Je me rappelle avoir lu il y a très longtemps le livre de Henri Bosco, mais je n'en avais que quelques bribes éparses en mémoire, notamment le moment très émouvant du final et l'ambiance autour de cette rivière, l'eau, le silence, les animaux, la fraicheur … Un souvenir assez fort dans ma mémoire, donc, que j'ai eu envie de retrouver dans la BD.
Et là, ben c'est assez peu évident de s'y retrouver. Déjà, le texte est bien trop présent dans la narration, pour moi, avec surtout quelques passages qui semblent tout droit sorti du livre. Ce qui me fait le dire, c'est que le ton est bien plus narratif/descriptif que comme complément de la BD. Notamment la description des actions ou des visages, ce qui me fait toujours tiquer : montre nous, ne le dis pas !
Bref, j'ai trouvé que ça faisait bien trop adaptation rapide et pas vraiment adaptée. D'autre part, le dessin laisse la part belle à la contemplation et à l'ambiance de la rivière, ce qui est parfait pour le roman, mais qui fait aussi que la lecture est franchement très rapide. Lorsque je me suis retrouvé au bout de la BD, j'avais finalement plutôt envie de relire le livre.
Je pense que cette BD est une adaptation qui tente de rendre l'atmosphère et l'ambiance du livre, mais le livre se construit surtout dans les silences et les ressentis, ce qui est plus difficile à faire passer en BD sans qu'elle ne soit lue en deux minutes. D'où une présence du texte parfois intrusive à mon gout, et un ressenti global plutôt moyen. Je ne pense pas que c'est mauvais, mais j'ai peu aimé. Sans doute que l'adaptation n'était pas facile et peut-être pas nécessaire.
Je suis fan des zombies donc découvrir un nouvel album sur le sujet, je plonge illico. Et sur ce coup-là j’ai vraiment sauté les deux pieds en avant, avec l’intégral en couleur et avec celle en noir et blanc ! Quand on aime on ne compte pas ! Je n’ai même pas feuilleté la BD ! Il faut dire que le dessinateur italien Stefano Raffaele est aux manettes. Avec le recul j’aurais dû faire plus attention.
Rien à dire concernant le graphisme. C’est ma came. De belles scènes bien gores et dégoulinantes. Des corps torturés et amputés. Un régal pour les yeux des amateurs du genre. Mais mes commentaires positifs s’arrêteront à ce stade. Et oui car concernant l’histoire c’est un peu du grand n’importe quoi.
Lynn et Alan sont amoureux. A la folie. Elle était top modèle et lui ouvrier dans le bâtiment. Ils sont jeunes et beaux. Oui mais ça, c’était avant ! Ils ne sont plus humains désormais mais zombies avec toujours leur esprit qui fonctionne mais avec leur corps qui part en morceau … grosse question… vont-ils pouvoir vivre un amour éternel ?? ben non… Leur cerveau se liquéfie au fur et à mesure que nous avançons dans l’histoire. Je m’attendais à avoir le resto sanguin en tête à tête pour la St Valentin. Mais non Stéfano n’a pas déliré jusqu’à ce point, mais pour pimenter la romance de nos deux tourtereaux de zombies amoureux, il a rajouté un zombie transsexuel qui est attiré par Alan ! Quel trio improbable ! Quand je vous dis que c’est du grand n’importe quoi cette histoire.
Histoire = un zéro pointé. Je n’ai vraiment pas apprécié ce délire scénaristique pour essayer de renouveler le genre.
Graphisme = Bien. Un trois 3+. Avec une préférence pour la version couleur.
Globalement cela ne fait pas lourd ! 1,75 ! je ne recommande pas.
Petite déception pour ma part que cet album consacré à l’échappée de Bernard Moitessier.
Engagé en 1969 dans la course en solitaire du Golden Globe Challenge, le navigateur décide subitement de ne pas rentrer et abandonne ainsi la course alors qu’il en occupe la tête. Le message qu’il fait parvenir est assez nébuleux et son éditeur va tout mettre en œuvre pour le retrouver.
A partir d’une histoire véridique, les auteurs imaginent une fiction qui va voir un stagiaire se lancer à la recherche du navigateur. Chaque escale sera l’occasion de rencontrer une personne qui aura croisé la route du navigateur. Ces rencontres sont providentielles et la plupart du temps uniquement dues au hasard… et déjà de ce point de vue, le scénario ne fonctionne que très moyennement.
Chaque rencontre sera l’occasion de retracer le parcours de Bernard Moitessier avec comme objectif final de pouvoir comprendre les raisons qui l’ont poussé à tout abandonner (dont sa femme et ses enfants) pour poursuivre sa route vers une destination inconnue. Et là encore, je trouve que l’album n’atteint pas son objectif. Si l’on cerne de mieux en mieux le personnage dans sa complexité, ce sont tout de même les éléments donnés en premier par son éditeur qui expliquent le plus logiquement sa décision. Du coup, les témoignages suivants n’apportent pas grand-chose de plus, du moins quant aux raisons de ce choix radical. Tout au plus permettent-ils aux auteurs de nous proposer une sorte de biographie du navigateur, de découvrir sa jeunesse, ses premiers voyages et sa passion pour la voile… mais pas vraiment de creuser les raisons de son profond mal-être.
