Quelques aspects intéressants, comme par exemple de montrer pas mal de métiers intervenant dans la « confection » d’un film (script, montage, etc.), dans le Hollywood du début des années 1950. Une partie de « l’envers » évoqué par le titre.
Mais l’envers s’entend ici aussi au niveau des relations cachées entretenues par les protagonistes, et là c’est moins intéressant. Surtout que le rythme est très lent, rien ne vient véritablement dynamiser la lecture. Et la longue suite de ragots, de coucheries/tromperies, les bisbilles entre tel ou tel protagoniste, tout ça m’a clairement laissé de côté. Convenu, du déjà-vu sans passion ni originalité, sans rythme donc. Un scénario paresseux. Le début du Mac Carthysme, évoqué à un moment, m’a un temps fait espérer que l’intrigue allait être boostée, mais en fait il n’en a rien été.
Reste le dessin de Raives, comme toujours très classique et agréable. Mais lui aussi sans originalité. Il aide à faire passer l’intrigue mollassonne, mais contribue aussi à engourdir l’œil du lecteur.
Oh la jolie déception !
Nocq s’aventure du côté du polar, du thriller, du noir, et la perspective m'enthousiasmait assez. L'idée d'utiliser un décor marin accentuait la légitimité de ses identifiables tonalités bleues. Mes attentes étaient assez élevées, après un intéressant Le Rapport W et un plus pertinent encore Les Grands Cerfs ; je rêvais d'un crescendo qualitatif, d'une BD définitivement réussie !
Et force est de constater que le projet est bien mal cadré. Qu'a fait l'éditeur ? Un moment, il faut savoir restreindre la liberté de l'auteur, ou tout du moins l'amener à s'interroger sur son projet, sur les liaisons entre le thriller et les aspects documentaires, sur la compréhension globale de l'intrigue.
Le thriller est ici sans queue ni tête, mais pas abscons par souhait de perdre son lecteur pour créer un vertige, une fascination tel un Cronenberg ou Lynch au cinéma, un humoristique Mc Guffin hitchcockien ; ici nulle richesse et mise en abîme avec la parano de l'héroïne, il n'y a qu'incompréhension, que du flou, du mystère lassant à force de sur-place et apartés.
Plus décevant encore, les illustrations de Nocq se contentent bien des fois de seuls plaisants jeux de lumière, redondants et un peu faciles.
Un auteur toujours à suivre, qui essuie là un petit et bien excusable raté. Note sévère, à la hauteur de l'attente déçue, un sympathique avertissement.
De la même manière que Garth Ennis l'avait fait pour Punisher - La Fin, Peter David imagine ici un super-héros resté seul après l'apocalypse dans un monde ravagé et sans espoir. Ce héros, c'est Hulk, ou plus souvent Bruce Banner qui erre sans but tandis que son alter ego l'empêche de mourir. La Terre a été détruite par une guerre nucléaire, tous les hommes ont péri, les civilisations extraterrestres s'en réjouissent et personne ne viendra à la rencontre de Banner qui ne peut que trainer sa carcasse, régulièrement dévorée par les insectes mais régénérée par l'immortel Hulk.
Avec ce récit, Peter David met un point final à la série d'épisodes qu'il a scénarisés pour Hulk. Certains d'entre eux peuplent d'ailleurs les souvenirs de Banner. Mais c'est bien le genre de scénario qui m'ennuie. Il ne s'y passe quasiment rien, on se contente de suivre les pensées morbides de Banner, son désir de mourir, sa désespération, et en parallèle la rage permanente d'un Hulk qui en est venu à détester tout ce qui existe et existait. Le dessin est de bonne qualité mais il a si peu à mettre en image que c'est presque gâché : toujours les mêmes décors ravagés, et un Banner maigre, vieilli et mourant qui ressasse son malheur. Sur le plan de la crédibilité, dans un univers Marvel où d'autres héros sont immortels ou capables de se régénérer, ou vivent simplement ailleurs que sur Terre, il est difficile d'imaginer qu'aucun d'entre eux ne soit venu redresser la situation ou ne serait-ce que rencontrer Bruce Banner après la guerre. Il faut donc se contenter du contexte artificiel posé par le scénariste malgré le peu d'intérêt que je lui trouve. Vers la fin on a droit à l'idée d'un rapprochement avec le mythe de Prométhée mais il est assez bancal et ne mène nulle part.
Bref, un comics lu avec ennui.
