J'ai profité d'une offre de mon supermarché à 50 centimes pour jeter un oeil sur la série.
Je suis content de ne pas avoir dépensé plus n'en déplaise aux auteurs qui doivent vivre de leur travail.
Je suis amateur de foot mais j'ai trouvé l'album que j'ai lu d'une platitude absolue. Quelques moqueries sur Raymond (probablement D.) ex-entraîneur des Bleus ou des gesticulations d'arbitres ne font pas des gags très convaincants.
Le graphisme est assez dynamique mais c'est vraiment sans originalité pour de l'humour premier degré. La mise en couleur est banale et sans grande recherche.
Une série sans attrait même pour des enfants footballeurs.
Je n’ai lu que le tome 1 et je ne dépasserai pas ce stade.
Le trait de Beltran n’est pas encore trop mal mais ses couleurs sont justes inesthétiques à mes yeux. Un rendu trop froid, trop informatique ?! Je bloque totalement sur ses planches à cause de ça. La suite s’améliore sans doute sur ce point mais l’intrigue de Jodorowski ne m’a pas plus tenu en haleine, une déception rien ne m’a accroché.
Je vais en rester là pour cette trilogie.
Je suis sans doute trop cartésien de part mes études scientifiques.
La mise en abyme est un exercice de style, que je ne connaissais pas, et qui n'est pas pour moi.
Trop littéraire sans doute.
Autant le premier tome s'est laissé lire, autant il m'a été pénible de lire le deuxième.
N'en parlons pas du troisième que je n'ai pas ouvert.
Je pense me séparer de cette série.
J'avais acheté cette série (comme beaucoup d'autres) en regardant seulement les notations du site (en général ça me donne satisfaction). J'aurais dû lire les avis aussi avant.
À la lecture des très bons avis je me suis lancé avec confiance dans ce pavé de 220 pages même si la couverture ne m'engageait pas trop.
En effet je ne suis pas trop gourmand des histoires d'espace et de fusées. J'ai bien vite déchanté sur tous les plans. J'ai trouvé le scénario pesant, brouillon, long et indigeste et le graphisme pas du tout à mon goût.
En effet à mon avis Bablet utilise le prétexte d'un récit d'anticipation pour régler un certain nombre de griefs avec des thématiques purement fin XXeme ou début XXIème siècle.
En vrac on trouve l'addiction à la nouveauté, la dictature du consumérisme, le racisme et la xénophobie, les expérimentations animales ou la surpopulation. Tout cela est encadré dans une atmosphère de dictature des esprits dans un style de Big Brother.
Le langage qui supporte le récit fait appel à du vocabulaire scientifico-philosophique (tendance Nietzsche) saupoudré de doctrine révolutionnaire (tendance Che). C'est bien trop compliqué pour moi et au bout de 130 pages j'ai simplement feuilleté le livre en pensant au bois qui avait servi à ce pavé puisqu'il est aussi question d'épuisement des ressources dans le livre.
Je place le graphisme au même niveau de mon goût. Je n'ai pas encore pu définir si les habitants (presque tous entre 25 et 40 ans) portaient des masques ou pas. Seuls les chiens ou chats étaient dessinés avec un soin que j'apprécie.
Quant aux extérieurs j'ai cru me retrouver dans un centre commercial crasseux ou sur les tapis roulant de la station Montparnasse. Pour des gens qui sont censés maîtriser une technologie de pointe qui envoie des astronautes dans tous les coins de l'univers, je trouve cela assez ringard (comme les studios TV dignes des années 80).
De toute façon, ces décors de boîtes de conserves, qui évitent de se pencher sur une documentation architecturale d'époque, ne me conviennent pas.
Je passe mon tour.
Je suis fan de l'ami Goossens depuis la première heure. Il est un des rares auteurs à provoquer chez moi des crampes d'estomac au point qu'il m'est impossible de lire ses BD au lit parce j'empêche ma compagne de dormir.
j'ai par conséquent acheté La porte de l'univers les yeux fermés. Et là, c'est le drame.
Serait-ce "la fin des haricots péteurs" ?*
Je n'ose y croire...
* Cf page 1 du récit (page 6 selon la pagination), case 4, la seule qui soit parvenue à m'arracher un sourire. Ça partait pas si mal...