La mise en parallèle du parcours du navigateur et de la quête d’identité et d’indépendance du stagiaire fonctionne également de manière bancale. Ce dernier s’exprimant très peu, on a du mal à saisir ce qu’il ressent. Il semble un témoin passif qui, subitement, a l’air de se dire que c’est plus cool de tout lâcher et de vivre sur une île paradisiaque aux côtés d’une jolie navigatrice que de rester dans la grisaille parisienne seul comme un chien mouillé. Faut-il vraiment prendre le temps de la réflexion pour en arriver à pareille conclusion ?
Le dessin est à l’image de ce scénario. De bonnes intentions mais aussi pas mal de maladresses. Il m’a été difficile, par exemple, de donner un âge aux personnages. Bernard Moitessier semble avoir 35 ans lorsqu’il est encore jeune adolescent. Les vues de la mer restent très ternes, sans ce sentiment d’ouverture vers cet ailleurs qui attire le navigateur. J’aurais voulu en prendre plein la vue, sentir les embruns, ressentir le coup de vent, la rage de l’océan puis l’accalmie, la beauté d’une aube nouvelle. Ici, la plupart du temps, je n’ai eu droit qu’à des personnages souvent mal dessinés. Les aplats en bleu sont encore les parties dessinées que j'ai le plus appréciées.
Donc voilà, vraiment déçu car je n’ai pas été séduit par le dessin, je n’ai pas eu de réponse quant aux motivations du navigateur, j’ai été indifférent au destin du stagiaire. En résumé, je n’en retiendrai qu’une évocation de la trajectoire de Bernard Moitessier, trop légère et pas assez poignante pour me transporter.
Bon, ben moi, j’ai trouvé ça très moyen.
Déjà côté humour, ces gags didactiques ne m’auront jamais fait rire. J’ai trouvé les ressorts de gags très convenus et les gags en eux-mêmes sont souvent mal construits du fait qu’ils ne viennent qu’en appui du caractère éducatif du contenu de la planche. Donc, les auteurs construisent leur planche en insistant sur l’aspect éducatif puis glissent en dernière case un petit truc comique pour détendre l’atmosphère. Le dessin très cartoon est là aussi pour apporter un peu d’humour à ces planches mais son aspect informatisé ne me plait pas trop non plus. Ceci dit, je pense que le public visé peut, lui, y trouver son compte.
Par contre, j’ai un gros problème avec le caractère didactique de l’album. L’intention est des plus louables mais il faudrait faire attention à la cohérence des propos tenus. Dire page 18 que le chat communique avec les autres chats et toutes autres espèces par miaulement, feulement ou grognement puis dire page 28 que le chat ne miaule que pour les humains, c’est jeter la confusion dans l’esprit du lecteur. Autre problème à mes yeux : c’est un non sens d’expliquer un aspect du comportement du chat dans une planche puis, pour les besoins du gag, de montrer un comportement inverse (soit un comportement qu’un chat n’aurait pas, en toute logique).
Donc voilà, moi je ne suis pas convaincu. Je n’ai jamais ri, je n’ai pas trop apprécié le dessin. J’ai peu appris et je ne suis même pas sûr que ce que j’ai appris soit exact. Donc c’est un très gros bof pour ma part.
A voir avec le public visé mais ce n'est pas un album que je conseillerais à un jeune lecteur désireux d'en apprendre plus sur le comportement et la logique des chats.
J'ai été fort déçu par cette série pourtant assez renommée. J'ai lu les tomes 1, 3, 4 et 5 disponibles dans ma Bibliothèque Municipale.
Quatre tomes très différents les uns des autres. J'ai perçu ces différences plus comme un manque de cohérence de la série que comme une recherche de variété dans la thématique centrale.
Broussaille se présente comme un gentil écolo rêveur et poète. Au delà de ce constat un peu guimauve j'ai eu du mal à cerner sa personnalité. Voilà un jeune homme qui est encore "à l'école" (vocabulaire très vieillot), indépendant financièrement, en logement autonome et qui s'entiche d'un chat comme une petite mamie solitaire.
J'ai trouvé la série bourrée de contradiction dans la psychologie du personnage (les boîtes à chat, les transports très lointains en avion pour des peccadilles, le "tourisme" sur le site de vie des gorilles...) c'est tout le contraire de ce que je considère comme un comportement écologiquement responsable.
Si le scénario du t1 apporte une petite touche de poésie, j'ai trouvé les autres scénarii très succincts et sans intérêt sauf à faire des cases cartes postales sur le Japon, le Burundi (avec une maison de retraite pour vieux colons !!!) ou Bruxelles by night. Quant au tome 5 il se veut poétique et philosophique mais je le trouve surtout superficiel, chaotique et simpliste.
