Hormis son incarnation dans la série Loki et le film Quantumania, je ne connais pas du tout le personnage de Kang le Conquérant en comics. Cette mini-série m'a permis d'en découvrir une vision assez intime, le plaçant en tant que héros et n'ayant comme seul adversaire que... lui-même.
Kang est un personnage capable de voyager dans le temps avec une grande facilité. Et l'histoire s'entame quand une version âgée d'un Kang au faîte de son pouvoir vient chercher le jeune garçon qui sera plus tard amené à devenir lui-même et l'emmène au Crétacé pour le former et surtout faire en sorte qu'il ne commette pas les mêmes erreurs qu'il a faites, la principale leçon étant de ne jamais tomber amoureux car le conquérant serait alors lui-même conquis. Mais le garçon se rebelle contre cette formation autoritaire et s'empare de l'armure de Kang lui permettant de voyager dans le temps, entamant alors sa propre carrière de conquérant.
Si ce comics a l'avantage de m'avoir fait découvrir l'humanité du personnage de Kang tout en m'emmenant d'époques en époques au fil des pérégrinations du jeune Nathan sur sa route pour devenir le puissant Kang, elle m'a aussi déçu par son aspect prévisible, celui d'un destin qu'on nous annonce tout tracé et que l'intrigue semble véritablement mettre sur des rails. Plusieurs fois, je n'ai pas compris les choix opérés par le héros alors même que quelques cases plus tôt il indiquait savoir ce qui allait se passer et que ça allait lui causer du tort. Plusieurs passages semblent ainsi cousus de fil blanc, même s'ils se révèlent plus ou moins expliqués vers la fin de l'album. A partir du moment où j'ai constaté qu'on allait inévitablement se diriger vers un destin figé et une fin déjà connue, mon intérêt de lecture a décroché. Par chance, les choses ne s'arrêtent pas après ce que je pensais être la fin de l'histoire et il y a une autre vraie conclusion au-delà qui rebat un petit peu les cartes sans pour autant m'ôter l'impression que la majorité de l'histoire est trop prévisible pour être vraiment prenante.
Note : 2,5/5
Décidemment je n'y arrive pas. C'est sûrement un problème générationnel, lol. J'ai essayé de lire cette série cultissime du Manga et je suis tombé de haut. Pour paraphraser le discours du directeur d'école " le fait que vous ayez plus de quinze ans change tout…" p33 T1
Comme le souligne Emka très justement il faut remettre cette série dans son contexte ce qui est le contraire de l'universalité qui se joue de l'époque. Donc nous avons des gamins -15 qui possèdent des bolides hors de prix, boivent gentiment du coca dans un bouge du Néo-Tokyo, draguent des filles au moins quatre à cinq ans plus âgées et mettent en échec des troupes surentraînées, surarmées mais sur maladroites.
On ne peut pas faire plus manichéen du héros rebelle anti autorité (profs, police, armée) sur fond d'ambiance post apocalyptique (thème redondant dans les 80's) avec du super pouvoir destructeurs pour faire durer la sauce le plus longtemps possible. J'ai trouvé cette ambiance baston, macho aux dialogues très puérils (quand ils existent) d'un grand ennui.
Seul le graphisme très détaillé et dynamique de l'auteur me plaît. Il a le bon goût de proposer des visages d'âges différents aux caractéristiques et expressions détaillées.
J'ai déjà eu du mal à finir le T1 de l'édition intégrale, je n'irai pas plus loin.
?????
Eh bien, voilà une série qui a su me perdre !
Le premier tome se laisse lire – du moins sur les premiers trois-quarts. Ça pose les bases, et lance l’aventure, il est vrai sur de multiples pistes. Mais le lecteur peut encore légitimement croire que celles-ci vont s’éclaircir.
Et puis le deuxième tome embrouille complètement l’intrigue, jusqu’au troisième et dernier album, où là j’avoue n’avoir plus rien compris. Plus j’avançais dans l’histoire, moins je saisissais ce que je lisais, et je voyais avec inquiétude arriver la fin, en me demandant quel miracle allait bien pouvoir m’expliquer l’intrigue. Je l’attends encore.
J’ai été perdu totalement, je suis incapable de situer tous les personnages les uns par rapport aux autres, et je me suis du coup pas mal ennuyé sur la fin, j’ai fini laborieusement cette série.
Et ce d’autant plus que le dessin, pourtant pas exempt de qualité, m’a lui aussi laissé sur ma faim. Le premier tome est là aussi celui que j’ai trouvé le plus intéressant. Mais par la suite le dessin s’est révélé inégal, comme la colorisation (qui donne un rendu beaucoup plus fin sur certaines planches du dernier tome). Surtout, je ne suis pas fan de certaines attitudes et surtout de certains visages, clairement inspiré du manga (un personnage a même un look de Naruto je trouve). De plus, quelques personnages sont difficiles à différencier (les soldats de l’escorte par exemple).
Bref, un triptyque qui m’a presque totalement laissé de côté, et sur lequel je ne reviendrai pas.
Bon, de base, je ne serais pas allée spontanément vers ce manga. Je l’ai surtout lu car la maison d’édition en avait envoyé un exemplaire à la bibliothèque où je travaille et qu’il concernait le fond dont je m’occupe.
Alors, qu’est-ce que ça raconte ?
C’est l’histoire d’un prince héritier qui tombe par hasard sur une jeune médecin extrêmement douée dans son travail et qu’il décide de ramener avec lui à la capitale car il la pense capable de l’aider à rendre son pays plus puissant (en soignant ses soldats, notamment). Malheureusement pour lui, une dame de cours complote dans l’ombre et cherche à lui nuire, dans l’espoir que son propre fils hérite du trône.
C’est extrêmement convenu. Cela n’ajoute rien de plus au résumé que je viens de vous faire. Vous avez déjà vu/lu un nombre incalculable d’histoires similaires et ici, on ne cherche absolument pas à révolutionner tout ça ou à même tenter d’en faire une parodie.
Non, ça se prend très au sérieux.
L’autrice semble vraiment croire à cette intrigue politique et romantique mais la forme est si bateau que, non seulement je n’y crois pas, mais en plus c’est niais.
