Bon, de ce que j'ai compris une des autrices a eu un cancer et a voulu traité de sa chimio avec humour.
La grosse qualité de l'album est le dessin qui est vraiment sympathique et agréable à l'œil. Dommage que ça ne soit pas le cas du scénario. Ce qui m'a tout de suite frappé est que c'est très verbeux et pas du verbeux drôle ou savoureux comme le faisait un auteur comme Greg. Les gags ne sont pas du tout marrant et rien en m'ennui plus qu'une BD humoristique pas drôle du tout. Ça part dans tous les sens, c'est le genre de livre où il y a tellement d'élément qu'au final je ne saurais pas faire un résumé parce qu'il y a trop d'idées qui se confrontent dans ma tête.
J'ai fini par feuilleter l'album, regardant le dessin en me disant que j'aimerai bien retrouver la dessinatrice dans un autre album en espérant que cette fois-ci j'accroche mieux parce qu'ici je suis totalement passé à coté.
Euh...
Je viens de lire quoi là ?
Conçue en douze chapitres, deux tomes pour l'édition française, sortis très proches l'un de l'autre, la série de Garth Ennis nous laisse suspendue au pourquoi du comment. J'avoue que je n'ai pas tout compris, que je me suis perdu dans ma lecture et que j'en ai même été agacé par moment.
Pourtant, il est évident que le scénario d'Ennis est travaillé, que l'auteur sait où il va mais c'est bien trop tortueux pour moi. Les flash-backs réguliers sont censés aider à notre compréhension de l'enquête policière (nous y reviendrons) mais cette manière d'amener les scènes et les dialogues alors que ceux-ci sont déjà commencés - et donc passés sous ellipse - ne fait qu'entraver cette compréhension. De même, les dialogues, puisque j'en parle ci dessus, sonnent faux la plupart du temps. Pas inintéressants, loin de là, mais encore une fois, et cela me gêne de plus en plus dans mes lectures, ils semblent surjoués et pas très naturels. On dirait mes étudiants de l'époque lorsque je leur expliquais comment répondre à une question ou une remarque lors d'une soutenance ou lors d'un entretien d'embauche. C'est pas très naturel ("merci de votre remarque, j'en prends note", "vous avez sans doute raison et je vais réfléchir à votre point de vue", ...). Cela est convenu dans ces contextes, tout le monde sait que nous sommes dans une sorte de spectacle et de paraître mais là, et je ne dis pas que deux flics - ici agents du FBI - ne peuvent pas avoir des conversations profondes et intelligentes, ça sonne faux.
L'histoire.
Deux agents du FBI entrent dans un entrepôt, ils n'en ressortent pas. On y envoie un escadron du S.W.A.T, ils ressortent instantanément et se suicident tous (cette scène est incroyable d'intensité, bravo au dessinateur). Les agents Shaw et McGregor, nos héros, sont appelés à la rescousse. Ils entrent à leur tour et sont plongés dans un univers d'horreur, irréel, impensable. Que se passe-t-il dans cet entrepôt ? Flash-backs et discussions (certes peu naturelles à certains endroits) nous permettent de commencer à assembler les pièces du puzzle. Une enquête, l'enquête d'une vie, sur un tueur en série d'enfants se retrouve vite au centre de l'histoire.
J'ai aimé les deux protagonistes principaux de ce comics, ils sont attachants, charismatiques, chacun à leur manière. Le premier tome est plein de promesses même s'il faut sacrément s'accrocher dans les premières pages, tellement les "défauts" (avis tout personnel) évoqués plus haut y sont présents.
J'ai moins aimé le second tome, très complexe. Je n'ai tout simplement pas compris où se trouvait la réalité et le rêve, le cauchemar. Je ne comprends pas la fin, je ne comprends pas le rôle de la directrice (je n'en dis pas plus, je spoilerai au moindre mot). C'est peut-être volontaire de la part d'Ennis, je ne sais pas. Je suis néanmoins sorti frustré de ma lecture, ce genre de lecture qui nous fait relativiser notre "intelligence" : "j'ai rien compris, qu'est ce que j'ai raté ?".
On sent bien que nous sommes dans l'ambiance pré et post-élection de Trump (vous savez, le gros monsieur orange). Garth Ennis laisse clairement transparaître ses doutes et ses peurs quant à la tournure des évènements aux US suite à ce scrutin. Et peut-être que l'on peut ainsi y voir une lecture un peu différente, les cauchemars évoqués et visualisés par nos deux agents seraient-ils ceux d'Ennis ? C'est sûrement capillotracté comme analyse mais cela m'a traversé l'esprit à plusieurs reprises.
Un mot, pour terminer sur le graphisme. Le dessin est très beau, en particulier lors des scènes de l’entrepôt. Le découpage est à l'image du comics, complexe.
Une des nombreuses séries qui mettent en vedette Kitaro, le personnage fétiche de Mizuki. Il faut savoir que Kitaro fait partie de ses franchises qui sont très connues au Japon et peu dans le reste du monde. Il y a eu plusieurs adaptations en anime et des séries mangas.
Ici, le principe est que Kitaro parcours le monde, affronte des youkais et du coup on va avoir le mélange de plusieurs folklores. C'est le genre de truc que j'aime lire et je suis triste que malgré tous mes efforts, je me suis ennuyé en lisant ces deux tomes. Pourtant, j'aime bien le dessin de Mizuki et aussi comment il utilise les créatures venues de folklores occidentaux (les vampires, les loups-garous, les sorcières, la Gorgone) sauf que le scénario ne fonctionne pas sur moi.
