On entre dans l’histoire avec un concept prometteur : Étienne, détective privé un peu loser, apprend qu’il a gagné au loto, mais il doit attendre quelques jours pour encaisser son gain. Ce laps de temps, entre la routine banale et l’attente d’une fortune qui pourrait tout changer, ouvre la voie à une réflexion sur les bouleversements intérieurs et les relations humaines face à l’argent. L’idée intrigue, mais au fil des pages, l’attente retombe.
Je découvre Dupuy-Berberian au dessin que j'ai trouvé plutôt agréable. Les décors urbains, simples mais évocateurs, traduisent bien la mélancolie qui imprègne l’histoire. Pourtant, cette simplicité visuelle peine parfois à capter l’attention sur la longueur. Les couleurs, uniformes et discrètes, contribuent à l’atmosphère, mais manquent un peu de variété pour soutenir le rythme.
Le scénario de Jean-Claude Denis, centré sur les hésitations et réflexions d’Étienne, propose quelques moments intéressants, notamment dans ses interactions avec son entourage. On sent les doutes planer sur les motivations des personnages qui l’entourent, mais ces relations restent survolées. Les scènes s’enchaînent sans réel pic émotionnel, tension dramatique ni surprise. On attend un déclic, un moment marquant, mais il ne vient jamais vraiment. Les événements semblent s’étioler, et au final, il ne se passe pas grand-chose.
En conclusion, Un peu avant la fortune propose une idée séduisante sur le papier, mais l’exécution reste trop sage. C’est une lecture agréable, sans aspérité, qui manque de souffle pour marquer durablement. Si j'ai apprécié le style graphique et la simplicité narrative, je suis clairement resté sur ma faim devant une intrigue qui, malgré son potentiel, ne décolle jamais vraiment. Un moment plaisant, mais vite oublié.
Le dessin est très bon et j'aime bien le personnage principal féminin... Mais le protagoniste mâle est un introverti sans personnalité et il n'y a pas vraiment d'histoire à long terme. Il y a un petit peu d'ecchi, j'imagine que c'est ce qui a fait marcher la série auprès des ados...
A la bibliothèque où je travaille, les enfants s'arrachent sans cesse les romans d'Annie Jay. Ils ne m'avaient jamais attirée (Versailles et tout particulièrement la cour du Roi Soleil ne m'ont jamais vraiment fait rêver, donc bon...).
Mais comme nous avons également l'adaptation de la série "Complots à Versailles" en bande-dessinées et que cette dernière ne se trouvait pas encore sur le site je me suis dit "Deretaline, ma petite, c'est ta mission !".
La série est composée de petites intrigues indépendantes (se passant néanmoins dans un ordre chronologique avec quelques développements et changements) à la cour du Roi Soleil. On y suit Cécile, une jeune fille amnésique élevée par une famille autrefois injustement répudiée de la cour mais qui va miraculeusement s'y faire réinviter. Mais notre bonne Cécile, incollable en herboristerie et en médecine et ayant soif de justice, ne cessera de se retrouver dans des complots (d'où le titre !) dans lesquels l'usage de poisons revient très souvent.
Voilà, donc sur le papier ce sont juste de petites histoires assez courtes pour ravir le jeune lectorat ayant soif d'historique et d'intrigues. Sauf que...
Bah sauf que je ne trouve pas ça très bon.
Déjà, le gros problème qui m'a frappé très vite : le rythme. Tout va beaucoup trop vite. L'intrigue ne respire pas, les personnages non plus, d'ailleurs on leur laisse à peine le temps de réagir pleinement face à certains évènements. Nous venons d'échapper de peu à la mort ? Pas le temps on vous dit ! Dès la prochaine case nous repartons avec la fougue de notre jeunesse pour empêcher un énième empoisonnement ! C'est terrible, je n'arrive même pas à me concentrer sur d'éventuels défauts dans l'intrigue, les personnages eux-mêmes n'ont parfois pas l'air de vivre cette intrigue. Bon, pour le dernier point j'exagère, je ne l'ai constaté que quelques fois et non tout le temps, mais tout de même. Comment voulez-vous que l'on s'intéresse à une intrigue (une enquête qui plus est, avec lexique de l'époque parfois) quand on ne laisse pas le temps de digérer les informations et les évènements qui s'y déroulent.
Ensuite, l'autre problème (qui découle du premier), c'est que du coup la lecture se fait un peu dans la douleur. En tout cas, ce fut mon expérience. 64 pages pour les plus longs et j'ai quand-même eu du mal à les lire. Encore une fois, c'est la faute du rythme : tout allant si vite, j'ai eu du mal à m'attacher à quoi que soit, à réfléchir à quoi que ce soit. Au delà du fait que certains rebondissements se voient venir à des kilomètres (mais ça c'est sans doute dû au fait qu'étant adulte nous avons déjà plus l'habitude de côtoyer les ressors de ce genre d'histoires), on a vraiment du mal à chercher à résoudre quoi que ce soit quand le problème et la solution nous sont délivrer avec si peu d'intervalle et sans grande respiration.
