Je suis très déçu de voir le nom de Gallimard sur une oeuvre aussi insignifiante. Il m'a fallu les avis précédents pour me persuader que nous étions dans le domaine de la BD. En effet la construction se limite à une pleine planche par page avec un texte réduit au minimum.
5 minutes de lectures pour ce prix, c'est cher payé. L'autrice nous sert une soupe aux clichés les plus éculés : un couple de gamines qui se cherchent sexuellement, une Blanche et une Afro dans une bulle musicale pour unique horizon. Impossible de faire plus simpliste et convenu.
Pas du tout à mon goût.
J'ai essayé de trouver un fond, mais le seul que j'ai trouvé c'était celui du code pénal. C'est purement et simplement de la pédopornographie, illisible et passée sous silence parce que c'est un grand auteur. C'est non !
Donc si j'ai bien compris, on est sur une BD avec un personnage principal qui se sent émasculé parce qu'il doit dire je t'aime à sa femme, et sur une morale qui dit : " c'est normal d'avoir des massacres et des mercenaires au Katanga car cela a toujours été ainsi". Eh bien c'est un non !
J'ai vraiment eu du mal avec cette lecture. Probablement que les jeunes générations seront surprises de la facilité avec laquelle on pouvait traverser des pays aujourd'hui quasi interdits (Iran, Afghanistan).
La route Paris-Kaboul était un grand classique de mon époque. Elle me faisait rêver pour ses paysages et son côté aventure car je n'ai jamais aucune appétence pour fumer quoique ce soit.
Les autrices présentent avec un pseudo humour une somme de comportements délictueux qui ne me font pas du tout sourire. Il faut rappeler que l'image donnée par ces routards occidentaux souvent irrespectueux des coutumes locales a été capitalisée par les partis religieux de ces pays pour diaboliser l'occident.
J'ai eu l'impression de suivre une vieille séance diapo qui ennuyait tout le monde au bout de trois vues.
Le graphisme utilise un trait grossier et épais sans grande délicatesse. Les décors sont succincts et l'autobiographie qui se centre sur le nombril des personnages m'a laissé indifférent.
Un pavé inutile à mes yeux.
Le sujet est merveilleux : prendre le pouls de la société italienne en saisissant un instantané des événements se tenant dans une cité industrielle en décomposition, soit une grève au sein d'une usine en cours de délocalisation et plus loin un centre d'accueil de migrants en proie aux manifestations hostiles.
Plusieurs personnages se croisent et dialoguent, afin d'offrir supposément un juste panorama des points de vue. Et c'est là que le bât blesse, car le panorama est tout sauf juste ! Cette BD, à visage masqué, participe à la dédiabolisation de l'extrême droite : pas un personnage n'est pur de ce côté-là ! Le vieux syndicaliste communiste est un homophobe de première, nullement gêné que son fils soit devenu un p'tit militant anti-migrants (oui, je sais, ce dernier lui ment à chaque fois, prétextant une partie de foot, mais aucun signe ne transpirerait naturellement), l'éditeur de BD est un opportuniste réactionnaire, le carabinier est (comme il se doit) un bon facho qui ne dit pas son nom, l'ouvrier dessinateur de BD fantasy est un idéaliste qui réagit mal et fort peu lorsqu'on lui sert un pitoyable discours caricatural sur la sociologie des publics de BD, et enfin l'employée du centre d'accueil est bien peu impliquée dans son travail puisque capable d'en contredire l'esprit par ses horribles fréquentations (en couple avec un militaire, avant cela avec un jeune facho désœuvré). Ici, il est surtout intéressant de noter les absences. Pas un personnage appartenant à une ONG ou association tolérante, pas un militant antifa, pas un prolo gréviste non-réactionnaire, pas un habitant des lieux révolté par ces montées de l'intolérance ! Pourtant, ceux-ci sont toujours présents dans de telles situations, les mettre hors-champ voire nier leur existence relève alors d'une pure malhonnêteté intellectuelle.
Les auteurs nous tiennent finalement l'habituel discours sur les "œillères" (qu'ils ont eux-mêmes oublié d'enlever, au regard des absences mentionnées) : il serait normal d'être en colère ou au moins aigri face aux migrations et à la tournure du monde, normal de ne pas avoir d'amitiés/d'affinités sélectives en fonction des opinions politiques, de ridiculiser les intellectuels forcément hors-sol et leur bonne conscience "wokiste", etc. Bref le pathétique discours ambiant "l'extrême droite pose les bonnes questions, mais n'apporte pas forcément les bonnes réponses". La BD se conclut tristement sur deux événements donnant raison aux combats des fachos : l'un dramatique relevant du fait divers, l'autre (en découlant) intime et moral.
