Petit album souple très girly, il est composé de gags en une ou deux planches mettant en scène des jeunes femmes célibataires ou en couple dans des situations du quotidien qui tournent en dérision ce qui fait le sel de la vie au féminin et des histoires de mode, de drague et de soirées.
Souvent composés d'une unique image ou de quelques cases sans cadre, ces gags se rapprochent de l'esprit des blogs BD ou des magazines féminins. Luluinthesky a une patte graphique qui s'y apparente d'ailleurs beaucoup, rappelant celle de plusieurs dessinatrices de BD-bogs de la fin des années 2000. C'est un style efficace, coloré et attirant .
Les gags maintenant... s'adresse en priorité aux jeunes femmes urbaines adeptes de célibat, de drague, ou de couples naissants et pas forcément faits pour durer. C'est très girly, très porté sur la mode, les soirées entre copines et la chasse aux mecs... C'est donc très superficiel. Autant dire que ça ne me parle pas beaucoup et que j'ai lu ça avec l'œil circonspect de quelqu'un qui regarderait une sorte de documentaire sur une faune exotique.
Pour autant, ça aurait pu me faire rire car ce n'est pas parce qu'on ne partage pas les mêmes centres d'intérêt que des gags ne peuvent pas être drôles... Sauf que là, je n'ai pas décroché un sourire. Le concept est répétitif, la mise en scène manque de rythme et de sens de la chute, et forcément quand les personnages vous parlent aussi peu on en vient très vite à s'ennuyer. Ce n'est pas mauvais, mais ça tombe à plat.
Même si le style graphique ressemble à s'y méprendre au trait de Katsuhiro Otomo, Live Memorium est une oeuvre 100% francophone jusqu'au sens occidental de lecture. Voici de nouveau un univers oppressant dans une megalopole surpeuplée et déshumanisée nous présentant rapidement Tomasu comme principal protagoniste.
Comptable solitaire et célibataire d'une entreprise spécialisée dans la production de robots sexuels féminins, Tomasu est le souffre-douleur attitré et privilégié d'un patron véreux qui l'exploite et l'humilie en permanence. Sa vie se résume entre brimades et repas silencieux chez sa mère ou quelques parties de jeu vidéo avec son ami d'enfance, un geek fortuné portant en permanence un casque emprunté aux Daft Punk pour camoufler aux regards son visage horriblement défiguré par un accident domestique.
Au décès brutal de sa mère, Tomasu trouve refuge et réconfort dans une pratique mentale dangereuse et interdite : le Live Memorium, une expérience lui permettant de revivre ses souvenirs et même de les modifier dans ce monde virtuel. Bien évidemment tout cela n'est pas sans conséquences et va radicalement changer sa personnalité dans le monde réel et peut-être lui offrir de prendre une revanche définitive sur la société.
Attention, l'oeuvre est fort déplaisante dès les premières pages où il va falloir s'accrocher pour suivre le quotidien de notre personnage ordinaire. Une ambiance sordide se dégage de suite avec l'agression constante du monde extérieur vers Tomasu. La solitude ressentie ne laisse aucun espoir vers une porte de sortie positive et le montage rapide mais épileptique en perturbe davantage la lecture. Il m'a même fallu reprendre à plusieurs fois quelques pages en arrière pour en comprendre le découpage tant tout s'enchaine rapidement parfois même sans transition.
Malgré une intrigue assez simple et prenante, je n'ai guère gouté à cette accumulation de violence physique et psychique permanente où on ne prend guère de temps pour s'attacher aux différents protagonistes mais tout cela est surement le but souhaité par les auteurs.
La société futuriste n'est pas assez exploitée à mon goût et ne reste qu'un élément d'habillage anodin. La conclusion reste néanmoins satisfaisante et interroge les conséquences de nouvelles technologies comme on peut les voir dans la série "Black Mirror" citée également par les auteurs, twist final y compris.
Le polar, c'est vraiment pas mon style de prédilection. Et "Automne en baie de Somme" reste dans les poncifs du genre que je n'apprécie que modérément. C'est dommage, la BD a une vraie patte visuelle inspiré en grande partie de l'art Nouveau, cité explicitement dans le récit d'ailleurs.