Et c'est sans parlé des intrigues annexes, cousues de fils blancs et sans grande originalité à mes yeux. Notre jeune héroïne amnésique, traitée comme une roturière et en conflit amical avec un beau jeune homme de court, se révélera, Ô miracle, être en fait une héritière disparue. Ouf, comme le beau noble et elle commençaient à se tourner autour, nous étions à ça de diluer du sang bleu. La France est sauve !
Chose amusante, les trois premiers albums se terminent tous par un baiser (une embrassade pour le troisième) avec un nouveau couple mis à l'honneur. Comme quoi on peut aussi ne pas faire preuve d'originalité pour la fin !
Et heureusement que les gentils sont très gentils et les méchants sont très méchants, parce qu'avec cette intrigue qui file à toute berzingue, qui sait si j'aurais pu comprendre les nuances morales des personnages !
Je suis un peu dure dans cet avis.
La vérité c'est que je n'ai vraiment pas aimé, à tel point que je n'ai pas réussi à aller au bout des dix albums sortis à ce jour. Moi qui m'étais toujours promise de donner sa chance jusqu'au bout à une série (sauf circonstance particulière), me voilà bien embêtée. Cependant, comme je n'arrive vraiment pas à continuer ma lecture, je croise les doigts pour que quelqu'un tente de la lire à son tour, ne serait-ce que pour avoir un potentiel deuxième son de cloche. Et, qui sait, si on m'annonce une amélioration dans les albums futurs peut-être que je re-tenterais à nouveau l'aventure !
On sent une ambition forte dès les premières pages. Ce projet veut aller loin, décortiquer les mécanismes, multiplier les angles, appuyer sur des chiffres et des faits pour frapper fort. Mais, à force de vouloir trop en dire, quelque chose se perd en route. L’équilibre vacille. Les données, nombreuses, ne sont pas toujours aussi solides qu’elles le prétendent. Certaines auraient mérité des sources plus robustes, d’autres semblent déjà datées. Et c’est là que le bât blesse : quand on s’appuie autant sur une base chiffrée, le moindre doute vient affaiblir l’ensemble. L’effet recherché, cette prise de conscience urgente et essentielle, s’érode à mesure que ces approximations s’accumulent.
Et ce n’est pas seulement une question de chiffres. Le dessin, pourtant soigné et le scénario, qui est plutôt ici un prétexte, ne semblent pas pleinement à leur place. Ils illustrent, accompagnent, mais ne racontent pas vraiment. En fait j'ai l'impression qu'on essaie ici de surfer sur le succès de Le Monde sans fin dans la forme. On suit une série de réflexions, des constats, des explications qui prennent parfois des allures de conférence. Et si tout cela est intéressant, ça reste froid. Trop souvent, le texte l’emporte, étouffe le visuel. Il manque ce souffle narratif qui pourrait transformer le propos en expérience.
Je repense à L'Oasis, du même auteur que j'avais beaucoup aimé et dans lequel le message (certes moins riche) passait sans qu’on s’en rende compte. Une histoire, une émotion, et à la fin, des idées qui s’imposaient presque naturellement. Ici, c’est différent, tout est frontal, je ne trouve pas de liant.
Il y a pourtant du potentiel. On devine une sincérité, un engagement, une vraie volonté de faire réfléchir. Mais le résultat ne me touche pas autant qu’il pourrait. Peut être parce que je pense avoir déjà bien potassé le sujet au préalable, mais j'ai l'impression finale de sortir sans ce souvenir marquant qu’on peut garder d’une bonne histoire bien racontée. En tous cas ce n'est pas ce que j'attends du format BD. Je ne pense pas être le bon public pour ce livre.
Il existe beaucoup de BD traitant des Algériens en France ou des rapports entre la France et l'ancienne Algérie Française, mais la plupart n'abordent qu'une période ou des personnages bien précis. Cet album ci se propose de traiter du sujet de manière plus globale en traitant de la vie des Algériens immigrés en France puis français de naissance des années 1920 à aujourd'hui, soit près d'un siècle d'histoire fait de beaucoup de rejet, d'injustice et de racisme de la part des français de souche. Pour ce faire, les auteurs composent leur récit de planches de BD racontant le parcours et le témoignage de différents personnages réels ou imaginaires, progressant à travers les années, accompagnées de pages d'extraits de journaux ou d'illustrations d'évènements particuliers. On y suit aussi plus ou moins une même famille mais ce n'est pas très clair.
Graphiquement, on est du niveau des dessinateurs qui débutaient leur carrière dans le vieux journal Okapi. Un dessin réaliste, académique, qui manque de maîtrise et dont tous les personnages et expressions se ressemblent plus ou moins. Tant pour le trait que la mise en scène et la colorisation, ça fait très amateur.