De plus je ne saisis pas l'intérêt du personnage de Catherine qui est bien mignonne mais reste toujours en dehors du vécu des aventures de Broussaille.
Seul le graphisme m'a séduit. Toutefois j'ai trouvé dommage de modifier la chevelure de Broussaille qui lui donnait une vraie singularité. Dans les derniers épisodes on retrouve un mixte Spirou/Tintin plus moderne mais sans aucune originalité.
Une série qui m'a laissé à la porte. Pas du tout mon truc.
Cette mini-série de la Justice League a trois qualités :
- il s'agit d'un comics de super-héros davantage tourné vers la réflexion que la baston idiote
- l'histoire se termine en environ 300 pages avec un vrai début et une vraie fin
- elle présente quelques personnages originaux qu'on croise rarement dans les publications DC Comics
Mais cela ne suffit pas à en faire une bonne histoire.
Pour commencer, il vaut mieux très bien connaître l'univers des super-héros DC sans quoi c'est dur de raccrocher les wagons sur les premiers chapitres. Non seulement, nous sommes mis en présence de nombreux super-héros quasiment inconnus du grand public comme Extensiman, Captain Boomerang ou Firehawk, mais en plus même en ce qui concerne les héros les plus connus ils sont dans des situations compliqués à l'époque de ce récit : Barry Allen est mort et deux autres Flash le remplacent, Hal Jordan a quitté le rôle de Green Lantern pour devenir le Spectre et a été lui aussi remplacé, Green Arrow a été récemment ressuscité, de même que Superman pas si longtemps auparavant... Même pour ceux qui ont lu les histoires précédentes, c'est compliqué de se replonger dans les détails trop complexes de cette période de l'univers DC et surtout ça n'apporte rien d'intéressant à l'intrigue de cette mini-série.
La narration n'arrange rien car on saute trop souvent de personnages à d'autres, comme pour montrer à quel point l'histoire est pleine de ramifications, mais en fait ça retarde énormément le moment où on accroche pour de bon à l'intrigue et ça n'apporte que de la confusion, voire de la frustration quand on ne comprend pas qui sont les personnages très secondaires que l'on suit ici et là.
Le graphisme est inégal. Parfois de bonne qualité, il est aussi trop souvent médiocre, avec quelques vrais ratés anatomiques à mes yeux sur certaines planches (et je ne parle pas ici d'Extensiman et de son corps malléable).
On se demande aussi parfois si ce n'est pas trop artificiel de rendre quelques méchants trop forts ou les héros trop faibles : voir 7 membres de la Ligue de Justice dont Flash, Zatanna et Green Lantern se faire presque écraser par Deathstroke tout seul, j'ai trouvé ça trop bizarre. On parle d'un héros qui bouge presque aussi vite que la lumière ou d'une magicienne capable de plier la réalité à ses ordres, et cinq autres super-héros de premier rang, et face à eux c'est juste un humain génétiquement modifié et très intelligent qui les combat à l'arme blanche sans préparation préalable...
Et surtout... J'aurais pu me satisfaire de la complexité de la narration si la conclusion de l'histoire le justifiait. Mais en fait, cette conclusion tombe à plat et présente de vraies incohérences (la folie n'explique pas tout). De même, la révélation parallèle et sensé être fracassante sur les méthodes radicales de certains super-héros m' a laissé assez indifférent.
Concrètement, j'ai pris peu de plaisir à lire cette série et sa conclusion m'a déçu.
Comme il l’explique en avant-propos des deux albums, Jérôme Dubois a conçu Citéville et « Citéruine » comme un tout. Plusieurs planches sont ainsi réutilisées d’un album à l’autre (et les chapitres portent les mêmes titres). Et effectivement, je pense qu’il faut lire les deux pour mieux comprendre l’ensemble. Et de préférence lire Citéville en premier. En tout cas les lecteurs qui ne liront que « Citéruine » auront sans doute du mal à accrocher, voire à comprendre le propos de l’auteur.
Cet album est en effet encore plus déroutant que « Citéville », qui l’était déjà pas mal. Là où dans « Citéville » on ne pouvait s’imaginer vivre dans cette société absurde et définitivement invivable, dans « Citéruine » la vie a physiquement disparu, ne restent que des décors vides, qui accentuent la vacuité de l’existence de société matérialistes et déshumanisantes.
Exercice de style au traitement froid, cet album est difficile à appréhender sans son album jumeau. Les éditions Matière publient des œuvres exigeantes, en opposition sur la forme et le fond à la société de consommation dans laquelle elles sont pourtant nées.
Ma note vaut pour l’album seul, mais en lisant les deux albums comme un tout mon ressenti serait supérieur. A vous de voir.
Note réelle 2,5/5.
