De bonnes idées gâchées par la réalisation assez hasardeuse. Dommage !
C'est une histoire à bon départ, l'intrigue de ce garçon persuadé que sa famille et son nom sont maudits est plaisante dans un premier tiers de l'histoire. Problèmes familiaux, petits villages, questionnements sur notre destin ... On navigue en eau connue, puis ça bascule. L'histoire prend une tournure différente, avec un mort et une rencontre. Le personnage de l'écrivain est franchement le mieux écrit de tout le livre, aucun doute, et il amène les meilleures questions (j'ai adoré la pique sur le développement personnel). Mais l'histoire accélère et finit assez vite avec des moments un peu étrange, voir très irréaliste !
Le dessin est très bon, avec une touche de couleur automnale qui va bien. C'est aussi dynamique que nécessaire mais en gardant un aspect mignon. C'est un gros point fort de la BD, aucun doute là-dessus.
En vrai, la BD n'est pas mauvaise. C'est juste qu'elle est assez peu développée dans son histoire centrale, qui est d'ailleurs un peu confuse. La fin va trop vite, les personnages n'agissent pas forcément de manière logique et il y a quelques points que je ne suis pas sur de bien comprendre (le retour au pays, par exemple). Mais c'est dommage, je trouve qu'il y avait du potentiel pour bien mieux !
Le dessinateur et l’éditeur indiquent avoir illustré le texte intégral de Harmen Van den Bogaert, voyageur hollandais du XVIIe siècle. Voyageur mais surtout commerçant, son but est de nouer des relations avec les autochtones et d’en tirer profit, fourrures précieuses contre verroterie. Parti du fort qui deviendra plus tard New York, son périple le mènera, en plein hiver avec deux compagnons, sur les terres des différentes tribus iroquoises.
Je suis toujours friande des anciens récits de voyage, ils sont révélateurs de rencontres entre civilisations. Ici le texte original est court, un journal brut de voyage essentiellement factuel. On sent que ce commerçant, même s’il est assez observateur, a peu pris le temps au jour le jour d’étoffer son propos de ses réflexions et analyses sur les échanges qu’il a pu avoir avec les tribus rencontrées.
Maintenant, le texte étant ce qu’il est, le tout consiste à le faire passer sous la forme bd. Et là, ça ne passe pas trop pour moi. Le dessin et l’ambiance dégagée suggèrent une note humoristique qui ne me semble pas à sa place.
Au contraire, face à ce document historique, j’aurais préféré le récit simplement agrémenté d’illustrations didactiques, issues de recherches sur les costumes et coutumes, l’habitat, les paysages…
Après, quelques petits détails certes pas rédhibitoires mais gênants à mes yeux quand même. Les distances entre villages, les mesures des bâtiments ou de la hauteur de neige, sont données en système métrique. C'est anachronique. J’aurais préféré l’utilisation directe des unités hollandaises employées certainement par Harmen.
Et l’auteur suggère par le dessin que Harmen trouve une indienne à son goût, et, manque de chance, il s’agit de la femme d’un chef, d’où un ressort qu’il espère comique. Le texte original n’en fait aucunement mention. Quand on lit la bio de Harmen sur wiki (en anglais), il s’avère que ce fut l’un des premiers condamnés pour homosexualité dans ce nouveau monde. Et qu’il est mort prématurément en s’enfuyant pour échapper à la sentence. Ironie sûrement mal venue de l’auteur, il me semble.
Je n’ai pas particulièrement aimé le traitement. Le seul intérêt, c’est que cette bd m’a permis de découvrir ce récit qui n’a pas l’air publié en français ailleurs.
J’ai emprunté les deux tomes au hasard. C’est une série qui, malgré des airs de déjà-vu (ça lorgne quand même un peu sur Les 5 Terres) se laisse lire agréablement.
