Je me reconnais dans l'avis de iannick.
C'est vraiment la moins bonne série de Fumiyo Kouno. Il faut dire que le point de départ a tout pour dégouter le lecteur occidental: deux adultes qui semblent ne s'être jamais rencontrés sont mariés de force par leur famille ! Bon pourquoi pas, ça pourrait donner une histoire d'amour un peu mignonne où deux personnes finissent par s'aimer malgré tout, sauf que le comportement du mari est vraiment agaçant et ce qui n'aide pas est que la femme est la caricature de la jolie femme japonaise soumise qui accepte toutes les conneries de son mari sans sourciller.
C'est tellement caricatural que par moment je me suis demandé si c'était pas censé être une satire, mais c'est juste pas marrant. Comme l'attrait des mangas de cette autrice est de donner des sentiments positifs aux lecteurs (de la lecture 'feeling good' en gros) et ben ça marche pas lorsque j'ai envie de balancer un des deux personnages principaux par la fenêtre.
Une déception.
En empruntant le T5 de cette série dans ma petite BM je croyais lire un album vieillot des années 60 tant la couverture et le graphisme y ressemble.
J'ai été surpris de constater que la série date des 90's. Le graphisme de Taymans propose une ligne claire qui renvoie aux heures de gloire du franco-belge bien stéréotypé. Le cadrage et le découpage restent très classiques. Le trait est conventionnel, seuls la mise en couleur et le dynamisme proposent un poil de modernité.
Pour le scénario j'ai du mal à comprendre l'intérêt d'une telle série. Bien sûr Miel reprend des légendes ou des anecdotes du Laos petit pays peu connu mais c'est présenté d'une façon très discutable à mes yeux.
Nous voilà accompagnant les tribulations de fonctionnaires de l'état colonial qui se permettent à peu près tout, outrepassant les demandes des autorités traditionnelles locales.
Au passage le bon Léon, le rigolo du groupe en profite pour récolter quelques rubis sur un lieu historique. Pour compléter le cliché quasi colonialiste des années 50 les méchants mafieux sont bien typés non-européens.
C'est quand même un peu lourd ! Je remarque que ce tome a disparu de l'intégrale.
Découvert cet été et acheté au vu d’un rapide feuilletage et d’un prix dérisoire, cet album m’a globalement déçu.
Je ne connaissais pas l’histoire d’origine, la version de Jules Verne dont s’est inspiré Boilet. Mais je ne suis jamais réellement rentré dans son intrigue, qui m’a rapidement perdu, passant d’un lieu à l’autre, alternant aussi époque et personnages : j’avais du mal à suivre une histoire emberlificotée, et au final pas vraiment palpitante.
Dessin et colorisation font le boulot, mais sont tous deux datés (c’est la colorisation – souvent trop sombre – qui a le plus mal vieilli je trouve).
Une petite déception me concernant, pour une des premières œuvres de Boilet je pense.
Trois gamines, dotés de pouvoirs de magie, qui peuvent créer des passages entre leur ville et une dimension "obscure", dans laquelle elles peuvent se friter avec des monstres... Le postulat de départ est plutôt sympa, mais assez vite l'histoire se heurte à plusieurs écueils. On comprend qu'il s'est passé quelque chose impactant les trois héroïnes et leur famille avant le début du récit. Cela aurait pu être explicité lors d'une scène de cauchemar au début ou en cours d'album, par exemple.
De même les scènes s'enchaînent bizarrement, on a un peu de mal à comprendre ce qu'il se passe, les personnages manquent de charisme, d'épaisseur. c'est le premier scénario de Karim Aliane, et ça se sent. Ce n'est pas désagréable à lire, grâce au dessin presque psychédélique de Geoffrey Champin, aidé aux couleurs par Gabriel Bargiel. Mais cela ne suffit pas à mes yeux.
Nul doute que cela plaira aux adolescent(e)s en mal d'aventures fantastiques, mais pour ma part je m'arrêterai là.