"Cadres noirs" est un thriller social, une histoire de cadre au chômage perdant peu à peu pied et prêt à tout pour retrouver un emploi, tant pour l'aspect financier que pour le rôle social qu'il lui ferait retrouver notamment au sein de sa famille. Cela aboutit à une prise d'otages dont les différents ressorts nous apparaîtront bien plus tard.
Construite autour de flashbacks, cette BD ménage ses effets et par ce biais déroule une intrigue non-linéaire en permettant au lecteur de découvrir au compte-gouttes les véritables rôles tenus par les différents personnages. Les nouveaux éclairages imposent des réinterprétations des événements lus précédemment : qui finalement mène la danse parce qu'il détient telle information que les autres n'ont pas ou cachent ? Ce procédé est généralement assez ludique, plutôt habilement mené ici.
Habile, correctement illustré (dessins ronds et colorés très classiques qui ne plaisent ni ne dérangent, mais aussi et surtout une mise en page assez dynamique avec de plaisantes plongées/contre-plongées et d'intéressants jeux sur les échelles de plans), non le problème est en fait ailleurs. Ce thriller social est au bout du compte bien léger côté social : tout y est tiède, les faits sont présentés, les conséquences délétères citées, mais sans la moindre passion, c'est totalement désincarné, platement descriptif comme le concevraient des journalistes désireux d'objectivité apolitique. Il n'y a pas de discours social, pas de colère, pas de dénonciation d'un système, mais simplement une histoire révélée tel un fait divers n'ayant d'autre sens que lui-même.
Ma critique pourrait sembler abusive car régulièrement, via deux cases ici, telle bulle là, etc., le récit semble prendre de l'ampleur. Mais "semble" simplement, car il se contente d'évoquer les thématiques (de cocher des cases), non de les traiter.
Un thriller habile donc, qui se lit agréablement, mais qui ne raconte finalement rien. Toujours difficile de conclure sans lourdeur un puzzle comme celui-ci, je souhaite à cette BD de s'en tirer honorablement dans le tome 3, en faisant preuve de davantage de malice ludique, de machiavélisme peut-être. Côté colère sociale et mise en perspective, mieux vaut ne rien espérer, cela évitera la déception.
******************** Mise à jour après lecture du tome 3 ********************
Malheureusement, les critiques énoncées peuvent être répétées sinon accentuées : l'intrigue relance uniquement la partie thriller en jouant sur la psychologie des personnages en fonction des événements narrés.
Le social s'efface plus encore, l'habileté se dissipe, tout est très convenu. Note abaissée d'un cran.
Cette série a bien un air de Fanfan la Tulipe sympathique mais il manque trop de choses pour que je sois séduit.
Si l'ambiance graphique renvoie à un XVIIIème siècle pré révolutionnaire, j'ai trouvé le scénario et le texte loin de véhiculer ce niveau de pensée.
Gabus abuse d'un langage contemporain rempli d'injures ou d'idées simplistes très stéréotypées. De plus je trouve qu'il manque beaucoup de personnages avec une vraie personnalité pour accompagner Valbert.
Ses adversaires sont si ridicules et pitoyables qu'un simple coup de vent aurait suffi à les faire disparaître. De plus il y a de nombreux éléments du scénario que je n'ai pas saisi .Ainsi j'ai trouvé l'intrigue vraiment fade et sans relief.
Le graphisme est assez plaisant pour ses extérieurs. Toutefois je n'ai pas trop goûté les visages trop lisses et manquant de détails et d'expression à mes yeux.
Une lecture rapide et moyenne que j'oublierai vite.
L’album relate une des affaires criminelles les plus célèbres de l’entre-deux guerres. Elle avait marqué les esprits à l’époque (1933), et les surréalistes – Breton en tête – avaient à plusieurs reprises rendu hommage à l’acte de révolte qui pour eux constituait le meurtre de leurs employeuses par ces deux sœurs. Plus tard, Genet en a tiré une pièce, Chabrol un film.
L’auteure de cet album est psychothérapeute (Lacan avait pas mal écrit à l’époque sur ce fait divers aussi), mais sa présentation ne m’a pas convaincu.
D’abord je n’ai pas du tout accroché au dessin. Ensuite la narration est peu captivante. De longs textes accompagnant en dessus ou en dessous les dessins. Au point que le médium BD n’apporte rien ici. Quant au texte lui-même, il est dépassionné et ce ton monocorde m’a laissé de côté.
La présentation des soeurs (depuis leur enfance), celle de la famille pour laquelle elles travaillent, le crime, puis le procès, pour tout ça l’auteure n’apporte rien de plus par son dessin et surtout son style. Et je trouve qu’elle minimise beaucoup trop le caractère de révolte sociale de cette affaire. Par contre en fin d’album, elle présente certaines incohérences du procès (où là les rapports de classe ont joué).
