Il m'aura fallu beaucoup d'abnégation pour venir à bout de cette série...
Et pourtant cela commençait plutôt bien avec ce premier tome qui introduit l'univers de Mégalex qui sans être très original (cité robotisée et ultra-contrôlée où la nature n'a plus sa place) arrivait malgré tout à susciter suffisamment d'intérêt pour poursuivre la lecture. Le dessin très informatisé et aux décors relativement dépouillés participait également selon moi à l'ambiance très aseptisée de la mégalopole. Quelques indices venaient tout de même entacher cette première impression positive comme par exemple les formes très généreuses de la quasi intégralités des personnages féminins (pourquoi les doter de protubérances mammaires aussi disproportionnées alors que cela n'ajoute rien au récit ?) ou encore les sous-entendus sexuels entre l'anomalie et l'héroïne féminine un peu lourdauds dès les premières pages du récit.
Et puis dès le second tome, on sent que cette série n'a pas été réfléchie dès le départ dans son ensemble avec l'apparition d'un verbiage omniprésent, des personnages creux et caricaturaux et des délires des auteurs de plus en plus improbables : créateurs du monde dont un est dépourvu de son enveloppe charnelle, fusion des deux personnages principaux, des animaux qui parlent, etc. Même le dessin change radicalement dans le dernier tome avec la disparition de la 3D.
Bref, vous l'aurez compris, c'est une série qui ne rentrera pas dans les annales et qui ne me laissera pas un souvenir impérissable (c'est un euphémisme).
Originalité - Histoire : 1/10
Dessin - Mise en couleurs : 5/10
NOTE GLOBALE : 6/20
J'ai pas vraiment aimé cette BD qui offre un dessin informatique franchement pas du tout à mon gout et une histoire alambiquée qui lorgne à la fois vers la science-fiction et le philosophique. Trop indigeste, dans l'ensemble.
De prime abord, j'ai été rebuté par cette colorisation informatique qui aplatit et lisse tout le dessin. L'ensemble m'a vite paru moche et ce n'est pas les innombrables dialogues assez rebutant qui m'ont donné envie de continuer.
Cependant, je m'accrochais en sentant que les auteurs voulaient développer un propos. Mais très vite je me suis perdu dans les circonvolutions de l'ensemble. Les questionnements sur le genre, la couleur de peau, la mémoire, la réalité se sont vite retrouvés imbriqués sans que je ne comprenne où nous allions. Et la fin reste aussi énigmatique que le reste. Ce qui est dommage dans ce genre de récit, c'est qu'en l'absence de fin assez claire pour qu'on puisse en tirer une compréhension, tout peut se résumer à "c'est dans leur tête". Ce qui ne donne aucun intérêt à l'ensemble, par ailleurs bien trop touffu.
Histoire qui part dans tout les sens sans forcément en avoir un, implication de beaucoup de choses qui semblent inutile dans le final, mélange de genres et de questionnements qui m'ont vite gavés, le tout porté par un dessin dont je ne suis pas fan ... Oui, c'est peu dire que je suis passé à côté de l'intérêt de cette BD.
Prix Angoulême 1990 ?? La concurrence ne devait pas se bousculer au portillon pour qu'une BD de type fanzine remporte la coupe...
Pas d'intrigue, mêmes mimiques pour tous les personnages, un peu punk, tous les ingrédients d'une excellente BD de club talentueux de lycée mais là, non.
Dans le même genre, Tank Girl fait largement mieux.
Les rapports sexuels à l'époque de la Genèse
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Il s'agit d'une histoire complète s'inspirant de quelques chapitres de la Genèse. Elle est parue sans prépublication préalable, en 2016, sous la forme d'un tome petit format, environ un tiers d'un comics habituel. Elle est écrite, dessinée et encrée par Gilbert Hernandez, et mise en couleurs par J. Feeli Pecker. La couverture est dans un matériau de type caoutchouteux. Sur la quatrième de couverture, un avertissement indique sans ambages qu'il s'agit d'un ouvrage réservé aux adultes qui évoque le péché originel. Il comprend 96 pages de bande dessinée.
Au commencement, le soleil brillait de mille feux sur une Terre vierge et arborée. Puis un pénis en érection surgit de la terre, celle-ci s'écartant pour découvrir le premier homme Adam, nu comme un ver et sexuellement excité. Il constate la présence d'animaux dans le Jardin, mais pas de compagnon qui lui ressemble. Il tient son sexe (toujours en érection) dans la main, et finit par s'allonger et se masturber jusqu'à l'éjaculation. le sperme gicle et tombe sur sa cage thoracique au niveau des côtes. La Lumière divine tombe au même endroit et pendant le sommeil d'Adam naît la femme Ève.
Passé l'épisode du serpent et de la pomme, Ève et Adam élèvent leurs deux fils Caïn et Abel. le chasseur exaspéré par la préférence que Dieu donne à son frère éleveur le tue sauvagement. Il est obligé de s'exiler et porte une marque infamante au front. 10 générations après Adam, Noé prend une femme qui lui donne 3 fils : Sem, Cham et Japhet. Noé construit une arche dans laquelle il emmène un couple de chaque espèce animale.
Effectivement, il y a deux composantes principales dans ce récit : (1) la Genèse, (2) le sexe. En voyant Gilbert Hernandez adapter la genèse, le lecteur pense forcément à celle de Robert Crumb de 2009 : La Genèse. Alors que l'ouvrage de Crumb couvre les 50 chapitres de la Genèse, celui d'Hernandez n'en couvre qu'une petite dizaine et encore pas dans le détail. Autre différence majeure : Garden of the Flesh ne reprend pas le texte de la Genèse, alors que c'était le cas pour Crumb. D'ailleurs, ce comics est très léger en texte, et il se lit assez vite, environ un quart d'heure. le lecteur ne doit donc pas s'attendre à découvrir la Genèse par le biais de cette bande dessinée, ce n'est pas un ouvrage fidèle, ni même de vulgarisation. Il y a bien la pomme et le serpent dans une interprétation très personnelle (d'ordre entièrement sexuel), mais ce n'est pas un commentaire religieux. Tout au plus le lecteur peut-il en déduire que l'auteur n'a retenu que la dimension sexuelle. Il n'en apprendra pas plus sur Caïn et Abel, si ce n'est l'interprétation visuelle littérale du signe marquant Caïn. Hernandez met en scène l'épouse de Noé qui n'est pas mentionnée dans la Bible. le passage relatif à l'Arche est expédié et suppose que le lecteur en connaisse déjà la finalité. Dieu ne se manifeste qu'à 4 occasions : pour créer Ève, pour châtier le Serpent, pour reconnaître Abel comme son préféré, et pour apposer la marque infamante sur le front de Caïn. À chaque fois, il se manifeste sous la forme d'une lumière, ou d'un éclair. À nouveau, l'auteur ne se place pas sur un plan spirituel ou religieux ; il décrit plus un phénomène surnaturel.
