Je préfère être honnête, mon avis ne va pas être très positif.
"Stop !! Hibari Kun !", c'est l'histoire de Kôsaku, un jeune homme qui va se retrouver hébergé chez un yakuza suite au décès de sa mère. Au départ terrifié, il finira par apprécier son séjour en réalisant qu'Ôzora, chef du clan, a quatre magnifiques filles. En particulier une, Hibari. Mais... Horreur ! Stupeur ! Hibari se révèle être en fait... un garçon !!
Voilà, le concept est assez original, pourrait être marrant (soit façon Vaudeville soit, façon comédie tranche de vie, voire en récit plus sérieux), mais en fait non. En fait le premier tome m'a vraiment mise mal à l'aise tout du long, la faute au traitement du personnage éponyme, j'ai nommé Hibari.
Hibari est constamment appelé-e "dégénéré", "pervers", "lopette" et autres joyeusetés. Or Hibari se contente juste de porter les vêtements qu'iel veut, de se dire femme et de vivre comme iel l'entend. D'un autre côté l'auteur lae mets plusieurs fois dans des situations où iel agit effectivement de manière perverse, elle frôle quand-même bien souvent la ligne du harcèlement sexuel envers Kôsaku. Il est d'ailleurs souvent sous-entendu qu'Hibari est attiré-e par Kôsaku (bien qu'il pourrait s'agir d'une "blague" - car oui c'est aussi dans ces moments-là qu'Hibari sort la carte "harcèlement") et que les sentiments seraient potentiellement partagés par Kôsaku, qui nie toujours en bloc parce que "il n'est pas un dégénéré, lui". Était-ce une tentative de l'auteur de parler du sujet de l'homosexualité ? Si c'est le cas c'est assez gênant car on associe ainsi constamment et sans se contredire que les homosexuels seraient des détraqués sexuels qu'il faudrait "corriger" ou cacher. Hibari serait-il en fait une elle ? Était-ce une tentative par une personne qui ne s'y connaît pas du tout de représenter des personnes transgenres (parce que même dans la société ultra-patriarcale et anti-queer de l'époque, il y en avait au Japon) ? Si c'est le cas, même ritournelle : doit-on en conclure que les personnes queer sont des détraqués mentaux à corriger ? Et valide-t-on cette hypothèse en représentant Hibari constamment jouer les harceleur-euse-s ?
Trois possibilités s'offrent donc à nous, présentement : ou bien Hibari est une personne transgenre (binaire ou genderfluid) et dans ce cas-là l'humour repose sur de la transphobie, ou bien Hibari est un homme gay aimant le travestissement et dans ce cas-là l'humour repose sur de l'homophobie, ou bien encore Hibari est simplement un homme cis-hétéro aimant le travestissement et dans ce cas-là l'humour repose sur du sexisme et du machisme. J'ai envie de dire que le choix donne l'eau à la bouche ! Parce qu'en réalité je ne sais pas ce qui était cherché. Clairement, à faire de l'humour (même s'il me semble lourd je reconnais par sa forme que c'est de l'humour). Mais un humour reposant sur des stéréotypes nocifs et les appuyant et les validant dans son récit et sa mise en scène, ça ne fait qu'attaquer. Je suis sûr que pour des gens non-concernés il est plus facile d'en rire (surtout au Japon, pays extrêmement conservateur sur les visions de genres et de relations conjugales, encore plus à l'époque de parution), mais de mon point de vue de femme queer à une époque où les droits LGBT sont plus que jamais remis sur le devant de la scène et utilisés à des fins de violence, en particularité sur ce qui tourne autour du genre, eh bien ce manga m'a plus mise mal à l'aise qu'autre chose.
Alors voilà, je vais paraître rabat-joie, ça aurait pu être bon, personnellement j'ai ressenti une insulte.
Je reconnais que le concept de base était prometteur, et pour les personnes en doutant je vous jure qu'on peut rire sur le genre et sur l'homosexualité sans être offensant-e. J'aurais adoré suivre une comédie autour d'un-e enfant de yakuza gnc (gender non conforming).
