Jusqu'à présent j'ai aimé ce que m'ont proposé les éditions des bulles dans l'océan. "Lune d'argent" ne fait pas partie de mes bonnes lectures.
Ce détournement fantastique et loufoque d'un récit de pirates menés par un ersatz d'Achab m a vite rebuté. L'utilisation à outrance d'un vocabulaire ordurier ne m'a pas convaincu sur l'intérêt de ma lecture.
Comme je n'apprécie pas trop ce graphisme que je trouve cassant et brutal j'ai passé mon tour assez vite.
Pas du tout mon truc.
J'ai été déçu par cette série proposée par Cyril Knittel. Je n'ai jamais pu me situer par rapport à la ligne du récit et dans quel esprit le lire.
Knittel fait souvent référence à des mythes ou des concepts qui ne sont pas si simples (finitude, origines premières, mythes bibliques) mais comme il les détourne d'une manière fantasy, j'avoue que j'ai souvent perdu le fil conducteur de son récit.
Impossible pour moi de dire à qui s'adresse l'auteur ni quel est le sens de son message sauf à faire du graphisme très coloré.
Or contrairement aux autres aviseurs je n'ai pas été séduit par le visuel de son ouvrage. Je n'ai pas trouvé ses associations (très numériques) de verts et de bleus très harmonieuses.
De plus le parti pris (quasi obligatoire) de dessiner les deux orphelins nus oblige à une gestuelle et des plans que je trouve pas toujours dans la logique du mouvement.
J'ai pensé que 96 pages pour cela c'était beaucoup trop long et je me suis ennuyé assez souvent.
13e adaptation des nouvelles de Liu Cixin. On retrouve des thématiques déjà vues dans les tomes précédents : le changement climatique et l'avenir pas très reluisant de la Terre. Le début est prometteur, mais une nouvelle fois le développement est décevant.
Dans le futur, suite à un flash au niveau du soleil, la Terre a connu une terrible catastrophe climatique et n'est plus habitable. Une dizaine de navettes sont envoyées dans l'espace en quête d'un nouvel astre pouvant permettre la survie de l'humanité. Pas forcément hyper original, mais en tout cas bien mis en situation. Le dernier membre d'équipage vivant discute avec l'IA à bord de la navette, ce procédé nous permet de comprendre les tenants et les aboutissants de la mission. Le retour sur Terre, bredouille, s'annonce peu joyeux d'autant que la planète semble en piteux état.
Le moins que l'on puisse dire c'est que ce qu'il va découvrir est inattendu et original... mais pas vraiment à mon goût. Il existe une population de survivants : des humains qui ont été réduits à la taille de poussières et qui habitent dans des bulles. Les 50 pages suivantes se résument en une discussion entre les deux parties pour expliquer comment ce peuple a été créé et quel est son mode de vie aujourd'hui. Scénaristiquement c'est déjà étrange et discutable d'avoir basé tout le développement du récit sur un dialogue entre notre astronaute et des "minipouss". Ils ne se racontent au final pas grand chose d'intéressant.
Mais en plus, quelle autre idée étrange d'en avoir fait une population enfantine qui chantent des contines à longueur de pages et qui s'extasient d'un rien ? Et surtout quel parti pris graphique risqué. Ces mini-humains évoluent dans un univers manga, rempli de fluo et de couleur flashy. Le mix avec le dessin réaliste qui gravite autour est très étrange, et ne parait pas hyper opportun.
Derrière tout ça, une nouvelle fois, il y a un message sur notre mode de vie, les préoccupations sur le devenir de notre planète, des dégâts liés aux changements de climat. Mais cela reste trop en toile de fond, ces messages sont abordés un peu superficiellement dans ce récit, et surtout les défauts décrits ci-dessus gâchent un peu tout ça.
Difficile de faire plus bourrin que ce diptyque. Les auteurs ne se prennent pas au sérieux et les scènes d’action s’enchainent avec comme seul objectif identifiable de faire tout péter et de charcuter à tire-larigot. Les intrigues sont tout sauf originales. Le premier volet se présente comme une énième resucée des chasses du Comte Zaroff tandis que le deuxième volet combine voyage dans le temps et invasion extraterrestre. Plus vide-cerveau que ça, c’est qu’on vous a trépané jusqu’aux testicules.
