Les derniers avis (5184 avis)

Par Cleck
Note: 1/5
Couverture de la série Héléna
Héléna

Je réécris ce que je mettais pour Une petite tentation du même Jim, c'est tout aussi adapté à ce diptyque "Héléna" : nous sommes ici dans la caricature de ce que peut proposer ce scénariste, à savoir de la romance sexy observée depuis un point de vue très masculin, jouant sur des fantasmes peu glorieux et gentiment racoleurs. C'est généralement conduit avec un certain sens du rythme et servi par des illustrations chaleureuses, dans leur rondeur tout autant que leurs couleurs. Bref du divertissement aisément accessible, à destination d'un public masculin non-sensible aux idées féministes. Ici, l'amour d'enfance, beau sujet par ailleurs, est traité via le malaisant prisme de la possession/prostitution. La plupart des personnages principaux sont détestables quoi qu'en disent d'autres personnages. Cela finit par nous interroger d'entendre en permanence le héros être considéré comme un mec bien quand tous les éléments en notre possession nous certifient du contraire, mais cet autre beau sujet n'est malheureusement pas traité : aucun discours sur le paraître, le jugement de goût, ni ouverture sur le fantastique, etc. En fait, le lecteur n'est pas seulement en désaccord avec l'opinion défendue par les personnages, il est vraisemblablement aussi en désaccord avec ceux des auteurs. Notons enfin que cette comédie romantique est moins bien rythmée que d'habitude, et le fait de l'avouer et d'en jouer, ne sauve aucunement les meubles ; il n'y a là aucun jeu avec le genre, ni mise en perspective amusante, seulement le constat d'un petit ratage. Mieux vaut encore une fois garder en mémoire le beau roman graphique L'Étreinte que Jim a conçu avec Bonneau et oublier ce divertissement racoleur, certes facile à lire, mais fort peu agréable.

21/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Sylvain et Sylvette
Sylvain et Sylvette

Bon, je vais commencer par la grosse question dès le début : était-ce seulement bon à l'origine ? Je demande car il m'est en tout cas évident que cette série n'a pas survécu à l'usure du temps, n'en déplaise à certain-e-s nostalgiques, les histoires apparaissent aujourd'hui terriblement désuètes et le dessin assez mou et limité. A l'origine, cette série était une des toutes premières, donc je comprend qu'il n'existait pas encore beaucoup de comparaison pour la qualité - et puis il faut dire aussi que cela restait mieux que de regarder l'herbe pousser, mais si l'on devait considérer comme des chefs d'œuvres tout ce qui compare à l'ennui mortel on n'en verrait plus le bout... Sylvain et Sylvette c'est plat, c'est systématiquement la même rengaine (les compères préparent encore un sale coup, mon Dieu !), avec quelques palpitantes variations de ci de là, un rythme narratif époustouflant (j'en ai souvent eu le souffle coupé et ai dû m'y reprendre à deux fois pour être sûre de comprendre toutes les subtilités de l'intrigue), et surtout une palette d'émotions et d'expressions faciales incroyable : trois, mes ami-e-s ! Un visage neutre, un visage aux sourcils froncés et un visage avec des grands yeux écarquillés et la bouche ouverte (les émotions derrière ce grand catalogue de visages devant être devinées dans le contexte - un véritable exemple de l'effet Koulechov). Bon, en vrai je suis mauvaise langue, dès fois les personnages ferment les yeux, alors on a quand même quelques petites variations (médisante que je suis). J'ai été sidérée d'apprendre que cette série continuait de paraître. Oui, malgré l'immense platitude des récits et leur ton moralisateur assez niais, la série sort encore de nouveaux albums (le dernier date de 2022). Comme quoi avoir simplement un nom de série connu garanti au moins l'achat, si ce n'est la qualité.