Donc bon, les amateur-ice-s d'histoires similaires (on trouve d'autres mangas du genre) pourront peut-être ignorer tout ces défauts, moi non. Je n'ai d'ailleurs pas continuer après le premier tome, je doute d'une quelconque amélioration et je n'avais pas envie de me forcer plus que ça.
À l'époque de parution ce genre de traitement et de représentation des personnes queers était la norme (même parfois vu comme positif) mais par pitié, aujourd'hui plus jamais ça...
Oh là là, mais quelle catastrophe ! Qu'a cherché à faire Ariane Astier à travers cette... chose ? Pendant une bonne partie de la lecture, j'étais prêt à sortir les armes et partir en guerre contre les "filles de" qui croient avoir le même talent que leur géniaux géniteurs, mais je vais laisser cette partie de côté. Car, en effet, on ne peut dénier à la fille d'Alexandre Astier une certaine vision. A mon sens, elle passe à côté de son sujet, mais elle démontre dans cette tentative de manga à la française qu'elle a un réel talent graphique, et qu'elle est dotée d'une vraie sensibilité artistique. Même dans les pires moments de ce que j'appellerai par défaut une œuvre, on sent que l'autrice veut mettre un souffle dont elle nous donne à voir les prémisses ici ou là.
Le problème, c'est que le reste ne suit pas. Pour le pitch de base, c'est une chose. On aime ou on n'aime pas, mais il n'est pas plus idiot qu'un autre, et s'inscrit dans la plus pure tradition du manga, onirique et horrifique. A ce titre, Astier nous réserve quelques séquences bien gorasses qui auraient pu être sympathiques, dans un autre écrin.
Pour le pitch, donc, passons. Mais alors pour le scénario et la narration, qu'est-ce que c'est que ce truc ??? Rien ne va dans la narration visuelle : les cases s'enchaînent au petit bonheur la chance, les personnages ont des visages plus ou moins interchangeables, on passe d'une séquence à l'autre sans jamais comprendre comment on est arrivé à ce point du récit... Vraiment, c'est une catastrophe intersidérale. Peut-être étais-je particulièrement mal luné en lisant ce machin, mais là, j'avoue que je n'ai pas compris le pourquoi du comment.
Je n'ai pas compris grand-chose, d'ailleurs. Oui, on parvient à cerner les grandes lignes du récit, et les motivations du héros, mais ne me demandez pas de résumer les péripéties qui semblent jalonner le récit, je n'ai jamais vraiment réussi à comprendre le déroulé précis des événements qu'on essayait de nous raconter.
Comme je crois profondément à la sincérité d'Ariane Astier (je le dois sans doute à l'estime que je porte aux branches précédentes de la famille), je me refuse à croire qu'elle ait sombré dans le délire de cette sorte d'art boboïsant destiné à une sorte de pseudo-élite intellectuelle et autosatisfaite. Je veux donc croire que notre jeune autrice en herbe s'est simplement laissé dépasser par un projet trop grand pour elle. Le projet n'était sans doute pas mauvais, et il aura au moins eu le mérite de dévoiler des qualités graphiques indéniables. Mais pour une première incursion dans le monde très codifié de la bande dessinée (et qui plus est, du manga), c'était trop. Trop d'infos à gérer, dans le scénario, dans le découpage, dans l'écriture des personnages... Et je pense qu'Ariane Astier, à vouloir tout faire toute seule comme son père (?), est passée complètement à côté de sa cible.
Bref, je n'aurais rien contre la voir refaire surface sur une autre œuvre. Mais par pitié, qu'elle s'allie avec un scénariste aguerri, qui saura mettre de l'ordre dans les innombrables idées qui sont les siennes ! Cela ne pourra lui être que bénéfique.
Après l'historique (La Kahina - La Reine berbère), la SF (La Compagnie rouge), Simon Treins s'attaque au fantastique en allant piocher du côté de chez Lovecraft. J'espère que cette série aura une meilleure tenue, j'ai été à chaque fois déçu par les fins de ces dernières. Pour le dessin, il s'associe à Jovan Ukropina, que je découvre avec cet album.
