Les différentes relectures n’ont pas entaché mon ressenti initial … bien sympa cette trilogie.
Pourtant je suis partagé sur le sujet, si j’aime bien Pacific Rim et les Kaijus (type Godzilla), je fuis les trucs à la Evengelion, Gundam qui ne m’ont jamais vraiment captivé.
En gros, je suis un peu exigeant dans le genre, il faut le petit truc en plus …
Bah la présente série le possède carrément.
Alors c’est sûr ça va pas révolutionner grand chose, on aura bien droit à des fights : monstres vs robots géants. Cependant ça amène tellement de trucs novateurs ou originaux que ça passe super bien ici. Je trouve ça rondement mené et le place comme une petite référence dans le genre.
La partie graphique assure et possède vraiment sa patte, j’ai surtout adhéré à l’esthétisme de nos combattants (les monstres sont vraiment cool) mais le reste suit, bon découpage, couleurs réussies …
Niveau histoire, ça déroule bien tout en laissant place à quelques passages contemplatifs et j’ai aimé le côté un peu sombre. Les personnages sont bien typés et l’univers m’a accroché de suite. On arrive au bout sans difficultés, et sans ce sentiment de trop ou peu.
Franchement petit moment plaisir.
Un album très simple – que ce soit au niveau du dessin ou de la narration – mais d’une grande sincérité, sur l’engagement des bénévoles pour les Restos du Cœur. Kek nous raconte ainsi son expérience, débutée par hasard, comme bénévole pour l’association, sur Paris.
Au travers de son témoignage, on découvre une vaste panoplie de « bénéficiaires ». Kek les montre sans pathos ni effet inutile, un candide qui découvre et mer à jour la détresse sociale – entre autres – de gens ordinaires qui ont basculé dans la pauvreté.
C’est aussi une façon de rendre hommage à ceux qui consacrent beaucoup de leur temps aux distributions. C’est presque autant dans cet agrégat tout aussi divers que réside l’« humanité » évoquée dans le titre.
Tous les droits d’auteur et la marge de l’éditeur sont reversés aux Restos du Cœur. Ce qui rend la lecture, mais aussi l’achat de cet album encore plus recommandable
Il y a un peu des « Nuits fauves » de Collard dans cette histoire, mais aussi de Black Hole de Burns, dans cette évocation détournée et quelque peu métaphorique du Sida et de ses victimes.
On en a ici une vision très désespérée – puisque tous les personnages sont voués à la mort une fois « atteints » par la maladie. Le salon de beauté des trois personnages principaux se transforme même en morgue assez sinistre sur la fin.
La noirceur est quelque peu tempérée par un traitement un peu poétique – visuellement surtout, avec cette colorisation spéciale, et ces poissons donnant l’impression que tout se déroule dans un aquarium.
Une chose m’a toutefois laissé perplexe. En effet, ici seuls les homosexuels sont victimes de cette maladie (les personnages principaux le sont tous). Je ne sais pas si c’est pour reprendre une certaine image véhiculée dans les années 1980/90 (voir les sorties scandaleuses de Le Pen sur les « Sidaïques », la maladie des homos, etc) et pour ensuite s’en démarquer ? Ou alors l’auteur du roman d’origine a -t-il personnellement vécu de l’intérieur les ravages du Sida (comme Collard donc) ?
Un album un peu original, mais qui ne m’a finalement pas marqué plus que ça.
Alicia Jaraba nous présente ici la biographie d’un personnage clé de l’Histoire, en comblant de façon relativement crédible les lacunes de nos connaissances la concernant – en particulier pour tout ce qui se rapporte à la période ayant précédé l’arrivée de l’expédition de Cortez.
L’auteure a pris le parti de ne montrer que l’intermédiaire, le pont entre les langues – et les cultures – alors que la Malinche, qui maitrisait plusieurs langues de la région, est devenue l’interprète de Cortez. Plus que ça même, puisqu’elle lui permet de comprendre la société aztèque, et d’en connaitre les faiblesses. On aurait tout aussi bien pu ne voir en elle qu’une traitresse ayant trahit les « siens » et étant à la base du cataclysme qui va frapper la région. Singulièrement, l’album s’arrête juste au moment de l’arrivée des Espagnols à Tenochtitlan…
La narration est agréable, comme l’est le dessin d’ailleurs, la lecture est plaisante. Le sujet m’intéresse a priori, et je suis sorti satisfait de cet album, qui met en lumière un de ces « seconds rôles » majeurs, que l’Histoire a relégués dans l’ombre.
