J'ai été fort déçu par cette série pourtant assez renommée. J'ai lu les tomes 1, 3, 4 et 5 disponibles dans ma Bibliothèque Municipale.
Quatre tomes très différents les uns des autres. J'ai perçu ces différences plus comme un manque de cohérence de la série que comme une recherche de variété dans la thématique centrale.
Broussaille se présente comme un gentil écolo rêveur et poète. Au delà de ce constat un peu guimauve j'ai eu du mal à cerner sa personnalité. Voilà un jeune homme qui est encore "à l'école" (vocabulaire très vieillot), indépendant financièrement, en logement autonome et qui s'entiche d'un chat comme une petite mamie solitaire.
J'ai trouvé la série bourrée de contradiction dans la psychologie du personnage (les boîtes à chat, les transports très lointains en avion pour des peccadilles, le "tourisme" sur le site de vie des gorilles...) c'est tout le contraire de ce que je considère comme un comportement écologiquement responsable.
Si le scénario du t1 apporte une petite touche de poésie, j'ai trouvé les autres scénarii très succincts et sans intérêt sauf à faire des cases cartes postales sur le Japon, le Burundi (avec une maison de retraite pour vieux colons !!!) ou Bruxelles by night. Quant au tome 5 il se veut poétique et philosophique mais je le trouve surtout superficiel, chaotique et simpliste.
De plus je ne saisis pas l'intérêt du personnage de Catherine qui est bien mignonne mais reste toujours en dehors du vécu des aventures de Broussaille.
Seul le graphisme m'a séduit. Toutefois j'ai trouvé dommage de modifier la chevelure de Broussaille qui lui donnait une vraie singularité. Dans les derniers épisodes on retrouve un mixte Spirou/Tintin plus moderne mais sans aucune originalité.
Une série qui m'a laissé à la porte. Pas du tout mon truc.
Cette mini-série de la Justice League a trois qualités :
- il s'agit d'un comics de super-héros davantage tourné vers la réflexion que la baston idiote
- l'histoire se termine en environ 300 pages avec un vrai début et une vraie fin
- elle présente quelques personnages originaux qu'on croise rarement dans les publications DC Comics
Mais cela ne suffit pas à en faire une bonne histoire.
Pour commencer, il vaut mieux très bien connaître l'univers des super-héros DC sans quoi c'est dur de raccrocher les wagons sur les premiers chapitres. Non seulement, nous sommes mis en présence de nombreux super-héros quasiment inconnus du grand public comme Extensiman, Captain Boomerang ou Firehawk, mais en plus même en ce qui concerne les héros les plus connus ils sont dans des situations compliqués à l'époque de ce récit : Barry Allen est mort et deux autres Flash le remplacent, Hal Jordan a quitté le rôle de Green Lantern pour devenir le Spectre et a été lui aussi remplacé, Green Arrow a été récemment ressuscité, de même que Superman pas si longtemps auparavant... Même pour ceux qui ont lu les histoires précédentes, c'est compliqué de se replonger dans les détails trop complexes de cette période de l'univers DC et surtout ça n'apporte rien d'intéressant à l'intrigue de cette mini-série.
La narration n'arrange rien car on saute trop souvent de personnages à d'autres, comme pour montrer à quel point l'histoire est pleine de ramifications, mais en fait ça retarde énormément le moment où on accroche pour de bon à l'intrigue et ça n'apporte que de la confusion, voire de la frustration quand on ne comprend pas qui sont les personnages très secondaires que l'on suit ici et là.
Le graphisme est inégal. Parfois de bonne qualité, il est aussi trop souvent médiocre, avec quelques vrais ratés anatomiques à mes yeux sur certaines planches (et je ne parle pas ici d'Extensiman et de son corps malléable).
On se demande aussi parfois si ce n'est pas trop artificiel de rendre quelques méchants trop forts ou les héros trop faibles : voir 7 membres de la Ligue de Justice dont Flash, Zatanna et Green Lantern se faire presque écraser par Deathstroke tout seul, j'ai trouvé ça trop bizarre. On parle d'un héros qui bouge presque aussi vite que la lumière ou d'une magicienne capable de plier la réalité à ses ordres, et cinq autres super-héros de premier rang, et face à eux c'est juste un humain génétiquement modifié et très intelligent qui les combat à l'arme blanche sans préparation préalable...
