L'esthétique de Baru toujours égale à elle même est encore réussie dans cet album.
Les sujets de l'immigration italienne, de la condition ouvrière, du fascisme sont en soit essentiels à développer, à révéler. Mais la forme de récit choisi ici est trop confuse et indigeste. Il y a trop de personnages et peu de liens scénaristiques entre eux. Les traits autobiographiques toujours touchant ne suffisent malheureusement pas à sauver l'oeuvre.
Autant lire des articles de journaux sur ces sujets.
Je n’ai jamais lu les romans de Twain (je regardais certains dessins animés adaptés de ceux-ci étant gamin), et n’ai même jamais entendu parler de la nouvelle adaptée ici. Et je dois dire que je n’ai pas été emballé par cette lecture.
L’histoire se laisse lire. La population d’une petite ville exemplaire, dont les habitants se targuent d’être les plus vertueux et honnêtes du pays. Un homme par vengeance, va les soumettre à la tentation, et faire craquer le vernis.
Les grandes lignes de l’intrigue se laissent deviner facilement. Mais c’est surtout la narration qui pêche, un peu ampoulée, cela manque singulièrement de dynamisme. J’ai fini l’album vraiment sans enthousiasme.
Une romance fantastique pour midinettes, voilà comment je définirais en quelques mots ce manga. Nous sommes à la limite de la caricature du shojo, avec quelques scènes tellement ridicules que je n'ai pas pu m'empêcher d'en rire.
C'est l'histoire d'une belle jeune herboriste (mais oh non, personne n'a voulu d'elle jusqu'à présent) qui apprend du jour au lendemain que sa mère et sa grand-mère étaient des sorcières, qu'elle vient d'hériter de leurs pouvoirs et que tant qu'elle ne sait pas les maîtriser, elle a besoin d'un protecteur. Ce chevalier servant, c'est un grand brun ténébreux ultra classe qui s'impose dans sa vie et l'oblige à le faire passer pour son fiancé. Et sa méthode pour juguler les pouvoirs de la belle héroïne : l'embrasser fougueusement qu'elle le veuille ou non. Mais bien évidemment, face à un homme d'une telle prestance, on ne crie pas à l'agression sexuelle, on râle un peu, on dit que ce n'est pas bien, mais puisqu'il le faut, autant le laisser recommencer...
Si le ton de ce manga était à l'humour, ça passerait pour un gag amusant, mais en l'état c'est juste ridicule. Je ne vais pas dire que c'est malsain parce que je ne suis pas du genre à me choquer de ce genre de chose, je trouve ça juste niais en fait, immature.
Alors au fil des tomes, il apparait un peu plus de la part de fantastique, il y a des confrontations avec un clan de sorcières, le réveil de la mère sorcière qui veut briser l'amour de sa fille, le combat entre la magie blanche et la magie noire, etc., mais dans l'ensemble on est vraiment dans une longue et mièvre romance complètement artificielle et prévisible dès le premier chapitre.
Quant au dessin, c'est du pur style shojo, la plupart du temps sans aucun décor, avec beaucoup de petits effets de style typiques du genre, pétales, flocons et autres reflets qui flottent dans l'air, et au milieu desquelles naviguent les pensées de l'héroïne qui se parle régulièrement à elle-même. Si le trait du dessin est bon, ce style est trop limité et formaté pour me plaire.
Superficiel est le mot qui me vient en terminant ma lecture. Je l'ai repoussée quelques jours, craignant d'être rebuté par le récit et finalement je me suis lancé, mais pour découvrir que j'avais raison.
J'adore la danse, que ce soit les ballets classiques ou la danse contemporaine, j'adore voir les mouvements des corps, le mouvement, la chorégraphie, l'accord avec la musique ... Je suis très fan de voir de la danse et des danseurs/danseuses. Maintenant, je ne connais que les spectacles que je vois et rien du tout sur la question des artistes, théories, mouvements et maitres. Ce qui fait que lorsque la BD commence à aborder ces thématiques précises, je me suis vite retrouvé dans un brouillard obscur. Lorsqu'ils comparent des tendances et des styles, je suis complètement hermétique à ce qu'il se joue. Pour moi la danse c'est de la danse, que ce soit le club de claquette du coin, une comédie musicale ou la scène nationale jouant une pièce au nom imprononçable. Les débats autour de la danse, qui semble quand même être au centre du récit, me sont donc carrément passé au-dessus de la tête.