Car, oui, j’ai oublié de le dire : c’est une romance.
Et évidemment que le prince est magnifique et très fort. Évidemment que la jeune fille est belle, délicate, paradoxalement très douée et incapable de survivre seule en ce bas-monde sans le soutien d’une présence masculine (car oui, c’est une de ces fameuses héroïnes qu’on essaie de nous vendre comme à la fois incroyablement douée et incroyablement incapable). Évidemment qu’on nous introduit un second beau ténébreux à la fin de ce premier tome, car on ne pouvait pas non plus se priver du sempiternel cliché du second love interest là uniquement pour créer une tension artificielle alors qu’on sait parfaitement que la protagoniste va finir avec le premier.
Le dessin, lui aussi, est sans éclat. Je le trouve assez typique dans son genre, comme on peut en croiser dans de nombreux Shojos produits au kilomètre. Pas nécessairement mauvais mais peu expressifs. Les personnages font très figés et peu détaillés, surtout au niveau des visages.
J’ai lu le premier tome, j’ai déjà toutes les informations sur comment va se dérouler l’intrigue par la suite. Étant donné l’absence absolue de prise de risque dans cette introduction, je doute d’un soudain miracle. Je m’arrêterai donc là.
J'arrive vraiment après la masse des lecteurs. Je l'ai lu par curiosité et pour la note de ce site qui en général m'oriente correctement.
Le début du premier tome est vraiment accrocheur.
Mais il faut rapidement un logiciel type mindjet pour suivre l'intrigue. Je suis allé jusqu'au bout mais c'était vraiment pour être sûr de l'avis global. 2/5 c'est pour les graphismes mais l'histoire est un calvaire à suivre.
Bon courage aux lecteurs de la série complète.
Toutes ces aventures ont été tirées de faits réels.
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Ce tome regroupe les vingt-quatre historiettes consacrées au personnage de la vilaine Lulu. Cet ouvrage été publié pour la première fois en 1967 chez Claude Tchou, éditeur. La présente édition date de 2010. Ces histoires ont été réalisées par Yves Saint-Laurent (1936-2008), pour le scénario et les dessins, un des plus célèbres grands couturiers français, créateur de collections de haute couture. Chaque récit comporte entre deux et six pages, en bichromie, c'est-à-dire noir & blanc et rouge.
Il était une fois une petite fille. Elle s'appelait la vilaine Lulu. Son papa avait un nom : Yves Saint-Laurent. Il décida de mettre sa vie en images et de la raconter. Voici son histoire, cher public, en espérant qu'elle plaira. Présentation du personnage : les différentes parties dessinées qui composent Lulu, à savoir ses bas noirs, sa culotte blanche, sa jupe rouge, son canotier avec ruban rouge, son teeshirt et son visage souriant. Je m'appelle Lulu, deux pages : la vilaine Lulu se présente, en compagnie de son rat blanc. Elle évoque son gros rat blanc qu'elle appelle sa poupée, son bébé, son gros rat. Elle explique qu'elle aime beaucoup faire de vilains gestes, tout en relevant sa jupe et montrant sa culotte. Sa gouvernante renchérit que tout est prétexte pour elle à faire de vilains gestes. Lulu ne peut pas la supporter car elle l'irrite beaucoup. La gouvernante est grande et maigre et c'est elle qui emmène Lulu au jardin. Les deux expressions favorites de la fillette sont Schmuck et Pluck. Elle dort avec son gros rat blanc dans un linge brodé à son chiffre, c'est très chic. Sa bonne lui porte son petit déjeuner au lit. Puis Lulu fait quelques mouvements d'assouplissement et des vilains gestes. Elle fume dans son fauteuil. Elle lit Play Girl et elle apprend des choses.
Lulu à l'école, deux pages : la vilaine Lulu s'en va à l'école et elle est furieuse. Elle grommelle sur le chemin. La perspective de l'école ne la réjouit en rien. La maîtresse la salue lors de son arrivée dans la cour, mais Lulu ne répond pas à son salut. Elle s'assoit à sa table et s'exclame : Quel ennui ! Elle refuse de travailler, jette ses livres à terre, chantonne pendant les cours (Un jour mon prince viendra, un jour il me dira mon gros rat), se révèle de plus en plus odieuse. La maîtresse n'en peut plus. La vilaine Lulu s'avance menaçante, la traite de fille publique ribaude. Les enfants, gênés dans leur travail, hurlent. La vilaine Lulu déchire leurs livres et leurs cahiers. Elle sort le gros rat blanc de son cartable, et celui-ci mord une fillette. Panique chez les enfants, et la maîtresse, fille de gendarme, considère qu'elle est déshonorée. Enfin, c'est l'heure de la récréation et tout le monde sort s'amuser gentiment. Un jeudi de la vilaine Lulu, quatre pages : Les Tuileries, beau jardin de Paris, rempli de joyeuses bandes enfantines et d'heureuses mamans. C'est le printemps : sereine la vilaine Lulu va au jardin avec sa gouvernante. Elle cueille les fleurs des plates-bandes, piétine les bordures, saute à la corde allègrement, participe à une ronde d'enfants, rôde autour des mamans, entraîne ses petites amies et les excite contre un pauvre bébé.
Un tour par une encyclopédie en ligne permet d'apprendre que l'ouvrage a été écrit et dessiné dans les années 1950. Yves Saint-Laurent travaillait alors chez Christian Dior. Il racontait qu'ils étaient jeunes, qu'ils s'amusaient beaucoup. Souvent, après six heures, un collaborateur de Dior (Jean-Pierre Frère) se déguisait. Un soir, il avait remonté ses pantalons jusqu'aux genoux. le couturier se souvient, il portait de longues chaussettes noires. Dans la cabine des mannequins, il avait trouvé un jupon de tulle rouge et un chapeau de gondolier. Tout petit, presque inquiétant avec son air têtu et rusé, le collaborateur l'avait impressionné et Saint-Laurent lui avait dit : Tu es la vilaine Lulu. L'article continue en expliquant que l'ouvrage met en scène masturbation, tortures, pédophilie, meurtres et dépression latente, et a fait scandale à l'époque. Dix ans plus tard, Françoise Sagan a convaincu son auteur de publier les aventures de la vilaine Lulu en album. le lecteur s'interroge sur ce qu'il va découvrir. En l'occurrence, il lit des aventures courtes, entre deux et six pages, de ce qui semble être une petite fille turbulente et provocatrice à l'âge incertain, avec une narration visuelle composée de représentations très simplifiés, le plus souvent disposés en bande de la largeur des pages en vis-à-vis, une forme parfois infantile, parfois esthétique, avec un texte régulièrement redondant, indiquant ce que représente l'image.