On assiste depuis quelques années à un entrain considérable pour les années 80 à travers différents médias : le succès de la série TV « Stranger Things » en reste le principal étendard par sa popularité mais les musiques Synthwave, les néons flashy qui illuminent les nuits d’été ou même les jeux vidéo arborant les mécaniques de gameplay moderne dans du pixel art du plus bel effet, bref le phénomène est un peu partout.
Tenir en main « Arcadium » met directement dans une ambiance similaire : borne d’arcade sur la couverture, lettrage rétro et couleurs très contrastées.
Nikopek l’auteur a très bien connu cette époque et souhaite retranscrire toute cette nostalgie et cet amour pour cette époque au travers du genre qu’il affectionne le plus : l’horreur.
Horreur palpable dès les premières pages avec cet ado Gavin accusé par les flics locaux d’avoir massacré toute sa famille dans d’étranges circonstances. Gavin va donc raconter toute son histoire à la première personne.
C’est de loin la partie la plus réjouissante : le jeune homme est tiraillé entre un boulot peu passionnant, un beau-père tyrannique, l’alcool et l’ennui. Si cela reste somme toutes assez classique, la mise en scène est bien mieux exécutée que pour les œuvres antérieures de Nikopek. Ce quotidien est passionnant, le dessin est chargé de détails eighties, références musicales, montre digitale etc... Le tout est discret ou surligné au marqueur jaune mais n’est jamais envahissant ou présenté comme du placement de produits.
On sent bien l’influence Stephen King et Carpenter du projet mais tout ce chouette vernis ne va pas tenir la distance dès que le récit entame sa seconde phase en introduisant davantage de fantastique en multipliant non-dits et scènes chocs dans un monde parallèle ou pas mais pas assez maitrisé pour conserver mon intérêt.
Le gros souci vient d’une part de personnages pas assez développés et une intrigue un peu trop nébuleuse ou pas et à la conclusion définitive mais largement décevante.
Là où certaines BD gardent cette part de mystère pour une seconde lecture, rien ne me laisse supposer ici d’en avoir envie. C’est bien dommage car on ne retient finalement rien de bien positif à ce récit confus et décousu. En conclusion je suis fortement déçu d’avoir été baladé ainsi sans grand intérêt au milieu de personnages peu attachants.
Bon bah non, définitivement non.
J’étais déjà un peu dubitatif à l’époque de sa sortie mais la récente relecture (enfin le survol pour être honnête) penche dans la balance du franchement passer votre chemin.
Le dessin de Dim. D convient bien au genre mais je n’y accroche pas, je lui trouve un côté artificiel et maladroit. Mais le pire reste le récit et personnages qui suivent les mêmes pas. L’aventure ne propose aucune surprise, elle est stéréotypée, téléphonée et resucée. Les protagonistes ne respirent pas le charisme.
Bref il ne faut pas été trop regardant pour y trouver son compte, dans le genre il y a bien mieux.
Je suis un peu vache en mettant cette note, mais c’est l’album lu qui m’aura le moins plu de cet auteur.
Pourtant Fabcaro est fidèle à son univers, il y a toujours quelques répliques qui vous cueillent à vous en décrocher la mâchoire. Sauf que cette fois, je ne sais pas trop pourquoi, pas trop dedans le Tom, je dois dire que le fond m’a un peu saoulé, je me suis arrêté plusieurs fois en cours de route. Cette enquête « bite sur la joue » ne m’a pas passionné ni vraiment amusé.
Une lecture et un plaisir en dents de scie donc, j’ai lu l’album peu de temps après Formica - Une tragédie en trois actes.
Ce qui me fait dire que dans ce genre d’univers, il faut bien espacer les lectures sous peine d’overdose. En tout cas le présent titre ne me laissera pas un souvenir impérissable.
2,5
Trilogie basique, cette courte série nous emmène dans un univers de fantasy dans lequel se meuvent de minuscules personnages à la morphologie très humaine. Le personnage central va devoir affronter le monde extérieur pour sauver son ami et retrouver son père. Les trois tomes forment une histoire complète mais chacun offre une thématique centrale différente.
A titre personnel, je ne peux vraiment pas dire que j’ai été subjugué par ce récit. Il est en effet très prévisible dans son déroulement, assez mou au niveau de l’action et même si sa conclusion surprend, cette dernière ne dégage pas l’émotion attendue.
L’univers de la forêt permet à l’auteur d’aborder quelques sujets naturalistes (avec fiches ou petites explications à l’appui) mais il reste, à mes yeux, trop vague et ces explications sont trop rares pour que la série revête un réel intérêt de ce point de vue.