Mais surtout, qu'est-ce que je me suis ennuyé à lire la vie de Uli ! Il danse, il s'amuse avec ses amis, il baise, a des états d'âme que je ne comprends pas et ne dévoile quelque chose d'intime et d'intéressant qu'à la fin du récit. Mais c'est trop tard, j'étais déjà bien déconnecté d'un personnage principal pour lequel je n'éprouvais rien du tout. Parce qu'il manque un ancrage dans la réalité à cette histoire : l'argent n'est jamais un souci, on vit et voyage en tout sens, la danse n'est jamais vue comme physique (on transpire seulement), pas de plaie, bosses, douleurs, étirement, rien qui nous fasse ressentir la physique de cet art. Je ne demande pas de faire une histoire à la Rocky où l'on insiste énormément sur l'impact dans les chairs et les corps, mais là je ne le sens jamais danser. Il aurait été comptable que je n'aurais pas senti de différence. C'est quand même quelque chose où le corps est important !
Ensuite, le récit se détachant de plein de questions plus terre-à-terre, j'ai l'impression de voir une histoire survoler tout sans s'attarder sur ce qui aurait été important. La question du racisme par exemple est traitée tellement vite que j'aurais plus dit expédiée. L'intégration des femmes dans le milieu créatif est à peine évoquée sans réel implication, on ne voit pas plus la question de la difficulté à trouver du travail parmi la multitude de gens qui tentent de briller sur scène. Bref, ça balaye les difficultés d'un revers de la main, ça ne montre jamais quelque chose qui semble ancré dans le réel et au final ça lasse. Les histoires d'amour et de sexe ne me passionnent pas lorsqu'elles sont aussi légères. Je n'ai cru en presque rien, jusqu'à ce qu'à la fin il y ait enfin quelque chose qui explique pourquoi il danse, ce qu'il ressent etc … Mais pourquoi le mettre si tard ? Pourquoi ne pas donner envie de suivre un personnage plutôt que mettre le mystère tout du long ?
Notons que le dessin est sympa, même si ce n'est pas ce que j'apprécie. Les jeux de couleurs et les effets sur le mouvements des corps sont plutôt bon, même si j'ai tendance à ne pas être fan du rendu final.
Je suis franchement passé à côté du récit qui m'a bien ennuyé. J'aurais voulu m'y intéresser, mais je n'arrive pas à suivre une histoire aussi molle et sans réel intérêt à mes yeux. Je ne saurais même pas dire ce que le récit veut nous raconter. Il y a bien la danse, mais ensuite ? Je ne sais pas, j'ai pas envie de chercher et je vais rendre cette BD qui ne m'a pas plu.
Un prix d'Angoulême que je ne comprends pas vraiment.
Je me reconnais dans l'avis de iannick.
C'est vraiment la moins bonne série de Fumiyo Kouno. Il faut dire que le point de départ a tout pour dégouter le lecteur occidental: deux adultes qui semblent ne s'être jamais rencontrés sont mariés de force par leur famille ! Bon pourquoi pas, ça pourrait donner une histoire d'amour un peu mignonne où deux personnes finissent par s'aimer malgré tout, sauf que le comportement du mari est vraiment agaçant et ce qui n'aide pas est que la femme est la caricature de la jolie femme japonaise soumise qui accepte toutes les conneries de son mari sans sourciller.
C'est tellement caricatural que par moment je me suis demandé si c'était pas censé être une satire, mais c'est juste pas marrant. Comme l'attrait des mangas de cette autrice est de donner des sentiments positifs aux lecteurs (de la lecture 'feeling good' en gros) et ben ça marche pas lorsque j'ai envie de balancer un des deux personnages principaux par la fenêtre.
Une déception.
En empruntant le T5 de cette série dans ma petite BM je croyais lire un album vieillot des années 60 tant la couverture et le graphisme y ressemble.