Déjà, l'humour ne me fait pas rire et est souvent lourd. Ensuite, j'ai trouvé que le ton était désuet avec des récits trop simplistes remplis de facilité. Il faut dire que ça date de plusieurs décennies (les années 70 si les informations que j'ai trouvées sur le net sont exactes) et que cela s'adressait aux enfants. Si j'étais un petit Japonais au temps de la parution de la série, j'aurais peut-être aimé la série et apprécié le côté exotique, mais là en temps qu'adulte occidental d'aujourd'hui, je trouve que ça a juste mal vieilli, et que cela s'adresse surtout à ceux qui ont envie de parfaire leur culture en vieux mangas.
À la limite, je conseille d'emprunter les deux tomes si vous avez des enfants qui aiment les histoires d'horreur.
Je suis ressorti franchement déçu et plein de questionnements de cette BD. C'est avant tout parce que l'ensemble est tenu par une certaine tension tout du long, et que le final me donne l'impression que tout ceci est bâti sur du vent.
En dehors du dessin, efficace et précis, qui allie des couleurs chatoyantes avec un trait plutôt anguleux qui donne un aspect proche du polar, l'histoire est surtout tenue par des silences et des cadrages précis qui donnent à l'ensemble un aspect très polar hitchcockien. On sent le sud, le soleil, la méditerranée. Rien à redire sur l'ensemble de la tenue de l'histoire, qui est maitrisé dans l'art de tenir en haleine le lecteur.
Cela dit, la tension ne fait pas tout et ici j'ai clairement eu des reproches à faire à l'ensemble : le personnage principal ne m'a clairement pas intéressé, son aspect romancier est à peine esquissé dans le roman et n'a pas franchement d'intérêt. Il eut été boulanger que l'histoire n'aurait pas fondamentalement changée. D'autre part, l'introduction du livre Martin Eden m'a semblé étrange : il n'impacte pas sur l'histoire sauf en de rares cas, n'a pas de réel intérêt (ou alors je ne l'ai pas vu) et le fait de finir sur ce geste étrange du protagoniste me donne l'impression d'être passé à côté d'une métaphore dans le récit. Le personnage principal se sent-il comme Martin Eden, prolétaire amoureux d'une bourgeoise et déçu de découvrir leur monde d'hypocrisie ? Le récit semble tellement loin des thématiques de Martien Eden que je ne comprends pas le lien si marqué entre les deux œuvres.
D'autre part, la fin ne m'a ni convaincu ni satisfait. Pour être honnête, je ne l'ai pas du tout compris et ce que j'en ai compris ne me plait pas. La question de la folie, de la maladie mentale mais aussi d'expérimentation dangereuse traverse la conclusion sans que je n'en vois ni le bout ni la réalité. Au final, je ne sais pas qui avait raison ou tort, qui est gentil ou méchant, s'il y a seulement un gentil ou un méchant, et j'ai une étrange sensation par rapport à la question de la folie. C'est sans doute lié à mon parcours personnel et à ma vision des troubles psychiques, que j'ai vu trop souvent faire des ravages. Mais laisser l'idée de liberté même si c'est dangereux pour elle et pour autrui, ça m'évoque certain courants de pseudo-médecine que j'ai vu provoquer de graves soucis. Encore une fois, je suis sans doute biaisé et je n'imputerais pas à l'auteur ce que j'en ai tiré comme lecture, mais la BD ne me permets pas de le démentir complètement. Je reste donc gêné par ce message et cette fin, qui me semblent tout deux assez dangereux.
Au final, malgré les qualités de la BD je suis surtout sur un avis distancié : l'ensemble se tient en tant que polar sur la longueur mais le final et le message me font douter du scénario. Je pense que c'est un blocage plus personnel qu'objectif et la BD a des qualités qui ont su en séduire d'autre. Pour ma part, ça sera une occasion manquée. Peut-être cela s'éclaircira-t-il avec une relecture, mais je n'en ai pas franchement l'envie.
Je suis déçu de ma lecture de cette série. Pour une maison d'édition qui possède le label des musées nationaux-Grand Palais j'attends un peu plus d'un tel sujet.
En fait la série s'appuie sur deux thématiques principales : une bio (très succincte) de Michael Jackson et la lutte pour les droits des Afro-Américains et contre les violences policières.
Malheureusement j'ai trouvé ces deux sujets traités de façon très superficielle à l'aide d'une suite d'événements parfois présentés d'une façon si succincte et clichée que j'ai pensé le message abîmé.
Les auteurs utilisent la fiction de la vie du jeune Curtis pour nous présenter sans réelle réflexion un déroulé sur 40 ans d'événements à charge contre la politique américaine à l'encontre de la communauté Afro-Américaine.
C'est parfois assez brouillon dans la chronologie mélangeant des événements, tous à charge, qui n'ont pas forcément des liens les uns avec les autres. Le scénario est à mes yeux très manichéen laissant de côté des éléments importants de la progression et de l'organisation de la communauté Afro-Américaine. Pour conclure avec le fond, j'ai trois nouvelles remarques. Premièrement j'ai du mal avec le titre que j'interprète de plusieurs façons pas toujours positives. Ensuite j'ai l'impression que Michael Jackson sert d'appât, mais un public de fans ne trouvera rien qui permette de mieux connaître la star. Enfin j'ai trouvé que le scénario enfermait le destin des Afro-Américains dans des cases très stéréotypées : la violence (presque légitimée), l'église, le chant/la danse, il ne manque que le sport pour avoir un cliché plus établi.