Une affaire que je connaissais, mais qui ici m’est apparu mal traitée, voire maltraitée. Je suis sorti déçu en tout cas de cette lecture.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
L'Enfant et la Rivière
Je me rappelle avoir lu il y a très longtemps le livre de Henri Bosco, mais je n'en avais que quelques bribes éparses en mémoire, notamment le moment très émouvant du final et l'ambiance autour de cette rivière, l'eau, le silence, les animaux, la fraicheur … Un souvenir assez fort dans ma mémoire, donc, que j'ai eu envie de retrouver dans la BD. Et là, ben c'est assez peu évident de s'y retrouver. Déjà, le texte est bien trop présent dans la narration, pour moi, avec surtout quelques passages qui semblent tout droit sorti du livre. Ce qui me fait le dire, c'est que le ton est bien plus narratif/descriptif que comme complément de la BD. Notamment la description des actions ou des visages, ce qui me fait toujours tiquer : montre nous, ne le dis pas ! Bref, j'ai trouvé que ça faisait bien trop adaptation rapide et pas vraiment adaptée. D'autre part, le dessin laisse la part belle à la contemplation et à l'ambiance de la rivière, ce qui est parfait pour le roman, mais qui fait aussi que la lecture est franchement très rapide. Lorsque je me suis retrouvé au bout de la BD, j'avais finalement plutôt envie de relire le livre. Je pense que cette BD est une adaptation qui tente de rendre l'atmosphère et l'ambiance du livre, mais le livre se construit surtout dans les silences et les ressentis, ce qui est plus difficile à faire passer en BD sans qu'elle ne soit lue en deux minutes. D'où une présence du texte parfois intrusive à mon gout, et un ressenti global plutôt moyen. Je ne pense pas que c'est mauvais, mais j'ai peu aimé. Sans doute que l'adaptation n'était pas facile et peut-être pas nécessaire.
Loving Dead (Fragile)
Je suis fan des zombies donc découvrir un nouvel album sur le sujet, je plonge illico. Et sur ce coup-là j’ai vraiment sauté les deux pieds en avant, avec l’intégral en couleur et avec celle en noir et blanc ! Quand on aime on ne compte pas ! Je n’ai même pas feuilleté la BD ! Il faut dire que le dessinateur italien Stefano Raffaele est aux manettes. Avec le recul j’aurais dû faire plus attention. Rien à dire concernant le graphisme. C’est ma came. De belles scènes bien gores et dégoulinantes. Des corps torturés et amputés. Un régal pour les yeux des amateurs du genre. Mais mes commentaires positifs s’arrêteront à ce stade. Et oui car concernant l’histoire c’est un peu du grand n’importe quoi. Lynn et Alan sont amoureux. A la folie. Elle était top modèle et lui ouvrier dans le bâtiment. Ils sont jeunes et beaux. Oui mais ça, c’était avant ! Ils ne sont plus humains désormais mais zombies avec toujours leur esprit qui fonctionne mais avec leur corps qui part en morceau … grosse question… vont-ils pouvoir vivre un amour éternel ?? ben non… Leur cerveau se liquéfie au fur et à mesure que nous avançons dans l’histoire. Je m’attendais à avoir le resto sanguin en tête à tête pour la St Valentin. Mais non Stéfano n’a pas déliré jusqu’à ce point, mais pour pimenter la romance de nos deux tourtereaux de zombies amoureux, il a rajouté un zombie transsexuel qui est attiré par Alan ! Quel trio improbable ! Quand je vous dis que c’est du grand n’importe quoi cette histoire. Histoire = un zéro pointé. Je n’ai vraiment pas apprécié ce délire scénaristique pour essayer de renouveler le genre. Graphisme = Bien. Un trois 3+. Avec une préférence pour la version couleur. Globalement cela ne fait pas lourd ! 1,75 ! je ne recommande pas.