J'ai été surpris de constater que la série date des 90's. Le graphisme de Taymans propose une ligne claire qui renvoie aux heures de gloire du franco-belge bien stéréotypé. Le cadrage et le découpage restent très classiques. Le trait est conventionnel, seuls la mise en couleur et le dynamisme proposent un poil de modernité.
Pour le scénario j'ai du mal à comprendre l'intérêt d'une telle série. Bien sûr Miel reprend des légendes ou des anecdotes du Laos petit pays peu connu mais c'est présenté d'une façon très discutable à mes yeux.
Nous voilà accompagnant les tribulations de fonctionnaires de l'état colonial qui se permettent à peu près tout, outrepassant les demandes des autorités traditionnelles locales.
Au passage le bon Léon, le rigolo du groupe en profite pour récolter quelques rubis sur un lieu historique. Pour compléter le cliché quasi colonialiste des années 50 les méchants mafieux sont bien typés non-européens.
C'est quand même un peu lourd ! Je remarque que ce tome a disparu de l'intégrale.
Découvert cet été et acheté au vu d’un rapide feuilletage et d’un prix dérisoire, cet album m’a globalement déçu.
Je ne connaissais pas l’histoire d’origine, la version de Jules Verne dont s’est inspiré Boilet. Mais je ne suis jamais réellement rentré dans son intrigue, qui m’a rapidement perdu, passant d’un lieu à l’autre, alternant aussi époque et personnages : j’avais du mal à suivre une histoire emberlificotée, et au final pas vraiment palpitante.
Dessin et colorisation font le boulot, mais sont tous deux datés (c’est la colorisation – souvent trop sombre – qui a le plus mal vieilli je trouve).
Une petite déception me concernant, pour une des premières œuvres de Boilet je pense.
Trois gamines, dotés de pouvoirs de magie, qui peuvent créer des passages entre leur ville et une dimension "obscure", dans laquelle elles peuvent se friter avec des monstres... Le postulat de départ est plutôt sympa, mais assez vite l'histoire se heurte à plusieurs écueils. On comprend qu'il s'est passé quelque chose impactant les trois héroïnes et leur famille avant le début du récit. Cela aurait pu être explicité lors d'une scène de cauchemar au début ou en cours d'album, par exemple.
De même les scènes s'enchaînent bizarrement, on a un peu de mal à comprendre ce qu'il se passe, les personnages manquent de charisme, d'épaisseur. c'est le premier scénario de Karim Aliane, et ça se sent. Ce n'est pas désagréable à lire, grâce au dessin presque psychédélique de Geoffrey Champin, aidé aux couleurs par Gabriel Bargiel. Mais cela ne suffit pas à mes yeux.
Nul doute que cela plaira aux adolescent(e)s en mal d'aventures fantastiques, mais pour ma part je m'arrêterai là.
Je me suis fourvoyé dans un style que je n'aime pas du tout. Malgré les bonnes critiques que j'ai lu ici et là je me suis ennuyé totalement dès les premières pages. Les états d'âmes de cette famille dans un cottage style maison de poupée victorien rempli de petits lapins m'a immédiatement rebuté.
Le graphisme est fin et très travaillé mais comme je suis allergique à ce style manga de personnages aux visages lisses comme des mannequins qui ont tous 15 ans, j'ai vite abandonné ma lecture.
Pas du tout mon goût. Je laisse aux amateurs.
Mais qu'est-ce que Christophe Bec a voulu nous raconter avec cette histoire ?
Alors d'accord, je vois bien le côté "histoire d'amitié entre deux marginaux", l'un par choix, l'autre par souffrance. Je suppose qu'il faut se réjouir devant cette belle amitié faite de petits riens, et qu'on doit trouver touchants ces personnages qui cherchent leur place dans un monde trop grand pour eux. Bon, tout ça, je veux bien le voir. Mais... de là à en faire une histoire, il y a un pas.
