Mouais, mouais, et mouais...
Une BD qui a inspiré la série « Dead Boy detectives » sur Netflix, inconnue au bataillon.
Une préface de Patrick Marcel pour contextualiser la BD.
Cette mini série met en lumière deux personnages secondaires de Sandman dont je n'ai pas souvenir : Edwin Paine et Charles Roland. Deux gamins morts à l'internat de St. Hilarion, l'un au début du XXe siècle et l'autre dans les années quatre-vingt. Et c'est sous la forme de fantômes qu'ils vont mener leurs enquêtes. Un duo qui sera vite rejoint par Crystal, une jeune fille du même âge qui entretient une relation singulière avec ses parents, la mère est une artiste reconnue et le père est un célèbre musicien. Deux chats fantômes vont aussi venir se greffer à ce petit groupe.
Une lecture qui m'a décontenancé, je n'ai pas retrouvé l'ambiance féérique, sombre et gothique de la série mère (Death n’apparaît que sur deux cases). Des intrigues où le fantastique aura évidemment une place importante mais ça reste simpliste et sans grande profondeur. Un récit où une partie des aventures se déroulent dans un jeu vidéo. Je n'ai pas trouvé nos adolescents spécialement attachants. La narration est rythmée, mais pas toujours fluide et elle sera accompagnée par de nombreuses facilités scénaristiques.
Ma lecture ne fut pas désagréable, mais je pense qu'elle est destinée aux 13/15 ans en priorité.
Mark Buckingham réalise un travail passable, j'ai aimé sa mise en page qui donne du punch au récit, mais beaucoup moins son trait gras et statique. Un dessin qui manque de constance du fait des différents encreurs au générique.
Un problème de casquette sur quelques vignettes où elle ne devrait pas apparaître.
Les couleurs monotones de Lee Loughridge ne sont pas folichonnes.
Note réelle : 2,5. Une note sévère, à la hauteur de ma déception !
Ra(t)caille de bibliothèque est un manga qui permet de découvrir le travail des bibliothécaires et autres documentalistes. La série, par sa simplicité, s’adresse prioritairement aux jeunes lecteurs et jeunes lectrices. Elle s’appuie sur trois personnages centraux dont l’un, la racaille du titre, découvre cet univers.
La série se structure en différents chapitres qui permettent d’aborder plusieurs aspects du métier. Le ton est léger, avec un personnage central assez crétin que ses nouveaux collègues vont écoler.
Franchement, je n’ai pas été plus emballé que ça. Je trouve intéressant d’expliquer en quoi consiste exactement le travail de bibliothécaire, je trouve plaisante l’idée de nous faire rentrer dans cet univers via une série légère et humoristique. Le problème est que je n’ai ni ri ni rien appris.
Le dessin lui-même m’est apparu trop épuré dans ses décors d’arrière-plan (comme c’est malheureusement trop souvent le cas dans les mangas) et je ne suis pas fan du style ultra-expressif utilisé pour décrire les réactions des personnages (je m’en lasse très vite, en fait).
J’ai lu le premier tome par curiosité. Je vais m’arrêter là. A voir avec un public plus jeune et moins au fait du métier de bibliothécaire.
Mouais. Je n’ai pas été aussi convaincu que Canarde par cette lecture.
Disons que le point fort est le dessin, que j’ai bien aimé. Un noir et blanc réaliste très agréable, avec un rendu charbonneux pour les contours, ça me plait.
Pour ce qui est de l’histoire, toute la partie vaguement polar/thriller dans la deuxième moitié de l’album m’a moyennement captivé. Des passages loufoques et peu crédibles (voir la course-poursuite avec les flics, ou le hasard de l’Américain descendant du train avant qu’il ne déraille) et une intrigue peu emballante.
Car c’est très mollasson dans l’ensemble. En fait ça plaira surtout aux gros amateurs de vin, aux puristes, ceux qui se passionnent pour les cépages, la biodynamie, etc.