Le dessin est soigné mais ne se démarque pas du style manga mainstream. C’est facile d’accès, lisible dans l’ensemble, avec des décors peu creusés et des personnages bien typés.
Pour moi, c’est bof sans plus. Mais rien n’est mal fait et si un jeune lecteur est tenté par cet univers, il est tout à fait possible qu’il y trouve son compte.
Une petite BD qui se lit vite, avec une touche humoristique sur le quotidien dans un entrepôt d’Amazon, ou plutôt “Zamazon”. Vilain s’appuie sur sa propre expérience, et il y a bien ce côté satisfaction de la curiosité que j'étais venu chercher : c'est quoi le travail dans un entrepôt Amazon ?
On y trouve ce qu'on peut en attendre : les horaires hyper minutés, les itinéraires fléchés à suivre dans un entrepôt gigantesque, et cette ambiance un peu aseptisée où tout le monde se surveille.
C’est plaisant à lire, mais, au final, j’avoue que j’attendais plus. On reste dans quelque chose de très léger. On voit bien les cadences infernales et la surveillance continue, mais ça manque un peu de profondeur pour vraiment marquer le coup. J’avais l’impression que l'auteur ne fait que survoler les vrais enjeux ou en tous cas il n'apporte pas le "je ne sais quoi" qui met de la magie en plus.
Peut-être que Lénaïc Vilain n’a pas passé assez de temps dans l’entrepôt pour vraiment aller au fond des choses, ou peut-être qu’il ne voulait juste pas se prendre trop la tête. En tout cas, c’est sympa à lire, mais pas inoubliable.
J’ai lu les deux premiers tomes de cette série (les seuls disponibles à ma médiathèque), chacun développant une histoire indépendante. De toute façon, je n’ai pas été captivé par cette lecture.
Abigaël Martini est une policière (commissaire) stagiaire. Même si sa mère est juge, elle doit faire ses preuves, et elle est envoyé à chaque fois mener une enquête solo, s’en sortant généralement bien malgré son inexpérience.
Plusieurs choses m’ont toutefois gêné. D’abord le dessin. Thomas Azuélos, que j’avais déjà croisé sur d’autres séries, use d’un trait moderne et épuré, nerveux, rageur (un peu plus travaillé sur le deuxième tome par rapport au précédent. Pas désagréable, il n’est pas forcément ma tasse de thé. Surtout, certaines cases ne sont pas très lisibles (surtout dans le tome 1).
C’est d’ailleurs ce manque de clarté qui m’a aussi gêné dans les récits. D’abord je n’ai pas trop compris pourquoi Martini, pourtant nommé dans le 78 (les Yvelines donc !?), part enquêter dans le sud de la France (surtout vers Marseille).
Ensuite le récit lui-même manque souvent de clarté : je n’ai pas compris grand-chose à l’histoire du premier tome, et même lorsque la fin a livré quelques clés, ça m’a semblé manquer d’intérêt.
L’éditeur affirme dans sa présentation qu’Abigaël Martini est une « Adèle Blanc-Sec explosive ». Outre que je ne la trouve pas si explosive (certes elle ne s’en laisse pas conter), il n’y a pas là le fantastique, le loufoque – et les dérives urbaines chères à Tardi, la comparaison ne m’a pas convaincu (même si elle m’avait fait espérer au départ d'avoir découvert une pépite méconnue).
Bref, je suis sorti un peu perplexe et déçu de cette lecture (je ne sais pas si le dernier album est différent – Cambourakis a réédité l’ensemble dans une intégrale).
Note réelle 2,5/5.
Assez décevant je trouve, je m'attendais à quelque chose de plus dénonciateur, ou une certaine prise de recul sur l'aliénation des travailleurs dans le type d'entrepôt logistique évoqué. Lénaïc Vilain décrit sommairement son expérience d'employé. Certes il pointe quelques absurdités et au respect de la norme interne, par exemple sur les itinéraires fléchés à suivre, ou sur les horaires minutés y compris quand la chaîne des robots est bloquée mais globalement rien de très malaisant. On lui donne même un des spots les plus cools en terme de rythme car il débute. On a l'impression qu'il travaille là-bas seulement quelques jours et envoie sa démission alors que cela n'avait pas l'air si terrible non plus. Assez vite lu, aucune postface pour étayer un peu le propos.
