L'album est louable, plein de bonnes intentions. Il permet de faire découvrir trois auteurs africains (chacune de leurs histoires est précédée d'une page de bio et bibliographie).
Ces histoires mettent aussi au premier plan les violences subies par des femmes. Ces "Vies volées" sont celles de femmes violées (dans deux histoires), et/ou contaminées par le Sida.
Les droits bafoués des femmes, la prévention contre le Sida, les violences des militaires ou des milices contre les civils (souvent des femmes, mais pas que), tous ces sujets sont intéressants.
Mais voilà, l'aspect purement BD m'a déçu. Je n'ai pas accroché au dessin (souvent maladroit).
Surtout les histoires sont décevantes en elles-mêmes. La première s'arrête brutalement. Les autres manquent d'une narration captivante, et certains passages basculent presque dans le message publicitaire lourdingue (contre le Sida par exemple).
Une lecture qui m'a laissé sur ma faim.
Ah oui, non, là j'avoue que je suis resté sur la touche de cette BD un peu trop psychédélique. Malgré le nom de Jeff Lemire sur la jaquette attrayante et les promesses d'un scénario vendeur, je dois dire que je suis passé à côté du récit.
En fait, je crois que j'ai été bien trop bloqué par les creux de l'histoire et son exécution trop rapide. Le dessin est très joli et propose des rendus originaux, notamment dans ce vaisseaux étrange. L'utilisation des géométrie ajoute pas mal d'étrangeté, avec un jeu sur les couleurs qui renforce ces aspects.
Mais pour l'histoire, elle est finalement rapide et assez conventionnelle pour une Uchronie. Quelques pistes scénaristiques sont laissées à la compréhension du lecteur et une partie de l'uchronie n'est jamais développée non plus. C'est dommage, j'aurais bien aimé voir ces aspects développés, et si l'histoire principale est sympathique, je ne la trouve pas franchement transcendante. Il manque vraiment un truc pour m'accrocher, et les personnages sont assez vite brossés mais jamais vraiment creusés. C'est une lecture que je trouve assez passable.
J'avais une grosse attente en commençant la découverte de cette série. En effet Jonathan Garnier est le scénariste d'une de mes séries préférées avec ses Bergères Guerrières. Les bons avis de Ro et Mac Arthur renforçaient mon impatience. Las, j'ai été terriblement déçu par ma lecture. Ce n'est pas que la série soit illisible mais j'ai trouvé que Garnier s'éparpillait trop dans son récit pour le public soit disant visé des jeunes lecteurs. En effet j'ai trouvé l'histoire très longue avec des passages hors du sujet principal de la jeune Momo.
Cela bifurque souvent sur des scènes du quotidien du village qui alourdissent le récit. On se retrouve avec deux tomes de plus de 80 pages ce qui est vraiment trop long pour un lectorat jeune surtout que l'action n'est pas souvent au rendez-vous. Ainsi cette très longue séquence de baston dans le T2 bifurque clairement sur une thématique ado pour moi hors sujet. De plus Garnier utilise un vocabulaire parler assez relâché pour un lectorat jeunesse avec parfois un dépassement de la ligne à mon goût ("Bordel" T2 p48, "tartiner la face à coups de mandale" p49, "tronche"p49...)
Le graphisme de Hotin est travaillé et intéressant car il sort du standard convenu animation jeunesse mais je n'ai pas accroché plus que cela.
En conclusion j'ai trouvé cette lecture trop longue, manquant de cohérence et de dynamisme . Une déception au regard de ce que j'avais lu de l'auteur.
Jérôme Cazenove au scénario connait le succès grâce à sa série Les Sisters (et quelques autres séries humoristiques de bien moins bonne qualité) ; c'est avec Serge Carrère au dessin (qui est lui surtout connu pour sa Série Léo Loden) que se construit ce western.