Bon, je ne vais pas pleurer : c’est ce à quoi je m’attendais. Et si l’aspect humoristique avait été un peu mieux réussi, je dirais même que cet album m’aurait donné satisfaction. Malheureusement, c’est vraiment là que le bât blesse à mes yeux. Que l’humour soit lourdingue, ok, mais là, c’est juste lourd et plat, vulgaire mais pas drôle.
Au niveau du dessin Linsner se fait clairement plaisir. Ses personnages féminins sont les stéréotypes sexy habituels (avec des seins qui ne cessent de vouloir s’échapper des combinaisons tout en se jouant des phénomènes de pesanteur). Les scènes d’action cherchent bien plus l’effet que la logique. Le rendu est outrageusement informatisé avec des couleurs lissées et brillantes. On est loin du petit travail artisanal mais bien devant un produit de grande distribution. Dans le genre, c’est bien fait… mais je trouve quand même ce style très impersonnel.
Donc voilà, c’est bourrin, avec un humour qui ne m’a pas convaincu, un scénario qui n’a rien d’original et mis en page dans un style très mainstream. En clair, pour moi, ça sort pas du lot.
Honnêtement, je ne vois pas trop l’intérêt de publier cet album en l’état. Il y avait pourtant de quoi faire quelque chose de bien plus consistant et réussi.
Le dessin de Sera, faussement maladroit parfois, est plutôt agréable, dynamique. Et la présence au scénario d’une policière garantissait une réserve quasi inépuisable de faits étayés, crédibles, pour nourrir une série fortement ancrée dans le réel – que ce soit un documentaire ou quelque chose de plus romancé.
Hélas, j’ai trouvé qu’il n’y avait ni l’un ni l’autre. On a juste une suite inégale d’anecdotes, qui s’empilent et ne font ni sens ni quelque chose de vraiment intéressant. Des réflexions éparses, quelques exemples de rencontres, d’interventions auxquelles Bénédicte Desforges a été confrontée, sans que rien ne soit réellement construit ou développé. Du coup la frustration prédomine. Et cela donne un ensemble hétéroclite, cacophonique.
J’ai traversé cette lecture sans jamais vraiment accrocher, c’est dommage.
Je n'ai pas accroché à ce récit intimiste de quatre jeunes adultes qui tournent en rond à la recherche de leur nombril au fond d'une bouteille.
Je ne suis pas vraiment d'accord avec ce titre un peu générique qui laisserait à penser que tous les adultes de cet âge partagent les mêmes préoccupations.
En effet j'ai deux enfants de cette génération qui sont aux antipodes du portrait décrit par Mauryn Parent. Je n'ai vu qu'ennui et fatuité dans les prises de positions de ces quatre pseudo adultes irresponsables.
La conclusion de l'auteure me semble être une mauvaise compréhension du carpe diem à laquelle elle se réfère (en tout cas une interprétation très minimaliste). Au lieu de nous infliger des éternels ados qui ont constamment soif, l'auteure aurait pu ajouter des jeunes qui ont faim.
Faim d'engagements, de soif de vivre, de découvertes ou de dépassement de soi, tout le contraire d'un scénario avec des dialogues aussi vides que la pensée exprimée.
Je ne suis pas fan de ce type de graphisme genre crayonné d'une bonne classe des Beaux Arts. Cela me paraît si scolaire que cela ne me fait pas vibrer.
Comme les personnages "désabusés" avant d'avoir rien entrepris ou "rêveurs" de canapés douillets m'ont particulièrement tapé sur les nerfs, j'ai refermé l'ouvrage avec soulagement.
Greg Rucka est un scénariste que je trouve moyen la plupart du temps et ce ne sont pas ces deux albums qui vont me faire changer d'avis.
Ce sont des numéros de la série Wolverine à une époque où cette série paraissait dans un label qui proposait des histoires plus adultes. Le premier album propose deux histoires de polar et cela semble être une bonne idée à la base vu que Rucka a montré qu'il pouvait faire du bon polar dans un univers de super-héros avec ''Gotham Central''.