Pour les dizaines de milliers d'étudiants Afro-Américains qui font des études difficiles et prestigieuses dans toutes les universités américaines j'aurais préféré une présentation plus moderne.
J'ai trouvé le graphisme de Baloup assez inégal. On passe de visages assez finement travaillés à des cases bien plus grossières dans les traits et les proportions. Les extérieurs sont assez rares et beaucoup de cases travaillent avec des fonds uniformes assez fades.
Pour une série qui exploite le thème de la danse, les passages qui y renvoient sont trop faibles et trop isolés.
Une lecture décevante pour une collection dont j'attends beaucoup plus.
Je ne suis pas séduit par cette série de Pascal Rabaté. Depuis que je lis Rabaté, il y a toujours quelque chose qui m'empêche d'être totalement convaincu malgré des qualités évidentes.
Le titre nous introduit immédiatement dans une atmosphère de mai 68 puisque les galets remplacent les pavés. Mais voilà je trouve que 62 est un peu loin de 68 pour que cela soit tout à fait crédible.
Il en va de même de la psychologie des trois jeunes hommes qui agissent plus comme des gamins de 14 ans que des presque adultes de 18 ans. J'ai trouvé que le paysage humain que nous propose Rabaté est assez manichéen avec des stéréotypes très marqués.
De plus Rabaté utilise des ressorts scénaristiques assez convenus et pas si modernes. Un pseudo complexe de Stockholm pour notre Albert et une révolte contre le destin familial qui n'a rien de nouveau puisque Molière s'était affranchi de la voie paternelle pour suivre son propre chemin.
C'est donc une thématique assez connue revisitée à la façon nouvelle vague.
Si le texte est quasi inexistant et expéditif, c'est l'ambiance graphique qui porte tout le récit. La variété des éclairages et des cadrages remplace brillamment les paroles.
Mais j'ai une autre réserve sur l'ambiance proposée par Rabaté qui ressemble plus à une atmosphère triste de mi-novembre que de fin de vacances. Ce serait d'ailleurs plus à Albert de rentrer sur Paris pour préparer St Cyr que ses petits frères et soeurs.
Le dessin de Rabaté reste élégant même si je trouve le personnage d'Albert très figé et trop taiseux pour comprendre son revirement révolutionnaire. Ainsi la fin me paraît trop simpliste et spectaculaire pour que j'y adhère.
Une lecture qui a retenu mon attention mais qui ne m'a pas séduit sur de nombreux points.
Je me rappelle avoir lu il y a très longtemps le livre de Henri Bosco, mais je n'en avais que quelques bribes éparses en mémoire, notamment le moment très émouvant du final et l'ambiance autour de cette rivière, l'eau, le silence, les animaux, la fraicheur … Un souvenir assez fort dans ma mémoire, donc, que j'ai eu envie de retrouver dans la BD.
Et là, ben c'est assez peu évident de s'y retrouver. Déjà, le texte est bien trop présent dans la narration, pour moi, avec surtout quelques passages qui semblent tout droit sorti du livre. Ce qui me fait le dire, c'est que le ton est bien plus narratif/descriptif que comme complément de la BD. Notamment la description des actions ou des visages, ce qui me fait toujours tiquer : montre nous, ne le dis pas !
Bref, j'ai trouvé que ça faisait bien trop adaptation rapide et pas vraiment adaptée. D'autre part, le dessin laisse la part belle à la contemplation et à l'ambiance de la rivière, ce qui est parfait pour le roman, mais qui fait aussi que la lecture est franchement très rapide. Lorsque je me suis retrouvé au bout de la BD, j'avais finalement plutôt envie de relire le livre.
Je pense que cette BD est une adaptation qui tente de rendre l'atmosphère et l'ambiance du livre, mais le livre se construit surtout dans les silences et les ressentis, ce qui est plus difficile à faire passer en BD sans qu'elle ne soit lue en deux minutes. D'où une présence du texte parfois intrusive à mon gout, et un ressenti global plutôt moyen. Je ne pense pas que c'est mauvais, mais j'ai peu aimé. Sans doute que l'adaptation n'était pas facile et peut-être pas nécessaire.
Je suis fan des zombies donc découvrir un nouvel album sur le sujet, je plonge illico. Et sur ce coup-là j’ai vraiment sauté les deux pieds en avant, avec l’intégral en couleur et avec celle en noir et blanc ! Quand on aime on ne compte pas ! Je n’ai même pas feuilleté la BD ! Il faut dire que le dessinateur italien Stefano Raffaele est aux manettes. Avec le recul j’aurais dû faire plus attention.
Rien à dire concernant le graphisme. C’est ma came. De belles scènes bien gores et dégoulinantes. Des corps torturés et amputés. Un régal pour les yeux des amateurs du genre. Mais mes commentaires positifs s’arrêteront à ce stade. Et oui car concernant l’histoire c’est un peu du grand n’importe quoi.
Lynn et Alan sont amoureux. A la folie. Elle était top modèle et lui ouvrier dans le bâtiment. Ils sont jeunes et beaux. Oui mais ça, c’était avant ! Ils ne sont plus humains désormais mais zombies avec toujours leur esprit qui fonctionne mais avec leur corps qui part en morceau … grosse question… vont-ils pouvoir vivre un amour éternel ?? ben non… Leur cerveau se liquéfie au fur et à mesure que nous avançons dans l’histoire. Je m’attendais à avoir le resto sanguin en tête à tête pour la St Valentin. Mais non Stéfano n’a pas déliré jusqu’à ce point, mais pour pimenter la romance de nos deux tourtereaux de zombies amoureux, il a rajouté un zombie transsexuel qui est attiré par Alan ! Quel trio improbable ! Quand je vous dis que c’est du grand n’importe quoi cette histoire.