Au niveau de l'histoire, cela manque de structure et d'accroche. On a l'impression d'un enchevêtrement pêle-mêle de scènes et de personnages, à tel point que j'ai même gardé un doute jusqu'à la fin de savoir si on retrouvait bien les mêmes personnages, eux seulement ou bien d'autres sans lien direct. Il n'y a aucun élément permettant au lecteur de s'attacher aux protagonistes et à leur histoire personnelle. Les enchainements d'un évènement à l'autre sont abrupts, sans travail de mise en scène et généralement sans aucune explication. Par chance, je connaissais déjà un peu le sujet donc j'ai pu à peu près comprendre de quoi on parlait la plupart du temps, mais quelqu'un qui n'y connait rien ne comprendra probablement pas de quoi on y parle, ni à quels personnages ou faits historiques les protagonistes font référence. Alors soit les auteurs s'adressent à des gens déjà informés et ne leur apprendront rien car ça reste superficiel, soit ils s'adressent à des néophytes qui n'y comprendront pas grand chose.
En résumé, c'est une BD qui part de l'intention louable de traiter un sujet intéressant en y incluant des témoignages et un déroulement historique s'étalant sur tout un siècle, mais elle le fait de manière trop amateure avec un manque de structure, de maîtrise du dessin, du rythme et de la narration, et surtout un manque de travail permettant de transmettre des informations claires et instructives à ses lecteurs.
Sans les 1ers retours, j’aurais sans doute craqué en librairie mais bien content de le découvrir via emprunt. Bon mon avis ne remontrera pas spécialement la côte de cet album.
Cette version qui joue sur le côté madeleine de Proust n’est pas foncièrement mauvaise. Malheureusement et malgré toutes les bonnes idées et volontés, le résultat m’apparaît plutôt loupé. L’ombre du maître est lourde à porter, la nostalgie est à double tranchant …
Le dessin ne m’a pas tant dérangé, c’est d’ailleurs surtout grâce à lui que j’ai eu l’impression de revenir en arrière le temps de quelques pages.
Par contre, cette aventure à Cuba manque clairement de liant, l’humour fonctionne plutôt pas mal dans l’ensemble mais j’ai eu le sentiment que c’était lui qui faisait avancer l’histoire et non le récit en lui même (?!).
Je ne me suis pas ennuyé mais il y a un truc qui coince à ce niveau. Je suis rapidement sorti de l’aventure, ne retrouvant pas complètement le caractère de nos héros, ils sont limite ici en second plan. De plus, l’accent d’un personnage a fini par me taper sur le système et SuRTOUt je n’ai pas du tout adhéré à l’utilisation d’un fait réel (pastiche de personnages, proposition alternative de l’histoire …) dans une aventure de nos héros.
Un hommage maladroit à mes yeux (mais la barre était haute et les auteurs ne sont pas à conspuer).
Est-ce mauvais ? Non, toutefois ce n'est pas terrible. Le scénario n'a aucun intérêt, quiconque avec un peu de temps et sans grandes compétences serait capable de reproduire une trame scénariste semblable. Graphiquement les premiers tomes me semblent en dessous du reste, notamment au niveau morphologie, au delà de ça c'est assez bon et ça colle avec le style héroico-rigolo de la série.
D'ailleurs parlons en de ce côté "comique", quelqu'un aurait-il ri ? Même si l'humour est spécifique à chacun, je n'ai esquissé aucun sourire durant cette lecture, définitivement je trouve le pouvoir comique d'Arleston inexistant. Un peu plus de sérieux aurait fait grand bien à cette série.
Les deux derniers tomes m'ont été insupportables à lire, une véritable purge, je me voyais obligé de survoler les trop nombreux phylactères pseudo-humoristiques qui ne fonctionnaient pas ("le mage machintruc blablabla, [...] blablablabla qui inventa le premier trucmuchbidule, blablabla, avec de la jsaispasquoiquestpascommun, blablabla") et me sortaient d'une intrigue à peine plus travaillée.
Car oui, l'intrigue est totalement décousue, comme une impression que notre scénariste se laisse porter par des idées piochées dans un brainstorming de début d'album. Tout est bon à prendre, aucun tri, aucune construction et même si il y règne un semblant de cohérence, les innombrables mises en place alanguissent le lecteur (et la lecture) et ralentissent l'avancée de la trame principale, qui se voit d'ailleurs élucidée à coup de raccourcis scénaristiques. De plus, tous ces happening, aussitôt sont-ils dévoilés qu'ils s'affaissent comme de bons vieux soufflés auxquels on a cru l'espace d'un court instant, la déception est amère, et ce à de nombreuses, trop nombreuses, reprises.