En continuant de lire Jardin d’Éden du point de l'adaptation, le lecteur constate les partis pris de l'auteur. Ce dernier a choisi de faire d'Ève et d'Adam, des individus de race caucasienne, à la peau blanche. Il se conforme à une vision occidentale, sans interroger ce point de vue. Il faut attendre la page 48 pour voir apparaître un personnage de couleur, de couleur de peau noire, la femme de Caïn. Il n'y a aucune explication sur ce choix, aucun indice sur une potentielle interprétation, si ce n'est la fantaisie du dessinateur à ce moment, ou peut-être même du metteur en couleur. le lecteur est encore plus déconcerté par la peau quasiment albinos de l'épouse de Noé, et par la taille de ses seins. À nouveau, aucun élément explicatif, si ce n'est que cette femme a la même morphologie que Luba, un personnage récurent de la série Love and Rockets du même auteur. Les personnages mâles sont tous blancs, sans exception. Il n'y a pas grand-chose à retirer des passages sur Abel & Caïn ou sur l'Arche de Noé, Hernandez s'en tenant à une vision naïve et littérale.
Il reste donc la scène dans le Jardin d'Éden, au cours de laquelle Ève succombe à la tentation. Gilbert Hernandez respecte le postulat de base de la Bible : Ève a été créée à partir d'une côte d'Adam et c'est par ses actes que survient le péché originel. Elle ne peut résister à la tentation du Fruit Défendu, et elle a une relation sexuelle avec le Grand Diable rouge et cornu à langue de serpent. La symbolique est donc reprise à l'identique, mais l'acte sexuel explicite n'apporte pas grand-chose de supplémentaire, puisqu'à ce stade Ève et Adam ont déjà eu une relation charnelle.
Sur les 96 pages de bande dessinée, 48 sont consacrées à représenter des actes sexuels, soit un peu plus de la moitié du récit. Une fois sorti du Jardin d'Éden, les hommes et les femmes sont vêtus de sorte à couvrir leurs parties génitales. Les hommes portent parfois une tunique leur couvrant la poitrine, par contre celle des femmes reste systématiquement découverte. Les actes sexuels comprennent quelques séquences de masturbation masculine, une séquence de masturbation féminine, des rapports dans la position du missionnaire, dans la position de la levrette, et quelques-uns dans la position de l'Andromaque. Il y a également quelques fellations, de nombreuses éjaculations faciales, et un cunnilingus. le lecteur se rend compte que Gilbert Hernandez utilise les conventions des films pornographiques, dans la mesure où les partenaires adoptent des positions telles que les organes génitaux soient visibles du lecteur, et que ce dernier ne rate rien de la pénétration. le sperme conserve une couleur blanche éclatante qui tranche avec les autres, sur la poitrine d'Adam, sur les lèvres d'Ève, sur les fesses d'Ève, sur la poitrine opulente de la femme de Noé, etc.
Cette débauche de rapports sexuels présentés à la manière d'un film à caractère pornographique tranche sur la simplicité avec laquelle l'artiste représente les personnages. Les pénétrations sont représentées de manière frontale et indubitable, mais le sexe féminin est représenté de manière simpliste, avec une seule paire de lèvres, et sans clitoris. Les organes génitaux sont représentés sans poil, à l'exception d'une petite touffe en triangle, comme si chaque personnage s'était rasé de près, y compris les bourses des hommes, à nouveau une convention du genre pornographique. Tous les rapports sont consentis entre adultes, et il n'y a pas de sexualité déviante. À 2 reprises une femme semble éprouver de la surprise lors de la jouissance. le lecteur peut apprécier ces séquences coquines, être émoustillé par la nudité des personnages et par la franchise de la pénétration. Même ainsi, arrivé au milieu du récit, il s'interroge sur la nature de ce récit.
Ce récit s'avère assez bref en temps de lecture, du fait sa pagination finalement assez réduite (à peu près l'équivalent d'un comics d'une trentaine de pages) et du nombre réduit de phylactères. Il n'apporte pas d'éclairage spirituel ou d'interprétation théologique sur le récit de la Genèse. Il en reproduit les poncifs occidentaux, en ajoutant une dose de sexe explicite. Ce dernier semble indiquer qu'une part de la culpabilité d'Ève et Adam vient du rapport de la première avec le diable, mais par la suite, tous les personnages prennent plaisir à l'acte sexuel, les femmes comme les hommes. de la même manière, la prise de conscience de la nudité par ce couple semble revêtir un caractère passager, puisque par la suite les différents époux ne semblent pas gênés par leur nudité, à commencer par les femmes qui ont toutes la poitrine découverte en toute circonstance. le lecteur éprouve l'impression que la Genèse n'est qu'un décor en carton-pâte pour montrer des ébats entre couples légitimes. D'un point de vue pornographique, le lecteur observe l'usage des positions acrobatiques nécessitées pour fournir la meilleure vue possible au voyeur, sur la base d'une demi-douzaine de positions classiques et acceptées par la moralité. Ces pages peuvent susciter le plaisir associé à ce genre de littérature, mais le manque de variété et d'enjeu psychologique ou relationnel conduit à un manque de renouvèlement les situations.
En voyant l'aspect laiteux du sperme et l'importance donnée à l'éjaculation à l'extérieur, le lecteur peut se demander s'il n'y a pas une dimension psychanalytique sous-jacente. Il se repose la question en voyant la blancheur de la peau de la femme de Noé, et le fait qu'elle conserve une voilette masquant le bas de son visage à chacune de ses apparitions, alors qu'elle est entièrement nue par ailleurs. Mais elle ne prononce pas une seule parole, et rien dans le comportement de son mari ne laisse penser qu'il aurait agi différemment avec une autre femme. En refermant ce tome, le lecteur se dit que l'évocation de la Genèse est particulièrement sommaire, un simple prétexte en fait, et que les rapports sexuels sont presque conventionnels au point d'en devenir banals. Une vision étrange et décalée, manquant de consistance, surtout de la part d'un auteur de l'envergure de Gilbert Hernandez.