C'est d'abord ce qui m'a surpris ; chacun sort de sa zone de confort et de ses registres de prédilection. Mais si j'aime les prises de risque ou le fait d'essayer de sortir des cases dans lesquelles un auteur à vite fait de se retrouver enfermé, encore faut-il que cela fonctionne. Et là, ça n'a pas été le cas pour moi...
Le jeune Gunthrie quitte la ferme où il a grandit dans le désintérêt total du reste de sa famille ; il s'est donné pour mission d'aller mettre dans le cercueil de son père le fusil qui lui appartenait. Voilà donc notre benêt parti à pied sans trop savoir comment s'y rendre sur la tombe de son père ; il faut dire que je bougre n'est sorti de sa ferme que 2 ou 3 fois et que tout pour lui semble être nouveauté ! Heureusement sa soeur qui n'avait pas dans l'idée de faire de vieux os dans la ferme familiale va le suivre discrètement et le sortir de mauvais pas bien des fois.
Car le padre n'était pas si raide qu'annoncé et une bande de tueurs à gage est à ses trousses pour retrouver le fameux fusil qui permettra de l'identifier grâce à son portrait gravé sur la crosse... Les péripéties ne font que commencer.
On est donc bien loin d'une série jeunesse et de l'humour qui va avec, là ça charcle bien, nos tueurs à gage ne font pas dans la dentelle, mais plutôt dans la boucherie. Le problème, c'est que je trouve que ça ne cadre pas avec le trait de Serge Carrère ; avec son dessin, j'ai l'impression de lire une BD jeunesse genre Yakari, mais avec un scénario assez noir et violent. Du coup, dur de rentrer dans l'histoire et de s'attacher aux personnages ; dommage, car celui de la soeur est par exemple très bon...
Je lirais peut-être la suite par curiosité, mais c'est loin d'être emballé que je sors de cette lecture.
Malheureusement, une nouvelle fois, mon avis sera plus tempéré que les vôtres.
Je suis loin de partager l'avis général sur trois points clés : la gestion du rythme de l'intrigue, la roublardise de la narration via les changements de points de vue, la clarté des illustrations. J'y perçois même des faiblesses m'ayant éloigné de l'intrigue générale, m'en faisant relativiser les enjeux pour n'en retenir qu'une assez plate histoire de vengeances multiples.
J'imaginais une narration à la Rashômon se greffant sur une histoire de vengeance suite aux violences subies. Force est de constater que les changements de points de vue via le chapitrage sont peu habilement menés : nulle véritable remise en cause des vérités perçues, ni habile jeu avec la chronologie, tout avance assez linéairement, sans faire véritablement émerger de nouvelles compassions ni perspectives.
Les illustrations et couleurs sont assez impressionnantes, flirtant perpétuellement avec un formalisme assez gratuit ; les contrastes et angles choisis sont certes assez esthétiques, mais narrativement contre-productifs car nuisibles à la compréhension des scènes, peut-être à l'origine de quelques bien plats dialogues.
Une lecture étonnamment fastidieuse, pourtant les qualités sont là.
En espérant qu'à l'occasion d'une hypothétique seconde lecture, je revienne sur ce bien sévère avis.
C'est le premier comics de Garth Ennis que je lis où il scénarise une série historique bien éloignée de ses outrances trash habituelles (Preacher, etc...). Ce comics m'aura en tout cas permis d'apprendre l'existence de porte-avions anglais lors de la Seconde Guerre Mondiale et de leurs avions de la Royal Navy bien loin des zincs américains modernes de l'époque : en effet, il s'agissait de vieux biplans en bois dignes de la Première Guerre Mondiale dont notamment celui de nos héros, le Fairey Swordfish, avec 3 hommes à bord, un pilote, un navigateur/torpilleur et un mitrailleur. A travers ce petit équipage de gars dévoués mais pas très doués et plutôt malchanceux, les auteurs nous relatent les faits d'armes de cette Navy nouvellement crée avec quelques beaux succès mais aussi un terrible échec qui, là encore, vient clore cette mini-série de manière originale pour un comics puisqu'elle voit la défaite des alliés lors d'une bataille clé.