Et surtout... J'aurais pu me satisfaire de la complexité de la narration si la conclusion de l'histoire le justifiait. Mais en fait, cette conclusion tombe à plat et présente de vraies incohérences (la folie n'explique pas tout). De même, la révélation parallèle et sensé être fracassante sur les méthodes radicales de certains super-héros m' a laissé assez indifférent.
Concrètement, j'ai pris peu de plaisir à lire cette série et sa conclusion m'a déçu.
Comme il l’explique en avant-propos des deux albums, Jérôme Dubois a conçu Citéville et « Citéruine » comme un tout. Plusieurs planches sont ainsi réutilisées d’un album à l’autre (et les chapitres portent les mêmes titres). Et effectivement, je pense qu’il faut lire les deux pour mieux comprendre l’ensemble. Et de préférence lire Citéville en premier. En tout cas les lecteurs qui ne liront que « Citéruine » auront sans doute du mal à accrocher, voire à comprendre le propos de l’auteur.
Cet album est en effet encore plus déroutant que « Citéville », qui l’était déjà pas mal. Là où dans « Citéville » on ne pouvait s’imaginer vivre dans cette société absurde et définitivement invivable, dans « Citéruine » la vie a physiquement disparu, ne restent que des décors vides, qui accentuent la vacuité de l’existence de société matérialistes et déshumanisantes.
Exercice de style au traitement froid, cet album est difficile à appréhender sans son album jumeau. Les éditions Matière publient des œuvres exigeantes, en opposition sur la forme et le fond à la société de consommation dans laquelle elles sont pourtant nées.
Ma note vaut pour l’album seul, mais en lisant les deux albums comme un tout mon ressenti serait supérieur. A vous de voir.
Note réelle 2,5/5.
"Cadres noirs" est un thriller social, une histoire de cadre au chômage perdant peu à peu pied et prêt à tout pour retrouver un emploi, tant pour l'aspect financier que pour le rôle social qu'il lui ferait retrouver notamment au sein de sa famille. Cela aboutit à une prise d'otages dont les différents ressorts nous apparaîtront bien plus tard.
Construite autour de flashbacks, cette BD ménage ses effets et par ce biais déroule une intrigue non-linéaire en permettant au lecteur de découvrir au compte-gouttes les véritables rôles tenus par les différents personnages. Les nouveaux éclairages imposent des réinterprétations des événements lus précédemment : qui finalement mène la danse parce qu'il détient telle information que les autres n'ont pas ou cachent ? Ce procédé est généralement assez ludique, plutôt habilement mené ici.
Habile, correctement illustré (dessins ronds et colorés très classiques qui ne plaisent ni ne dérangent, mais aussi et surtout une mise en page assez dynamique avec de plaisantes plongées/contre-plongées et d'intéressants jeux sur les échelles de plans), non le problème est en fait ailleurs. Ce thriller social est au bout du compte bien léger côté social : tout y est tiède, les faits sont présentés, les conséquences délétères citées, mais sans la moindre passion, c'est totalement désincarné, platement descriptif comme le concevraient des journalistes désireux d'objectivité apolitique. Il n'y a pas de discours social, pas de colère, pas de dénonciation d'un système, mais simplement une histoire révélée tel un fait divers n'ayant d'autre sens que lui-même.
Ma critique pourrait sembler abusive car régulièrement, via deux cases ici, telle bulle là, etc., le récit semble prendre de l'ampleur. Mais "semble" simplement, car il se contente d'évoquer les thématiques (de cocher des cases), non de les traiter.
Un thriller habile donc, qui se lit agréablement, mais qui ne raconte finalement rien. Toujours difficile de conclure sans lourdeur un puzzle comme celui-ci, je souhaite à cette BD de s'en tirer honorablement dans le tome 3, en faisant preuve de davantage de malice ludique, de machiavélisme peut-être. Côté colère sociale et mise en perspective, mieux vaut ne rien espérer, cela évitera la déception.
******************** Mise à jour après lecture du tome 3 ********************
Malheureusement, les critiques énoncées peuvent être répétées sinon accentuées : l'intrigue relance uniquement la partie thriller en jouant sur la psychologie des personnages en fonction des événements narrés.
Le social s'efface plus encore, l'habileté se dissipe, tout est très convenu. Note abaissée d'un cran.