Note réelle 3,5/5.
"Les 40 éléphants" n'est pas le nom d'une parodie d'Ali-Baba et les 40 voleurs avec des animaux anthropomorphiques mais le nom d'un groupe de criminelles londoniennes. Vols, kidnappings, meurtres, guerres de gangs ... ici, on ne fait pas dans la dentelle.
L'histoire débute de manière classique, une jeune pickpocket se retrouve embrigadée dans ce groupe criminel 100% féminin, on s'attend à suivre une histoire de mafia standard si ce n'est la dimension féminine en plus. Puis les terribles trahisons surviennent, les tensions montent, une guerre intestine éclate, une guerre de gang même, on découvre que Florrie (notre jeune pickpocket) travaille en fait avec la police et recherche désespérément à élucider le mystère entourant la mort de sa sœur... Le scénario devient vraiment prenant, particulièrement avec le tome 2.
Le groupe compte beaucoup de personnages, mais l'on retient principalement trois d'entre elles (qui ont donné leurs noms aux trois albums de la série, c'est quand-même bien fait !), à savoir Florrie, pickpocket de talent et taupe par nécessité, Maggie, voleuse de génie malgré son jeune âge, et enfin Dorothy, une meurtrière terriblement efficace et paradoxalement très gentille. Il y a en vrai d'autres personnages intéressants, mais je trouve amusant que les trois m'ayant le plus marquée soient justement les trois personnages éponymes.
Techniquement, les deux premiers albums forment un diptyque parfaitement lisible et appréciable en s'arrêtant-là. Le tome 3 reste une suite, pour être honnête ma bibliothèque et mon réseau ne la possède pas et je n'ai donc pas pu encore le lire (tout juste feuilleter des extraits en ligne). Je pense tout de même pouvoir me permettre d'aviser étant donné que le tome 2 agissait déjà comme une conclusion de l'histoire (le tome 3 est visiblement un récit indépendant).
La série est courte mais bonne, parvient à se démarquer des autres récits de gangs et de criminalité par sa dimension féminine et ses personnages assez atypiques et sympathiques (mais quand-même un peu limite moralement).
Lecture recommandée.
J’avais déjà eu un peu de mal avec l’album précédent de ces deux auteurs, « Les trois visages de Tullula-Belle », que j’avais trouvé un peu trop loufoque. Et je dois avouer rester sur la même impression après ma lecture de « Majunga ».
Sans parler de loufoque, l’humour incongru donne un côté « farce » qui m’a un peu surpris, voire dérangé par moment. Je pense notamment à ce feuilleton télévisé improbable (même si des explications arrivent plus tard). Par contre j’ai beaucoup aimé le protagoniste et son histoire d’amour aussi brève qu’intense. J’ai aussi pris du plaisir à me promener virtuellement dans les ruelles de Majunga (Mahajanga ?), même si le dessin des personnages, et notamment des visages, m’a moins plu.
Un album qui devrait ravir les amoureux de Madagascar, et d’histoires de quotidien un peu décalées. Moi j’ai trouvé ça pas mal, sans plus.
Cette BD est solide comme un coup de poing dans la gueule qu'il faut lire en encaissant comme un boxeur. En l'encaissant comme Ali !
J'avais cette BD dans la pile à lire mais sans avoir aucune idée de pourquoi si ce n'était la note. C'est le genre de surprises que j'adore avoir, parce qu'elle est franchement formidable. Cette BD, comme le dis si bien McArthur, c'est celle qui te fait comprendre le mythe derrière la personnage. Qui permet aussi de l'appréhender, dans toute la complexité du personnage. Et je dois le dire, Muhammad Ali est une personnalité que je trouve incroyable maintenant. Parce que la BD parle de son parcours de vie non pas tant comme boxeur, mais dans sa totalité ! Et c'est sans doute ce qui est autour de la boxe qui est le plus fou et sans doute le plus méconnu : la partie politique. Que ce soit le combat pour les droits des noirs, la question religieuse, la répression politique, parfois à l'internationale, son engagement social prononcé, ses discours... Derrière le boxeur grande gueule, je découvre une personne pleinement engagée dans les droits civiques et dont certains discours seraient aujourd'hui parfaitement entendables. Georges Floyd n'est pas si loin que ça...