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L'Envers des rêves
Quelques aspects intéressants, comme par exemple de montrer pas mal de métiers intervenant dans la « confection » d’un film (script, montage, etc.), dans le Hollywood du début des années 1950. Une partie de « l’envers » évoqué par le titre. Mais l’envers s’entend ici aussi au niveau des relations cachées entretenues par les protagonistes, et là c’est moins intéressant. Surtout que le rythme est très lent, rien ne vient véritablement dynamiser la lecture. Et la longue suite de ragots, de coucheries/tromperies, les bisbilles entre tel ou tel protagoniste, tout ça m’a clairement laissé de côté. Convenu, du déjà-vu sans passion ni originalité, sans rythme donc. Un scénario paresseux. Le début du Mac Carthysme, évoqué à un moment, m’a un temps fait espérer que l’intrigue allait être boostée, mais en fait il n’en a rien été. Reste le dessin de Raives, comme toujours très classique et agréable. Mais lui aussi sans originalité. Il aide à faire passer l’intrigue mollassonne, mais contribue aussi à engourdir l’œil du lecteur.
Octopolis
Oh la jolie déception ! Nocq s’aventure du côté du polar, du thriller, du noir, et la perspective m'enthousiasmait assez. L'idée d'utiliser un décor marin accentuait la légitimité de ses identifiables tonalités bleues. Mes attentes étaient assez élevées, après un intéressant Le Rapport W et un plus pertinent encore Les Grands Cerfs ; je rêvais d'un crescendo qualitatif, d'une BD définitivement réussie ! Et force est de constater que le projet est bien mal cadré. Qu'a fait l'éditeur ? Un moment, il faut savoir restreindre la liberté de l'auteur, ou tout du moins l'amener à s'interroger sur son projet, sur les liaisons entre le thriller et les aspects documentaires, sur la compréhension globale de l'intrigue. Le thriller est ici sans queue ni tête, mais pas abscons par souhait de perdre son lecteur pour créer un vertige, une fascination tel un Cronenberg ou Lynch au cinéma, un humoristique Mc Guffin hitchcockien ; ici nulle richesse et mise en abîme avec la parano de l'héroïne, il n'y a qu'incompréhension, que du flou, du mystère lassant à force de sur-place et apartés. Plus décevant encore, les illustrations de Nocq se contentent bien des fois de seuls plaisants jeux de lumière, redondants et un peu faciles. Un auteur toujours à suivre, qui essuie là un petit et bien excusable raté. Note sévère, à la hauteur de l'attente déçue, un sympathique avertissement.
Hulk - Le dernier des titans
De la même manière que Garth Ennis l'avait fait pour Punisher - La Fin, Peter David imagine ici un super-héros resté seul après l'apocalypse dans un monde ravagé et sans espoir. Ce héros, c'est Hulk, ou plus souvent Bruce Banner qui erre sans but tandis que son alter ego l'empêche de mourir. La Terre a été détruite par une guerre nucléaire, tous les hommes ont péri, les civilisations extraterrestres s'en réjouissent et personne ne viendra à la rencontre de Banner qui ne peut que trainer sa carcasse, régulièrement dévorée par les insectes mais régénérée par l'immortel Hulk. Avec ce récit, Peter David met un point final à la série d'épisodes qu'il a scénarisés pour Hulk. Certains d'entre eux peuplent d'ailleurs les souvenirs de Banner. Mais c'est bien le genre de scénario qui m'ennuie. Il ne s'y passe quasiment rien, on se contente de suivre les pensées morbides de Banner, son désir de mourir, sa désespération, et en parallèle la rage permanente d'un Hulk qui en est venu à détester tout ce qui existe et existait. Le dessin est de bonne qualité mais il a si peu à mettre en image que c'est presque gâché : toujours les mêmes décors ravagés, et un Banner maigre, vieilli et mourant qui ressasse son malheur. Sur le plan de la crédibilité, dans un univers Marvel où d'autres héros sont immortels ou capables de se régénérer, ou vivent simplement ailleurs que sur Terre, il est difficile d'imaginer qu'aucun d'entre eux ne soit venu redresser la situation ou ne serait-ce que rencontrer Bruce Banner après la guerre. Il faut donc se contenter du contexte artificiel posé par le scénariste malgré le peu d'intérêt que je lui trouve. Vers la fin on a droit à l'idée d'un rapprochement avec le mythe de Prométhée mais il est assez bancal et ne mène nulle part. Bref, un comics lu avec ennui.