Mais ce qui m'a surtout marqué dans ma lecture, c'est la façon dont le récit tord les ficelles scénaristiques pour en faire un polar avec une surprise finale. A ce niveau, le chiffre marqué comme un indice (et la clé de compréhension) m'ont paru beaucoup (beaucoup) trop gros. D'autre part, le récit fait un volte-face de quelques personnages, notamment l'industriel, mais ne semble pas réellement répondre aux questions politiques qu'il pose. Je veux dire, une fois révélé les agissements de l'industriel, est-ce que ça rend alors légitime et normal le comportement de sa femme ? La BD ne l'évoque pas, mais c'est franchement étrange de poser ainsi un tel dilemme sans jamais l'évoquer ensuite.
C'est ce que je reprocherais le plus à la BD, en fin de compte. Outre qu'on reste dans les industriels et les artistes du XIXè, la population ouvrière est assez peu présente (je ne parle pas des anarchistes de Montmartre qui font de la figuration), c'est le propos qui tente de montrer les peurs du socialisme d'une époque, propos esquissé et jamais abouti. Au delà de l'intrigue de polar dont la fin m'a fait tiquer (une grosse coïncidence et une explication du chiffre franchement tiré par les cheveux), le fond et le corps du récit manque de développement.
Trop peu de pages, trop de sujets évoqués ? Je ne suis pas sur, mais en l'état je trouve que la BD reste surtout intéressante pour son dessin, travaillé et franchement très joli, mais je n'ai pas envie de la relire.
Comme beaucoup (je pense), je garde un excellent souvenir de cette série TV. Le mot est même faible, tant elle m’a marqué dans son casting, esthétisme et idées véhiculées (je garde toujours l’image de leur repas et de leur peau).
Bref je suis tombé sur ce manga (une adaptation de l’époque il me semble) et si je ne partais avec des apriori, ça a été la douche froide à l’arrivée.
La comparaison entre les 2 supports pique, rien ne marche en version papier. C’est tout simplement d’une platitude folle, il n’y a pas de tension.
L’histoire diffère légèrement mais je me suis complètement désintéressé de la trajectoire des personnages. La faute aux dessins, les protagonistes sont sans charisme (dans les 2 clans). Je n’aime pas ce style qui m’apparaît trop vieillot.
Le résultat me semble loupé, bref une fausse bonne idée cette adaptation. Ça fait pâle figure face à l’original, je n’ai rien retrouvé de ce que j’aime dans l’univers.
Comme beaucoup j'ai connu étant gamin.
BD qui s'adressait surtout à des gamins peut-être adultes dans les années 90.
Et lorsque l'on voit l'historique des commentaires cela se voit : les notes ont 20 ans...
Le Petit spirou vieillit mal.
Un peu comme Cédric, Boule & Bill ou Astérix, à un moment tout devient redondant et attendu...
Il faut savoir arrêter une série.
Autant cette BD est graphiquement splendide, autant l'histoire est d'une terrible banalité. C'est à peu près tout ce que je retiendrai de ma lecture de Pastorius Grant.
C'est bel et bien le dessin de Marion Mousse qui m'a attiré. C'est non seulement de toute beauté, mais également très original. La scène d'averse est particulièrement soignée. Franchement, de ce point de vue, c'est un vrai plaisir visuel.
Seulement voilà, contrairement à La Vengeance de David Wautier (lue récemment), qui est un autre western avec un scénario ténu, l'histoire ici ne m'a pas embarquée. Parvenu à la fin, je ne me suis pas dit "tiens ! Voilà un petit scénario bien troussé", comme ce fut le cas avec la BD précitée, mais plutôt "et alors ? Tout ça pour ça ?"... J'attendais autre chose, et cet autre chose n'est jamais arrivé. Pire : je n'ai pas perçu le rôle et l'intérêt de la petite fille aveugle, ni des comanches. Ces personnages font figure de purs décors. Reste le héros et ses deux poursuivants, mais là, on est cantonné dans un classicisme presque incompréhensible quand on le compare à l'audace graphique qui fait clairement sortir cette BD des sentiers battus. En gros, cette BD n'est pour moi qu'un gros cliché illustré, certes de fort belle manière, mais creux, vide, et terriblement convenu.