J'avais pourtant beaucoup aimé (de souvenir, ça doit faire quelques années que je n'y ai pas touché) Lanfeust des Etoiles, saga dans laquelle je trouvais les enjeux plus sérieux avec une trame plutôt bien ficelée et notre héros un peu moins con qu'a l'accoutumé. Il me semblait que c'était un cocktail bien dosé, plus que la série mère d'ailleurs. "Lanfeust Odyssey" retombe dans les penchants "de Troy" de manière beaucoup moins efficace et sans grande conviction.. série à lire pour le lecteurs en manque de déception.
Plus sérieusement, c'est une série pour les aficionados du monde de Troy ou rien n'est bien fait, une série à fric somme toute.
Mouais. Je n’ai pas été convaincu, ni réellement intéressé par ce diptyque.
Le début du premier album se traine, la mise en place est trop longue – autour de ces deux bébés, puis jeunes filles, qui, sorties de la même maternité, vont vivre proches, en développant deux personnalités opposées.
Et puis, lorsque l’intrigue démarre réellement, c’est trop simpliste et manichéen. Non seulement l’opposition entre Maud et Vanessa est caricaturale, mais le caractère de chacune d’elle manque franchement de nuances ! Maud subit l’influence d’un gentil lutin, et se révèle gentille, hyper naïve et fleur bleue, tandis que Vanessa sous l’emprise d’un troll, incarne le mal vicieux et maléfique. La suite est téléphonée, Vanessa pervertissant évidemment Maud.
L’histoire s’emballe à la fin du premier tome, Maud devient brusquement entreprenante, tandis que Vanessa entraine son blouson noir de chéri dans une épopée à la Audry Maupin et Florence Rey (je me demande d’ailleurs si ce « fait divers » n’a pas inspiré cette partie de l’intrigue à Servais).
Le deuxième album bascule totalement dans une sorte de féérie fantastique, au milieu des bois, avec une lutte entre bien et mal, moult petits lutins et trolls, fées, etc. Ça ne m’a du tout intéressé.
Reste le dessin de Servais, comme à son habitude très réaliste et classique. Vieillot certes, et sans doute daté, mais très lisible et agréable.
Ça ne doit pas être ma came.
Étonnant biopic, quasi-documentaire, qui prend le pari de présenter les membres des Ramones, le groupe à l'origine punk, comme des crétins détestables.
Fort peu de sympathie ici pour ces jeunes à la dérive. Nulle montée en tension ni scénarisation de leur renommée naissante, nulle adoration de leur musique. Par moments, l'on en vient même à oublier qu'il s'agit de musiciens : peu de scènes de concert, de répétition, de recherche de paroles ou musiques.
Cette épopée ne propose que du glauque, du sale, du triste : des solitudes sans féérie. Mais ces perdants ne sont nullement magnifiques : le pathétique est préféré, le panache absent de ces vies qui n'ont su, malgré les incontestables réussites, s'extirper du dérisoire.
Une lecture bien déroutante qui en appelle une seconde, mon horizon d'attente ayant été bien trop chahuté par la violence de ce sombre réel.
Jacob Phillips a été à bonne école avec son père, et son travail de coloriste sur plusieurs séries du duo Phillips (Sean)/Brubaker a été remarqué. Il reste dans cette lignée pour le trait. Mais, si je reconnais bien son travail de coloriste (que j’ai trouvé moins bon ici que sur des séries où il accompagne son père), j’ai moins accroché ici à son dessin, que j’ai trouvé inégal, et souvent maladroit et brouillon, avec des détails (visages) parfois en partie effacés.
Quant à l’histoire, on reste sur du polar noir, avec un personnage relativement original – et, pour ma part, peu crédible. En effet, Newburn est un ancien policier devenu détective, jusque-là rien de très original. Mais il travaille pour régler les problèmes entre bandes rivales, entre les grandes familles mafieuses (au sens large, puisque son périmètre d’intervention inclut aussi les Yakuzas, les Latinos, etc.). Il est censé incarner une enquête neutre (avec l’aide de quelques « adjoints » - dont une jeune femme qu’il a pris sous son aile, et dont les extraits de son « journal » entrecoupent les différents chapitres), dont les résultats sont a priori acceptés par tous les protagonistes mafieux qui lui ont donné ce mandat, au vu et au su de la police officielle (un syndicat policier veut même l’embaucher !).
Hautement improbable donc ! Mais bon, après tout, pourquoi pas ? J’ai donc accepté ce postulat pour me plonger dans cette série, conclue en deux tomes.
J’ai trouvé que Newburn résolvait vraiment trop facilement et rapidement la plupart des affaires – faisant au passage le bonheur de tout le monde, ne fâchant personne. Les courts chapitres, inégaux, ne m’ont pas passionné. Il y a trop de facilités et, même lorsque Zdarsky essaye de donner plus de profondeur au personnage de Newburn dans le second tome (on en apprend plus sur sa vie, ses motivations), ça ne m’a pas convaincu.
Une série décevante.