Continuité oiseuse, et Neal Adams en pilotage automatique
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Il s'agit d'une histoire complète en 5 épisodes, initialement parus en 2012, écrite et dessinée par Neal Adams, encrée par Andrew Currie pour les épisodes 1 à 4, et Adams pour le 5, avec la participation de Christos Gage pour l'histoire.
Il y a plusieurs années de cela, Logan parcourt les rues de Harlem pour trouver un jeune mutant Anthony (Bomb) et lui proposer son aide. Malheureusement son pouvoir provoque une explosion non maîtrisée, Logan git inconscient sur le trottoir et une équipe gouvernementale embarque Anthony. Logan réussit à convaincre Sabretooth de l'aider à aller libérer Anthony dont il a découvert le lieu de captivité. L'opération de sauvetage ne se déroule pas exactement comme prévu ; mais elle permet à Logan de récupérer un fichier contenant des noms d'individus qui devaient être récupérés par cette branche secrète de l'armée. Logan et Sabretooth prennent contact avec ces mutants, à commencer par Holly Bright (Holo), puis un certain Charles Xavier. Ailleurs en Argentine, Erik Lehnsherr (Magneto) traque les criminels de guerre nazis.
En 2010, le lectorat de comics a la surprise d'apprendre que Neal Adams (créateur ayant redonné de la crédibilité à Batman dans les années 1970, puis à Green Lantern & Green Arrow) recommence à créer des comics, avec Batman: Odyssey. Dans la foulée, il annonce qu'il travaillera ensuite à une minisérie des X-Men, sur la base d'une idée aussi novatrice qu'évidente. Le titre annonce l'intention : il s'agit de révéler l'existence d'une équipe de X-Men ayant précédé celle composée de Cyclops, Beast, Iceman, Marvel Girl et Angel. Cette annonce fracassante laisse de marbre le lecteur aguerri de comics qui sait que ce type d'histoire introduisant une rétro-continuité a toutes les chances d'être oubliée 3 mois après sa parution, et qu'elle n'aura aucune incidence sur les séries mensuelles.
Neal Adams joue le jeu de manière honnête en reliant entre eux des points mineurs de la continuité des X-Men que le fan détectera aisément : apparition de Moira Mac Taggert, un prototype des mandroids, la participation d'Amos Duncan, une brève apparition de Namor peu de temps avant qu'il ne croise Johnny Storm dans l'épisode 4 de Fantastic Four (paru en 1962), un premier modèle de Sentinel, les griffes en os de Wolverine, l'obsession de Sabretooth à vouloir tuer les compagnes de Logan, un prototype de "fastball special" (manœuvre reprise avec Colossus), etc. Si vous n'êtes qu'un lecteur occasionnel des X-Men, ces éléments ne constitueront que des passages masturbatoires pour fans obsessionnels. Si vous êtes un lecteur assidu, vous savez déjà que ces éléments n'auront aucune pérennité et qu'ils se réduisent finalement à des gadgets sans aucune valeur narrative.
Et l'histoire ? Adams a pour objectif de montrer comment Logan en est venu à accepter la proposition de participer au programme Weapon X (phase de son histoire racontée par Barry Windsor Smith dans Arme X ). Sur le principe, il s'agit d'une évolution intéressante du personnage. Dans la manière de raconter l'histoire, tout tombe à plat à cause d'une narration au ras les pâquerettes. Pour commencer les dialogues sont aussi raides qu'artificiels, incapables de faire ressentir une émotion, tout juste bon à expliquer ce qui se passe. Du coup le lecteur passe d'une scène d'action à une scène de dialogue, puis une autre d'action et ainsi de suite, avec un niveau d'intérêt assez faible. Il grappille une ou deux surprises de temps à autre, en grimaçant devant ces acteurs incapables de donner un semblant d'intérêt à leur texte, et surjouant en ouvrant une bouche énorme pour un oui, pour un non.
D'un autre coté, après la lecture de Batman odyssey, le lecteur ne s'attendait pas non plus à un chef d’œuvre de narration à plusieurs niveaux, rendu vivant par une justesse émotionnelle à faire pleurer une pierre. Le principal attrait de ce comics résidait dans la possibilité d'admirer la maîtrise de l'art séquentiel de Neal Adams. Première surprise, le metteur en couleurs Matthew Wilson n'est pas très connu en 2012. Effectivement, il réalise un travail quelconque et basique en utilisant les couleurs pour faire ressortir une surface de sa voisine, et en ajoutant quelques effets spéciaux lors des explosions, sans inventivité, sans vision artistique, pour un résultat purement fonctionnel et d'un niveau quelconque par rapport à la production moyenne des comics. Deuxième source d'inquiétude, le curriculum d'Adrew Currie (encreur) n'est pas très fourni. Effectivement il réalise un travail assez plat, pas toujours près précis, avec un sens esthétique parfois discutable. Il est vrai que peu d'encreurs trouve grâce aux yeux du maître et que son encrage du cinquième épisode est plus personnel, sans être non plus impressionnant.
Au fil des pages, le lecteur remarque que les visages manquent de précision, que les poses des personnages sont répétitives, que le langage corporel est souvent dans l'exagération (avec ces bouches toujours grandes ouvertes), qu'il y a quelques compositions de page un peu encombrées. Il subsiste quelques cases saisissantes, une ou deux pleines pages impressionnantes, et un décor attirant l’œil au milieu d'un épisode. Pour le reste, Neal Adams ne semble pas s'être beaucoup impliqué dans la réalisation de cette histoire, d'avoir assuré le minimum syndical, sans grande inspiration.
Neal Adams a réalisé une histoire qu'il veut essentielle dans le long historique des X-Men (la source même de l'inspiration de Charles Xavier d'ouvrir une école pour mutants) et qui s'avère peu palpitante, pataude aussi bien sur le plan de la narration que des dessins.
Je n'ai jamais vraiment été intéressé par la Bourse et le monde financier. Je lis donc ce type de série avec beaucoup de recul et je suis souvent déçu.