Ainsi le lecteur voit Lulu se livrer à de nombreuses activités : Lulu à l'école, un jeudi de la vilaine Lulu au jardin des Tuileries, Lulu admire sa propre personne, Lulu exerce le métier de masseuse pour enfants, Lulu développe une relation amoureuse avec un sapeur-pompier, Lulu interprète le lac des cygnes sur scène, Lulu profite de la plage à Deauville, Lulu vend des poulaines dans un restaurant à thème médiéval, une Lulu-manie se propage dans la population, Lulu devient infirmière, Lulu passe par une phase de déprime sévère, Lulu choisit une robe de couturier pour participer à la présentation des ravissantes débutantes au palais de Chaillot, Lulu joue au bazar de la charité avec des copines, Lulu se met à la colle avec un individu responsable d'un réseau de commerce de traite de blanches mineures, Lulu part en colonie de vacances, Lulu devient une artiste moderne conceptuelle à succès, Lulu passe un nouvel après-midi au jardin des Tuileries, Lulu distribue des œufs de Pâques pourris, Lulu se met en ménage avec un sexagénaire riche. En effet, le lecteur ne peut que constater que cette jeune fille n'est pas recommandable, ni un modèle à suivre. Elle va jusqu'à incendier une cabane de jardin dans laquelle elle a enfermé des copines, les laissant périr dans les flammes, à en conduire sciemment une autre au suicide, et à participer dans le trafic de jeunes filles blanches mineures vers un pays du Moyen-Orient, en toute connaissance de cause, sans aucun remord, par pur caprice, ou pour sa satisfaction personnelle.
Le lecteur lit une histoire par une histoire, pas très sûr de disposer des références culturelles contextuelles de l'époque. Il rétablit sans peine que le jeudi de l'époque correspond au mercredi des enfants d'aujourd'hui. En revanche, le dessin en double page, intitulé Bonjour glou glou, est qualifié d'hommage à un auteur que Saint-Laurent aime tendrement et qu'il admire, sans qu'il soit possible de l'identifier uniquement par ces mots. Deux gags tournent autour des poulaines (une chaussure de forme allongée avec une pointe, portée au moyen-âge) : faut-il y voir une allusion à une mode passagère des années 1950 ? Il n'est pas très sûr non plus de l'âge qu'il doit accorder à cette vilaine Lulu. Au départ, il s'agit sans aucun doute possible d'une petite fille pré-pubère, à la silhouette disgracieuse ou peut-être encore enfantine, que sa tenue favorite contribue à enlaidir : les bas noirs, le large jupon rouge, le canotier déplacé. Elle montre régulièrement ses fesses, voire son pubis glabre. Elle joue au parc avec des petites filles. Étrangement ses parents n'apparaissent dans aucune histoire. Dans Un beau métier, son apparence reste inchangée, mais les mères de famille se comportent avec elle comme s'il s'agissait d'une adulte exerçant le métier de masseuse. Dans Bonne histoire de poulaines, elle est propriétaire d'un restaurant qu'elle dirige en salle. Dans du Schmuck et du Pluck, elle est philosophe existentialiste à succès. Mais dans la dernière histoire, cette petite fille pré-pubère se laisse entretenir à dessein par un vieux riche, et dort dans son lit.
La couverture promet un mélange de dessins enfantins, en particulier la représentation de la vilaine Lulu, et de conception de page artistique. En effet, la majeure partie des personnages sont représentés à base de détourage par un trait encré d'épaisseur régulière, assez fin, des formes simplifiées relevant d'une vision enfantine. Dans le même temps, cela n'empêche pas certaines cases et certaines histoires de présenter une forte densité d'informations visuelles. Au cours de l'histoire sur la traite des fillettes, l'artiste commence par un dessin en double page, la vision en légère élévation d'une rue avec des maisons de ville à un ou deux étages, et une trentaine de personnages se désolant de la disparation de leur enfant. Puis viennent une partie de poker entre Lulu et Monsieur Totor, ce dernier assis dans un fauteuil entouré de greluches, son voilier à quai, le recrutement des fillettes attirées par des sucres d'orge tendus par Lulu, un voyage à fond de cale, un repas copieux à l'arrivée, la teinte de leurs cheveux en rouge, la projection d'un film sur leur futur papa et son harem, l'arrivée dans un désert de pacotille avec des chameaux et des tenues légères pour les filles. le lecteur prête une attention particulière aux tenues vestimentaires : elles sont variées tout en étant également représentées de manière simpliste. Il reconnaît une robe à lamé, une robe à plaquette métallique de Dior. Il prend le temps d'admirer la centaine de variations de costumes de Lulu sur les deux premières et deux dernières pages, avec même une Lulu Batman.
L'inventivité du créateur ressort aussi régulièrement dans la mise en page. Il se départit régulièrement du découpage en quatre bandes de cases, de la largeur de deux pages, pour des constructions plus aventureuses. Dans les pages quatre et cinq, Lulu est représentée sept fois, avec un vêtement supplémentaire, de gauche à droite dans une sorte de danse. Il y a onze dessins en double page, avec une composition sophistiquée, assurant une lecture guidée et facile. Plusieurs histoires sont racontées sous la forme de dessins mis côte à côte sans bordure de case, avec jusqu'à une cinquantaine de dessins de Lulu. L'artiste fait usage de perspectives forcées, de cases en forme de cœur, de représentations tirant vers une forme iconique, de représentations naïves, de juxtaposition pour des éléments existant dans le même moment, de successions de cases pour décomposer une action, de cases sans arrière-plan, de décors sophistiqués en fonction de la séquence. Sous des dehors souvent frustes, il met à profit les possibilités variées de composition pour une narration visuelle.