Dans un univers vaguement moyenâgeux (qui pourrait basculer vers du médiéval fantastique avec cette entité oraculaire jusqu’ici difficile à cerner), avec des personnages animaliers, on se trouve rapidement plongé dans des aventures classiques, avec un royaume menacé, qui envoie des émissaires à l’autre bout du monde pour en savoir plus, ce qui permet de découvrir d’autres royaumes.
Ça se laisse lire, mais ça ronronne quand même pas mal. Et ça manque aussi de surprise. En effet, chaque royaume est peuplé d’une ou de deux espèces, et à chacune les auteurs ont attribué qualités et défauts « habituels » (on n’est pas étonné de découvrir que le roi crocodile est le plus pervers et odieux).
Dans le deuxième tome, le rôle du seul humain connu jusqu’ici se densifie (et s’obscurcit fortement), l’intrigue prend clairement un tour nouveau et surprenant, et ce tome se finit par un cliffhanger qui lui aussi promet quelques surprises.
Mais hélas, en avisant la série, j’apprends qu’il n’y aura pas de suite, donc pas de fin. En l’état, c’est plus que frustrant, et cela ôte une grande partie de l’intérêt que l’on pouvait porter à l’histoire. Qui plus est juste au moment où ça semblait devenir plus intéressant et original ! Du coup, parti pour mettre trois étoiles, je n’en mets que deux.
Oscar Martin, auteur de la remarquable saga Solo, signe ici le scénario d'un roman graphique fantastique. Le virage est radical : on est à des kilomètres de l'univers post apocalyptique rempli de testostérone. Il nous propose ici un récit onirique rempli de réflexions sur la vie et l'amour, même si il y a une touche de cruauté et de violence, aucun parallèle n'est possible.
J'ai trouvé cet album étrange et je n'ai pas compris où l'auteur voulait nous emmener. L'histoire d'amour entre une adolescente et un loup sur fond de philosophie sur les relations et l'attitude cruelle des animaux et des gens. Ca semble un peu fou dit comme ça, le pari est audacieux mais la sauce ne prend pas tellement. Malgré son lourd passé et une solitude qu'elle traine comme une âme en peine, la petite fille n'est pas attachante. Trop lisse, trop froide, on n'éprouve pas grand chose pour elle. La relation qui se met en place avec l'animal n'est pas vraiment touchante, sans parler qu'elle est vraiment peu crédible. La plupart du récit est servi sous forme d'un long monologue un peu digeste par moment.
Il y a beaucoup de thématiques abordées, la nature, les relations, la sauvagerie, l'écologie, des réflexions sur la vie, l'amour... Il y en a trop, du coup la dimension poétique et onirique du récit ne produit pas l"effet escompté.
Le rôle donné aux chasseurs qui passent pour les gros méchants est un peu simpliste. Ca n'alimente pas vraiment le fond du récit. Le scénariste à voulu se renouveler, et sortir de sa zone de confort, c'est appréciable mais l'essai n'est pas transformé. Le dessin n'aide pas non plus à vibrer. Au final un album étrange et une lecture pas vraiment mémorable.
Je ne suis pas réellement rentré dans ce récit. Pourtant le contexte historique est intéressant . Au XVIIIème siècle les tensions entre France et Angleterre sont fortes pour s'adjuger le plus de territoires possibles dans le Nord-Est de l'Amérique.
Chaque nation possède ses alliés sur place (Iroquois ou Abénaquis). Chaque tribu enlèvent des colons adverses pour des rançons ou des demandes d'enfants. Nous ne sommes pas dans un système d'esclavage puisque les familles ou les états peuvent racheter leurs proches.
Ce récit est tiré des mémoires d'une jeune femme anglaise enlevée avec ses enfants en 1754 et édité en 1841. Susanna Johnson est forcément de partie pris dans ses mémoires. Cela se sent dans la charge contre les Abénaquis et les Français qu'elle croise. De plus j'ai trouvé l'introduction bizarre puisqu'elle dévoile d'emblée le sort du fils.