C'est le cas ici encore. Je trouve que le scénario de Richelle nous propose une suite très facile de clichés bien usés. Ainsi nous avons droit au sempiternel agent flic Capelli border line, débraillé et mal rasé qui transgresse la loi et le droit une planche sur deux.
C'est sensé nous le rendre sympa, cela me le rend agaçant puisqu'il se croit au-dessus des lois comme les méchants qu'il devrait combattre.
Ensuite je me suis demandé comment ce couple de policier pouvait travailler sans rapport avec un procureur et sur des zones de compétences aussi différentes en duo électrons libres. Je trouve cela imprécis avec une somme de raccourcis faciles, de témoins bavards, d'avocats invisibles dans un monde où ils sont omniprésents.
Les personnages féminins sont réduits souvent à se déshabiller pour racoler le lecteur et les seuls Afro-Américains du cycle 1 appartiennent à un gang de rue tourné en ridicule par l'agent Capelli. A mon avis on ne peut pas faire plus cliché limite (T1 p32)
Enfin je trouve le dessin de Hé pas du tout à mon goût. Ainsi ses visages me semblent flasques, sans vie avec une expression forcée. De plus je n'aime pas du tout cette mise en couleur qui fait des ombrages marron sur les personnages.
Une lecture très décevante que j'ai abandonnée au début du troisième opus.
Ce diptyque (?) se présente comme une suite tardive au monde perdu de Conan Doyle, mettant en scène la troisième génération de certains des descendants de l'aventure du monde perdu, présenté comme une histoire vraie.
La petite-fille d'Edward Malone récupère les carnets de son grand-père et se met en tête avec ses amis hippies de mettre sur pieds une expédition utilisant des VW Combis afin de retrouver le plateau à dinosaures, où les attendent la petite-fille du chasseur Roxton, alliée à des soviétiques et un savant nazi....
Rien que ce résumé complètement grand-guignolesque devrait donner une idée du nawak complet auquel on est confronté. C'est profondément idiot, rempli de situations abracadabrantesques, de personnages caricaturaux jusqu'à l'extrême et des décors sans imagination (on nous montre à plusieurs reprises une épave d'avion qui n'est qu'un décalque de photos existantes par exemple)
Bref c'est n'importe quoi. Et le pire, c'est que la fin est ouverte, laissant craindre un hypothétique troisième tome.
Ces deux albums sont des catastrophes.
Des adaptations des deux films sortis en 1989 et 1992 sous la houlette de Tim Burton. Je n'ai pas revu ces films depuis une éternité, mais j'en garde de bons souvenirs, une révolution visuelle à l'époque.
Dennis O'Neil suit le déroulé des deux aventures du Batman, mais une narration indigeste, peu crédible et d'un ridicule.
J'ai été chiffonné par la représentation graphique des personnages, ils sont les copies conformes des acteurs et donc bien différents des originaux. Je comprends ce choix, mais c'est déstabilisant.
Et justement, le rendu graphique n'est pas beau, un travail bâclé des deux dessinateurs.
Des produits commerciaux sans intérêt.
Ouah, qu'est-ce qu'on s'ennuie dans cette lecture ! Je crois bien que c'est la première fois qu'une BD me fait bailler à midi, tant elle est soporifique.
C'est le genre même de BD que je trouve insipide et sans âme : une bourgeoise qui se fait tromper par son mari, un secret qu'elle avoue (et que franchement je n'ai pas compris) et des atermoiements de l'âme qui tournent trop autour du nombril et du sexe. Disons-le tout net, je ne suis ni en empathie avec le personnage principal, ni en phase avec ses questionnements et je suis loooooin de ses préoccupations.
En lisant, je me suis senti ennuyé tout du long. Les phrases poétiques à l'envie, trop longues et alambiquées faisant souvent redondance avec le dessin, les références multiples à des ouvrages nécessitant une première base culturelle étendue pour apprécier et comprendre (même si franchement ça ne sert pas à grand chose), un discours pompeux et verbeux qui ne débouche pas sur quelque chose d'intéressant ... Je trouve qu'on est dans la masturbation intellectuelle de bourgeois qui s'ennuie. Malheureusement je suis un prolétaire qui aime la distraction. Dommage !
Concernant le dessin, le rendu est étrangement froid, la colorisation et le trait épais donnant un aspect très factice à l’œil. C'est vraiment pas ma tasse de thé, et ça n'aide pas à apprécier le rendu global.
Pour ma part, c'est une lecture assommante que je m'empresserais d'oublier dans une heure.
C'est probablement la série jeunesse que j'ai le moins apprécié. En effet je trouve que tout sonne faux dans le scénario de Béka. J'ai actuellement une fille en CM2, la classe de l'héroïne Nina et le monde décrit par Béka ne ressemble en rien à la réalité. Ainsi Béka positionne Nina dans une classe unique. C'était l'occasion pour l'auteur de travailler sur les spécificités d'une telle classe qui montre souvent des particularités de solidarité et d'entraide entre les élèves. J'ai du zappé.
Ensuite je suis assez d'accord avec Ro, je pense que la majorité des élèves de ce niveau ne savent même pas ce qu'est un blog. Ensuite Béka leur affuble un niveau de syntaxe et de capacité à l'écrit très au-dessus de leur âge. De plus à l'heure du téléphone portable plus aucun jeune n'écrit de cette façon.
Enfin le comportement sentimental et autonome correspond aussi à des ados bien plus âgés. J'ai arrêté ma lecture quand le père de Nina (10 ans) voit sa fille embrasser sur la bouche son copain dans son entrée sans rien dire (T2).
La structure du récit qui alterne des planches BD avec des pages de conversations numériques donnent un récit haché avec des dialogues d'une insigne faiblesse. Enfin je me demande ce qui autorise les auteurs à suggérer que Simone est un nom idiot ? (T1 p14). Je n'adhère absolument pas à ce type d'humour surtout quand il est en direction de jeunes lecteurs.
Le graphisme vaut surtout par une mise en couleur agréable mais le rythme est lent où les actions principales sont des dégustations de chocolat ou d'apprendre à tondre la pelouse.
Je suis un gros lecteur de séries jeunesse (même si j'ai passé l'âge depuis très longtemps) et je n'ai rien trouvé ici qui puisse me convenir.
