Une bande dessinée pas mauvaise, mais qui n’a pas non plus un intérêt fou, il faut bien l’avouer.
L’histoire nous emmène vers un western, dans un village au 19e siècle, où des meurtres à la hache sont perpétrés envers plusieurs honnêtes citoyens et citoyennes. Nous suivons l’enquête du shérif, alcoolique et quitté par sa femme, qui est « assisté » par le fils du maire, diplômé en Europe et appelé par son papa spécialement pour l’enquête. Cette bd se laisse lire, les personnages du shérif et du fils sont marrants, mais rien ne vient faire décoller le récit qui reste assez plat. J’ai lu cette bd sans déplaisir et parce que j’avais du temps à tuer, mais pas sur que je l’aurais rouverte si j’avais dû l’arrêter. Rien n’est original dans l’histoire ni extrêmement surprenant, pas même l’émergence du fantastique.
En ce qui concerne le dessin, je suis assez mitigé. J’aime bien l’aspect graphique mais il faut bien avouer que le dessin est assez changeant, j’ai eu du mal à reconnaitre certains personnages, notamment féminins et, globalement, les visages changent pas mal d’une case à l’autre.
Rien de bien mémorable donc, mais rien qui soit totalement rédhibitoire non plus.
Bon.
Là, je ne peux pas. On est totalement dans une histoire fleur-bleue, dans une romance entre une galeriste et un artiste qui souffre d'un handicap, bien réel, celui de ne pouvoir reconnaître les visages de ses interlocuteurs. Après s'être tourné autour pendant quelques temps, ils vont bien sûr craquer l'un pour l'autre. Je n'ai hélas pas trouvé ça très crédible, mais peut-être n'ai-je pas trop l'habitude des histoires à l'eau de rose, dont Morgane Moncomble semble être l'une des spécialistes au vu de sa bibliographie. Seule la toute dernière scène apporte une dimension inattendue dans cette série, dont je n'ai pourtant pas l'intention de lire la suite.
Le dessin est assuré par Lylyblabla, qui semble avoir tout fait par ordinateur, ce qui explique sans doute l'aspect froid que j'ai trouvé à l'ensemble. Là encore, je n'accroche pas.
Le « nouveau roman graphique de Chabouté », pourtant annoncé comme un événement sur le bandeau de cette BD, est un petit exercice de style assez quelconque. En gros, il s’agit d’une extrapolation de la vie nocturne des œuvres, où les statues et personnages peints s’animent, discutent, s’engueulent… J’ai trouvé que la plupart des situations étaient assez bateau. David Prudhomme s'était déjà attelé à cet exercice, tout comme Jiro Taniguchi.
Rien de neuf concernant le dessin. C'est du Chabouté. On reconnait au premier coup d'œil.
Quant au scénar, quand je parle de "situations bateau", je pense par exemple au gladiateur de Gérôme que l'on surprend à compter fleurette, ou bien aux Célébrités du juste milieu de Daumier qui passent leur temps à commenter et à médire et dont les commentaires désagréables émaillent l'album... Plus généralement, on suit les interrogations des œuvres sur leurs origines et la nature de leur Créateur (Et Dieu dans tout ça ?). Et puis bien entendu, on sent venir (si j'ose dire) l'Origine du monde à deux milles kilomètres. Rien que du très attendu finalement. Le jour, les situations s'inversent, et ce sont les visiteurs que l'on observe face aux œuvres exposées... La dernière image est sympa, c'est vrai, mais n'empêche pas qu'une fois le livre refermé on se dise : "quand même tout ça pour ça !". L’avantage, c'est que ça se lit vite…
Sur un plan purement objectif, cette série jeunesse n'est pas mal. Sur un plan subjectif et personnel, elle m'a soûlé.
On parle d'une famille d'explorateurs qui parcoure le monde dans les années 60 pour protéger la nature et les légendes mystérieuses telles que le chamanisme, l'Atlantide et autres yétis. La dernière née du clan, la jeune Alyson, doit quitter le beau manoir familial anglais pour se rendre dans la forêt Amazonienne au secours de ses parents disparus alors qu'ils étaient eux-mêmes à la recherche du grand-père. Là, elle découvrira son animal totem, de nouveaux amis, mais aussi l'ennemi numéro 1 de sa famille, de l'écologie et de l'humanité en général, le très méchant Sir Benedict et ses sbires sans vergogne.