Je me suis fourvoyé dans un style que je n'aime pas du tout. Malgré les bonnes critiques que j'ai lu ici et là je me suis ennuyé totalement dès les premières pages. Les états d'âmes de cette famille dans un cottage style maison de poupée victorien rempli de petits lapins m'a immédiatement rebuté.
Le graphisme est fin et très travaillé mais comme je suis allergique à ce style manga de personnages aux visages lisses comme des mannequins qui ont tous 15 ans, j'ai vite abandonné ma lecture.
Pas du tout mon goût. Je laisse aux amateurs.
Mais qu'est-ce que Christophe Bec a voulu nous raconter avec cette histoire ?
Alors d'accord, je vois bien le côté "histoire d'amitié entre deux marginaux", l'un par choix, l'autre par souffrance. Je suppose qu'il faut se réjouir devant cette belle amitié faite de petits riens, et qu'on doit trouver touchants ces personnages qui cherchent leur place dans un monde trop grand pour eux. Bon, tout ça, je veux bien le voir. Mais... de là à en faire une histoire, il y a un pas.
En fait d'histoire, Carême n'est qu'une suite d'événements, souvent très vaguement connectés entre eux, qui ne fait que nous montrer l'évolution d'une relation entre deux hommes qui n'arrivent plus à se détacher l'un de l'autre. C'est cette absence de fil directeur qui est censé faire le fil de l'histoire, et pour moi, c'est cette absence de fil directeur qui lui nuit terriblement. Une bonne bande dessinée doit avoir un discours, ou savoir justifier son absence de discours. Avec Carême, on est pile entre les deux.
On voit bien la volonté de Christophe Bec de mettre en place une métaphore transparente et un peu steampunk de notre monde au XIXe siècle, mais il n'en tire STRICTEMENT rien ! Tout cela est vide, d'un vide absolu qui fait peur à voir. Tout doit tourner autour d'une relation qu'on doit trouver émouvante, sauf qu'on a oublié de nous rendre les personnages attachants. Je ne les déteste pas, mais je n'arrive pas à trouver le caractère qui devrait nous faire ressentir l'empathie que l'auteur recherche visiblement. Tout ça est trop lisse, et le texte n'a pas la poésie que Bec croît y avoir mis. C'est d'un style beaucoup trop naïf, qui fait plutôt penser à un amateur essayant vaguement d'écrire un roman dans la veine de Balzac ou de Poe sans avoir compris ce qui en faisait l'élégance et l'efficacité. Tous les éléments sont là pour une bonne histoire, mais tout semble avoir été dispersé pêle-mêle en espérant que ça suffirait à créer une bonne histoire. Sauf que non.
Et comme le dessin ne sauve rien du tout. Alors oui, il y a parfois quelques belles planches, mais dans l'ensemble, je n'accroche pas. Le trait de Mottura manque singulièrement d'élégance, et il n'arrive pas à rendre hommage au monde créé par Bec. Les visages et les corps tordus ne dégagent rien. Guère arrangé par l'aspect informatisé qui lisse tout sur son passage, la bande dessinée n'est pas un supplice à lire, elle est juste sans saveur.
Donc sans être un immonde navet, Carême ne ressemble qu'à un coup d'épée dans l'eau. Aussitôt lu, aussitôt oublié, et on passe à autre chose.
Décidément, les scénarios du fils entament sérieusement l’aura du père ! En effet, comme souvent j’ai été déçu par le scénario, peu intéressant et peu crédible.
S’il était question de rendre hommage ou de faire des clins d’œil à Hergé et Tintin (on peut y trouver quelques références), c’est maladroit et raté. Dès la couverture je me suis posé des questions. Elle n’est pas géniale, et surtout laisse à penser que c’est un album d’humour.
Si en effet, l’oncle gaffeur vise cette case, c’est généralement lourdaud (idem pour le collègue vantard et raseur). Surtout, ça ne colle pas avec le ton principal, censé être sérieux, à l’aventure.