Je signale que j'ai lu l'édition d'origine de cet album, celui paru en 1982 dans la collection Pied Jaloux des Humanos, avec une couverture beaucoup plus attractive ; celle-ci est une réédition qui n'incite pas tellement à la lecture.
De toute façon, ça ne change rien au contenu qui ne m'a absolument pas passionné, il est question de récits courts parus en 1980 et 1981 dans Métal Hurlant, et qui ont pour point commun un vague ton policier et cruel. On retrouve toujours un mode de narration pénible auquel les auteurs sont habitués, sans dialogues mais avec des textes récitatifs, et le dessin de Loustal est encore plus vilain par rapport aux autres Bd que j'ai pu lire de cet auteur, avec un trait épais sans charme, des décors approximatifs et des têtes assez laides. C'est plat, fade et sans aucun intérêt. Bref, j'ai refermé cet album en me disant que je l'oublierai très vite.
Cette BD me laisse un sentiment étrange : commençons par le positif : les dessins sont assez beaux, et la palette de couleurs est vraiment magnifique.
Le problème vient du scenario, qui s'efface quasi complètement au profit du dessin.
Or ce qui fait une BD réussie, c'est la symbiose entre dessin et histoire. Sans l'un ou l'autre, ce n'est plus vraiment une BD. Ici on a le sentiment de voir une exposition artistique d’un peintre new-âge sous acides qui nous décrit par l'image ses multiples trips. C'est beau, mais cela lasse. On dirait du Jodorowski dans tout ce qu'il a de plus caricatural et extrême.
Et on a cela sur plus de 100 pages. L'auteur aurait pour nous raconter la même chose en à peine 20 pages, ce qui sert d'intrigue avance assez peu.
Accessoirement, les personnages sont à peine esquissés : on apprend beaucoup sur les trips du héros, mais on ne sait toujours quasiment rien de lui à la fin du premier tome, si ce n'est qu'il aime fumer de la drogue et jouer sur un synthétiseur. Pour ses mentors c'est pire, on ne sait vraiment rien d'eux, mais ce sont comme par hasard des experts en magie qui vont le former parce qu'ils ont le cœur sur la main....
Bref je ne suis pas jouasse.
MAJ 20/12/2022
Tome 2 : Dans ma critique du tome 1, j'évoquais Jodorowsky. Pour ce second opus on peut ajouter Froideval, le scénario (ou plutôt le ticket de métro sur lequel a été griffonné quelques lignes) se dirige vers une apocalypse qui rappelle fortement les délires les plus gonzos de 666 et 6666 mais sans être drôles, c'est même un plutôt consternant (le bad guy qui souhaite servir l'antéchrist fait manger ses excréments à sa complice pour la punir de ses échecs...). Les défauts que j'ai relevé sont toujours présents, beaucoup d'esbrouffe visuelle et très peu d'avancées dans l'intrigue. On note en plus une certaine volonté un peu nauséabonde de régler des comptes personnels à travers des références "subtiles" : par exemple un personnage d'avocat maléfique, obèse, zoophile et pédophile directement inspiré d'Eric Dupond-Moretti.....
Alors cette fois, je ne comprends même pas que cette bande dessinée ait pu paraître puisqu'elle me semble relever factuellement de la pédopornographie et que, jusqu'à preuve du contraire, la pédopornographie est bel et bien punie par la loi en France. Ou bien est-ce que j'ai raté un truc ?
Maintenant, est-il nécessaire d'en faire tout un débat ? On sait bien que créer une polémique à tout-va ne sert souvent qu'à faire davantage de publicité à la chose qu'on veut dénoncer, et le simple fait que j'ai lu les deux "œuvres" litigieuses de cet obsédé en mal de visibilité le prouve.
Quoiqu'il en soit, il appartiendra à la justice de décider du caractère illégal ou non de ces deux bandes dessinées.
La question soulevée par cette polémique, qui me paraît bien plus intéressante, c'est la question des limites posées à l'art. L'art peut-il tout représenter, et le doit-il ? Est-ce le rôle d'un artiste de transgresser ? La provocation doit-elle nécessairement dépasser les limites ?