Détourner un sujet si beau, se présenter malhonnêtement sous les atours du camp idéologique opposé, cela met sérieusement en colère.
Nauséabond !
J’ai bien compris l’intention : se moquer de la futilité de la presse people.
Mais le moyen, alors là, non, je n’accroche pas du tout.
D’abord le dessin, je découvre l’auteur avec ça. Je ne poursuivrai pas dans la même direction. Il y a certes du boulot, mais perso, je le trouve assez rebutant sur les visages surtout. La mise en page peut avoir un certain intérêt, pourquoi pas.
L’ouvrage est court, j’irai jusqu’au bout. Du délire après la lecture d’un tabloïd ? mouais, pas compris l’intérêt. Décidément pas pour moi.
Je n'ai pas du tout goûté à l'humour trivial de cette série. Je n'ai pas du tout compris où voulait nous mener l'auteur ?
Est-ce une critique de l'importance de la publicité dans l'organisation du Tour ? C'est d'ailleurs assez déroutant car Boudier mélange les époques et choisit un produit emblématique mais interdit.
Cela donne des situations invraisemblables où les "héros" prennent le volant avec plusieurs grammes d'alcool dans le sang et enfreignent le protocole à longueur de planches. Cette répétition des gags à l'humour un brin lourdingue avec des dialogues de comptoirs m'a vite lassé.
Comme le graphisme m'a paru quelconque et pas abouti cela n'a pas augmenté mon plaisir de lecture.
C'est évidemment une image inversée de la réalité de la caravane mais je n'ai jamais trouvé cela drôle. Pas pour moi.
"N'achetez pas ce livre, vous le regretteriez !". C'est le conseil décalé et d’auto-dérision de la quatrième de couverture. C'est aussi probablement le seul moment où j'ai adhéré à ma lecture.
En effet je me suis vraiment ennuyé avec cette lecture lourde et sans intérêt. Je ne suis pas spécialement fan des intériorités et des portraits de tueurs. Ici on y ajoute un texte quelconque surabondant qui prend souvent une bonne moitié de la case. Comme les personnages sont présentés pleine face j'ai eu l'impression d'une mise en scène théâtrale très statique. Le fond du récit ne présente ni suspens ni trouvaille.
Je connais très bien ce quartier de Montparnasse derrière la gare où ce trouve la rue de la Gaîté puisque j'y ai fait une bonne partie de ma scolarité. Je n'ai absolument pas retrouvé l'ambiance de ce quartier très vivant même par temps froid et en toutes saisons.
Comme Tardi abuse des hachures pour le froid de la pluie le graphisme m'a paru monotone et terne. On se retrouve vite avec la galerie de personnages qui passent leur temps à discuter.
La fin ou les fins tiennent plus lieu d'un exercice de style que d'une réelle trouvaille scénaristique.
Pas à mon goût. Heureusement je n'ai pas acheté ce livre, donc aucun regret.
C'est une série un peu bizarre. Comme elle a été conçue à partir d'une émission radio le texte est vraiment omniprésent et prépondérant.
Cela provoque un paradoxe avec ce texte qui a tendance à ralentir la progression de la lecture et ce scenario visuel qui est une succession de rebondissements, de voyages ou poursuites.
Tout le monde a reconnu une ambiance à la Tintin que je trouve plutôt réussie. Le texte lui-même est important mais je le trouve avec un phrasé assez bien rythmé pour garder l'intérêt de la lecture.
C'est évident que les contraintes radio ne sont pas celles de la BD. Ainsi le nombre de canards est probablement trop élevé ce qui provoque un côté répétitif malvenu. Ensuite si la radio fait la part belle à la musique des sons, leur rythme ou leur chaleur, la Bd ne peut s'affranchir de l'image.
Stanislas reprend un graphisme vintage assez plaisant jusqu'à la page 33. Je me demande comment les auteurs ont pu accepter cette représentation stéréotypée et nauséeuse d'un autre âge du chef de la sécurité.
Cette représentation entache à elle seule l'ensemble de la série. C'est dommage mais pas acceptable.