Les auteurs présentent les faits avec humanité en nous plaçant aux côtés de ce trio de bras cassés. S'il y a bien de nombreuses scènes d'action et que la majorité des planches se déroulent en vol, ce sont avant tout les discussions entre ces trois personnages qui forment le corps du récit plutôt que le récit détaillé des faits historiques. Ils parlent d'eux, de leurs ambitions, mais aussi beaucoup de leurs soucis et de leurs gaffes et de comment ils essaient de remplir leur rôle correctement malgré les déboires qui leur arrivent. Avec eux on découvre les faits d'armes de la Royal Navy mais comme nos trois héros sont souvent aux fraises, ils découvrent régulièrement ce qu'il s'est passé après coup. Cela les rend attachants et c'est plus réaliste et humain que des super héros qui réussissent tout ce qu'ils entreprennent, mais en même temps ce n'est pas forcément passionnant et pas toujours très clair sur ce qu'il se passe vraiment.
Quant au dessin, il est inégal. Les visages sont plutôt bien rendus, les navires aussi, les avions sont corrects, mais l'encrage manque de charme et les couleurs et effets de lumière voire parfois de flou sont trop informatisés ce qui donne une froideur désagréable aux planches.
Si cette lecture m'a appris des choses et m'a fait côtoyer un trio de protagonistes plutôt sympathiques, je n'ai pas été captivé voire même j'ai largement décroché avant d'atteindre la fin de l'album.
Note : 2,5/5
Du fantastique mou, évanescent, qui engourdit un peu le lecteur, et qui l'abandonne brutalement sur la fin.
L'ambiance mystérieuse est intéressante, malgré un dessin peu travaillé (personnages, mais surtout décors et arrières-plans, presque inexistants). La colorisation très sombre et la présence de quelques touches de rouge - gants de l'héroïne surtout - est plaisante, en tout cas adaptée au ton du récit.
Mais ce récit manque de rythme, de profondeur. Le texte plutôt rare n'est pas compensé par une intrigue suffisamment captivante.
Et j'ai trouvé la fin abrupte et décevante, trop facile et bâclée.
Une lecture qui m'a laissé sur ma faim.
Garfield était une des bande-dessinées de mon enfance, ma référence en matière de strips humoristiques à l’époque.
Bon, depuis le temps, j’ai pu lire davantage de bande-dessinées de ce genre et mon avis à beaucoup changé.
Garfield, déjà, c’est très inégal. Il y a de bons gags, généralement ceux reposant sur du sarcasme et de la cruauté gratuite, voire parfois de l’absurde (après re-vérification, j’affinerai mon propos en disant que cela était surtout vrai pour les gags créés sur la fin des années 80), mais ceux-ci sont trop souvent noyés dans les gags éculés et ceux tombant carrément à l’eau.
Les recueils de strips, malheureusement, à moins d’être très doué-e et de ne pas trop se répéter, ça sera toujours inégal. Mais, au moins, quand c’est bien fait et qu’il n’y a pas overdose, ça parvient tout de même à donner le sourire. Ici, l’overdose est très rapidement atteinte (78 tomes, nom de nom !). Les gags se répètent trop souvent, les rares itérations originales de ceux-ci se raréfient et disparaissent complètement, le sarcasme parfois grinçant disparaît pour un humour plus planplan, convenu…
Non, il n’y a pas à dire, c’est pas très bon.
Plus précisément : c’était bien sans plus fut un temps (la faute à des bons gags trop souvent noyés dans les plus médiocres) et maintenant c’est juste une BD chronophage, à lire dans le seul but de passer le temps (ou de remplir les rayons de grande-surface).
Bon, je mets quand même deux étoiles pour les quelques bons gags, la nostalgie et parce que si quelqu’un de jeune les découvre maintenant iel y trouvera sans doute son compte.
