Je lis les cycles d’Aldébaran depuis leur début mais je pense que ça fait très longtemps que la source est tarie. Je suis accro à Kim et à sa bande et j’achète et je lis religieusement tout ce qui apparait. Mais il faut convenir que Leo se répète trop et il tombe dans les pires des topiques. Il affiche un discours prétendument féministe en dénonçant la soumission « talibanesque » de la femme mais c’est un sujet qui se répète dans TOUS les cycles, jusqu’à devenir caricatural. Il tombe aussi dans les mêmes erreurs qu’il prétend dénoncer : les femmes sont belles et bien roulées, ce qui répond aux fantasmes de tout homme hétéro (dont moi) et les garçons (Marc, Alex, Hector, etc.) sont tous beaux et grands (sauf qu’ils se déshabillent moins qu’elles dans les albums). Pourquoi ne pas avoir créé une héroïne petite, à la poitrine plate et à un visage sans spécial charme ?
Le premier cycle était magistral et le début de Bételgeuse sublime : la description des canyons était magnifique, les iums originaux et l’histoire des deux groupes confrontés crédible. Mais tout déraille quand l’extraterrestre Sven tombe du ciel avec sa nageoire dorsale ! Car où Leo excelle pour créer un bestiaire original et plausible il rate complètement ses extraterrestres humanoïdes : on dirait les aliens des films et des BD de science fiction des années 50 de série B. Et ils prolifèrent de cycle en cycle ! à la fin il ne se dérange même pas et les dessine complètement humains dans Retour à Aldébaran et dans Bellatrix. Au moins, dans Survivants on trouvait plus de variations : il y avait des extraterrestres félins et reptiles (mais toujours bipèdes et humanoïdes). On est loin de la « crevette » des Terres lointaines.
Quant à Bellatrix, le mélange de Far West et de science-fiction détonne complètement. Kim et Manon utilisent des traducteurs implantés mais les écriteaux sont en… anglais ! La faune et la flore ont eu leur évolution particulière mais les êtres intelligents sont parfaitement humains, voire dans leur accoutrement, leurs armes et leur architecture.
Mais, comme je disais au début, je suis inconditionnel de Kim et j’attends vivement le prochain volet. En espérant (en vain) toujours la bonne surprise et le redressement de la série
Je suis ton père.
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Cette histoire est parue sous la forme d'un tome sans prépublication en épisode, en 2015. Elle est écrite par Rick Remender avec des dessins et un encrage de Jerome Opeña, aidé par Pepe Larraz pour les dessins, et Mark Morales pour l'encrage. La mise en couleurs a été réalisée par Dean White, assisté par Rachelle Rosenberg et Dono Sanchez Almara.
L'histoire commence il y a de cela quelques années en arrière, alors que les Avengers sont en plein combat contre Ultron, au cœur de Manhattan. L'équipe se compose de Captain America (Steve Rogers), Thor (Odinson), Wasp (Janet van Dyne), Yellowjacket (Hank Pym), Vision, Scarlet Witch (Wanda Maximoff), Beast (Hank McCoy), Hawkeye (Clint Barton), et Iron Man (Tony Stark). Ce combat dure 23 pages. Puis l'histoire passe au temps présent. L'équipe se compose alors de Catpain America (Sam Wilson), Thor (version féminine), Wasp (Janet van Dyne), Giant-Man (Hank Pym), Vision, Scarlet Witch (Wanda Maximoff), Sabretooth, Quicksilver (Pietro Maximoff), Spider-Man (Peter Parker) et Steve Rogers. Ultron est de retour et il a décidé de s'installer sur Titan, le satellite de Jupiter, qui abrite une colonie d'Éternels.
Pour la deuxième fois, Rick Remender effectue un travail de commande. La première fois, il s'agissait de concevoir, développer et écrire un événement fédérateur pour l'univers partagé Marvel, voir Axis (2014). Cette fois-ci il s'agit de ramener sur le devant de la scène le personnage d'Ultron, pour créer une synergie avec le deuxième film des Avengers réalisé (2015) par Joss Whedon.
Dans un premier temps, le lecteur part confiant car Rick Remender a prouvé ses compétences de scénariste sur deux excellentes séries comme Uncanny X-Force et Uncanny Avengers. Jerome Opeña et Dean White ont également déjà collaboré ensemble pour les premiers épisodes de Uncanny X-Force, avec des pages d'une beauté à couper le souffle. Le lecteur tique un peu quand il se rend compte qu'Opeña n'a pas tout dessiné et que White n'a pas réalisé l'intégralité de la mise en couleurs. Néanmoins confiant, le lecteur se plonge dans le récit et commence par ce premier combat de 23 pages dans le passé. Sans grande surprise, il se rend compte que les civils sont absents de cette partie, que les Avengers échangent des coups contre Ultron, sans grand espoir, jusqu'au retournement de situation final. Ça pète de partout, dans de très jolies explosions de couleurs. Les personnages sont bien détaillés, et leur positionnement permet de tous les distinguer sans qu'ils ne se marchent sur les pieds.
En revanche, le lecteur à l'impression étrange que chaque corps à corps se déroule dans un environnement à ciel ouvert, dans des endroits spacieux, ce qui ne correspond pas tout à fait à un combat dans un milieu urbain dense. Sans surprise, cette impression découle d'une absence régulière d'arrière-plan, remplacé par des camaïeux de couleurs, très jolis soit dit en passant. Cette première confrontation se termine avec un face-à-face entre Ultron et son père, avec énoncé des quatre vérités de l'un et de l'autre, des répliques cinglantes et pénétrantes, sans toutefois aller beaucoup plus loin que les précédentes rencontres de ce genre. Après ce prologue un peu long, le lecteur se dit que l'histoire va rentrer dans sa phase de développement, dans l'exposé de l'intrigue.
Le lecteur découvre une séquence de huit pages dédiée aux Descendants que tout le monde semble identifier sans difficulté. À l'évidence, il ne s'agit pas d'une partie pour néophytes en comics, car ce groupe est déjà apparu dans des épisodes d'une autre série écrite par le même scénariste, Secret Avengers. Il s'agit donc d'une utilisation pointue d'un élément de continuité de l'univers partagé Marvel. Il est possible de comprendre ce passage sans avoir lu le tome évoqué, car Remender fait l'effort d'être intelligible, mais alors il arrive comme un cheveu sur la soupe, uniquement destiné à introduire (de manière assez artificielle) un dispositif dans l'intrigue, essentiel pour la suite. Séquence suivante, le lecteur apprend où s'est installé Ultron, et voit le retour d'un ancien Avenger au pouvoir très controversé (son pouvoir avait été pointé du doigt dans la série She-Hulk de Dan Slott) que Remender met en avant dès le départ, à nouveau de manière assez massive pour que le lecteur comprenne sur le champ à quoi il va servir, désamorçant une partie du suspense. Et puis, c'est reparti pour une longue séquence de combat entre l'équipe actuelle d'Avengers (en 2015) et Ultron. À nouveau le lecteur doit être au fait de la continuité de début 2015 pour comprendre pourquoi Captain America a des ailes, et pourquoi Thor est une femme (sans parler des changements intervenus chez Sabretooth dans Axis).