Reste que je vais désormais suivre Marion Mousse à la trace, tout comme les personnages de Pastorius Grant l'ont pisté. C'est pour moi tout l'intérêt de ce livre que d'avoir révélé, en ce qui me concerne, cet auteur de talent.
J'ai été assez déçu par cette série jeunesse. Il faut dire que le personnage de Mina m'a plutôt tapé sur les nerfs. Une gamine de dix ans qui commence par critiquer là où elle débarque, qui regarde la culture indienne ( "le Taj-Machin chose"T2 p31) ou ses croyances (" C'est des bêtises, tout ça !" T3 p16) avec sa morgue occidentale qui passe pour de l'humour. Son seul réel intérêt dans la découverte de cet univers semble être une souris qui est le moteur principal de ses aventures.
C'est dommage car le personnage de Pintu qui guide Mina est sympathique et amusant. Évidemment il faut accepter le parti pris du scénariste d'une gamine de 10 ans qui se perd dans cet immense pays-continent sans autres conséquences qu'un voyage carte postale. Cela reste très superficiel dans la visite du panthéon indien. Si Gamesh est un peu visité le reste est tout juste cité en passant. On retrouve alors un scénario de petite fille avec des parents immatures dans des situations improbables dont elle se sort grâce à des rencontres providentielles. Du très classique sans vrai surprise.
Le dessin d'Aurélie Guarino utilise une ligne claire assez humoristique et dynamique. L'autrice se laisse aller quelquefois à des déformations de type Manga ce qui devrait convenir à son public cible. C'est la mise en couleur qui m'a le plus séduit. Sarah Murat utilise toute une gamme de tons vifs pour fournir un récit très coloré et un visuel agréable.
Finalement je trouve que cette série renvoie à une image du touriste occidental riche et un peu sans gêne qui survole plus qu'il ne rentre dans la réalité du pays. On est très loin de l'Inde moderne de slumdog millionaire. 2.5
Ayant découvert le scénariste HiroDjee avec la lecture de Le Gouffre des résurrections dont la première partie m'avait séduit, j'ai voulu lire un autre scénario de sa part pour me forger une opinion plus claire.
Okanikaa reprend une thématique assez proche mêlant historique, exploration et fantastique avec de dangereuses créatures surnaturelles. Elle se déroule au 17e siècle dans le Nouveau Monde, avec un noble français récemment débarqué pour partir à la recherche de son fils qui l'a fui pour vivre sa vie dans la forêt avec les indiens Ojibwé. Leur famille cache un terrible secret et le père apparait bien vite plus monstrueux qu'il n'y parait.
Graphiquement, on est dans un style rappelant un peu celui des Webtoon par son économie de traits et de décors. Même s'il se lit bien, je ne l'ai pas trouvé particulièrement séduisant.
Quant au scénario, il a confirmé les reproches que je faisais dans une moindre mesure à l'autre série de HiroDjee, Le Gouffre des résurrections : dès qu'on rentre dans le cœur de l'intrigue, les choses deviennent floues, les motivations changeantes et la logique laisse le pas à la recherche de divertissement et de rebondissements faciles. Si le fil rouge est simple et compréhensible, trop de choses laissent le lecteur sur des questionnements et l'impression que tout n'est pas cohérent. Le père qui agit en homme fragile et sans force quand son fils fuit leur château. Ce fameux poignard dont on ne comprend pas pourquoi le fils a fui avec sans l'utiliser immédiatement s'il savait à quoi il pouvait servir, ni pourquoi il l'a fait cacher ensuite. Tout ce qu'il fait pour retrouver ce poignard et finalement choisir de ne pas l'utiliser. Ce passage où on ne comprend pas s'il est mort ou pas, puisque mort quand ça l'arrange et ressuscité quand ça arrange le scénariste. De même que le flou entretenu à dessein sur le fait que la chose du père se transmette aux descendants alors qu'en même temps il déclare être le dernier survivant.
