Tiens, une adaptation de série sur la danse qui était passée sous les radars de bdtheque jusqu'à présent.
Comme indiqué en présentation, il s'agit de l'adaptation officielle de la série Disney + qui raconte l'histoire d'une jeune danseuse, membre de la famille impériale russe, qui se retrouve propulsée de 1905 à 2019 par la grâce d'un objet magique. Ne nous leurrons pas, l'idée de la série est de faire une série à destination des préadolescentes, en mettant un peu plus de matière que d'habitude, en l'occurrence un argument fantastique. Si l'on peut faire confiance à Jean-Charles Gaudin pour torcher une histoire que se tienne à peu près en partant du scénario de la série TV, en revanche on s'ennuie assez vite, avec des personnages sans grande épaisseur, et des actions qui parfois sonnent faux. Pourquoi, par exemple, Léna quitte-t-elle une audition où elle semble captivée par la prestation d'un jeune danseur, pour se précipiter sur les toits de l'Opéra de Paris (où à mon avis on ne peut plus accéder aujourd'hui aussi facilement qu'en 1905) et aller consulter un message laissé là par une autre personne un siècle plus tôt ? J'ai eu ce sentiment d'ex machina à deux ou trois reprises au cours de ma lecture, et c'est un poil agaçant, même quand on s'adresse à un public relativement jeune.
A côté de ça j'aime beaucoup le dessin de l'Italienne Michela Cacciatore. Au-delà de la grâce nécessaire au sujet, son encrage est vraiment maîtrisé, ses décors bien travaillés, on est clairement au-dessus du tout-venant de la production du genre et même de ce que fait Soleil pour le public de préadolescentes. Beau travail également de la part de la coloriste Giulia Priori, qui met beaucoup de nuances dans sa palette.
Même si la série en elle-même ne m'a pas trop intéressé, je dois dire que l'aspect visuel est plaisant, et permet de mieux faire passer la pilule d'un récit relativement insipide.
Le sujet m’intéresse, et la teneur des propos tenus ici est en accord avec mes idées, donc c’est un album que j’ai lu globalement avec plaisir, même si j’en attendais sans doute un peu plus.
La narration est très fluide, jouant sur un dessin dynamique et caricatural, un ton ironique, humoristique, une mise en page aérée, pour faire passer des informations. Là-dessus, pas grand-chose à redire.
Mais, sur un sujet proche par certains aspects, mon ressenti est presque inverse que pour Le Choix du chômage que j’ai lu récemment. Là où ce dernier était complet, très fouillé, mais manquant de fluidité, « Comment les riches ravagent la planète » m’a donné le sentiment inverse : c’est fluide et agréable à suivre, mais peut-être un peu trop léger et pas assez fouillé.
Pas mal de choses sont présentées, mais pas toujours suffisamment développées ou mises en perspective, c’est parfois un peu fourre-tout et « facile ». Par exemple sur la fin j’aurais bien voulu voir évoquée la stratégie qui consiste à pousser les « pauvres » ou « perdants » de la mondialisation à se battre entre eux (chômeurs, immigrés, fonctionnaires, cheminots, présentés tour à tour comme privilégiés, fraudeurs, etc.) pour faire diversion par rapport à ceux qui sont les grands bénéficiaires des inégalités, qui « ravagent la planète » tout en évitant les conséquences de ces « ravages ».
Mais bon, la lecture est intéressante, et présente quand même, avec moult citations (les nombreuses sources sont données en fin d’album) quelques infos à ne pas oublier. Le creusement des inégalités, la notion de potlach accolée aux comportements des ultra-riches (une comparaison intéressante), le gaspillage que cela induit, et ce qu’il faudrait faire pour y remédier, à l’encontre de ce que le cynisme de ces ultra-riches et de leurs relais (politiques et médiatiques) assènent à longueur de journée.
Disons que c’est un documentaire qui pose des bases, pour ensuite aller creuser ailleurs.
Note réelle 3,5/5.
Je ne connaissais pas le podcast dont cet album est une adaptation, mais je dois dire que j'ai désormais sincèrement envie de l'écouter tant le récit a su me plaire.
Comment raconter la vie d'un personnage historique sans trop romancer le tout, sans trop déformer leur passé par notre vision moderne, sans les ériger comme des caricatures, des individus presque légendaires là où toute personne reste bien humaine ?
Ceci n'est pas une simple phrase d'accroche de ma part, il s'agit tout simplement du sujet de cet album.