L'album s'ouvre sur un champ de bataille dans la Somme en pleine Première Guerre Mondiale. Randolph Carter, engagé dans la Légion sera le seul survivant d'une terrible attaque dans les tranchées. Il est envoyé se faire soigner à Marseille où le pendentif qu'il porte au cou va intriguer un médecin qui le soigne ; il font connaissance et ce dernier l'emmène visiter un patient très étrange et violent... Après sa rémission, il embarque pour Beyrouth, sur la piste de son père et des étranges indices trouvé dans un livre appartenant aux fou furieux de Marseille. D'étranges personnages commencent à faire leur apparition et le danger semble se faire plus présent...
Ce premier tome est plutôt efficace, montant doucement en tension au fil des pages, distillant savamment les ingrédients de l'univers Lovecraftien. J'espère que le second tome sera tiendra toutes ses promesses, car c'est plutôt bien parti. Le dessin réaliste de Jovan Ukropina est efficace, autant dans les décors variés que lui permettent de proposer les voyages de Randolph Carter, que dans les personnages de l'intrigue. Les créatures et lieux imaginaires sont pour l'instant très bien campés et rendent parfaitement hommage à Lovecraft.
J'attends la suite et fin avec curiosité.
(3.5/5)
*** Tome 2 ***
Et bien quelle déception que ce 2e tome conclusif !
Pourtant, s'il ne s'était pas agit de la fin de la série, j'aurais maintenu ma note à 3.5/5, mais là c'est vraiment du foutage de gueule !
Soit le scénariste va devoir changer de métier, soit Delcourt a encore coupé court à une aventure qui ne demandait qu'à s'étendre et se conclure dans un troisième tome. Mais pas comme ça !!! Genre, on cherche un truc pendant deux tomes, on arrive à la porte qui le cache... BAM ! Fini, tout le monde au lit !!!
Wow ! SÉRIEUX ????
Dommage car l'intrigue était pourtant jusqu'ici bien menée et très correctement mise en planche par Jovan Ukropina...
Un bon gros gâchis en somme !
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Stop !! Hibari-kun !
Je préfère être honnête, mon avis ne va pas être très positif. "Stop !! Hibari Kun !", c'est l'histoire de Kôsaku, un jeune homme qui va se retrouver hébergé chez un yakuza suite au décès de sa mère. Au départ terrifié, il finira par apprécier son séjour en réalisant qu'Ôzora, chef du clan, a quatre magnifiques filles. En particulier une, Hibari. Mais... Horreur ! Stupeur ! Hibari se révèle être en fait... un garçon !! Voilà, le concept est assez original, pourrait être marrant (soit façon Vaudeville soit, façon comédie tranche de vie, voire en récit plus sérieux), mais en fait non. En fait le premier tome m'a vraiment mise mal à l'aise tout du long, la faute au traitement du personnage éponyme, j'ai nommé Hibari. Hibari est constamment appelé-e "dégénéré", "pervers", "lopette" et autres joyeusetés. Or Hibari se contente juste de porter les vêtements qu'iel veut, de se dire femme et de vivre comme iel l'entend. D'un autre côté l'auteur lae mets plusieurs fois dans des situations où iel agit effectivement de manière perverse, elle frôle quand-même bien souvent la ligne du harcèlement sexuel envers Kôsaku. Il est d'ailleurs souvent sous-entendu qu'Hibari est attiré-e par Kôsaku (bien qu'il pourrait s'agir d'une "blague" - car oui c'est aussi dans ces moments-là qu'Hibari sort la carte "harcèlement") et que les sentiments seraient potentiellement partagés par Kôsaku, qui nie toujours en bloc parce que "il n'est pas un dégénéré, lui". Était-ce une tentative de l'auteur de parler du sujet de l'homosexualité ? Si c'est le cas c'est assez gênant car on associe ainsi constamment et sans se contredire que les homosexuels seraient des détraqués sexuels qu'il faudrait "corriger" ou cacher. Hibari serait-il en fait une elle ? Était-ce une tentative par une personne qui ne s'y connaît pas du tout de représenter des personnes transgenres (parce que même dans la société ultra-patriarcale et