20/02/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 1/5
Couverture de la série Carnage - Une affaire de famille
Carnage - Une affaire de famille

Un carnage. Un comics où notre Spider-Man va s'allier à Iron Man pour combattre Carnage. Carnage est un super-vilain faisant partie de la lignée des symbiotes. Autant Venom était le côté sombre et brutal, avec une certaine morale, de Spider-Man, autant Carnage est son penchant fou et sanguinaire, son hôte est le tueur en série Cletus Kasady. Je tiens à préciser que j'ai lâché l'affaire au 3/4 du récit, j'ai survolé le dernier quart. Une intrigue tarabiscotée, peu convaincante et très verbeuse, même le légendaire humour de notre homme-araignée m'a laissé indifférent. Une lecture pour public averti, c'est gore. Un dessin hyper réaliste réalisé à la tablette graphique. Il fait trop informatisé à mes yeux, il est froid, lisse et sans âme. Un style que je n'aime pas. Une mise en page compliquée qui n'apporte rien. A fuir. Note réelle : 1,5.

19/02/2025 (modifier)
Couverture de la série 5 Seconds before the witch falls in love
5 Seconds before the witch falls in love

Bon, bah encore une mauvaise pioche. C'est bête parce que le postulat de base - à savoir une sorcière et une chasseuse de sorcière s'affrontant et tombant progressivement amoureuses l'une de l'autre - n'est vraiment pas mauvais, il y a de quoi faire une bonne comédie romantique teintée de fantastique. Le problème qui m'a un peu titillée, c'est l'âge. Alors, à première vue, on pourrait croire en voyant l'apparence très juvénile de la sorcière qu'il s'agit d'une enfant (au mieux une collégienne ou une lycéenne, mais vraiment pas plus vieille), que c'est elle la plus jeune du duo, mais en fait non, nous apprenons au détour d'un dialogue qu'elle en réalité très âgée et que c'est elle qui a choisi cette apparence "faussement juvénile" afin de s'enjoliver auprès de Lilith, sa chasseuse préférée. J'ai envie de dire "pourquoi pas", mais quitte à choisir son apparence elle aurait pu prendre celle d'une personne de l'âge de Lilith. Bon, soit, pas mon délire mais au moins notre sorcière à l'apparence si juvénile n'est pas sexualisée (on prend le positif où l'on peut). L'auteur-ice m'achève enfin dans les dernière pages en fournissant les âges officiels de ces personnages : Lilith la chasseuse a 26 ans et Meg la sorcière en a... 508 ! Bon sang, ça c'est de la différence d'âge ! Lilith n'étant plus une enfant je ne parlerais pas de pédophilie, mais boudiou, Meg les aime trèèèèèès jeunes dites moi. Les différences d'âges très élevées avec des êtres surnaturels, ça reste un fantasme romantique et/ou sexuel mine de rien assez répandu, je le trouve personnellement source de problème mais je peux comprendre qu'en fiction celui puisse en attirer. S'il ne s'agissait que de ça, j'en serais restée là. Mais voilà, surprise, il y a une deuxième histoire indépendante dans ce manga. Celle-ci nous raconte l'histoire de Kanna, une jeune lycéenne ayant la capacité de voir les fantômes, les esprits et autres créatures inter-planaires et qui se fait suivre depuis plusieurs années par une ange et une démone folles amoureuses d'elle (et se battant pour ses faveurs). "Seulement deux ?" vous entends-je dire ? Eh bien non : trois ! Car une autre démone, de la luxure cette fois-ci, pourchasse Kanna afin de l'éliminer, avant de tout bonnement tomber éperdument amoureuse elle aussi de cette jeune lycéenne visiblement très charismatique. Bon sang, Kanna, quel est ton secret ?! Démone de la luxure oblige (visiblement), nous avons droit ici à quelques visages dignes d'un ecchi et de promesses de corruption de l'âme (et du corps !) de la belle Kanna. Bon, vous voyez sans doute venir le problème que j'ai eu ici (si non, relisez-moi, nom de nom, on en a parlé il y a un paragraphe) : l'âge ! Bah oui, Kanna est lycéenne (17 ans, nous dit-on à la fin du manga) et les trois démones se battant pour ses faveurs ont toutes à peu près 2000 ans. Aïe aïe aïe, là c'est quand-même une ÉNORME différence d'âge. Il n'y a pas de service de protection des mineurs chez les êtres divins ? Je me le demande, parce que là il y en a quand-même une qui ne se cache absolument pas de vouloir faire tomber la jeune fille "dans la pire dépravation". Bon, dommage, le postulat de base de l'histoire entre la sorcière et la chasseuse de sorcière m'avait attirée... S'il n'y a avait eu que la première histoire, j'aurais pu me contenter de mettre deux étoiles, l'autre histoire m'a vraiment parue dépasser les bornes.

