un moment de folie du scénariste qui s'est fort heureusement recentré par la suite, mais il n'empêche que c'est bizarre. Ensuite, il y a l'antagoniste. Elle est très intéressante sur le papier, elle aussi reflétant le mal-être d'une jeunesse se sentant abandonnée dans la campagne et se sentant obligée de suivre aveuglément les conflits locaux pour se sentir exister mais exprimant le tout de manière bien plus violente, bien plus névrosée. Là où Chayama et Mizuno se cachent, Aikawa frappe et harcèle. Elle harcèle Chayama qu'elle juge responsable de sa situation de vie compliquée. Oui, comme tous-tes les autres jeunes du lycée, Aikawa a choisi son camp dans ce conflit de pouvoir. Sa situation familiale et économique semble désastreuse et on comprend son profond dégoût pour la famille de Chayama (qui est bien plus riche). On n'excuse jamais ce qu'elle fait subir à Chayama mais on l'humanise suffisamment pour rendre le tout crédible. Pourtant, à partir du deuxième album, sa cruauté semble prendre des proportions un tantinet exagérées, surtout lors de la scène de confrontation finale (vous verrez quand vous y serez). En fait, c'est surtout la mise en scène qui me titille, faisant passer un moment terrifiant où une jeune fille franchit officiellement la ligne entre les violences physiques et la pure tentative de meurtre pour une vulgaire scène de conflit final avec une méchante très méchante. Je blâme le manque de subtilité et le côté trop exagéré pour une histoire qui m'avait semblé jusque là joliment (et tristement) réaliste. J'exagère un peu, la scène reste intéressante (surtout sur son propos), et la violence du moment reste cohérente et forte, mais le tout m'a vraiment semblé over the top (comme dirait ma mamie). Après, le personnage reste bon et sa scène finale fait mal au cœur. On n'excuse toujours pas ce qu'elle a fait (et encore heureux) mais on parvient à nous faire sympathiser avec sa situation. Bon, maintenant que j'arrive à la fin de mon avis, je réalise que j'ai malheureusement plus insisté sur les défauts de l'œuvre que sur ses qualités. Croyez-moi, l'œuvre reste sincèrement très bonne. L'histoire est intéressante, les personnages plus complexes qu'il n'y parait, les dessins assez jolis, ... Non, vraiment, ignorez ma tendance à m'étendre sur les défauts, la lecture reste bonne. (Note réelle 3,5)
Le Dernier Jour de Howard Phillips Lovecraft
3.5 J'ai bien aimé ce one-shot, mais je préviens tout de suite que c'est le genre d'histoire où soit on entre dans le délire de l'auteur, soit on reste au dehors de l'œuvre et on s'ennui ferme. Je pense que pour aimer cet album il faut être fan de l'œuvre de Lovecraft ce qui est au final logique vu que le récit parle de lui et qu'on est dans une ambiance digne de ce que l'on retrouvait dans ses histoires. En plus de références à l'œuvre de Lovecraft, il y aussi des références tirés de la littérature anglophones en général (Edgar Allan Poe, John Carter, Stephen King...) et donc le lecteur qui n'a pas de grande connaissance dans ce domaine risque de passer à coté du scénario. Le point fort est sans aucun doute le dessin qui est vraiment superbe. On voit que le dessinateur a beaucoup travaillé dessus, c'est une pure merveille pour les yeux !
Journal de 1985
2.5 J'avais bien aimé l'adaptation de 1984 de Xavier Coste, mais j'étais un peu sceptique à l'idée d'une suite parce que le roman se suffit à lui-même. Je n'ai donc pas été surpris parce le résultat. Le dessin de Coste est toujours aussi bon et il sait comment faire une mise en scène, mais au final le scénario est moyen. Il y a quelques scènes qui surnagent du lot, mais la plupart du temps on a surtout droit à des choses qu'il y avait déjà dans le roman de base donc cette suite n'apporte pas grand chose de nouveau et ne se distingue pas assez du matériel de base pour justifier vraiment son existence. Ça se laisse lire, mais ce n'est pas très passionnant à lire.