Sauf que voilà cela marche bien dans l'univers de Batman vu qu'on met souvent des personnages de policiers en avant dans ces récits et la plupart des super-vilains n'ont pas de super-pouvoirs. Wolverine est tout de même un super-héros très puissant et en dehors d'une apparition de Diablo, il y a rien en dehors de Wolverine lui-même qui rappelle au lecteur que ça se passe dans l'univers Marvel. On dirait du polar lambda où on a foutu Wolverine comme personnage principal parce que ça vend plus qu'un personnage de détective quelconque. Le comics souffre aussi des tares de comics de super-héros censé être adulte. On parle de trucs graves (le trafic humain) de manière superficielle et ça se termine en baston avec Wolverine qui tabasse des méchants très méchants.
Le deuxième tome change de ton. On n'est plus dans du polar, mais plus dans un thriller avec le passé de Wolverine qui vient encore le hanter pour la 10000ème fois. On retrouve son ennemi juré Dents de Sabre et là ça sent vraiment une histoire de Wolverine sauf que ça ne veut pas dire que c'est nécessairement mieux. Le récit est cliché (surtout la fin) et sans grand intérêt sauf si on est un gros fan de Wolverine.
Quant au dessin, c'est le dessin typique des comics de super-héros modernes que je trouve froid et sans saveur.
Une version alternative de héros (et méchants) célèbres de l’univers DC, l’histoire se passant au jurassique nos super-héros se verront doter d’un physique de dinosaures pour protéger les premiers hommes.
Dis comme ça, le concept a de quoi intriguer, un scénario qui ne se prend pas vraiment au sérieux et paraît bien fun sur le papier. Malheureusement les apparences sont souvent trompeuses, j’ai trouvé ça bien plat.
Rien de nouveau sur l’histoire, les auteurs reprennent la même origine story. Supersaur vient d’une autre planète et a été élevé par des humains, Wonderdon quitte son île d’amazones, Batsaur aura droit à son flash-back du meurtre de ses parents etc … ce petit monde se réunira petit à petit pour mettre la pâté aux méchants. Voilà c’est tout, le seul petit intérêt que j’ai trouvé est le choix du type de dinosaures pour les traits de nos persos (vélociraptor, t-rex, tricératops …) sinon c’est pas très fin, ni drôle et très classique malgré l’originalité du cadre, en fait il n’y a que Batman qui s’en tire bien (mais bon les autres m’ont toujours paru palots à côté).
Mais le pire vient de la partie graphique, si les premiers chapitres passent bien, le passage de relais à Rafa Garres a été rédhibitoire, qu’est que c’est moche !! Ça m’a définitivement convaincu de la pauvreté du tome (et de la série si suite ?).
Une belle couverture qui attire le regard, un sujet original et intéressant, un dessin élégant et joliment coloré, tout cela était la promesse d'une bonne BD... et pourtant elle m'est passé complètement à côté.
Le problème à mes yeux vient de son découpage narratif trop décousu et ne permettant pas au lecteur de s'imprégner de l'histoire.
Ca commence par une évasion d'un camp de concentration avec visiblement une belle femme en héroïne à la fin tragique. Sauf qu'on entendra quasiment plus parler d'elle du reste de la BD avant une courte scène en flash-back. Puis ça continue avec une paire de scènes dans les années 30 qui s'arrêteront là encore brutalement pour renvoyer ensuite l'action dans les années 60. A nouveau cette impression de laisser une action en plan pour passer à toute autre chose sans savoir ce qu'il s'est passé entretemps. Par la suite, hormis quelques flash-back, le récit devient plus linéaire mais là encore il ne réussit pas à permettre au lecteur de bien tout assimiler. La fameuse histoire d'amour passionnée sensée être au centre de l'histoire ne se laisse pas ressentir : on peine à croire à la passion de la chanteuse pour l'héritier Wagner. Les relations entre les protagonistes ainsi que les immanquables secrets enfouis restent abscons, difficiles à appréhender.