Vaste réflexion philosophique à laquelle je n'entends pas répondre en quelques lignes ici. Néanmoins, je trouve que l'art est souvent devenu aujourd'hui le paravent à certaines personnes plus ou moins talentueuses, plus ou moins créatives, pour faire n'importe quoi. On peut dire que l'art n'obéit à aucun code, mais dans ce cas, tout est (ou peut être) art. Du gribouillage fait par ma nièce en 1 minute à la Joconde de Léonard de Vinci. Si on ne considère pas que les deux relèvent de l'art, alors où doit-on poser la limite ?
Pour ma part - et c'est une conception très personnelle que je ne demande à personne de partager -, j'estime qu'un des rôles de l'art devrait être d'élever le lecteur/spectateur. Si l'on en revient à Petit Paul, alors on se heurte à nouveau au problème : qui peut sortir grandi de cette lecture ?
Je ferai appel - une fois n'est pas coutume - à mon auteur fétiche, Oscar Wilde, et à sa définition de l'art dans Le Portrait de Dorian Gray : "L'artiste est un créateur de beauté. Révéler l'art et cacher l'artiste, tel est le but de l'art."
Dans la sinistre polémique qui agite aujourd'hui le monde de la bande dessinée, parle-t-on véritablement des œuvres ? Ne parle-t-on pas plutôt en long, en large, en travers, des obsessions d'un nommé Bastien Vivès qui a utilisé un médium parmi d'autres pour les exprimer ?
Ce que cette longue digression cherche à faire ressortir, c'est tout simplement le fait qu'il me semble que l'auteur de Petit Paul a oublié un élément essentiel : l'art peut être provocateur, ça oui. Mais la provocation n'est pas nécessairement art. Et la provocation sans l'art, c'est le néant...
Là où je vois tout-à-fait le geste provocateur dans cette bande dessinée, j'ai beaucoup de mal à y voir le moindre geste artistique. Et si la bande dessinée ne sert plus à véhiculer un art, et par là même, à élever (ou essayer, c'est déjà pas mal) l'âme de son lecteur, alors elle est vaine et sans avenir. Ce que l'auteur (et malheureusement dessinateur) de Petit Paul met en avant au travers de ce qu'il convient bien d'appeler son œuvre, c'est lui, lui, lui et seulement lui.
Et bien au-delà du débat "pédopornographique ou pas ?" se pose la question qui, pour moi, est essentielle : où se trouve la beauté, dans Petit Paul ? S'il y en a, qu'on me la montre. S'il n'y en a pas, alors où est l'art ? Et s'il n'est pas un artiste, qui est Bastien Vivès ?
La réponse risque de faire très mal...
Bon, j'ai voulu lire cette bande dessinée qui, aujourd'hui, fait tant polémique, pour me rendre compte de l'étendue des dégâts et savoir un peu plus si ce dont on accuse l'auteur est justifié ou non...
Le fait est que je ne crois pas être client de BD érotiques. Je ne lis clairement pas une BD pour ressentir quoi que ce soit dans le slibard, et quand bien même ce serait le cas, Les Melons de la colère vise apparemment un autre but. Le problème, c'est que je ne sais absolument pas quel but vise l'auteur de ce machin... Qui va trouver un quelconque intérêt au fait de voir une grande sœur branler son petit frère ? Est-on vraiment censé trouver cela drôle ?
En ce qui me concerne, c'est bien le problème principal : non seulement je n'ai trouvé ça drôle, mais je n'ai même pas compris ce en quoi ça devrait nous faire rire. C'est d'une platitude aberrante, même pas rehaussée par un dessin sans génie et sans beauté.
Je ne ferai pas le procès à l'auteur de faire l'apologie du viol collectif car ce n'est clairement pas son but, et on voit bien, quand on lit la scène concernée, qu'il ne cherche nullement à en donner une image positive, bien au contraire. Pour la question de l'inceste, humour ou pas humour, je ne sais pas si l'auteur en fait l'apologie ou non, j'ignore s'il laisse libre cours à ses fantasmes ou quoi, mais si c'est le cas, cela relève probablement plus de la psychiatrie que de la justice. S'il ne cherche ni à en faire l'apologie, ni à libérer des fantasmes mal placés, alors je comprends encore moins pourquoi il "s'amuse" (si tant est que cela amuse quelqu'un) à mettre cela en scène.