Du coup, le lecteur se dit que ce récit s'adresse à un public bien au fait de l'actualité de l'univers partagé Marvel au premier trimestre 2015. Toutefois, il y a cette réapparition d'Ultron, en direct de sa neutralisation à la fin de la première partie, qui fait totalement l'impasse sur la majeure partie de ses apparitions dans la continuité ayant eu lieu entretemps. Étrange approche de la continuité. De la même manière, la composition de l'équipe des Avengers est un compromis entre les Mighty Avengers de 2015 (la série alors écrite par Al Ewing), avec un soupçon d'Avengers de Jonathan Hickman (qui sont pourtant occupés ailleurs à cette époque). Étrange manière de se réclamer de la continuité tout en affichant ne pas pouvoir la respecter.
Au total, le lecteur a droit à 85 pages de combat sur un récit qui compte environ 110 pages. Encore une fois, comme il est d'habitude dans ces Événements à l'échelle de la planète, les civils normaux brillent par leur absence, et même les supercriminels semblent avoir tous été à la pêche pendant ce déchaînement d'Ultron. Tout aussi bizarre, Ultron semble contraint de conserver sa personnalité dans un corps robotique unique, sans possibilité de de se répartir dans plusieurs, de fonctionner en réseau.
Même si le choix d'un tel pourcentage de pages dévolues au combat peut surprendre, il peut se comprendre sous réserve que le spectacle soit époustouflant. Les premières pages font preuve d'une précision chirurgicale dans l'encrage, de compositions chromatiques époustouflantes, et déjà de la disparition des arrière-plans au profit de jolies couleurs. Le lecteur doit donc s'attendre à se passer de décors plusieurs pages durant, de manière chronique. Ce n'est pas tellement surprenant si l'on songe que les délais de production ont contraint Jerome Opeña à se faire assister par un autre dessinateur et un autre encreur (sans parler de Dean White assisté par deux autres metteurs en couleurs).
Durant certaines séquences, le lecteur remarque également que les traits deviennent trop fins, se brisant dans les contours des formes, produisant une étrange impression d'encrage trop fragile, en opposition par rapport à la nature des combats brutaux et massifs qui sont représentés. S'il n'est pas possible de repérer quand Mark Morales (un vraiment bon encreur) se substitue à Opeña, il est possible d'identifier les cases et les pages réalisées par Pepe Larraz qui n'est pas au même niveau qu'Opeña. À certains moments, le lecteur se lasse également de voir les personnages se taper dessus comme des sourds, sans avancée lisible dans le combat.
À d'autres moments, le lecteur est époustouflé par une case ou une page d'une force inouïe, d'une beauté surnaturelle. La première fois qu'Ultron surgit de Terre (deuxième planche de bande dessinée), sa force est incroyable, le lecteur ressent l'onde de choc. Par contre il a du mal à comprendre comment le bouclier de Captain America peut couper la tête d'Ultron en deux, 2 pages plus loin, car il me semblait être en un métal aussi résistant que le bouclier (sûrement une mauvaise copie). Quelques pages plus loin, Ultron se retrouve enserré dans un poing géant, et Dean White effectue un incroyable travail avec les couleurs pour donner l'impression d'une quantité infinie de fils venant former ce poing. Lorsqu'Ultron arrive à proximité de la Terre, Opeña compose une magnifique case occupant les deux tiers d'une double page, mettant en évidence le caractère massif de cette arrivée (du coup le lecteur se demande comment fait un objet céleste aussi massif pour ne pas provoquer des raz-de-marée).
Ainsi de séquence en séquence, entre deux suites de cases dépourvues de décors, le lecteur tombe en pâmoison devant une case parfaite, ou une situation magnifique. Malgré tout, il reste une impression de long tunnel de combat pas très bien mis en scène, pas toujours intéressants visuellement. Effectivement du point de vue de l'intrigue, le récit se compose essentiellement des deux très longs combats, et d'un plus court entre les deux.
Heureusement l'intrigue ne se limite pas à ces affrontements physiques, il y a également un questionnement sur le sentiment paternel et l'amour filial. Alors que le lecteur s'attend à un jeu de miroir entre père et fils (d'un côté Hank Pym & Ultron, de l'autre Ultron & Vision), le scénario se concentre essentiellement sur la relation Hank Pym / Ulton. Rick Remender a l'idée pertinente de s'interroger sur l'amour paternel quand le fiston (Ultron) a mal tourné.
A priori, quand Marvel a créé cette ligne et ce format de Original Graphic Novel (OGN), c'était pour disposer d'une collection de prestige, afin de mettre en valeur des personnages au faîte de leur gloire. Au fil des albums, le lecteur constate que les impératifs éditoriaux priment sur le contenu et la qualité. C'était déjà vrai pour Endless Wartime où Warren Elllis avait hérité d'un dessinateur moyen, c'est aussi vrai ici aussi où Rick Remender a dû boucler son scénario rapidement, et où Jerome Opeña a été prié d'accélérer pour rendre son travail à temps (c'est-à-dire avant la sortie du deuxième film Avengers). Certes, les pages sont jolies et le scénario remue le couteau dans la plaie béante de la relation père / fils. De ce point de vue, le lecteur en attente de combats homériques et de tragédie y trouvera son content, 4 étoiles.
Mais d'un autre côté, le lecteur maîtrisant sa continuité aura bien du mal à passer outre le rapiéçage malhabile avec les événements courants de l'époque (rapiéçage inutile, pour coller à une continuité, sans raison apparente), et parfois incohérent, telle l'absence d'Ultron sur Terre entre les deux combats principaux (alors qu'il s'est manifesté à de nombreuses reprises, encore pas plus tard que dans Age of Ultron qui finalement était meilleur dans le genre blockbuster que le présent récit). Il se lassera de ces pages interminables de combats qui n'avancent pas, et de la diminution des capacités technologiques et informatiques d'Ultron. 2 étoiles.
La Chiâle est une autofiction où Claire Braud met en scène son avatar qui a fini par craquer et ne peut plus s'empêcher de pleurer des torrents de larmes suite à l'accumulation de visions d'horreur et d'un monde en perdition. Incapable de s'exprimer face à ceux qui cherchent à comprendre pourquoi elle se liquéfie à ce point, elle amène le lecteur à revoir ses jours précédents où elle a vu sa campagne natale être défigurée par les hommes, sa ville d'adoption être frappée par des attentats meurtriers et enfin son voyage de reportage au Sri Lanka sur les traces des massacres de la population Tamoule par les autorités gouvernementales. Mais tout cela, elle le masque sous des noms de populations et de lieux légèrement déformés, comme pour les différencier de la réalité, sans qu'on comprenne bien pourquoi.
Du coup, la question se pose aussi pour mon avis envers cette BD : est-il un constat objectif ou une opinion subjective ? Car mon ressenti, c'est que cet album manque sa cible et frappe à côté.