Il y a du bon dans cette série, à commencer par un graphisme soigné quoique assez inégal. Décors et couleurs sont souvent très réussis. Les personnages eux sont bien plus inégaux, avec parfois des anatomies bizarres. Le récit est également dense et c'est en général quelque chose que j'apprécie.
Mais en même temps, j'ai été agacé par les clichés et les facilités de l'histoire. Le discours écologique et social est trop lourdement appuyé, avec une mise en scène manichéenne qui contraste avec le relatif sérieux de l'aventure et du monde qui entoure l'héroïne. Quoique j'évoque le sérieux, mais on parle quand même de parents qui envoient leur petite fille de moins de 10 ans à travers le monde pour les sauver d'un danger mortel plutôt que de faire appel à leurs amis adultes...
Les développements de l'histoire sont cousus de fil blanc, avec des étapes comme un jeu vidéo d'aventure dont les chapitres manqueraient de suivi et se contenteraient de cocher les cases de ce qu'il faut pour une aventure exotique. Les comportements des protagonistes sont parfois incohérents ou idiots, comme cette fois où ils trimballent partout le grand-père gravement blessé et même quand il s'avère qu'il risque bien d'en mourir, ils continuent à tergiverser et à s'occuper de choses moins urgentes. Et surtout le méchant trop méchant est juste pénible de manichéisme, même si les auteurs essaient justement de jouer sur le mystère qui explique la raison de sa haine si profonde.
Malgré un bon apriori, je n'ai vraiment pas accroché à l'histoire qui m'a trop vite agacé et n'a jamais su relancer mon intérêt au bout des deux tomes actuellement parus. Je ne suis pas sûr de vouloir lire la suite.
Je suis assez embêté dans la note que je dois donner à cette BD, puisqu'il s'agit de noter à la fois le travail éditorial, le contenu et la forme. Ici, chacun mériterait une note à part entière, et la synthèse laissera forcément des incompréhensions globales.
Le gros point noir de cette BD, c'est son prix au prorata du temps de lecture. La BD se finit en une minute montre en main et coute 22 €, un ratio qui est bien trop excessif pour n'importe quel amateur du genre. Et la qualité éditorial justifie le prix, bien sur. Ce n'est pas au niveau de l'arnaque pure et simple, mais au niveau de la BD très bien réalisée et qui a un prix de revient trop élevé. Déjà là, il y a un souci.
Le deuxième hic, c'est qu'en plus d'être lu rapidement, le souci vient de la contrainte, certes intéressante dans la forme et qui conviendrait bien pour une exposition, mais qui ne permets pas de développer grand-chose de plus après les vingt-cinq images. Sans texte et sans beaucoup de relectures possible, ça reste au niveau du sympathique sans plus. Je pense que la contrainte ne convient pas suffisamment pour faire une BD en tant que telle.
Au final, je crois que ce que je retiens c'est le trait graphique de Ott, magnifique avec son style de carte à gratter et qui pose une ambiance, une très bonne mise en scène. Rien à redire là-dessus !
En fait, je crois que cette BD est surtout une BD de bibliothèque, parce que je vois mal quelqu'un dépenser autant pour une lecture aussi courte et aussi peu profonde. C'est une curiosité à lire, mais je ne peux vraiment pas vous conseiller l'achat.
Je reste perplexe, et quelque peu déçu au sortir de cette lecture.
Disons qu’elle se laisse lire, mais qu’elle m’a laissé sur ma faim (et sur sa fin).
La longue descente aux enfers du flic blasé est bien rendue, même si le thème est franchement pas mal rebattu. Mais l’ambiance très noire, l’atmosphère nihiliste dans laquelle baigne l’intrigue, et le personnage du flic ont quelque chose de pathétique mais d’un fatalisme attachant.