Le lecteur ressort un peu déconcerté de ces vingt-quatre courtes histoires d'une fillette malpolie, se comportant parfois comme une adulte. Il comprend que la morale ait réprouvé un tel personnage enfantin immoral à une époque où la bande dessinée était destinée à la jeunesse. En fonction de sa sensibilité, il apprécie plus ou moins le mode de représentation appartenant à l'enfance, et les histoires se terminant souvent par une pirouette parce que l'auteur est arrivé à la dernière case de la page. D'un autre côté, il peut être sensible à l'irrévérence et la provocation de ces aventures, encore politiquement incorrectes aujourd'hui, désacralisant l'enfance, mettant en scène des abominations. Un défouloir pervers contre l'image idéalisée de l'enfance.
J'ai hésité à mettre 1 étoile, je me suis dis que j'étais peut être un peu dur.. donc ça sera 2 ! Mais 2 étoiles au rattrapage...
Commencons par le dessin... Pourtant grand amateur de gueules cassées, de visages tuméfiés, j'aurais dû apprécier le coup de crayons des personnages à la face usée par tant de mystère. Mais voilà, ça semble souvent brouillons, quelques décors intéressants, et encore.. seules les couleurs bien choisies sauvent l'honneur.
Les textes, eux, sont insipides, des dialogues bateau alternant blagues potaches et échanges grossiers..
Il y avait pourtant quelques intrigues qui méritaient d'être creusées, mais l'idée semblait compliquée à mettre sur papier, donc projet abandonné, pas de suite, et c'est peut être mieux ainsi.
Une blague par page dans ce recueil d'un auteur islandais. Le dessin est simplifié à l'extrême, tout est dans le texte. Provoquant, trash, on est dans la thématique autour du sexe, de mort, de drogue, de violence intra-familiale ou non, un peu de nazi.
Certains gags font sourire, d'autres laissent perplexes, d'autres encore tombent à plat. Globalement on est quand même dans la première catégorie ce qui reste honorable vu la difficulté de l'exercice mais je n'aurai pas mis 12 euros pour ce petit livre. Un assez surprenant "coup de coeur" de la bibliothèque locale vu le contenu.
J'ai un ressenti très diffus au sortir de ma lecture qui ne permettent pas de définir ma note alors que je le commence. En fait, j'ai l'impression que deux lectures sont possibles de la BD, et l'une d'entre elle ne me plait pas.
De base, ça ressemble pas mal à un film de Tarantino : bien bourrin, sanglant, un peu débile parfois et l'ensemble sur une histoire road-movie basique. Ça commence par un pacte avec le diable, ce qu'il ne faut jamais faire. Et ça part ensuite dans une course poursuite avec les flics. La fin est attendue, voir un peu convenue pour ce genre de récit. Simple et efficace, nerveux, dynamique.
Maintenant, je dois dire que le récit est étrangement découpé. Il y a des interludes qui sont trop marqués pour être de simples anecdotes (Jeffrey Damher ou l'histoire des deux types) mais qui n'ont étrangement aucune incidence sur le scénario. En fait, rien n'a réellement de conséquences et me fait m'interroger sur le sens de cette BD. Que voulaient raconter les auteurs ? La chute d'un homme ? Que viennent faire des personnages réels dans tout ça alors ? Est-ce un commentaire sur l'Amérique, sur la violence ? Je ne saisis pas ce qui est dit, et je ne suis pas sur que les auteurs aient un véritable but, mais ça n'empêche pas que le propos existe (indépendamment des volontés des auteurs).
Et c'est là que j'ai un doute : je ne pense pas que les auteurs veuillent dire un truc en particulier, mais ils ont un certain propos tout de même. Par exemple les personnes qui doivent mourir : quel est le lien ? Pourquoi cette fin sur le dernier type à tuer : je vois l'idée de tuer le nouveau conjoint et revenir au passé. Mais si le récit est celui-ci, que vient faire Dahmer là-dedans ? Pourquoi trois personnages centraux du récits sont gays ET tueurs ? Quel est le propos ? Peu de femmes sont présentes dans le récit -et aucune en protagonistes- mais est-ce un propos aussi ? Un commentaire ?
Ce qui me dérange, ce n'est pas tant que le récit ne semble pas avoir de messages que le fait qu'il tienne tout de même un propos. C'est normal, toute œuvre à un propos, même détaché du sens voulu par un auteur. Et là, je dois dire que je suis assez suspicieux sur le propos. Je ne pense pas que les auteurs voulaient dire ça, mais la représentation des gays dans la BD m'interroge. D'autre part, je ne comprends pas le mélange entre le réel et l'imaginaire (encore une fois, on a le diable et Jeffrey Dahmer). La BD se conclue sur un nouveau pacte avec un tueur bien réel. Mais je connais un peu l'histoire de celui-ci, et quel est le rapport avec ces gens que le diable voulait voir mourir ? Quel était son intérêt de tuer le flic ?
Je pense réellement que cette BD me perturbe parce que je ne vois pas ce qu'elle essaye de faire et que certaines représentations qu'elle fait me dérangent en plus haut point. Je ne suis pas du tout à l'aise avec cette BD, elle me parait légère alors que son histoire ne l'est pas du tout. Et encore une fois, la BD semble ne pas demander au lecteur de réfléchir et de se laisser porter par l'histoire, mais elle contient bien trop de détails qui incitent à réfléchir à ce qu'on voit. Je pense que ma lecture de l’œuvre est mauvaise, mais curieusement je n'arrive pas à en trouver d'autre. Et cette lecture me laisse sur un ressenti très négatif.
Pas forcément nécessaire celui-là.
Le dessin n'est pas si mal, ( trait fin, stylisation des visages entre GB et le Larcenet du retour a la terre) mais c'est l'histoire qui est ratée surtout qu'il n'y a aucun dialogue.
C'est une sorte de storyboard, maintenant il faut appeler un auteur de BD pour faire le boulot...donner de l'épaisseur aux personnages, créer un enjeu là où on ne réussit pas à en voir....