Pur produit marketing
-
Wolverine est un superhéros créé en 1974, qui intègre les X-Men en 1975. En 1982, il a droit à sa minisérie écrite par Chris Claremont et dessinée par Frank Miller : Wolverine by Claremont & Miller. En 1991, Weapon X révèle comment Logan a acquis l'adamantium qui renforce ses os et qui forme ses griffes. Il s'en suit plusieurs miniséries et même sa propre série mensuelle. Mais il faut attendre 2001 pour que Marvel ose publier une minisérie en 6 épisodes retraçant ses origines.
Vers la fin du dix-neuvième siècle, quelque part dans une province du Canada, se trouve le manoir de la famille Howlett. La première moitié du récit se focalise sur John Howlett Jr. (le maître de céans), son père, James (son fils), quelques domestiques, un jardinier du nom de Logan et son fils surnommé Dog, ainsi que Rose, une jeune demoiselle de compagnie rousse (comme Jean Grey, par exemple). de lourds secrets pèsent sur cette maisonnée, ainsi qu'une lutte des classes entre maître plutôt progressiste et jardinier.
Dans la deuxième moitié du récit, Rose emmène le futur Wolverine loin du manoir (après une nuit meurtrière) pour atterrir plus au nord et trouver chacun un emploi dans l'exploitation d'une carrière. le pouvoir de guérison de Wolverine agit sur son esprit pour enfouir les souvenirs de cette nuit sanglante et même tout son passé. Malgré quelques brimades, Wolverine mène une vie paisible de travailleur manuel. Toutes les bonnes choses ont une fin et il finit par prendre conscience que l'amour qu'il porte à Rose n'est pas réciproque et un individu surgi de son passé a fini par le rattraper.
Cette édition est très complète puisqu'elle comprend l'intégralité des 6 épisodes, des textes écrits par Joe Quesada, Bill Jemas et Paul Jenkins, une explication sur les différentes étapes de la mise en couleurs et plusieurs pages de crayonnés et de conception graphique des personnages.
Et dès la lecture des textes de Quesada, Jemas et Jenkins : la lumière se fait. Bill Jemas explique qu'il a provoqué (commandé) cette histoire en la demandant à Quesada (qui venait d'être nommé éditeur en chef de Marvel) peu de temps après la sortie de Marvel de leur procédure de dépôt de bilan. Devant le manque de réponse de Quesada, il a lui-même établi un guide avec les principaux moments devant figurer dans le récit (avec l'aide de ses 2 fils). Quesada a complété ce guide pour en faire un plan détaillé (en collaboration avec Jemas) et Jenkins a été chargé de transformer ce cahier des charges en un scénario en bonne et due forme. le résultat est une collection de moments obligés qui baignent dans des sentiments artificiels éprouvés pas des personnages sans aucune profondeur psychologique. Dès le début le pire est à craindre lorsque Jenkins s'avère totalement incapable de rendre crédibles les 3 enfants en train de jouer. Puis chaque scène se lit comme synopsis, plutôt que comme une histoire mettant en scène des individus dotés de plus qu'un seul trait de caractère.
Et ce ne sont pas les dessins d'Andy Kubert qui relèvent le niveau. Il est vrai que chaque personnage dispose d'une identité graphique bien établie. Mais passé ce point positif, les expressions faciales sont toutes exagérées et sans aucune nuance. Les décors font défaut plus souvent qu'à leur tour. Et lorsqu'ils sont présents, le lecteur le regrette presque. Par exemple, Andy Kubert représente à plusieurs reprises la cabane en rondins de bois du pionnier canadien. Pour commencer, il est incapable de rendre la texture du bois. Ensuite, l'architecture de ses maisons semble sortir tout droit d'une boîte de Playmobils et pour finir l'implantation des cabanes dans le site, ou les unes par rapport aux autres défie la logique la plus élémentaire.
Il ne reste à sauver, au final, que le travail de mise en couleur de Richar Isanove qui est assez novateur (même si on se lasse à force du choix de ces couleurs doucereuses et du rajout systématique d'une texture de papier gaufré).
Effectivement cette histoire répond à beaucoup de questions telles que : qui sont les parents de Logan ? Quand est-il né ? Où est-il né ? Quand et comment sont apparues ses premières griffes ? Que sont devenus ses parents ? Comment a-t'il acquis son surnom de Wolverine ? Depuis quand a-t'il des problèmes de mémoires ? Mais cette histoire constitue surtout une leçon de construction d'un pur produit marketing bâti artificiellement et totalement vain.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
J’adore ce passage
Je suis très déçu de voir le nom de Gallimard sur une oeuvre aussi insignifiante. Il m'a fallu les avis précédents pour me persuader que nous étions dans le domaine de la BD. En effet la construction se limite à une pleine planche par page avec un texte réduit au minimum. 5 minutes de lectures pour ce prix, c'est cher payé. L'autrice nous sert une soupe aux clichés les plus éculés : un couple de gamines qui se cherchent sexuellement, une Blanche et une Afro dans une bulle musicale pour unique horizon. Impossible de faire plus simpliste et convenu. Pas du tout à mon goût.