Le dessin de Mako est efficace et fluide, colle bien à l’ambiance développée par Daeninckx (je ne connais pas le roman d’origine).
Mais voilà, au bout d’un moment, j’ai un peu décroché. En effet, j’avais lu la quatrième de couverture avant d’entamer ma lecture, et donc – sans spoiler – j’ai eu l’impression d’avoir raté des trucs, tant l’intrigue ne partait pas du tout dans le sens indiqué dans ce résumé. Et du coup, la fin est des plus brutales. Non seulement on reste sans réponse quant au questionnement évoqué en quatrième de couverture, mais aussi je n’ai pas compris qui étaient ceux qui en voulaient au flic et auxquels il était prêt à se livrer/sacrifier.
J’ai finalement eu l’impression que Daeninckx avait coupé des passages importants du roman, sans donner les clés, et ces ellipses manquantes donnent un résultat très bancal.
Note réelle 2,5/5.
Je découvre cet auteur avec ce petit album, que j’ai lu sans réel déplaisir, mais qui ne m’a pas non plus accroché plus que ça.
Les petites histoires qui s’empilent ici tournent le plus souvent autour de questionnements de la sortie d’adolescence, autour du sexe, de son orientation sexuelle. Disons que c’est assez frais et dynamique, ça se laisse lire, avec quelques petits moments amusants.
Mais rien ne m’a vraiment captivé.
Quant au dessin, il est très simple et basique. Pas forcément mon truc, mais ça passe très bien pour ce genre de BD.
Un petit bof donc.
Je rejoins l'avis de Ro à propos de cette BD. Au-delà de l'aspect purement esthétique, chaque image étant plutôt bien réalisée et assez complète pour qu'on s'y attarde un petit peu, nous avons tout de même une BD entre les mains, et il est assez évident ici que la narration n'est pas réellement le centre d'intérêt. Sauf que, dans un gout purement personnel, je dois avouer qu'une telle BD ne m'intéresse franchement pas .
C'est très beau et j'apprécie le fait que chaque image prise isolément puisse être utilisée comme tableau décoratif, mais lorsque je dois me battre avec chaque indice pour comprendre le défilé des images je passe à côté de la BD. Je pense que c'est une limite que j'ai avec l'art abstrait et les histoires comme celles-ci. Je comprends le sous-texte de la guerre et la dévastation du monde mais l'ensemble reste très métaphorique et trop contemplatif pour moi. Il manque réellement le plus qui me fait m'y intéresser, et juste des beaux dessins ne me suffit pas.
Comme je l'avais dit après avoir lu Moi ce que j'aime, c'est les monstres, je reste assez mitigé par certaines idées qui font parfois des œuvres à la limite de la bande-dessinée. Ici, ça reste dans cette zone floue selon moi. Il est parfaitement possible de la considérer comme une œuvre abstraite et simplement illustrative. Je suis peut-être trop fermé, mais là je suis dans mes limites au niveau de la lecture, et la possibilité de le lire en l'empruntant à la bibliothèque m'a bien arrangé sur ce coup. C'est pas vraiment fait pour moi.
Je découvre cet auteur avec cette série. Je dirais qu’il produit des choses intéressantes – graphiquement surtout – mais que ces deux albums m’ont laissé sur ma faim.
La principale originalité des histoires courtes regroupées dans ces deux albums est le fait que les femmes jouent le rôle principal, ne sont pas les jouets plus ou moins consentants d’homme surpuissants. On a en effet des histoires d’amours lesbiennes, et quand des hommes sont présents, ils sont minoritaires, et franchement dominés (même si consentants) par les désirs très démonstratifs de ces dames.
Les histoires du premier tome ont pour cadre une sorte d’internat, un jeune professeur de latin subissant les assauts de moult étudiantes. Dans le second, c’est dans le monde de l’entreprise, puis parmi les habitants d’un immeuble, que les orgies se déroulent. Il y a un peu de Levis ou de Chris dans ces scènes classiques (même si je préfère leur trait fin, plus sensuel à mon goût).