Quant à ces aventures et surtout cette vengeance, elle reste inexpliquée jusqu’au bout, et ça n’est qu’une suite de scènes qui, bout à bout, ne forment rien d’intéressant.
Reste le dessin d’Hermann. Évidemment meilleur que le scénario – même si c’est un peu plus inégal que d’habitude.
Bref, on peut aisément se passer de ce voyage au Congo ! Et je n’y retournerai pas, c’est certain.
Je précise que j’ai lu l’histoire dans l’intégrale des œuvres de Jodo publiée par les Humanos, et que donc je ne connais pas les couleurs d’origine, ni les possibilités offertes dans l’édition originale de jouer avec les 5 sens.
C’est un album un peu bizarre dans la très grande bibliographie de Jodo, puisque l’histoire s’adresse avant tout à un jeune lectorat. En effet, il n’y a pas les envolées mystiques habituelles chez cet auteur, et le scénario est, au contraire, linéaire – trop linéaire – avec des personnages trop transparents, manquant d’aspérités (comme l’intrigue).
J’avoue m’être ennuyé en suivant les aventures de ces deux jumeaux, accompagnés de leur bestiole capable de les tirer des mauvais pas, tandis qu’eux-mêmes, semble-t-il surentrainés par leur mère, disposent déjà de super pouvoirs (qui tombent généralement bien !). Bref, j’ai trouvé ça trop « gentil ».
Jodo a toujours su (c’est d’ailleurs assez extraordinaire) s’entourer de très bons dessinateurs. C’est le cas avec Bess. Mais, là aussi je suis resté sur ma faim. Le dessin est très lisible, mais lui aussi manque de finesse, c’est trop lisse.
Étonnant donc de retrouver Jodo au sommaire du Journal de Mickey – je ne sais pas si les deux univers sont compatibles. En tout cas je n’ai pas accroché à ce versant de son œuvre – même si je pense que de jeunes lecteurs seront davantage réceptifs que moi.
Note réelle 2,5/5.
Je n'ai pas été séduit par le scénario de Piero Macola. J'ai trouvé que les différentes histoires qui s'intercalaient dans le récit, le départ de la mamie, l'accident du travail avec la fuite du clandestin et le passé de Bruno formaient un tout assez disparate et peu cohérent.
Le récit est constitué de nombreuses cases muettes ou avec des dialogues assez courts et plutôt hachés. Cela m'a rendu la lecture peu fluide avec des sauts et des non-dits pas toujours faciles à saisir. Il y a même des énormités dans certaines séquences comme notre ouvrier moldave en fuite qui paye deux cafés avec 100 euros ! C'est très peu crédible.
Par contre le graphisme au crayon est juste. Il rend bien l'ambiance voulu par l'auteur dans une Italie rurale où un système mafieux persiste et impose sa loi du silence.
Un dessin sympa mais une histoire décousue qui finit dans l'ennui.
Je ne remonterai pas la côte de cet album, je l’ai trouvé plus que moyen, même pour une série concept.
Le dessinateur Benoit Dellac fera bien mieux ailleurs, ici c’est pas mal mais sans esbroufe, et j’ai trouvé le trait parfois un peu gras. Il a fondu son style pour la collection.
L’histoire est fluide et se laisse lire mais je n’ai pas vraiment saisi la pertinence de l'intégrer à la série. Je me suis vraiment posé la question en fin de lecture « en quoi est ce l’homme de l’année ? ».
J’attendais le petit truc en plus … qui n’est jamais venu. Le personnage et sa trajectoire sont intéressants, surtout durant la commune de Paris, mais bon on s’y s’attache peu, un anonyme plein d’idéaux parmi tant d’autres. L’apparition de grands noms ne m’a pas non plus spécialement convaincu (Valles, Louise Michel, Rimbaud …).
Bref ça se laisse lire mais un ressenti très mitigé, en plus j’ai trouvé que l’histoire avait trop de similitude avec le 1er tome « Le soldat inconnu », un album bien plus sympathique et astucieux.