Arcadium
On assiste depuis quelques années à un entrain considérable pour les années 80 à travers différents médias : le succès de la série TV « Stranger Things » en reste le principal étendard par sa popularité mais les musiques Synthwave, les néons flashy qui illuminent les nuits d’été ou même les jeux vidéo arborant les mécaniques de gameplay moderne dans du pixel art du plus bel effet, bref le phénomène est un peu partout. Tenir en main « Arcadium » met directement dans une ambiance similaire : borne d’arcade sur la couverture, lettrage rétro et couleurs très contrastées. Nikopek l’auteur a très bien connu cette époque et souhaite retranscrire toute cette nostalgie et cet amour pour cette époque au travers du genre qu’il affectionne le plus : l’horreur. Horreur palpable dès les premières pages avec cet ado Gavin accusé par les flics locaux d’avoir massacré toute sa famille dans d’étranges circonstances. Gavin va donc raconter toute son histoire à la première personne. C’est de loin la partie la plus réjouissante : le jeune homme est tiraillé entre un boulot peu passionnant, un beau-père tyrannique, l’alcool et l’ennui. Si cela reste somme toutes assez classique, la mise en scène est bien mieux exécutée que pour les œuvres antérieures de Nikopek. Ce quotidien est passionnant, le dessin est chargé de détails eighties, références musicales, montre digitale etc... Le tout est discret ou surligné au marqueur jaune mais n’est jamais envahissant ou présenté comme du placement de produits. On sent bien l’influence Stephen King et Carpenter du projet mais tout ce chouette vernis ne va pas tenir la distance dès que le récit entame sa seconde phase en introduisant davantage de fantastique en multipliant non-dits et scènes chocs dans un monde parallèle ou pas mais pas assez maitrisé pour conserver mon intérêt. Le gros souci vient d’une part de personnages pas assez développés et une intrigue un peu trop nébuleuse ou pas et à la conclusion définitive mais largement décevante. Là où certaines BD gardent cette part de mystère pour une seconde lecture, rien ne me laisse supposer ici d’en avoir envie. C’est bien dommage car on ne retient finalement rien de bien positif à ce récit confus et décousu. En conclusion je suis fortement déçu d’avoir été baladé ainsi sans grand intérêt au milieu de personnages peu attachants.
Le Seigneur d'Ombre
Bon bah non, définitivement non. J’étais déjà un peu dubitatif à l’époque de sa sortie mais la récente relecture (enfin le survol pour être honnête) penche dans la balance du franchement passer votre chemin. Le dessin de Dim. D convient bien au genre mais je n’y accroche pas, je lui trouve un côté artificiel et maladroit. Mais le pire reste le récit et personnages qui suivent les mêmes pas. L’aventure ne propose aucune surprise, elle est stéréotypée, téléphonée et resucée. Les protagonistes ne respirent pas le charisme. Bref il ne faut pas été trop regardant pour y trouver son compte, dans le genre il y a bien mieux.
Moon River
Je suis un peu vache en mettant cette note, mais c’est l’album lu qui m’aura le moins plu de cet auteur. Pourtant Fabcaro est fidèle à son univers, il y a toujours quelques répliques qui vous cueillent à vous en décrocher la mâchoire. Sauf que cette fois, je ne sais pas trop pourquoi, pas trop dedans le Tom, je dois dire que le fond m’a un peu saoulé, je me suis arrêté plusieurs fois en cours de route. Cette enquête « bite sur la joue » ne m’a pas passionné ni vraiment amusé. Une lecture et un plaisir en dents de scie donc, j’ai lu l’album peu de temps après Formica - Une tragédie en trois actes. Ce qui me fait dire que dans ce genre d’univers, il faut bien espacer les lectures sous peine d’overdose. En tout cas le présent titre ne me laissera pas un souvenir impérissable. 2,5
Shiita et la forêt des minuscules
Trilogie basique, cette courte série nous emmène dans un univers de fantasy dans lequel se meuvent de minuscules personnages à la morphologie très humaine. Le personnage central va devoir affronter le monde extérieur pour sauver son ami et retrouver son père. Les trois tomes forment une histoire complète mais chacun offre une thématique centrale différente. A titre personnel, je ne peux vraiment pas dire que j’ai été subjugué par ce récit. Il est en effet très prévisible dans son déroulement, assez mou au niveau de l’action et même si sa conclusion surprend, cette dernière ne dégage pas l’émotion attendue. L’univers de la forêt permet à l’auteur d’aborder quelques sujets naturalistes (avec fiches ou petites explications à l’appui) mais il reste, à mes yeux, trop vague et ces explications sont trop rares pour que la série revête un réel intérêt de ce point de vue. Le dessin est soigné mais ne se démarque pas du style manga mainstream. C’est facile d’accès, lisible dans l’ensemble, avec des décors peu creusés et des personnages bien typés. Pour moi, c’est bof sans plus. Mais rien n’est mal fait et si un jeune lecteur est tenté par cet univers, il est tout à fait possible qu’il y trouve son compte.