Tout ce que cette bande dessinée met en avant à mes yeux, c'est juste la piètre étendue de ce que certains appellent "provocation", mais qui ne rime pour moi qu'avec "bêtise" et "nullité". A mon avis, Les Melons de la colère est bête, Les Melons de la colère est nul, Les Melons de la colère est peut-être dégueulasse, obscène, odieux, tout ce que vous voulez qui ne l'encense pas. Mais pour être provocatrice, une œuvre doit encore avoir quelque chose à dire.
Et c'est là que le bât blesse réellement : Les Melons de la colère est envers et contre tout désespérément, complètement, salement vide. Et si l'auteur de cette pénible guignolerie avait profité d'un minimum d'éducation, il aurait su que, quand on a rien à dire, on se tait. Tout simplement.
Aie ! Je risque d’être encore plus sévère que les aviseurs précédents. Ma lecture a été presque laborieuse, heureusement que c’est un one shot, j’aurais craqué sinon.
On suit un personnage solitaire errant, dont on ne sait rien, sinon qu’à la fois il fuit et recherche la compagnie de ses semblables et surtout qu’il semble avoir une haute opinion de lui-même ! Il se sent investi d’une mission (laquelle?), ne supporte pas de côtoyer un serviteur qu’il trouve moche, et une fois la belle séduite, il fuit avant de risquer de devoir torcher des mômes.
Qu’on essaie de glorifier un héros antipathique soit, mais que ce soit bien raconté au moins.
Le récitatif qui décrit chaque vignette est redondant. Et je trouve le style employé particulièrement ampoulé et grandiloquent.
Le dessin est certainement le meilleur de cette bd, quoique…
J’ai aimé les décors et les animaux. En revanche la représentation des humains est nettement moins bonne, surtout dans les visages. Certaines vignettes montrent des problèmes (page 4 en particulier, cet œil de face sur un profil rend le visage bizarre). Je préfère cet auteur dans un style moins réaliste (je pense à Les Aventures de Rififi).
Je ne sais si cette histoire est un condensé de légendes germaniques, mais pour moi, je n’en vois pas l’intérêt, autant puiser directement aux sources.
Ah, dernier détail, à l’époque, on ne mesurait pas les distances en centimètres. Même si c’est dans la voix off, c’est incongru.
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Les Foot Maniacs
J'ai profité d'une offre de mon supermarché à 50 centimes pour jeter un oeil sur la série. Je suis content de ne pas avoir dépensé plus n'en déplaise aux auteurs qui doivent vivre de leur travail. Je suis amateur de foot mais j'ai trouvé l'album que j'ai lu d'une platitude absolue. Quelques moqueries sur Raymond (probablement D.) ex-entraîneur des Bleus ou des gesticulations d'arbitres ne font pas des gags très convaincants. Le graphisme est assez dynamique mais c'est vraiment sans originalité pour de l'humour premier degré. La mise en couleur est banale et sans grande recherche. Une série sans attrait même pour des enfants footballeurs.
Mégalex
Je n’ai lu que le tome 1 et je ne dépasserai pas ce stade. Le trait de Beltran n’est pas encore trop mal mais ses couleurs sont justes inesthétiques à mes yeux. Un rendu trop froid, trop informatique ?! Je bloque totalement sur ses planches à cause de ça. La suite s’améliore sans doute sur ce point mais l’intrigue de Jodorowski ne m’a pas plus tenu en haleine, une déception rien ne m’a accroché. Je vais en rester là pour cette trilogie.
Abymes
Je suis sans doute trop cartésien de part mes études scientifiques. La mise en abyme est un exercice de style, que je ne connaissais pas, et qui n'est pas pour moi. Trop littéraire sans doute. Autant le premier tome s'est laissé lire, autant il m'a été pénible de lire le deuxième. N'en parlons pas du troisième que je n'ai pas ouvert. Je pense me séparer de cette série. J'avais acheté cette série (comme beaucoup d'autres) en regardant seulement les notations du site (en général ça me donne satisfaction). J'aurais dû lire les avis aussi avant.