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Une longue route
Je me reconnais dans l'avis de iannick. C'est vraiment la moins bonne série de Fumiyo Kouno. Il faut dire que le point de départ a tout pour dégouter le lecteur occidental: deux adultes qui semblent ne s'être jamais rencontrés sont mariés de force par leur famille ! Bon pourquoi pas, ça pourrait donner une histoire d'amour un peu mignonne où deux personnes finissent par s'aimer malgré tout, sauf que le comportement du mari est vraiment agaçant et ce qui n'aide pas est que la femme est la caricature de la jolie femme japonaise soumise qui accepte toutes les conneries de son mari sans sourciller. C'est tellement caricatural que par moment je me suis demandé si c'était pas censé être une satire, mais c'est juste pas marrant. Comme l'attrait des mangas de cette autrice est de donner des sentiments positifs aux lecteurs (de la lecture 'feeling good' en gros) et ben ça marche pas lorsque j'ai envie de balancer un des deux personnages principaux par la fenêtre. Une déception.
Les Aventures de Charlotte
En empruntant le T5 de cette série dans ma petite BM je croyais lire un album vieillot des années 60 tant la couverture et le graphisme y ressemble. J'ai été surpris de constater que la série date des 90's. Le graphisme de Taymans propose une ligne claire qui renvoie aux heures de gloire du franco-belge bien stéréotypé. Le cadrage et le découpage restent très classiques. Le trait est conventionnel, seuls la mise en couleur et le dynamisme proposent un poil de modernité. Pour le scénario j'ai du mal à comprendre l'intérêt d'une telle série. Bien sûr Miel reprend des légendes ou des anecdotes du Laos petit pays peu connu mais c'est présenté d'une façon très discutable à mes yeux. Nous voilà accompagnant les tribulations de fonctionnaires de l'état colonial qui se permettent à peu près tout, outrepassant les demandes des autorités traditionnelles locales. Au passage le bon Léon, le rigolo du groupe en profite pour récolter quelques rubis sur un lieu historique. Pour compléter le cliché quasi colonialiste des années 50 les méchants mafieux sont bien typés non-européens. C'est quand même un peu lourd ! Je remarque que ce tome a disparu de l'intégrale.
Le Rayon vert
Découvert cet été et acheté au vu d’un rapide feuilletage et d’un prix dérisoire, cet album m’a globalement déçu. Je ne connaissais pas l’histoire d’origine, la version de Jules Verne dont s’est inspiré Boilet. Mais je ne suis jamais réellement rentré dans son intrigue, qui m’a rapidement perdu, passant d’un lieu à l’autre, alternant aussi époque et personnages : j’avais du mal à suivre une histoire emberlificotée, et au final pas vraiment palpitante. Dessin et colorisation font le boulot, mais sont tous deux datés (c’est la colorisation – souvent trop sombre – qui a le plus mal vieilli je trouve). Une petite déception me concernant, pour une des premières œuvres de Boilet je pense.
Licorne Détective Club
Trois gamines, dotés de pouvoirs de magie, qui peuvent créer des passages entre leur ville et une dimension "obscure", dans laquelle elles peuvent se friter avec des monstres... Le postulat de départ est plutôt sympa, mais assez vite l'histoire se heurte à plusieurs écueils. On comprend qu'il s'est passé quelque chose impactant les trois héroïnes et leur famille avant le début du récit. Cela aurait pu être explicité lors d'une scène de cauchemar au début ou en cours d'album, par exemple. De même les scènes s'enchaînent bizarrement, on a un peu de mal à comprendre ce qu'il se passe, les personnages manquent de charisme, d'épaisseur. c'est le premier scénario de Karim Aliane, et ça se sent. Ce n'est pas désagréable à lire, grâce au dessin presque psychédélique de Geoffrey Champin, aidé aux couleurs par Gabriel Bargiel. Mais cela ne suffit pas à mes yeux. Nul doute que cela plaira aux adolescent(e)s en mal d'aventures fantastiques, mais pour ma part je m'arrêterai là.