Dès la première page, le lecteur est plongé dans l'action : Knull, le dieu des symbiotes, arrive sur Terre avec son armée de symbiotes de la race de Venom et ça va être la grosse baston. Car oui, malheureusement, cette mini-série en 5 épisodes n'est qu'une grosse baston, contre un nouvel ennemi aux pouvoirs énormes mais mal définis.
A la manière d'un Onslaught et autres cross-over du genre, tous les super-héros Marvel vont s'allier pour combattre le méga-super-méchant invincible. On retrouvera le temps de quelques planches les Fantastic Four, les X-Men, les Avengers, Blade, Namor, Sentry et autres Silver Surfer sans qu'aucun n'ait d'impact puisque les héros désignés ici seront Eddie Brock et son fils.
Graphiquement, rien à redire, c'est du bon boulot. Ca fourmille d'ennemis, les combats s'enchevêtrent dans tous les sens et à toutes les échelles, et ça reste lisible malgré tout. Tous les personnages sont bien rendus, la mise en scène dynamique et l'action est claire. Bref, c'est bien dessiné.
Mais l'histoire elle-même est sans intérêt. Pour commencer, il faut avoir lu les épisodes précédents pour savoir qui est ce Knull et peut-être avoir une idée de quels sont ses pouvoirs. Avec cette seule mini-série, le lecteur néophyte n'en saura rien et se retrouvera juste plongé au coeur d'une grosse baston à l'échelle planétaire et sans autre enjeu que la survie face à un super-méchant dont on ne sait rien d'autre que son envie de tout dominer et tout détruire. Ça se bagarre à droite à gauche, Knull est à chaque fois bien plus fort que tout le monde, plus qu'un Sentry qui est le Superman de chez Marvel, plus que des Célestes qui sont des quasi-divinités. Et tout ça sans avoir la personnalité d'un Thanos avec ses failles et ses désirs : ici c'est un méchant bêtement méchant. Alors que faire contre un ennemi que personne n'arrive à vaincre ? On sort du chapeau une super-puissance créée tout juste contre lui : face au dieu Noir qu'est Knull existe un Dieu de la Lumière qui arrive à point nommé et s'incarne en Venom, Venom devient alors tout puissant, capable de faire fusionner Mjolnir et le surf du Silver Surfer en une hache divine qui décapite les célestes, d'arracher l'armure symbiote de Knull et de se téléporter avec lui dans le soleil pour le désintégrer. Oui, je spoile complètement la fin mais c'est par agacement devant tant de facilité scénaristique. C'est du divertissement grossier, du grand spectacle d'action juste pour faire du grand spectacle d'action, tant pis pour une recherche de crédibilité de l'intrigue ou même de logique interne au monde Marvel.
Il ne reste du coup que le graphisme qui est certes de très haut niveau mais ça ne suffit pas à en faire un bon comics.
J’avais adoré Monstres de cet auteur, je me suis donc penché sur cet album, aguiché par le dessin.
Il s’agit d’une suite non officielle de X-Men - La vie, la mort. Le scenario était terminé, mais fut rejeté par Marvel, l’éditeur dénonçant une représentation trop glamour du suicide. L’auteur l’a donc adapté en histoire indépendante, et remplacé Tornade des X-Men par Adastra, un personnage féminin de son magazine comics « Storyteller ».
Le dessin est parfois trop chargé (de la couleur aurait sans doute atténué ce défaut), mais les pages plus aérées sont magnifiques. J’ai passé beaucoup de temps à admirer les planches, les détails, la composition… quelle maitrise, du travail d’orfèvre.
Je n’ai cependant pas accroché au scenario, que j’ai trouvé trop verbeux, trop mystique. J’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’une fable écologique, teinté d’une dénonciation du colonialisme, mais j’ai trouvé ça froid, confus et indigeste.
Bref, j’ai pris beaucoup de plaisir à admirer les planches, mais le scenario ne m’a vraiment pas emballé. Dommage.