... Je continue
Petite déception pour ma part que cet album consacré à l’échappée de Bernard Moitessier. Engagé en 1969 dans la course en solitaire du Golden Globe Challenge, le navigateur décide subitement de ne pas rentrer et abandonne ainsi la course alors qu’il en occupe la tête. Le message qu’il fait parvenir est assez nébuleux et son éditeur va tout mettre en œuvre pour le retrouver. A partir d’une histoire véridique, les auteurs imaginent une fiction qui va voir un stagiaire se lancer à la recherche du navigateur. Chaque escale sera l’occasion de rencontrer une personne qui aura croisé la route du navigateur. Ces rencontres sont providentielles et la plupart du temps uniquement dues au hasard… et déjà de ce point de vue, le scénario ne fonctionne que très moyennement. Chaque rencontre sera l’occasion de retracer le parcours de Bernard Moitessier avec comme objectif final de pouvoir comprendre les raisons qui l’ont poussé à tout abandonner (dont sa femme et ses enfants) pour poursuivre sa route vers une destination inconnue. Et là encore, je trouve que l’album n’atteint pas son objectif. Si l’on cerne de mieux en mieux le personnage dans sa complexité, ce sont tout de même les éléments donnés en premier par son éditeur qui expliquent le plus logiquement sa décision. Du coup, les témoignages suivants n’apportent pas grand-chose de plus, du moins quant aux raisons de ce choix radical. Tout au plus permettent-ils aux auteurs de nous proposer une sorte de biographie du navigateur, de découvrir sa jeunesse, ses premiers voyages et sa passion pour la voile… mais pas vraiment de creuser les raisons de son profond mal-être. La mise en parallèle du parcours du navigateur et de la quête d’identité et d’indépendance du stagiaire fonctionne également de manière bancale. Ce dernier s’exprimant très peu, on a du mal à saisir ce qu’il ressent. Il semble un témoin passif qui, subitement, a l’air de se dire que c’est plus cool de tout lâcher et de vivre sur une île paradisiaque aux côtés d’une jolie navigatrice que de rester dans la grisaille parisienne seul comme un chien mouillé. Faut-il vraiment prendre le temps de la réflexion pour en arriver à pareille conclusion ? Le dessin est à l’image de ce scénario. De bonnes intentions mais aussi pas mal de maladresses. Il m’a été difficile, par exemple, de donner un âge aux personnages. Bernard Moitessier semble avoir 35 ans lorsqu’il est encore jeune adolescent. Les vues de la mer restent très ternes, sans ce sentiment d’ouverture vers cet ailleurs qui attire le navigateur. J’aurais voulu en prendre plein la vue, sentir les embruns, ressentir le coup de vent, la rage de l’océan puis l’accalmie, la beauté d’une aube nouvelle. Ici, la plupart du temps, je n’ai eu droit qu’à des personnages souvent mal dessinés. Les aplats en bleu sont encore les parties dessinées que j'ai le plus appréciées. Donc voilà, vraiment déçu car je n’ai pas été séduit par le dessin, je n’ai pas eu de réponse quant aux motivations du navigateur, j’ai été indifférent au destin du stagiaire. En résumé, je n’en retiendrai qu’une évocation de la trajectoire de Bernard Moitessier, trop légère et pas assez poignante pour me transporter.
Les Chats en BD
Bon, ben moi, j’ai trouvé ça très moyen. Déjà côté humour, ces gags didactiques ne m’auront jamais fait rire. J’ai trouvé les ressorts de gags très convenus et les gags en eux-mêmes sont souvent mal construits du fait qu’ils ne viennent qu’en appui du caractère éducatif du contenu de la planche. Donc, les auteurs construisent leur planche en insistant sur l’aspect éducatif puis glissent en dernière case un petit truc comique pour détendre l’atmosphère. Le dessin très cartoon est là aussi pour apporter un peu d’humour à ces planches mais son aspect informatisé ne me plait pas trop non plus. Ceci dit, je pense que le public visé peut, lui, y trouver son compte. Par contre, j’ai un gros problème avec le caractère didactique de l’album. L’intention est des plus louables mais il faudrait faire attention à la cohérence des propos tenus. Dire page 18 que le chat communique avec les autres chats et toutes autres espèces par miaulement, feulement ou grognement puis dire page 28 que le chat ne miaule que pour les humains, c’est jeter la confusion dans l’esprit du lecteur. Autre problème à mes yeux : c’est un non sens d’expliquer un aspect du comportement du chat dans une planche puis, pour les besoins du gag, de montrer un comportement inverse (soit un comportement qu’un chat n’aurait pas, en toute logique). Donc voilà, moi je ne suis pas convaincu. Je n’ai jamais ri, je n’ai pas trop apprécié le dessin. J’ai peu appris et je ne suis même pas sûr que ce que j’ai appris soit exact. Donc c’est un très gros bof pour ma part. A voir avec le public visé mais ce n'est pas un album que je conseillerais à un jeune lecteur désireux d'en apprendre plus sur le comportement et la logique des chats.
Broussaille
J'ai été fort déçu par cette série pourtant assez renommée. J'ai lu les tomes 1, 3, 4 et 5 disponibles dans ma Bibliothèque Municipale. Quatre tomes très différents les uns des autres. J'ai perçu ces différences plus comme un manque de cohérence de la série que comme une recherche de variété dans la thématique centrale. Broussaille se présente comme un gentil écolo rêveur et poète. Au delà de ce constat un peu guimauve j'ai eu du mal à cerner sa personnalité. Voilà un jeune homme qui est encore "à l'école" (vocabulaire très vieillot), indépendant financièrement, en logement autonome et qui s'entiche d'un chat comme une petite mamie solitaire. J'ai trouvé la série bourrée de contradiction dans la psychologie du personnage (les boîtes à chat, les transports très lointains en avion pour des peccadilles, le "tourisme" sur le site de vie des gorilles...) c'est tout le contraire de ce que je considère comme un comportement écologiquement responsable. Si le scénario du t1 apporte une petite touche de poésie, j'ai trouvé les autres scénarii très succincts et sans intérêt sauf à faire des cases cartes postales sur le Japon, le Burundi (avec une maison de retraite pour vieux colons !!!) ou Bruxelles by night. Quant au tome 5 il se veut poétique et philosophique mais je le trouve surtout superficiel, chaotique et simpliste. De plus je ne saisis pas l'intérêt du personnage de Catherine qui est bien mignonne mais reste toujours en dehors du vécu des aventures de Broussaille. Seul le graphisme m'a séduit. Toutefois j'ai trouvé dommage de modifier la chevelure de Broussaille qui lui donnait une vraie singularité. Dans les derniers épisodes on retrouve un mixte Spirou/Tintin plus moderne mais sans aucune originalité. Une série qui m'a laissé à la porte. Pas du tout mon truc.