La Bd a donc un sujet intéressant, vivant et fort, mais elle le traite intelligemment. Le dessin, volontairement réaliste, joue sur les périodes (notamment lors d'interview retranscrites par des télévisions qui changent selon la période) mais aussi sur les cadrages, très étirés qui ne sont pas sans rappeler un cadrage cinématographique. J'ai personnellement trouvé que ça rappelait la volonté d'un film documentaire. D'autre part la voix off est présente tout au long comme un long discours envers Cassius Clay, renforçant la narration en créant un lien direct entre lui et le narrateur. Enfin, j'apprécie tout particulièrement les combats de boxe, les images faisant penser à des clichés pris sur le fait, tandis que la voix off et les rounds défilent. C'est une technique simple mais rudement efficace pour parler d'une personne qui fut présente en photo et à la télé comme une super-star. D'ailleurs les grandes pages pleines faisant presque penser à des arrêts sur image captant le moment-clé, cette image qui reste en tête longtemps après. Que ce soit les discours, les victoires, on sent que les auteurs ont voulu retranscrire tout le jeu scénique de Muhammad Ali.
La BD est excellente à mes yeux parce qu'elle est une biographie qui dépasse son sujet en offrant plus, peignant une société américaine raciste et un personnage solidaire des siens, parce qu'elle évoque la boxe comme le sport extraordinaire qu'il est, capable de soulever des foules. Mais aussi parce qu'elle fait toucher du doigt pourquoi cet homme est aujourd'hui encore une icône, une inspiration de tant de personnes. Muhammad Ali s'est créé lui-même, s'est fabriqué comme mythe et encore aujourd'hui il peut nous inspirer. Franchement, je suis à deux doigts du culte !
Le cadre idéalisé de la cour du Roi Soleil, la protagoniste de basse condition qui termine (relativement) anoblie, le scénario qui ne prend pas le temps de respirer et part à toute berzingue, et surtout le complot à base d'empoisonnement : tout cela me rappelle fortement Complots à Versailles !
Je rassure, ici cela reste quand-même d'un peu meilleure facture que l'autre série. Le personnage principal est un peu plus intéressant (pas en terme de personnalité mais surtout en sa qualité assez originale de nez, de créatrice de parfum), même si le cadre est un peu idéalisé on traite quand-même des conditions d'hygiènes catastrophiques de l'époque (préparez-vous à entendre parler des mauvaises odeurs et des défections), le complot et ses enjeux sont relativement crédibles et même si le rythme est rapide on parvient tout de même à bien expliquer les enjeux. En cela, cet album est supérieur à Complots à Versailles. Mais mieux ne veut pas dire bon.
J'ai vraiment trouvé ça plat, peu engageant et le final se fait vraiment par dessus la jambe (sorte de super happy ending avec un pseudo "que sont-ils devenus ?" en prime). C'est mou et trop peu original, que voulez-vous que j'ajoute ?
Si, je pourrais dire que les dessins ne sont pas laids. Maigre consolation.
Une petite enquête classique mais tout de même agréable à lire.
(J'ai sincèrement hésité à me contenter de cette phrase pour l'avis mais j'ai eu peur qu'Alix vienne supprimer ma blague et me taper sur les doigts).
J'aime le fantastique, j'aime particulièrement les histoires jouant sur la frontière entre l'irréel et le réel, j'apprécie les enquêtes situées dans un cadre du XIXème siècle, j'ai un faible pour les groupes atypiques, j'aurais normalement dû donc passer une agréable lecture mais j'en sors malheureusement déçue. Sans doute la faute de mes trop grandes attentes (alors qu'à part le titre j'y suis vraiment allée à l'aveugle). On ne se refait pas, ma bonne dame !