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Mégalex
Il m'aura fallu beaucoup d'abnégation pour venir à bout de cette série... Et pourtant cela commençait plutôt bien avec ce premier tome qui introduit l'univers de Mégalex qui sans être très original (cité robotisée et ultra-contrôlée où la nature n'a plus sa place) arrivait malgré tout à susciter suffisamment d'intérêt pour poursuivre la lecture. Le dessin très informatisé et aux décors relativement dépouillés participait également selon moi à l'ambiance très aseptisée de la mégalopole. Quelques indices venaient tout de même entacher cette première impression positive comme par exemple les formes très généreuses de la quasi intégralités des personnages féminins (pourquoi les doter de protubérances mammaires aussi disproportionnées alors que cela n'ajoute rien au récit ?) ou encore les sous-entendus sexuels entre l'anomalie et l'héroïne féminine un peu lourdauds dès les premières pages du récit. Et puis dès le second tome, on sent que cette série n'a pas été réfléchie dès le départ dans son ensemble avec l'apparition d'un verbiage omniprésent, des personnages creux et caricaturaux et des délires des auteurs de plus en plus improbables : créateurs du monde dont un est dépourvu de son enveloppe charnelle, fusion des deux personnages principaux, des animaux qui parlent, etc. Même le dessin change radicalement dans le dernier tome avec la disparition de la 3D. Bref, vous l'aurez compris, c'est une série qui ne rentrera pas dans les annales et qui ne me laissera pas un souvenir impérissable (c'est un euphémisme). Originalité - Histoire : 1/10 Dessin - Mise en couleurs : 5/10 NOTE GLOBALE : 6/20
3 Vierges
J'ai pas vraiment aimé cette BD qui offre un dessin informatique franchement pas du tout à mon gout et une histoire alambiquée qui lorgne à la fois vers la science-fiction et le philosophique. Trop indigeste, dans l'ensemble. De prime abord, j'ai été rebuté par cette colorisation informatique qui aplatit et lisse tout le dessin. L'ensemble m'a vite paru moche et ce n'est pas les innombrables dialogues assez rebutant qui m'ont donné envie de continuer. Cependant, je m'accrochais en sentant que les auteurs voulaient développer un propos. Mais très vite je me suis perdu dans les circonvolutions de l'ensemble. Les questionnements sur le genre, la couleur de peau, la mémoire, la réalité se sont vite retrouvés imbriqués sans que je ne comprenne où nous allions. Et la fin reste aussi énigmatique que le reste. Ce qui est dommage dans ce genre de récit, c'est qu'en l'absence de fin assez claire pour qu'on puisse en tirer une compréhension, tout peut se résumer à "c'est dans leur tête". Ce qui ne donne aucun intérêt à l'ensemble, par ailleurs bien trop touffu. Histoire qui part dans tout les sens sans forcément en avoir un, implication de beaucoup de choses qui semblent inutile dans le final, mélange de genres et de questionnements qui m'ont vite gavés, le tout porté par un dessin dont je ne suis pas fan ... Oui, c'est peu dire que je suis passé à côté de l'intérêt de cette BD.
Gazoline
Prix Angoulême 1990 ?? La concurrence ne devait pas se bousculer au portillon pour qu'une BD de type fanzine remporte la coupe... Pas d'intrigue, mêmes mimiques pour tous les personnages, un peu punk, tous les ingrédients d'une excellente BD de club talentueux de lycée mais là, non. Dans le même genre, Tank Girl fait largement mieux.
Jardin d'Eden
Les rapports sexuels à l'époque de la Genèse - Il s'agit d'une histoire complète s'inspirant de quelques chapitres de la Genèse. Elle est parue sans prépublication préalable, en 2016, sous la forme d'un tome petit format, environ un tiers d'un comics habituel. Elle est écrite, dessinée et encrée par Gilbert Hernandez, et mise en couleurs par J. Feeli Pecker. La couverture est dans un matériau de type caoutchouteux. Sur la quatrième de couverture, un avertissement indique sans ambages qu'il s'agit d'un ouvrage réservé aux adultes qui évoque le péché originel. Il comprend 96 pages de bande dessinée. Au commencement, le soleil brillait de mille feux sur une Terre vierge et arborée. Puis un pénis en érection surgit de la terre, celle-ci s'écartant pour découvrir le premier homme Adam, nu comme un ver et sexuellement excité. Il constate la présence d'animaux dans le Jardin, mais pas de compagnon qui lui ressemble. Il tient son sexe (toujours en érection) dans la main, et finit par s'allonger et se masturber jusqu'à l'éjaculation. le sperme gicle et tombe sur sa cage thoracique au niveau des côtes. La Lumière divine tombe au même endroit et pendant le sommeil d'Adam naît la femme Ève. Passé l'épisode du serpent et de la pomme, Ève et Adam élèvent leurs deux fils Caïn et Abel. le chasseur exaspéré par la préférence que Dieu donne à son frère éleveur le tue sauvagement. Il est obligé de s'exiler et porte une marque infamante au front. 10 générations après Adam, Noé prend une femme qui lui donne 3 fils : Sem, Cham et Japhet. Noé construit une arche dans laquelle il emmène un couple de chaque espèce animale. Effectivement, il y a deux composantes principales dans ce récit : (1) la Genèse, (2) le sexe. En voyant Gilbert Hernandez adapter la genèse, le lecteur pense forcément à celle de Robert Crumb de 2009 : La Genèse. Alors que l'ouvrage de Crumb couvre les 50 chapitres de la Genèse, celui d'Hernandez n'en couvre qu'une petite dizaine et encore pas dans le détail. Autre différence majeure : Garden of the Flesh ne reprend pas le texte de la Genèse, alors que c'était le cas pour Crumb. D'ailleurs, ce comics est très léger en texte, et il se lit assez vite, environ un quart d'heure. le lecteur ne doit donc pas s'attendre à découvrir la Genèse par le biais de cette bande dessinée, ce n'est pas un ouvrage fidèle, ni même de vulgarisation. Il y a bien la pomme et le serpent dans une interprétation très personnelle (d'ordre entièrement sexuel), mais ce n'est pas un commentaire religieux. Tout au plus le lecteur peut-il en déduire que l'auteur n'a retenu que la dimension sexuelle. Il n'en apprendra pas plus sur Caïn et Abel, si ce n'est l'interprétation visuelle littérale du signe marquant Caïn. Hernandez met en scène l'épouse de Noé qui n'est pas mentionnée dans la Bible. le passage relatif à l'Arche est expédié et suppose que le lecteur en connaisse déjà la finalité. Dieu ne se manifeste qu'à 4 occasions : pour créer Ève, pour châtier le