Pour commencer, je n'apprécie vraiment pas le graphisme de Claire Braud. Faussement amateur, il offre des planches laides et approximatives, comme le brouillon de quelqu'un qui ne veut pas se donner la peine de faire plus soigné car c'est plus artistique ainsi.
Du coup, il faut se rabattre sur l'histoire et son message. Sauf que le message que j'ai reçu pour ma part, c'est celui de quelqu'un qui dit "Regardez-moi comme je pleure, regardez l'empathie que j'éprouve, n'est-ce pas ce que chacun devrait ressentir devant notre monde pourri et ses horreurs ?". Claire Braud le fait certes avec une grande dose d'autodérision, mais on sent aussi qu'il y a un message qui veut être transmis, sauf que ce message m'est resté lettre morte. Les trop longues premières pages se contentent de montrer l'héroïne dans toute l'exagération de son traumatisme et de ses larmes jaillissantes. Puis elle tente d'expliquer par l'image et les mots l'origine du trop plein de ses émotions. On survole brièvement sa peur ressentie lors des attentats de 2015 dont elle n'a été que lointaine témoin, sa perte de répères quand ses parents fermiers ont vendu leur troupeau pour partir à la retraite, ou quand elle a découvert que les lieux campagnards qu'elle aimait dans sa jeunesse avaient été dénaturés. Et on arrive enfin à son séjour au Sri Lanka qui est visiblement l'élément clé de son histoire et le déclencheur de sa fameuse chiâle. Sauf que là encore les choses semblent survolées, aucune clé de ce qui s'y est déroulé n'est expliquée, on a juste quelques brefs témoignages, quelques réactions de personnes rencontrées, l'évocation d'un massacre dont elle ne verra que des restes délaissés, l'affirmation qu'il y a des monstres d'un côté et des victimes de l'autre, et aucun moyen de ressentir pour de bon le traumatisme et l'horreur qu'elle dénonce. Et toujours cette incompréhension de pourquoi ne pas vouloir donner les vrais noms de ces lieux et populations ? Comme si l'autofiction et la mise en scène du propre avatar de l'artiste comptait plus que la transmission de la réalité et d'informations claires sur ce drame de la guerre civile au Sri Lanka.
On comprendra donc à me lire que je n'ai pas été touché par cet album malgré l'intensité avec laquelle il semble essayer de me dire que la situation est terrible...
Un album qui m’a clairement laissé sur ma faim.
Découpé en courts chapitres, il se lit vite. Hélas en grande partie parce que l’intrigue, et la psychologie des personnages, ne sont pas suffisamment fouillées.
Il pouvait y avoir de bonnes idées, pour faire monter la tension, en laissant le lecteur sur de fausses pistes. Mais c’est trop léger, et la fin de l’histoire est encore plus expédiée.
Le dessin est très simple, avare de détails et de décors. Mais je l’ai plutôt apprécié, c’est aéré et fluide, globalement agréable. C’est à l’histoire que j’ai moins accroché.
Une série qui m'a déçu.
Je me demandais ce que cela donnerait de voir Quasimodo survivre et devenir un instrument de vengeance, mais la plupart du temps j'ai eu l'impression qu'il était un personnage secondaire dans une série dont le titre le mets pourtant en avant. Je retiens sa relation avec Jeanne la Boiteuse qui est touchante et la seule chose que j'ai vraiment aimée dans ses deux tomes.
L'action se passe dans une période historique française que je ne connaissais pas et cela a attiré ma curiosité sauf que là encore j'ai été déçu. On saute souvent des années et le déroulement de l'intrigue n'est pas toujours. On dirait presqu'il fallait déjà connaitre cette période pour bien comprendre l'histoire ce qui n'est pas mon cas. J'ai souvent du revenir à la présentation des personnages présent en début d'album pour bien me rappeler qui était qui et qui était lié à qui.
Au final, une série qui accumule les problèmes récurrent de la collection Vécu de Glénat: dessin réaliste moyen, scénario trop accès vers l'action, personnages inintéressants même les personnages historiques qui ont vécu des choses intéressantes dans la vraie vie et de la nudité gratuite pas du tout émoustillant.
On peut être très copains mais ne pas avoir les mêmes goûts. Mon meilleur ami me sachant bon public de medieval fantasy m'a plusieurs fois recommandé cette lecture. Je l'aime toujours autant mais je ne peux pas en dire autant de ma lecture.
Ce qui commence comme une épopée prometteuse de dark fantasy sombre rapidement dans une surenchère de pouvoirs et de batailles interminables. Le début, avec les dessins d’Olivier Ledroit, capte l’attention grâce à un univers visuellement riche et une intrigue qui semble solide. Mais dès le deuxième ou troisième tome, on commence à percevoir les failles.
Le principal problème, c’est que le scénario devient répétitif et peu inspiré. Wismerhill, le héros, devient de plus en plus puissant au fil des tomes, mais cette montée en puissance n’apporte rien de vraiment nouveau. On est dans une mécanique classique de “grobillisme”, où chaque bataille est plus grande, chaque pouvoir plus impressionnant, mais où l’intérêt narratif s’amenuise. Le développement des personnages est laissé de côté pour faire place à des scènes de combat interminables qui finissent par lasser.
Ce qui aurait pu être une saga épique sombre et captivante devient une suite de scènes de baston où les enjeux disparaissent complètement. On a l’impression que Froideval ne sait plus où il va avec son histoire, et cela se ressent dans la construction hasardeuse du récit. Les dialogues sont plats, les personnages manquent de profondeur, et les intrigues secondaires sont à peine esquissées avant d’être abandonnées.
Le changement de dessinateur, quand Ledroit est remplacé par Pontet, n’aide pas non plus. Bien que Pontet essaie de suivre la lignée de son prédécesseur, les dessins deviennent confus, trop chargés, et la colorisation souvent criarde rend l’ensemble encore plus difficile à suivre. L’abus des doubles pages, des explosions de sorts magiques et des batailles gigantesques rend la lecture épuisante plutôt qu’épique.
Ca m'arrive rarement mais là j'ai abandonné à mi-chemin, Wismerhill aura eu raison de moi aussi.
Un album de ce genre, je pense qu’il y a deux manières de l’appréhender. Soit on part du principe qu’il est commercialisé et que, donc, il doit répondre à un ensemble de critères qui le rendent accessible à un large public. Soit on admet qu’il s’agit du travail d’une jeune autrice encore étudiante et on pardonne les maladresses pour ne se focaliser que sur les qualités.
Tout au long de ma lecture, j’ai été bercé entre ces deux visions de l’album.
D’une part, le dessin est souvent maladroit, l’histoire n’est pas des plus passionnantes et la fin m’a semblé étrange. Sur cette seule appréciation, cet album est tout à fait dispensable. Je ne me vois en tous les cas pas l’acheter.