07/02/2025 (modifier)
Par Charly
Note: 1/5
Couverture de la série Zioïd - Le premier continent
Zioïd - Le premier continent

Je me suis ennuyé du début à la fin. L’histoire commence avec une idée qui aurait pu être intéressante, un monde post-apocalyptique où les survivants doivent s’adapter. Mais tout est plat, sans surprise, et ça ne va nulle part. On a l’impression que le manga démarre à peine quand il s’arrête déjà. J’ai eu le sentiment de lire une longue introduction qui ne mène à rien. Ce qui m’a mis le plus mal à l’aise, c’est la façon dont le manga traite l’érotisme. Il y a beaucoup de scènes de sexe, mais elles sont presque toutes basées sur des violences. Je trouve ça dérangeant et pas du tout intéressant. Au lieu d’apporter quelque chose à l’histoire, ces scènes donnent juste une impression de malaise. Je n’ai pas compris ce que l’auteur voulait faire passer comme message, mais ce n’était clairement pas pour moi. Aucun personnage ne m’a marqué. Ils sont sans personnalité, sans profondeur, et on ne s’attache à personne. On dirait qu’ils sont juste là pour servir l’histoire sans vraiment exister. Il y a des soldats, des villageois, des monstres, mais aucun ne sort du lot. Je ne me suis jamais senti impliqué dans ce qui leur arrivait. J’ai trouvé les dessins fades et sans charme. Parfois, je ne comprenais même pas ce que je voyais. Les scènes d’action ne sont pas claires, les personnages se ressemblent, et il n’y a rien de spécial dans le style. J’ai déjà vu des mangas avec des dessins bien plus travaillés et vivants. Ici, tout semble générique et sans âme. Je n’ai pas aimé cette BD. Je me suis ennuyé, j’ai trouvé les scènes dérangeantes, et rien ne m’a donné envie de continuer. Il y a des mangas bien meilleurs dans le même genre, alors je ne vois pas l’intérêt de lire celui-ci.

03/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Tadokoro-San
Tadokoro-San

Bon, là, c'était clairement une mauvaise pioche. J'ai à l'origine acheté cette série sur le simple postulat, qui m'avait l'air comique ou tout du moins fantasque, que cette série parlait d'une lycéenne très timide mais extrêmement fan de dessins d'actions badass et d'une riche jeune fille populaire éperdument amoureuse de cette dernière. On m'avait dit que le personnage de la riche fille populaire était, ironiquement, une véritable badass dissimulée et que le dessinateur se permettait parfois quelques coups de folies et que son trait était bon. Bon, bah déjà, première déconvenue : je n'ai pas aimé son trait. Oh, pour sûr, quand il dessine des personnages badass il y a effectivement un petit style qui n'est pas déplaisant, mais ces moments sont en fait assez rares et son dessin plus classique ne m'a vraiment, mais alors vraiment, pas plu. Ensuite, deuxième déconvenue : l'histoire. Alors, j'ai effectivement ri, mais je ne pense pas que c'était la réaction voulue. En fait j'ai plus ri de gène face au caractère manifestement "érotique" de la mise en scène (nos deux personnages sont quasiment en permanence aux portes de l'orgasme à chaque regard ou à chaque frôlement de main) et la traduction française, ridiculement surarticulée et mécanique, m'a sincèrement faite rire pour son incongruité. Au début je pensais que c'était un choix pris pour le personnage de Nikaïdo (la riche fille populaire), qui lâchait des envolées lyriques et absurdement ampoulées, mais en fait non, tous les personnages se révèlent en fait avoir été écrits par quelqu'un qui n'a visiblement pas entendu de jeunes lycéennes parler depuis un long moment. Je pensais avoir acheté une comédie, je tombe sur un ecchi ciblant très clairement un public masculin et hétérosexuel que je ne suis pas. Oui, je sais, le yuri ça reste un genre principalement écrit par des mecs hétéros pour des mecs hétéros, donc quelque part je cherchais forcément de l'or dans du fumier, mais que voulez vous, je suis tombée par hasard sur deux trois perles rares il y a de ça quelques années et depuis je cherche inlassablement à revivre cette surprise. Mais cette série fut la goutte de trop qui m'a rappelée que cette quête folle ne vaut pas la chandelle. Je terminerais d'aviser les yuris que j'ai en ma possession actuellement, et après ça je ne lirais (et surtout n'achèterait) dans ce genre que lorsque je serais sûre et absolument sûre de la qualité du produit. Et puis, mine de rien, on voit parfois apparaître des yuris écrits par des femmes saphiques, dont certains m'ont même révélé les us et coutumes des milieux saphiques japonais que j'ignorais. Un jour peut-être viendront-ils dans nos vertes contrées (parce qu'aujourd'hui, à par quelques autrices très précises qui malheureusement ne me parlent que trop rarement, queue de pie). En attendant je relirais mes Bloom into you et mes She Wasn't a Guy, c'est déjà pas si mal. Même pour un public masculin seulement intéressé par une lecture sans prise de tête pour se faire trembler l'entrejambe, je pense qu'ici l’œuvre est assez pauvre. Même pour l'aspect comédie je ne pense pas que beaucoup y trouvent leur compte. Dommage, car encore une fois le postulat avait du potentiel.