La Fille de la plage
J'ai essayé de trouver un fond, mais le seul que j'ai trouvé c'était celui du code pénal. C'est purement et simplement de la pédopornographie, illisible et passée sous silence parce que c'est un grand auteur. C'est non !
Katanga
Donc si j'ai bien compris, on est sur une BD avec un personnage principal qui se sent émasculé parce qu'il doit dire je t'aime à sa femme, et sur une morale qui dit : " c'est normal d'avoir des massacres et des mercenaires au Katanga car cela a toujours été ainsi". Eh bien c'est un non !
Hippie Trail - Autobiographie prénatale
J'ai vraiment eu du mal avec cette lecture. Probablement que les jeunes générations seront surprises de la facilité avec laquelle on pouvait traverser des pays aujourd'hui quasi interdits (Iran, Afghanistan). La route Paris-Kaboul était un grand classique de mon époque. Elle me faisait rêver pour ses paysages et son côté aventure car je n'ai jamais aucune appétence pour fumer quoique ce soit. Les autrices présentent avec un pseudo humour une somme de comportements délictueux qui ne me font pas du tout sourire. Il faut rappeler que l'image donnée par ces routards occidentaux souvent irrespectueux des coutumes locales a été capitalisée par les partis religieux de ces pays pour diaboliser l'occident. J'ai eu l'impression de suivre une vieille séance diapo qui ennuyait tout le monde au bout de trois vues. Le graphisme utilise un trait grossier et épais sans grande délicatesse. Les décors sont succincts et l'autobiographie qui se centre sur le nombril des personnages m'a laissé indifférent. Un pavé inutile à mes yeux.
Les Ennemis du peuple
Le sujet est merveilleux : prendre le pouls de la société italienne en saisissant un instantané des événements se tenant dans une cité industrielle en décomposition, soit une grève au sein d'une usine en cours de délocalisation et plus loin un centre d'accueil de migrants en proie aux manifestations hostiles. Plusieurs personnages se croisent et dialoguent, afin d'offrir supposément un juste panorama des points de vue. Et c'est là que le bât blesse, car le panorama est tout sauf juste ! Cette BD, à visage masqué, participe à la dédiabolisation de l'extrême droite : pas un personnage n'est pur de ce côté-là ! Le vieux syndicaliste communiste est un homophobe de première, nullement gêné que son fils soit devenu un p'tit militant anti-migrants (oui, je sais, ce dernier lui ment à chaque fois, prétextant une partie de foot, mais aucun signe ne transpirerait naturellement), l'éditeur de BD est un opportuniste réactionnaire, le carabinier est (comme il se doit) un bon facho qui ne dit pas son nom, l'ouvrier dessinateur de BD fantasy est un idéaliste qui réagit mal et fort peu lorsqu'on lui sert un pitoyable discours caricatural sur la sociologie des publics de BD, et enfin l'employée du centre d'accueil est bien peu impliquée dans son travail puisque capable d'en contredire l'esprit par ses horribles fréquentations (en couple avec un militaire, avant cela avec un jeune facho désœuvré). Ici, il est surtout intéressant de noter les absences. Pas un personnage appartenant à une ONG ou association tolérante, pas un militant antifa, pas un prolo gréviste non-réactionnaire, pas un habitant des lieux révolté par ces montées de l'intolérance ! Pourtant, ceux-ci sont toujours présents dans de telles situations, les mettre hors-champ voire nier leur existence relève alors d'une pure malhonnêteté intellectuelle. Les auteurs nous tiennent finalement l'habituel discours sur les "œillères" (qu'ils ont eux-mêmes oublié d'enlever, au regard des absences mentionnées) : il serait normal d'être en colère ou au moins aigri face aux migrations et à la tournure du monde, normal de ne pas avoir d'amitiés/d'affinités sélectives en fonction des opinions politiques, de ridiculiser les intellectuels forcément hors-sol et leur bonne conscience "wokiste", etc. Bref le pathétique discours ambiant "l'extrême droite pose les bonnes questions, mais n'apporte pas forcément les bonnes réponses". La BD se conclut tristement sur deux événements donnant raison aux combats des fachos : l'un dramatique relevant du fait divers, l'autre (en découlant) intime et moral. Détourner un sujet si beau, se présenter malhonnêtement sous les atours du camp idéologique opposé, cela met sérieusement en colère. Nauséabond !