Tout parait bancal et fait pour entretenir un divertissement certes rythmé mais qui tient trop peu la route en terme de logique interne, et ça m'empêche d'y prendre du plaisir.
De bonnes idées gâchées par la réalisation assez hasardeuse. Dommage !
C'est une histoire à bon départ, l'intrigue de ce garçon persuadé que sa famille et son nom sont maudits est plaisante dans un premier tiers de l'histoire. Problèmes familiaux, petits villages, questionnements sur notre destin ... On navigue en eau connue, puis ça bascule. L'histoire prend une tournure différente, avec un mort et une rencontre. Le personnage de l'écrivain est franchement le mieux écrit de tout le livre, aucun doute, et il amène les meilleures questions (j'ai adoré la pique sur le développement personnel). Mais l'histoire accélère et finit assez vite avec des moments un peu étrange, voir très irréaliste !
Le dessin est très bon, avec une touche de couleur automnale qui va bien. C'est aussi dynamique que nécessaire mais en gardant un aspect mignon. C'est un gros point fort de la BD, aucun doute là-dessus.
En vrai, la BD n'est pas mauvaise. C'est juste qu'elle est assez peu développée dans son histoire centrale, qui est d'ailleurs un peu confuse. La fin va trop vite, les personnages n'agissent pas forcément de manière logique et il y a quelques points que je ne suis pas sur de bien comprendre (le retour au pays, par exemple). Mais c'est dommage, je trouve qu'il y avait du potentiel pour bien mieux !
Le dessinateur et l’éditeur indiquent avoir illustré le texte intégral de Harmen Van den Bogaert, voyageur hollandais du XVIIe siècle. Voyageur mais surtout commerçant, son but est de nouer des relations avec les autochtones et d’en tirer profit, fourrures précieuses contre verroterie. Parti du fort qui deviendra plus tard New York, son périple le mènera, en plein hiver avec deux compagnons, sur les terres des différentes tribus iroquoises.
Je suis toujours friande des anciens récits de voyage, ils sont révélateurs de rencontres entre civilisations. Ici le texte original est court, un journal brut de voyage essentiellement factuel. On sent que ce commerçant, même s’il est assez observateur, a peu pris le temps au jour le jour d’étoffer son propos de ses réflexions et analyses sur les échanges qu’il a pu avoir avec les tribus rencontrées.
Maintenant, le texte étant ce qu’il est, le tout consiste à le faire passer sous la forme bd. Et là, ça ne passe pas trop pour moi. Le dessin et l’ambiance dégagée suggèrent une note humoristique qui ne me semble pas à sa place.
Au contraire, face à ce document historique, j’aurais préféré le récit simplement agrémenté d’illustrations didactiques, issues de recherches sur les costumes et coutumes, l’habitat, les paysages…
Après, quelques petits détails certes pas rédhibitoires mais gênants à mes yeux quand même. Les distances entre villages, les mesures des bâtiments ou de la hauteur de neige, sont données en système métrique. C'est anachronique. J’aurais préféré l’utilisation directe des unités hollandaises employées certainement par Harmen.
Et l’auteur suggère par le dessin que Harmen trouve une indienne à son goût, et, manque de chance, il s’agit de la femme d’un chef, d’où un ressort qu’il espère comique. Le texte original n’en fait aucunement mention. Quand on lit la bio de Harmen sur wiki (en anglais), il s’avère que ce fut l’un des premiers condamnés pour homosexualité dans ce nouveau monde. Et qu’il est mort prématurément en s’enfuyant pour échapper à la sentence. Ironie sûrement mal venue de l’auteur, il me semble.
Je n’ai pas particulièrement aimé le traitement. Le seul intérêt, c’est que cette bd m’a permis de découvrir ce récit qui n’a pas l’air publié en français ailleurs.