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Un peu avant la fortune
On entre dans l’histoire avec un concept prometteur : Étienne, détective privé un peu loser, apprend qu’il a gagné au loto, mais il doit attendre quelques jours pour encaisser son gain. Ce laps de temps, entre la routine banale et l’attente d’une fortune qui pourrait tout changer, ouvre la voie à une réflexion sur les bouleversements intérieurs et les relations humaines face à l’argent. L’idée intrigue, mais au fil des pages, l’attente retombe. Je découvre Dupuy-Berberian au dessin que j'ai trouvé plutôt agréable. Les décors urbains, simples mais évocateurs, traduisent bien la mélancolie qui imprègne l’histoire. Pourtant, cette simplicité visuelle peine parfois à capter l’attention sur la longueur. Les couleurs, uniformes et discrètes, contribuent à l’atmosphère, mais manquent un peu de variété pour soutenir le rythme. Le scénario de Jean-Claude Denis, centré sur les hésitations et réflexions d’Étienne, propose quelques moments intéressants, notamment dans ses interactions avec son entourage. On sent les doutes planer sur les motivations des personnages qui l’entourent, mais ces relations restent survolées. Les scènes s’enchaînent sans réel pic émotionnel, tension dramatique ni surprise. On attend un déclic, un moment marquant, mais il ne vient jamais vraiment. Les événements semblent s’étioler, et au final, il ne se passe pas grand-chose. En conclusion, Un peu avant la fortune propose une idée séduisante sur le papier, mais l’exécution reste trop sage. C’est une lecture agréable, sans aspérité, qui manque de souffle pour marquer durablement. Si j'ai apprécié le style graphique et la simplicité narrative, je suis clairement resté sur ma faim devant une intrigue qui, malgré son potentiel, ne décolle jamais vraiment. Un moment plaisant, mais vite oublié.
Dandadan
Le dessin est très bon et j'aime bien le personnage principal féminin... Mais le protagoniste mâle est un introverti sans personnalité et il n'y a pas vraiment d'histoire à long terme. Il y a un petit peu d'ecchi, j'imagine que c'est ce qui a fait marcher la série auprès des ados...
Complots à Versailles
A la bibliothèque où je travaille, les enfants s'arrachent sans cesse les romans d'Annie Jay. Ils ne m'avaient jamais attirée (Versailles et tout particulièrement la cour du Roi Soleil ne m'ont jamais vraiment fait rêver, donc bon...). Mais comme nous avons également l'adaptation de la série "Complots à Versailles" en bande-dessinées et que cette dernière ne se trouvait pas encore sur le site je me suis dit "Deretaline, ma petite, c'est ta mission !". La série est composée de petites intrigues indépendantes (se passant néanmoins dans un ordre chronologique avec quelques développements et changements) à la cour du Roi Soleil. On y suit Cécile, une jeune fille amnésique élevée par une famille autrefois injustement répudiée de la cour mais qui va miraculeusement s'y faire réinviter. Mais notre bonne Cécile, incollable en herboristerie et en médecine et ayant soif de justice, ne cessera de se retrouver dans des complots (d'où le titre !) dans lesquels l'usage de poisons revient très souvent. Voilà, donc sur le papier ce sont juste de petites histoires assez courtes pour ravir le jeune lectorat ayant soif d'historique et d'intrigues. Sauf que... Bah sauf que je ne trouve pas ça très bon. Déjà, le gros problème qui m'a frappé très vite : le rythme. Tout va beaucoup trop vite. L'intrigue ne respire pas, les personnages non plus, d'ailleurs on leur laisse à peine le temps de réagir pleinement face à certains évènements. Nous venons d'échapper de peu à la mort ? Pas le temps on vous dit ! Dès la prochaine case nous repartons avec la fougue de notre jeunesse pour empêcher un énième empoisonnement ! C'est terrible, je n'arrive même pas à me concentrer sur d'éventuels défauts dans l'intrigue, les personnages eux-mêmes n'ont parfois pas l'air de vivre cette intrigue. Bon, pour le dernier point j'exagère, je ne l'ai constaté que quelques fois et non tout le temps, mais tout de même. Comment voulez-vous que l'on s'intéresse à une intrigue (une enquête qui plus est, avec lexique de l'époque parfois) quand on ne laisse pas le temps de digérer les informations et les évènements qui s'y déroulent. Ensuite, l'autre problème (qui découle du premier), c'est que du coup la lecture se fait un peu dans la douleur. En tout cas, ce fut mon expérience. 