Tabloid
J’ai bien compris l’intention : se moquer de la futilité de la presse people. Mais le moyen, alors là, non, je n’accroche pas du tout. D’abord le dessin, je découvre l’auteur avec ça. Je ne poursuivrai pas dans la même direction. Il y a certes du boulot, mais perso, je le trouve assez rebutant sur les visages surtout. La mise en page peut avoir un certain intérêt, pourquoi pas. L’ouvrage est court, j’irai jusqu’au bout. Du délire après la lecture d’un tabloïd ? mouais, pas compris l’intérêt. Décidément pas pour moi.
Le Tour en caravane
Je n'ai pas du tout goûté à l'humour trivial de cette série. Je n'ai pas du tout compris où voulait nous mener l'auteur ? Est-ce une critique de l'importance de la publicité dans l'organisation du Tour ? C'est d'ailleurs assez déroutant car Boudier mélange les époques et choisit un produit emblématique mais interdit. Cela donne des situations invraisemblables où les "héros" prennent le volant avec plusieurs grammes d'alcool dans le sang et enfreignent le protocole à longueur de planches. Cette répétition des gags à l'humour un brin lourdingue avec des dialogues de comptoirs m'a vite lassé. Comme le graphisme m'a paru quelconque et pas abouti cela n'a pas augmenté mon plaisir de lecture. C'est évidemment une image inversée de la réalité de la caravane mais je n'ai jamais trouvé cela drôle. Pas pour moi.
Le Secret de l'Étrangleur
"N'achetez pas ce livre, vous le regretteriez !". C'est le conseil décalé et d’auto-dérision de la quatrième de couverture. C'est aussi probablement le seul moment où j'ai adhéré à ma lecture. En effet je me suis vraiment ennuyé avec cette lecture lourde et sans intérêt. Je ne suis pas spécialement fan des intériorités et des portraits de tueurs. Ici on y ajoute un texte quelconque surabondant qui prend souvent une bonne moitié de la case. Comme les personnages sont présentés pleine face j'ai eu l'impression d'une mise en scène théâtrale très statique. Le fond du récit ne présente ni suspens ni trouvaille. Je connais très bien ce quartier de Montparnasse derrière la gare où ce trouve la rue de la Gaîté puisque j'y ai fait une bonne partie de ma scolarité. Je n'ai absolument pas retrouvé l'ambiance de ce quartier très vivant même par temps froid et en toutes saisons. Comme Tardi abuse des hachures pour le froid de la pluie le graphisme m'a paru monotone et terne. On se retrouve vite avec la galerie de personnages qui passent leur temps à discuter. La fin ou les fins tiennent plus lieu d'un exercice de style que d'une réelle trouvaille scénaristique. Pas à mon goût. Heureusement je n'ai pas acheté ce livre, donc aucun regret.
Le Perroquet des Batignolles
C'est une série un peu bizarre. Comme elle a été conçue à partir d'une émission radio le texte est vraiment omniprésent et prépondérant. Cela provoque un paradoxe avec ce texte qui a tendance à ralentir la progression de la lecture et ce scenario visuel qui est une succession de rebondissements, de voyages ou poursuites. Tout le monde a reconnu une ambiance à la Tintin que je trouve plutôt réussie. Le texte lui-même est important mais je le trouve avec un phrasé assez bien rythmé pour garder l'intérêt de la lecture. C'est évident que les contraintes radio ne sont pas celles de la BD. Ainsi le nombre de canards est probablement trop élevé ce qui provoque un côté répétitif malvenu. Ensuite si la radio fait la part belle à la musique des sons, leur rythme ou leur chaleur, la Bd ne peut s'affranchir de l'image. Stanislas reprend un graphisme vintage assez plaisant jusqu'à la page 33. Je me demande comment les auteurs ont pu accepter cette représentation stéréotypée et nauséeuse d'un autre âge du chef de la sécurité. Cette représentation entache à elle seule l'ensemble de la série. C'est dommage mais pas acceptable.