Tant et si bien que c'est à la lecture du résumé de l'album qu'on comprend à peu près ce qu'on était sensé pouvoir apprendre à la lecture de l'album. Cela m'étonne d'un vieux de la vieille comme Desberg au scénario mais concrètement, du début à la fin de cette BD j'ai tenté vainement de voir où il voulait en venir avec son intrigue et je l'ai refermée sans être aucunement convaincu. Je n'en retire que la découverte d'à quel point les relations entre la famille Wagner, le festival de Bayreuth et les nazis étaient troubles, même des années après la fin de la guerre, mais hormis cela cet album ne m'a pas parlé du tout.
J’ai lu la série dans l’intégrale. Cela se lit assez vite. Mais, alors que le sujet du mal-logement est intéressant et toujours plus d’actualité hélas, je suis resté ici sur ma faim.
D’abord, si Yatuu donne du rythme à son récit, je n’ai pas accroché au dessin, vraiment pas mon truc. C’est une sorte de mixe entre du style manga et un style girly, deux esthétiques que je ne goûte pas trop. La propension de ses personnages à hurler, à être surexcités, la bouche grande ouverte est assez horripilante.
La première partie tourne autour de la difficulté de l’héroïne, admise dans une grande université/école parisienne, à trouver un logement. La longue liste des abus, arnaques et autres déconvenues est édifiante, énoncée sur un ton mi humoristique mi revendicatif.
La deuxième partie développe un peu la thématique de la fille de classes moyennes entrant dans une « école de riches », mais les personnages sont trop caricaturaux pour que la critique porte. La partie la plus intéressante (qui pourrait être proche des idées et actions de l’association DAL), tourne autour d’un squat. Mais là aussi un travers fait perdre de l’intérêt : on a l’impression que chaque habitant de ce squat représente une catégorie, l’autrice ayant voulu toutes les caser pour illustrer tous les cas de figure possibles.
Les dénonciations autour du mal logement contenues dans cette série sont bien venues, mais la lecture ne m’a pas convaincu. Narration et dessin ne sont pas à mon goût, c’est dommage.
Note réelle 2,5/5.
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Lune d'Argent
Jusqu'à présent j'ai aimé ce que m'ont proposé les éditions des bulles dans l'océan. "Lune d'argent" ne fait pas partie de mes bonnes lectures. Ce détournement fantastique et loufoque d'un récit de pirates menés par un ersatz d'Achab m a vite rebuté. L'utilisation à outrance d'un vocabulaire ordurier ne m'a pas convaincu sur l'intérêt de ma lecture. Comme je n'apprécie pas trop ce graphisme que je trouve cassant et brutal j'ai passé mon tour assez vite. Pas du tout mon truc.
Les Orphelins
J'ai été déçu par cette série proposée par Cyril Knittel. Je n'ai jamais pu me situer par rapport à la ligne du récit et dans quel esprit le lire. Knittel fait souvent référence à des mythes ou des concepts qui ne sont pas si simples (finitude, origines premières, mythes bibliques) mais comme il les détourne d'une manière fantasy, j'avoue que j'ai souvent perdu le fil conducteur de son récit. Impossible pour moi de dire à qui s'adresse l'auteur ni quel est le sens de son message sauf à faire du graphisme très coloré. Or contrairement aux autres aviseurs je n'ai pas été séduit par le visuel de son ouvrage. Je n'ai pas trouvé ses associations (très numériques) de verts et de bleus très harmonieuses. De plus le parti pris (quasi obligatoire) de dessiner les deux orphelins nus oblige à une gestuelle et des plans que je trouve pas toujours dans la logique du mouvement. J'ai pensé que 96 pages pour cela c'était beaucoup trop long et je me suis ennuyé assez souvent.