Dans la boîte
Une petite BD qui se lit vite, avec une touche humoristique sur le quotidien dans un entrepôt d’Amazon, ou plutôt “Zamazon”. Vilain s’appuie sur sa propre expérience, et il y a bien ce côté satisfaction de la curiosité que j'étais venu chercher : c'est quoi le travail dans un entrepôt Amazon ? On y trouve ce qu'on peut en attendre : les horaires hyper minutés, les itinéraires fléchés à suivre dans un entrepôt gigantesque, et cette ambiance un peu aseptisée où tout le monde se surveille. C’est plaisant à lire, mais, au final, j’avoue que j’attendais plus. On reste dans quelque chose de très léger. On voit bien les cadences infernales et la surveillance continue, mais ça manque un peu de profondeur pour vraiment marquer le coup. J’avais l’impression que l'auteur ne fait que survoler les vrais enjeux ou en tous cas il n'apporte pas le "je ne sais quoi" qui met de la magie en plus. Peut-être que Lénaïc Vilain n’a pas passé assez de temps dans l’entrepôt pour vraiment aller au fond des choses, ou peut-être qu’il ne voulait juste pas se prendre trop la tête. En tout cas, c’est sympa à lire, mais pas inoubliable.
Abigaël Martini
J’ai lu les deux premiers tomes de cette série (les seuls disponibles à ma médiathèque), chacun développant une histoire indépendante. De toute façon, je n’ai pas été captivé par cette lecture. Abigaël Martini est une policière (commissaire) stagiaire. Même si sa mère est juge, elle doit faire ses preuves, et elle est envoyé à chaque fois mener une enquête solo, s’en sortant généralement bien malgré son inexpérience. Plusieurs choses m’ont toutefois gêné. D’abord le dessin. Thomas Azuélos, que j’avais déjà croisé sur d’autres séries, use d’un trait moderne et épuré, nerveux, rageur (un peu plus travaillé sur le deuxième tome par rapport au précédent. Pas désagréable, il n’est pas forcément ma tasse de thé. Surtout, certaines cases ne sont pas très lisibles (surtout dans le tome 1). C’est d’ailleurs ce manque de clarté qui m’a aussi gêné dans les récits. D’abord je n’ai pas trop compris pourquoi Martini, pourtant nommé dans le 78 (les Yvelines donc !?), part enquêter dans le sud de la France (surtout vers Marseille). Ensuite le récit lui-même manque souvent de clarté : je n’ai pas compris grand-chose à l’histoire du premier tome, et même lorsque la fin a livré quelques clés, ça m’a semblé manquer d’intérêt. L’éditeur affirme dans sa présentation qu’Abigaël Martini est une « Adèle Blanc-Sec explosive ». Outre que je ne la trouve pas si explosive (certes elle ne s’en laisse pas conter), il n’y a pas là le fantastique, le loufoque – et les dérives urbaines chères à Tardi, la comparaison ne m’a pas convaincu (même si elle m’avait fait espérer au départ d'avoir découvert une pépite méconnue). Bref, je suis sorti un peu perplexe et déçu de cette lecture (je ne sais pas si le dernier album est différent – Cambourakis a réédité l’ensemble dans une intégrale). Note réelle 2,5/5.
Dans la boîte
Assez décevant je trouve, je m'attendais à quelque chose de plus dénonciateur, ou une certaine prise de recul sur l'aliénation des travailleurs dans le type d'entrepôt logistique évoqué. Lénaïc Vilain décrit sommairement son expérience d'employé. Certes il pointe quelques absurdités et au respect de la norme interne, par exemple sur les itinéraires fléchés à suivre, ou sur les horaires minutés y compris quand la chaîne des robots est bloquée mais globalement rien de très malaisant. On lui donne même un des spots les plus cools en terme de rythme car il débute. On a l'impression qu'il travaille là-bas seulement quelques jours et envoie sa démission alors que cela n'avait pas l'air si terrible non plus. Assez vite lu, aucune postface pour étayer un peu le propos.