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Vies volées
L'album est louable, plein de bonnes intentions. Il permet de faire découvrir trois auteurs africains (chacune de leurs histoires est précédée d'une page de bio et bibliographie). Ces histoires mettent aussi au premier plan les violences subies par des femmes. Ces "Vies volées" sont celles de femmes violées (dans deux histoires), et/ou contaminées par le Sida. Les droits bafoués des femmes, la prévention contre le Sida, les violences des militaires ou des milices contre les civils (souvent des femmes, mais pas que), tous ces sujets sont intéressants. Mais voilà, l'aspect purement BD m'a déçu. Je n'ai pas accroché au dessin (souvent maladroit). Surtout les histoires sont décevantes en elles-mêmes. La première s'arrête brutalement. Les autres manquent d'une narration captivante, et certains passages basculent presque dans le message publicitaire lourdingue (contre le Sida par exemple). Une lecture qui m'a laissé sur ma faim.
Primordial
Ah oui, non, là j'avoue que je suis resté sur la touche de cette BD un peu trop psychédélique. Malgré le nom de Jeff Lemire sur la jaquette attrayante et les promesses d'un scénario vendeur, je dois dire que je suis passé à côté du récit. En fait, je crois que j'ai été bien trop bloqué par les creux de l'histoire et son exécution trop rapide. Le dessin est très joli et propose des rendus originaux, notamment dans ce vaisseaux étrange. L'utilisation des géométrie ajoute pas mal d'étrangeté, avec un jeu sur les couleurs qui renforce ces aspects. Mais pour l'histoire, elle est finalement rapide et assez conventionnelle pour une Uchronie. Quelques pistes scénaristiques sont laissées à la compréhension du lecteur et une partie de l'uchronie n'est jamais développée non plus. C'est dommage, j'aurais bien aimé voir ces aspects développés, et si l'histoire principale est sympathique, je ne la trouve pas franchement transcendante. Il manque vraiment un truc pour m'accrocher, et les personnages sont assez vite brossés mais jamais vraiment creusés. C'est une lecture que je trouve assez passable.
Momo
J'avais une grosse attente en commençant la découverte de cette série. En effet Jonathan Garnier est le scénariste d'une de mes séries préférées avec ses Bergères Guerrières. Les bons avis de Ro et Mac Arthur renforçaient mon impatience. Las, j'ai été terriblement déçu par ma lecture. Ce n'est pas que la série soit illisible mais j'ai trouvé que Garnier s'éparpillait trop dans son récit pour le public soit disant visé des jeunes lecteurs. En effet j'ai trouvé l'histoire très longue avec des passages hors du sujet principal de la jeune Momo. Cela bifurque souvent sur des scènes du quotidien du village qui alourdissent le récit. On se retrouve avec deux tomes de plus de 80 pages ce qui est vraiment trop long pour un lectorat jeune surtout que l'action n'est pas souvent au rendez-vous. Ainsi cette très longue séquence de baston dans le T2 bifurque clairement sur une thématique ado pour moi hors sujet. De plus Garnier utilise un vocabulaire parler assez relâché pour un lectorat jeunesse avec parfois un dépassement de la ligne à mon goût ("Bordel" T2 p48, "tartiner la face à coups de mandale" p49, "tronche"p49...) Le graphisme de Hotin est travaillé et intéressant car il sort du standard convenu animation jeunesse mais je n'ai pas accroché plus que cela. En conclusion j'ai trouvé cette lecture trop longue, manquant de cohérence et de dynamisme . Une déception au regard de ce que j'avais lu de l'auteur.