L'Humanité invisible
13e adaptation des nouvelles de Liu Cixin. On retrouve des thématiques déjà vues dans les tomes précédents : le changement climatique et l'avenir pas très reluisant de la Terre. Le début est prometteur, mais une nouvelle fois le développement est décevant. Dans le futur, suite à un flash au niveau du soleil, la Terre a connu une terrible catastrophe climatique et n'est plus habitable. Une dizaine de navettes sont envoyées dans l'espace en quête d'un nouvel astre pouvant permettre la survie de l'humanité. Pas forcément hyper original, mais en tout cas bien mis en situation. Le dernier membre d'équipage vivant discute avec l'IA à bord de la navette, ce procédé nous permet de comprendre les tenants et les aboutissants de la mission. Le retour sur Terre, bredouille, s'annonce peu joyeux d'autant que la planète semble en piteux état. Le moins que l'on puisse dire c'est que ce qu'il va découvrir est inattendu et original... mais pas vraiment à mon goût. Il existe une population de survivants : des humains qui ont été réduits à la taille de poussières et qui habitent dans des bulles. Les 50 pages suivantes se résument en une discussion entre les deux parties pour expliquer comment ce peuple a été créé et quel est son mode de vie aujourd'hui. Scénaristiquement c'est déjà étrange et discutable d'avoir basé tout le développement du récit sur un dialogue entre notre astronaute et des "minipouss". Ils ne se racontent au final pas grand chose d'intéressant. Mais en plus, quelle autre idée étrange d'en avoir fait une population enfantine qui chantent des contines à longueur de pages et qui s'extasient d'un rien ? Et surtout quel parti pris graphique risqué. Ces mini-humains évoluent dans un univers manga, rempli de fluo et de couleur flashy. Le mix avec le dessin réaliste qui gravite autour est très étrange, et ne parait pas hyper opportun. Derrière tout ça, une nouvelle fois, il y a un message sur notre mode de vie, les préoccupations sur le devenir de notre planète, des dégâts liés aux changements de climat. Mais cela reste trop en toile de fond, ces messages sont abordés un peu superficiellement dans ce récit, et surtout les défauts décrits ci-dessus gâchent un peu tout ça.
Wolverine Black Cat - Coups de griffes
Difficile de faire plus bourrin que ce diptyque. Les auteurs ne se prennent pas au sérieux et les scènes d’action s’enchainent avec comme seul objectif identifiable de faire tout péter et de charcuter à tire-larigot. Les intrigues sont tout sauf originales. Le premier volet se présente comme une énième resucée des chasses du Comte Zaroff tandis que le deuxième volet combine voyage dans le temps et invasion extraterrestre. Plus vide-cerveau que ça, c’est qu’on vous a trépané jusqu’aux testicules. Bon, je ne vais pas pleurer : c’est ce à quoi je m’attendais. Et si l’aspect humoristique avait été un peu mieux réussi, je dirais même que cet album m’aurait donné satisfaction. Malheureusement, c’est vraiment là que le bât blesse à mes yeux. Que l’humour soit lourdingue, ok, mais là, c’est juste lourd et plat, vulgaire mais pas drôle. Au niveau du dessin Linsner se fait clairement plaisir. Ses personnages féminins sont les stéréotypes sexy habituels (avec des seins qui ne cessent de vouloir s’échapper des combinaisons tout en se jouant des phénomènes de pesanteur). Les scènes d’action cherchent bien plus l’effet que la logique. Le rendu est outrageusement informatisé avec des couleurs lissées et brillantes. On est loin du petit travail artisanal mais bien devant un produit de grande distribution. Dans le genre, c’est bien fait… mais je trouve quand même ce style très impersonnel. Donc voilà, c’est bourrin, avec un humour qui ne m’a pas convaincu, un scénario qui n’a rien d’original et mis en page dans un style très mainstream. En clair, pour moi, ça sort pas du lot.
Flic
Honnêtement, je ne vois pas trop l’intérêt de publier cet album en l’état. Il y avait pourtant de quoi faire quelque chose de bien plus consistant et réussi. Le dessin de Sera, faussement maladroit parfois, est plutôt agréable, dynamique. Et la présence au scénario d’une policière garantissait une réserve quasi inépuisable de faits étayés, crédibles, pour nourrir une série fortement ancrée dans le réel – que ce soit un documentaire ou quelque chose de plus romancé. Hélas, j’ai trouvé qu’il n’y avait ni l’un ni l’autre. On a juste une suite inégale d’anecdotes, qui s’empilent et ne font ni sens ni quelque chose de vraiment intéressant. Des réflexions éparses, quelques exemples de rencontres, d’interventions auxquelles Bénédicte Desforges a été confrontée, sans que rien ne soit réellement construit ou développé. Du coup la frustration prédomine. Et cela donne un ensemble hétéroclite, cacophonique. J’ai traversé cette lecture sans jamais vraiment accrocher, c’est dommage.