64 pages pour les plus longs et j'ai quand-même eu du mal à les lire. Encore une fois, c'est la faute du rythme : tout allant si vite, j'ai eu du mal à m'attacher à quoi que soit, à réfléchir à quoi que ce soit. Au delà du fait que certains rebondissements se voient venir à des kilomètres (mais ça c'est sans doute dû au fait qu'étant adulte nous avons déjà plus l'habitude de côtoyer les ressors de ce genre d'histoires), on a vraiment du mal à chercher à résoudre quoi que ce soit quand le problème et la solution nous sont délivrer avec si peu d'intervalle et sans grande respiration. Et c'est sans parlé des intrigues annexes, cousues de fils blancs et sans grande originalité à mes yeux. Notre jeune héroïne amnésique, traitée comme une roturière et en conflit amical avec un beau jeune homme de court, se révélera, Ô miracle, être en fait une héritière disparue. Ouf, comme le beau noble et elle commençaient à se tourner autour, nous étions à ça de diluer du sang bleu. La France est sauve ! Chose amusante, les trois premiers albums se terminent tous par un baiser (une embrassade pour le troisième) avec un nouveau couple mis à l'honneur. Comme quoi on peut aussi ne pas faire preuve d'originalité pour la fin ! Et heureusement que les gentils sont très gentils et les méchants sont très méchants, parce qu'avec cette intrigue qui file à toute berzingue, qui sait si j'aurais pu comprendre les nuances morales des personnages ! Je suis un peu dure dans cet avis. La vérité c'est que je n'ai vraiment pas aimé, à tel point que je n'ai pas réussi à aller au bout des dix albums sortis à ce jour. Moi qui m'étais toujours promise de donner sa chance jusqu'au bout à une série (sauf circonstance particulière), me voilà bien embêtée. Cependant, comme je n'arrive vraiment pas à continuer ma lecture, je croise les doigts pour que quelqu'un tente de la lire à son tour, ne serait-ce que pour avoir un potentiel deuxième son de cloche. Et, qui sait, si on m'annonce une amélioration dans les albums futurs peut-être que je re-tenterais à nouveau l'aventure !
Le Vivant à vif
On sent une ambition forte dès les premières pages. Ce projet veut aller loin, décortiquer les mécanismes, multiplier les angles, appuyer sur des chiffres et des faits pour frapper fort. Mais, à force de vouloir trop en dire, quelque chose se perd en route. L’équilibre vacille. Les données, nombreuses, ne sont pas toujours aussi solides qu’elles le prétendent. Certaines auraient mérité des sources plus robustes, d’autres semblent déjà datées. Et c’est là que le bât blesse : quand on s’appuie autant sur une base chiffrée, le moindre doute vient affaiblir l’ensemble. L’effet recherché, cette prise de conscience urgente et essentielle, s’érode à mesure que ces approximations s’accumulent. Et ce n’est pas seulement une question de chiffres. Le dessin, pourtant soigné et le scénario, qui est plutôt ici un prétexte, ne semblent pas pleinement à leur place. Ils illustrent, accompagnent, mais ne racontent pas vraiment. En fait j'ai l'impression qu'on essaie ici de surfer sur le succès de Le Monde sans fin dans la forme. On suit une série de réflexions, des constats, des explications qui prennent parfois des allures de conférence. Et si tout cela est intéressant, ça reste froid. Trop souvent, le texte l’emporte, étouffe le visuel. Il manque ce souffle narratif qui pourrait transformer le propos en expérience. Je repense à L'Oasis, du même auteur que j'avais beaucoup aimé et dans lequel le message (certes moins riche) passait sans qu’on s’en rende compte. Une histoire, une émotion, et à la fin, des idées qui s’imposaient presque naturellement. Ici, c’est différent, tout est frontal, je ne trouve pas de liant. Il y a pourtant du potentiel. On devine une sincérité, un engagement, une vraie volonté de faire réfléchir. Mais le résultat ne me touche pas autant qu’il pourrait. Peut être parce que je pense avoir déjà bien potassé le sujet au préalable, mais j'ai l'impression finale de sortir sans ce souvenir marquant qu’on peut garder d’une bonne histoire bien racontée. En tous cas ce n'est pas ce que j'attends du format BD. Je ne pense pas être le bon public pour ce livre.