Sous couvert d'un postulat romancé - ici on imagine Anne Bonny racontant ses mémoires le soir de sa mort - on cherche vraiment à demander ce qu'il faut faire de ce genre de récits du passé. Le peu d'informations que nous possédons sur Anne Bonny nous vient d'une source unique qui était plus que probablement elle-même romancée pour le public de l'époque, donc pouvons-nous vraiment affirmer que l'image que nous avons d'Anne Bonny, même la plus objective que nous puissions tenter d'établir, soit vraiment ce qui se rapproche le plus de ce à quoi sa vie a vraiment ressemblé.
L'album est régulièrement entrecoupé par les interventions de deux historien-ne-s. Iels ne sont pas d'accord sur la manière de retranscrire le personnage d'Anne Bonny, pas d'accord donc sur certains choix de cet album précis, mais leurs visions différentes sont toujours bien argumentées et apportent beaucoup à l'album. Contre toute attente, le point fort de l'album n'est pas la vie d'Anne Bonny elle-même mais bien tout le propos développé autour du besoin de retranscrire des histoires du passé, du devoir de se rapprocher le plus de la vérité et de la question de s'il est bon ou non de réinterpréter ces histoires avec nos attentes et regards bien contemporains. J'ai envie de dire, sommes-nous seulement parfaitement capables de nous affranchir de nos préconceptions sociales et de notre vision des époques retranscrites lorsque l'on aborde ces sujets-là ? Théoriquement oui, mais le simple fait que certains sujets et certaines figures historiques attirent plus que d'autres est déjà dû à nos constructions sociales contemporaines.
Ici, en tout cas, c'est romancé (il n'y a qu'à voir la fin de l'album si vous en doutiez). On cherche à s'approcher le plus possible d'une vision réaliste du personnage mais il reste le fait que toute tentative de retranscrire une vie passé finira inlassablement pas donner un résultat romancé. Alors on peut essayer au mieux de s'approcher d'une version objective des évènements, on peut-même essayer de remettre en question les sources d'époques qui étaient sans doute elles-mêmes subjectives, mais est-il réellement possible de raconter, de rendre vivant un personnage passé sans romancer le moindre aspect de sa vie ? Je dirais que non, que l'objectivité absolue est malheureusement impossible (surtout sur des évènements que nous n'avons pas personnellement vus ou vécus), mais cela ne resterait après tout que ma vision de la chose. Devrions-nous alors arrêter de raconter ces histoires passées, d’enjoliver et déformer malgré nous ces vies qui ne sont pas les nôtres ? Dans cet album on pense que non, que l'on peut chercher à peindre la réalité, à souligner les destins exceptionnels, sans pour autant reléguer ces vies en figures de cartons pâtes tout juste bonnes à imager nos argumentaires contemporains.
L'album (et donc probablement le podcast) est vraiment une porte ouverte sur une réflexion on ne peut plus passionnante.
Quoi qu'il en soit, l'album est bon. La vie d'Anne Bonny est bien retranscrite (en tout cas bien abordée et développée à partir des quelques informations véridiques ou non que nous avons récupérées de l'époque, suivez un peu je n'ai fait que le répéter), le dessin est beau, la lecture est prenante et la réflexion sur la retranscription du passé est vraiment intéressante.
Une lecture chaudement recommandée.
(Note réelle 3,5)
Les auteures nous présentent la vie et le travail à la ferme d’un frère et une sœur qui reprennent la ferme familiale et qui choisissent de passer de l’agriculture « conventionnelle » (c’est-à-dire productiviste avec force produits chimiques) à une agriculture bio. Derrière l’enthousiasme des premiers mois, les difficultés commencent à poindre.
Rien de super original dans ce récit, mais il est vivant, frais, et on s’attache aux rêves de ces jeunes agriculteurs, aux choix qu’ils doivent opérer (limiter la taille du troupeau, se séparer de certaines de leurs vaches, s’adapter à l’absence de produits « phytosanitaires », avec les bouleversements que cela entraine au départ dans les champs, etc.).
Leur projet est positif, on ne peut qu’être d’accord avec leurs choix. Je serais curieux de découvrir ce que la ferme est devenue depuis presque cinq ans, à l’heure où le bio semble refluer (les aides stagnent ou diminuent, les ventes aussi). C’est pourtant ce type d’agriculture qui devrait être soutenue, pas celle défendue par les productivistes de la FNSEA ou les industriels.
Reste que, bio ou pas, on mesure avec ce récit la difficulté du métier, l’absence de temps mort qu’il impose, pour un revenu jamais garanti – et parfois quasi nul (alors qu’on voit bien ici l’énergie mise par notre duo d’agriculteur pour faire vivre leur ferme, et l’amour porté à leurs vaches aussi).