D’autre part, son autrice, Adèle Maury, développe un univers intéressant. Cette idée d’un chat qui représenterait le mâle dominant d’une famille composée d’une mère et de ses deux filles débouche sur certains passages que je trouve finement observés. Les caresses reçues par ce chat attisent les envies et les jalousies, chaque membre de la famille espérant bénéficier de l’attention des autres (soit de l’attention du chat lui-même, soit de l’attention dont le chat bénéficie de la part des autres). L’ambiance est étrange, légère et fragile. La fin est choquante mais elle découle d’une certaine logique des personnages.
En fait, je trouve qu’il y a des qualités dans ce récit et je ne regrette pas de l’avoir lu… mais je pense que c’est un peu tôt pour une publication destinée au commerce. Pour un travail de fin d’étude, c’est prometteur. Pour certaines idées, c’est à lire… Pour le reste, il y a encore beaucoup de points à travailler pour que l’autrice parvienne à transmettre sa propre sensibilité à un large public et à garder l’attention de celui-ci tout au long d’un récit (mais c’est un nom que je retiens).
Pour un travail de fin d'études : 3,5/5
Pour une œuvre commercialisée : 2/5
Les Enquêtes du chat-tigre est une série adaptée de romans ‘jeunesse’ parus dans la collection Signe de Piste. Un seul tome paraitra en bande dessinée alors que la série compte 13 romans. Et le tome adapté en BD est en réalité le deuxième dans l’ordre des romans.
Malgré le renom des auteurs de cette bande dessinée et leur maitrise technique, il faut bien admettre que cet album est tout sauf convaincant. Le seul point réellement positif que j’en tire est le dessin de Didier Desmit. Assistant de Tibet sur la série Ric Hochet, Desmit montre ici à quel point son style était proche de celui de Tibet, et pour qui, comme moi, aime ce type de dessin certes vieillot mais d’une lisibilité irréprochable, et bien c’est un pur plaisir de lecture.
Malheureusement, le scénario est tout sauf prenant. Alors oui, d’accord, le roman est destiné à un jeune public mais il faut bien reconnaitre que cette énigme policière frise le ridicule à force d’accumuler les absurdités. Les déductions du Chat-Tigre sortent à qui mieux mieux d’un chapeau sans fond, les comportements de l’ensemble des personnages sont trop souvent illogiques et les rebondissements et relances de l’intrigue manquent du plus élémentaire naturel. Sans doute l’adaptation au format BD a-t-elle sa part de responsabilité dans la médiocrité du scénario mais sur seule base de cette bande dessinée, je crains que même le roman soit sans grand intérêt.
Au final, cet album constitue un objet de curiosité dont on peut à la limite s’amuser (même si c’est pas beau de se moquer). Dommage pour Didier Desmit, qui aurait sans doute mérité de pouvoir travailler sous son nom sur une série aux scénarios plus convaincants. Sans lui, ma note aurait d'ailleurs été encore plus sévère.
Une énième série postapocalyptique, avec références écolos. Difficile de sortir du lot donc. Et là je n’y ai pas trouvé mon compte.
Le dessin fait le boulot, mais c’est du comics passe-partout. Surtout la colorisation informatique, qui lise tous les détails, n’est pas mon truc.
Concernant l’histoire, ça se laisse lire gentiment, sans jamais m’avoir réellement captivé. La fin est ouverte (le mot fin est d’ailleurs suivi d’un point d’interrogation) et peut laisser penser qu’une suite est possible. Elle se fera sans moi.
L’histoire manque de coffre, est bien trop légère, et l’univers lui-même n’est que très peu expliqué, développé. J’aurais bien voulu aussi voir de belles planches comme celles vers la fin montrant le Bosquet progressivement enveloppé par la végétation.
Pas grand-chose en matière de décors et de « background » donc, et un charabia pseudo scientifique (un peu à la Jodorowsky mais en moins délirant et poétique) usant, obscur et parfois ridicule.
C’est vite lu, mais je pense que ce sera tout aussi vite oublié. Une lecture décevante en tout cas.
Un prix d’Angoulême, ça peut être un peu n'importe quoi. Et je dois bien dire que j'ai de plus en plus de mal à comprendre exactement l'intérêt de cette nomination. Je veux dire par là qu'en dehors de ses qualités/défauts, qu'est-ce que cette BD apporte concrètement de neuf au monde de la BD ? Quel est son intérêt supplémentaire par rapport aux centaines d'autres qui sortent la même année ?
Pour être honnête, ce n'est pas une mauvaise BD. C'est une BD a l'atmosphère étrange mais au sujet que j'ai trouvé peu intéressant. C'est une jeune femme, Monica, qui est en recherche de sa mère et de son père. Et l'ensemble baigne dans des États-Unis post-hippies, avec tout ce que ça a donné comme dérive en tout sens. Et ... Eh ben franchement, c'est un peu tout. J'ai été assez intéressé au début, avec l'histoire de Penny qui est une fille un peu paumée dans un monde qui change, mais ça ne va pas très loin au final.
C'est le genre d'histoire où j'ai l'impression que trop de choses tournent autour des personnages et leurs tourments, s'en foutant un peu du monde autour d'eux. Je sais que c'est une obsession pour moi, mais dans ce récit assez long de personnages marginaux et globalement avec un petit grain, cherchant un sens à leur existence et côtoyant les rejetés de l'Amérique, il manque pour moi un truc : tout le reste. La BD explore un monde tellement coupé du reste qu'on les croirait sur une autre planète. Rien ne semble les avoir atteint, ni la politique, ni l'environnement, ni l'économie, ni rien. Ce sont des gens à part, tout le temps.
C'est une BD peut-être très personnelle pour l'auteur, mais qui m'a semblé finalement longue et inintéressante. C'est le récit d'une vie, celle de Monica, et c'est tout. La BD ne parle pas d'autre chose, met juste en lumière les aspects de la vie de cette femme peu ordinaire et personnellement, je me dis juste qu'il y a des gens qui ont des sérieux problèmes. Mais je ne me sens ni en empathie, ni en compréhension. Son rapport final au monde est inexistant : Monica existe et rien ne la fait adhérer au reste de l'humanité, au reste du vivant, à l'existence. Elle se contente d'être là, riche ou pauvre, malheureuse ou heureuse, on n'en sait rien. Et pour ma part ... ben je m'en fiche d'elle. Je ne suis pas dans son trip, je trouve qu'elle est bien trop barge et donc, fatalement, je n'ai pas de liens avec elle. Sauf que la BD ne tournant qu'autour de sa vie (ou presque), je ne vois pas ce que je dois en tirer.
Un grand prix que j'ai du mal à comprendre : qu'est-ce qui rend cet album exceptionnel selon le jury d'Angoulême ? Un trait qui est efficace mais que j'ai déjà vu dans d'autres BD américaines ? (je trouve qu'on y retrouve une patte à la Burns) Une histoire qu'ils jugent inoubliable ? Une narration nouvelle ?
Personnellement j'y vois une histoire bien trop personnelle, détachée du monde qui existe autour et une protagoniste pour laquelle je ne ressens rien. J'en ressors étonné. Dans tout ce qui est sorti, cet album a été jugé le plus important ? Voila quelque chose que je ne comprend pas.