Génération Y
Je n'ai pas accroché à ce récit intimiste de quatre jeunes adultes qui tournent en rond à la recherche de leur nombril au fond d'une bouteille. Je ne suis pas vraiment d'accord avec ce titre un peu générique qui laisserait à penser que tous les adultes de cet âge partagent les mêmes préoccupations. En effet j'ai deux enfants de cette génération qui sont aux antipodes du portrait décrit par Mauryn Parent. Je n'ai vu qu'ennui et fatuité dans les prises de positions de ces quatre pseudo adultes irresponsables. La conclusion de l'auteure me semble être une mauvaise compréhension du carpe diem à laquelle elle se réfère (en tout cas une interprétation très minimaliste). Au lieu de nous infliger des éternels ados qui ont constamment soif, l'auteure aurait pu ajouter des jeunes qui ont faim. Faim d'engagements, de soif de vivre, de découvertes ou de dépassement de soi, tout le contraire d'un scénario avec des dialogues aussi vides que la pensée exprimée. Je ne suis pas fan de ce type de graphisme genre crayonné d'une bonne classe des Beaux Arts. Cela me paraît si scolaire que cela ne me fait pas vibrer. Comme les personnages "désabusés" avant d'avoir rien entrepris ou "rêveurs" de canapés douillets m'ont particulièrement tapé sur les nerfs, j'ai refermé l'ouvrage avec soulagement.
Wolverine (Rucka)
Greg Rucka est un scénariste que je trouve moyen la plupart du temps et ce ne sont pas ces deux albums qui vont me faire changer d'avis. Ce sont des numéros de la série Wolverine à une époque où cette série paraissait dans un label qui proposait des histoires plus adultes. Le premier album propose deux histoires de polar et cela semble être une bonne idée à la base vu que Rucka a montré qu'il pouvait faire du bon polar dans un univers de super-héros avec ''Gotham Central''. Sauf que voilà cela marche bien dans l'univers de Batman vu qu'on met souvent des personnages de policiers en avant dans ces récits et la plupart des super-vilains n'ont pas de super-pouvoirs. Wolverine est tout de même un super-héros très puissant et en dehors d'une apparition de Diablo, il y a rien en dehors de Wolverine lui-même qui rappelle au lecteur que ça se passe dans l'univers Marvel. On dirait du polar lambda où on a foutu Wolverine comme personnage principal parce que ça vend plus qu'un personnage de détective quelconque. Le comics souffre aussi des tares de comics de super-héros censé être adulte. On parle de trucs graves (le trafic humain) de manière superficielle et ça se termine en baston avec Wolverine qui tabasse des méchants très méchants. Le deuxième tome change de ton. On n'est plus dans du polar, mais plus dans un thriller avec le passé de Wolverine qui vient encore le hanter pour la 10000ème fois. On retrouve son ennemi juré Dents de Sabre et là ça sent vraiment une histoire de Wolverine sauf que ça ne veut pas dire que c'est nécessairement mieux. Le récit est cliché (surtout la fin) et sans grand intérêt sauf si on est un gros fan de Wolverine. Quant au dessin, c'est le dessin typique des comics de super-héros modernes que je trouve froid et sans saveur.