Le principal bémol viendrait du fait que les auteures restent un peu à la surface des choses concernant le monde agricole. Les deux agriculteurs, en bio ou pas, ne sont qu’un maillon dans « l’agroalimentaire ». Les banques (ici leur prêt est facilement accordé), le coût des installations, les aléas météorologiques et la pression des industriels (laitiers ici) n’apparaissent que très peu.
Mais c’est un portrait positif qui est quand même intéressant.
J'aime beaucoup Fabcaro, sa science des situations décalées, des dialogues totalement absurdes, et ce choix de mettre une seule et même (parfois avec des variations) du début à la fin du gag.
Ici pas de fil rouge, pas de point commun entre les gagas (à part quelques références qui se répètent). J'ai un peu l'impression de voir un recueil de ce qui n'avait pas été pris ailleurs. La qualité est toujours là, on a le sourire en coin à la fin de nombreux gags. Mais c'est vrai qu'à la longue (je viens de lire les deux tomes), c'est un peu redondant, et je comprends un peu celles et ceux qui en ont marre de voir ce concept décliné à l'infini chez différents éditeurs.
J'ai passé un moment sympa (et rapide) de lecture, mais clairement ce n'est pas le meilleur de ce qu'il a produit.
Je vais commencer par parler du titre, qui n'est pas du tout évoqué dans le manga, du moins dans le premier volume. L'Anneau de Gygès est un artefact qui permet à son détenteur (le berger Gygès donc) de devenir invisible. Il s'agit d'un mythe apparu dans La République de Platon. Gygès, qui trouve dans le sol un anneau, utilise ce pouvoir pour séduire la reine, complote avec elle et assassine le roi pour s'emparer du pouvoir. l'occasion pour Socrate et ses contradicteurs de discuter de la morale.
L'auteur a donc lu Platon ou ses exégètes pour créer cette histoire. Nous avons deux personnages qui se retrouvent, après un voeu dans un sanctuaire, avec des pouvoirs complémentaires ou liés : disparaître ou faire disparaître à volonté. Mais ils n'ont bien sûr pas la même approche morale de ces pouvoirs, et celui qui est plus dérangé que l'autre (a priori), va choisir de cacher son pouvoir et embrouiller l'autre. C'est déjà bien scabreux dans le premier tome, et l'auteur nous propose des scènes tordues. Il y a de quoi être bien accroché par ce pitch et avoir envie de lire la suite, puisque ce manga se termine en 7 volumes.
Le dessin est assez nerveux, et torturé quand il faut, sans aller dans le grand bazar. Je suis curieux, donc, de lire la suite.
Missouri, XIXe siècle, un jeune garçon peu doué pour l'école décide de se lancer dans une incroyable entreprise : convoyer un millier de dindes jusqu'à Denver, Colorado, où on lui a promis qu'elles se vendraient vingt fois leur prix. Soutenu par son institutrice qui croit en lui au point de financer l'expédition, il doit affronter plus de 1000 km de prairies sauvages, ne comptant que sur lui-même et sur les rares alliés qu'il saura se faire en chemin.
Mêlant aventure initiatique et contexte historique solidement ancré, cette bande dessinée jeunesse met en avant la débrouillardise, l'esprit d'initiative et la solidarité. Le héros, présenté comme un garçon simple, presque naïf, se révèle en réalité d'une remarquable maturité. S'il n'excelle pas à l'école, il fait preuve d'un sens pratique, d'une capacité à anticiper les risques et à bien s'entourer qui forcent le respect. Sa lucidité face au danger et sa manière de composer avec les ressources humaines qu'il croise sur sa route forcent l'admiration. En lecteur pragmatique, j'étais souvent tendu à l'idée qu'il puisse tout perdre à cause d'un vol, d'une attaque animale, de dangers naturels ou simplement de la difficulté logistique à faire marcher un millier de dindes sur une telle distance. Pourtant, même si le récit porte une forme d'optimisme parfois un peu candide, il reste crédible et maintient un vrai suspense tout au long de l'aventure. La dimension humaine du récit n'est pas en reste : les liens forts qui se tissent avec ses compagnons contrastent avec le portrait sombre de son père, figure médiocre, voire détestable, qui endosse finalement le rôle de l'antagoniste principal. Le tout est servi par une narration fluide et efficace, dans un décor dépaysant et historiquement bien restitué.
La conclusion, peut-être un peu trop heureuse pour être totalement réaliste, n'enlève rien au plaisir d'une lecture pleine de chaleur, d'espoir et d'entrain. Un bel exemple de BD jeunesse réussie, intelligente et attachante.