anti-queer de l'époque, il y en avait au Japon) ? Si c'est le cas, même ritournelle : doit-on en conclure que les personnes queer sont des détraqués mentaux à corriger ? Et valide-t-on cette hypothèse en représentant Hibari constamment jouer les harceleur-euse-s ? Trois possibilités s'offrent donc à nous, présentement : ou bien Hibari est une personne transgenre (binaire ou genderfluid) et dans ce cas-là l'humour repose sur de la transphobie, ou bien Hibari est un homme gay aimant le travestissement et dans ce cas-là l'humour repose sur de l'homophobie, ou bien encore Hibari est simplement un homme cis-hétéro aimant le travestissement et dans ce cas-là l'humour repose sur du sexisme et du machisme. J'ai envie de dire que le choix donne l'eau à la bouche ! Parce qu'en réalité je ne sais pas ce qui était cherché. Clairement, à faire de l'humour (même s'il me semble lourd je reconnais par sa forme que c'est de l'humour). Mais un humour reposant sur des stéréotypes nocifs et les appuyant et les validant dans son récit et sa mise en scène, ça ne fait qu'attaquer. Je suis sûr que pour des gens non-concernés il est plus facile d'en rire (surtout au Japon, pays extrêmement conservateur sur les visions de genres et de relations conjugales, encore plus à l'époque de parution), mais de mon point de vue de femme queer à une époque où les droits LGBT sont plus que jamais remis sur le devant de la scène et utilisés à des fins de violence, en particularité sur ce qui tourne autour du genre, eh bien ce manga m'a plus mise mal à l'aise qu'autre chose. Alors voilà, je vais paraître rabat-joie, ça aurait pu être bon, personnellement j'ai ressenti une insulte. Je reconnais que le concept de base était prometteur, et pour les personnes en doutant je vous jure qu'on peut rire sur le genre et sur l'homosexualité sans être offensant-e. J'aurais adoré suivre une comédie autour d'un-e enfant de yakuza gnc (gender non conforming). Donc bon, les amateur-ice-s d'histoires similaires (on trouve d'autres mangas du genre) pourront peut-être ignorer tout ces défauts, moi non. Je n'ai d'ailleurs pas continuer après le premier tome, je doute d'une quelconque amélioration et je n'avais pas envie de me forcer plus que ça. À l'époque de parution ce genre de traitement et de représentation des personnes queers était la norme (même parfois vu comme positif) mais par pitié, aujourd'hui plus jamais ça...
Moody Rouge
Oh là là, mais quelle catastrophe ! Qu'a cherché à faire Ariane Astier à travers cette... chose ? Pendant une bonne partie de la lecture, j'étais prêt à sortir les armes et partir en guerre contre les "filles de" qui croient avoir le même talent que leur géniaux géniteurs, mais je vais laisser cette partie de côté. Car, en effet, on ne peut dénier à la fille d'Alexandre Astier une certaine vision. A mon sens, elle passe à côté de son sujet, mais elle démontre dans cette tentative de manga à la française qu'elle a un réel talent graphique, et qu'elle est dotée d'une vraie sensibilité artistique. Même dans les pires moments de ce que j'appellerai par défaut une œuvre, on sent que l'autrice veut mettre un souffle dont elle nous donne à voir les prémisses ici ou là. Le problème, c'est que le reste ne suit pas. Pour le pitch de base, c'est une chose. On aime ou on n'aime pas, mais il n'est pas plus idiot qu'un autre, et s'inscrit dans la plus pure tradition du manga, onirique et horrifique. A ce titre, Astier nous réserve quelques séquences bien gorasses qui auraient pu être sympathiques, dans un autre écrin. Pour le pitch, donc, passons. Mais alors pour le scénario et la narration, qu'est-ce que c'est que ce truc ??? Rien ne va dans la narration visuelle : les cases s'enchaînent au petit bonheur la chance, les personnages ont des visages plus ou moins interchangeables, on passe d'une séquence à l'autre sans jamais comprendre comment on est arrivé à ce point du récit... Vraiment, c'est une