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Kang le conquérant - La conquête ultime
Hormis son incarnation dans la série Loki et le film Quantumania, je ne connais pas du tout le personnage de Kang le Conquérant en comics. Cette mini-série m'a permis d'en découvrir une vision assez intime, le plaçant en tant que héros et n'ayant comme seul adversaire que... lui-même. Kang est un personnage capable de voyager dans le temps avec une grande facilité. Et l'histoire s'entame quand une version âgée d'un Kang au faîte de son pouvoir vient chercher le jeune garçon qui sera plus tard amené à devenir lui-même et l'emmène au Crétacé pour le former et surtout faire en sorte qu'il ne commette pas les mêmes erreurs qu'il a faites, la principale leçon étant de ne jamais tomber amoureux car le conquérant serait alors lui-même conquis. Mais le garçon se rebelle contre cette formation autoritaire et s'empare de l'armure de Kang lui permettant de voyager dans le temps, entamant alors sa propre carrière de conquérant. Si ce comics a l'avantage de m'avoir fait découvrir l'humanité du personnage de Kang tout en m'emmenant d'époques en époques au fil des pérégrinations du jeune Nathan sur sa route pour devenir le puissant Kang, elle m'a aussi déçu par son aspect prévisible, celui d'un destin qu'on nous annonce tout tracé et que l'intrigue semble véritablement mettre sur des rails. Plusieurs fois, je n'ai pas compris les choix opérés par le héros alors même que quelques cases plus tôt il indiquait savoir ce qui allait se passer et que ça allait lui causer du tort. Plusieurs passages semblent ainsi cousus de fil blanc, même s'ils se révèlent plus ou moins expliqués vers la fin de l'album. A partir du moment où j'ai constaté qu'on allait inévitablement se diriger vers un destin figé et une fin déjà connue, mon intérêt de lecture a décroché. Par chance, les choses ne s'arrêtent pas après ce que je pensais être la fin de l'histoire et il y a une autre vraie conclusion au-delà qui rebat un petit peu les cartes sans pour autant m'ôter l'impression que la majorité de l'histoire est trop prévisible pour être vraiment prenante. Note : 2,5/5
Akira
Décidemment je n'y arrive pas. C'est sûrement un problème générationnel, lol. J'ai essayé de lire cette série cultissime du Manga et je suis tombé de haut. Pour paraphraser le discours du directeur d'école " le fait que vous ayez plus de quinze ans change tout…" p33 T1 Comme le souligne Emka très justement il faut remettre cette série dans son contexte ce qui est le contraire de l'universalité qui se joue de l'époque. Donc nous avons des gamins -15 qui possèdent des bolides hors de prix, boivent gentiment du coca dans un bouge du Néo-Tokyo, draguent des filles au moins quatre à cinq ans plus âgées et mettent en échec des troupes surentraînées, surarmées mais sur maladroites. On ne peut pas faire plus manichéen du héros rebelle anti autorité (profs, police, armée) sur fond d'ambiance post apocalyptique (thème redondant dans les 80's) avec du super pouvoir destructeurs pour faire durer la sauce le plus longtemps possible. J'ai trouvé cette ambiance baston, macho aux dialogues très puérils (quand ils existent) d'un grand ennui. Seul le graphisme très détaillé et dynamique de l'auteur me plaît. Il a le bon goût de proposer des visages d'âges différents aux caractéristiques et expressions détaillées. J'ai déjà eu du mal à finir le T1 de l'édition intégrale, je n'irai pas plus loin.
Naüja
????? Eh bien, voilà une série qui a su me perdre ! Le premier tome se laisse lire – du moins sur les premiers trois-quarts. Ça pose les bases, et lance l’aventure, il est vrai sur de multiples pistes. Mais le lecteur peut encore légitimement croire que celles-ci vont s’éclaircir. Et puis le deuxième tome embrouille complètement l’intrigue, jusqu’au troisième et dernier album, où là j’avoue n’avoir plus rien compris. Plus j’avançais dans l’histoire, moins je saisissais ce que je lisais, et je voyais avec inquiétude arriver la fin, en me demandant quel miracle allait bien pouvoir m’expliquer l’intrigue. Je l’attends encore. J’ai été perdu totalement, je suis incapable de situer tous les personnages les uns par rapport aux autres, et je me suis du coup pas mal ennuyé sur la fin, j’ai fini laborieusement cette série. Et ce d’autant plus que le dessin, pourtant pas exempt de qualité, m’a lui aussi laissé sur ma faim. Le premier tome est là aussi celui que j’ai trouvé le plus intéressant. Mais par la suite le dessin s’est révélé inégal, comme la colorisation (qui donne un rendu beaucoup plus fin sur certaines planches du dernier tome). Surtout, je ne suis pas fan de certaines attitudes et surtout de certains visages, clairement inspiré du manga (un personnage a même un look de Naruto je trouve). De plus, quelques personnages sont difficiles à différencier (les soldats de l’escorte par exemple). Bref, un triptyque qui m’a presque totalement laissé de côté, et sur lequel je ne reviendrai pas.