L'Héritage d'Emilie
Je ressors de la lecture de cette série avec un avis mitigé, mais globalement positif. A part le début dans le Paris fripon des années folles, Mangin nous amène rapidement dans les landes irlandaises, ses brumes, ses vieux châteaux, et bien sûr ses légendes. Un cadre qu'elle exploite bien pour développer une intrigue jouant sur une certaine poésie, un merveilleux fantastique assez classique, mais agréable. Le rythme est longtemps lent, langoureux, accompagnant le lecteur dans une impression de rêverie. Ça s'accélère quelque peu sur la fin. Mais surtout Mangin ajoute de la SF à partir du début du troisième tome, compliquant un peu l'intrigue. Je n'ai pas été convaincu outre mesure par cet aspect. Le dessin de Mangin est assez statique, avec des personnages et surtout des décors "allongés " comme étirés. La colorisation est très adaptée au récit, et donne à l'ensemble un rendu fantastique-merveilleux proche de l'illustration pas désagréable. Une lecture inégale, mais globalement plaisante.
Pour une couleur de peau
J'ai été un peu réticent à lire cet ouvrage. En effet dans Comme une comète - Une histoire de post-partum et d'albinisme son autrice, Aurélie Crop raconte les horreurs dont sont victimes les enfants albinos dans certains pays d'Afrique à cause de superstitions ou de sorcellerie. Heureusement mes craintes étaient injustifiées. Edimo , dont j'apprécie beaucoup le travail, propose un scénario optimiste tout en abordant avec réalisme les obstacles que rencontrent les enfants albinos et leurs parents. L'action se passe à Yaoudé mais pourrait probablement être déplacée dans de nombreux endroits. L'Occident n'étant pas en reste comme le montre Aurélie Crop avec les nombreuses images négatives et stigmatisantes que véhiculent le cinéma . Malgré trois dessinateurs différents le récit reste cohérent et fluide. Edimo evite une leçon de morale rébarbative mais introduit de façon pertinente les difficultés rencontrées: abandon de la mère, difficulté à se loger, risque d'enlèvement de l'enfant pour alimenter des pratiques de sorcellerie, risque de viol pour guérir du SIDA c'est malheureusement le quotidien pour des enfants albinos qui sont vus porteurs de la malchance ou de la malédiction. Le graphisme est proposé par trois dessinateurs qui prennent en charge trois étapes de la vie d'Agnès. Sa naissance à Yaoundé dans un style réaliste au stylo très maitrisé. Il lance magnifiquement l'album avec ce manque de couleur qui traduit l'isolement et le danger dans lequel se trouve Chantal et sa fille. Nyembi poursuit dans un style plus naïf la vie au village protecteur et Ejob conclut par un très bel épisode à Yaoudé autour de la journée mondiale de l'albinisme. Son style semi réaliste est très travaillé avec de beaux extérieurs de Yaoundé très bien travaillés. Ces trois épisodes permettent aussi de montrer l'évolution de la société Camerounaise qui doit trouver son équilibre entre tradition et modernité. Une belle lecture optimiste et dépaysante qui permet de sensibiliser à un handicap souvent mal connu.
Chroniques de la fruitière
Je pourrais faire très vite dans mon avis: le Comté c'est super bon, le Jura super beau et les agriculteurs du coins super sympas ( sans oublier les Montbéliardes super belles) . je résume en une ligne l'excellent reportage de Fred Bernard sur la fabrication du célèbre fromage. Le Comté n'est pas uniquement célèbre par son goût ou sa texture mais aussi par tout le processus coopératif qui entoure sa fabrication. Fred propose bien des pages explicatives et techniques sur les foins, la traite, le transport, l'affinage , le stockage et les contrôles . Toutefois cette "technique" de fabrication va de pair avec un savoir faire de haute qualité à tous les stades. C'est bien une chaîne de confiance qui existe entre les différents intervenants, paysans, fromagers, crémiers pour proposer un produit haut de gamme sans être luxueux. Une organisation humaine pensée autour des fruitières à taille humaine faite pour pérenniser la qualité loin des grands groupes alimentaires. Dans le contexte actuel d'une agriculture raisonnée, ce modèle est ausculté dans de nombreux rassemblements à l'étranger. A travers de nombreuses et intéressantes interviews Fred rend hommage au travail de ces femmes et hommes amoureux de leur terroir. L'auteur utilise un graphisme humoristique qui dynamise la narration en la rendant vive et plaisante. Cela fait du bien de lire un ouvrage positif sur l'agriculture où les vaches sont à l'honneur. Une très belle lecture documentaire où l'on apprend de nombreuses choses et qui donne envie d'aller se promener des les caves du Doubs ou du Jura pour une belle dégustation vin et Comté.