catastrophe intersidérale. Peut-être étais-je particulièrement mal luné en lisant ce machin, mais là, j'avoue que je n'ai pas compris le pourquoi du comment. Je n'ai pas compris grand-chose, d'ailleurs. Oui, on parvient à cerner les grandes lignes du récit, et les motivations du héros, mais ne me demandez pas de résumer les péripéties qui semblent jalonner le récit, je n'ai jamais vraiment réussi à comprendre le déroulé précis des événements qu'on essayait de nous raconter. Comme je crois profondément à la sincérité d'Ariane Astier (je le dois sans doute à l'estime que je porte aux branches précédentes de la famille), je me refuse à croire qu'elle ait sombré dans le délire de cette sorte d'art boboïsant destiné à une sorte de pseudo-élite intellectuelle et autosatisfaite. Je veux donc croire que notre jeune autrice en herbe s'est simplement laissé dépasser par un projet trop grand pour elle. Le projet n'était sans doute pas mauvais, et il aura au moins eu le mérite de dévoiler des qualités graphiques indéniables. Mais pour une première incursion dans le monde très codifié de la bande dessinée (et qui plus est, du manga), c'était trop. Trop d'infos à gérer, dans le scénario, dans le découpage, dans l'écriture des personnages... Et je pense qu'Ariane Astier, à vouloir tout faire toute seule comme son père (?), est passée complètement à côté de sa cible. Bref, je n'aurais rien contre la voir refaire surface sur une autre œuvre. Mais par pitié, qu'elle s'allie avec un scénariste aguerri, qui saura mettre de l'ordre dans les innombrables idées qui sont les siennes ! Cela ne pourra lui être que bénéfique.
Randolph Carter
Après l'historique (La Kahina - La Reine berbère), la SF (La Compagnie rouge), Simon Treins s'attaque au fantastique en allant piocher du côté de chez Lovecraft. J'espère que cette série aura une meilleure tenue, j'ai été à chaque fois déçu par les fins de ces dernières. Pour le dessin, il s'associe à Jovan Ukropina, que je découvre avec cet album. L'album s'ouvre sur un champ de bataille dans la Somme en pleine Première Guerre Mondiale. Randolph Carter, engagé dans la Légion sera le seul survivant d'une terrible attaque dans les tranchées. Il est envoyé se faire soigner à Marseille où le pendentif qu'il porte au cou va intriguer un médecin qui le soigne ; il font connaissance et ce dernier l'emmène visiter un patient très étrange et violent... Après sa rémission, il embarque pour Beyrouth, sur la piste de son père et des étranges indices trouvé dans un livre appartenant aux fou furieux de Marseille. D'étranges personnages commencent à faire leur apparition et le danger semble se faire plus présent... Ce premier tome est plutôt efficace, montant doucement en tension au fil des pages, distillant savamment les ingrédients de l'univers Lovecraftien. J'espère que le second tome sera tiendra toutes ses promesses, car c'est plutôt bien parti. Le dessin réaliste de Jovan Ukropina est efficace, autant dans les décors variés que lui permettent de proposer les voyages de Randolph Carter, que dans les personnages de l'intrigue. Les créatures et lieux imaginaires sont pour l'instant très bien campés et rendent parfaitement hommage à Lovecraft. J'attends la suite et fin avec curiosité. (3.5/5) *** Tome 2 *** Et bien quelle déception que ce 2e tome conclusif ! Pourtant, s'il ne s'était pas agit de la fin de la série, j'aurais maintenu ma note à 3.5/5, mais là c'est vraiment du foutage de gueule ! Soit le scénariste va devoir changer de métier, soit Delcourt a encore coupé court à une aventure qui ne demandait qu'à s'étendre et se conclure dans un troisième tome. Mais pas comme ça !!! Genre, on cherche un truc pendant deux tomes, on arrive à la porte qui le cache... BAM ! Fini, tout le monde au lit !!! Wow ! SÉRIEUX ???? Dommage car l'intrigue était pourtant jusqu'ici bien menée et très correctement mise en planche par Jovan Ukropina... Un bon gros gâchis en somme !