Cette série a bien un air de Fanfan la Tulipe sympathique mais il manque trop de choses pour que je sois séduit.
Si l'ambiance graphique renvoie à un XVIIIème siècle pré révolutionnaire, j'ai trouvé le scénario et le texte loin de véhiculer ce niveau de pensée.
Gabus abuse d'un langage contemporain rempli d'injures ou d'idées simplistes très stéréotypées. De plus je trouve qu'il manque beaucoup de personnages avec une vraie personnalité pour accompagner Valbert.
Ses adversaires sont si ridicules et pitoyables qu'un simple coup de vent aurait suffi à les faire disparaître. De plus il y a de nombreux éléments du scénario que je n'ai pas saisi .Ainsi j'ai trouvé l'intrigue vraiment fade et sans relief.
Le graphisme est assez plaisant pour ses extérieurs. Toutefois je n'ai pas trop goûté les visages trop lisses et manquant de détails et d'expression à mes yeux.
Une lecture rapide et moyenne que j'oublierai vite.
L’album relate une des affaires criminelles les plus célèbres de l’entre-deux guerres. Elle avait marqué les esprits à l’époque (1933), et les surréalistes – Breton en tête – avaient à plusieurs reprises rendu hommage à l’acte de révolte qui pour eux constituait le meurtre de leurs employeuses par ces deux sœurs. Plus tard, Genet en a tiré une pièce, Chabrol un film.
L’auteure de cet album est psychothérapeute (Lacan avait pas mal écrit à l’époque sur ce fait divers aussi), mais sa présentation ne m’a pas convaincu.
D’abord je n’ai pas du tout accroché au dessin. Ensuite la narration est peu captivante. De longs textes accompagnant en dessus ou en dessous les dessins. Au point que le médium BD n’apporte rien ici. Quant au texte lui-même, il est dépassionné et ce ton monocorde m’a laissé de côté.
La présentation des soeurs (depuis leur enfance), celle de la famille pour laquelle elles travaillent, le crime, puis le procès, pour tout ça l’auteure n’apporte rien de plus par son dessin et surtout son style. Et je trouve qu’elle minimise beaucoup trop le caractère de révolte sociale de cette affaire. Par contre en fin d’album, elle présente certaines incohérences du procès (où là les rapports de classe ont joué).
Une affaire que je connaissais, mais qui ici m’est apparu mal traitée, voire maltraitée. Je suis sorti déçu en tout cas de cette lecture.
Je ne sais pas si Jon McNaught avait un compte à régler avec le syndicat du tourisme anglais mais sa série n'incite pas à aller en vacances au bord de mer outre-manche.
Je suis un peu injuste car son scénario réussit parfaitement à décrire l'ennui que vit cette femme célibataire avec ses deux enfants. Le souci est que la thématique a envahi ma lecture et je me suis ennuyé dès le premier chapitre.
Rien de très nouveau dans le récit : une femme à la poursuite de ses souvenirs d'enfance, un ado qui passe son temps sur son téléphone, ses jeux et la glandouille, une petite soeur qui suit gentiment ce corbillard vacancier.
Perso j'ai trouvé cela déprimant d'autant plus que le texte est réduit à son minimum et qu'aucune idée intéressante ne vient bousculer cette grisaille.
Le graphisme ne parvient pas à rompre le maléfice. Cette succession de petites cases renvoie à une lecture très rapide d'images genre diapo de iPhone. J'ai trouvé cela petit, sombre et sans attrait.
Une lecture ultra rapide où je n'ai trouvé aucun plaisir. Le seul point positif est le texte en anglais assez abondant qui fait travailler et réveille un peu.
Note réelle : 2.5
Mouais ... Au vu de l'aspect graphique plutôt très bon, je m'attendais à mieux, comme tout le monde en fait.
Ange nous ressert du déjà vu mais en pire. Dialogues creux (2 ou 3 fois les mêmes explications pour permettre de gagner des pages), personnages peu attachants ni crédibles, des morts sous les yeux d'une enfant pour tenter de mettre quelques émotions... Mais non désolé, j'ai vraiment eu l'impression de lire une bd de commande, avec une histoire très pompeuse, très forcée.
Côté dessin par contre, Dohe se défend très très bien. Les cadrages et plans de combat sont bien maîtrisés.
Bref, vite lu, vite oublié, je m'attendais, au vu de la couverture, à quelque chose de plus épique.