Wolverine - Les origines
Pur produit marketing - Wolverine est un superhéros créé en 1974, qui intègre les X-Men en 1975. En 1982, il a droit à sa minisérie écrite par Chris Claremont et dessinée par Frank Miller : Wolverine by Claremont & Miller. En 1991, Weapon X révèle comment Logan a acquis l'adamantium qui renforce ses os et qui forme ses griffes. Il s'en suit plusieurs miniséries et même sa propre série mensuelle. Mais il faut attendre 2001 pour que Marvel ose publier une minisérie en 6 épisodes retraçant ses origines. Vers la fin du dix-neuvième siècle, quelque part dans une province du Canada, se trouve le manoir de la famille Howlett. La première moitié du récit se focalise sur John Howlett Jr. (le maître de céans), son père, James (son fils), quelques domestiques, un jardinier du nom de Logan et son fils surnommé Dog, ainsi que Rose, une jeune demoiselle de compagnie rousse (comme Jean Grey, par exemple). de lourds secrets pèsent sur cette maisonnée, ainsi qu'une lutte des classes entre maître plutôt progressiste et jardinier. Dans la deuxième moitié du récit, Rose emmène le futur Wolverine loin du manoir (après une nuit meurtrière) pour atterrir plus au nord et trouver chacun un emploi dans l'exploitation d'une carrière. le pouvoir de guérison de Wolverine agit sur son esprit pour enfouir les souvenirs de cette nuit sanglante et même tout son passé. Malgré quelques brimades, Wolverine mène une vie paisible de travailleur manuel. Toutes les bonnes choses ont une fin et il finit par prendre conscience que l'amour qu'il porte à Rose n'est pas réciproque et un individu surgi de son passé a fini par le rattraper. Cette édition est très complète puisqu'elle comprend l'intégralité des 6 épisodes, des textes écrits par Joe Quesada, Bill Jemas et Paul Jenkins, une explication sur les différentes étapes de la mise en couleurs et plusieurs pages de crayonnés et de conception graphique des personnages. Et dès la lecture des textes de Quesada, Jemas et Jenkins : la lumière se fait. Bill Jemas explique qu'il a provoqué (commandé) cette histoire en la demandant à Quesada (qui venait d'être nommé éditeur en chef de Marvel) peu de temps après la sortie de Marvel de leur procédure de dépôt de bilan. Devant le manque de réponse de Quesada, il a lui-même établi un guide avec les principaux moments devant figurer dans le récit (avec l'aide de ses 2 fils). Quesada a complété ce guide pour en faire un plan détaillé (en collaboration avec Jemas) et Jenkins a été chargé de transformer ce cahier des charges en un scénario en bonne et due forme. le résultat est une collection de moments obligés qui baignent dans des sentiments artificiels éprouvés pas des personnages sans aucune profondeur psychologique. Dès le début le pire est à craindre lorsque Jenkins s'avère totalement incapable de rendre crédibles les 3 enfants en train de jouer. Puis chaque scène se lit comme synopsis, plutôt que comme une histoire mettant en scène des individus dotés de plus qu'un seul trait de caractère. Et ce ne sont pas les dessins d'Andy Kubert qui relèvent le niveau. Il est vrai que chaque personnage dispose d'une identité graphique bien établie. Mais passé ce point positif, les expressions faciales sont toutes exagérées et sans aucune nuance. Les décors font défaut plus souvent qu'à leur tour. Et lorsqu'ils sont présents, le lecteur le regrette presque. Par exemple, Andy Kubert représente à plusieurs reprises la cabane en rondins de bois du pionnier canadien. Pour commencer, il est incapable de rendre la texture du bois. Ensuite, l'architecture de ses maisons semble sortir tout droit d'une boîte de Playmobils et pour finir l'implantation des cabanes dans le site, ou les unes par rapport aux autres défie la logique la plus élémentaire. Il ne reste à sauver, au final, que le travail de mise en couleur de Richar Isanove qui est assez novateur (même si on se lasse à force du choix de ces couleurs doucereuses et du rajout systématique d'une texture de papier gaufré). Effectivement cette histoire répond à beaucoup de questions telles que : qui sont les parents de Logan ? Quand est-il né ? Où est-il né ? Quand et comment sont apparues ses premières griffes ? Que sont devenus ses parents ? Comment a-t'il acquis son surnom de Wolverine ? Depuis quand a-t'il des problèmes de mémoires ? Mais cette histoire constitue surtout une leçon de construction d'un pur produit marketing bâti artificiellement et totalement vain.