Serpent, pour reconnaître Abel comme son préféré, et pour apposer la marque infamante sur le front de Caïn. À chaque fois, il se manifeste sous la forme d'une lumière, ou d'un éclair. À nouveau, l'auteur ne se place pas sur un plan spirituel ou religieux ; il décrit plus un phénomène surnaturel. En continuant de lire Jardin d’Éden du point de l'adaptation, le lecteur constate les partis pris de l'auteur. Ce dernier a choisi de faire d'Ève et d'Adam, des individus de race caucasienne, à la peau blanche. Il se conforme à une vision occidentale, sans interroger ce point de vue. Il faut attendre la page 48 pour voir apparaître un personnage de couleur, de couleur de peau noire, la femme de Caïn. Il n'y a aucune explication sur ce choix, aucun indice sur une potentielle interprétation, si ce n'est la fantaisie du dessinateur à ce moment, ou peut-être même du metteur en couleur. le lecteur est encore plus déconcerté par la peau quasiment albinos de l'épouse de Noé, et par la taille de ses seins. À nouveau, aucun élément explicatif, si ce n'est que cette femme a la même morphologie que Luba, un personnage récurent de la série Love and Rockets du même auteur. Les personnages mâles sont tous blancs, sans exception. Il n'y a pas grand-chose à retirer des passages sur Abel & Caïn ou sur l'Arche de Noé, Hernandez s'en tenant à une vision naïve et littérale. Il reste donc la scène dans le Jardin d'Éden, au cours de laquelle Ève succombe à la tentation. Gilbert Hernandez respecte le postulat de base de la Bible : Ève a été créée à partir d'une côte d'Adam et c'est par ses actes que survient le péché originel. Elle ne peut résister à la tentation du Fruit Défendu, et elle a une relation sexuelle avec le Grand Diable rouge et cornu à langue de serpent. La symbolique est donc reprise à l'identique, mais l'acte sexuel explicite n'apporte pas grand-chose de supplémentaire, puisqu'à ce stade Ève et Adam ont déjà eu une relation charnelle. Sur les 96 pages de bande dessinée, 48 sont consacrées à représenter des actes sexuels, soit un peu plus de la moitié du récit. Une fois sorti du Jardin d'Éden, les hommes et les femmes sont vêtus de sorte à couvrir leurs parties génitales. Les hommes portent parfois une tunique leur couvrant la poitrine, par contre celle des femmes reste systématiquement découverte. Les actes sexuels comprennent quelques séquences de masturbation masculine, une séquence de masturbation féminine, des rapports dans la position du missionnaire, dans la position de la levrette, et quelques-uns dans la position de l'Andromaque. Il y a également quelques fellations, de nombreuses éjaculations faciales, et un cunnilingus. le lecteur se rend compte que Gilbert Hernandez utilise les conventions des films pornographiques, dans la mesure où les partenaires adoptent des positions telles que les organes génitaux soient visibles du lecteur, et que ce dernier ne rate rien de la pénétration. le sperme conserve une couleur blanche éclatante qui tranche avec les autres, sur la poitrine d'Adam, sur les lèvres d'Ève, sur les fesses d'Ève, sur la poitrine opulente de la femme de Noé, etc. Cette débauche de rapports sexuels présentés à la manière d'un film à caractère pornographique tranche sur la simplicité avec laquelle l'artiste représente les personnages. Les pénétrations sont représentées de manière frontale et indubitable, mais le sexe féminin est représenté de manière simpliste, avec une seule paire de lèvres, et sans clitoris. Les organes génitaux sont représentés sans poil, à l'exception d'une petite touffe en triangle, comme si chaque personnage s'était rasé de près, y compris les bourses des hommes, à nouveau une convention du genre pornographique. Tous les rapports sont consentis entre adultes, et il n'y a pas de sexualité déviante. À 2 reprises une femme semble éprouver de la surprise lors de la jouissance. le lecteur peut apprécier ces séquences coquines, être émoustillé par la nudité des personnages et par la franchise de la pénétration. Même ainsi, arrivé au milieu du récit, il s'interroge sur la nature de ce récit. Ce récit s'avère assez bref en temps de lecture, du fait sa pagination finalement assez réduite (à peu près l'équivalent d'un comics d'une trentaine de pages) et du nombre réduit de phylactères. Il n'apporte pas d'éclairage spirituel ou d'interprétation théologique sur le récit de la Genèse. Il en reproduit les poncifs occidentaux, en ajoutant une dose de sexe explicite. Ce dernier semble indiquer qu'une part de la culpabilité d'Ève et Adam vient du rapport de la première avec le diable, mais par la suite, tous les personnages prennent plaisir à l'acte sexuel, les femmes comme les hommes. de la même manière, la prise de conscience de la nudité par ce couple semble revêtir un caractère passager, puisque par la suite les différents époux ne semblent pas gênés par leur nudité, à commencer par les femmes qui ont toutes la poitrine découverte en toute circonstance. le lecteur éprouve l'impression que la Genèse n'est qu'un décor en carton-pâte pour montrer des ébats entre couples légitimes. D'un point de vue pornographique, le lecteur observe l'usage des positions acrobatiques nécessitées pour fournir la meilleure vue possible au voyeur, sur la base d'une demi-douzaine de positions classiques et acceptées par la moralité. Ces pages peuvent susciter le plaisir associé à ce genre de littérature, mais le manque de variété et d'enjeu psychologique ou relationnel conduit à un manque de renouvèlement les situations. En voyant l'aspect laiteux du sperme et l'importance donnée à l'éjaculation à l'extérieur, le lecteur peut se demander s'il n'y a pas une dimension psychanalytique sous-jacente. Il se repose la question en voyant la blancheur de la peau de la femme de Noé, et le fait qu'elle conserve une voilette masquant le bas de son visage à chacune de ses apparitions, alors qu'elle est entièrement nue par ailleurs. Mais elle ne prononce pas une seule parole, et rien dans le comportement de son mari ne laisse penser qu'il aurait agi différemment avec une autre femme. En refermant ce tome, le lecteur se dit que l'évocation de la Genèse est particulièrement sommaire, un simple prétexte en fait, et que les rapports sexuels sont presque conventionnels au point d'en devenir banals. Une vision étrange et décalée, manquant de consistance, surtout de la part d'un auteur de l'envergure de Gilbert Hernandez.