31/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Marchand de tapis de Constantinople
Le Marchand de tapis de Constantinople

Impossible de lire cette aventure, à chaque tentative le bouquin m'est littéralement tombé des mains. Pour être plus factuel, disons que les dessins sont vraiment vilains (cela me rappelle le style de certaines bd qui reprennent des images d'amine pré-existant à la version écrite), les dialogues trop mal écrits (sûrement la traduction en français faite par une IA secondée par une stagiaire de 3eme). D'ailleurs même la police de caractère m'a particulièrement rebuté. Détail anecdotique vous me direz mais pour moi c'était déjà de trop.

26/01/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 1/5
Couverture de la série Les Mots nous manquent
Les Mots nous manquent

Oulah, c'est pas très bon comme BD, ça ! Je vais être un peu sévère dans ma note, mais elle reflète mon ressenti au sortir de ma lecture et j'estime la BD franchement pas bonne. C'est le genre de BD que j'appelle " BD de CDI", avec l'idée derrière que c'est une BD a caractère informatif tournée vers les plus jeunes et qui a comme idée de se faire claire et simple. le hic, c'est qu'elle est beaucoup trop claire et beaucoup trop simple, au-delà des bonnes intentions. Sur le côté formel, la BD est un ensemble de planches très vides, parfois même inutiles (certaines planches décrivent des actions qui auraient pu prendre une seule case) tandis que l'ensemble se lit trop vite. Sur un tel sujet, je trouve qu'il y aurait eu plus à dire, à mon sens, mais la densité manque clairement. Les ajouts en fin de volumes sont un peu intéressants, mais malheureusement ne comblent pas le manque d'intérêt préalable. D'autre part, il y a des choix que je trouve peu judicieux : les personnes parlant syriens voient leur bulles être traduites, sauf que comme aucun indicateur visuel n'est présent (couleur différente, italique, forme de la bulle ...) il est assez dur de comprendre la limite du langage. Chaque bulle est écrite en français mais dans certains dialogues les personnes parlent des langues différentes. L'absence de marqueur claire pour différencier ces langues ne permet pas de le visualiser directement et empêche de se rendre compte de la limitation que ces personnes ressentent. Il y a différents moyens pour le retransmettre visuellement (on est dans une BD, le langage est visuel), mais ça reste très plat et très simple dans le déroulé. Niveau histoire, c'est l'arrivée d'une famille Syrienne qui fuit la guerre de son pays. L'idée aurait pu m'intéresser, mais on reste en surface avec quelques anecdotes racontées par la famille, qui s'oublient en quelques jours et ne marquent pas. La BD est pleine de bonne volonté, mais ça ne suffit pas à en faire une lecture intéressante : l'anecdote sur le vietnam n'a par exemple rien à faire ici. C'est complètement hors sujet et si elle raconte quelque chose de l'intégration, l'immigration et la communication, il aurait fallu développer cet aspect et le mettre en avant. Personnellement je la déconseille. C'est le genre de BD qu'on sent animé de bonnes intentions, je ne le répéterais jamais assez, mais ça n'en fais pas une bonne BD. C'est une BD oubliable, que je ne peux vraiment pas recommander. Sur la Syrie, il y a pléthore d'autres BD qui sont sorties, et sur la question de personnes arrivées en France et s'installent, il y en a également plein. Celle-ci ne rajoute rien à ce que j'ai déjà lu.