Justice League - Crise d'Identité
Cette mini-série de la Justice League a trois qualités : - il s'agit d'un comics de super-héros davantage tourné vers la réflexion que la baston idiote - l'histoire se termine en environ 300 pages avec un vrai début et une vraie fin - elle présente quelques personnages originaux qu'on croise rarement dans les publications DC Comics Mais cela ne suffit pas à en faire une bonne histoire. Pour commencer, il vaut mieux très bien connaître l'univers des super-héros DC sans quoi c'est dur de raccrocher les wagons sur les premiers chapitres. Non seulement, nous sommes mis en présence de nombreux super-héros quasiment inconnus du grand public comme Extensiman, Captain Boomerang ou Firehawk, mais en plus même en ce qui concerne les héros les plus connus ils sont dans des situations compliqués à l'époque de ce récit : Barry Allen est mort et deux autres Flash le remplacent, Hal Jordan a quitté le rôle de Green Lantern pour devenir le Spectre et a été lui aussi remplacé, Green Arrow a été récemment ressuscité, de même que Superman pas si longtemps auparavant... Même pour ceux qui ont lu les histoires précédentes, c'est compliqué de se replonger dans les détails trop complexes de cette période de l'univers DC et surtout ça n'apporte rien d'intéressant à l'intrigue de cette mini-série. La narration n'arrange rien car on saute trop souvent de personnages à d'autres, comme pour montrer à quel point l'histoire est pleine de ramifications, mais en fait ça retarde énormément le moment où on accroche pour de bon à l'intrigue et ça n'apporte que de la confusion, voire de la frustration quand on ne comprend pas qui sont les personnages très secondaires que l'on suit ici et là. Le graphisme est inégal. Parfois de bonne qualité, il est aussi trop souvent médiocre, avec quelques vrais ratés anatomiques à mes yeux sur certaines planches (et je ne parle pas ici d'Extensiman et de son corps malléable). On se demande aussi parfois si ce n'est pas trop artificiel de rendre quelques méchants trop forts ou les héros trop faibles : voir 7 membres de la Ligue de Justice dont Flash, Zatanna et Green Lantern se faire presque écraser par Deathstroke tout seul, j'ai trouvé ça trop bizarre. On parle d'un héros qui bouge presque aussi vite que la lumière ou d'une magicienne capable de plier la réalité à ses ordres, et cinq autres super-héros de premier rang, et face à eux c'est juste un humain génétiquement modifié et très intelligent qui les combat à l'arme blanche sans préparation préalable... Et surtout... J'aurais pu me satisfaire de la complexité de la narration si la conclusion de l'histoire le justifiait. Mais en fait, cette conclusion tombe à plat et présente de vraies incohérences (la folie n'explique pas tout). De même, la révélation parallèle et sensé être fracassante sur les méthodes radicales de certains super-héros m' a laissé assez indifférent. Concrètement, j'ai pris peu de plaisir à lire cette série et sa conclusion m'a déçu.
Citéruine
Comme il l’explique en avant-propos des deux albums, Jérôme Dubois a conçu Citéville et « Citéruine » comme un tout. Plusieurs planches sont ainsi réutilisées d’un album à l’autre (et les chapitres portent les mêmes titres). Et effectivement, je pense qu’il faut lire les deux pour mieux comprendre l’ensemble. Et de préférence lire Citéville en premier. En tout cas les lecteurs qui ne liront que « Citéruine » auront sans doute du mal à accrocher, voire à comprendre le propos de l’auteur. Cet album est en effet encore plus déroutant que « Citéville », qui l’était déjà pas mal. Là où dans « Citéville » on ne pouvait s’imaginer vivre dans cette société absurde et définitivement invivable, dans « Citéruine » la vie a physiquement disparu, ne restent que des décors vides, qui accentuent la vacuité de l’existence de société matérialistes et déshumanisantes. Exercice de style au traitement froid, cet album est difficile à appréhender sans son album jumeau. Les éditions Matière publient des œuvres exigeantes, en opposition sur la forme et le fond à la société de consommation dans laquelle elles sont pourtant nées. Ma note vaut pour l’album seul, mais en lisant les deux albums comme un tout mon ressenti serait supérieur. A vous de voir. Note réelle 2,5/5.