Les maîtres de l'étrange est le nom d'un club d'amateurs d'enquêtes et de réflexion, se spécialisant dans les enquêtes freinant la police par leurs caractères atypiques et surtout leurs apparences souvent paranormales. Leur nouvelle enquête : une jeune femme aux cheveux coupée retrouvée morte dans la neige... et vraisemblablement tombée du ciel car aucune trace autour d'elle. Pour cette enquête, nos maîtres seront aidés d'Aglaée Aglaë, nièce de l'un des membres, désireuse d'enfant rejoindre cette activité passionnante qu'est l'enquête paranormale et qui la fait tant rêver. Aglaée sera d'ailleurs notre véritable protagoniste de l'histoire, énergique, droite dans ses bottes, et à la déduction et au pragmatisme à toute épreuve.
On note que les classiques du genre avec ce type de prémisse sont ici encore bien présents, comme le fait que les membres du club sont de bons gros phallocrates, en plus d'être bornés et étroits d'esprit (alors qu'ils travaillent à rationaliser l'impossible, ce qui présuppose des capacités de remise en question et donc d'introspection, mais on ne va pas faire comme si ce genre de pensées et de comportements n'étaient malheureusement pas normalisés à l'époque dépeinte ici). Même si le reste du club est assez oubliable (voire antipathique dans la cas du curé), Aglaé reste appréciable, et ses discussion avec son oncle très étroit d'esprit et mine de rien assez naïf restent amusantes. L'enquête n'est pas révolutionnaire mais parvient à être bonne. En fait, c'est surtout le second album qui m'a paru le plus intéressant, j'ai trouvé son rythme mieux maîtrisé, le cadre plus travaillé, ...
Il est juste dommage pour moi de voir que ce dyptique n'était pas loin d'être une histoire qui aurait pu beaucoup me plaire. Il aurait suffit de jouer davantage sur la frontière du concret et du faux et de moins se concentrer sur les membres antipathiques de ce groupe au concept pourtant sympathique (ou alors les rendre plus intéressant, parce que même si le second tome se centre moins sur eux, ils restent assez ennuyeux). En tout cas il m'a manqué quelque chose pour être vraiment prise dedans. En l'état, même si la lecture n'est pas désagréable, elle n'est pas non plus très marquante.
A noter qu'au titre, on aurait pu penser qu'il s'agissait du début d'une série, mais non, il ne s'agit en fait que d'un simple dyptique. Je n'aurais pas nécessairement boudé une suite, notamment car la base reste intéressante mais surtout car, puisque le second album a réussi à améliorer sa narration, j'aurais été curieuse de voir ce que la série aurait pu finir par devenir.
Je vais commencer par souligner la qualité du bouquin, un grand format et un papier épais, ils permettent de mettre en valeur la somptueuse partie graphique.
Joshua Dysart (Goodnight paradise et L'Île aux orcs) nous propose un récit au temps des vikings et la mythologie nordique va y tenir une place prépondérante.
On va suivre la quête de Solveig, une jeune fille qui est victime de crise où elle perd le contrôle de ses actes. Pendant ces crises, elle communique avec le panthéon d'Asgard, elle aura pour mission de récupérer l'œil d'Odinn (en vieux norrois) qu'il avait sacrifié pour pouvoir boire à la fontaine du savoir. Dysart s'appuie sur un épisode de refroidissement observé au cours des deux années 535 et 536 pour donner de la crédibilité à son histoire.
J'ai pris plaisir à suivre le périple de Solveig, le scénario est bien construit et captivant, mais la narration avec la voix off omniprésente de Solveig alourdit la lecture. Mais c'est surtout la conclusion qui m'a frustré, elle est trop ouverte, comme si un second volume pouvait voir le jour... alors que non.
Avec ce comics je découvre Thomas Giorello, et c'est une agréable surprise.
Un dessin très expressif qui dégage beaucoup de puissance. Avec un contour précis et les nombreux détails, il retranscrit toute la brutalité de cette période historique. Immersif !
Les couleurs sont superbes et le découpage dynamique.
Un artiste que je vais suivre.
Malgré mes reproches, ça reste une lecture recommandable.
Pour la deuxième édition, un cahier graphique en fin d'album.
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R.U.S.T.