En fait d'histoire, Carême n'est qu'une suite d'événements, souvent très vaguement connectés entre eux, qui ne fait que nous montrer l'évolution d'une relation entre deux hommes qui n'arrivent plus à se détacher l'un de l'autre. C'est cette absence de fil directeur qui est censé faire le fil de l'histoire, et pour moi, c'est cette absence de fil directeur qui lui nuit terriblement. Une bonne bande dessinée doit avoir un discours, ou savoir justifier son absence de discours. Avec Carême, on est pile entre les deux.
On voit bien la volonté de Christophe Bec de mettre en place une métaphore transparente et un peu steampunk de notre monde au XIXe siècle, mais il n'en tire STRICTEMENT rien ! Tout cela est vide, d'un vide absolu qui fait peur à voir. Tout doit tourner autour d'une relation qu'on doit trouver émouvante, sauf qu'on a oublié de nous rendre les personnages attachants. Je ne les déteste pas, mais je n'arrive pas à trouver le caractère qui devrait nous faire ressentir l'empathie que l'auteur recherche visiblement. Tout ça est trop lisse, et le texte n'a pas la poésie que Bec croît y avoir mis. C'est d'un style beaucoup trop naïf, qui fait plutôt penser à un amateur essayant vaguement d'écrire un roman dans la veine de Balzac ou de Poe sans avoir compris ce qui en faisait l'élégance et l'efficacité. Tous les éléments sont là pour une bonne histoire, mais tout semble avoir été dispersé pêle-mêle en espérant que ça suffirait à créer une bonne histoire. Sauf que non.
Et comme le dessin ne sauve rien du tout. Alors oui, il y a parfois quelques belles planches, mais dans l'ensemble, je n'accroche pas. Le trait de Mottura manque singulièrement d'élégance, et il n'arrive pas à rendre hommage au monde créé par Bec. Les visages et les corps tordus ne dégagent rien. Guère arrangé par l'aspect informatisé qui lisse tout sur son passage, la bande dessinée n'est pas un supplice à lire, elle est juste sans saveur.
Donc sans être un immonde navet, Carême ne ressemble qu'à un coup d'épée dans l'eau. Aussitôt lu, aussitôt oublié, et on passe à autre chose.
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Bella ciao
L'esthétique de Baru toujours égale à elle même est encore réussie dans cet album. Les sujets de l'immigration italienne, de la condition ouvrière, du fascisme sont en soit essentiels à développer, à révéler. Mais la forme de récit choisi ici est trop confuse et indigeste. Il y a trop de personnages et peu de liens scénaristiques entre eux. Les traits autobiographiques toujours touchant ne suffisent malheureusement pas à sauver l'oeuvre. Autant lire des articles de journaux sur ces sujets.
L'Homme qui corrompit Hadleyburg
Je n’ai jamais lu les romans de Twain (je regardais certains dessins animés adaptés de ceux-ci étant gamin), et n’ai même jamais entendu parler de la nouvelle adaptée ici. Et je dois dire que je n’ai pas été emballé par cette lecture. L’histoire se laisse lire. La population d’une petite ville exemplaire, dont les habitants se targuent d’être les plus vertueux et honnêtes du pays. Un homme par vengeance, va les soumettre à la tentation, et faire craquer le vernis. Les grandes lignes de l’intrigue se laissent deviner facilement. Mais c’est surtout la narration qui pêche, un peu ampoulée, cela manque singulièrement de dynamisme. J’ai fini l’album vraiment sans enthousiasme.