L'Écho de la jungle
Un autre album humoristique sortit chez Bamboo dont l'intérêt est limité. Pourtant, le sujet est tout de même original pour une BD humoristique: un canard qui débarque dans la jungle et propose un journal ce qui va chambouler la vie de la jungle. Sauf que le type de gags qu'on retrouve est souvent cliché et les chutes sont parfois emmenés de manière un peu laborieuse. Il y a quelques gags qui m'ont fait sourire et le reste est ennuyeux. Ce qui m'a déçu est le dessin de Pica que j'aime bien habituellement, mais qui m'a semblé moins élégant ici même si ses animaux sont bien croqués. Je pense que cela vient des couleurs qui ont clairement été fait par ordinateur et cela donne un résultat moins beau et plus artificiel.
Sandman - Nuits Éternelles
Ce "Sandman - Nuits Éternelles" est une bombe. Le plaisir de retrouver la plume de Neil Gaiman, il raconte des histoires comme personne. Toujours son phrasé si singulier empreint d'onirisme, de noirceur et de mysticisme qui transporte le lecteur dans une autre dimension. Le plaisir aussi de retrouver les Éternels, chacun aura droit à son petit récit. Mais c'est surtout le panel de dessinateurs qui vont se succéder qui m'a émerveillé. Death. Deux histoires sans lien apparent dans des espaces temps différents, dont une sur le principe d'un jour sans fin. Une île de la lagune de Venise comme décor. On ne peut pas tromper Death, un jour ou l'autre c'est elle qui gagne, quoi qu'on fasse. Le dessin de Philip Craig Russel me séduit toujours autant, j'aime son trait fin, doux et chaleureux. Les couleurs de Lovern Kindzierski sont dépaysantes. Très beau ! 4 étoiles. Desire. Il y a forcément un prix à payer pour contrôler le désir et l'amour. C'est Milo Manara qui s'occupe de la partie graphique et le résultat m'a laissé bouche bée, les femmes sont désirables, sensuelles et souvent dénudées (il est vrai qu'elles sortent toutes du même moule). Les chaudes couleurs sont superbes. Que c'est beau ! 4 étoiles. Dream. Dream vient présenter sa fiancée, Killalla de l'Éclat, à sa famille au cours d'un colloque réunissant toutes les galaxies. Débats et trahison seront au menu. Je découvre Miguelanxo Prado et là je prends un belle claque dans la tronche. Des planches magnifiques, les décors sont féeriques et les couleurs mates apportent une ambiance onirique. Magnifique ! 4,5 étoiles. Despair. 15 portraits du désespoir. Des récits singuliers, on n'est plus vraiment dans de la bande dessinée. Une succession de tableaux accompagnés de textes positionnés soit à côté, soit sur le tableau même. Dave McKean est à la conception graphique et Barron Storey au dessin et le résultat est surprenant. Une mise en page qui va d'une pleine page à 51 cases pour une planche. Je disais donc des tableaux parce qu'il s'agit d'œuvres d'art. Un mélange hétéroclite d'expressionnisme, de futurisme, de surréalisme... Je suis amateur de ce type d'expérimentations. 4,5 étoiles. Delirium. Plusieurs personnages mentalement déséquilibrés vont venir en aide à Délire. J'ai eu le bonheur de suivre l'évolution graphique de Bill Sienkiewicz, de ses débuts sur Moon Knight dans les années 80/81, puis sur The New Mutants - L'Intégrale et son Elektra (Delcourt) jusqu'à ce "Sandman - Nuits Éternelles". Je suis totalement sous le charme de son travail, il fait partie des rares artistes à élever le comics au rang d'art à part entière. La mise en page est un chaos ordonné. Grandiose ! 5 étoiles. Destruction. Au large de la Sardaigne, des fouilles archéologiques doivent dévoiler le futur. Le dessin de Glenn Fabry fait très classique lorsqu'on le compare à ses prédécesseurs, tout comme la colorisation de Chris Chuckry. Agréable. 3,5 étoiles. Destiny. Destiny et son livre. Frank Quitely propose de magnifiques planches, libres de cases, au trait fin et minutieux et aux couleurs dans des tons ternes et brumeux. Superbe ! 4 étoiles. Une alchimie parfaite entre texte et dessin pour une explosion des plaisirs. Culte et coup de cœur.