Les différentes relectures n’ont pas entaché mon ressenti initial … bien sympa cette trilogie. Pourtant je suis partagé sur le sujet, si j’aime bien Pacific Rim et les Kaijus (type Godzilla), je fuis les trucs à la Evengelion, Gundam qui ne m’ont jamais vraiment captivé. En gros, je suis un peu exigeant dans le genre, il faut le petit truc en plus … Bah la présente série le possède carrément. Alors c’est sûr ça va pas révolutionner grand chose, on aura bien droit à des fights : monstres vs robots géants. Cependant ça amène tellement de trucs novateurs ou originaux que ça passe super bien ici. Je trouve ça rondement mené et le place comme une petite référence dans le genre. La partie graphique assure et possède vraiment sa patte, j’ai surtout adhéré à l’esthétisme de nos combattants (les monstres sont vraiment cool) mais le reste suit, bon découpage, couleurs réussies … Niveau histoire, ça déroule bien tout en laissant place à quelques passages contemplatifs et j’ai aimé le côté un peu sombre. Les personnages sont bien typés et l’univers m’a accroché de suite. On arrive au bout sans difficultés, et sans ce sentiment de trop ou peu. Franchement petit moment plaisir.
Un coin d'humanité
Un album très simple – que ce soit au niveau du dessin ou de la narration – mais d’une grande sincérité, sur l’engagement des bénévoles pour les Restos du Cœur. Kek nous raconte ainsi son expérience, débutée par hasard, comme bénévole pour l’association, sur Paris. Au travers de son témoignage, on découvre une vaste panoplie de « bénéficiaires ». Kek les montre sans pathos ni effet inutile, un candide qui découvre et mer à jour la détresse sociale – entre autres – de gens ordinaires qui ont basculé dans la pauvreté. C’est aussi une façon de rendre hommage à ceux qui consacrent beaucoup de leur temps aux distributions. C’est presque autant dans cet agrégat tout aussi divers que réside l’« humanité » évoquée dans le titre. Tous les droits d’auteur et la marge de l’éditeur sont reversés aux Restos du Cœur. Ce qui rend la lecture, mais aussi l’achat de cet album encore plus recommandable
Salon de beauté
Il y a un peu des « Nuits fauves » de Collard dans cette histoire, mais aussi de Black Hole de Burns, dans cette évocation détournée et quelque peu métaphorique du Sida et de ses victimes. On en a ici une vision très désespérée – puisque tous les personnages sont voués à la mort une fois « atteints » par la maladie. Le salon de beauté des trois personnages principaux se transforme même en morgue assez sinistre sur la fin. La noirceur est quelque peu tempérée par un traitement un peu poétique – visuellement surtout, avec cette colorisation spéciale, et ces poissons donnant l’impression que tout se déroule dans un aquarium. Une chose m’a toutefois laissé perplexe. En effet, ici seuls les homosexuels sont victimes de cette maladie (les personnages principaux le sont tous). Je ne sais pas si c’est pour reprendre une certaine image véhiculée dans les années 1980/90 (voir les sorties scandaleuses de Le Pen sur les « Sidaïques », la maladie des homos, etc) et pour ensuite s’en démarquer ? Ou alors l’auteur du roman d’origine a -t-il personnellement vécu de l’intérieur les ravages du Sida (comme Collard donc) ? Un album un peu original, mais qui ne m’a finalement pas marqué plus que ça.
Celle qui parle
Alicia Jaraba nous présente ici la biographie d’un personnage clé de l’Histoire, en comblant de façon relativement crédible les lacunes de nos connaissances la concernant – en particulier pour tout ce qui se rapporte à la période ayant précédé l’arrivée de l’expédition de Cortez. L’auteure a pris le parti de ne montrer que l’intermédiaire, le pont entre les langues – et les cultures – alors que la Malinche, qui maitrisait plusieurs langues de la région, est devenue l’interprète de Cortez. Plus que ça même, puisqu’elle lui permet de comprendre la société aztèque, et d’en connaitre les faiblesses. On aurait tout aussi bien pu ne voir en elle qu’une traitresse ayant trahit les « siens » et étant à la base du cataclysme qui va frapper la région. Singulièrement, l’album s’arrête juste au moment de l’arrivée des Espagnols à Tenochtitlan… La narration est agréable, comme l’est le dessin d’ailleurs, la lecture est plaisante. Le sujet m’intéresse a priori, et je suis sorti satisfait de cet album, qui met en lumière un de ces « seconds rôles » majeurs, que l’Histoire a relégués dans l’ombre. Note réelle 3,5/5.