Car il y a une profusion de termes très précis, qui peuvent lasser (bien plus que dans « Les ignorants » par exemple). Au départ, avec cet argot de bistrot parisien, je pensais lire quelque chose mixant Boudard, Clébert, mais en fait non – hélas. On est plutôt là dans une version snob et bobo de la dégustation, moins dans ses aspects populaires.
J’ai lu l’album rapidement, sans réellement m’ennuyer, mais je pense l’oublier presque aussi rapidement.
Note réelle 2,5/5.
Je ne connais pas ce roman de Teulé, mais, si l’adaptation est fidèle, ça n’est ni le meilleur sujet ni son meilleur roman. Même si je comprends ce qui a pu le séduire, lui qui s’est fait une spécialité de puiser dans l’Histoire des histoires à décaler.
Le récit est très linéaire. Nous suivons Hélène Jegado (je ne connaissais pas du tout cette tueuse en série au tableau de chasse exceptionnelle) de son enfance à sa montée sur l’échafaud. Traumatisée par une famille (sa mère surtout) cul béni et superstitieuse, appelant à craindre Dieu et l’Ankou à tout moment, Hélène va se transformer en ange exterminateur, va finir par incarner l’Ankou, en tuant à peu près tous ceux et toutes celles qu’elle approche, avec sa bonne mine serviable (elle « cuisine bien », et empoisonne à tout va, et il faut plusieurs dizaines d’années pour que certaines personnes fassent le rapprochement entre tous ces morts et qu’Hélène soit arrêtée).
Comme je l’ai dit, c’est un peu lassant et répétitif. Surtout, j’ai trouvé que Teulé (ou alors Cornette dans son adaptation) mettait moins d’ironie, d’humour noir dans les dialogues et les situations. Même s’il y a quelques touches d’humour (les deux colporteurs progressivement détruit et « bretonnisés », les bonnes sœurs et leurs habits découpés et transformés en tenues de cabaret olé-olé). Mais c’est insuffisant pour dynamiser une intrigue qui manque un peu de surprises.
Je n’ai pas trop compris les animaux parlant par contre.
J’aime bien par contre le dessin de Jürg (quelques accointances avec celui de Dumontheuil parfois), comme à chaque fois que je croise son travail.
Note réelle 2,5/5.
J’ai le même ressenti que Ro, qui résume bien l’évolution malheureuse de l’intrigue. La première partie est originale et intrigante, que ce soit pour l’histoire elle-même, étrange, avec des pincées de malsain dérangeant. Ou pour l'arrière-plan, la menace d’une pollution maousse.
Colorisation et dessin (en nettement moins bon et abouti pour ce dernier), font aussi un peu penser à Burns (une belle référence me concernant).
Et puis peu à peu ça bascule vers quelque chose de moins intéressant. Ça tombe effectivement dans la série Z avec invasion de bestioles géantes qui massacrent tous ceux qu’elles croisent. On oublie et la pollution et tout ce qui ne jouait que sur des allusions, quelques images furtives. Fond et forme sont alors décevants. Là où un certain mystère et une angoisse lancinante permettait de faire gober pas mal de choses, ça n’est plus le cas dès lors que tout devient plus « réaliste » et linéaire.
L’impression d’un matériau intéressant mal exploité prédomine.
Ayant bien adhéré à la seule œuvre lue de l’auteur (Poussin-bleu), je pensais me régaler … et bien une déception cet album, je n’ai lu que le tome 1 mais aucune envie de pousser plus loin.
Pourtant on retrouve le même ADN. Un dessin toujours aussi peu folichon, les couleurs sont même ici plus sobres et un univers pastiche de Fantasy à l’humour bien con.
Sauf que je sais pas, peut-être une question d’état d’esprit, mais là j’ai trouvé ça (vraiment) lourd à suivre. L’humour est moins présent et ne fonctionne pas systématiquement, et puis rien à f…. de Féréüs, absolument pas attachant.