Remède Impérial - L'étrange médecin de la cour
Bon, de base, je ne serais pas allée spontanément vers ce manga. Je l’ai surtout lu car la maison d’édition en avait envoyé un exemplaire à la bibliothèque où je travaille et qu’il concernait le fond dont je m’occupe. Alors, qu’est-ce que ça raconte ? C’est l’histoire d’un prince héritier qui tombe par hasard sur une jeune médecin extrêmement douée dans son travail et qu’il décide de ramener avec lui à la capitale car il la pense capable de l’aider à rendre son pays plus puissant (en soignant ses soldats, notamment). Malheureusement pour lui, une dame de cours complote dans l’ombre et cherche à lui nuire, dans l’espoir que son propre fils hérite du trône. C’est extrêmement convenu. Cela n’ajoute rien de plus au résumé que je viens de vous faire. Vous avez déjà vu/lu un nombre incalculable d’histoires similaires et ici, on ne cherche absolument pas à révolutionner tout ça ou à même tenter d’en faire une parodie. Non, ça se prend très au sérieux. L’autrice semble vraiment croire à cette intrigue politique et romantique mais la forme est si bateau que, non seulement je n’y crois pas, mais en plus c’est niais. Car, oui, j’ai oublié de le dire : c’est une romance. Et évidemment que le prince est magnifique et très fort. Évidemment que la jeune fille est belle, délicate, paradoxalement très douée et incapable de survivre seule en ce bas-monde sans le soutien d’une présence masculine (car oui, c’est une de ces fameuses héroïnes qu’on essaie de nous vendre comme à la fois incroyablement douée et incroyablement incapable). Évidemment qu’on nous introduit un second beau ténébreux à la fin de ce premier tome, car on ne pouvait pas non plus se priver du sempiternel cliché du second love interest là uniquement pour créer une tension artificielle alors qu’on sait parfaitement que la protagoniste va finir avec le premier. Le dessin, lui aussi, est sans éclat. Je le trouve assez typique dans son genre, comme on peut en croiser dans de nombreux Shojos produits au kilomètre. Pas nécessairement mauvais mais peu expressifs. Les personnages font très figés et peu détaillés, surtout au niveau des visages. J’ai lu le premier tome, j’ai déjà toutes les informations sur comment va se dérouler l’intrigue par la suite. Étant donné l’absence absolue de prise de risque dans cette introduction, je doute d’un soudain miracle. Je m’arrêterai donc là.
3 Souhaits
J'arrive vraiment après la masse des lecteurs. Je l'ai lu par curiosité et pour la note de ce site qui en général m'oriente correctement. Le début du premier tome est vraiment accrocheur. Mais il faut rapidement un logiciel type mindjet pour suivre l'intrigue. Je suis allé jusqu'au bout mais c'était vraiment pour être sûr de l'avis global. 2/5 c'est pour les graphismes mais l'histoire est un calvaire à suivre. Bon courage aux lecteurs de la série complète.
La Vilaine Lulu
Toutes ces aventures ont été tirées de faits réels. - Ce tome regroupe les vingt-quatre historiettes consacrées au personnage de la vilaine Lulu. Cet ouvrage été publié pour la première fois en 1967 chez Claude Tchou, éditeur. La présente édition date de 2010. Ces histoires ont été réalisées par Yves Saint-Laurent (1936-2008), pour le scénario et les dessins, un des plus célèbres grands couturiers français, créateur de collections de haute couture. Chaque récit comporte entre deux et six pages, en bichromie, c'est-à-dire noir & blanc et rouge. Il était une fois une petite fille. Elle s'appelait la vilaine Lulu. Son papa avait un nom : Yves Saint-Laurent. Il décida de mettre sa vie en images et de la raconter. Voici son histoire, cher public, en espérant qu'elle plaira. Présentation du personnage : les différentes parties dessinées qui composent Lulu, à savoir ses bas noirs, sa culotte blanche, sa jupe rouge, son canotier avec ruban rouge, son teeshirt et son visage souriant. Je m'appelle Lulu, deux pages : la vilaine Lulu se présente, en compagnie de son rat blanc. Elle évoque son gros rat blanc qu'elle appelle sa poupée, son bébé, son gros rat. Elle explique qu'elle aime beaucoup faire de vilains gestes, tout en relevant sa jupe et montrant sa culotte. Sa gouvernante renchérit que tout est prétexte pour elle à faire de vilains gestes. Lulu ne peut pas la supporter car elle l'irrite beaucoup. La gouvernante est grande et maigre et c'est elle qui emmène Lulu au jardin. Les deux expressions favorites de la fillette sont Schmuck et Pluck. Elle dort avec son gros rat blanc dans un linge brodé à son chiffre, c'est très chic. Sa bonne lui porte son petit déjeuner au lit. Puis Lulu fait quelques mouvements d'assouplissement et des vilains gestes. Elle fume dans son fauteuil. Elle lit Play Girl et elle apprend des choses. Lulu à l'école, deux pages : la vilaine Lulu s'en va à l'école et elle est furieuse. Elle grommelle sur le chemin. La perspective de l'école ne la réjouit en rien. La maîtresse la salue lors de son arrivée dans la cour, mais Lulu ne répond pas à son salut. Elle s'assoit à sa table et s'exclame : Quel ennui ! Elle refuse de travailler, jette ses livres à terre, chantonne pendant les cours (Un jour mon prince viendra, un jour il me dira mon gros rat), se révèle de plus en plus odieuse. La maîtresse n'en peut plus. La vilaine Lulu s'avance menaçante, la traite de fille publique ribaude. Les enfants, gênés dans leur travail, hurlent. La vilaine Lulu déchire leurs livres et leurs cahiers. Elle sort le gros rat blanc de son cartable, et celui-ci mord une fillette. Panique chez les enfants, et la maîtresse, fille de gendarme, considère qu'elle est déshonorée. Enfin, c'est l'heure de la récréation et tout le monde sort s'amuser gentiment. Un jeudi de la vilaine Lulu, quatre pages : Les Tuileries, beau jardin de Paris, rempli de joyeuses bandes enfantines et d'heureuses mamans. C'est le printemps : sereine la vilaine Lulu va au jardin avec sa gouvernante. Elle cueille les fleurs des plates-bandes, piétine les bordures, saute à la corde allègrement, participe à une ronde d'enfants, rôde autour des mamans, entraîne ses petites amies et les excite contre un pauvre bébé. Un tour par une encyclopédie en ligne permet d'apprendre que l'ouvrage a été écrit et dessiné dans les années 1950. Yves Saint-Laurent travaillait alors chez Christian Dior. Il racontait qu'ils étaient jeunes, qu'ils s'amusaient beaucoup. Souvent, après six heures, un collaborateur de Dior (Jean-Pierre Frère) se déguisait. Un soir, il avait remonté ses pantalons jusqu'aux genoux. le couturier se souvient, il portait de longues chaussettes noires. Dans la cabine des mannequins, il avait trouvé un jupon de tulle rouge et un chapeau de gondolier. Tout petit, presque inquiétant avec son air têtu et rusé, le collaborateur l'avait impressionné et Saint-Laurent lui avait dit : Tu es la vilaine Lulu. L'article continue en expliquant que l'ouvrage met en scène masturbation, tortures, pédophilie, meurtres et dépression latente, et a fait scandale à l'époque. Dix ans plus tard, Françoise Sagan a convaincu son auteur de publier