X-Men - First X-Men
Continuité oiseuse, et Neal Adams en pilotage automatique - Il s'agit d'une histoire complète en 5 épisodes, initialement parus en 2012, écrite et dessinée par Neal Adams, encrée par Andrew Currie pour les épisodes 1 à 4, et Adams pour le 5, avec la participation de Christos Gage pour l'histoire. Il y a plusieurs années de cela, Logan parcourt les rues de Harlem pour trouver un jeune mutant Anthony (Bomb) et lui proposer son aide. Malheureusement son pouvoir provoque une explosion non maîtrisée, Logan git inconscient sur le trottoir et une équipe gouvernementale embarque Anthony. Logan réussit à convaincre Sabretooth de l'aider à aller libérer Anthony dont il a découvert le lieu de captivité. L'opération de sauvetage ne se déroule pas exactement comme prévu ; mais elle permet à Logan de récupérer un fichier contenant des noms d'individus qui devaient être récupérés par cette branche secrète de l'armée. Logan et Sabretooth prennent contact avec ces mutants, à commencer par Holly Bright (Holo), puis un certain Charles Xavier. Ailleurs en Argentine, Erik Lehnsherr (Magneto) traque les criminels de guerre nazis. En 2010, le lectorat de comics a la surprise d'apprendre que Neal Adams (créateur ayant redonné de la crédibilité à Batman dans les années 1970, puis à Green Lantern & Green Arrow) recommence à créer des comics, avec Batman: Odyssey. Dans la foulée, il annonce qu'il travaillera ensuite à une minisérie des X-Men, sur la base d'une idée aussi novatrice qu'évidente. Le titre annonce l'intention : il s'agit de révéler l'existence d'une équipe de X-Men ayant précédé celle composée de Cyclops, Beast, Iceman, Marvel Girl et Angel. Cette annonce fracassante laisse de marbre le lecteur aguerri de comics qui sait que ce type d'histoire introduisant une rétro-continuité a toutes les chances d'être oubliée 3 mois après sa parution, et qu'elle n'aura aucune incidence sur les séries mensuelles. Neal Adams joue le jeu de manière honnête en reliant entre eux des points mineurs de la continuité des X-Men que le fan détectera aisément : apparition de Moira Mac Taggert, un prototype des mandroids, la participation d'Amos Duncan, une brève apparition de Namor peu de temps avant qu'il ne croise Johnny Storm dans l'épisode 4 de Fantastic Four (paru en 1962), un premier modèle de Sentinel, les griffes en os de Wolverine, l'obsession de Sabretooth à vouloir tuer les compagnes de Logan, un prototype de "fastball special" (manœuvre reprise avec Colossus), etc. Si vous n'êtes qu'un lecteur occasionnel des X-Men, ces éléments ne constitueront que des passages masturbatoires pour fans obsessionnels. Si vous êtes un lecteur assidu, vous savez déjà que ces éléments n'auront aucune pérennité et qu'ils se réduisent finalement à des gadgets sans aucune valeur narrative. Et l'histoire ? Adams a pour objectif de montrer comment Logan en est venu à accepter la proposition de participer au programme Weapon X (phase de son histoire racontée par Barry Windsor Smith dans Arme X ). Sur le principe, il s'agit d'une évolution intéressante du personnage. Dans la manière de raconter l'histoire, tout tombe à plat à cause d'une narration au ras les pâquerettes. Pour commencer les dialogues sont aussi raides qu'artificiels, incapables de faire ressentir une émotion, tout juste bon à expliquer ce qui se passe. Du coup le lecteur passe d'une scène d'action à une scène de dialogue, puis une autre d'action et ainsi de suite, avec un niveau d'intérêt assez faible. Il grappille une ou deux surprises de temps à autre, en grimaçant devant ces acteurs incapables de donner un semblant d'intérêt à leur texte, et surjouant en ouvrant une bouche énorme pour un oui, pour un non. D'un autre coté, après la lecture de Batman odyssey, le lecteur ne s'attendait pas non plus à un chef d’œuvre de narration à plusieurs niveaux, rendu vivant par une justesse émotionnelle à faire pleurer une pierre. Le principal attrait de ce comics résidait dans la possibilité d'admirer la maîtrise de l'art séquentiel de Neal Adams. Première surprise, le metteur en couleurs Matthew Wilson n'est pas très connu en 2012. Effectivement, il réalise un travail quelconque et basique en utilisant les couleurs pour faire ressortir une surface de sa voisine, et en ajoutant quelques effets spéciaux lors des explosions, sans inventivité, sans vision artistique, pour un résultat purement fonctionnel et d'un niveau quelconque par rapport à la production moyenne des comics. Deuxième source d'inquiétude, le curriculum d'Adrew Currie (encreur) n'est pas très fourni. Effectivement il réalise un travail assez plat, pas toujours près précis, avec un sens esthétique parfois discutable. Il est vrai que peu d'encreurs trouve grâce aux yeux du maître et que son encrage du cinquième épisode est plus personnel, sans être non plus impressionnant. Au fil des pages, le lecteur remarque que les visages manquent de précision, que les poses des personnages sont répétitives, que le langage corporel est souvent dans l'exagération (avec ces bouches toujours grandes ouvertes), qu'il y a quelques compositions de page un peu encombrées. Il subsiste quelques cases saisissantes, une ou deux pleines pages impressionnantes, et un décor attirant l’œil au milieu d'un épisode. Pour le reste, Neal Adams ne semble pas s'être beaucoup impliqué dans la réalisation de cette histoire, d'avoir assuré le minimum syndical, sans grande inspiration. Neal Adams a réalisé une histoire qu'il veut essentielle dans le long historique des X-Men (la source même de l'inspiration de Charles Xavier d'ouvrir une école pour mutants) et qui s'avère peu palpitante, pataude aussi bien sur le plan de la narration que des dessins.