J’ai sans doute loupé un truc car je pense que l’auteur est conforme à son univers. Mais une lecture en manque de fun pour ma part (peut-être tout simplement le fait de suivre un humain et pas un poussin).
Bon j’ai été conciliant avec la série mère mais je serai moins coulant avec ses arcanes.
Pourtant j’aime bien l’idée de s’attarder sur des personnages secondaires de la série mère, d’autant plus que les choisis étaient tous dignes d’intérêt.
Malheureusement on retrouve les mêmes travers que dans les chroniques (en ça le cahier des charges est rempli), si la partie graphique est conforme à la franchise, j’attendais mieux en terme de récits. Ils n’apportent finalement pas grand chose, aucune surprise à l’horizon, on continue d'empiler les clichés. Pour le coup je me suis ennuyé.
Celui sur pile ou face s’en tire le mieux, je n’aime pas celui sur Ghorghor Bey, Parsifal est soporifique et enfin Greldinard livre ses secrets dans un bon tome 4 pour s’écrouler dans le suivant (pour le coup c’est la faute aux dessins, bien en deçà du précédent).
Il faut être un fan absolu des chroniques pour s’intéresser à cette déclinaison.
J’ai rarement été convaincu par le mélange de western et de fantastique. Et ici, l’apport du fantastique ne m’a pas convaincu. Mais ça n’est pas la seule chose à m’avoir gêné.
Les scénaristes installent leur intrigue au cœur de la guerre de Sécession. Un contexte déjà pas mal utilisé ailleurs. Mais ça a au moins le mérite de dramatiser immédiatement l’histoire.
Hélas, je n’ai pas été convaincu – ni intéressé outre mesure – par cette histoire. Qui se révèle assez rapidement un empilement d’action et de protagonistes.
Car, aux Nordistes et Confédérés s’ajoutent une improbable mission scientifique en plein territoire Choctaws hostile (ces derniers sont alliés des Confédérés, mais ceux-ci leur tirent dessus). Comme ça ne semblait pas suffire, les scénaristes ajoutent dans le deuxième tome des Cherokees hostiles aux Choctaws et alliés des Nordistes (j’avais oublié de signaler que les Nordistes peuvent aussi se diviser entre racistes et troupes noires), une deuxième expédition scientifique venant en renfort (mais trahie par ses guides). On peut ajouter la guide de la première expédition qui semble destinée après avoir disparu à jouer un rôle dans le dernier tome, et une Noire esclave des Choctaws libérée par des Nordistes eux-mêmes noirs mais ne lui faisant pas confiance.
L’intrigue se débat au milieu des luttes, coups de feu et autres entourloupes entre tous ces groupes (chacun étant en plus traversé par de fortes dissensions !).
Bon, déjà, c’est un peu indigeste. Mais à partir du dernier tiers du premier tome, et davantage dans le suivant, interviennent des « géants », sorte de peuple antérieur aux Amérindiens, qui massacrent indifféremment tous ceux qui les approchent. Tout ça n’est clairement pas ma came !
Bref, les amateurs de n’importe quoi habillé en western s’amuseront peut-être de cette série, mais ce gloubiboulga indigeste ne m’a pas convaincu de m’intéresser au tome suivant, censé conclure une série qui m’a laissé de côté.
J’ai un peu le même ressenti que Yann135 après lecture de cet album, qui ne m’a pas vraiment captivé.
L’intrigue est assez légère, voire creuse, manque d’aspérités. En fait c’est très linéaire : un type sort faire du jogging en forêt, est ensuite poursuivi jusqu’à la nuit par un motard (cette course-poursuite occupe plus de la moitié de l’album, tout en étant un chouia mollassonne). Le joggeur se demande qui est ce mystérieux agresseur. Nous aussi (puisque c’est le seul intérêt de l’histoire), même si la réponse se laisse deviner quand même bien avant la révélation. Et que la suite/chute est quelconque (et pour le coup décevante et pas dans le ton de ce qui avait précédé). Le happy-end est ici trop décalé par rapport au reste, et renforce in fine l’impression de mollesse de l’ensemble .