Mouais.
L’album se laisse lire, assez vite (intrigue peu fouillée et peu de textes finalement), mais il m’a laissé sur ma faim.
J’ai trouvé le dessin brouillon, un peu inégal, même s’il est quand même lisible.
C’est surtout l’histoire qui ne m’a pas vraiment captivé. Le rythme est assez mollasson, l’intrigue manque de surprises, et les personnages de profondeurs. Surtout, le vague suspens qui un temps tenait lieu de dynamisme (qui est ce mystérieux tireur qui a blessé le nouveau client de l’héroïne, détective privée presque contre son gré, aux faux airs de Charlotte Rampling ?) est rapidement sans effet. Dès que l’on en connait l’auteur, ça manque d’intérêt, et surtout je n’ai pas trop compris ses réelles motivations.
Ça n’est pas une bouse quand même. Mais j’en suis sorti clairement déçu.
Note réelle 2,5/5.
Je ne crois pas avoir une seule fois vraiment apprécié un scénario réalisé par Yves H. pour son père. Et pourtant, j’ai un temps cru que cet album allait être l’exception qui confirme la règle. Hélas non, je suis une nouvelle fois sorti déçu de ma lecture.
Le début de l’histoire (et certains passages), font immanquablement penser au film de Carpenter « The Thing », chef d’œuvre de série B (comme pas mal de films de ce cinéaste). Mais ça s’en écarte, et surtout « Station 16 » souffre de la comparaison. Là où Carpenter reste crédible jusque dans les outrances du scénario, là où il fait monter la pression et l’angoisse par la suggestion, en prenant son temps, en jouant sur le silence ou la musique, Yves H., une fois le décor planté, n’arrive pas à maintenir crédibilité et ambiance angoissante. Il use de nombreux clichés du genre, sans vraiment les dépasser.
La multiplication des allers-retours dans le temps hache le récit, sans pour autant maintenir le suspens. Pas mal d’effets de surprise sont éventés bien avant de se présenter au lecteur (je pense qu’il aurait pu s’abstenir de la chute finale, très prévisible, et presque involontairement humoristique).
Bof bof donc.
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Broussaille
J'ai été fort déçu par cette série pourtant assez renommée. J'ai lu les tomes 1, 3, 4 et 5 disponibles dans ma Bibliothèque Municipale. Quatre tomes très différents les uns des autres. J'ai perçu ces différences plus comme un manque de cohérence de la série que comme une recherche de variété dans la thématique centrale. Broussaille se présente comme un gentil écolo rêveur et poète. Au delà de ce constat un peu guimauve j'ai eu du mal à cerner sa personnalité. Voilà un jeune homme qui est encore "à l'école" (vocabulaire très vieillot), indépendant financièrement, en logement autonome et qui s'entiche d'un chat comme une petite mamie solitaire. J'ai trouvé la série bourrée de contradiction dans la psychologie du personnage (les boîtes à chat, les transports très lointains en avion pour des peccadilles, le "tourisme" sur le site de vie des gorilles...) c'est tout le contraire de ce que je considère comme un comportement écologiquement responsable. Si le scénario du t1 apporte une petite touche de poésie, j'ai trouvé les autres scénarii très succincts et sans intérêt sauf à faire des cases cartes postales sur le Japon, le Burundi (avec une maison de retraite pour vieux colons !!!) ou Bruxelles by night. Quant au tome 5 il se veut poétique et philosophique mais je le trouve surtout superficiel, chaotique et simpliste. De plus je ne saisis pas l'intérêt du personnage de Catherine qui est bien mignonne mais reste toujours en dehors du vécu des aventures de Broussaille. Seul le graphisme m'a séduit. Toutefois j'ai trouvé dommage de modifier la chevelure de Broussaille qui lui donnait une vraie singularité. Dans les derniers épisodes on retrouve un mixte Spirou/Tintin plus moderne mais sans aucune originalité. Une série qui m'a laissé à la porte. Pas du tout mon truc.