Histoire = un zéro pointé. Je n’ai vraiment pas apprécié ce délire scénaristique pour essayer de renouveler le genre.
Graphisme = Bien. Un trois 3+. Avec une préférence pour la version couleur.
Globalement cela ne fait pas lourd ! 1,75 ! je ne recommande pas.
Petite déception pour ma part que cet album consacré à l’échappée de Bernard Moitessier.
Engagé en 1969 dans la course en solitaire du Golden Globe Challenge, le navigateur décide subitement de ne pas rentrer et abandonne ainsi la course alors qu’il en occupe la tête. Le message qu’il fait parvenir est assez nébuleux et son éditeur va tout mettre en œuvre pour le retrouver.
A partir d’une histoire véridique, les auteurs imaginent une fiction qui va voir un stagiaire se lancer à la recherche du navigateur. Chaque escale sera l’occasion de rencontrer une personne qui aura croisé la route du navigateur. Ces rencontres sont providentielles et la plupart du temps uniquement dues au hasard… et déjà de ce point de vue, le scénario ne fonctionne que très moyennement.
Chaque rencontre sera l’occasion de retracer le parcours de Bernard Moitessier avec comme objectif final de pouvoir comprendre les raisons qui l’ont poussé à tout abandonner (dont sa femme et ses enfants) pour poursuivre sa route vers une destination inconnue. Et là encore, je trouve que l’album n’atteint pas son objectif. Si l’on cerne de mieux en mieux le personnage dans sa complexité, ce sont tout de même les éléments donnés en premier par son éditeur qui expliquent le plus logiquement sa décision. Du coup, les témoignages suivants n’apportent pas grand-chose de plus, du moins quant aux raisons de ce choix radical. Tout au plus permettent-ils aux auteurs de nous proposer une sorte de biographie du navigateur, de découvrir sa jeunesse, ses premiers voyages et sa passion pour la voile… mais pas vraiment de creuser les raisons de son profond mal-être.
La mise en parallèle du parcours du navigateur et de la quête d’identité et d’indépendance du stagiaire fonctionne également de manière bancale. Ce dernier s’exprimant très peu, on a du mal à saisir ce qu’il ressent. Il semble un témoin passif qui, subitement, a l’air de se dire que c’est plus cool de tout lâcher et de vivre sur une île paradisiaque aux côtés d’une jolie navigatrice que de rester dans la grisaille parisienne seul comme un chien mouillé. Faut-il vraiment prendre le temps de la réflexion pour en arriver à pareille conclusion ?
Le dessin est à l’image de ce scénario. De bonnes intentions mais aussi pas mal de maladresses. Il m’a été difficile, par exemple, de donner un âge aux personnages. Bernard Moitessier semble avoir 35 ans lorsqu’il est encore jeune adolescent. Les vues de la mer restent très ternes, sans ce sentiment d’ouverture vers cet ailleurs qui attire le navigateur. J’aurais voulu en prendre plein la vue, sentir les embruns, ressentir le coup de vent, la rage de l’océan puis l’accalmie, la beauté d’une aube nouvelle. Ici, la plupart du temps, je n’ai eu droit qu’à des personnages souvent mal dessinés. Les aplats en bleu sont encore les parties dessinées que j'ai le plus appréciées.
Donc voilà, vraiment déçu car je n’ai pas été séduit par le dessin, je n’ai pas eu de réponse quant aux motivations du navigateur, j’ai été indifférent au destin du stagiaire. En résumé, je n’en retiendrai qu’une évocation de la trajectoire de Bernard Moitessier, trop légère et pas assez poignante pour me transporter.
Bon, ben moi, j’ai trouvé ça très moyen.
Déjà côté humour, ces gags didactiques ne m’auront jamais fait rire. J’ai trouvé les ressorts de gags très convenus et les gags en eux-mêmes sont souvent mal construits du fait qu’ils ne viennent qu’en appui du caractère éducatif du contenu de la planche. Donc, les auteurs construisent leur planche en insistant sur l’aspect éducatif puis glissent en dernière case un petit truc comique pour détendre l’atmosphère. Le dessin très cartoon est là aussi pour apporter un peu d’humour à ces planches mais son aspect informatisé ne me plait pas trop non plus. Ceci dit, je pense que le public visé peut, lui, y trouver son compte.
Par contre, j’ai un gros problème avec le caractère didactique de l’album. L’intention est des plus louables mais il faudrait faire attention à la cohérence des propos tenus. Dire page 18 que le chat communique avec les autres chats et toutes autres espèces par miaulement, feulement ou grognement puis dire page 28 que le chat ne miaule que pour les humains, c’est jeter la confusion dans l’esprit du lecteur. Autre problème à mes yeux : c’est un non sens d’expliquer un aspect du comportement du chat dans une planche puis, pour les besoins du gag, de montrer un comportement inverse (soit un comportement qu’un chat n’aurait pas, en toute logique).
Donc voilà, moi je ne suis pas convaincu. Je n’ai jamais ri, je n’ai pas trop apprécié le dessin. J’ai peu appris et je ne suis même pas sûr que ce que j’ai appris soit exact. Donc c’est un très gros bof pour ma part.
A voir avec le public visé mais ce n'est pas un album que je conseillerais à un jeune lecteur désireux d'en apprendre plus sur le comportement et la logique des chats.