Cotton Tales
Je me suis fourvoyé dans un style que je n'aime pas du tout. Malgré les bonnes critiques que j'ai lu ici et là je me suis ennuyé totalement dès les premières pages. Les états d'âmes de cette famille dans un cottage style maison de poupée victorien rempli de petits lapins m'a immédiatement rebuté. Le graphisme est fin et très travaillé mais comme je suis allergique à ce style manga de personnages aux visages lisses comme des mannequins qui ont tous 15 ans, j'ai vite abandonné ma lecture. Pas du tout mon goût. Je laisse aux amateurs.
Carême
Mais qu'est-ce que Christophe Bec a voulu nous raconter avec cette histoire ? Alors d'accord, je vois bien le côté "histoire d'amitié entre deux marginaux", l'un par choix, l'autre par souffrance. Je suppose qu'il faut se réjouir devant cette belle amitié faite de petits riens, et qu'on doit trouver touchants ces personnages qui cherchent leur place dans un monde trop grand pour eux. Bon, tout ça, je veux bien le voir. Mais... de là à en faire une histoire, il y a un pas. En fait d'histoire, Carême n'est qu'une suite d'événements, souvent très vaguement connectés entre eux, qui ne fait que nous montrer l'évolution d'une relation entre deux hommes qui n'arrivent plus à se détacher l'un de l'autre. C'est cette absence de fil directeur qui est censé faire le fil de l'histoire, et pour moi, c'est cette absence de fil directeur qui lui nuit terriblement. Une bonne bande dessinée doit avoir un discours, ou savoir justifier son absence de discours. Avec Carême, on est pile entre les deux. On voit bien la volonté de Christophe Bec de mettre en place une métaphore transparente et un peu steampunk de notre monde au XIXe siècle, mais il n'en tire STRICTEMENT rien ! Tout cela est vide, d'un vide absolu qui fait peur à voir. Tout doit tourner autour d'une relation qu'on doit trouver émouvante, sauf qu'on a oublié de nous rendre les personnages attachants. Je ne les déteste pas, mais je n'arrive pas à trouver le caractère qui devrait nous faire ressentir l'empathie que l'auteur recherche visiblement. Tout ça est trop lisse, et le texte n'a pas la poésie que Bec croît y avoir mis. C'est d'un style beaucoup trop naïf, qui fait plutôt penser à un amateur essayant vaguement d'écrire un roman dans la veine de Balzac ou de Poe sans avoir compris ce qui en faisait l'élégance et l'efficacité. Tous les éléments sont là pour une bonne histoire, mais tout semble avoir été dispersé pêle-mêle en espérant que ça suffirait à créer une bonne histoire. Sauf que non. Et comme le dessin ne sauve rien du tout. Alors oui, il y a parfois quelques belles planches, mais dans l'ensemble, je n'accroche pas. Le trait de Mottura manque singulièrement d'élégance, et il n'arrive pas à rendre hommage au monde créé par Bec. Les visages et les corps tordus ne dégagent rien. Guère arrangé par l'aspect informatisé qui lisse tout sur son passage, la bande dessinée n'est pas un supplice à lire, elle est juste sans saveur. Donc sans être un immonde navet, Carême ne ressemble qu'à un coup d'épée dans l'eau. Aussitôt lu, aussitôt oublié, et on passe à autre chose.
Retour au Congo
Décidément, les scénarios du fils entament sérieusement l’aura du père ! En effet, comme souvent j’ai été déçu par le scénario, peu intéressant et peu crédible. S’il était question de rendre hommage ou de faire des clins d’œil à Hergé et Tintin (on peut y trouver quelques références), c’est maladroit et raté. Dès la couverture je me suis posé des questions. Elle n’est pas géniale, et surtout laisse à penser que c’est un album d’humour. Si en effet, l’oncle gaffeur vise cette case, c’est généralement lourdaud (idem pour le collègue vantard et raseur). Surtout, ça ne colle pas avec le ton principal, censé être sérieux, à l’aventure. Quant à ces aventures et surtout cette vengeance, elle reste inexpliquée jusqu’au bout, et ça n’est qu’une suite de scènes qui, bout à bout, ne forment rien d’intéressant. Reste le dessin d’Hermann. Évidemment meilleur que le scénario – même si c’est un peu plus inégal que d’habitude. Bref, on peut aisément se passer de ce voyage au Congo ! Et je n’y retournerai pas, c’est certain.