Ensuite j'ai trouvé le scénario assez long et parfois ennuyeux. Même la tension apportée par la naissance de Louise captive n'a pas réussie à m'émouvoir. il faut dire que j'ai trouvé le graphisme assez figé avec des personnages pas spécialement expressifs. Ainsi malgré la longueur de la marche et les difficultés rencontrées les personnages restent avec des bonnes grosses joues tout au long de leur périple.
Cela m'a donné une impression factice assez forte. Le dessin est pourtant assez précis mais je le trouve très classique et sans caractère.
Un récit qui m'a laissé indifférent
À l'occasion de l'entracte d'une comédie musicale à Broadway, Logan tombe dans un piège qui le conduit à se rendre dans la Zone Sauvage, pour retrouver le commanditaire. Il est accueilli comme un dieu venu du ciel par une peuplade indigène.
Walter Simonson s'offre une aventure à l'ancienne, composée de deux parties : la première où Logan joue son rôle de divinité mal embouchée, la seconde où il se bat contre un ennemi récurrent des mutants Marvel. C'est linéaire, basique, sans prétention, avec une note d'humour parfois malvenue. Difficile de croire à ce supercriminel souriant de toutes ses dents, en expliquant à Wolverine son plan machiavélique. Mike Mignola a déjà pris l'habitude de tailler ses personnages à grands coups de burin, mais il n'a pas encore adopté l'usage intensif d'aplats de noir massifs et primitifs. D'un coté son style se marie bien avec cette aventure dans la jungle (avec dinosaure), de l'autre il ajoute lui aussi un coté humoristique peu crédible.
Pas assez loufoque ni absurde
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Ce tome comprend un récit complet qui ne nécessite pas de connaissance particulière du personnage de Batman. Il est initialement paru sous la forme de deux épisodes de 44 pages, en 2007, écrits, dessinés et encrés par Sam Kieth, mis en couleurs par Alex Sinclair.
De manière imprévu, une voix se fait entendre dans la tête de Batman, le prévenant qu'il va être transporté dans une base spatiale située à 7,2 années-lumière de la Terre pour accomplir une mystérieuse mission. Il y est accueilli par une femme appelée Sophie qui lui explique qu'il a sûrement dû être contacté par Astrella pour endiguer une épidémie qui ne touche que les femmes, les transformant en véritable furie. Alors qu'ils arrivent à proximité du cadavre d'une victime, Lobo se matérialise devant eux clamant son innocence quant au cadavre. Batman n'en croit pas un mot et ils commencent à se battre entre eux, Sophie s'éloignant, éprouvant des chaleurs, finissant par se mettre dans une tenue plus détendue, s'emparant d'une arme à feu et tirant sur tout ce qui bouge.
Au moins, Sam Kieth l'annonce dès le début : ce récit relève de la farce, que ce soit avec le personnage outré de Lobo, ou avec ce mystérieux virus qui transforme les femmes en foldingue (Kieth ne pousse pas le bouchon jusqu'à évoquer un symptôme prémenstruel, mais on n'en est pas loin), évoquant vaguement une forme de libération par rapport à leur condition. Pour ce récit, Sam Kieth a construit une intrigue plus linéaire et plus directe, l'infection passant par plusieurs femmes successives (dont une énorme surprise pour l'avant dernière), les transformant en de dangereuses tueuses l'une après l'autre, suivie par le duo Batman & Lobo. Le lecteur se rend compte que l'auteur est plus intéressé par Batman que par Lobo qui ne sert que de faire-valoir comique. Il continue à réaliser des dessins plus expressionnistes que descriptifs, avec une exagération parodique bien adaptée à un individu qui s'habille en chauve-souris et un autre qui est l'incarnation vivante du machisme dans tous ses excès. En plus, il bénéficie d'une mise en couleurs un peu vive, réalisée par Alex Sinclair qui trouve le bon équilibre entre préserver les ténèbres souhaitées par Kieth, habiller des fonds de case de plus en plus vides, et apporter un peu de vie par le biais de couleurs plus vives. Le lecteur se laisse emporter par une aventure décomplexée, vaguement féministe, vaguement provocatrice, avec une fin aussi dramatique que grotesque.