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J'peux pas, j'ai chimio
Bon, de ce que j'ai compris une des autrices a eu un cancer et a voulu traité de sa chimio avec humour. La grosse qualité de l'album est le dessin qui est vraiment sympathique et agréable à l'œil. Dommage que ça ne soit pas le cas du scénario. Ce qui m'a tout de suite frappé est que c'est très verbeux et pas du verbeux drôle ou savoureux comme le faisait un auteur comme Greg. Les gags ne sont pas du tout marrant et rien en m'ennui plus qu'une BD humoristique pas drôle du tout. Ça part dans tous les sens, c'est le genre de livre où il y a tellement d'élément qu'au final je ne saurais pas faire un résumé parce qu'il y a trop d'idées qui se confrontent dans ma tête. J'ai fini par feuilleter l'album, regardant le dessin en me disant que j'aimerai bien retrouver la dessinatrice dans un autre album en espérant que cette fois-ci j'accroche mieux parce qu'ici je suis totalement passé à coté.
A walk through Hell - Une promenade en Enfer
Euh... Je viens de lire quoi là ? Conçue en douze chapitres, deux tomes pour l'édition française, sortis très proches l'un de l'autre, la série de Garth Ennis nous laisse suspendue au pourquoi du comment. J'avoue que je n'ai pas tout compris, que je me suis perdu dans ma lecture et que j'en ai même été agacé par moment. Pourtant, il est évident que le scénario d'Ennis est travaillé, que l'auteur sait où il va mais c'est bien trop tortueux pour moi. Les flash-backs réguliers sont censés aider à notre compréhension de l'enquête policière (nous y reviendrons) mais cette manière d'amener les scènes et les dialogues alors que ceux-ci sont déjà commencés - et donc passés sous ellipse - ne fait qu'entraver cette compréhension. De même, les dialogues, puisque j'en parle ci dessus, sonnent faux la plupart du temps. Pas inintéressants, loin de là, mais encore une fois, et cela me gêne de plus en plus dans mes lectures, ils semblent surjoués et pas très naturels. On dirait mes étudiants de l'époque lorsque je leur expliquais comment répondre à une question ou une remarque lors d'une soutenance ou lors d'un entretien d'embauche. C'est pas très naturel ("merci de votre remarque, j'en prends note", "vous avez sans doute raison et je vais réfléchir à votre point de vue", ...). Cela est convenu dans ces contextes, tout le monde sait que nous sommes dans une sorte de spectacle et de paraître mais là, et je ne dis pas que deux flics - ici agents du FBI - ne peuvent pas avoir des conversations profondes et intelligentes, ça sonne faux. L'histoire. Deux agents du FBI entrent dans un entrepôt, ils n'en ressortent pas. On y envoie un escadron du S.W.A.T, ils ressortent instantanément et se suicident tous (cette scène est incroyable d'intensité, bravo au dessinateur). Les agents Shaw et McGregor, nos héros, sont appelés à la rescousse. Ils entrent à leur tour et sont plongés dans un univers d'horreur, irréel, impensable. Que se passe-t-il dans cet entrepôt ? Flash-backs et discussions (certes peu naturelles à certains endroits) nous permettent de commencer à assembler les pièces du puzzle. Une enquête, l'enquête d'une vie, sur un tueur en série d'enfants se retrouve vite au centre de l'histoire. J'ai aimé les deux protagonistes principaux de ce comics, ils sont attachants, charismatiques, chacun à leur manière. Le premier tome est plein de promesses même s'il faut sacrément s'accrocher dans les premières pages, tellement les "défauts" (avis tout personnel) évoqués plus haut y sont présents. J'ai moins aimé le second tome, très complexe. Je n'ai tout simplement pas compris où se trouvait la réalité et le rêve, le cauchemar. Je ne comprends pas la fin, je ne comprends pas le rôle de la directrice (je n'en dis pas plus, je spoilerai au moindre mot). C'est peut-être volontaire de la part d'Ennis, je ne sais pas. Je suis néanmoins sorti frustré de ma lecture, ce genre de lecture qui nous fait relativiser notre "intelligence" : "j'ai rien compris, qu'est ce que j'ai raté ?". On sent bien que nous sommes dans l'ambiance pré et post-élection de Trump (vous savez, le gros monsieur orange). Garth Ennis laisse clairement transparaître ses doutes et ses peurs quant à la tournure des évènements aux US suite à ce scrutin. Et peut-être que l'on peut ainsi y voir une lecture un peu différente, les cauchemars évoqués et visualisés par nos deux agents seraient-ils ceux d'Ennis ? C'est sûrement capillotracté comme analyse mais cela m'a traversé l'esprit à plusieurs reprises. Un mot, pour terminer sur le graphisme. Le dessin est très beau, en particulier lors des scènes de l’entrepôt. Le découpage est à l'image du comics, complexe.
Les Voyages de Kitaro
Une des nombreuses séries qui mettent en vedette Kitaro, le personnage fétiche de Mizuki. Il faut savoir que Kitaro fait partie de ses franchises qui sont très connues au Japon et peu dans le reste du monde. Il y a eu plusieurs adaptations en anime et des séries mangas. Ici, le principe est que Kitaro parcours le monde, affronte des youkais et du coup on va avoir le mélange de plusieurs folklores. C'est le genre de truc que j'aime lire et je suis triste que malgré tous mes efforts, je me suis ennuyé en lisant ces deux tomes. Pourtant, j'aime bien le dessin de Mizuki et aussi comment il utilise les créatures venues de folklores occidentaux (les vampires, les loups-garous, les sorcières, la Gorgone) sauf que le scénario ne fonctionne pas sur moi. Déjà, l'humour ne me fait pas rire et est souvent lourd. Ensuite, j'ai trouvé que le ton était désuet avec des récits trop simplistes remplis de facilité. Il faut dire que ça date de plusieurs décennies (les années 70 si les informations que j'ai trouvées sur le net sont exactes) et que cela s'adressait aux enfants. Si j'étais un petit Japonais au temps de la parution de la série, j'aurais peut-être aimé la série et apprécié le côté exotique, mais là en temps qu'adulte occidental d'aujourd'hui, je trouve que ça a juste mal vieilli, et que cela s'adresse surtout à ceux qui ont envie de parfaire leur culture en vieux mangas. À la limite, je conseille d'emprunter les deux tomes si vous avez des enfants qui aiment les histoires d'horreur.