Arrivé au 9eme tome j'en peux plus. Honnêtement c'est lourd quoi.... Les dialogues moisis sans intérêt il y en a ras le bol. C'est dommage car au fond l'histoire est bonne, les dessins d'Olivier Ledroit sont excellents mais Mills gâche tout. C'est d'ailleurs incompréhensible qu'un dessinateur plein de talent comme Ledroit s'associe à ça.... C'est vraiment dommage. Maintenant je me force à terminer le 9 et le 10 et je rendrais vite fait à la bibliothèque, cette BD m'aura marqué... Mais pas dans le bon sens.
Voici une nouvelle série publiée chez Mana Books, qui nous plonge dans les intrigues de cour, une cour largement inspirée de celle de la Chine. C'est inspiré de l'œuvre (éponyme ?) d'Aki Shikimi, adaptée par Shiori Hiromoto dans un manga dont les deux premiers tomes sortent simultanément en France.
C'est donc par le biais de Yuran Haku, issue d'une famille de marchands, que nous pénétrons dans la cour intérieure et découvrons les jeux de pouvoir qui y ont cours. Les rivalités entre les favorites, la foule (une centaine de femmes) des concubines et des maîtresses, mais aussi les manigances de certains hauts fonctionnaires, ou encore le plan d'intégration tout particulier imaginé par l'Empereur. Sans parler de la personnalité pour le moins trouble de Monsieur Kogetsu, le mari imposé à Yuran. Si la lecture n'est pas désagréable, j'avoue ne pas avoir ressenti un intérêt démesuré pour l'histoire ou les personnages. Certains questionnements sont résolus "hors champ", d'autres sont un peu tirés par les cheveux. Et même la part d'ombre de Kogetsu me semble relativement classique. Peut-être que la suite me donnera tort, ceci dit.
Mais ce qui m'a troublé le plus, c'est le voisinage, en termes de sujet et de lieu de l'intrigue, avec La Servante de l'empereur, paru il y a peu chez Ki-oon. Ce qui explique la parution dans un autre label du même groupe éditorial, sans doute. Ici cependant, pas de petites fleurs à tous les coins de pages, et si certains personnages sont "craquants", il y a un peu plus de nuances, de véracité dans les personnages. D'où ma note un peu supérieure.
Graphiquement c'est aussi très élégant, très fin, sans avoir une véritable originalité. A réserver aux amateurs/trices du genre, cependant.
Au fil des années, Thibault Soulcié s'est imposé comme l'un des caricaturistes les plus appréciés de la presse française. L'Equipe, Marianne, l'Est-Eclair, entre autres, font régulièrement appel à son humour grinçant pour croquer l'actualité.
Mais dix ans après l'attentat de Charlie Hebdo, son expérience et sa réflexion sur son métier l'ont amené à écrire et dessiner un ensemble d'histoires courtes pour parler de son activité si particulière. Non qu'il sente sa sécurité, sa vie, menacées, mais il y a quand même une forme d'exposition, notamment via les réseaux sociaux.
C'est l'un des aspects qu'il évoque dans ces pages, indiquant qu'il est quand même touché quand par exemple une communauté se sent agressée par un de ses dessins. Souvent il prend alors l'attache d'un(e) collègue, qui dédramatisent le problème. Il indique ainsi comment il procède pour essayer de trouver le "bon" dessin, capable d'être immédiatement compréhensible par tous les publics (en utilisant par exemple des figures maléfiques censées être connues de tous, comme Darth Vader), un processus complexe, qui lui demande une concentration maximale sur un temps limité parfois à quelques heures, quand il y a un évènement inattendu gravissime (comme des attentats...). Le challenge est également d'essayer de lier deux évènements d'actualité sur un seul dessin, un vrai travail d'équilibriste...
Parlant de son travail, Soulcié se met en scène, dans une version carrément caricaturale de lui-même, notamment au niveau capillaire. Il est également amené chaque mois à parler de son métier à des collégiens, expliquant toutes ces contraintes... et récoltant régulièrement des silences assourdissants, parfois assortis de "la gênance" bien sentis de la part d'une génération qui n'a plus vraiment de culture populaire partagée avec celles d'avant, et construisant la sienne...
Même si en lisant entre les lignes on peut discerner la crainte d'une disparition du dessin de presse, notamment avec l'arrivée de media rapidement consommés, on ne peut s'empêcher de sourire à chaque page, Soulcié étant un professionnel de l'humour (mais aussi un humain). Essentiel pour comprendre ce métier.