Justice League - Crise d'Identité
Cette mini-série de la Justice League a trois qualités : - il s'agit d'un comics de super-héros davantage tourné vers la réflexion que la baston idiote - l'histoire se termine en environ 300 pages avec un vrai début et une vraie fin - elle présente quelques personnages originaux qu'on croise rarement dans les publications DC Comics Mais cela ne suffit pas à en faire une bonne histoire. Pour commencer, il vaut mieux très bien connaître l'univers des super-héros DC sans quoi c'est dur de raccrocher les wagons sur les premiers chapitres. Non seulement, nous sommes mis en présence de nombreux super-héros quasiment inconnus du grand public comme Extensiman, Captain Boomerang ou Firehawk, mais en plus même en ce qui concerne les héros les plus connus ils sont dans des situations compliqués à l'époque de ce récit : Barry Allen est mort et deux autres Flash le remplacent, Hal Jordan a quitté le rôle de Green Lantern pour devenir le Spectre et a été lui aussi remplacé, Green Arrow a été récemment ressuscité, de même que Superman pas si longtemps auparavant... Même pour ceux qui ont lu les histoires précédentes, c'est compliqué de se replonger dans les détails trop complexes de cette période de l'univers DC et surtout ça n'apporte rien d'intéressant à l'intrigue de cette mini-série. La narration n'arrange rien car on saute trop souvent de personnages à d'autres, comme pour montrer à quel point l'histoire est pleine de ramifications, mais en fait ça retarde énormément le moment où on accroche pour de bon à l'intrigue et ça n'apporte que de la confusion, voire de la frustration quand on ne comprend pas qui sont les personnages très secondaires que l'on suit ici et là. Le graphisme est inégal. Parfois de bonne qualité, il est aussi trop souvent médiocre, avec quelques vrais ratés anatomiques à mes yeux sur certaines planches (et je ne parle pas ici d'Extensiman et de son corps malléable). On se demande aussi parfois si ce n'est pas trop artificiel de rendre quelques méchants trop forts ou les héros trop faibles : voir 7 membres de la Ligue de Justice dont Flash, Zatanna et Green Lantern se faire presque écraser par Deathstroke tout seul, j'ai trouvé ça trop bizarre. On parle d'un héros qui bouge presque aussi vite que la lumière ou d'une magicienne capable de plier la réalité à ses ordres, et cinq autres super-héros de premier rang, et face à eux c'est juste un humain génétiquement modifié et très intelligent qui les combat à l'arme blanche sans préparation préalable... Et surtout... J'aurais pu me satisfaire de la complexité de la narration si la conclusion de l'histoire le justifiait. Mais en fait, cette conclusion tombe à plat et présente de vraies incohérences (la folie n'explique pas tout). De même, la révélation parallèle et sensé être fracassante sur les méthodes radicales de certains super-héros m' a laissé assez indifférent. Concrètement, j'ai pris peu de plaisir à lire cette série et sa conclusion m'a déçu.
Citéruine
Comme il l’explique en avant-propos des deux albums, Jérôme Dubois a conçu Citéville et « Citéruine » comme un tout. Plusieurs planches sont ainsi réutilisées d’un album à l’autre (et les chapitres portent les mêmes titres). Et effectivement, je pense qu’il faut lire les deux pour mieux comprendre l’ensemble. Et de préférence lire Citéville en premier. En tout cas les lecteurs qui ne liront que « Citéruine » auront sans doute du mal à accrocher, voire à comprendre le propos de l’auteur. Cet album est en effet encore plus déroutant que « Citéville », qui l’était déjà pas mal. Là où dans « Citéville » on ne pouvait s’imaginer vivre dans cette société absurde et définitivement invivable, dans « Citéruine » la vie a physiquement disparu, ne restent que des décors vides, qui accentuent la vacuité de l’existence de société matérialistes et déshumanisantes. Exercice de style au traitement froid, cet album est difficile à appréhender sans son album jumeau. Les éditions Matière publient des œuvres exigeantes, en opposition sur la forme et le fond à la société de consommation dans laquelle elles sont pourtant nées. Ma note vaut pour l’album seul, mais en lisant les deux albums comme un tout mon ressenti serait supérieur. A vous de voir. Note réelle 2,5/5.