La Dernière Rose de l'été
Je suis ressorti franchement déçu et plein de questionnements de cette BD. C'est avant tout parce que l'ensemble est tenu par une certaine tension tout du long, et que le final me donne l'impression que tout ceci est bâti sur du vent. En dehors du dessin, efficace et précis, qui allie des couleurs chatoyantes avec un trait plutôt anguleux qui donne un aspect proche du polar, l'histoire est surtout tenue par des silences et des cadrages précis qui donnent à l'ensemble un aspect très polar hitchcockien. On sent le sud, le soleil, la méditerranée. Rien à redire sur l'ensemble de la tenue de l'histoire, qui est maitrisé dans l'art de tenir en haleine le lecteur. Cela dit, la tension ne fait pas tout et ici j'ai clairement eu des reproches à faire à l'ensemble : le personnage principal ne m'a clairement pas intéressé, son aspect romancier est à peine esquissé dans le roman et n'a pas franchement d'intérêt. Il eut été boulanger que l'histoire n'aurait pas fondamentalement changée. D'autre part, l'introduction du livre Martin Eden m'a semblé étrange : il n'impacte pas sur l'histoire sauf en de rares cas, n'a pas de réel intérêt (ou alors je ne l'ai pas vu) et le fait de finir sur ce geste étrange du protagoniste me donne l'impression d'être passé à côté d'une métaphore dans le récit. Le personnage principal se sent-il comme Martin Eden, prolétaire amoureux d'une bourgeoise et déçu de découvrir leur monde d'hypocrisie ? Le récit semble tellement loin des thématiques de Martien Eden que je ne comprends pas le lien si marqué entre les deux œuvres. D'autre part, la fin ne m'a ni convaincu ni satisfait. Pour être honnête, je ne l'ai pas du tout compris et ce que j'en ai compris ne me plait pas. La question de la folie, de la maladie mentale mais aussi d'expérimentation dangereuse traverse la conclusion sans que je n'en vois ni le bout ni la réalité. Au final, je ne sais pas qui avait raison ou tort, qui est gentil ou méchant, s'il y a seulement un gentil ou un méchant, et j'ai une étrange sensation par rapport à la question de la folie. C'est sans doute lié à mon parcours personnel et à ma vision des troubles psychiques, que j'ai vu trop souvent faire des ravages. Mais laisser l'idée de liberté même si c'est dangereux pour elle et pour autrui, ça m'évoque certain courants de pseudo-médecine que j'ai vu provoquer de graves soucis. Encore une fois, je suis sans doute biaisé et je n'imputerais pas à l'auteur ce que j'en ai tiré comme lecture, mais la BD ne me permets pas de le démentir complètement. Je reste donc gêné par ce message et cette fin, qui me semblent tout deux assez dangereux. Au final, malgré les qualités de la BD je suis surtout sur un avis distancié : l'ensemble se tient en tant que polar sur la longueur mais le final et le message me font douter du scénario. Je pense que c'est un blocage plus personnel qu'objectif et la BD a des qualités qui ont su en séduire d'autre. Pour ma part, ça sera une occasion manquée. Peut-être cela s'éclaircira-t-il avec une relecture, mais je n'en ai pas franchement l'envie.
From black to white
Je suis déçu de ma lecture de cette série. Pour une maison d'édition qui possède le label des musées nationaux-Grand Palais j'attends un peu plus d'un tel sujet. En fait la série s'appuie sur deux thématiques principales : une bio (très succincte) de Michael Jackson et la lutte pour les droits des Afro-Américains et contre les violences policières. Malheureusement j'ai trouvé ces deux sujets traités de façon très superficielle à l'aide d'une suite d'événements parfois présentés d'une façon si succincte et clichée que j'ai pensé le message abîmé. Les auteurs utilisent la fiction de la vie du jeune Curtis pour nous présenter sans réelle réflexion un déroulé sur 40 ans d'événements à charge contre la politique américaine à l'encontre de la communauté Afro-Américaine. C'est parfois assez brouillon dans la chronologie mélangeant des événements, tous à charge, qui n'ont pas forcément des liens les uns avec les autres. Le scénario est à mes yeux très manichéen laissant de côté des éléments importants de la progression et de l'organisation de la communauté Afro-Américaine. Pour conclure avec le fond, j'ai trois nouvelles remarques. Premièrement j'ai du mal avec le titre que j'interprète de plusieurs façons pas toujours positives. Ensuite j'ai l'impression que Michael Jackson sert d'appât, mais un public de fans ne trouvera rien qui permette de mieux connaître la star. Enfin j'ai trouvé que le scénario enfermait le destin des Afro-Américains dans des cases très stéréotypées : la violence (presque légitimée), l'église, le chant/la danse, il ne manque que le sport pour avoir un cliché plus établi. Pour les dizaines de milliers d'étudiants Afro-Américains qui font des études difficiles et prestigieuses dans toutes les universités américaines j'aurais préféré une présentation plus moderne. J'ai trouvé le graphisme de Baloup assez inégal. On passe de visages assez finement travaillés à des cases bien plus grossières dans les traits et les proportions. Les extérieurs sont assez rares et beaucoup de cases travaillent avec des fonds uniformes assez fades. Pour une série qui exploite le thème de la danse, les passages qui y renvoient sont trop faibles et trop isolés. Une lecture décevante pour une collection dont j'attends beaucoup plus.