Rien dans le dessin (lisible, mais pas ma came) ou le scénario pour me rendre intéressante une intrigue assez faible, qui n’a pas non plus su jouer sur une montée d’angoisse à la Hitchcock ou comme Spielberg avait su le faire dans « Duel ».
Ça se laisse globalement lire, mais je suis clairement resté sur ma faim.
Je découvre Gaëlle Geniller avec Minuit passé. De toute évidence, il y a du boulot. L’autrice a apporté un soin tout particulier aux décors, ce que la colorisation tout à fait plaisante ne fait que souligner davantage tout en conférant une réelle ambiance. Tout cela fonctionne très bien : on est dans l’époque, on est dans l’Art Nouveau. Ajoutons que l’objet en lui-même renforce cette impression, de part notamment la tranche qui représente un décor floral vert du plus bel effet.
J’aime assez le trait même si je ne goute guère ces visages taillés à la serpe façon manga. Et que dire de ces nez pointus ? Question de goût, certes.
Quant au scénario, j’avoue l’avoir trouvé assez poussif, et la conclusion faiblarde. Tout ça pour ça ?
Mais ce sont surtout les personnages en eux-mêmes qui m’ont dérangé. En effet, je ne suis pas parvenu à les sentir, et pas un seul instant je n’ai cru à leur psychologie romantique doucereuse. C’est trop ! Trop gentil, trop béni-oui-oui. A mon sens, ce n’est pas parce qu’on donne dans le fantastique qu’il faut s’affranchir de toute crédibilité dans la construction des personnages.
Je salue donc le travail, l’ambiance forte et la beauté graphique, avec toutefois les quelques réserves évoquées, mais je n’irai pas plus loin.
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Sandman - Dead Boy Detectives
Mouais, mouais, et mouais... Une BD qui a inspiré la série « Dead Boy detectives » sur Netflix, inconnue au bataillon. Une préface de Patrick Marcel pour contextualiser la BD. Cette mini série met en lumière deux personnages secondaires de Sandman dont je n'ai pas souvenir : Edwin Paine et Charles Roland. Deux gamins morts à l'internat de St. Hilarion, l'un au début du XXe siècle et l'autre dans les années quatre-vingt. Et c'est sous la forme de fantômes qu'ils vont mener leurs enquêtes. Un duo qui sera vite rejoint par Crystal, une jeune fille du même âge qui entretient une relation singulière avec ses parents, la mère est une artiste reconnue et le père est un célèbre musicien. Deux chats fantômes vont aussi venir se greffer à ce petit groupe. Une lecture qui m'a décontenancé, je n'ai pas retrouvé l'ambiance féérique, sombre et gothique de la série mère (Death n’apparaît que sur deux cases). Des intrigues où le fantastique aura évidemment une place importante mais ça reste simpliste et sans grande profondeur. Un récit où une partie des aventures se déroulent dans un jeu vidéo. Je n'ai pas trouvé nos adolescents spécialement attachants. La narration est rythmée, mais pas toujours fluide et elle sera accompagnée par de nombreuses facilités scénaristiques. Ma lecture ne fut pas désagréable, mais je pense qu'elle est destinée aux 13/15 ans en priorité. Mark Buckingham réalise un travail passable, j'ai aimé sa mise en page qui donne du punch au récit, mais beaucoup moins son trait gras et statique. Un dessin qui manque de constance du fait des différents encreurs au générique. Un problème de casquette sur quelques vignettes où elle ne devrait pas apparaître. Les couleurs monotones de Lee Loughridge ne sont pas folichonnes. Note réelle : 2,5. Une note sévère, à la hauteur de ma déception !