Cadres noirs
"Cadres noirs" est un thriller social, une histoire de cadre au chômage perdant peu à peu pied et prêt à tout pour retrouver un emploi, tant pour l'aspect financier que pour le rôle social qu'il lui ferait retrouver notamment au sein de sa famille. Cela aboutit à une prise d'otages dont les différents ressorts nous apparaîtront bien plus tard. Construite autour de flashbacks, cette BD ménage ses effets et par ce biais déroule une intrigue non-linéaire en permettant au lecteur de découvrir au compte-gouttes les véritables rôles tenus par les différents personnages. Les nouveaux éclairages imposent des réinterprétations des événements lus précédemment : qui finalement mène la danse parce qu'il détient telle information que les autres n'ont pas ou cachent ? Ce procédé est généralement assez ludique, plutôt habilement mené ici. Habile, correctement illustré (dessins ronds et colorés très classiques qui ne plaisent ni ne dérangent, mais aussi et surtout une mise en page assez dynamique avec de plaisantes plongées/contre-plongées et d'intéressants jeux sur les échelles de plans), non le problème est en fait ailleurs. Ce thriller social est au bout du compte bien léger côté social : tout y est tiède, les faits sont présentés, les conséquences délétères citées, mais sans la moindre passion, c'est totalement désincarné, platement descriptif comme le concevraient des journalistes désireux d'objectivité apolitique. Il n'y a pas de discours social, pas de colère, pas de dénonciation d'un système, mais simplement une histoire révélée tel un fait divers n'ayant d'autre sens que lui-même. Ma critique pourrait sembler abusive car régulièrement, via deux cases ici, telle bulle là, etc., le récit semble prendre de l'ampleur. Mais "semble" simplement, car il se contente d'évoquer les thématiques (de cocher des cases), non de les traiter. Un thriller habile donc, qui se lit agréablement, mais qui ne raconte finalement rien. Toujours difficile de conclure sans lourdeur un puzzle comme celui-ci, je souhaite à cette BD de s'en tirer honorablement dans le tome 3, en faisant preuve de davantage de malice ludique, de machiavélisme peut-être. Côté colère sociale et mise en perspective, mieux vaut ne rien espérer, cela évitera la déception. ******************** Mise à jour après lecture du tome 3 ******************** Malheureusement, les critiques énoncées peuvent être répétées sinon accentuées : l'intrigue relance uniquement la partie thriller en jouant sur la psychologie des personnages en fonction des événements narrés. Le social s'efface plus encore, l'habileté se dissipe, tout est très convenu. Note abaissée d'un cran.
Valbert
Cette série a bien un air de Fanfan la Tulipe sympathique mais il manque trop de choses pour que je sois séduit. Si l'ambiance graphique renvoie à un XVIIIème siècle pré révolutionnaire, j'ai trouvé le scénario et le texte loin de véhiculer ce niveau de pensée. Gabus abuse d'un langage contemporain rempli d'injures ou d'idées simplistes très stéréotypées. De plus je trouve qu'il manque beaucoup de personnages avec une vraie personnalité pour accompagner Valbert. Ses adversaires sont si ridicules et pitoyables qu'un simple coup de vent aurait suffi à les faire disparaître. De plus il y a de nombreux éléments du scénario que je n'ai pas saisi .Ainsi j'ai trouvé l'intrigue vraiment fade et sans relief. Le graphisme est assez plaisant pour ses extérieurs. Toutefois je n'ai pas trop goûté les visages trop lisses et manquant de détails et d'expression à mes yeux. Une lecture rapide et moyenne que j'oublierai vite.
La Folle Histoire des soeurs Papin
L’album relate une des affaires criminelles les plus célèbres de l’entre-deux guerres. Elle avait marqué les esprits à l’époque (1933), et les surréalistes – Breton en tête – avaient à plusieurs reprises rendu hommage à l’acte de révolte qui pour eux constituait le meurtre de leurs employeuses par ces deux sœurs. Plus tard, Genet en a tiré une pièce, Chabrol un film. L’auteure de cet album est psychothérapeute (Lacan avait pas mal écrit à l’époque sur ce fait divers aussi), mais sa présentation ne m’a pas convaincu. D’abord je n’ai pas du tout accroché au dessin. Ensuite la narration est peu captivante. De longs textes accompagnant en dessus ou en dessous les dessins. Au point que le médium BD n’apporte rien ici. Quant au texte lui-même, il est dépassionné et ce ton monocorde m’a laissé de côté. La présentation des soeurs (depuis leur enfance), celle de la famille pour laquelle elles travaillent, le crime, puis le procès, pour tout ça l’auteure n’apporte rien de plus par son dessin et surtout son style. Et je trouve qu’elle minimise beaucoup trop le caractère de révolte sociale de cette affaire. Par contre en fin d’album, elle présente certaines incohérences du procès (où là les rapports de classe ont joué). Une affaire que je connaissais, mais qui ici m’est apparu mal traitée, voire maltraitée. Je suis sorti déçu en tout cas de cette lecture.