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Léna rêve d'étoile
Tiens, une adaptation de série sur la danse qui était passée sous les radars de bdtheque jusqu'à présent. Comme indiqué en présentation, il s'agit de l'adaptation officielle de la série Disney + qui raconte l'histoire d'une jeune danseuse, membre de la famille impériale russe, qui se retrouve propulsée de 1905 à 2019 par la grâce d'un objet magique. Ne nous leurrons pas, l'idée de la série est de faire une série à destination des préadolescentes, en mettant un peu plus de matière que d'habitude, en l'occurrence un argument fantastique. Si l'on peut faire confiance à Jean-Charles Gaudin pour torcher une histoire que se tienne à peu près en partant du scénario de la série TV, en revanche on s'ennuie assez vite, avec des personnages sans grande épaisseur, et des actions qui parfois sonnent faux. Pourquoi, par exemple, Léna quitte-t-elle une audition où elle semble captivée par la prestation d'un jeune danseur, pour se précipiter sur les toits de l'Opéra de Paris (où à mon avis on ne peut plus accéder aujourd'hui aussi facilement qu'en 1905) et aller consulter un message laissé là par une autre personne un siècle plus tôt ? J'ai eu ce sentiment d'ex machina à deux ou trois reprises au cours de ma lecture, et c'est un poil agaçant, même quand on s'adresse à un public relativement jeune. A côté de ça j'aime beaucoup le dessin de l'Italienne Michela Cacciatore. Au-delà de la grâce nécessaire au sujet, son encrage est vraiment maîtrisé, ses décors bien travaillés, on est clairement au-dessus du tout-venant de la production du genre et même de ce que fait Soleil pour le public de préadolescentes. Beau travail également de la part de la coloriste Giulia Priori, qui met beaucoup de nuances dans sa palette. Même si la série en elle-même ne m'a pas trop intéressé, je dois dire que l'aspect visuel est plaisant, et permet de mieux faire passer la pilule d'un récit relativement insipide.
Comment les riches ravagent la planète - et comment les en empêcher
Le sujet m’intéresse, et la teneur des propos tenus ici est en accord avec mes idées, donc c’est un album que j’ai lu globalement avec plaisir, même si j’en attendais sans doute un peu plus. La narration est très fluide, jouant sur un dessin dynamique et caricatural, un ton ironique, humoristique, une mise en page aérée, pour faire passer des informations. Là-dessus, pas grand-chose à redire. Mais, sur un sujet proche par certains aspects, mon ressenti est presque inverse que pour Le Choix du chômage que j’ai lu récemment. Là où ce dernier était complet, très fouillé, mais manquant de fluidité, « Comment les riches ravagent la planète » m’a donné le sentiment inverse : c’est fluide et agréable à suivre, mais peut-être un peu trop léger et pas assez fouillé. Pas mal de choses sont présentées, mais pas toujours suffisamment développées ou mises en perspective, c’est parfois un peu fourre-tout et « facile ». Par exemple sur la fin j’aurais bien voulu voir évoquée la stratégie qui consiste à pousser les « pauvres » ou « perdants » de la mondialisation à se battre entre eux (chômeurs, immigrés, fonctionnaires, cheminots, présentés tour à tour comme privilégiés, fraudeurs, etc.) pour faire diversion par rapport à ceux qui sont les grands bénéficiaires des inégalités, qui « ravagent la planète » tout en évitant les conséquences de ces « ravages ». Mais bon, la lecture est intéressante, et présente quand même, avec moult citations (les nombreuses sources sont données en fin d’album) quelques infos à ne pas oublier. Le creusement des inégalités, la notion de potlach accolée aux comportements des ultra-riches (une comparaison intéressante), le gaspillage que cela induit, et ce qu’il faudrait faire pour y remédier, à l’encontre de ce que le cynisme de ces ultra-riches et de leurs relais (politiques et médiatiques) assènent à longueur de journée. Disons que c’est un documentaire qui pose des bases, pour ensuite aller creuser ailleurs. Note réelle 3,5/5.