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Je suis une vraie fille
Petit album souple très girly, il est composé de gags en une ou deux planches mettant en scène des jeunes femmes célibataires ou en couple dans des situations du quotidien qui tournent en dérision ce qui fait le sel de la vie au féminin et des histoires de mode, de drague et de soirées. Souvent composés d'une unique image ou de quelques cases sans cadre, ces gags se rapprochent de l'esprit des blogs BD ou des magazines féminins. Luluinthesky a une patte graphique qui s'y apparente d'ailleurs beaucoup, rappelant celle de plusieurs dessinatrices de BD-bogs de la fin des années 2000. C'est un style efficace, coloré et attirant . Les gags maintenant... s'adresse en priorité aux jeunes femmes urbaines adeptes de célibat, de drague, ou de couples naissants et pas forcément faits pour durer. C'est très girly, très porté sur la mode, les soirées entre copines et la chasse aux mecs... C'est donc très superficiel. Autant dire que ça ne me parle pas beaucoup et que j'ai lu ça avec l'œil circonspect de quelqu'un qui regarderait une sorte de documentaire sur une faune exotique. Pour autant, ça aurait pu me faire rire car ce n'est pas parce qu'on ne partage pas les mêmes centres d'intérêt que des gags ne peuvent pas être drôles... Sauf que là, je n'ai pas décroché un sourire. Le concept est répétitif, la mise en scène manque de rythme et de sens de la chute, et forcément quand les personnages vous parlent aussi peu on en vient très vite à s'ennuyer. Ce n'est pas mauvais, mais ça tombe à plat.
Live Memorium
Même si le style graphique ressemble à s'y méprendre au trait de Katsuhiro Otomo, Live Memorium est une oeuvre 100% francophone jusqu'au sens occidental de lecture. Voici de nouveau un univers oppressant dans une megalopole surpeuplée et déshumanisée nous présentant rapidement Tomasu comme principal protagoniste. Comptable solitaire et célibataire d'une entreprise spécialisée dans la production de robots sexuels féminins, Tomasu est le souffre-douleur attitré et privilégié d'un patron véreux qui l'exploite et l'humilie en permanence. Sa vie se résume entre brimades et repas silencieux chez sa mère ou quelques parties de jeu vidéo avec son ami d'enfance, un geek fortuné portant en permanence un casque emprunté aux Daft Punk pour camoufler aux regards son visage horriblement défiguré par un accident domestique. Au décès brutal de sa mère, Tomasu trouve refuge et réconfort dans une pratique mentale dangereuse et interdite : le Live Memorium, une expérience lui permettant de revivre ses souvenirs et même de les modifier dans ce monde virtuel. Bien évidemment tout cela n'est pas sans conséquences et va radicalement changer sa personnalité dans le monde réel et peut-être lui offrir de prendre une revanche définitive sur la société. Attention, l'oeuvre est fort déplaisante dès les premières pages où il va falloir s'accrocher pour suivre le quotidien de notre personnage ordinaire. Une ambiance sordide se dégage de suite avec l'agression constante du monde extérieur vers Tomasu. La solitude ressentie ne laisse aucun espoir vers une porte de sortie positive et le montage rapide mais épileptique en perturbe davantage la lecture. Il m'a même fallu reprendre à plusieurs fois quelques pages en arrière pour en comprendre le découpage tant tout s'enchaine rapidement parfois même sans transition. Malgré une intrigue assez simple et prenante, je n'ai guère gouté à cette accumulation de violence physique et psychique permanente où on ne prend guère de temps pour s'attacher aux différents protagonistes mais tout cela est surement le but souhaité par les auteurs. La société futuriste n'est pas assez exploitée à mon goût et ne reste qu'un élément d'habillage anodin. La conclusion reste néanmoins satisfaisante et interroge les conséquences de nouvelles technologies comme on peut les voir dans la série "Black Mirror" citée également par les auteurs, twist final y compris.