Aphrodisiac
Une romance fantastique pour midinettes, voilà comment je définirais en quelques mots ce manga. Nous sommes à la limite de la caricature du shojo, avec quelques scènes tellement ridicules que je n'ai pas pu m'empêcher d'en rire. C'est l'histoire d'une belle jeune herboriste (mais oh non, personne n'a voulu d'elle jusqu'à présent) qui apprend du jour au lendemain que sa mère et sa grand-mère étaient des sorcières, qu'elle vient d'hériter de leurs pouvoirs et que tant qu'elle ne sait pas les maîtriser, elle a besoin d'un protecteur. Ce chevalier servant, c'est un grand brun ténébreux ultra classe qui s'impose dans sa vie et l'oblige à le faire passer pour son fiancé. Et sa méthode pour juguler les pouvoirs de la belle héroïne : l'embrasser fougueusement qu'elle le veuille ou non. Mais bien évidemment, face à un homme d'une telle prestance, on ne crie pas à l'agression sexuelle, on râle un peu, on dit que ce n'est pas bien, mais puisqu'il le faut, autant le laisser recommencer... Si le ton de ce manga était à l'humour, ça passerait pour un gag amusant, mais en l'état c'est juste ridicule. Je ne vais pas dire que c'est malsain parce que je ne suis pas du genre à me choquer de ce genre de chose, je trouve ça juste niais en fait, immature. Alors au fil des tomes, il apparait un peu plus de la part de fantastique, il y a des confrontations avec un clan de sorcières, le réveil de la mère sorcière qui veut briser l'amour de sa fille, le combat entre la magie blanche et la magie noire, etc., mais dans l'ensemble on est vraiment dans une longue et mièvre romance complètement artificielle et prévisible dès le premier chapitre. Quant au dessin, c'est du pur style shojo, la plupart du temps sans aucun décor, avec beaucoup de petits effets de style typiques du genre, pétales, flocons et autres reflets qui flottent dans l'air, et au milieu desquelles naviguent les pensées de l'héroïne qui se parle régulièrement à elle-même. Si le trait du dessin est bon, ce style est trop limité et formaté pour me plaire.
Tanz !
Superficiel est le mot qui me vient en terminant ma lecture. Je l'ai repoussée quelques jours, craignant d'être rebuté par le récit et finalement je me suis lancé, mais pour découvrir que j'avais raison. J'adore la danse, que ce soit les ballets classiques ou la danse contemporaine, j'adore voir les mouvements des corps, le mouvement, la chorégraphie, l'accord avec la musique ... Je suis très fan de voir de la danse et des danseurs/danseuses. Maintenant, je ne connais que les spectacles que je vois et rien du tout sur la question des artistes, théories, mouvements et maitres. Ce qui fait que lorsque la BD commence à aborder ces thématiques précises, je me suis vite retrouvé dans un brouillard obscur. Lorsqu'ils comparent des tendances et des styles, je suis complètement hermétique à ce qu'il se joue. Pour moi la danse c'est de la danse, que ce soit le club de claquette du coin, une comédie musicale ou la scène nationale jouant une pièce au nom imprononçable. Les débats autour de la danse, qui semble quand même être au centre du récit, me sont donc carrément passé au-dessus de la tête. Mais surtout, qu'est-ce que je me suis ennuyé à lire la vie de Uli ! Il danse, il s'amuse avec ses amis, il baise, a des états d'âme que je ne comprends pas et ne dévoile quelque chose d'intime et d'intéressant qu'à la fin du récit. Mais c'est trop tard, j'étais déjà bien déconnecté d'un personnage principal pour lequel je n'éprouvais rien du tout. Parce qu'il manque un ancrage dans la réalité à cette histoire : l'argent n'est jamais un souci, on vit et voyage en tout sens, la danse n'est jamais vue comme physique (on transpire seulement), pas de plaie, bosses, douleurs, étirement, rien qui nous fasse ressentir la physique de cet art. Je ne demande pas de faire une histoire à la Rocky où l'on insiste énormément sur l'impact dans les chairs et les corps, mais là je ne le sens jamais danser. Il aurait été comptable que je n'aurais pas senti de différence. C'est quand même quelque chose où le corps est important ! Ensuite, le récit se détachant de plein de questions plus terre-à-terre, j'ai l'impression de voir une histoire survoler tout sans s'attarder sur ce qui aurait été important. La question du racisme par exemple est traitée tellement vite que j'aurais plus dit expédiée. L'intégration des femmes dans le milieu créatif est à peine évoquée sans réel implication, on ne voit pas plus la question de la difficulté à trouver du travail parmi la multitude de gens qui tentent de briller sur scène. Bref, ça balaye les difficultés d'un revers de la main, ça ne montre jamais quelque chose qui semble ancré dans le réel et au final ça lasse. Les histoires d'amour et de sexe ne me passionnent pas lorsqu'elles sont aussi légères. Je n'ai cru en presque rien, jusqu'à ce qu'à la fin il y ait enfin quelque chose qui explique pourquoi il danse, ce qu'il ressent etc … Mais pourquoi le mettre si tard ? Pourquoi ne pas donner envie de suivre un personnage plutôt que mettre le mystère tout du long ? Notons que le dessin est sympa, même si ce n'est pas ce que j'apprécie. Les jeux de couleurs et les effets sur le mouvements des corps sont plutôt bon, même si j'ai tendance à ne pas être fan du rendu final. Je suis franchement passé à côté du récit qui m'a bien ennuyé. J'aurais voulu m'y intéresser, mais je n'arrive pas à suivre une histoire aussi molle et sans réel intérêt à mes yeux. Je ne saurais même pas dire ce que le récit veut nous raconter. Il y a bien la danse, mais ensuite ? Je ne sais pas, j'ai pas envie de chercher et je vais rendre cette BD qui ne m'a pas plu. Un prix d'Angoulême que je ne comprends pas vraiment.