les aventures de la vilaine Lulu en album. le lecteur s'interroge sur ce qu'il va découvrir. En l'occurrence, il lit des aventures courtes, entre deux et six pages, de ce qui semble être une petite fille turbulente et provocatrice à l'âge incertain, avec une narration visuelle composée de représentations très simplifiés, le plus souvent disposés en bande de la largeur des pages en vis-à-vis, une forme parfois infantile, parfois esthétique, avec un texte régulièrement redondant, indiquant ce que représente l'image. Ainsi le lecteur voit Lulu se livrer à de nombreuses activités : Lulu à l'école, un jeudi de la vilaine Lulu au jardin des Tuileries, Lulu admire sa propre personne, Lulu exerce le métier de masseuse pour enfants, Lulu développe une relation amoureuse avec un sapeur-pompier, Lulu interprète le lac des cygnes sur scène, Lulu profite de la plage à Deauville, Lulu vend des poulaines dans un restaurant à thème médiéval, une Lulu-manie se propage dans la population, Lulu devient infirmière, Lulu passe par une phase de déprime sévère, Lulu choisit une robe de couturier pour participer à la présentation des ravissantes débutantes au palais de Chaillot, Lulu joue au bazar de la charité avec des copines, Lulu se met à la colle avec un individu responsable d'un réseau de commerce de traite de blanches mineures, Lulu part en colonie de vacances, Lulu devient une artiste moderne conceptuelle à succès, Lulu passe un nouvel après-midi au jardin des Tuileries, Lulu distribue des œufs de Pâques pourris, Lulu se met en ménage avec un sexagénaire riche. En effet, le lecteur ne peut que constater que cette jeune fille n'est pas recommandable, ni un modèle à suivre. Elle va jusqu'à incendier une cabane de jardin dans laquelle elle a enfermé des copines, les laissant périr dans les flammes, à en conduire sciemment une autre au suicide, et à participer dans le trafic de jeunes filles blanches mineures vers un pays du Moyen-Orient, en toute connaissance de cause, sans aucun remord, par pur caprice, ou pour sa satisfaction personnelle. Le lecteur lit une histoire par une histoire, pas très sûr de disposer des références culturelles contextuelles de l'époque. Il rétablit sans peine que le jeudi de l'époque correspond au mercredi des enfants d'aujourd'hui. En revanche, le dessin en double page, intitulé Bonjour glou glou, est qualifié d'hommage à un auteur que Saint-Laurent aime tendrement et qu'il admire, sans qu'il soit possible de l'identifier uniquement par ces mots. Deux gags tournent autour des poulaines (une chaussure de forme allongée avec une pointe, portée au moyen-âge) : faut-il y voir une allusion à une mode passagère des années 1950 ? Il n'est pas très sûr non plus de l'âge qu'il doit accorder à cette vilaine Lulu. Au départ, il s'agit sans aucun doute possible d'une petite fille pré-pubère, à la silhouette disgracieuse ou peut-être encore enfantine, que sa tenue favorite contribue à enlaidir : les bas noirs, le large jupon rouge, le canotier déplacé. Elle montre régulièrement ses fesses, voire son pubis glabre. Elle joue au parc avec des petites filles. Étrangement ses parents n'apparaissent dans aucune histoire. Dans Un beau métier, son apparence reste inchangée, mais les mères de famille se comportent avec elle comme s'il s'agissait d'une adulte exerçant le métier de masseuse. Dans Bonne histoire de poulaines, elle est propriétaire d'un restaurant qu'elle dirige en salle. Dans du Schmuck et du Pluck, elle est philosophe existentialiste à succès. Mais dans la dernière histoire, cette petite fille pré-pubère se laisse entretenir à dessein par un vieux riche, et dort dans son lit. La couverture promet un mélange de dessins enfantins, en particulier la représentation de la vilaine Lulu, et de conception de page artistique. En effet, la majeure partie des personnages sont représentés à base de détourage par un trait encré d'épaisseur régulière, assez fin, des formes simplifiées relevant d'une vision enfantine. Dans le même temps, cela n'empêche pas certaines cases et certaines histoires de présenter une forte densité d'informations visuelles. Au cours de l'histoire sur la traite des fillettes, l'artiste commence par un dessin en double page, la vision en légère élévation d'une rue avec des maisons de ville à un ou deux étages, et une trentaine de personnages se désolant de la disparation de leur enfant. Puis viennent une partie de poker entre Lulu et Monsieur Totor, ce dernier assis dans un fauteuil entouré de greluches, son voilier à quai, le recrutement des fillettes attirées par des sucres d'orge tendus par Lulu, un voyage à fond de cale, un repas copieux à l'arrivée, la teinte de leurs cheveux en rouge, la projection d'un film sur leur futur papa et son harem, l'arrivée dans un désert de pacotille avec des chameaux et des tenues légères pour les filles. le lecteur prête une attention particulière aux tenues vestimentaires : elles sont variées tout en étant également représentées de manière simpliste. Il reconnaît une robe à lamé, une robe à plaquette métallique de Dior. Il prend le temps d'admirer la centaine de variations de costumes de Lulu sur les deux premières et deux dernières pages, avec même une Lulu Batman. L'inventivité du créateur ressort aussi régulièrement dans la mise en page. Il se départit régulièrement du découpage en quatre bandes de cases, de la largeur de deux pages, pour des constructions plus aventureuses. Dans les pages quatre et cinq, Lulu est représentée sept fois, avec un vêtement supplémentaire, de gauche à droite dans une sorte de danse. Il y a onze dessins en double page, avec une composition sophistiquée, assurant une lecture guidée et facile. Plusieurs histoires sont racontées sous la forme de dessins mis côte à côte sans bordure de case, avec jusqu'à une cinquantaine de dessins de Lulu. L'artiste fait usage de perspectives forcées, de cases en forme de cœur, de représentations tirant vers une forme iconique, de représentations naïves, de juxtaposition pour des éléments existant dans le même moment, de successions de cases pour décomposer une action, de cases sans arrière-plan, de décors sophistiqués en fonction de la séquence. Sous des dehors souvent frustes, il met à profit les possibilités variées de composition pour une narration visuelle. Le lecteur ressort un peu déconcerté de ces vingt-quatre courtes histoires d'une fillette malpolie, se comportant parfois comme une adulte. Il comprend que la morale ait réprouvé un tel personnage enfantin immoral à une époque où la bande dessinée était destinée à la jeunesse. En fonction de sa sensibilité, il apprécie plus ou moins le mode de représentation appartenant à l'enfance, et les histoires se terminant souvent par une pirouette parce que l'auteur est arrivé à la dernière case de la page. D'un autre côté, il peut être sensible à l'irrévérence et la provocation de ces aventures, encore politiquement incorrectes aujourd'hui, désacralisant l'enfance, mettant en scène des abominations. Un défouloir pervers contre l'image idéalisée de l'enfance.