Shangri-La
À la lecture des très bons avis je me suis lancé avec confiance dans ce pavé de 220 pages même si la couverture ne m'engageait pas trop. En effet je ne suis pas trop gourmand des histoires d'espace et de fusées. J'ai bien vite déchanté sur tous les plans. J'ai trouvé le scénario pesant, brouillon, long et indigeste et le graphisme pas du tout à mon goût. En effet à mon avis Bablet utilise le prétexte d'un récit d'anticipation pour régler un certain nombre de griefs avec des thématiques purement fin XXeme ou début XXIème siècle. En vrac on trouve l'addiction à la nouveauté, la dictature du consumérisme, le racisme et la xénophobie, les expérimentations animales ou la surpopulation. Tout cela est encadré dans une atmosphère de dictature des esprits dans un style de Big Brother. Le langage qui supporte le récit fait appel à du vocabulaire scientifico-philosophique (tendance Nietzsche) saupoudré de doctrine révolutionnaire (tendance Che). C'est bien trop compliqué pour moi et au bout de 130 pages j'ai simplement feuilleté le livre en pensant au bois qui avait servi à ce pavé puisqu'il est aussi question d'épuisement des ressources dans le livre. Je place le graphisme au même niveau de mon goût. Je n'ai pas encore pu définir si les habitants (presque tous entre 25 et 40 ans) portaient des masques ou pas. Seuls les chiens ou chats étaient dessinés avec un soin que j'apprécie. Quant aux extérieurs j'ai cru me retrouver dans un centre commercial crasseux ou sur les tapis roulant de la station Montparnasse. Pour des gens qui sont censés maîtriser une technologie de pointe qui envoie des astronautes dans tous les coins de l'univers, je trouve cela assez ringard (comme les studios TV dignes des années 80). De toute façon, ces décors de boîtes de conserves, qui évitent de se pencher sur une documentation architecturale d'époque, ne me conviennent pas. Je passe mon tour.
La Porte de l'univers
Je suis fan de l'ami Goossens depuis la première heure. Il est un des rares auteurs à provoquer chez moi des crampes d'estomac au point qu'il m'est impossible de lire ses BD au lit parce j'empêche ma compagne de dormir. j'ai par conséquent acheté La porte de l'univers les yeux fermés. Et là, c'est le drame. Serait-ce "la fin des haricots péteurs" ?* Je n'ose y croire... * Cf page 1 du récit (page 6 selon la pagination), case 4, la seule qui soit parvenue à m'arracher un sourire. Ça partait pas si mal...
Clichés d'amour
Je signale que j'ai lu l'édition d'origine de cet album, celui paru en 1982 dans la collection Pied Jaloux des Humanos, avec une couverture beaucoup plus attractive ; celle-ci est une réédition qui n'incite pas tellement à la lecture. De toute façon, ça ne change rien au contenu qui ne m'a absolument pas passionné, il est question de récits courts parus en 1980 et 1981 dans Métal Hurlant, et qui ont pour point commun un vague ton policier et cruel. On retrouve toujours un mode de narration pénible auquel les auteurs sont habitués, sans dialogues mais avec des textes récitatifs, et le dessin de Loustal est encore plus vilain par rapport aux autres Bd que j'ai pu lire de cet auteur, avec un trait épais sans charme, des décors approximatifs et des têtes assez laides. C'est plat, fade et sans aucun intérêt. Bref, j'ai refermé cet album en me disant que je l'oublierai très vite.
Le Troisième Oeil
Cette BD me laisse un sentiment étrange : commençons par le positif : les dessins sont assez beaux, et la palette de couleurs est vraiment magnifique. Le problème vient du scenario, qui s'efface quasi complètement au profit du dessin. Or ce qui fait une BD réussie, c'est la symbiose entre dessin et histoire. Sans l'un ou l'autre, ce n'est plus vraiment une BD. Ici on a le sentiment de voir une exposition artistique d’un peintre new-âge sous acides qui nous décrit par l'image ses multiples trips. C'est beau, mais cela lasse. On dirait du Jodorowski dans tout ce qu'il a de plus caricatural et extrême. Et on a cela sur plus de 100 pages. L'auteur aurait pour nous raconter la même chose en à peine 20 pages, ce qui sert d'intrigue avance assez peu. Accessoirement, les personnages sont à peine esquissés : on apprend beaucoup sur les trips du héros, mais on ne sait toujours quasiment rien de lui à la fin du premier tome, si ce n'est qu'il aime fumer de la drogue et jouer sur un synthétiseur. Pour ses mentors c'est pire, on ne sait vraiment rien d'eux, mais ce sont comme par hasard des experts en magie qui vont le former parce qu'ils ont le cœur sur la main.... Bref je ne suis pas jouasse. MAJ 20/12/2022 Tome 2 : Dans ma critique du tome 1, j'évoquais Jodorowsky. Pour ce second opus on peut ajouter Froideval, le scénario (ou plutôt le ticket de métro sur lequel a été griffonné quelques lignes) se dirige vers une apocalypse qui rappelle fortement les délires les plus gonzos de 666 et 6666 mais sans être drôles, c'est même un plutôt consternant (le bad guy qui souhaite servir l'antéchrist fait manger ses excréments à sa complice pour la punir de ses échecs...). Les défauts que j'ai relevé sont toujours présents, beaucoup d'esbrouffe visuelle et très peu d'avancées dans l'intrigue. On note en plus une certaine volonté un peu nauséabonde de régler des comptes personnels à travers des références "subtiles" : par exemple un personnage d'avocat maléfique, obèse, zoophile et pédophile directement inspiré d'Eric Dupond-Moretti.....