Car Sulfur, hélas, n’élabore pas de scénarios à même de donner du « corps » à ces scènes de cul – comme Casotto peut le faire. Seule une histoire a une petite chute humoristique amusante. C’est bien évidemment ce manque de consistance des scénarios qui est le plus frustrant.
Quant au dessin, il est techniquement très bon, les scènes de cul sont très bien rendues (saphique et femmes dominantes surtout). Sulfur cède aussi au fantasme des gros seins : ses femmes sont bien en chair, mais presque toutes sur le même modèle concernant la poitrine. Un dessin bon, mais je n’ai pas aimé la colorisation informatique. J’aurais préféré qu’il se contente du Noir et Blanc.
A réserver aux amateurs d’orgies bien dessinées, mais qui ne cherchent pas forcément un scénario élaboré.
Note réelle 2,5/5.
Une parution en albums qui me laisse vraiment perplexe ?!
Perso j’ai découvert la plupart de ces parodies dans Lanfeust Mag, j’en étais d’ailleurs bien friand. Dav réinterprétait des classiques (Star Wars, Seigneur de anneaux …) en remplaçant les personnages bien connus par les auteurs « Soleil » qui officiaient dans la revue (Arlerston, Latil, Mourier …). Bien évidemment ce n’est pas les auteurs promptement dit mais bien leurs doubles sur papier, un peu comme l’atelier mastodonte ou le gang mazda, leurs caractères étaient ici exagérés (Arlerston toujours habillé en noir était du genre à sortir le fouet pour obtenir les planches de ses dessinateurs, Latil systématiquement en bouc émissaire, Keramidas à l’égo démesuré …).
Bref, une formule qui marchait à l’instant T pour les connaisseurs du magazine et des travers détournés des auteurs. Je pense qu’il faut à minima ces pré requis pour apprécier un chouïa le délire proposé (l’humour déployé est d’ailleurs vraiment pas très fin) mais malgré ça et sortie du contexte, je trouve que ces histoires ont un intérêt bien faible en albums.
Pour les fans hard core du TCM.
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La Poire en deux
Une bande dessinée pas mauvaise, mais qui n’a pas non plus un intérêt fou, il faut bien l’avouer. L’histoire nous emmène vers un western, dans un village au 19e siècle, où des meurtres à la hache sont perpétrés envers plusieurs honnêtes citoyens et citoyennes. Nous suivons l’enquête du shérif, alcoolique et quitté par sa femme, qui est « assisté » par le fils du maire, diplômé en Europe et appelé par son papa spécialement pour l’enquête. Cette bd se laisse lire, les personnages du shérif et du fils sont marrants, mais rien ne vient faire décoller le récit qui reste assez plat. J’ai lu cette bd sans déplaisir et parce que j’avais du temps à tuer, mais pas sur que je l’aurais rouverte si j’avais dû l’arrêter. Rien n’est original dans l’histoire ni extrêmement surprenant, pas même l’émergence du fantastique. En ce qui concerne le dessin, je suis assez mitigé. J’aime bien l’aspect graphique mais il faut bien avouer que le dessin est assez changeant, j’ai eu du mal à reconnaitre certains personnages, notamment féminins et, globalement, les visages changent pas mal d’une case à l’autre. Rien de bien mémorable donc, mais rien qui soit totalement rédhibitoire non plus.
True Colors
Bon. Là, je ne peux pas. On est totalement dans une histoire fleur-bleue, dans une romance entre une galeriste et un artiste qui souffre d'un handicap, bien réel, celui de ne pouvoir reconnaître les visages de ses interlocuteurs. Après s'être tourné autour pendant quelques temps, ils vont bien sûr craquer l'un pour l'autre. Je n'ai hélas pas trouvé ça très crédible, mais peut-être n'ai-je pas trop l'habitude des histoires à l'eau de rose, dont Morgane Moncomble semble être l'une des spécialistes au vu de sa bibliographie. Seule la toute dernière scène apporte une dimension inattendue dans cette série, dont je n'ai pourtant pas l'intention de lire la suite. Le dessin est assuré par Lylyblabla, qui semble avoir tout fait par ordinateur, ce qui explique sans doute l'aspect froid que j'ai trouvé à l'ensemble. Là encore, je n'accroche pas.