Le lecteur ne se trompe pas sur les intentions de l'auteur, raconter une farce évoquant la condition féminine avec une touche de dérision. Les dessins restent dans une exagération présente dans chaque case, pour des visuels impressionnants et totalement sarcastiques. L'intrigue n'est pas épaisse, et il est impossible de croire aux personnages ne serait-ce qu'un seul instant. Finalement Sam Kieth aurait dû se lâcher encore plus dans l'absurde pour pouvoir rivaliser avec d'autres histoires de Lobo, comme celles d'Alan Grant, Keith Giffen et Simon Bisley dans La balade de Lobo.
Ça fait très longtemps que j'avais cette BD mais j'ai oublié de l'aviser, tout simplement parce que j'avais oublié l'histoire après lecture. Et à la relecture, ben je suis pas sur d'avoir très bien compris ce qu'il s'y passe.
C'est clairement de la BD X à l'ancienne, avec des chapitres courts qui devaient surement paraitre en magazine, et le dessin de Fretet qui marche franchement bien. Il a son trait crayonné qui joue sur l'ambiance polar noir, collant au récit.
Maintenant, faut bien avouer que j'ai pas tout compris au scénario qui part dans tout les sens sans vraiment se conclure. Les deux petites histoires finales sont sympathiques mais la bonne idée qu'elle contient à chaque fois ne suffit pas à la faire vraiment décoller. C'est du bof, disons qu'on est pas dans le cul sans scénario, mais que ça vole pas très haut non plus. Je dois dire qu'après lecture d'autres BD du genre de bien meilleures qualités, ça reste bien trop modeste niveau qualités. Fretet a fait mieux, mais son dessin est toujours autant agréable.
Ce que j'ai pris initialement pour une BD non pas vraiment documentaire mais au moins basée sur des observations et constats objectifs s'est révélé trop rapidement prendre la forme d'un discours politique très marqué et ça m'a vite gonflé.
Sur la base de chapitres de quelques pages au graphisme très moyen, avec souvent plus de texte que de dessin, l'autrice réagit à des sujets d'actualité qu'il s'agisse d'informations momentanées mais aussi de thèmes d'époque plus globaux. Elle étaie ses paroles de résultats d'études, de pourcentages et de rapports d'enquête, mais elle les interprète le plus souvent comme elle l'entend, pour appuyer son schéma de pensée anticapitaliste, avec beaucoup de généralisations et de sauts aux conclusions. De fait, si le fondement de ses observations est correct, son interprétation est souvent biaisée, avec régulièrement comme conclusion des solutions toutes faites assenées comme évidentes sans plus étayer leurs possibilités et conséquences. Du style, tout irait mieux dans le meilleur des mondes si tous les citoyens avaient le même revenu garanti quelque soit leur travail.
Le sujet qui m'a le plus agacé à titre personnel est dans l'album sur la Charge Emotionnelle qui traite en grande partie des violences faites aux femmes et de la charge de travail qu'une femme au foyer accepte sans sourciller. J'ai eu l'impression de voir un discours daté, montrant comme une évidence une France rétrograde où les hommes sont au boulot tandis que les femmes sont au foyer ou s'occupent de toutes les tâches de maison en plus de leur boulot, alors que la majorité des gens que je connais partagent les tâches équitablement, et même parfois l'inverse. Et la solution assenée par l'autrice traite les symptômes plutôt que la cause : elle propose un salaire payé par l'état aux femmes au foyer (encore une fois sans étayer davantage les sources et conséquences de cette solution), plutôt que de prôner l'éducation des enfants pour qu'il soit clair dans leur tête qu'hommes et femmes sont égaux devant les tâches tant professionnelles que domestiques.
Un album qui m’a laissé un peu perplexe. Je ne sais pas trop quoi en penser ou en dire, si ce n’est que je n’y reviendrai pas.