Gunthrie
Jérôme Cazenove au scénario connait le succès grâce à sa série Les Sisters (et quelques autres séries humoristiques de bien moins bonne qualité) ; c'est avec Serge Carrère au dessin (qui est lui surtout connu pour sa Série Léo Loden) que se construit ce western. C'est d'abord ce qui m'a surpris ; chacun sort de sa zone de confort et de ses registres de prédilection. Mais si j'aime les prises de risque ou le fait d'essayer de sortir des cases dans lesquelles un auteur à vite fait de se retrouver enfermé, encore faut-il que cela fonctionne. Et là, ça n'a pas été le cas pour moi... Le jeune Gunthrie quitte la ferme où il a grandit dans le désintérêt total du reste de sa famille ; il s'est donné pour mission d'aller mettre dans le cercueil de son père le fusil qui lui appartenait. Voilà donc notre benêt parti à pied sans trop savoir comment s'y rendre sur la tombe de son père ; il faut dire que je bougre n'est sorti de sa ferme que 2 ou 3 fois et que tout pour lui semble être nouveauté ! Heureusement sa soeur qui n'avait pas dans l'idée de faire de vieux os dans la ferme familiale va le suivre discrètement et le sortir de mauvais pas bien des fois. Car le padre n'était pas si raide qu'annoncé et une bande de tueurs à gage est à ses trousses pour retrouver le fameux fusil qui permettra de l'identifier grâce à son portrait gravé sur la crosse... Les péripéties ne font que commencer. On est donc bien loin d'une série jeunesse et de l'humour qui va avec, là ça charcle bien, nos tueurs à gage ne font pas dans la dentelle, mais plutôt dans la boucherie. Le problème, c'est que je trouve que ça ne cadre pas avec le trait de Serge Carrère ; avec son dessin, j'ai l'impression de lire une BD jeunesse genre Yakari, mais avec un scénario assez noir et violent. Du coup, dur de rentrer dans l'histoire et de s'attacher aux personnages ; dommage, car celui de la soeur est par exemple très bon... Je lirais peut-être la suite par curiosité, mais c'est loin d'être emballé que je sors de cette lecture.
Le Dieu-Fauve
Malheureusement, une nouvelle fois, mon avis sera plus tempéré que les vôtres. Je suis loin de partager l'avis général sur trois points clés : la gestion du rythme de l'intrigue, la roublardise de la narration via les changements de points de vue, la clarté des illustrations. J'y perçois même des faiblesses m'ayant éloigné de l'intrigue générale, m'en faisant relativiser les enjeux pour n'en retenir qu'une assez plate histoire de vengeances multiples. J'imaginais une narration à la Rashômon se greffant sur une histoire de vengeance suite aux violences subies. Force est de constater que les changements de points de vue via le chapitrage sont peu habilement menés : nulle véritable remise en cause des vérités perçues, ni habile jeu avec la chronologie, tout avance assez linéairement, sans faire véritablement émerger de nouvelles compassions ni perspectives. Les illustrations et couleurs sont assez impressionnantes, flirtant perpétuellement avec un formalisme assez gratuit ; les contrastes et angles choisis sont certes assez esthétiques, mais narrativement contre-productifs car nuisibles à la compréhension des scènes, peut-être à l'origine de quelques bien plats dialogues. Une lecture étonnamment fastidieuse, pourtant les qualités sont là. En espérant qu'à l'occasion d'une hypothétique seconde lecture, je revienne sur ce bien sévère avis.