Racaille de bibliothèque
Ra(t)caille de bibliothèque est un manga qui permet de découvrir le travail des bibliothécaires et autres documentalistes. La série, par sa simplicité, s’adresse prioritairement aux jeunes lecteurs et jeunes lectrices. Elle s’appuie sur trois personnages centraux dont l’un, la racaille du titre, découvre cet univers. La série se structure en différents chapitres qui permettent d’aborder plusieurs aspects du métier. Le ton est léger, avec un personnage central assez crétin que ses nouveaux collègues vont écoler. Franchement, je n’ai pas été plus emballé que ça. Je trouve intéressant d’expliquer en quoi consiste exactement le travail de bibliothécaire, je trouve plaisante l’idée de nous faire rentrer dans cet univers via une série légère et humoristique. Le problème est que je n’ai ni ri ni rien appris. Le dessin lui-même m’est apparu trop épuré dans ses décors d’arrière-plan (comme c’est malheureusement trop souvent le cas dans les mangas) et je ne suis pas fan du style ultra-expressif utilisé pour décrire les réactions des personnages (je m’en lasse très vite, en fait). J’ai lu le premier tome par curiosité. Je vais m’arrêter là. A voir avec un public plus jeune et moins au fait du métier de bibliothécaire.
La Quille du siècle
Mouais. Je n’ai pas été aussi convaincu que Canarde par cette lecture. Disons que le point fort est le dessin, que j’ai bien aimé. Un noir et blanc réaliste très agréable, avec un rendu charbonneux pour les contours, ça me plait. Pour ce qui est de l’histoire, toute la partie vaguement polar/thriller dans la deuxième moitié de l’album m’a moyennement captivé. Des passages loufoques et peu crédibles (voir la course-poursuite avec les flics, ou le hasard de l’Américain descendant du train avant qu’il ne déraille) et une intrigue peu emballante. Car c’est très mollasson dans l’ensemble. En fait ça plaira surtout aux gros amateurs de vin, aux puristes, ceux qui se passionnent pour les cépages, la biodynamie, etc. Car il y a une profusion de termes très précis, qui peuvent lasser (bien plus que dans « Les ignorants » par exemple). Au départ, avec cet argot de bistrot parisien, je pensais lire quelque chose mixant Boudard, Clébert, mais en fait non – hélas. On est plutôt là dans une version snob et bobo de la dégustation, moins dans ses aspects populaires. J’ai lu l’album rapidement, sans réellement m’ennuyer, mais je pense l’oublier presque aussi rapidement. Note réelle 2,5/5.
Fleur de Tonnerre
Je ne connais pas ce roman de Teulé, mais, si l’adaptation est fidèle, ça n’est ni le meilleur sujet ni son meilleur roman. Même si je comprends ce qui a pu le séduire, lui qui s’est fait une spécialité de puiser dans l’Histoire des histoires à décaler. Le récit est très linéaire. Nous suivons Hélène Jegado (je ne connaissais pas du tout cette tueuse en série au tableau de chasse exceptionnelle) de son enfance à sa montée sur l’échafaud. Traumatisée par une famille (sa mère surtout) cul béni et superstitieuse, appelant à craindre Dieu et l’Ankou à tout moment, Hélène va se transformer en ange exterminateur, va finir par incarner l’Ankou, en tuant à peu près tous ceux et toutes celles qu’elle approche, avec sa bonne mine serviable (elle « cuisine bien », et empoisonne à tout va, et il faut plusieurs dizaines d’années pour que certaines personnes fassent le rapprochement entre tous ces morts et qu’Hélène soit arrêtée). Comme je l’ai dit, c’est un peu lassant et répétitif. Surtout, j’ai trouvé que Teulé (ou alors Cornette dans son adaptation) mettait moins d’ironie, d’humour noir dans les dialogues et les situations. Même s’il y a quelques touches d’humour (les deux colporteurs progressivement détruit et « bretonnisés », les bonnes sœurs et leurs habits découpés et transformés en tenues de cabaret olé-olé). Mais c’est insuffisant pour dynamiser une intrigue qui manque un peu de surprises. Je n’ai pas trop compris les animaux parlant par contre. J’aime bien par contre le dessin de Jürg (quelques accointances avec celui de Dumontheuil parfois), comme à chaque fois que je croise son travail. Note réelle 2,5/5.