Les Jumeaux magiques
Je précise que j’ai lu l’histoire dans l’intégrale des œuvres de Jodo publiée par les Humanos, et que donc je ne connais pas les couleurs d’origine, ni les possibilités offertes dans l’édition originale de jouer avec les 5 sens. C’est un album un peu bizarre dans la très grande bibliographie de Jodo, puisque l’histoire s’adresse avant tout à un jeune lectorat. En effet, il n’y a pas les envolées mystiques habituelles chez cet auteur, et le scénario est, au contraire, linéaire – trop linéaire – avec des personnages trop transparents, manquant d’aspérités (comme l’intrigue). J’avoue m’être ennuyé en suivant les aventures de ces deux jumeaux, accompagnés de leur bestiole capable de les tirer des mauvais pas, tandis qu’eux-mêmes, semble-t-il surentrainés par leur mère, disposent déjà de super pouvoirs (qui tombent généralement bien !). Bref, j’ai trouvé ça trop « gentil ». Jodo a toujours su (c’est d’ailleurs assez extraordinaire) s’entourer de très bons dessinateurs. C’est le cas avec Bess. Mais, là aussi je suis resté sur ma faim. Le dessin est très lisible, mais lui aussi manque de finesse, c’est trop lisse. Étonnant donc de retrouver Jodo au sommaire du Journal de Mickey – je ne sais pas si les deux univers sont compatibles. En tout cas je n’ai pas accroché à ce versant de son œuvre – même si je pense que de jeunes lecteurs seront davantage réceptifs que moi. Note réelle 2,5/5.
Les Nuisibles
Je n'ai pas été séduit par le scénario de Piero Macola. J'ai trouvé que les différentes histoires qui s'intercalaient dans le récit, le départ de la mamie, l'accident du travail avec la fuite du clandestin et le passé de Bruno formaient un tout assez disparate et peu cohérent. Le récit est constitué de nombreuses cases muettes ou avec des dialogues assez courts et plutôt hachés. Cela m'a rendu la lecture peu fluide avec des sauts et des non-dits pas toujours faciles à saisir. Il y a même des énormités dans certaines séquences comme notre ouvrier moldave en fuite qui paye deux cafés avec 100 euros ! C'est très peu crédible. Par contre le graphisme au crayon est juste. Il rend bien l'ambiance voulu par l'auteur dans une Italie rurale où un système mafieux persiste et impose sa loi du silence. Un dessin sympa mais une histoire décousue qui finit dans l'ennui.
L'Homme de l'Année - 1871
Je ne remonterai pas la côte de cet album, je l’ai trouvé plus que moyen, même pour une série concept. Le dessinateur Benoit Dellac fera bien mieux ailleurs, ici c’est pas mal mais sans esbroufe, et j’ai trouvé le trait parfois un peu gras. Il a fondu son style pour la collection. L’histoire est fluide et se laisse lire mais je n’ai pas vraiment saisi la pertinence de l'intégrer à la série. Je me suis vraiment posé la question en fin de lecture « en quoi est ce l’homme de l’année ? ». J’attendais le petit truc en plus … qui n’est jamais venu. Le personnage et sa trajectoire sont intéressants, surtout durant la commune de Paris, mais bon on s’y s’attache peu, un anonyme plein d’idéaux parmi tant d’autres. L’apparition de grands noms ne m’a pas non plus spécialement convaincu (Valles, Louise Michel, Rimbaud …). Bref ça se laisse lire mais un ressenti très mitigé, en plus j’ai trouvé que l’histoire avait trop de similitude avec le 1er tome « Le soldat inconnu », un album bien plus sympathique et astucieux.