40 éléphants
"Les 40 éléphants" n'est pas le nom d'une parodie d'Ali-Baba et les 40 voleurs avec des animaux anthropomorphiques mais le nom d'un groupe de criminelles londoniennes. Vols, kidnappings, meurtres, guerres de gangs ... ici, on ne fait pas dans la dentelle. L'histoire débute de manière classique, une jeune pickpocket se retrouve embrigadée dans ce groupe criminel 100% féminin, on s'attend à suivre une histoire de mafia standard si ce n'est la dimension féminine en plus. Puis les terribles trahisons surviennent, les tensions montent, une guerre intestine éclate, une guerre de gang même, on découvre que Florrie (notre jeune pickpocket) travaille en fait avec la police et recherche désespérément à élucider le mystère entourant la mort de sa sœur... Le scénario devient vraiment prenant, particulièrement avec le tome 2. Le groupe compte beaucoup de personnages, mais l'on retient principalement trois d'entre elles (qui ont donné leurs noms aux trois albums de la série, c'est quand-même bien fait !), à savoir Florrie, pickpocket de talent et taupe par nécessité, Maggie, voleuse de génie malgré son jeune âge, et enfin Dorothy, une meurtrière terriblement efficace et paradoxalement très gentille. Il y a en vrai d'autres personnages intéressants, mais je trouve amusant que les trois m'ayant le plus marquée soient justement les trois personnages éponymes. Techniquement, les deux premiers albums forment un diptyque parfaitement lisible et appréciable en s'arrêtant-là. Le tome 3 reste une suite, pour être honnête ma bibliothèque et mon réseau ne la possède pas et je n'ai donc pas pu encore le lire (tout juste feuilleter des extraits en ligne). Je pense tout de même pouvoir me permettre d'aviser étant donné que le tome 2 agissait déjà comme une conclusion de l'histoire (le tome 3 est visiblement un récit indépendant). La série est courte mais bonne, parvient à se démarquer des autres récits de gangs et de criminalité par sa dimension féminine et ses personnages assez atypiques et sympathiques (mais quand-même un peu limite moralement). Lecture recommandée.
Majunga
J’avais déjà eu un peu de mal avec l’album précédent de ces deux auteurs, « Les trois visages de Tullula-Belle », que j’avais trouvé un peu trop loufoque. Et je dois avouer rester sur la même impression après ma lecture de « Majunga ». Sans parler de loufoque, l’humour incongru donne un côté « farce » qui m’a un peu surpris, voire dérangé par moment. Je pense notamment à ce feuilleton télévisé improbable (même si des explications arrivent plus tard). Par contre j’ai beaucoup aimé le protagoniste et son histoire d’amour aussi brève qu’intense. J’ai aussi pris du plaisir à me promener virtuellement dans les ruelles de Majunga (Mahajanga ?), même si le dessin des personnages, et notamment des visages, m’a moins plu. Un album qui devrait ravir les amoureux de Madagascar, et d’histoires de quotidien un peu décalées. Moi j’ai trouvé ça pas mal, sans plus.