Une longue route
Je me reconnais dans l'avis de iannick. C'est vraiment la moins bonne série de Fumiyo Kouno. Il faut dire que le point de départ a tout pour dégouter le lecteur occidental: deux adultes qui semblent ne s'être jamais rencontrés sont mariés de force par leur famille ! Bon pourquoi pas, ça pourrait donner une histoire d'amour un peu mignonne où deux personnes finissent par s'aimer malgré tout, sauf que le comportement du mari est vraiment agaçant et ce qui n'aide pas est que la femme est la caricature de la jolie femme japonaise soumise qui accepte toutes les conneries de son mari sans sourciller. C'est tellement caricatural que par moment je me suis demandé si c'était pas censé être une satire, mais c'est juste pas marrant. Comme l'attrait des mangas de cette autrice est de donner des sentiments positifs aux lecteurs (de la lecture 'feeling good' en gros) et ben ça marche pas lorsque j'ai envie de balancer un des deux personnages principaux par la fenêtre. Une déception.
Les Aventures de Charlotte
En empruntant le T5 de cette série dans ma petite BM je croyais lire un album vieillot des années 60 tant la couverture et le graphisme y ressemble. J'ai été surpris de constater que la série date des 90's. Le graphisme de Taymans propose une ligne claire qui renvoie aux heures de gloire du franco-belge bien stéréotypé. Le cadrage et le découpage restent très classiques. Le trait est conventionnel, seuls la mise en couleur et le dynamisme proposent un poil de modernité. Pour le scénario j'ai du mal à comprendre l'intérêt d'une telle série. Bien sûr Miel reprend des légendes ou des anecdotes du Laos petit pays peu connu mais c'est présenté d'une façon très discutable à mes yeux. Nous voilà accompagnant les tribulations de fonctionnaires de l'état colonial qui se permettent à peu près tout, outrepassant les demandes des autorités traditionnelles locales. Au passage le bon Léon, le rigolo du groupe en profite pour récolter quelques rubis sur un lieu historique. Pour compléter le cliché quasi colonialiste des années 50 les méchants mafieux sont bien typés non-européens. C'est quand même un peu lourd ! Je remarque que ce tome a disparu de l'intégrale.
Le Rayon vert
Découvert cet été et acheté au vu d’un rapide feuilletage et d’un prix dérisoire, cet album m’a globalement déçu. Je ne connaissais pas l’histoire d’origine, la version de Jules Verne dont s’est inspiré Boilet. Mais je ne suis jamais réellement rentré dans son intrigue, qui m’a rapidement perdu, passant d’un lieu à l’autre, alternant aussi époque et personnages : j’avais du mal à suivre une histoire emberlificotée, et au final pas vraiment palpitante. Dessin et colorisation font le boulot, mais sont tous deux datés (c’est la colorisation – souvent trop sombre – qui a le plus mal vieilli je trouve). Une petite déception me concernant, pour une des premières œuvres de Boilet je pense.