Secrets bancaires USA
Je n'ai jamais vraiment été intéressé par la Bourse et le monde financier. Je lis donc ce type de série avec beaucoup de recul et je suis souvent déçu. C'est le cas ici encore. Je trouve que le scénario de Richelle nous propose une suite très facile de clichés bien usés. Ainsi nous avons droit au sempiternel agent flic Capelli border line, débraillé et mal rasé qui transgresse la loi et le droit une planche sur deux. C'est sensé nous le rendre sympa, cela me le rend agaçant puisqu'il se croit au-dessus des lois comme les méchants qu'il devrait combattre. Ensuite je me suis demandé comment ce couple de policier pouvait travailler sans rapport avec un procureur et sur des zones de compétences aussi différentes en duo électrons libres. Je trouve cela imprécis avec une somme de raccourcis faciles, de témoins bavards, d'avocats invisibles dans un monde où ils sont omniprésents. Les personnages féminins sont réduits souvent à se déshabiller pour racoler le lecteur et les seuls Afro-Américains du cycle 1 appartiennent à un gang de rue tourné en ridicule par l'agent Capelli. A mon avis on ne peut pas faire plus cliché limite (T1 p32) Enfin je trouve le dessin de Hé pas du tout à mon goût. Ainsi ses visages me semblent flasques, sans vie avec une expression forcée. De plus je n'aime pas du tout cette mise en couleur qui fait des ombrages marron sur les personnages. Une lecture très décevante que j'ai abandonnée au début du troisième opus.
Eden (Taymans)
Ce diptyque (?) se présente comme une suite tardive au monde perdu de Conan Doyle, mettant en scène la troisième génération de certains des descendants de l'aventure du monde perdu, présenté comme une histoire vraie. La petite-fille d'Edward Malone récupère les carnets de son grand-père et se met en tête avec ses amis hippies de mettre sur pieds une expédition utilisant des VW Combis afin de retrouver le plateau à dinosaures, où les attendent la petite-fille du chasseur Roxton, alliée à des soviétiques et un savant nazi.... Rien que ce résumé complètement grand-guignolesque devrait donner une idée du nawak complet auquel on est confronté. C'est profondément idiot, rempli de situations abracadabrantesques, de personnages caricaturaux jusqu'à l'extrême et des décors sans imagination (on nous montre à plusieurs reprises une épave d'avion qui n'est qu'un décalque de photos existantes par exemple) Bref c'est n'importe quoi. Et le pire, c'est que la fin est ouverte, laissant craindre un hypothétique troisième tome.
Batman - L'Adaptation officielle du film en BD
Ces deux albums sont des catastrophes. Des adaptations des deux films sortis en 1989 et 1992 sous la houlette de Tim Burton. Je n'ai pas revu ces films depuis une éternité, mais j'en garde de bons souvenirs, une révolution visuelle à l'époque. Dennis O'Neil suit le déroulé des deux aventures du Batman, mais une narration indigeste, peu crédible et d'un ridicule. J'ai été chiffonné par la représentation graphique des personnages, ils sont les copies conformes des acteurs et donc bien différents des originaux. Je comprends ce choix, mais c'est déstabilisant. Et justement, le rendu graphique n'est pas beau, un travail bâclé des deux dessinateurs. Des produits commerciaux sans intérêt.
Bye bye tristesse
Ouah, qu'est-ce qu'on s'ennuie dans cette lecture ! Je crois bien que c'est la première fois qu'une BD me fait bailler à midi, tant elle est soporifique. C'est le genre même de BD que je trouve insipide et sans âme : une bourgeoise qui se fait tromper par son mari, un secret qu'elle avoue (et que franchement je n'ai pas compris) et des atermoiements de l'âme qui tournent trop autour du nombril et du sexe. Disons-le tout net, je ne suis ni en empathie avec le personnage principal, ni en phase avec ses questionnements et je suis loooooin de ses préoccupations. En lisant, je me suis senti ennuyé tout du long. Les phrases poétiques à l'envie, trop longues et alambiquées faisant souvent redondance avec le dessin, les références multiples à des ouvrages nécessitant une première base culturelle étendue pour apprécier et comprendre (même si franchement ça ne sert pas à grand chose), un discours pompeux et verbeux qui ne débouche pas sur quelque chose d'intéressant ... Je trouve qu'on est dans la masturbation intellectuelle de bourgeois qui s'ennuie. Malheureusement je suis un prolétaire qui aime la distraction. Dommage ! Concernant le dessin, le rendu est étrangement froid, la colorisation et le trait épais donnant un aspect très factice à l’œil. C'est vraiment pas ma tasse de thé, et ça n'aide pas à apprécier le rendu global. Pour ma part, c'est une lecture assommante que je m'empresserais d'oublier dans une heure.
Le Blog de...
C'est probablement la série jeunesse que j'ai le moins apprécié. En effet je trouve que tout sonne faux dans le scénario de Béka. J'ai actuellement une fille en CM2, la classe de l'héroïne Nina et le monde décrit par Béka ne ressemble en rien à la réalité. Ainsi Béka positionne Nina dans une classe unique. C'était l'occasion pour l'auteur de travailler sur les spécificités d'une telle classe qui montre souvent des particularités de solidarité et d'entraide entre les élèves. J'ai du zappé. Ensuite je suis assez d'accord avec Ro, je pense que la majorité des élèves de ce niveau ne savent même pas ce qu'est un blog. Ensuite Béka leur affuble un niveau de syntaxe et de capacité à l'écrit très au-dessus de leur âge. De plus à l'heure du téléphone portable plus aucun jeune n'écrit de cette façon. Enfin le comportement sentimental et autonome correspond aussi à des ados bien plus âgés. J'ai arrêté ma lecture quand le père de Nina (10 ans) voit sa fille embrasser sur la bouche son copain dans son entrée sans rien dire (T2). La structure du récit qui alterne des planches BD avec des pages de conversations numériques donnent un récit haché avec des dialogues d'une insigne faiblesse. Enfin je me demande ce qui autorise les auteurs à suggérer que Simone est un nom idiot ? (T1 p14). Je n'adhère absolument pas à ce type d'humour surtout quand il est en direction de jeunes lecteurs. Le graphisme vaut surtout par une mise en couleur agréable mais le rythme est lent où les actions principales sont des dégustations de chocolat ou d'apprendre à tondre la pelouse. Je suis un gros lecteur de séries jeunesse (même si j'ai passé l'âge depuis très longtemps) et je n'ai rien trouvé ici qui puisse me convenir.