Automne en baie de Somme
Le polar, c'est vraiment pas mon style de prédilection. Et "Automne en baie de Somme" reste dans les poncifs du genre que je n'apprécie que modérément. C'est dommage, la BD a une vraie patte visuelle inspiré en grande partie de l'art Nouveau, cité explicitement dans le récit d'ailleurs. Mais ce qui m'a surtout marqué dans ma lecture, c'est la façon dont le récit tord les ficelles scénaristiques pour en faire un polar avec une surprise finale. A ce niveau, le chiffre marqué comme un indice (et la clé de compréhension) m'ont paru beaucoup (beaucoup) trop gros. D'autre part, le récit fait un volte-face de quelques personnages, notamment l'industriel, mais ne semble pas réellement répondre aux questions politiques qu'il pose. Je veux dire, une fois révélé les agissements de l'industriel, est-ce que ça rend alors légitime et normal le comportement de sa femme ? La BD ne l'évoque pas, mais c'est franchement étrange de poser ainsi un tel dilemme sans jamais l'évoquer ensuite. C'est ce que je reprocherais le plus à la BD, en fin de compte. Outre qu'on reste dans les industriels et les artistes du XIXè, la population ouvrière est assez peu présente (je ne parle pas des anarchistes de Montmartre qui font de la figuration), c'est le propos qui tente de montrer les peurs du socialisme d'une époque, propos esquissé et jamais abouti. Au delà de l'intrigue de polar dont la fin m'a fait tiquer (une grosse coïncidence et une explication du chiffre franchement tiré par les cheveux), le fond et le corps du récit manque de développement. Trop peu de pages, trop de sujets évoqués ? Je ne suis pas sur, mais en l'état je trouve que la BD reste surtout intéressante pour son dessin, travaillé et franchement très joli, mais je n'ai pas envie de la relire.
V - Les Visiteurs
Comme beaucoup (je pense), je garde un excellent souvenir de cette série TV. Le mot est même faible, tant elle m’a marqué dans son casting, esthétisme et idées véhiculées (je garde toujours l’image de leur repas et de leur peau). Bref je suis tombé sur ce manga (une adaptation de l’époque il me semble) et si je ne partais avec des apriori, ça a été la douche froide à l’arrivée. La comparaison entre les 2 supports pique, rien ne marche en version papier. C’est tout simplement d’une platitude folle, il n’y a pas de tension. L’histoire diffère légèrement mais je me suis complètement désintéressé de la trajectoire des personnages. La faute aux dessins, les protagonistes sont sans charisme (dans les 2 clans). Je n’aime pas ce style qui m’apparaît trop vieillot. Le résultat me semble loupé, bref une fausse bonne idée cette adaptation. Ça fait pâle figure face à l’original, je n’ai rien retrouvé de ce que j’aime dans l’univers.
Le Petit Spirou
Comme beaucoup j'ai connu étant gamin. BD qui s'adressait surtout à des gamins peut-être adultes dans les années 90. Et lorsque l'on voit l'historique des commentaires cela se voit : les notes ont 20 ans... Le Petit spirou vieillit mal. Un peu comme Cédric, Boule & Bill ou Astérix, à un moment tout devient redondant et attendu... Il faut savoir arrêter une série.
Pastorius Grant
Autant cette BD est graphiquement splendide, autant l'histoire est d'une terrible banalité. C'est à peu près tout ce que je retiendrai de ma lecture de Pastorius Grant. C'est bel et bien le dessin de Marion Mousse qui m'a attiré. C'est non seulement de toute beauté, mais également très original. La scène d'averse est particulièrement soignée. Franchement, de ce point de vue, c'est un vrai plaisir visuel. Seulement voilà, contrairement à La Vengeance de David Wautier (lue récemment), qui est un autre western avec un scénario ténu, l'histoire ici ne m'a pas embarquée. Parvenu à la fin, je ne me suis pas dit "tiens ! Voilà un petit scénario bien troussé", comme ce fut le cas avec la BD précitée, mais plutôt "et alors ? Tout ça pour ça ?"... J'attendais autre chose, et cet autre chose n'est jamais arrivé. Pire : je n'ai pas perçu le rôle et l'intérêt de la petite fille aveugle, ni des comanches. Ces personnages font figure de purs décors. Reste le héros et ses deux poursuivants, mais là, on est cantonné dans un classicisme presque incompréhensible quand on le compare à l'audace graphique qui fait clairement sortir cette BD des sentiers battus. En gros, cette BD n'est pour moi qu'un gros cliché illustré, certes de fort belle manière, mais creux, vide, et terriblement convenu. Reste que je vais désormais suivre Marion Mousse à la trace, tout comme les personnages de Pastorius Grant l'ont pisté. C'est pour moi tout l'intérêt de ce livre que d'avoir révélé, en ce qui me concerne, cet auteur de talent.