Licorne Détective Club
Trois gamines, dotés de pouvoirs de magie, qui peuvent créer des passages entre leur ville et une dimension "obscure", dans laquelle elles peuvent se friter avec des monstres... Le postulat de départ est plutôt sympa, mais assez vite l'histoire se heurte à plusieurs écueils. On comprend qu'il s'est passé quelque chose impactant les trois héroïnes et leur famille avant le début du récit. Cela aurait pu être explicité lors d'une scène de cauchemar au début ou en cours d'album, par exemple. De même les scènes s'enchaînent bizarrement, on a un peu de mal à comprendre ce qu'il se passe, les personnages manquent de charisme, d'épaisseur. c'est le premier scénario de Karim Aliane, et ça se sent. Ce n'est pas désagréable à lire, grâce au dessin presque psychédélique de Geoffrey Champin, aidé aux couleurs par Gabriel Bargiel. Mais cela ne suffit pas à mes yeux. Nul doute que cela plaira aux adolescent(e)s en mal d'aventures fantastiques, mais pour ma part je m'arrêterai là.
Cotton Tales
Je me suis fourvoyé dans un style que je n'aime pas du tout. Malgré les bonnes critiques que j'ai lu ici et là je me suis ennuyé totalement dès les premières pages. Les états d'âmes de cette famille dans un cottage style maison de poupée victorien rempli de petits lapins m'a immédiatement rebuté. Le graphisme est fin et très travaillé mais comme je suis allergique à ce style manga de personnages aux visages lisses comme des mannequins qui ont tous 15 ans, j'ai vite abandonné ma lecture. Pas du tout mon goût. Je laisse aux amateurs.
Carême
Mais qu'est-ce que Christophe Bec a voulu nous raconter avec cette histoire ? Alors d'accord, je vois bien le côté "histoire d'amitié entre deux marginaux", l'un par choix, l'autre par souffrance. Je suppose qu'il faut se réjouir devant cette belle amitié faite de petits riens, et qu'on doit trouver touchants ces personnages qui cherchent leur place dans un monde trop grand pour eux. Bon, tout ça, je veux bien le voir. Mais... de là à en faire une histoire, il y a un pas. En fait d'histoire, Carême n'est qu'une suite d'événements, souvent très vaguement connectés entre eux, qui ne fait que nous montrer l'évolution d'une relation entre deux hommes qui n'arrivent plus à se détacher l'un de l'autre. C'est cette absence de fil directeur qui est censé faire le fil de l'histoire, et pour moi, c'est cette absence de fil directeur qui lui nuit terriblement. Une bonne bande dessinée doit avoir un discours, ou savoir justifier son absence de discours. Avec Carême, on est pile entre les deux. On voit bien la volonté de Christophe Bec de mettre en place une métaphore transparente et un peu steampunk de notre monde au XIXe siècle, mais il n'en tire STRICTEMENT rien ! Tout cela est vide, d'un vide absolu qui fait peur à voir. Tout doit tourner autour d'une relation qu'on doit trouver émouvante, sauf qu'on a oublié de nous rendre les personnages attachants. Je ne les déteste pas, mais je n'arrive pas à trouver le caractère qui devrait nous faire ressentir l'empathie que l'auteur recherche visiblement. Tout ça est trop lisse, et le texte n'a pas la poésie que Bec croît y avoir mis. C'est d'un style beaucoup trop naïf, qui fait plutôt penser à un amateur essayant vaguement d'écrire un roman dans la veine de Balzac ou de Poe sans avoir compris ce qui en faisait l'élégance et l'efficacité. Tous les éléments sont là pour une bonne histoire, mais tout semble avoir été dispersé pêle-mêle en espérant que ça suffirait à créer une bonne histoire. Sauf que non. Et comme le dessin ne sauve rien du tout. Alors oui, il y a parfois quelques belles planches, mais dans l'ensemble, je n'accroche pas. Le trait de Mottura manque singulièrement d'élégance, et il n'arrive pas à rendre hommage au monde créé par Bec. Les visages et les corps tordus ne dégagent rien. Guère arrangé par l'aspect informatisé qui lisse tout sur son passage, la bande dessinée n'est pas un supplice à lire, elle est juste sans saveur. Donc sans être un immonde navet, Carême ne ressemble qu'à un coup d'épée dans l'eau. Aussitôt lu, aussitôt oublié, et on passe à autre chose.