La Dernière Nuit d'Anne Bonny
Je ne connaissais pas le podcast dont cet album est une adaptation, mais je dois dire que j'ai désormais sincèrement envie de l'écouter tant le récit a su me plaire. Comment raconter la vie d'un personnage historique sans trop romancer le tout, sans trop déformer leur passé par notre vision moderne, sans les ériger comme des caricatures, des individus presque légendaires là où toute personne reste bien humaine ? Ceci n'est pas une simple phrase d'accroche de ma part, il s'agit tout simplement du sujet de cet album. Sous couvert d'un postulat romancé - ici on imagine Anne Bonny racontant ses mémoires le soir de sa mort - on cherche vraiment à demander ce qu'il faut faire de ce genre de récits du passé. Le peu d'informations que nous possédons sur Anne Bonny nous vient d'une source unique qui était plus que probablement elle-même romancée pour le public de l'époque, donc pouvons-nous vraiment affirmer que l'image que nous avons d'Anne Bonny, même la plus objective que nous puissions tenter d'établir, soit vraiment ce qui se rapproche le plus de ce à quoi sa vie a vraiment ressemblé. L'album est régulièrement entrecoupé par les interventions de deux historien-ne-s. Iels ne sont pas d'accord sur la manière de retranscrire le personnage d'Anne Bonny, pas d'accord donc sur certains choix de cet album précis, mais leurs visions différentes sont toujours bien argumentées et apportent beaucoup à l'album. Contre toute attente, le point fort de l'album n'est pas la vie d'Anne Bonny elle-même mais bien tout le propos développé autour du besoin de retranscrire des histoires du passé, du devoir de se rapprocher le plus de la vérité et de la question de s'il est bon ou non de réinterpréter ces histoires avec nos attentes et regards bien contemporains. J'ai envie de dire, sommes-nous seulement parfaitement capables de nous affranchir de nos préconceptions sociales et de notre vision des époques retranscrites lorsque l'on aborde ces sujets-là ? Théoriquement oui, mais le simple fait que certains sujets et certaines figures historiques attirent plus que d'autres est déjà dû à nos constructions sociales contemporaines. Ici, en tout cas, c'est romancé (il n'y a qu'à voir la fin de l'album si vous en doutiez). On cherche à s'approcher le plus possible d'une vision réaliste du personnage mais il reste le fait que toute tentative de retranscrire une vie passé finira inlassablement pas donner un résultat romancé. Alors on peut essayer au mieux de s'approcher d'une version objective des évènements, on peut-même essayer de remettre en question les sources d'époques qui étaient sans doute elles-mêmes subjectives, mais est-il réellement possible de raconter, de rendre vivant un personnage passé sans romancer le moindre aspect de sa vie ? Je dirais que non, que l'objectivité absolue est malheureusement impossible (surtout sur des évènements que nous n'avons pas personnellement vus ou vécus), mais cela ne resterait après tout que ma vision de la chose. Devrions-nous alors arrêter de raconter ces histoires passées, d’enjoliver et déformer malgré nous ces vies qui ne sont pas les nôtres ? Dans cet album on pense que non, que l'on peut chercher à peindre la réalité, à souligner les destins exceptionnels, sans pour autant reléguer ces vies en figures de cartons pâtes tout juste bonnes à imager nos argumentaires contemporains. L'album (et donc probablement le podcast) est vraiment une porte ouverte sur une réflexion on ne peut plus passionnante. Quoi qu'il en soit, l'album est bon. La vie d'Anne Bonny est bien retranscrite (en tout cas bien abordée et développée à partir des quelques informations véridiques ou non que nous avons récupérées de l'époque, suivez un peu je n'ai fait que le répéter), le dessin est beau, la lecture est prenante et la réflexion sur la retranscription du passé est vraiment intéressante. Une lecture chaudement recommandée. (Note réelle 3,5)
Terre ferme
Les auteures nous présentent la vie et le travail à la ferme d’un frère et une sœur qui reprennent la ferme familiale et qui choisissent de passer de l’agriculture « conventionnelle » (c’est-à-dire productiviste avec force produits chimiques) à une agriculture bio. Derrière l’enthousiasme des premiers mois, les difficultés commencent à poindre. Rien de super original dans ce récit, mais il est vivant, frais, et on s’attache aux rêves de ces jeunes agriculteurs, aux choix qu’ils doivent opérer (limiter la taille du troupeau, se séparer de certaines de leurs vaches, s’adapter à l’absence de produits « phytosanitaires », avec les bouleversements que cela entraine au départ dans les champs, etc.). Leur projet est positif, on ne peut qu’être d’accord avec leurs choix. Je serais curieux de découvrir ce que la ferme est devenue depuis presque cinq ans, à l’heure où le bio semble refluer (les aides stagnent ou diminuent, les ventes aussi). C’est pourtant ce type d’agriculture qui devrait être soutenue, pas celle défendue par les productivistes de la FNSEA ou les industriels. Reste que, bio ou pas, on mesure avec ce récit la difficulté du métier, l’absence de temps mort qu’il impose, pour un revenu jamais garanti – et parfois quasi nul (alors qu’on voit bien ici l’énergie mise par notre duo d’agriculteur pour faire vivre leur ferme, et l’amour porté à leurs vaches aussi). Le principal bémol viendrait du fait que les auteures restent un peu à la surface des choses concernant le monde agricole. Les deux agriculteurs, en bio ou pas, ne sont qu’un maillon dans « l’agroalimentaire ». Les banques (ici leur prêt est facilement accordé), le coût des installations, les aléas météorologiques et la pression des industriels (laitiers ici) n’apparaissent que très peu. Mais c’est un portrait positif qui est quand même intéressant.