Musée
Le « nouveau roman graphique de Chabouté », pourtant annoncé comme un événement sur le bandeau de cette BD, est un petit exercice de style assez quelconque. En gros, il s’agit d’une extrapolation de la vie nocturne des œuvres, où les statues et personnages peints s’animent, discutent, s’engueulent… J’ai trouvé que la plupart des situations étaient assez bateau. David Prudhomme s'était déjà attelé à cet exercice, tout comme Jiro Taniguchi. Rien de neuf concernant le dessin. C'est du Chabouté. On reconnait au premier coup d'œil. Quant au scénar, quand je parle de "situations bateau", je pense par exemple au gladiateur de Gérôme que l'on surprend à compter fleurette, ou bien aux Célébrités du juste milieu de Daumier qui passent leur temps à commenter et à médire et dont les commentaires désagréables émaillent l'album... Plus généralement, on suit les interrogations des œuvres sur leurs origines et la nature de leur Créateur (Et Dieu dans tout ça ?). Et puis bien entendu, on sent venir (si j'ose dire) l'Origine du monde à deux milles kilomètres. Rien que du très attendu finalement. Le jour, les situations s'inversent, et ce sont les visiteurs que l'on observe face aux œuvres exposées... La dernière image est sympa, c'est vrai, mais n'empêche pas qu'une fois le livre refermé on se dise : "quand même tout ça pour ça !". L’avantage, c'est que ça se lit vite…
Alyson Ford
Sur un plan purement objectif, cette série jeunesse n'est pas mal. Sur un plan subjectif et personnel, elle m'a soûlé. On parle d'une famille d'explorateurs qui parcoure le monde dans les années 60 pour protéger la nature et les légendes mystérieuses telles que le chamanisme, l'Atlantide et autres yétis. La dernière née du clan, la jeune Alyson, doit quitter le beau manoir familial anglais pour se rendre dans la forêt Amazonienne au secours de ses parents disparus alors qu'ils étaient eux-mêmes à la recherche du grand-père. Là, elle découvrira son animal totem, de nouveaux amis, mais aussi l'ennemi numéro 1 de sa famille, de l'écologie et de l'humanité en général, le très méchant Sir Benedict et ses sbires sans vergogne. Il y a du bon dans cette série, à commencer par un graphisme soigné quoique assez inégal. Décors et couleurs sont souvent très réussis. Les personnages eux sont bien plus inégaux, avec parfois des anatomies bizarres. Le récit est également dense et c'est en général quelque chose que j'apprécie. Mais en même temps, j'ai été agacé par les clichés et les facilités de l'histoire. Le discours écologique et social est trop lourdement appuyé, avec une mise en scène manichéenne qui contraste avec le relatif sérieux de l'aventure et du monde qui entoure l'héroïne. Quoique j'évoque le sérieux, mais on parle quand même de parents qui envoient leur petite fille de moins de 10 ans à travers le monde pour les sauver d'un danger mortel plutôt que de faire appel à leurs amis adultes... Les développements de l'histoire sont cousus de fil blanc, avec des étapes comme un jeu vidéo d'aventure dont les chapitres manqueraient de suivi et se contenteraient de cocher les cases de ce qu'il faut pour une aventure exotique. Les comportements des protagonistes sont parfois incohérents ou idiots, comme cette fois où ils trimballent partout le grand-père gravement blessé et même quand il s'avère qu'il risque bien d'en mourir, ils continuent à tergiverser et à s'occuper de choses moins urgentes. Et surtout le méchant trop méchant est juste pénible de manichéisme, même si les auteurs essaient justement de jouer sur le mystère qui explique la raison de sa haine si profonde. Malgré un bon apriori, je n'ai vraiment pas accroché à l'histoire qui m'a trop vite agacé et n'a jamais su relancer mon intérêt au bout des deux tomes actuellement parus. Je ne suis pas sûr de vouloir lire la suite.