Rédemption
J'ai hésité à mettre 1 étoile, je me suis dis que j'étais peut être un peu dur.. donc ça sera 2 ! Mais 2 étoiles au rattrapage... Commencons par le dessin... Pourtant grand amateur de gueules cassées, de visages tuméfiés, j'aurais dû apprécier le coup de crayons des personnages à la face usée par tant de mystère. Mais voilà, ça semble souvent brouillons, quelques décors intéressants, et encore.. seules les couleurs bien choisies sauvent l'honneur. Les textes, eux, sont insipides, des dialogues bateau alternant blagues potaches et échanges grossiers.. Il y avait pourtant quelques intrigues qui méritaient d'être creusées, mais l'idée semblait compliquée à mettre sur papier, donc projet abandonné, pas de suite, et c'est peut être mieux ainsi.
Et vous trouvez ça drôle ?
Une blague par page dans ce recueil d'un auteur islandais. Le dessin est simplifié à l'extrême, tout est dans le texte. Provoquant, trash, on est dans la thématique autour du sexe, de mort, de drogue, de violence intra-familiale ou non, un peu de nazi. Certains gags font sourire, d'autres laissent perplexes, d'autres encore tombent à plat. Globalement on est quand même dans la première catégorie ce qui reste honorable vu la difficulté de l'exercice mais je n'aurai pas mis 12 euros pour ce petit livre. Un assez surprenant "coup de coeur" de la bibliothèque locale vu le contenu.
Speedball
J'ai un ressenti très diffus au sortir de ma lecture qui ne permettent pas de définir ma note alors que je le commence. En fait, j'ai l'impression que deux lectures sont possibles de la BD, et l'une d'entre elle ne me plait pas. De base, ça ressemble pas mal à un film de Tarantino : bien bourrin, sanglant, un peu débile parfois et l'ensemble sur une histoire road-movie basique. Ça commence par un pacte avec le diable, ce qu'il ne faut jamais faire. Et ça part ensuite dans une course poursuite avec les flics. La fin est attendue, voir un peu convenue pour ce genre de récit. Simple et efficace, nerveux, dynamique. Maintenant, je dois dire que le récit est étrangement découpé. Il y a des interludes qui sont trop marqués pour être de simples anecdotes (Jeffrey Damher ou l'histoire des deux types) mais qui n'ont étrangement aucune incidence sur le scénario. En fait, rien n'a réellement de conséquences et me fait m'interroger sur le sens de cette BD. Que voulaient raconter les auteurs ? La chute d'un homme ? Que viennent faire des personnages réels dans tout ça alors ? Est-ce un commentaire sur l'Amérique, sur la violence ? Je ne saisis pas ce qui est dit, et je ne suis pas sur que les auteurs aient un véritable but, mais ça n'empêche pas que le propos existe (indépendamment des volontés des auteurs). Et c'est là que j'ai un doute : je ne pense pas que les auteurs veuillent dire un truc en particulier, mais ils ont un certain propos tout de même. Par exemple les personnes qui doivent mourir : quel est le lien ? Pourquoi cette fin sur le dernier type à tuer : je vois l'idée de tuer le nouveau conjoint et revenir au passé. Mais si le récit est celui-ci, que vient faire Dahmer là-dedans ? Pourquoi trois personnages centraux du récits sont gays ET tueurs ? Quel est le propos ? Peu de femmes sont présentes dans le récit -et aucune en protagonistes- mais est-ce un propos aussi ? Un commentaire ? Ce qui me dérange, ce n'est pas tant que le récit ne semble pas avoir de messages que le fait qu'il tienne tout de même un propos. C'est normal, toute œuvre à un propos, même détaché du sens voulu par un auteur. Et là, je dois dire que je suis assez suspicieux sur le propos. Je ne pense pas que les auteurs voulaient dire ça, mais la représentation des gays dans la BD m'interroge. D'autre part, je ne comprends pas le mélange entre le réel et l'imaginaire (encore une fois, on a le diable et Jeffrey Dahmer). La BD se conclue sur un nouveau pacte avec un tueur bien réel. Mais je connais un peu l'histoire de celui-ci, et quel est le rapport avec ces gens que le diable voulait voir mourir ? Quel était son intérêt de tuer le flic ? Je pense réellement que cette BD me perturbe parce que je ne vois pas ce qu'elle essaye de faire et que certaines représentations qu'elle fait me dérangent en plus haut point. Je ne suis pas du tout à l'aise avec cette BD, elle me parait légère alors que son histoire ne l'est pas du tout. Et encore une fois, la BD semble ne pas demander au lecteur de réfléchir et de se laisser porter par l'histoire, mais elle contient bien trop de détails qui incitent à réfléchir à ce qu'on voit. Je pense que ma lecture de l’œuvre est mauvaise, mais curieusement je n'arrive pas à en trouver d'autre. Et cette lecture me laisse sur un ressenti très négatif.
Multiverres
Pas forcément nécessaire celui-là. Le dessin n'est pas si mal, ( trait fin, stylisation des visages entre GB et le Larcenet du retour a la terre) mais c'est l'histoire qui est ratée surtout qu'il n'y a aucun dialogue. C'est une sorte de storyboard, maintenant il faut appeler un auteur de BD pour faire le boulot...donner de l'épaisseur aux personnages, créer un enjeu là où on ne réussit pas à en voir....