Namasté
J'ai été assez déçu par cette série jeunesse. Il faut dire que le personnage de Mina m'a plutôt tapé sur les nerfs. Une gamine de dix ans qui commence par critiquer là où elle débarque, qui regarde la culture indienne ( "le Taj-Machin chose"T2 p31) ou ses croyances (" C'est des bêtises, tout ça !" T3 p16) avec sa morgue occidentale qui passe pour de l'humour. Son seul réel intérêt dans la découverte de cet univers semble être une souris qui est le moteur principal de ses aventures. C'est dommage car le personnage de Pintu qui guide Mina est sympathique et amusant. Évidemment il faut accepter le parti pris du scénariste d'une gamine de 10 ans qui se perd dans cet immense pays-continent sans autres conséquences qu'un voyage carte postale. Cela reste très superficiel dans la visite du panthéon indien. Si Gamesh est un peu visité le reste est tout juste cité en passant. On retrouve alors un scénario de petite fille avec des parents immatures dans des situations improbables dont elle se sort grâce à des rencontres providentielles. Du très classique sans vrai surprise. Le dessin d'Aurélie Guarino utilise une ligne claire assez humoristique et dynamique. L'autrice se laisse aller quelquefois à des déformations de type Manga ce qui devrait convenir à son public cible. C'est la mise en couleur qui m'a le plus séduit. Sarah Murat utilise toute une gamme de tons vifs pour fournir un récit très coloré et un visuel agréable. Finalement je trouve que cette série renvoie à une image du touriste occidental riche et un peu sans gêne qui survole plus qu'il ne rentre dans la réalité du pays. On est très loin de l'Inde moderne de slumdog millionaire. 2.5
Okanikaa
Ayant découvert le scénariste HiroDjee avec la lecture de Le Gouffre des résurrections dont la première partie m'avait séduit, j'ai voulu lire un autre scénario de sa part pour me forger une opinion plus claire. Okanikaa reprend une thématique assez proche mêlant historique, exploration et fantastique avec de dangereuses créatures surnaturelles. Elle se déroule au 17e siècle dans le Nouveau Monde, avec un noble français récemment débarqué pour partir à la recherche de son fils qui l'a fui pour vivre sa vie dans la forêt avec les indiens Ojibwé. Leur famille cache un terrible secret et le père apparait bien vite plus monstrueux qu'il n'y parait. Graphiquement, on est dans un style rappelant un peu celui des Webtoon par son économie de traits et de décors. Même s'il se lit bien, je ne l'ai pas trouvé particulièrement séduisant. Quant au scénario, il a confirmé les reproches que je faisais dans une moindre mesure à l'autre série de HiroDjee, Le Gouffre des résurrections : dès qu'on rentre dans le cœur de l'intrigue, les choses deviennent floues, les motivations changeantes et la logique laisse le pas à la recherche de divertissement et de rebondissements faciles. Si le fil rouge est simple et compréhensible, trop de choses laissent le lecteur sur des questionnements et l'impression que tout n'est pas cohérent. Le père qui agit en homme fragile et sans force quand son fils fuit leur château. Ce fameux poignard dont on ne comprend pas pourquoi le fils a fui avec sans l'utiliser immédiatement s'il savait à quoi il pouvait servir, ni pourquoi il l'a fait cacher ensuite. Tout ce qu'il fait pour retrouver ce poignard et finalement choisir de ne pas l'utiliser. Ce passage où on ne comprend pas s'il est mort ou pas, puisque mort quand ça l'arrange et ressuscité quand ça arrange le scénariste. De même que le flou entretenu à dessein sur le fait que la chose du père se transmette aux descendants alors qu'en même temps il déclare être le dernier survivant. Tout parait bancal et fait pour entretenir un divertissement certes rythmé mais qui tient trop peu la route en terme de logique interne, et ça m'empêche d'y prendre du plaisir.