La Forêt (Ott)
Je suis assez embêté dans la note que je dois donner à cette BD, puisqu'il s'agit de noter à la fois le travail éditorial, le contenu et la forme. Ici, chacun mériterait une note à part entière, et la synthèse laissera forcément des incompréhensions globales. Le gros point noir de cette BD, c'est son prix au prorata du temps de lecture. La BD se finit en une minute montre en main et coute 22 €, un ratio qui est bien trop excessif pour n'importe quel amateur du genre. Et la qualité éditorial justifie le prix, bien sur. Ce n'est pas au niveau de l'arnaque pure et simple, mais au niveau de la BD très bien réalisée et qui a un prix de revient trop élevé. Déjà là, il y a un souci. Le deuxième hic, c'est qu'en plus d'être lu rapidement, le souci vient de la contrainte, certes intéressante dans la forme et qui conviendrait bien pour une exposition, mais qui ne permets pas de développer grand-chose de plus après les vingt-cinq images. Sans texte et sans beaucoup de relectures possible, ça reste au niveau du sympathique sans plus. Je pense que la contrainte ne convient pas suffisamment pour faire une BD en tant que telle. Au final, je crois que ce que je retiens c'est le trait graphique de Ott, magnifique avec son style de carte à gratter et qui pose une ambiance, une très bonne mise en scène. Rien à redire là-dessus ! En fait, je crois que cette BD est surtout une BD de bibliothèque, parce que je vois mal quelqu'un dépenser autant pour une lecture aussi courte et aussi peu profonde. C'est une curiosité à lire, mais je ne peux vraiment pas vous conseiller l'achat.
Dernière station avant l'autoroute
Je reste perplexe, et quelque peu déçu au sortir de cette lecture. Disons qu’elle se laisse lire, mais qu’elle m’a laissé sur ma faim (et sur sa fin). La longue descente aux enfers du flic blasé est bien rendue, même si le thème est franchement pas mal rebattu. Mais l’ambiance très noire, l’atmosphère nihiliste dans laquelle baigne l’intrigue, et le personnage du flic ont quelque chose de pathétique mais d’un fatalisme attachant. Le dessin de Mako est efficace et fluide, colle bien à l’ambiance développée par Daeninckx (je ne connais pas le roman d’origine). Mais voilà, au bout d’un moment, j’ai un peu décroché. En effet, j’avais lu la quatrième de couverture avant d’entamer ma lecture, et donc – sans spoiler – j’ai eu l’impression d’avoir raté des trucs, tant l’intrigue ne partait pas du tout dans le sens indiqué dans ce résumé. Et du coup, la fin est des plus brutales. Non seulement on reste sans réponse quant au questionnement évoqué en quatrième de couverture, mais aussi je n’ai pas compris qui étaient ceux qui en voulaient au flic et auxquels il était prêt à se livrer/sacrifier. J’ai finalement eu l’impression que Daeninckx avait coupé des passages importants du roman, sans donner les clés, et ces ellipses manquantes donnent un résultat très bancal. Note réelle 2,5/5.
Grenadine
Je découvre cet auteur avec ce petit album, que j’ai lu sans réel déplaisir, mais qui ne m’a pas non plus accroché plus que ça. Les petites histoires qui s’empilent ici tournent le plus souvent autour de questionnements de la sortie d’adolescence, autour du sexe, de son orientation sexuelle. Disons que c’est assez frais et dynamique, ça se laisse lire, avec quelques petits moments amusants. Mais rien ne m’a vraiment captivé. Quant au dessin, il est très simple et basique. Pas forcément mon truc, mais ça passe très bien pour ce genre de BD. Un petit bof donc.