Jurassic league
Une version alternative de héros (et méchants) célèbres de l’univers DC, l’histoire se passant au jurassique nos super-héros se verront doter d’un physique de dinosaures pour protéger les premiers hommes. Dis comme ça, le concept a de quoi intriguer, un scénario qui ne se prend pas vraiment au sérieux et paraît bien fun sur le papier. Malheureusement les apparences sont souvent trompeuses, j’ai trouvé ça bien plat. Rien de nouveau sur l’histoire, les auteurs reprennent la même origine story. Supersaur vient d’une autre planète et a été élevé par des humains, Wonderdon quitte son île d’amazones, Batsaur aura droit à son flash-back du meurtre de ses parents etc … ce petit monde se réunira petit à petit pour mettre la pâté aux méchants. Voilà c’est tout, le seul petit intérêt que j’ai trouvé est le choix du type de dinosaures pour les traits de nos persos (vélociraptor, t-rex, tricératops …) sinon c’est pas très fin, ni drôle et très classique malgré l’originalité du cadre, en fait il n’y a que Batman qui s’en tire bien (mais bon les autres m’ont toujours paru palots à côté). Mais le pire vient de la partie graphique, si les premiers chapitres passent bien, le passage de relais à Rafa Garres a été rédhibitoire, qu’est que c’est moche !! Ça m’a définitivement convaincu de la pauvreté du tome (et de la série si suite ?).
L'Héritage Wagner
Une belle couverture qui attire le regard, un sujet original et intéressant, un dessin élégant et joliment coloré, tout cela était la promesse d'une bonne BD... et pourtant elle m'est passé complètement à côté. Le problème à mes yeux vient de son découpage narratif trop décousu et ne permettant pas au lecteur de s'imprégner de l'histoire. Ca commence par une évasion d'un camp de concentration avec visiblement une belle femme en héroïne à la fin tragique. Sauf qu'on entendra quasiment plus parler d'elle du reste de la BD avant une courte scène en flash-back. Puis ça continue avec une paire de scènes dans les années 30 qui s'arrêteront là encore brutalement pour renvoyer ensuite l'action dans les années 60. A nouveau cette impression de laisser une action en plan pour passer à toute autre chose sans savoir ce qu'il s'est passé entretemps. Par la suite, hormis quelques flash-back, le récit devient plus linéaire mais là encore il ne réussit pas à permettre au lecteur de bien tout assimiler. La fameuse histoire d'amour passionnée sensée être au centre de l'histoire ne se laisse pas ressentir : on peine à croire à la passion de la chanteuse pour l'héritier Wagner. Les relations entre les protagonistes ainsi que les immanquables secrets enfouis restent abscons, difficiles à appréhender. Tant et si bien que c'est à la lecture du résumé de l'album qu'on comprend à peu près ce qu'on était sensé pouvoir apprendre à la lecture de l'album. Cela m'étonne d'un vieux de la vieille comme Desberg au scénario mais concrètement, du début à la fin de cette BD j'ai tenté vainement de voir où il voulait en venir avec son intrigue et je l'ai refermée sans être aucunement convaincu. Je n'en retire que la découverte d'à quel point les relations entre la famille Wagner, le festival de Bayreuth et les nazis étaient troubles, même des années après la fin de la guerre, mais hormis cela cet album ne m'a pas parlé du tout.
Génération mal-logée !
J’ai lu la série dans l’intégrale. Cela se lit assez vite. Mais, alors que le sujet du mal-logement est intéressant et toujours plus d’actualité hélas, je suis resté ici sur ma faim. D’abord, si Yatuu donne du rythme à son récit, je n’ai pas accroché au dessin, vraiment pas mon truc. C’est une sorte de mixe entre du style manga et un style girly, deux esthétiques que je ne goûte pas trop. La propension de ses personnages à hurler, à être surexcités, la bouche grande ouverte est assez horripilante. La première partie tourne autour de la difficulté de l’héroïne, admise dans une grande université/école parisienne, à trouver un logement. La longue liste des abus, arnaques et autres déconvenues est édifiante, énoncée sur un ton mi humoristique mi revendicatif. La deuxième partie développe un peu la thématique de la fille de classes moyennes entrant dans une « école de riches », mais les personnages sont trop caricaturaux pour que la critique porte. La partie la plus intéressante (qui pourrait être proche des idées et actions de l’association DAL), tourne autour d’un squat. Mais là aussi un travers fait perdre de l’intérêt : on a l’impression que chaque habitant de ce squat représente une catégorie, l’autrice ayant voulu toutes les caser pour illustrer tous les cas de figure possibles. Les dénonciations autour du mal logement contenues dans cette série sont bien venues, mais la lecture ne m’a pas convaincu. Narration et dessin ne sont pas à mon goût, c’est dommage. Note réelle 2,5/5.