L'Eté à Kingdom Fields
Je ne sais pas si Jon McNaught avait un compte à régler avec le syndicat du tourisme anglais mais sa série n'incite pas à aller en vacances au bord de mer outre-manche. Je suis un peu injuste car son scénario réussit parfaitement à décrire l'ennui que vit cette femme célibataire avec ses deux enfants. Le souci est que la thématique a envahi ma lecture et je me suis ennuyé dès le premier chapitre. Rien de très nouveau dans le récit : une femme à la poursuite de ses souvenirs d'enfance, un ado qui passe son temps sur son téléphone, ses jeux et la glandouille, une petite soeur qui suit gentiment ce corbillard vacancier. Perso j'ai trouvé cela déprimant d'autant plus que le texte est réduit à son minimum et qu'aucune idée intéressante ne vient bousculer cette grisaille. Le graphisme ne parvient pas à rompre le maléfice. Cette succession de petites cases renvoie à une lecture très rapide d'images genre diapo de iPhone. J'ai trouvé cela petit, sombre et sans attrait. Une lecture ultra rapide où je n'ai trouvé aucun plaisir. Le seul point positif est le texte en anglais assez abondant qui fait travailler et réveille un peu.
Chevaliers dragons
Note réelle : 2.5 Mouais ... Au vu de l'aspect graphique plutôt très bon, je m'attendais à mieux, comme tout le monde en fait. Ange nous ressert du déjà vu mais en pire. Dialogues creux (2 ou 3 fois les mêmes explications pour permettre de gagner des pages), personnages peu attachants ni crédibles, des morts sous les yeux d'une enfant pour tenter de mettre quelques émotions... Mais non désolé, j'ai vraiment eu l'impression de lire une bd de commande, avec une histoire très pompeuse, très forcée. Côté dessin par contre, Dohe se défend très très bien. Les cadrages et plans de combat sont bien maîtrisés. Bref, vite lu, vite oublié, je m'attendais, au vu de la couverture, à quelque chose de plus épique.
Castilla Drive
Mouais. L’album se laisse lire, assez vite (intrigue peu fouillée et peu de textes finalement), mais il m’a laissé sur ma faim. J’ai trouvé le dessin brouillon, un peu inégal, même s’il est quand même lisible. C’est surtout l’histoire qui ne m’a pas vraiment captivé. Le rythme est assez mollasson, l’intrigue manque de surprises, et les personnages de profondeurs. Surtout, le vague suspens qui un temps tenait lieu de dynamisme (qui est ce mystérieux tireur qui a blessé le nouveau client de l’héroïne, détective privée presque contre son gré, aux faux airs de Charlotte Rampling ?) est rapidement sans effet. Dès que l’on en connait l’auteur, ça manque d’intérêt, et surtout je n’ai pas trop compris ses réelles motivations. Ça n’est pas une bouse quand même. Mais j’en suis sorti clairement déçu. Note réelle 2,5/5.
Station 16
Je ne crois pas avoir une seule fois vraiment apprécié un scénario réalisé par Yves H. pour son père. Et pourtant, j’ai un temps cru que cet album allait être l’exception qui confirme la règle. Hélas non, je suis une nouvelle fois sorti déçu de ma lecture. Le début de l’histoire (et certains passages), font immanquablement penser au film de Carpenter « The Thing », chef d’œuvre de série B (comme pas mal de films de ce cinéaste). Mais ça s’en écarte, et surtout « Station 16 » souffre de la comparaison. Là où Carpenter reste crédible jusque dans les outrances du scénario, là où il fait monter la pression et l’angoisse par la suggestion, en prenant son temps, en jouant sur le silence ou la musique, Yves H., une fois le décor planté, n’arrive pas à maintenir crédibilité et ambiance angoissante. Il use de nombreux clichés du genre, sans vraiment les dépasser. La multiplication des allers-retours dans le temps hache le récit, sans pour autant maintenir le suspens. Pas mal d’effets de surprise sont éventés bien avant de se présenter au lecteur (je pense qu’il aurait pu s’abstenir de la chute finale, très prévisible, et presque involontairement humoristique). Bof bof donc.