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Bellatrix
Je lis les cycles d’Aldébaran depuis leur début mais je pense que ça fait très longtemps que la source est tarie. Je suis accro à Kim et à sa bande et j’achète et je lis religieusement tout ce qui apparait. Mais il faut convenir que Leo se répète trop et il tombe dans les pires des topiques. Il affiche un discours prétendument féministe en dénonçant la soumission « talibanesque » de la femme mais c’est un sujet qui se répète dans TOUS les cycles, jusqu’à devenir caricatural. Il tombe aussi dans les mêmes erreurs qu’il prétend dénoncer : les femmes sont belles et bien roulées, ce qui répond aux fantasmes de tout homme hétéro (dont moi) et les garçons (Marc, Alex, Hector, etc.) sont tous beaux et grands (sauf qu’ils se déshabillent moins qu’elles dans les albums). Pourquoi ne pas avoir créé une héroïne petite, à la poitrine plate et à un visage sans spécial charme ? Le premier cycle était magistral et le début de Bételgeuse sublime : la description des canyons était magnifique, les iums originaux et l’histoire des deux groupes confrontés crédible. Mais tout déraille quand l’extraterrestre Sven tombe du ciel avec sa nageoire dorsale ! Car où Leo excelle pour créer un bestiaire original et plausible il rate complètement ses extraterrestres humanoïdes : on dirait les aliens des films et des BD de science fiction des années 50 de série B. Et ils prolifèrent de cycle en cycle ! à la fin il ne se dérange même pas et les dessine complètement humains dans Retour à Aldébaran et dans Bellatrix. Au moins, dans Survivants on trouvait plus de variations : il y avait des extraterrestres félins et reptiles (mais toujours bipèdes et humanoïdes). On est loin de la « crevette » des Terres lointaines. Quant à Bellatrix, le mélange de Far West et de science-fiction détonne complètement. Kim et Manon utilisent des traducteurs implantés mais les écriteaux sont en… anglais ! La faune et la flore ont eu leur évolution particulière mais les êtres intelligents sont parfaitement humains, voire dans leur accoutrement, leurs armes et leur architecture. Mais, comme je disais au début, je suis inconditionnel de Kim et j’attends vivement le prochain volet. En espérant (en vain) toujours la bonne surprise et le redressement de la série
Avengers - La Rage d'Ultron
Je suis ton père. - Cette histoire est parue sous la forme d'un tome sans prépublication en épisode, en 2015. Elle est écrite par Rick Remender avec des dessins et un encrage de Jerome Opeña, aidé par Pepe Larraz pour les dessins, et Mark Morales pour l'encrage. La mise en couleurs a été réalisée par Dean White, assisté par Rachelle Rosenberg et Dono Sanchez Almara. L'histoire commence il y a de cela quelques années en arrière, alors que les Avengers sont en plein combat contre Ultron, au cœur de Manhattan. L'équipe se compose de Captain America (Steve Rogers), Thor (Odinson), Wasp (Janet van Dyne), Yellowjacket (Hank Pym), Vision, Scarlet Witch (Wanda Maximoff), Beast (Hank McCoy), Hawkeye (Clint Barton), et Iron Man (Tony Stark). Ce combat dure 23 pages. Puis l'histoire passe au temps présent. L'équipe se compose alors de Catpain America (Sam Wilson), Thor (version féminine), Wasp (Janet van Dyne), Giant-Man (Hank Pym), Vision, Scarlet Witch (Wanda Maximoff), Sabretooth, Quicksilver (Pietro Maximoff), Spider-Man (Peter Parker) et Steve Rogers. Ultron est de retour et il a décidé de s'installer sur Titan, le satellite de Jupiter, qui abrite une colonie d'Éternels. Pour la deuxième fois, Rick Remender effectue un travail de commande. La première fois, il s'agissait de concevoir, développer et écrire un événement fédérateur pour l'univers partagé Marvel, voir Axis (2014). Cette fois-ci il s'agit de ramener sur le devant de la scène le personnage d'Ultron, pour créer une synergie avec le deuxième film des Avengers réalisé (2015) par Joss Whedon. Dans un premier temps, le lecteur part confiant car Rick Remender a prouvé ses compétences de scénariste sur deux excellentes séries comme Uncanny X-Force et Uncanny Avengers. Jerome Opeña et Dean White ont également déjà collaboré ensemble pour les premiers épisodes de Uncanny X-Force, avec des pages d'une beauté à couper le souffle. Le lecteur tique un peu quand il se rend compte qu'Opeña n'a pas tout dessiné et que White n'a pas réalisé l'intégralité de la mise en couleurs. Néanmoins confiant, le lecteur se plonge dans le récit et commence par ce premier combat de 23 pages dans le passé. Sans grande surprise, il se rend compte que les civils sont absents de cette partie, que les Avengers échangent des coups contre Ultron, sans grand espoir, jusqu'au retournement de situation final. Ça pète de partout, dans de très jolies explosions de couleurs. Les personnages sont bien détaillés, et leur positionnement permet de tous les distinguer sans qu'ils ne se marchent sur les pieds. En revanche, le lecteur à l'impression étrange que chaque corps à corps se déroule dans un environnement à ciel ouvert, dans des endroits spacieux, ce qui ne correspond pas tout à fait à un combat dans un milieu urbain dense. Sans surprise, cette impression découle d'une absence régulière d'arrière-plan, remplacé par des camaïeux de couleurs, très jolis soit dit en passant. Cette première confrontation se termine avec un face-à-face entre Ultron et son père, avec énoncé des quatre vérités de l'un et de l'autre, des répliques cinglantes et pénétrantes, sans toutefois aller beaucoup plus loin que les précédentes rencontres de ce genre. Après ce prologue un peu long, le lecteur se dit que l'histoire va rentrer dans sa phase de développement, dans l'exposé de l'intrigue. Le lecteur découvre une séquence de huit pages dédiée aux Descendants que tout le monde semble identifier sans difficulté. À l'évidence, il ne s'agit pas d'une partie pour néophytes en comics, car ce groupe est déjà apparu dans des épisodes d'une autre série écrite par le même scénariste, Secret Avengers. Il s'agit donc d'une utilisation pointue d'un élément de continuité de l'univers partagé Marvel. Il est possible de comprendre ce passage sans avoir lu le tome évoqué, car Remender fait l'effort d'être intelligible, mais alors il arrive comme un cheveu sur la soupe, uniquement destiné à introduire (de manière assez artificielle) un dispositif dans l'intrigue, essentiel pour la suite. Séquence suivante, le lecteur apprend où s'est installé Ultron, et voit le retour d'un ancien Avenger au pouvoir très controversé (son pouvoir avait été pointé du doigt dans la