Les Algériens en France
Il existe beaucoup de BD traitant des Algériens en France ou des rapports entre la France et l'ancienne Algérie Française, mais la plupart n'abordent qu'une période ou des personnages bien précis. Cet album ci se propose de traiter du sujet de manière plus globale en traitant de la vie des Algériens immigrés en France puis français de naissance des années 1920 à aujourd'hui, soit près d'un siècle d'histoire fait de beaucoup de rejet, d'injustice et de racisme de la part des français de souche. Pour ce faire, les auteurs composent leur récit de planches de BD racontant le parcours et le témoignage de différents personnages réels ou imaginaires, progressant à travers les années, accompagnées de pages d'extraits de journaux ou d'illustrations d'évènements particuliers. On y suit aussi plus ou moins une même famille mais ce n'est pas très clair. Graphiquement, on est du niveau des dessinateurs qui débutaient leur carrière dans le vieux journal Okapi. Un dessin réaliste, académique, qui manque de maîtrise et dont tous les personnages et expressions se ressemblent plus ou moins. Tant pour le trait que la mise en scène et la colorisation, ça fait très amateur. Au niveau de l'histoire, cela manque de structure et d'accroche. On a l'impression d'un enchevêtrement pêle-mêle de scènes et de personnages, à tel point que j'ai même gardé un doute jusqu'à la fin de savoir si on retrouvait bien les mêmes personnages, eux seulement ou bien d'autres sans lien direct. Il n'y a aucun élément permettant au lecteur de s'attacher aux protagonistes et à leur histoire personnelle. Les enchainements d'un évènement à l'autre sont abrupts, sans travail de mise en scène et généralement sans aucune explication. Par chance, je connaissais déjà un peu le sujet donc j'ai pu à peu près comprendre de quoi on parlait la plupart du temps, mais quelqu'un qui n'y connait rien ne comprendra probablement pas de quoi on y parle, ni à quels personnages ou faits historiques les protagonistes font référence. Alors soit les auteurs s'adressent à des gens déjà informés et ne leur apprendront rien car ça reste superficiel, soit ils s'adressent à des néophytes qui n'y comprendront pas grand chose. En résumé, c'est une BD qui part de l'intention louable de traiter un sujet intéressant en y incluant des témoignages et un déroulement historique s'étalant sur tout un siècle, mais elle le fait de manière trop amateure avec un manque de structure, de maîtrise du dessin, du rythme et de la narration, et surtout un manque de travail permettant de transmettre des informations claires et instructives à ses lecteurs.
Spirou et Fantasio Classique - La Baie des Cochons
Sans les 1ers retours, j’aurais sans doute craqué en librairie mais bien content de le découvrir via emprunt. Bon mon avis ne remontrera pas spécialement la côte de cet album. Cette version qui joue sur le côté madeleine de Proust n’est pas foncièrement mauvaise. Malheureusement et malgré toutes les bonnes idées et volontés, le résultat m’apparaît plutôt loupé. L’ombre du maître est lourde à porter, la nostalgie est à double tranchant … Le dessin ne m’a pas tant dérangé, c’est d’ailleurs surtout grâce à lui que j’ai eu l’impression de revenir en arrière le temps de quelques pages. Par contre, cette aventure à Cuba manque clairement de liant, l’humour fonctionne plutôt pas mal dans l’ensemble mais j’ai eu le sentiment que c’était lui qui faisait avancer l’histoire et non le récit en lui même (?!). Je ne me suis pas ennuyé mais il y a un truc qui coince à ce niveau. Je suis rapidement sorti de l’aventure, ne retrouvant pas complètement le caractère de nos héros, ils sont limite ici en second plan. De plus, l’accent d’un personnage a fini par me taper sur le système et SuRTOUt je n’ai pas du tout adhéré à l’utilisation d’un fait réel (pastiche de personnages, proposition alternative de l’histoire …) dans une aventure de nos héros. Un hommage maladroit à mes yeux (mais la barre était haute et les auteurs ne sont pas à conspuer).
Lanfeust Odyssey
Est-ce mauvais ? Non, toutefois ce n'est pas terrible. Le scénario n'a aucun intérêt, quiconque avec un peu de temps et sans grandes compétences serait capable de reproduire une trame scénariste semblable. Graphiquement les premiers tomes me semblent en dessous du reste, notamment au niveau morphologie, au delà de ça c'est assez bon et ça colle avec le style héroico-rigolo de la série. D'ailleurs parlons en de ce côté "comique", quelqu'un aurait-il ri ? Même si l'humour est spécifique à chacun, je n'ai esquissé aucun sourire durant cette lecture, définitivement je trouve le pouvoir comique d'Arleston inexistant. Un peu plus de sérieux aurait fait grand bien à cette série. Les deux derniers tomes m'ont été insupportables à lire, une véritable purge, je me voyais obligé de survoler les trop nombreux phylactères pseudo-humoristiques qui ne fonctionnaient pas ("le mage machintruc blablabla, [...] blablablabla qui inventa le premier trucmuchbidule, blablabla, avec de la jsaispasquoiquestpascommun, blablabla") et me sortaient d'une intrigue à peine plus travaillée. Car oui, l'intrigue est totalement décousue, comme une impression que notre scénariste se laisse porter par des idées piochées dans un brainstorming de début d'album. Tout est bon à prendre, aucun tri, aucune construction et même si il y règne un semblant de cohérence, les innombrables mises en place alanguissent le lecteur (et la lecture) et ralentissent l'avancée de la trame principale, qui se voit d'ailleurs élucidée à coup de raccourcis scénaristiques. De plus, tous ces happening, aussitôt sont-ils dévoilés qu'ils s'affaissent comme de bons vieux soufflés auxquels on a cru l'espace d'un court instant, la déception est amère, et ce à de nombreuses, trop nombreuses, reprises. J'avais pourtant beaucoup aimé (de souvenir, ça doit faire quelques années que je n'y ai pas touché) Lanfeust des Etoiles, saga dans laquelle je trouvais les enjeux plus sérieux avec une trame plutôt bien ficelée et notre héros un peu moins con qu'a l'accoutumé. Il me semblait que c'était un cocktail bien dosé, plus que la série mère d'ailleurs. "Lanfeust Odyssey" retombe dans les penchants "de Troy" de manière beaucoup moins efficace et sans grande conviction.. série à lire pour le lecteurs en manque de déception. Plus sérieusement, c'est une série pour les aficionados du monde de Troy ou rien n'est bien fait, une série à fric somme toute.