Petit Paul
Alors cette fois, je ne comprends même pas que cette bande dessinée ait pu paraître puisqu'elle me semble relever factuellement de la pédopornographie et que, jusqu'à preuve du contraire, la pédopornographie est bel et bien punie par la loi en France. Ou bien est-ce que j'ai raté un truc ? Maintenant, est-il nécessaire d'en faire tout un débat ? On sait bien que créer une polémique à tout-va ne sert souvent qu'à faire davantage de publicité à la chose qu'on veut dénoncer, et le simple fait que j'ai lu les deux "œuvres" litigieuses de cet obsédé en mal de visibilité le prouve. Quoiqu'il en soit, il appartiendra à la justice de décider du caractère illégal ou non de ces deux bandes dessinées. La question soulevée par cette polémique, qui me paraît bien plus intéressante, c'est la question des limites posées à l'art. L'art peut-il tout représenter, et le doit-il ? Est-ce le rôle d'un artiste de transgresser ? La provocation doit-elle nécessairement dépasser les limites ? Vaste réflexion philosophique à laquelle je n'entends pas répondre en quelques lignes ici. Néanmoins, je trouve que l'art est souvent devenu aujourd'hui le paravent à certaines personnes plus ou moins talentueuses, plus ou moins créatives, pour faire n'importe quoi. On peut dire que l'art n'obéit à aucun code, mais dans ce cas, tout est (ou peut être) art. Du gribouillage fait par ma nièce en 1 minute à la Joconde de Léonard de Vinci. Si on ne considère pas que les deux relèvent de l'art, alors où doit-on poser la limite ? Pour ma part - et c'est une conception très personnelle que je ne demande à personne de partager -, j'estime qu'un des rôles de l'art devrait être d'élever le lecteur/spectateur. Si l'on en revient à Petit Paul, alors on se heurte à nouveau au problème : qui peut sortir grandi de cette lecture ? Je ferai appel - une fois n'est pas coutume - à mon auteur fétiche, Oscar Wilde, et à sa définition de l'art dans Le Portrait de Dorian Gray : "L'artiste est un créateur de beauté. Révéler l'art et cacher l'artiste, tel est le but de l'art." Dans la sinistre polémique qui agite aujourd'hui le monde de la bande dessinée, parle-t-on véritablement des œuvres ? Ne parle-t-on pas plutôt en long, en large, en travers, des obsessions d'un nommé Bastien Vivès qui a utilisé un médium parmi d'autres pour les exprimer ? Ce que cette longue digression cherche à faire ressortir, c'est tout simplement le fait qu'il me semble que l'auteur de Petit Paul a oublié un élément essentiel : l'art peut être provocateur, ça oui. Mais la provocation n'est pas nécessairement art. Et la provocation sans l'art, c'est le néant... Là où je vois tout-à-fait le geste provocateur dans cette bande dessinée, j'ai beaucoup de mal à y voir le moindre geste artistique. Et si la bande dessinée ne sert plus à véhiculer un art, et par là même, à élever (ou essayer, c'est déjà pas mal) l'âme de son lecteur, alors elle est vaine et sans avenir. Ce que l'auteur (et malheureusement dessinateur) de Petit Paul met en avant au travers de ce qu'il convient bien d'appeler son œuvre, c'est lui, lui, lui et seulement lui. Et bien au-delà du débat "pédopornographique ou pas ?" se pose la question qui, pour moi, est essentielle : où se trouve la beauté, dans Petit Paul ? S'il y en a, qu'on me la montre. S'il n'y en a pas, alors où est l'art ? Et s'il n'est pas un artiste, qui est Bastien Vivès ? La réponse risque de faire très mal...