série She-Hulk de Dan Slott) que Remender met en avant dès le départ, à nouveau de manière assez massive pour que le lecteur comprenne sur le champ à quoi il va servir, désamorçant une partie du suspense. Et puis, c'est reparti pour une longue séquence de combat entre l'équipe actuelle d'Avengers (en 2015) et Ultron. À nouveau le lecteur doit être au fait de la continuité de début 2015 pour comprendre pourquoi Captain America a des ailes, et pourquoi Thor est une femme (sans parler des changements intervenus chez Sabretooth dans Axis). Du coup, le lecteur se dit que ce récit s'adresse à un public bien au fait de l'actualité de l'univers partagé Marvel au premier trimestre 2015. Toutefois, il y a cette réapparition d'Ultron, en direct de sa neutralisation à la fin de la première partie, qui fait totalement l'impasse sur la majeure partie de ses apparitions dans la continuité ayant eu lieu entretemps. Étrange approche de la continuité. De la même manière, la composition de l'équipe des Avengers est un compromis entre les Mighty Avengers de 2015 (la série alors écrite par Al Ewing), avec un soupçon d'Avengers de Jonathan Hickman (qui sont pourtant occupés ailleurs à cette époque). Étrange manière de se réclamer de la continuité tout en affichant ne pas pouvoir la respecter. Au total, le lecteur a droit à 85 pages de combat sur un récit qui compte environ 110 pages. Encore une fois, comme il est d'habitude dans ces Événements à l'échelle de la planète, les civils normaux brillent par leur absence, et même les supercriminels semblent avoir tous été à la pêche pendant ce déchaînement d'Ultron. Tout aussi bizarre, Ultron semble contraint de conserver sa personnalité dans un corps robotique unique, sans possibilité de de se répartir dans plusieurs, de fonctionner en réseau. Même si le choix d'un tel pourcentage de pages dévolues au combat peut surprendre, il peut se comprendre sous réserve que le spectacle soit époustouflant. Les premières pages font preuve d'une précision chirurgicale dans l'encrage, de compositions chromatiques époustouflantes, et déjà de la disparition des arrière-plans au profit de jolies couleurs. Le lecteur doit donc s'attendre à se passer de décors plusieurs pages durant, de manière chronique. Ce n'est pas tellement surprenant si l'on songe que les délais de production ont contraint Jerome Opeña à se faire assister par un autre dessinateur et un autre encreur (sans parler de Dean White assisté par deux autres metteurs en couleurs). Durant certaines séquences, le lecteur remarque également que les traits deviennent trop fins, se brisant dans les contours des formes, produisant une étrange impression d'encrage trop fragile, en opposition par rapport à la nature des combats brutaux et massifs qui sont représentés. S'il n'est pas possible de repérer quand Mark Morales (un vraiment bon encreur) se substitue à Opeña, il est possible d'identifier les cases et les pages réalisées par Pepe Larraz qui n'est pas au même niveau qu'Opeña. À certains moments, le lecteur se lasse également de voir les personnages se taper dessus comme des sourds, sans avancée lisible dans le combat. À d'autres moments, le lecteur est époustouflé par une case ou une page d'une force inouïe, d'une beauté surnaturelle. La première fois qu'Ultron surgit de Terre (deuxième planche de bande dessinée), sa force est incroyable, le lecteur ressent l'onde de choc. Par contre il a du mal à comprendre comment le bouclier de Captain America peut couper la tête d'Ultron en deux, 2 pages plus loin, car il me semblait être en un métal aussi résistant que le bouclier (sûrement une mauvaise copie). Quelques pages plus loin, Ultron se retrouve enserré dans un poing géant, et Dean White effectue un incroyable travail avec les couleurs pour donner l'impression d'une quantité infinie de fils venant former ce poing. Lorsqu'Ultron arrive à proximité de la Terre, Opeña compose une magnifique case occupant les deux tiers d'une double page, mettant en évidence le caractère massif de cette arrivée (du coup le lecteur se demande comment fait un objet céleste aussi massif pour ne pas provoquer des raz-de-marée). Ainsi de séquence en séquence, entre deux suites de cases dépourvues de décors, le lecteur tombe en pâmoison devant une case parfaite, ou une situation magnifique. Malgré tout, il reste une impression de long tunnel de combat pas très bien mis en scène, pas toujours intéressants visuellement. Effectivement du point de vue de l'intrigue, le récit se compose essentiellement des deux très longs combats, et d'un plus court entre les deux. Heureusement l'intrigue ne se limite pas à ces affrontements physiques, il y a également un questionnement sur le sentiment paternel et l'amour filial. Alors que le lecteur s'attend à un jeu de miroir entre père et fils (d'un côté Hank Pym & Ultron, de l'autre Ultron & Vision), le scénario se concentre essentiellement sur la relation Hank Pym / Ulton. Rick Remender a l'idée pertinente de s'interroger sur l'amour paternel quand le fiston (Ultron) a mal tourné. A priori, quand Marvel a créé cette ligne et ce format de Original Graphic Novel (OGN), c'était pour disposer d'une collection de prestige, afin de mettre en valeur des personnages au faîte de leur gloire. Au fil des albums, le lecteur constate que les impératifs éditoriaux priment sur le contenu et la qualité. C'était déjà vrai pour Endless Wartime où Warren Elllis avait hérité d'un dessinateur moyen, c'est aussi vrai ici aussi où Rick Remender a dû boucler son scénario rapidement, et où Jerome Opeña a été prié d'accélérer pour rendre son travail à temps (c'est-à-dire avant la sortie du deuxième film Avengers). Certes, les pages sont jolies et le scénario remue le couteau dans la plaie béante de la relation père / fils. De ce point de vue, le lecteur en attente de combats homériques et de tragédie y trouvera son content, 4 étoiles. Mais d'un autre côté, le lecteur maîtrisant sa continuité aura bien du mal à passer outre le rapiéçage malhabile avec les événements courants de l'époque (rapiéçage inutile, pour coller à une continuité, sans raison apparente), et parfois incohérent, telle l'absence d'Ultron sur Terre entre les deux combats principaux (alors qu'il s'est manifesté à de nombreuses reprises, encore pas plus tard que dans Age of Ultron qui finalement était meilleur dans le genre blockbuster que le présent récit). Il se lassera de ces pages interminables de combats qui n'avancent pas, et de la diminution des capacités technologiques et informatiques d'Ultron. 2 étoiles.