Stringbags
C'est le premier comics de Garth Ennis que je lis où il scénarise une série historique bien éloignée de ses outrances trash habituelles (Preacher, etc...). Ce comics m'aura en tout cas permis d'apprendre l'existence de porte-avions anglais lors de la Seconde Guerre Mondiale et de leurs avions de la Royal Navy bien loin des zincs américains modernes de l'époque : en effet, il s'agissait de vieux biplans en bois dignes de la Première Guerre Mondiale dont notamment celui de nos héros, le Fairey Swordfish, avec 3 hommes à bord, un pilote, un navigateur/torpilleur et un mitrailleur. A travers ce petit équipage de gars dévoués mais pas très doués et plutôt malchanceux, les auteurs nous relatent les faits d'armes de cette Navy nouvellement crée avec quelques beaux succès mais aussi un terrible échec qui, là encore, vient clore cette mini-série de manière originale pour un comics puisqu'elle voit la défaite des alliés lors d'une bataille clé. Les auteurs présentent les faits avec humanité en nous plaçant aux côtés de ce trio de bras cassés. S'il y a bien de nombreuses scènes d'action et que la majorité des planches se déroulent en vol, ce sont avant tout les discussions entre ces trois personnages qui forment le corps du récit plutôt que le récit détaillé des faits historiques. Ils parlent d'eux, de leurs ambitions, mais aussi beaucoup de leurs soucis et de leurs gaffes et de comment ils essaient de remplir leur rôle correctement malgré les déboires qui leur arrivent. Avec eux on découvre les faits d'armes de la Royal Navy mais comme nos trois héros sont souvent aux fraises, ils découvrent régulièrement ce qu'il s'est passé après coup. Cela les rend attachants et c'est plus réaliste et humain que des super héros qui réussissent tout ce qu'ils entreprennent, mais en même temps ce n'est pas forcément passionnant et pas toujours très clair sur ce qu'il se passe vraiment. Quant au dessin, il est inégal. Les visages sont plutôt bien rendus, les navires aussi, les avions sont corrects, mais l'encrage manque de charme et les couleurs et effets de lumière voire parfois de flou sont trop informatisés ce qui donne une froideur désagréable aux planches. Si cette lecture m'a appris des choses et m'a fait côtoyer un trio de protagonistes plutôt sympathiques, je n'ai pas été captivé voire même j'ai largement décroché avant d'atteindre la fin de l'album. Note : 2,5/5
Héritages
Du fantastique mou, évanescent, qui engourdit un peu le lecteur, et qui l'abandonne brutalement sur la fin. L'ambiance mystérieuse est intéressante, malgré un dessin peu travaillé (personnages, mais surtout décors et arrières-plans, presque inexistants). La colorisation très sombre et la présence de quelques touches de rouge - gants de l'héroïne surtout - est plaisante, en tout cas adaptée au ton du récit. Mais ce récit manque de rythme, de profondeur. Le texte plutôt rare n'est pas compensé par une intrigue suffisamment captivante. Et j'ai trouvé la fin abrupte et décevante, trop facile et bâclée. Une lecture qui m'a laissé sur ma faim.
Garfield
Garfield était une des bande-dessinées de mon enfance, ma référence en matière de strips humoristiques à l’époque. Bon, depuis le temps, j’ai pu lire davantage de bande-dessinées de ce genre et mon avis à beaucoup changé. Garfield, déjà, c’est très inégal. Il y a de bons gags, généralement ceux reposant sur du sarcasme et de la cruauté gratuite, voire parfois de l’absurde (après re-vérification, j’affinerai mon propos en disant que cela était surtout vrai pour les gags créés sur la fin des années 80), mais ceux-ci sont trop souvent noyés dans les gags éculés et ceux tombant carrément à l’eau. Les recueils de strips, malheureusement, à moins d’être très doué-e et de ne pas trop se répéter, ça sera toujours inégal. Mais, au moins, quand c’est bien fait et qu’il n’y a pas overdose, ça parvient tout de même à donner le sourire. Ici, l’overdose est très rapidement atteinte (78 tomes, nom de nom !). Les gags se répètent trop souvent, les rares itérations originales de ceux-ci se raréfient et disparaissent complètement, le sarcasme parfois grinçant disparaît pour un humour plus planplan, convenu… Non, il n’y a pas à dire, c’est pas très bon. Plus précisément : c’était bien sans plus fut un temps (la faute à des bons gags trop souvent noyés dans les plus médiocres) et maintenant c’est juste une BD chronophage, à lire dans le seul but de passer le temps (ou de remplir les rayons de grande-surface). Bon, je mets quand même deux étoiles pour les quelques bons gags, la nostalgie et parce que si quelqu’un de jeune les découvre maintenant iel y trouvera sans doute son compte.