Open Bar
J'aime beaucoup Fabcaro, sa science des situations décalées, des dialogues totalement absurdes, et ce choix de mettre une seule et même (parfois avec des variations) du début à la fin du gag. Ici pas de fil rouge, pas de point commun entre les gagas (à part quelques références qui se répètent). J'ai un peu l'impression de voir un recueil de ce qui n'avait pas été pris ailleurs. La qualité est toujours là, on a le sourire en coin à la fin de nombreux gags. Mais c'est vrai qu'à la longue (je viens de lire les deux tomes), c'est un peu redondant, et je comprends un peu celles et ceux qui en ont marre de voir ce concept décliné à l'infini chez différents éditeurs. J'ai passé un moment sympa (et rapide) de lecture, mais clairement ce n'est pas le meilleur de ce qu'il a produit.
L'Anneau de Gygès
Je vais commencer par parler du titre, qui n'est pas du tout évoqué dans le manga, du moins dans le premier volume. L'Anneau de Gygès est un artefact qui permet à son détenteur (le berger Gygès donc) de devenir invisible. Il s'agit d'un mythe apparu dans La République de Platon. Gygès, qui trouve dans le sol un anneau, utilise ce pouvoir pour séduire la reine, complote avec elle et assassine le roi pour s'emparer du pouvoir. l'occasion pour Socrate et ses contradicteurs de discuter de la morale. L'auteur a donc lu Platon ou ses exégètes pour créer cette histoire. Nous avons deux personnages qui se retrouvent, après un voeu dans un sanctuaire, avec des pouvoirs complémentaires ou liés : disparaître ou faire disparaître à volonté. Mais ils n'ont bien sûr pas la même approche morale de ces pouvoirs, et celui qui est plus dérangé que l'autre (a priori), va choisir de cacher son pouvoir et embrouiller l'autre. C'est déjà bien scabreux dans le premier tome, et l'auteur nous propose des scènes tordues. Il y a de quoi être bien accroché par ce pitch et avoir envie de lire la suite, puisque ce manga se termine en 7 volumes. Le dessin est assez nerveux, et torturé quand il faut, sans aller dans le grand bazar. Je suis curieux, donc, de lire la suite.
La Longue Marche des Dindes
Missouri, XIXe siècle, un jeune garçon peu doué pour l'école décide de se lancer dans une incroyable entreprise : convoyer un millier de dindes jusqu'à Denver, Colorado, où on lui a promis qu'elles se vendraient vingt fois leur prix. Soutenu par son institutrice qui croit en lui au point de financer l'expédition, il doit affronter plus de 1000 km de prairies sauvages, ne comptant que sur lui-même et sur les rares alliés qu'il saura se faire en chemin. Mêlant aventure initiatique et contexte historique solidement ancré, cette bande dessinée jeunesse met en avant la débrouillardise, l'esprit d'initiative et la solidarité. Le héros, présenté comme un garçon simple, presque naïf, se révèle en réalité d'une remarquable maturité. S'il n'excelle pas à l'école, il fait preuve d'un sens pratique, d'une capacité à anticiper les risques et à bien s'entourer qui forcent le respect. Sa lucidité face au danger et sa manière de composer avec les ressources humaines qu'il croise sur sa route forcent l'admiration. En lecteur pragmatique, j'étais souvent tendu à l'idée qu'il puisse tout perdre à cause d'un vol, d'une attaque animale, de dangers naturels ou simplement de la difficulté logistique à faire marcher un millier de dindes sur une telle distance. Pourtant, même si le récit porte une forme d'optimisme parfois un peu candide, il reste crédible et maintient un vrai suspense tout au long de l'aventure. La dimension humaine du récit n'est pas en reste : les liens forts qui se tissent avec ses compagnons contrastent avec le portrait sombre de son père, figure médiocre, voire détestable, qui endosse finalement le rôle de l'antagoniste principal. Le tout est servi par une narration fluide et efficace, dans un décor dépaysant et historiquement bien restitué. La conclusion, peut-être un peu trop heureuse pour être totalement réaliste, n'enlève rien au plaisir d'une lecture pleine de chaleur, d'espoir et d'entrain. Un bel exemple de BD jeunesse réussie, intelligente et attachante.