Muhammad Ali
Cette BD est solide comme un coup de poing dans la gueule qu'il faut lire en encaissant comme un boxeur. En l'encaissant comme Ali ! J'avais cette BD dans la pile à lire mais sans avoir aucune idée de pourquoi si ce n'était la note. C'est le genre de surprises que j'adore avoir, parce qu'elle est franchement formidable. Cette BD, comme le dis si bien McArthur, c'est celle qui te fait comprendre le mythe derrière la personnage. Qui permet aussi de l'appréhender, dans toute la complexité du personnage. Et je dois le dire, Muhammad Ali est une personnalité que je trouve incroyable maintenant. Parce que la BD parle de son parcours de vie non pas tant comme boxeur, mais dans sa totalité ! Et c'est sans doute ce qui est autour de la boxe qui est le plus fou et sans doute le plus méconnu : la partie politique. Que ce soit le combat pour les droits des noirs, la question religieuse, la répression politique, parfois à l'internationale, son engagement social prononcé, ses discours... Derrière le boxeur grande gueule, je découvre une personne pleinement engagée dans les droits civiques et dont certains discours seraient aujourd'hui parfaitement entendables. Georges Floyd n'est pas si loin que ça... La Bd a donc un sujet intéressant, vivant et fort, mais elle le traite intelligemment. Le dessin, volontairement réaliste, joue sur les périodes (notamment lors d'interview retranscrites par des télévisions qui changent selon la période) mais aussi sur les cadrages, très étirés qui ne sont pas sans rappeler un cadrage cinématographique. J'ai personnellement trouvé que ça rappelait la volonté d'un film documentaire. D'autre part la voix off est présente tout au long comme un long discours envers Cassius Clay, renforçant la narration en créant un lien direct entre lui et le narrateur. Enfin, j'apprécie tout particulièrement les combats de boxe, les images faisant penser à des clichés pris sur le fait, tandis que la voix off et les rounds défilent. C'est une technique simple mais rudement efficace pour parler d'une personne qui fut présente en photo et à la télé comme une super-star. D'ailleurs les grandes pages pleines faisant presque penser à des arrêts sur image captant le moment-clé, cette image qui reste en tête longtemps après. Que ce soit les discours, les victoires, on sent que les auteurs ont voulu retranscrire tout le jeu scénique de Muhammad Ali. La BD est excellente à mes yeux parce qu'elle est une biographie qui dépasse son sujet en offrant plus, peignant une société américaine raciste et un personnage solidaire des siens, parce qu'elle évoque la boxe comme le sport extraordinaire qu'il est, capable de soulever des foules. Mais aussi parce qu'elle fait toucher du doigt pourquoi cet homme est aujourd'hui encore une icône, une inspiration de tant de personnes. Muhammad Ali s'est créé lui-même, s'est fabriqué comme mythe et encore aujourd'hui il peut nous inspirer. Franchement, je suis à deux doigts du culte !
Les Orangers de Versailles
Le cadre idéalisé de la cour du Roi Soleil, la protagoniste de basse condition qui termine (relativement) anoblie, le scénario qui ne prend pas le temps de respirer et part à toute berzingue, et surtout le complot à base d'empoisonnement : tout cela me rappelle fortement Complots à Versailles ! Je rassure, ici cela reste quand-même d'un peu meilleure facture que l'autre série. Le personnage principal est un peu plus intéressant (pas en terme de personnalité mais surtout en sa qualité assez originale de nez, de créatrice de parfum), même si le cadre est un peu idéalisé on traite quand-même des conditions d'hygiènes catastrophiques de l'époque (préparez-vous à entendre parler des mauvaises odeurs et des défections), le complot et ses enjeux sont relativement crédibles et même si le rythme est rapide on parvient tout de même à bien expliquer les enjeux. En cela, cet album est supérieur à Complots à Versailles. Mais mieux ne veut pas dire bon. J'ai vraiment trouvé ça plat, peu engageant et le final se fait vraiment par dessus la jambe (sorte de super happy ending avec un pseudo "que sont-ils devenus ?" en prime). C'est mou et trop peu original, que voulez-vous que j'ajoute ? Si, je pourrais dire que les dessins ne sont pas laids. Maigre consolation.