Saccage
Je rejoins l'avis de Ro à propos de cette BD. Au-delà de l'aspect purement esthétique, chaque image étant plutôt bien réalisée et assez complète pour qu'on s'y attarde un petit peu, nous avons tout de même une BD entre les mains, et il est assez évident ici que la narration n'est pas réellement le centre d'intérêt. Sauf que, dans un gout purement personnel, je dois avouer qu'une telle BD ne m'intéresse franchement pas . C'est très beau et j'apprécie le fait que chaque image prise isolément puisse être utilisée comme tableau décoratif, mais lorsque je dois me battre avec chaque indice pour comprendre le défilé des images je passe à côté de la BD. Je pense que c'est une limite que j'ai avec l'art abstrait et les histoires comme celles-ci. Je comprends le sous-texte de la guerre et la dévastation du monde mais l'ensemble reste très métaphorique et trop contemplatif pour moi. Il manque réellement le plus qui me fait m'y intéresser, et juste des beaux dessins ne me suffit pas. Comme je l'avais dit après avoir lu Moi ce que j'aime, c'est les monstres, je reste assez mitigé par certaines idées qui font parfois des œuvres à la limite de la bande-dessinée. Ici, ça reste dans cette zone floue selon moi. Il est parfaitement possible de la considérer comme une œuvre abstraite et simplement illustrative. Je suis peut-être trop fermé, mais là je suis dans mes limites au niveau de la lecture, et la possibilité de le lire en l'empruntant à la bibliothèque m'a bien arrangé sur ce coup. C'est pas vraiment fait pour moi.
KIFF
Je découvre cet auteur avec cette série. Je dirais qu’il produit des choses intéressantes – graphiquement surtout – mais que ces deux albums m’ont laissé sur ma faim. La principale originalité des histoires courtes regroupées dans ces deux albums est le fait que les femmes jouent le rôle principal, ne sont pas les jouets plus ou moins consentants d’homme surpuissants. On a en effet des histoires d’amours lesbiennes, et quand des hommes sont présents, ils sont minoritaires, et franchement dominés (même si consentants) par les désirs très démonstratifs de ces dames. Les histoires du premier tome ont pour cadre une sorte d’internat, un jeune professeur de latin subissant les assauts de moult étudiantes. Dans le second, c’est dans le monde de l’entreprise, puis parmi les habitants d’un immeuble, que les orgies se déroulent. Il y a un peu de Levis ou de Chris dans ces scènes classiques (même si je préfère leur trait fin, plus sensuel à mon goût). Car Sulfur, hélas, n’élabore pas de scénarios à même de donner du « corps » à ces scènes de cul – comme Casotto peut le faire. Seule une histoire a une petite chute humoristique amusante. C’est bien évidemment ce manque de consistance des scénarios qui est le plus frustrant. Quant au dessin, il est techniquement très bon, les scènes de cul sont très bien rendues (saphique et femmes dominantes surtout). Sulfur cède aussi au fantasme des gros seins : ses femmes sont bien en chair, mais presque toutes sur le même modèle concernant la poitrine. Un dessin bon, mais je n’ai pas aimé la colorisation informatique. J’aurais préféré qu’il se contente du Noir et Blanc. A réserver aux amateurs d’orgies bien dessinées, mais qui ne cherchent pas forcément un scénario élaboré. Note réelle 2,5/5.
Les Aventures du Gottferdom Studio
Une parution en albums qui me laisse vraiment perplexe ?! Perso j’ai découvert la plupart de ces parodies dans Lanfeust Mag, j’en étais d’ailleurs bien friand. Dav réinterprétait des classiques (Star Wars, Seigneur de anneaux …) en remplaçant les personnages bien connus par les auteurs « Soleil » qui officiaient dans la revue (Arlerston, Latil, Mourier …). Bien évidemment ce n’est pas les auteurs promptement dit mais bien leurs doubles sur papier, un peu comme l’atelier mastodonte ou le gang mazda, leurs caractères étaient ici exagérés (Arlerston toujours habillé en noir était du genre à sortir le fouet pour obtenir les planches de ses dessinateurs, Latil systématiquement en bouc émissaire, Keramidas à l’égo démesuré …). Bref, une formule qui marchait à l’instant T pour les connaisseurs du magazine et des travers détournés des auteurs. Je pense qu’il faut à minima ces pré requis pour apprécier un chouïa le délire proposé (l’humour déployé est d’ailleurs vraiment pas très fin) mais malgré ça et sortie du contexte, je trouve que ces histoires ont un intérêt bien faible en albums. Pour les fans hard core du TCM.