Requiem - Chevalier Vampire
Arrivé au 9eme tome j'en peux plus. Honnêtement c'est lourd quoi.... Les dialogues moisis sans intérêt il y en a ras le bol. C'est dommage car au fond l'histoire est bonne, les dessins d'Olivier Ledroit sont excellents mais Mills gâche tout. C'est d'ailleurs incompréhensible qu'un dessinateur plein de talent comme Ledroit s'associe à ça.... C'est vraiment dommage. Maintenant je me force à terminer le 9 et le 10 et je rendrais vite fait à la bibliothèque, cette BD m'aura marqué... Mais pas dans le bon sens.
La Gardienne des concubines
Voici une nouvelle série publiée chez Mana Books, qui nous plonge dans les intrigues de cour, une cour largement inspirée de celle de la Chine. C'est inspiré de l'œuvre (éponyme ?) d'Aki Shikimi, adaptée par Shiori Hiromoto dans un manga dont les deux premiers tomes sortent simultanément en France. C'est donc par le biais de Yuran Haku, issue d'une famille de marchands, que nous pénétrons dans la cour intérieure et découvrons les jeux de pouvoir qui y ont cours. Les rivalités entre les favorites, la foule (une centaine de femmes) des concubines et des maîtresses, mais aussi les manigances de certains hauts fonctionnaires, ou encore le plan d'intégration tout particulier imaginé par l'Empereur. Sans parler de la personnalité pour le moins trouble de Monsieur Kogetsu, le mari imposé à Yuran. Si la lecture n'est pas désagréable, j'avoue ne pas avoir ressenti un intérêt démesuré pour l'histoire ou les personnages. Certains questionnements sont résolus "hors champ", d'autres sont un peu tirés par les cheveux. Et même la part d'ombre de Kogetsu me semble relativement classique. Peut-être que la suite me donnera tort, ceci dit. Mais ce qui m'a troublé le plus, c'est le voisinage, en termes de sujet et de lieu de l'intrigue, avec La Servante de l'empereur, paru il y a peu chez Ki-oon. Ce qui explique la parution dans un autre label du même groupe éditorial, sans doute. Ici cependant, pas de petites fleurs à tous les coins de pages, et si certains personnages sont "craquants", il y a un peu plus de nuances, de véracité dans les personnages. D'où ma note un peu supérieure. Graphiquement c'est aussi très élégant, très fin, sans avoir une véritable originalité. A réserver aux amateurs/trices du genre, cependant.
Dans la tête d'un dessinateur de presse
Au fil des années, Thibault Soulcié s'est imposé comme l'un des caricaturistes les plus appréciés de la presse française. L'Equipe, Marianne, l'Est-Eclair, entre autres, font régulièrement appel à son humour grinçant pour croquer l'actualité. Mais dix ans après l'attentat de Charlie Hebdo, son expérience et sa réflexion sur son métier l'ont amené à écrire et dessiner un ensemble d'histoires courtes pour parler de son activité si particulière. Non qu'il sente sa sécurité, sa vie, menacées, mais il y a quand même une forme d'exposition, notamment via les réseaux sociaux. C'est l'un des aspects qu'il évoque dans ces pages, indiquant qu'il est quand même touché quand par exemple une communauté se sent agressée par un de ses dessins. Souvent il prend alors l'attache d'un(e) collègue, qui dédramatisent le problème. Il indique ainsi comment il procède pour essayer de trouver le "bon" dessin, capable d'être immédiatement compréhensible par tous les publics (en utilisant par exemple des figures maléfiques censées être connues de tous, comme Darth Vader), un processus complexe, qui lui demande une concentration maximale sur un temps limité parfois à quelques heures, quand il y a un évènement inattendu gravissime (comme des attentats...). Le challenge est également d'essayer de lier deux évènements d'actualité sur un seul dessin, un vrai travail d'équilibriste... Parlant de son travail, Soulcié se met en scène, dans une version carrément caricaturale de lui-même, notamment au niveau capillaire. Il est également amené chaque mois à parler de son métier à des collégiens, expliquant toutes ces contraintes... et récoltant régulièrement des silences assourdissants, parfois assortis de "la gênance" bien sentis de la part d'une génération qui n'a plus vraiment de culture populaire partagée avec celles d'avant, et construisant la sienne... Même si en lisant entre les lignes on peut discerner la crainte d'une disparition du dessin de presse, notamment avec l'arrivée de media rapidement consommés, on ne peut s'empêcher de sourire à chaque page, Soulcié étant un professionnel de l'humour (mais aussi un humain). Essentiel pour comprendre ce métier.