Immonde !
J’ai le même ressenti que Ro, qui résume bien l’évolution malheureuse de l’intrigue. La première partie est originale et intrigante, que ce soit pour l’histoire elle-même, étrange, avec des pincées de malsain dérangeant. Ou pour l'arrière-plan, la menace d’une pollution maousse. Colorisation et dessin (en nettement moins bon et abouti pour ce dernier), font aussi un peu penser à Burns (une belle référence me concernant). Et puis peu à peu ça bascule vers quelque chose de moins intéressant. Ça tombe effectivement dans la série Z avec invasion de bestioles géantes qui massacrent tous ceux qu’elles croisent. On oublie et la pollution et tout ce qui ne jouait que sur des allusions, quelques images furtives. Fond et forme sont alors décevants. Là où un certain mystère et une angoisse lancinante permettait de faire gober pas mal de choses, ça n’est plus le cas dès lors que tout devient plus « réaliste » et linéaire. L’impression d’un matériau intéressant mal exploité prédomine.
Féréüs le Fléau
Ayant bien adhéré à la seule œuvre lue de l’auteur (Poussin-bleu), je pensais me régaler … et bien une déception cet album, je n’ai lu que le tome 1 mais aucune envie de pousser plus loin. Pourtant on retrouve le même ADN. Un dessin toujours aussi peu folichon, les couleurs sont même ici plus sobres et un univers pastiche de Fantasy à l’humour bien con. Sauf que je sais pas, peut-être une question d’état d’esprit, mais là j’ai trouvé ça (vraiment) lourd à suivre. L’humour est moins présent et ne fonctionne pas systématiquement, et puis rien à f…. de Féréüs, absolument pas attachant. J’ai sans doute loupé un truc car je pense que l’auteur est conforme à son univers. Mais une lecture en manque de fun pour ma part (peut-être tout simplement le fait de suivre un humain et pas un poussin).
Les Arcanes de la Lune Noire
Bon j’ai été conciliant avec la série mère mais je serai moins coulant avec ses arcanes. Pourtant j’aime bien l’idée de s’attarder sur des personnages secondaires de la série mère, d’autant plus que les choisis étaient tous dignes d’intérêt. Malheureusement on retrouve les mêmes travers que dans les chroniques (en ça le cahier des charges est rempli), si la partie graphique est conforme à la franchise, j’attendais mieux en terme de récits. Ils n’apportent finalement pas grand chose, aucune surprise à l’horizon, on continue d'empiler les clichés. Pour le coup je me suis ennuyé. Celui sur pile ou face s’en tire le mieux, je n’aime pas celui sur Ghorghor Bey, Parsifal est soporifique et enfin Greldinard livre ses secrets dans un bon tome 4 pour s’écrouler dans le suivant (pour le coup c’est la faute aux dessins, bien en deçà du précédent). Il faut être un fan absolu des chroniques pour s’intéresser à cette déclinaison.