23/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Stop !! Hibari-kun !
Stop !! Hibari-kun !

Je préfère être honnête, mon avis ne va pas être très positif. "Stop !! Hibari Kun !", c'est l'histoire de Kôsaku, un jeune homme qui va se retrouver hébergé chez un yakuza suite au décès de sa mère. Au départ terrifié, il finira par apprécier son séjour en réalisant qu'Ôzora, chef du clan, a quatre magnifiques filles. En particulier une, Hibari. Mais... Horreur ! Stupeur ! Hibari se révèle être en fait... un garçon !! Voilà, le concept est assez original, pourrait être marrant (soit façon Vaudeville soit, façon comédie tranche de vie, voire en récit plus sérieux), mais en fait non. En fait le premier tome m'a vraiment mise mal à l'aise tout du long, la faute au traitement du personnage éponyme, j'ai nommé Hibari. Hibari est constamment appelé-e "dégénéré", "pervers", "lopette" et autres joyeusetés. Or Hibari se contente juste de porter les vêtements qu'iel veut, de se dire femme et de vivre comme iel l'entend. D'un autre côté l'auteur lae mets plusieurs fois dans des situations où iel agit effectivement de manière perverse, iel frôle quand-même bien souvent la ligne du harcèlement sexuel envers Kôsaku. Il est d'ailleurs souvent sous-entendu qu'Hibari est attiré-e par Kôsaku (bien qu'il pourrait s'agir d'une "blague" - car oui c'est aussi dans ces moments-là qu'Hibari sort la carte "harcèlement") et que les sentiments seraient potentiellement partagés par Kôsaku, qui nie toujours en bloc parce que "il n'est pas un dégénéré, lui". Était-ce une tentative de l'auteur de parler du sujet de l'homosexualité ? Si c'est le cas c'est assez gênant car on associe ainsi constamment et sans se contredire que les homosexuels seraient des détraqués sexuels qu'il faudrait "corriger" ou cacher. Hibari serait-il en fait une elle ? Était-ce une tentative par une personne qui ne s'y connaît pas du tout de représenter des personnes transgenres (parce que même dans la société ultra-patriarcale et anti-queer de l'époque, il y en avait au Japon) ? Si c'est le cas, même ritournelle : doit-on en conclure que les personnes queer sont des détraqués mentaux à corriger ? Et valide-t-on cette hypothèse en représentant Hibari constamment jouer les harceleur-euse-s ? Trois possibilités s'offrent donc à nous, présentement : ou bien Hibari est une personne transgenre (binaire ou genderfluid) et dans ce cas-là l'humour repose sur de la transphobie, ou bien Hibari est un homme gay aimant le travestissement et dans ce cas-là l'humour repose sur de l'homophobie, ou bien encore Hibari est simplement un homme cis-hétéro aimant le travestissement et dans ce cas-là l'humour repose sur du sexisme et du machisme. J'ai envie de dire que le choix donne l'eau à la bouche ! Parce qu'en réalité je ne sais pas ce qui était cherché. Clairement, à faire de l'humour (même s'il me semble lourd je reconnais par sa forme que c'est de l'humour). Mais un humour reposant sur des stéréotypes nocifs et les appuyant et les validant dans son récit et sa mise en scène, ça ne fait qu'attaquer. Je suis sûr que pour des gens non-concernés il est plus facile d'en rire (surtout au Japon, pays extrêmement conservateur sur les visions de genres et de relations conjugales, encore plus à l'époque de parution), mais de mon point de vue de femme queer à une époque où les droits LGBT sont plus que jamais remis sur le devant de la scène et utilisés à des fins de violence, en particularité sur ce qui tourne autour du genre, eh bien ce manga m'a plus mise mal à l'aise qu'autre chose. Alors voilà, je vais paraître rabat-joie, ça aurait pu être bon, personnellement j'ai ressenti une insulte. Je reconnais que le concept de base était prometteur, et pour les personnes en doutant je vous jure qu'on peut rire sur le genre et sur l'homosexualité sans être offensant-e. J'aurais adoré suivre une comédie autour d'un-e enfant de yakuza gnc (gender non conforming). Donc bon, les amateur-ice-s d'histoires similaires (on trouve d'autres mangas du genre) pourront peut-être ignorer tout ces défauts, moi non. Je n'ai d'ailleurs pas continué après le premier tome, je doute d'une quelconque amélioration et je n'avais pas envie de me forcer plus que ça. À l'époque de parution ce genre de traitement et de représentation des personnes queers était la norme (même parfois vu comme positif) mais par pitié, aujourd'hui plus jamais ça...