Les Enquêtes insolites des Maîtres de l'Étrange
Une petite enquête classique mais tout de même agréable à lire. (J'ai sincèrement hésité à me contenter de cette phrase pour l'avis mais j'ai eu peur qu'Alix vienne supprimer ma blague et me taper sur les doigts). J'aime le fantastique, j'aime particulièrement les histoires jouant sur la frontière entre l'irréel et le réel, j'apprécie les enquêtes situées dans un cadre du XIXème siècle, j'ai un faible pour les groupes atypiques, j'aurais normalement dû donc passer une agréable lecture mais j'en sors malheureusement déçue. Sans doute la faute de mes trop grandes attentes (alors qu'à part le titre j'y suis vraiment allée à l'aveugle). On ne se refait pas, ma bonne dame ! Les maîtres de l'étrange est le nom d'un club d'amateurs d'enquêtes et de réflexion, se spécialisant dans les enquêtes freinant la police par leurs caractères atypiques et surtout leurs apparences souvent paranormales. Leur nouvelle enquête : une jeune femme aux cheveux coupée retrouvée morte dans la neige... et vraisemblablement tombée du ciel car aucune trace autour d'elle. Pour cette enquête, nos maîtres seront aidés d'Aglaée Aglaë, nièce de l'un des membres, désireuse d'enfant rejoindre cette activité passionnante qu'est l'enquête paranormale et qui la fait tant rêver. Aglaée sera d'ailleurs notre véritable protagoniste de l'histoire, énergique, droite dans ses bottes, et à la déduction et au pragmatisme à toute épreuve. On note que les classiques du genre avec ce type de prémisse sont ici encore bien présents, comme le fait que les membres du club sont de bons gros phallocrates, en plus d'être bornés et étroits d'esprit (alors qu'ils travaillent à rationaliser l'impossible, ce qui présuppose des capacités de remise en question et donc d'introspection, mais on ne va pas faire comme si ce genre de pensées et de comportements n'étaient malheureusement pas normalisés à l'époque dépeinte ici). Même si le reste du club est assez oubliable (voire antipathique dans la cas du curé), Aglaé reste appréciable, et ses discussion avec son oncle très étroit d'esprit et mine de rien assez naïf restent amusantes. L'enquête n'est pas révolutionnaire mais parvient à être bonne. En fait, c'est surtout le second album qui m'a paru le plus intéressant, j'ai trouvé son rythme mieux maîtrisé, le cadre plus travaillé, ... Il est juste dommage pour moi de voir que ce dyptique n'était pas loin d'être une histoire qui aurait pu beaucoup me plaire. Il aurait suffit de jouer davantage sur la frontière du concret et du faux et de moins se concentrer sur les membres antipathiques de ce groupe au concept pourtant sympathique (ou alors les rendre plus intéressant, parce que même si le second tome se centre moins sur eux, ils restent assez ennuyeux). En tout cas il m'a manqué quelque chose pour être vraiment prise dedans. En l'état, même si la lecture n'est pas désagréable, elle n'est pas non plus très marquante. A noter qu'au titre, on aurait pu penser qu'il s'agissait du début d'une série, mais non, il ne s'agit en fait que d'un simple dyptique. Je n'aurais pas nécessairement boudé une suite, notamment car la base reste intéressante mais surtout car, puisque le second album a réussi à améliorer sa narration, j'aurais été curieuse de voir ce que la série aurait pu finir par devenir.
L'Œil d'Odinn
Je vais commencer par souligner la qualité du bouquin, un grand format et un papier épais, ils permettent de mettre en valeur la somptueuse partie graphique. Joshua Dysart (Goodnight paradise et L'Île aux orcs) nous propose un récit au temps des vikings et la mythologie nordique va y tenir une place prépondérante. On va suivre la quête de Solveig, une jeune fille qui est victime de crise où elle perd le contrôle de ses actes. Pendant ces crises, elle communique avec le panthéon d'Asgard, elle aura pour mission de récupérer l'œil d'Odinn (en vieux norrois) qu'il avait sacrifié pour pouvoir boire à la fontaine du savoir. Dysart s'appuie sur un épisode de refroidissement observé au cours des deux années 535 et 536 pour donner de la crédibilité à son histoire. J'ai pris plaisir à suivre le périple de Solveig, le scénario est bien construit et captivant, mais la narration avec la voix off omniprésente de Solveig alourdit la lecture. Mais c'est surtout la conclusion qui m'a frustré, elle est trop ouverte, comme si un second volume pouvait voir le jour... alors que non. Avec ce comics je découvre Thomas Giorello, et c'est une agréable surprise. Un dessin très expressif qui dégage beaucoup de puissance. Avec un contour précis et les nombreux détails, il retranscrit toute la brutalité de cette période historique. Immersif ! Les couleurs sont superbes et le découpage dynamique. Un artiste que je vais suivre. Malgré mes reproches, ça reste une lecture recommandable. Pour la deuxième édition, un cahier graphique en fin d'album.