King in Black - Le Roi en noir
Dès la première page, le lecteur est plongé dans l'action : Knull, le dieu des symbiotes, arrive sur Terre avec son armée de symbiotes de la race de Venom et ça va être la grosse baston. Car oui, malheureusement, cette mini-série en 5 épisodes n'est qu'une grosse baston, contre un nouvel ennemi aux pouvoirs énormes mais mal définis. A la manière d'un Onslaught et autres cross-over du genre, tous les super-héros Marvel vont s'allier pour combattre le méga-super-méchant invincible. On retrouvera le temps de quelques planches les Fantastic Four, les X-Men, les Avengers, Blade, Namor, Sentry et autres Silver Surfer sans qu'aucun n'ait d'impact puisque les héros désignés ici seront Eddie Brock et son fils. Graphiquement, rien à redire, c'est du bon boulot. Ca fourmille d'ennemis, les combats s'enchevêtrent dans tous les sens et à toutes les échelles, et ça reste lisible malgré tout. Tous les personnages sont bien rendus, la mise en scène dynamique et l'action est claire. Bref, c'est bien dessiné. Mais l'histoire elle-même est sans intérêt. Pour commencer, il faut avoir lu les épisodes précédents pour savoir qui est ce Knull et peut-être avoir une idée de quels sont ses pouvoirs. Avec cette seule mini-série, le lecteur néophyte n'en saura rien et se retrouvera juste plongé au coeur d'une grosse baston à l'échelle planétaire et sans autre enjeu que la survie face à un super-méchant dont on ne sait rien d'autre que son envie de tout dominer et tout détruire. Ça se bagarre à droite à gauche, Knull est à chaque fois bien plus fort que tout le monde, plus qu'un Sentry qui est le Superman de chez Marvel, plus que des Célestes qui sont des quasi-divinités. Et tout ça sans avoir la personnalité d'un Thanos avec ses failles et ses désirs : ici c'est un méchant bêtement méchant. Alors que faire contre un ennemi que personne n'arrive à vaincre ? On sort du chapeau une super-puissance créée tout juste contre lui : face au dieu Noir qu'est Knull existe un Dieu de la Lumière qui arrive à point nommé et s'incarne en Venom, Venom devient alors tout puissant, capable de faire fusionner Mjolnir et le surf du Silver Surfer en une hache divine qui décapite les célestes, d'arracher l'armure symbiote de Knull et de se téléporter avec lui dans le soleil pour le désintégrer. Oui, je spoile complètement la fin mais c'est par agacement devant tant de facilité scénaristique. C'est du divertissement grossier, du grand spectacle d'action juste pour faire du grand spectacle d'action, tant pis pour une recherche de crédibilité de l'intrigue ou même de logique interne au monde Marvel. Il ne reste du coup que le graphisme qui est certes de très haut niveau mais ça ne suffit pas à en faire un bon comics.
Adastra in Africa
J’avais adoré Monstres de cet auteur, je me suis donc penché sur cet album, aguiché par le dessin. Il s’agit d’une suite non officielle de X-Men - La vie, la mort. Le scenario était terminé, mais fut rejeté par Marvel, l’éditeur dénonçant une représentation trop glamour du suicide. L’auteur l’a donc adapté en histoire indépendante, et remplacé Tornade des X-Men par Adastra, un personnage féminin de son magazine comics « Storyteller ». Le dessin est parfois trop chargé (de la couleur aurait sans doute atténué ce défaut), mais les pages plus aérées sont magnifiques. J’ai passé beaucoup de temps à admirer les planches, les détails, la composition… quelle maitrise, du travail d’orfèvre. Je n’ai cependant pas accroché au scenario, que j’ai trouvé trop verbeux, trop mystique. J’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’une fable écologique, teinté d’une dénonciation du colonialisme, mais j’ai trouvé ça froid, confus et indigeste. Bref, j’ai pris beaucoup de plaisir à admirer les planches, mais le scenario ne m’a vraiment pas emballé. Dommage.