Les Melons de la colère
Bon, j'ai voulu lire cette bande dessinée qui, aujourd'hui, fait tant polémique, pour me rendre compte de l'étendue des dégâts et savoir un peu plus si ce dont on accuse l'auteur est justifié ou non... Le fait est que je ne crois pas être client de BD érotiques. Je ne lis clairement pas une BD pour ressentir quoi que ce soit dans le slibard, et quand bien même ce serait le cas, Les Melons de la colère vise apparemment un autre but. Le problème, c'est que je ne sais absolument pas quel but vise l'auteur de ce machin... Qui va trouver un quelconque intérêt au fait de voir une grande sœur branler son petit frère ? Est-on vraiment censé trouver cela drôle ? En ce qui me concerne, c'est bien le problème principal : non seulement je n'ai trouvé ça drôle, mais je n'ai même pas compris ce en quoi ça devrait nous faire rire. C'est d'une platitude aberrante, même pas rehaussée par un dessin sans génie et sans beauté. Je ne ferai pas le procès à l'auteur de faire l'apologie du viol collectif car ce n'est clairement pas son but, et on voit bien, quand on lit la scène concernée, qu'il ne cherche nullement à en donner une image positive, bien au contraire. Pour la question de l'inceste, humour ou pas humour, je ne sais pas si l'auteur en fait l'apologie ou non, j'ignore s'il laisse libre cours à ses fantasmes ou quoi, mais si c'est le cas, cela relève probablement plus de la psychiatrie que de la justice. S'il ne cherche ni à en faire l'apologie, ni à libérer des fantasmes mal placés, alors je comprends encore moins pourquoi il "s'amuse" (si tant est que cela amuse quelqu'un) à mettre cela en scène. Tout ce que cette bande dessinée met en avant à mes yeux, c'est juste la piètre étendue de ce que certains appellent "provocation", mais qui ne rime pour moi qu'avec "bêtise" et "nullité". A mon avis, Les Melons de la colère est bête, Les Melons de la colère est nul, Les Melons de la colère est peut-être dégueulasse, obscène, odieux, tout ce que vous voulez qui ne l'encense pas. Mais pour être provocatrice, une œuvre doit encore avoir quelque chose à dire. Et c'est là que le bât blesse réellement : Les Melons de la colère est envers et contre tout désespérément, complètement, salement vide. Et si l'auteur de cette pénible guignolerie avait profité d'un minimum d'éducation, il aurait su que, quand on a rien à dire, on se tait. Tout simplement.
L'Hymne à la forêt
Aie ! Je risque d’être encore plus sévère que les aviseurs précédents. Ma lecture a été presque laborieuse, heureusement que c’est un one shot, j’aurais craqué sinon. On suit un personnage solitaire errant, dont on ne sait rien, sinon qu’à la fois il fuit et recherche la compagnie de ses semblables et surtout qu’il semble avoir une haute opinion de lui-même ! Il se sent investi d’une mission (laquelle?), ne supporte pas de côtoyer un serviteur qu’il trouve moche, et une fois la belle séduite, il fuit avant de risquer de devoir torcher des mômes. Qu’on essaie de glorifier un héros antipathique soit, mais que ce soit bien raconté au moins. Le récitatif qui décrit chaque vignette est redondant. Et je trouve le style employé particulièrement ampoulé et grandiloquent. Le dessin est certainement le meilleur de cette bd, quoique… J’ai aimé les décors et les animaux. En revanche la représentation des humains est nettement moins bonne, surtout dans les visages. Certaines vignettes montrent des problèmes (page 4 en particulier, cet œil de face sur un profil rend le visage bizarre). Je préfère cet auteur dans un style moins réaliste (je pense à Les Aventures de Rififi). Je ne sais si cette histoire est un condensé de légendes germaniques, mais pour moi, je n’en vois pas l’intérêt, autant puiser directement aux sources. Ah, dernier détail, à l’époque, on ne mesurait pas les distances en centimètres. Même si c’est dans la voix off, c’est incongru.