Sous les galets la plage
Je ne suis pas séduit par cette série de Pascal Rabaté. Depuis que je lis Rabaté, il y a toujours quelque chose qui m'empêche d'être totalement convaincu malgré des qualités évidentes. Le titre nous introduit immédiatement dans une atmosphère de mai 68 puisque les galets remplacent les pavés. Mais voilà je trouve que 62 est un peu loin de 68 pour que cela soit tout à fait crédible. Il en va de même de la psychologie des trois jeunes hommes qui agissent plus comme des gamins de 14 ans que des presque adultes de 18 ans. J'ai trouvé que le paysage humain que nous propose Rabaté est assez manichéen avec des stéréotypes très marqués. De plus Rabaté utilise des ressorts scénaristiques assez convenus et pas si modernes. Un pseudo complexe de Stockholm pour notre Albert et une révolte contre le destin familial qui n'a rien de nouveau puisque Molière s'était affranchi de la voie paternelle pour suivre son propre chemin. C'est donc une thématique assez connue revisitée à la façon nouvelle vague. Si le texte est quasi inexistant et expéditif, c'est l'ambiance graphique qui porte tout le récit. La variété des éclairages et des cadrages remplace brillamment les paroles. Mais j'ai une autre réserve sur l'ambiance proposée par Rabaté qui ressemble plus à une atmosphère triste de mi-novembre que de fin de vacances. Ce serait d'ailleurs plus à Albert de rentrer sur Paris pour préparer St Cyr que ses petits frères et soeurs. Le dessin de Rabaté reste élégant même si je trouve le personnage d'Albert très figé et trop taiseux pour comprendre son revirement révolutionnaire. Ainsi la fin me paraît trop simpliste et spectaculaire pour que j'y adhère. Une lecture qui a retenu mon attention mais qui ne m'a pas séduit sur de nombreux points.
L'Enfant et la Rivière
Je me rappelle avoir lu il y a très longtemps le livre de Henri Bosco, mais je n'en avais que quelques bribes éparses en mémoire, notamment le moment très émouvant du final et l'ambiance autour de cette rivière, l'eau, le silence, les animaux, la fraicheur … Un souvenir assez fort dans ma mémoire, donc, que j'ai eu envie de retrouver dans la BD. Et là, ben c'est assez peu évident de s'y retrouver. Déjà, le texte est bien trop présent dans la narration, pour moi, avec surtout quelques passages qui semblent tout droit sorti du livre. Ce qui me fait le dire, c'est que le ton est bien plus narratif/descriptif que comme complément de la BD. Notamment la description des actions ou des visages, ce qui me fait toujours tiquer : montre nous, ne le dis pas ! Bref, j'ai trouvé que ça faisait bien trop adaptation rapide et pas vraiment adaptée. D'autre part, le dessin laisse la part belle à la contemplation et à l'ambiance de la rivière, ce qui est parfait pour le roman, mais qui fait aussi que la lecture est franchement très rapide. Lorsque je me suis retrouvé au bout de la BD, j'avais finalement plutôt envie de relire le livre. Je pense que cette BD est une adaptation qui tente de rendre l'atmosphère et l'ambiance du livre, mais le livre se construit surtout dans les silences et les ressentis, ce qui est plus difficile à faire passer en BD sans qu'elle ne soit lue en deux minutes. D'où une présence du texte parfois intrusive à mon gout, et un ressenti global plutôt moyen. Je ne pense pas que c'est mauvais, mais j'ai peu aimé. Sans doute que l'adaptation n'était pas facile et peut-être pas nécessaire.
Loving Dead (Fragile)
Je suis fan des zombies donc découvrir un nouvel album sur le sujet, je plonge illico. Et sur ce coup-là j’ai vraiment sauté les deux pieds en avant, avec l’intégral en couleur et avec celle en noir et blanc ! Quand on aime on ne compte pas ! Je n’ai même pas feuilleté la BD ! Il faut dire que le dessinateur italien Stefano Raffaele est aux manettes. Avec le recul j’aurais dû faire plus attention. Rien à dire concernant le graphisme. C’est ma came. De belles scènes bien gores et dégoulinantes. Des corps torturés et amputés. Un régal pour les yeux des amateurs du genre. Mais mes commentaires positifs s’arrêteront à ce stade. Et oui car concernant l’histoire c’est un peu du grand n’importe quoi. Lynn et Alan sont amoureux. A la folie. Elle était top modèle et lui ouvrier dans le bâtiment. Ils sont jeunes et beaux. Oui mais ça, c’était avant ! Ils ne sont plus humains désormais mais zombies avec toujours leur esprit qui fonctionne mais avec leur corps qui part en morceau … grosse question… vont-ils pouvoir vivre un amour éternel ?? ben non… Leur cerveau se liquéfie au fur et à mesure que nous avançons dans l’histoire. Je m’attendais à avoir le resto sanguin en tête à tête pour la St Valentin. Mais non Stéfano n’a pas déliré jusqu’à ce point, mais pour pimenter la romance de nos deux tourtereaux de zombies amoureux, il a rajouté un zombie transsexuel qui est attiré par Alan ! Quel trio improbable ! Quand je vous dis que c’est du grand n’importe quoi cette histoire. Histoire = un zéro pointé. Je n’ai vraiment pas apprécié ce délire scénaristique pour essayer de renouveler le genre. Graphisme = Bien. Un trois 3+. Avec une préférence pour la version couleur. Globalement cela ne fait pas lourd ! 1,75 ! je ne recommande pas.