La Chiâle
La Chiâle est une autofiction où Claire Braud met en scène son avatar qui a fini par craquer et ne peut plus s'empêcher de pleurer des torrents de larmes suite à l'accumulation de visions d'horreur et d'un monde en perdition. Incapable de s'exprimer face à ceux qui cherchent à comprendre pourquoi elle se liquéfie à ce point, elle amène le lecteur à revoir ses jours précédents où elle a vu sa campagne natale être défigurée par les hommes, sa ville d'adoption être frappée par des attentats meurtriers et enfin son voyage de reportage au Sri Lanka sur les traces des massacres de la population Tamoule par les autorités gouvernementales. Mais tout cela, elle le masque sous des noms de populations et de lieux légèrement déformés, comme pour les différencier de la réalité, sans qu'on comprenne bien pourquoi. Du coup, la question se pose aussi pour mon avis envers cette BD : est-il un constat objectif ou une opinion subjective ? Car mon ressenti, c'est que cet album manque sa cible et frappe à côté. Pour commencer, je n'apprécie vraiment pas le graphisme de Claire Braud. Faussement amateur, il offre des planches laides et approximatives, comme le brouillon de quelqu'un qui ne veut pas se donner la peine de faire plus soigné car c'est plus artistique ainsi. Du coup, il faut se rabattre sur l'histoire et son message. Sauf que le message que j'ai reçu pour ma part, c'est celui de quelqu'un qui dit "Regardez-moi comme je pleure, regardez l'empathie que j'éprouve, n'est-ce pas ce que chacun devrait ressentir devant notre monde pourri et ses horreurs ?". Claire Braud le fait certes avec une grande dose d'autodérision, mais on sent aussi qu'il y a un message qui veut être transmis, sauf que ce message m'est resté lettre morte. Les trop longues premières pages se contentent de montrer l'héroïne dans toute l'exagération de son traumatisme et de ses larmes jaillissantes. Puis elle tente d'expliquer par l'image et les mots l'origine du trop plein de ses émotions. On survole brièvement sa peur ressentie lors des attentats de 2015 dont elle n'a été que lointaine témoin, sa perte de répères quand ses parents fermiers ont vendu leur troupeau pour partir à la retraite, ou quand elle a découvert que les lieux campagnards qu'elle aimait dans sa jeunesse avaient été dénaturés. Et on arrive enfin à son séjour au Sri Lanka qui est visiblement l'élément clé de son histoire et le déclencheur de sa fameuse chiâle. Sauf que là encore les choses semblent survolées, aucune clé de ce qui s'y est déroulé n'est expliquée, on a juste quelques brefs témoignages, quelques réactions de personnes rencontrées, l'évocation d'un massacre dont elle ne verra que des restes délaissés, l'affirmation qu'il y a des monstres d'un côté et des victimes de l'autre, et aucun moyen de ressentir pour de bon le traumatisme et l'horreur qu'elle dénonce. Et toujours cette incompréhension de pourquoi ne pas vouloir donner les vrais noms de ces lieux et populations ? Comme si l'autofiction et la mise en scène du propre avatar de l'artiste comptait plus que la transmission de la réalité et d'informations claires sur ce drame de la guerre civile au Sri Lanka. On comprendra donc à me lire que je n'ai pas été touché par cet album malgré l'intensité avec laquelle il semble essayer de me dire que la situation est terrible...
Keires
Un album qui m’a clairement laissé sur ma faim. Découpé en courts chapitres, il se lit vite. Hélas en grande partie parce que l’intrigue, et la psychologie des personnages, ne sont pas suffisamment fouillées. Il pouvait y avoir de bonnes idées, pour faire monter la tension, en laissant le lecteur sur de fausses pistes. Mais c’est trop léger, et la fin de l’histoire est encore plus expédiée. Le dessin est très simple, avare de détails et de décors. Mais je l’ai plutôt apprécié, c’est aéré et fluide, globalement agréable. C’est à l’histoire que j’ai moins accroché.
Le Bossu de Montfaucon
Une série qui m'a déçu. Je me demandais ce que cela donnerait de voir Quasimodo survivre et devenir un instrument de vengeance, mais la plupart du temps j'ai eu l'impression qu'il était un personnage secondaire dans une série dont le titre le mets pourtant en avant. Je retiens sa relation avec Jeanne la Boiteuse qui est touchante et la seule chose que j'ai vraiment aimée dans ses deux tomes. L'action se passe dans une période historique française que je ne connaissais pas et cela a attiré ma curiosité sauf que là encore j'ai été déçu. On saute souvent des années et le déroulement de l'intrigue n'est pas toujours. On dirait presqu'il fallait déjà connaitre cette période pour bien comprendre l'histoire ce qui n'est pas mon cas. J'ai souvent du revenir à la présentation des personnages présent en début d'album pour bien me rappeler qui était qui et qui était lié à qui. Au final, une série qui accumule les problèmes récurrent de la collection Vécu de Glénat: dessin réaliste moyen, scénario trop accès vers l'action, personnages inintéressants même les personnages historiques qui ont vécu des choses intéressantes dans la vraie vie et de la nudité gratuite pas du tout émoustillant.
Chroniques de la lune noire
On peut être très copains mais ne pas avoir les mêmes goûts. Mon meilleur ami me sachant bon public de medieval fantasy m'a plusieurs fois recommandé cette lecture. Je l'aime toujours autant mais je ne peux pas en dire autant de ma lecture. Ce qui commence comme une épopée prometteuse de dark fantasy sombre rapidement dans une surenchère de pouvoirs et de batailles interminables. Le début, avec les dessins d’Olivier Ledroit, capte l’attention grâce à un univers visuellement riche et une intrigue qui semble solide. Mais dès le deuxième ou troisième tome, on commence à percevoir les failles. Le principal problème, c’est que le scénario devient répétitif et peu inspiré. Wismerhill, le héros, devient de plus en plus puissant au fil des tomes, mais cette montée en puissance n’apporte rien de vraiment nouveau. On est dans une mécanique classique de “grobillisme”, où chaque bataille est plus grande, chaque pouvoir plus impressionnant, mais où l’intérêt narratif s’amenuise. Le développement des personnages est laissé de côté pour faire place à des scènes de combat interminables qui finissent par lasser. Ce qui aurait pu être une saga épique sombre et captivante devient une suite de scènes de baston où les enjeux disparaissent complètement. On a l’impression que Froideval ne sait plus où il va avec son histoire, et cela se ressent dans la construction hasardeuse du récit. Les dialogues sont plats, les personnages manquent de profondeur, et les intrigues secondaires sont à peine esquissées avant d’être abandonnées. Le changement de dessinateur, quand Ledroit est remplacé par Pontet, n’aide pas non plus. Bien que Pontet essaie de suivre la lignée de son prédécesseur, les dessins deviennent confus, trop chargés, et la colorisation souvent criarde rend l’ensemble encore plus difficile à suivre. L’abus des doubles pages, des explosions de sorts magiques et des batailles gigantesques rend la lecture épuisante plutôt qu’épique. Ca m'arrive rarement mais là j'ai abandonné à mi-chemin, Wismerhill aura eu raison de moi aussi.