18/01/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 1/5
Couverture de la série Moody Rouge
Moody Rouge

Oh là là, mais quelle catastrophe ! Qu'a cherché à faire Ariane Astier à travers cette... chose ? Pendant une bonne partie de la lecture, j'étais prêt à sortir les armes et partir en guerre contre les "filles de" qui croient avoir le même talent que leur géniaux géniteurs, mais je vais laisser cette partie de côté. Car, en effet, on ne peut dénier à la fille d'Alexandre Astier une certaine vision. A mon sens, elle passe à côté de son sujet, mais elle démontre dans cette tentative de manga à la française qu'elle a un réel talent graphique, et qu'elle est dotée d'une vraie sensibilité artistique. Même dans les pires moments de ce que j'appellerai par défaut une œuvre, on sent que l'autrice veut mettre un souffle dont elle nous donne à voir les prémisses ici ou là. Le problème, c'est que le reste ne suit pas. Pour le pitch de base, c'est une chose. On aime ou on n'aime pas, mais il n'est pas plus idiot qu'un autre, et s'inscrit dans la plus pure tradition du manga, onirique et horrifique. A ce titre, Astier nous réserve quelques séquences bien gorasses qui auraient pu être sympathiques, dans un autre écrin. Pour le pitch, donc, passons. Mais alors pour le scénario et la narration, qu'est-ce que c'est que ce truc ??? Rien ne va dans la narration visuelle : les cases s'enchaînent au petit bonheur la chance, les personnages ont des visages plus ou moins interchangeables, on passe d'une séquence à l'autre sans jamais comprendre comment on est arrivé à ce point du récit... Vraiment, c'est une catastrophe intersidérale. Peut-être étais-je particulièrement mal luné en lisant ce machin, mais là, j'avoue que je n'ai pas compris le pourquoi du comment. Je n'ai pas compris grand-chose, d'ailleurs. Oui, on parvient à cerner les grandes lignes du récit, et les motivations du héros, mais ne me demandez pas de résumer les péripéties qui semblent jalonner le récit, je n'ai jamais vraiment réussi à comprendre le déroulé précis des événements qu'on essayait de nous raconter. Comme je crois profondément à la sincérité d'Ariane Astier (je le dois sans doute à l'estime que je porte aux branches précédentes de la famille), je me refuse à croire qu'elle ait sombré dans le délire de cette sorte d'art boboïsant destiné à une sorte de pseudo-élite intellectuelle et autosatisfaite. Je veux donc croire que notre jeune autrice en herbe s'est simplement laissé dépasser par un projet trop grand pour elle. Le projet n'était sans doute pas mauvais, et il aura au moins eu le mérite de dévoiler des qualités graphiques indéniables. Mais pour une première incursion dans le monde très codifié de la bande dessinée (et qui plus est, du manga), c'était trop. Trop d'infos à gérer, dans le scénario, dans le découpage, dans l'écriture des personnages... Et je pense qu'Ariane Astier, à vouloir tout faire toute seule comme son père (?), est passée complètement à côté de sa cible. Bref, je n'aurais rien contre la voir refaire surface sur une autre œuvre. Mais par pitié, qu'elle s'allie avec un scénariste aguerri, qui saura mettre de l'ordre dans les innombrables idées qui sont les siennes ! Cela ne pourra lui être que bénéfique.

15/01/2025 (modifier)