Déesse blanche, déesse noire
Mouais. Je n’ai pas été convaincu, ni réellement intéressé par ce diptyque. Le début du premier album se traine, la mise en place est trop longue – autour de ces deux bébés, puis jeunes filles, qui, sorties de la même maternité, vont vivre proches, en développant deux personnalités opposées. Et puis, lorsque l’intrigue démarre réellement, c’est trop simpliste et manichéen. Non seulement l’opposition entre Maud et Vanessa est caricaturale, mais le caractère de chacune d’elle manque franchement de nuances ! Maud subit l’influence d’un gentil lutin, et se révèle gentille, hyper naïve et fleur bleue, tandis que Vanessa sous l’emprise d’un troll, incarne le mal vicieux et maléfique. La suite est téléphonée, Vanessa pervertissant évidemment Maud. L’histoire s’emballe à la fin du premier tome, Maud devient brusquement entreprenante, tandis que Vanessa entraine son blouson noir de chéri dans une épopée à la Audry Maupin et Florence Rey (je me demande d’ailleurs si ce « fait divers » n’a pas inspiré cette partie de l’intrigue à Servais). Le deuxième album bascule totalement dans une sorte de féérie fantastique, au milieu des bois, avec une lutte entre bien et mal, moult petits lutins et trolls, fées, etc. Ça ne m’a du tout intéressé. Reste le dessin de Servais, comme à son habitude très réaliste et classique. Vieillot certes, et sans doute daté, mais très lisible et agréable. Ça ne doit pas être ma came.
One two three four Ramones
Étonnant biopic, quasi-documentaire, qui prend le pari de présenter les membres des Ramones, le groupe à l'origine punk, comme des crétins détestables. Fort peu de sympathie ici pour ces jeunes à la dérive. Nulle montée en tension ni scénarisation de leur renommée naissante, nulle adoration de leur musique. Par moments, l'on en vient même à oublier qu'il s'agit de musiciens : peu de scènes de concert, de répétition, de recherche de paroles ou musiques. Cette épopée ne propose que du glauque, du sale, du triste : des solitudes sans féérie. Mais ces perdants ne sont nullement magnifiques : le pathétique est préféré, le panache absent de ces vies qui n'ont su, malgré les incontestables réussites, s'extirper du dérisoire. Une lecture bien déroutante qui en appelle une seconde, mon horizon d'attente ayant été bien trop chahuté par la violence de ce sombre réel.
Newburn
Jacob Phillips a été à bonne école avec son père, et son travail de coloriste sur plusieurs séries du duo Phillips (Sean)/Brubaker a été remarqué. Il reste dans cette lignée pour le trait. Mais, si je reconnais bien son travail de coloriste (que j’ai trouvé moins bon ici que sur des séries où il accompagne son père), j’ai moins accroché ici à son dessin, que j’ai trouvé inégal, et souvent maladroit et brouillon, avec des détails (visages) parfois en partie effacés. Quant à l’histoire, on reste sur du polar noir, avec un personnage relativement original – et, pour ma part, peu crédible. En effet, Newburn est un ancien policier devenu détective, jusque-là rien de très original. Mais il travaille pour régler les problèmes entre bandes rivales, entre les grandes familles mafieuses (au sens large, puisque son périmètre d’intervention inclut aussi les Yakuzas, les Latinos, etc.). Il est censé incarner une enquête neutre (avec l’aide de quelques « adjoints » - dont une jeune femme qu’il a pris sous son aile, et dont les extraits de son « journal » entrecoupent les différents chapitres), dont les résultats sont a priori acceptés par tous les protagonistes mafieux qui lui ont donné ce mandat, au vu et au su de la police officielle (un syndicat policier veut même l’embaucher !). Hautement improbable donc ! Mais bon, après tout, pourquoi pas ? J’ai donc accepté ce postulat pour me plonger dans cette série, conclue en deux tomes. J’ai trouvé que Newburn résolvait vraiment trop facilement et rapidement la plupart des affaires – faisant au passage le bonheur de tout le monde, ne fâchant personne. Les courts chapitres, inégaux, ne m’ont pas passionné. Il y a trop de facilités et, même lorsque Zdarsky essaye de donner plus de profondeur au personnage de Newburn dans le second tome (on en apprend plus sur sa vie, ses motivations), ça ne m’a pas convaincu. Une série décevante.