Monsieur Apothéoz
De bonnes idées gâchées par la réalisation assez hasardeuse. Dommage ! C'est une histoire à bon départ, l'intrigue de ce garçon persuadé que sa famille et son nom sont maudits est plaisante dans un premier tiers de l'histoire. Problèmes familiaux, petits villages, questionnements sur notre destin ... On navigue en eau connue, puis ça bascule. L'histoire prend une tournure différente, avec un mort et une rencontre. Le personnage de l'écrivain est franchement le mieux écrit de tout le livre, aucun doute, et il amène les meilleures questions (j'ai adoré la pique sur le développement personnel). Mais l'histoire accélère et finit assez vite avec des moments un peu étrange, voir très irréaliste ! Le dessin est très bon, avec une touche de couleur automnale qui va bien. C'est aussi dynamique que nécessaire mais en gardant un aspect mignon. C'est un gros point fort de la BD, aucun doute là-dessus. En vrai, la BD n'est pas mauvaise. C'est juste qu'elle est assez peu développée dans son histoire centrale, qui est d'ailleurs un peu confuse. La fin va trop vite, les personnages n'agissent pas forcément de manière logique et il y a quelques points que je ne suis pas sur de bien comprendre (le retour au pays, par exemple). Mais c'est dommage, je trouve qu'il y avait du potentiel pour bien mieux !
Voyage en pays Mohawk
Le dessinateur et l’éditeur indiquent avoir illustré le texte intégral de Harmen Van den Bogaert, voyageur hollandais du XVIIe siècle. Voyageur mais surtout commerçant, son but est de nouer des relations avec les autochtones et d’en tirer profit, fourrures précieuses contre verroterie. Parti du fort qui deviendra plus tard New York, son périple le mènera, en plein hiver avec deux compagnons, sur les terres des différentes tribus iroquoises. Je suis toujours friande des anciens récits de voyage, ils sont révélateurs de rencontres entre civilisations. Ici le texte original est court, un journal brut de voyage essentiellement factuel. On sent que ce commerçant, même s’il est assez observateur, a peu pris le temps au jour le jour d’étoffer son propos de ses réflexions et analyses sur les échanges qu’il a pu avoir avec les tribus rencontrées. Maintenant, le texte étant ce qu’il est, le tout consiste à le faire passer sous la forme bd. Et là, ça ne passe pas trop pour moi. Le dessin et l’ambiance dégagée suggèrent une note humoristique qui ne me semble pas à sa place. Au contraire, face à ce document historique, j’aurais préféré le récit simplement agrémenté d’illustrations didactiques, issues de recherches sur les costumes et coutumes, l’habitat, les paysages… Après, quelques petits détails certes pas rédhibitoires mais gênants à mes yeux quand même. Les distances entre villages, les mesures des bâtiments ou de la hauteur de neige, sont données en système métrique. C'est anachronique. J’aurais préféré l’utilisation directe des unités hollandaises employées certainement par Harmen. Et l’auteur suggère par le dessin que Harmen trouve une indienne à son goût, et, manque de chance, il s’agit de la femme d’un chef, d’où un ressort qu’il espère comique. Le texte original n’en fait aucunement mention. Quand on lit la bio de Harmen sur wiki (en anglais), il s’avère que ce fut l’un des premiers condamnés pour homosexualité dans ce nouveau monde. Et qu’il est mort prématurément en s’enfuyant pour échapper à la sentence. Ironie sûrement mal venue de l’auteur, il me semble. Je n’ai pas particulièrement aimé le traitement. Le seul intérêt, c’est que cette bd m’a permis de découvrir ce récit qui n’a pas l’air publié en français ailleurs.