Cadres noirs
"Cadres noirs" est un thriller social, une histoire de cadre au chômage perdant peu à peu pied et prêt à tout pour retrouver un emploi, tant pour l'aspect financier que pour le rôle social qu'il lui ferait retrouver notamment au sein de sa famille. Cela aboutit à une prise d'otages dont les différents ressorts nous apparaîtront bien plus tard. Construite autour de flashbacks, cette BD ménage ses effets et par ce biais déroule une intrigue non-linéaire en permettant au lecteur de découvrir au compte-gouttes les véritables rôles tenus par les différents personnages. Les nouveaux éclairages imposent des réinterprétations des événements lus précédemment : qui finalement mène la danse parce qu'il détient telle information que les autres n'ont pas ou cachent ? Ce procédé est généralement assez ludique, plutôt habilement mené ici. Habile, correctement illustré (dessins ronds et colorés très classiques qui ne plaisent ni ne dérangent, mais aussi et surtout une mise en page assez dynamique avec de plaisantes plongées/contre-plongées et d'intéressants jeux sur les échelles de plans), non le problème est en fait ailleurs. Ce thriller social est au bout du compte bien léger côté social : tout y est tiède, les faits sont présentés, les conséquences délétères citées, mais sans la moindre passion, c'est totalement désincarné, platement descriptif comme le concevraient des journalistes désireux d'objectivité apolitique. Il n'y a pas de discours social, pas de colère, pas de dénonciation d'un système, mais simplement une histoire révélée tel un fait divers n'ayant d'autre sens que lui-même. Ma critique pourrait sembler abusive car régulièrement, via deux cases ici, telle bulle là, etc., le récit semble prendre de l'ampleur. Mais "semble" simplement, car il se contente d'évoquer les thématiques (de cocher des cases), non de les traiter. Un thriller habile donc, qui se lit agréablement, mais qui ne raconte finalement rien. Toujours difficile de conclure sans lourdeur un puzzle comme celui-ci, je souhaite à cette BD de s'en tirer honorablement dans le tome 3, en faisant preuve de davantage de malice ludique, de machiavélisme peut-être. Côté colère sociale et mise en perspective, mieux vaut ne rien espérer, cela évitera la déception. ******************** Mise à jour après lecture du tome 3 ******************** Malheureusement, les critiques énoncées peuvent être répétées sinon accentuées : l'intrigue relance uniquement la partie thriller en jouant sur la psychologie des personnages en fonction des événements narrés. Le social s'efface plus encore, l'habileté se dissipe, tout est très convenu. Note abaissée d'un cran.
Valbert
Cette série a bien un air de Fanfan la Tulipe sympathique mais il manque trop de choses pour que je sois séduit. Si l'ambiance graphique renvoie à un XVIIIème siècle pré révolutionnaire, j'ai trouvé le scénario et le texte loin de véhiculer ce niveau de pensée. Gabus abuse d'un langage contemporain rempli d'injures ou d'idées simplistes très stéréotypées. De plus je trouve qu'il manque beaucoup de personnages avec une vraie personnalité pour accompagner Valbert. Ses adversaires sont si ridicules et pitoyables qu'un simple coup de vent aurait suffi à les faire disparaître. De plus il y a de nombreux éléments du scénario que je n'ai pas saisi .Ainsi j'ai trouvé l'intrigue vraiment fade et sans relief. Le graphisme est assez plaisant pour ses extérieurs. Toutefois je n'ai pas trop goûté les visages trop lisses et manquant de détails et d'expression à mes yeux. Une lecture rapide et moyenne que j'oublierai vite.
La Folle Histoire des soeurs Papin
L’album relate une des affaires criminelles les plus célèbres de l’entre-deux guerres. Elle avait marqué les esprits à l’époque (1933), et les surréalistes – Breton en tête – avaient à plusieurs reprises rendu hommage à l’acte de révolte qui pour eux constituait le meurtre de leurs employeuses par ces deux sœurs. Plus tard, Genet en a tiré une pièce, Chabrol un film. L’auteure de cet album est psychothérapeute (Lacan avait pas mal écrit à l’époque sur ce fait divers aussi), mais sa présentation ne m’a pas convaincu. D’abord je n’ai pas du tout accroché au dessin. Ensuite la narration est peu captivante. De longs textes accompagnant en dessus ou en dessous les dessins. Au point que le médium BD n’apporte rien ici. Quant au texte lui-même, il est dépassionné et ce ton monocorde m’a laissé de côté. La présentation des soeurs (depuis leur enfance), celle de la famille pour laquelle elles travaillent, le crime, puis le procès, pour tout ça l’auteure n’apporte rien de plus par son dessin et surtout son style. Et je trouve qu’elle minimise beaucoup trop le caractère de révolte sociale de cette affaire. Par contre en fin d’album, elle présente certaines incohérences du procès (où là les rapports de classe ont joué). Une affaire que je connaissais, mais qui ici m’est apparu mal traitée, voire maltraitée. Je suis sorti déçu en tout cas de cette lecture.