Nephilims
J’ai rarement été convaincu par le mélange de western et de fantastique. Et ici, l’apport du fantastique ne m’a pas convaincu. Mais ça n’est pas la seule chose à m’avoir gêné. Les scénaristes installent leur intrigue au cœur de la guerre de Sécession. Un contexte déjà pas mal utilisé ailleurs. Mais ça a au moins le mérite de dramatiser immédiatement l’histoire. Hélas, je n’ai pas été convaincu – ni intéressé outre mesure – par cette histoire. Qui se révèle assez rapidement un empilement d’action et de protagonistes. Car, aux Nordistes et Confédérés s’ajoutent une improbable mission scientifique en plein territoire Choctaws hostile (ces derniers sont alliés des Confédérés, mais ceux-ci leur tirent dessus). Comme ça ne semblait pas suffire, les scénaristes ajoutent dans le deuxième tome des Cherokees hostiles aux Choctaws et alliés des Nordistes (j’avais oublié de signaler que les Nordistes peuvent aussi se diviser entre racistes et troupes noires), une deuxième expédition scientifique venant en renfort (mais trahie par ses guides). On peut ajouter la guide de la première expédition qui semble destinée après avoir disparu à jouer un rôle dans le dernier tome, et une Noire esclave des Choctaws libérée par des Nordistes eux-mêmes noirs mais ne lui faisant pas confiance. L’intrigue se débat au milieu des luttes, coups de feu et autres entourloupes entre tous ces groupes (chacun étant en plus traversé par de fortes dissensions !). Bon, déjà, c’est un peu indigeste. Mais à partir du dernier tiers du premier tome, et davantage dans le suivant, interviennent des « géants », sorte de peuple antérieur aux Amérindiens, qui massacrent indifféremment tous ceux qui les approchent. Tout ça n’est clairement pas ma came ! Bref, les amateurs de n’importe quoi habillé en western s’amuseront peut-être de cette série, mais ce gloubiboulga indigeste ne m’a pas convaincu de m’intéresser au tome suivant, censé conclure une série qui m’a laissé de côté.
Effet miroir
J’ai un peu le même ressenti que Yann135 après lecture de cet album, qui ne m’a pas vraiment captivé. L’intrigue est assez légère, voire creuse, manque d’aspérités. En fait c’est très linéaire : un type sort faire du jogging en forêt, est ensuite poursuivi jusqu’à la nuit par un motard (cette course-poursuite occupe plus de la moitié de l’album, tout en étant un chouia mollassonne). Le joggeur se demande qui est ce mystérieux agresseur. Nous aussi (puisque c’est le seul intérêt de l’histoire), même si la réponse se laisse deviner quand même bien avant la révélation. Et que la suite/chute est quelconque (et pour le coup décevante et pas dans le ton de ce qui avait précédé). Le happy-end est ici trop décalé par rapport au reste, et renforce in fine l’impression de mollesse de l’ensemble . Rien dans le dessin (lisible, mais pas ma came) ou le scénario pour me rendre intéressante une intrigue assez faible, qui n’a pas non plus su jouer sur une montée d’angoisse à la Hitchcock ou comme Spielberg avait su le faire dans « Duel ». Ça se laisse globalement lire, mais je suis clairement resté sur ma faim.
Minuit Passé
Je découvre Gaëlle Geniller avec Minuit passé. De toute évidence, il y a du boulot. L’autrice a apporté un soin tout particulier aux décors, ce que la colorisation tout à fait plaisante ne fait que souligner davantage tout en conférant une réelle ambiance. Tout cela fonctionne très bien : on est dans l’époque, on est dans l’Art Nouveau. Ajoutons que l’objet en lui-même renforce cette impression, de part notamment la tranche qui représente un décor floral vert du plus bel effet. J’aime assez le trait même si je ne goute guère ces visages taillés à la serpe façon manga. Et que dire de ces nez pointus ? Question de goût, certes. Quant au scénario, j’avoue l’avoir trouvé assez poussif, et la conclusion faiblarde. Tout ça pour ça ? Mais ce sont surtout les personnages en eux-mêmes qui m’ont dérangé. En effet, je ne suis pas parvenu à les sentir, et pas un seul instant je n’ai cru à leur psychologie romantique doucereuse. C’est trop ! Trop gentil, trop béni-oui-oui. A mon sens, ce n’est pas parce qu’on donne dans le fantastique qu’il faut s’affranchir de toute crédibilité dans la construction des personnages. Je salue donc le travail, l’ambiance forte et la beauté graphique, avec toutefois les quelques réserves évoquées, mais je n’irai pas plus loin.