... Je continue
Petite déception pour ma part que cet album consacré à l’échappée de Bernard Moitessier. Engagé en 1969 dans la course en solitaire du Golden Globe Challenge, le navigateur décide subitement de ne pas rentrer et abandonne ainsi la course alors qu’il en occupe la tête. Le message qu’il fait parvenir est assez nébuleux et son éditeur va tout mettre en œuvre pour le retrouver. A partir d’une histoire véridique, les auteurs imaginent une fiction qui va voir un stagiaire se lancer à la recherche du navigateur. Chaque escale sera l’occasion de rencontrer une personne qui aura croisé la route du navigateur. Ces rencontres sont providentielles et la plupart du temps uniquement dues au hasard… et déjà de ce point de vue, le scénario ne fonctionne que très moyennement. Chaque rencontre sera l’occasion de retracer le parcours de Bernard Moitessier avec comme objectif final de pouvoir comprendre les raisons qui l’ont poussé à tout abandonner (dont sa femme et ses enfants) pour poursuivre sa route vers une destination inconnue. Et là encore, je trouve que l’album n’atteint pas son objectif. Si l’on cerne de mieux en mieux le personnage dans sa complexité, ce sont tout de même les éléments donnés en premier par son éditeur qui expliquent le plus logiquement sa décision. Du coup, les témoignages suivants n’apportent pas grand-chose de plus, du moins quant aux raisons de ce choix radical. Tout au plus permettent-ils aux auteurs de nous proposer une sorte de biographie du navigateur, de découvrir sa jeunesse, ses premiers voyages et sa passion pour la voile… mais pas vraiment de creuser les raisons de son profond mal-être. La mise en parallèle du parcours du navigateur et de la quête d’identité et d’indépendance du stagiaire fonctionne également de manière bancale. Ce dernier s’exprimant très peu, on a du mal à saisir ce qu’il ressent. Il semble un témoin passif qui, subitement, a l’air de se dire que c’est plus cool de tout lâcher et de vivre sur une île paradisiaque aux côtés d’une jolie navigatrice que de rester dans la grisaille parisienne seul comme un chien mouillé. Faut-il vraiment prendre le temps de la réflexion pour en arriver à pareille conclusion ? Le dessin est à l’image de ce scénario. De bonnes intentions mais aussi pas mal de maladresses. Il m’a été difficile, par exemple, de donner un âge aux personnages. Bernard Moitessier semble avoir 35 ans lorsqu’il est encore jeune adolescent. Les vues de la mer restent très ternes, sans ce sentiment d’ouverture vers cet ailleurs qui attire le navigateur. J’aurais voulu en prendre plein la vue, sentir les embruns, ressentir le coup de vent, la rage de l’océan puis l’accalmie, la beauté d’une aube nouvelle. Ici, la plupart du temps, je n’ai eu droit qu’à des personnages souvent mal dessinés. Les aplats en bleu sont encore les parties dessinées que j'ai le plus appréciées. Donc voilà, vraiment déçu car je n’ai pas été séduit par le dessin, je n’ai pas eu de réponse quant aux motivations du navigateur, j’ai été indifférent au destin du stagiaire. En résumé, je n’en retiendrai qu’une évocation de la trajectoire de Bernard Moitessier, trop légère et pas assez poignante pour me transporter.
Les Chats en BD
Bon, ben moi, j’ai trouvé ça très moyen. Déjà côté humour, ces gags didactiques ne m’auront jamais fait rire. J’ai trouvé les ressorts de gags très convenus et les gags en eux-mêmes sont souvent mal construits du fait qu’ils ne viennent qu’en appui du caractère éducatif du contenu de la planche. Donc, les auteurs construisent leur planche en insistant sur l’aspect éducatif puis glissent en dernière case un petit truc comique pour détendre l’atmosphère. Le dessin très cartoon est là aussi pour apporter un peu d’humour à ces planches mais son aspect informatisé ne me plait pas trop non plus. Ceci dit, je pense que le public visé peut, lui, y trouver son compte. Par contre, j’ai un gros problème avec le caractère didactique de l’album. L’intention est des plus louables mais il faudrait faire attention à la cohérence des propos tenus. Dire page 18 que le chat communique avec les autres chats et toutes autres espèces par miaulement, feulement ou grognement puis dire page 28 que le chat ne miaule que pour les humains, c’est jeter la confusion dans l’esprit du lecteur. Autre problème à mes yeux : c’est un non sens d’expliquer un aspect du comportement du chat dans une planche puis, pour les besoins du gag, de montrer un comportement inverse (soit un comportement qu’un chat n’aurait pas, en toute logique). Donc voilà, moi je ne suis pas convaincu. Je n’ai jamais ri, je n’ai pas trop apprécié le dessin. J’ai peu appris et je ne suis même pas sûr que ce que j’ai appris soit exact. Donc c’est un très gros bof pour ma part. A voir avec le public visé mais ce n'est pas un album que je conseillerais à un jeune lecteur désireux d'en apprendre plus sur le comportement et la logique des chats.