Gratin de chat
Un album de ce genre, je pense qu’il y a deux manières de l’appréhender. Soit on part du principe qu’il est commercialisé et que, donc, il doit répondre à un ensemble de critères qui le rendent accessible à un large public. Soit on admet qu’il s’agit du travail d’une jeune autrice encore étudiante et on pardonne les maladresses pour ne se focaliser que sur les qualités. Tout au long de ma lecture, j’ai été bercé entre ces deux visions de l’album. D’une part, le dessin est souvent maladroit, l’histoire n’est pas des plus passionnantes et la fin m’a semblé étrange. Sur cette seule appréciation, cet album est tout à fait dispensable. Je ne me vois en tous les cas pas l’acheter. D’autre part, son autrice, Adèle Maury, développe un univers intéressant. Cette idée d’un chat qui représenterait le mâle dominant d’une famille composée d’une mère et de ses deux filles débouche sur certains passages que je trouve finement observés. Les caresses reçues par ce chat attisent les envies et les jalousies, chaque membre de la famille espérant bénéficier de l’attention des autres (soit de l’attention du chat lui-même, soit de l’attention dont le chat bénéficie de la part des autres). L’ambiance est étrange, légère et fragile. La fin est choquante mais elle découle d’une certaine logique des personnages. En fait, je trouve qu’il y a des qualités dans ce récit et je ne regrette pas de l’avoir lu… mais je pense que c’est un peu tôt pour une publication destinée au commerce. Pour un travail de fin d’étude, c’est prometteur. Pour certaines idées, c’est à lire… Pour le reste, il y a encore beaucoup de points à travailler pour que l’autrice parvienne à transmettre sa propre sensibilité à un large public et à garder l’attention de celui-ci tout au long d’un récit (mais c’est un nom que je retiens). Pour un travail de fin d'études : 3,5/5 Pour une œuvre commercialisée : 2/5
Les Enquêtes du chat-tigre
Les Enquêtes du chat-tigre est une série adaptée de romans ‘jeunesse’ parus dans la collection Signe de Piste. Un seul tome paraitra en bande dessinée alors que la série compte 13 romans. Et le tome adapté en BD est en réalité le deuxième dans l’ordre des romans. Malgré le renom des auteurs de cette bande dessinée et leur maitrise technique, il faut bien admettre que cet album est tout sauf convaincant. Le seul point réellement positif que j’en tire est le dessin de Didier Desmit. Assistant de Tibet sur la série Ric Hochet, Desmit montre ici à quel point son style était proche de celui de Tibet, et pour qui, comme moi, aime ce type de dessin certes vieillot mais d’une lisibilité irréprochable, et bien c’est un pur plaisir de lecture. Malheureusement, le scénario est tout sauf prenant. Alors oui, d’accord, le roman est destiné à un jeune public mais il faut bien reconnaitre que cette énigme policière frise le ridicule à force d’accumuler les absurdités. Les déductions du Chat-Tigre sortent à qui mieux mieux d’un chapeau sans fond, les comportements de l’ensemble des personnages sont trop souvent illogiques et les rebondissements et relances de l’intrigue manquent du plus élémentaire naturel. Sans doute l’adaptation au format BD a-t-elle sa part de responsabilité dans la médiocrité du scénario mais sur seule base de cette bande dessinée, je crains que même le roman soit sans grand intérêt. Au final, cet album constitue un objet de curiosité dont on peut à la limite s’amuser (même si c’est pas beau de se moquer). Dommage pour Didier Desmit, qui aurait sans doute mérité de pouvoir travailler sous son nom sur une série aux scénarios plus convaincants. Sans lui, ma note aurait d'ailleurs été encore plus sévère.
War Mother
Une énième série postapocalyptique, avec références écolos. Difficile de sortir du lot donc. Et là je n’y ai pas trouvé mon compte. Le dessin fait le boulot, mais c’est du comics passe-partout. Surtout la colorisation informatique, qui lise tous les détails, n’est pas mon truc. Concernant l’histoire, ça se laisse lire gentiment, sans jamais m’avoir réellement captivé. La fin est ouverte (le mot fin est d’ailleurs suivi d’un point d’interrogation) et peut laisser penser qu’une suite est possible. Elle se fera sans moi. L’histoire manque de coffre, est bien trop légère, et l’univers lui-même n’est que très peu expliqué, développé. J’aurais bien voulu aussi voir de belles planches comme celles vers la fin montrant le Bosquet progressivement enveloppé par la végétation. Pas grand-chose en matière de décors et de « background » donc, et un charabia pseudo scientifique (un peu à la Jodorowsky mais en moins délirant et poétique) usant, obscur et parfois ridicule. C’est vite lu, mais je pense que ce sera tout aussi vite oublié. Une lecture décevante en tout cas.
Monica
Un prix d’Angoulême, ça peut être un peu n'importe quoi. Et je dois bien dire que j'ai de plus en plus de mal à comprendre exactement l'intérêt de cette nomination. Je veux dire par là qu'en dehors de ses qualités/défauts, qu'est-ce que cette BD apporte concrètement de neuf au monde de la BD ? Quel est son intérêt supplémentaire par rapport aux centaines d'autres qui sortent la même année ? Pour être honnête, ce n'est pas une mauvaise BD. C'est une BD a l'atmosphère étrange mais au sujet que j'ai trouvé peu intéressant. C'est une jeune femme, Monica, qui est en recherche de sa mère et de son père. Et l'ensemble baigne dans des États-Unis post-hippies, avec tout ce que ça a donné comme dérive en tout sens. Et ... Eh ben franchement, c'est un peu tout. J'ai été assez intéressé au début, avec l'histoire de Penny qui est une fille un peu paumée dans un monde qui change, mais ça ne va pas très loin au final. C'est le genre d'histoire où j'ai l'impression que trop de choses tournent autour des personnages et leurs tourments, s'en foutant un peu du monde autour d'eux. Je sais que c'est une obsession pour moi, mais dans ce récit assez long de personnages marginaux et globalement avec un petit grain, cherchant un sens à leur existence et côtoyant les rejetés de l'Amérique, il manque pour moi un truc : tout le reste. La BD explore un monde tellement coupé du reste qu'on les croirait sur une autre planète. Rien ne semble les avoir atteint, ni la politique, ni l'environnement, ni l'économie, ni rien. Ce sont des gens à part, tout le temps. C'est une BD peut-être très personnelle pour l'auteur, mais qui m'a semblé finalement longue et inintéressante. C'est le récit d'une vie, celle de Monica, et c'est tout. La BD ne parle pas d'autre chose, met juste en lumière les aspects de la vie de cette femme peu ordinaire et personnellement, je me dis juste qu'il y a des gens qui ont des sérieux problèmes. Mais je ne me sens ni en empathie, ni en compréhension. Son rapport final au monde est inexistant : Monica existe et rien ne la fait adhérer au reste de l'humanité, au reste du vivant, à l'existence. Elle se contente d'être là, riche ou pauvre, malheureuse ou heureuse, on n'en sait rien. Et pour ma part ... ben je m'en fiche d'elle. Je ne suis pas dans son trip, je trouve qu'elle est bien trop barge et donc, fatalement, je n'ai pas de liens avec elle. Sauf que la BD ne tournant qu'autour de sa vie (ou presque), je ne vois pas ce que je dois en tirer. Un grand prix que j'ai du mal à comprendre : qu'est-ce qui rend cet album exceptionnel selon le jury d'Angoulême ? Un trait qui est efficace mais que j'ai déjà vu dans d'autres BD américaines ? (je trouve qu'on y retrouve une patte à la Burns) Une histoire qu'ils jugent inoubliable ? Une narration nouvelle ? Personnellement j'y vois une histoire bien trop personnelle, détachée du monde qui existe autour et une protagoniste pour laquelle je ne ressens rien. J'en ressors étonné. Dans tout ce qui est sorti, cet album a été jugé le plus important ? Voila quelque chose que je ne comprend pas.