Quasiment pas de dialogues – et peu de textes en définitive. Nous suivons un homme, fabriquant de tapis de son état, qui part vendre sa production au marché de la ville la plus proche (nous sommes dans l’Europe centrale du début du XXème siècle, dans une communauté juive d’avant les pogroms). Ce sont ses réflexions, ses pensées, qui accompagnent ses pas.
Le ton est fataliste et le rythme est lent. Notre vendeur de tapis ne trouve pas d’acheteur, ses maigres certitudes, son train-train quotidien s’estompent, il n’est fait ni pour le changement ni pour la modernité.
Bref, un personnage quelconque et peu attachant, et une histoire qui manque singulièrement d’aspérité – et qui se finit de façon abrupte, sans réelle fin. Ça n’est pas une bouse, mais ça n’est pas non plus ma came.
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Monsieur Apothéoz
De bonnes idées gâchées par la réalisation assez hasardeuse. Dommage ! C'est une histoire à bon départ, l'intrigue de ce garçon persuadé que sa famille et son nom sont maudits est plaisante dans un premier tiers de l'histoire. Problèmes familiaux, petits villages, questionnements sur notre destin ... On navigue en eau connue, puis ça bascule. L'histoire prend une tournure différente, avec un mort et une rencontre. Le personnage de l'écrivain est franchement le mieux écrit de tout le livre, aucun doute, et il amène les meilleures questions (j'ai adoré la pique sur le développement personnel). Mais l'histoire accélère et finit assez vite avec des moments un peu étrange, voir très irréaliste ! Le dessin est très bon, avec une touche de couleur automnale qui va bien. C'est aussi dynamique que nécessaire mais en gardant un aspect mignon. C'est un gros point fort de la BD, aucun doute là-dessus. En vrai, la BD n'est pas mauvaise. C'est juste qu'elle est assez peu développée dans son histoire centrale, qui est d'ailleurs un peu confuse. La fin va trop vite, les personnages n'agissent pas forcément de manière logique et il y a quelques points que je ne suis pas sur de bien comprendre (le retour au pays, par exemple). Mais c'est dommage, je trouve qu'il y avait du potentiel pour bien mieux !
Voyage en pays Mohawk
Le dessinateur et l’éditeur indiquent avoir illustré le texte intégral de Harmen Van den Bogaert, voyageur hollandais du XVIIe siècle. Voyageur mais surtout commerçant, son but est de nouer des relations avec les autochtones et d’en tirer profit, fourrures précieuses contre verroterie. Parti du fort qui deviendra plus tard New York, son périple le mènera, en plein hiver avec deux compagnons, sur les terres des différentes tribus iroquoises. Je suis toujours friande des anciens récits de voyage, ils sont révélateurs de rencontres entre civilisations. Ici le texte original est court, un journal brut de voyage essentiellement factuel. On sent que ce commerçant, même s’il est assez observateur, a peu pris le temps au jour le jour d’étoffer son propos de ses réflexions et analyses sur les échanges qu’il a pu avoir avec les tribus rencontrées. Maintenant, le texte étant ce qu’il est, le tout consiste à le faire passer sous la forme bd. Et là, ça ne passe pas trop pour moi. Le dessin et l’ambiance dégagée suggèrent une note humoristique qui ne me semble pas à sa place. Au contraire, face à ce document historique, j’aurais préféré le récit simplement agrémenté d’illustrations didactiques, issues de recherches sur les costumes et coutumes, l’habitat, les paysages… Après, quelques petits détails certes pas rédhibitoires mais gênants à mes yeux quand même. Les distances entre villages, les mesures des bâtiments ou de la hauteur de neige, sont données en système métrique. C'est anachronique. J’aurais préféré l’utilisation directe des unités hollandaises employées certainement par Harmen. Et l’auteur suggère par le dessin que Harmen trouve une indienne à son goût, et, manque de chance, il s’agit de la femme d’un chef, d’où un ressort qu’il espère comique. Le texte original n’en fait aucunement mention. Quand on lit la bio de Harmen sur wiki (en anglais), il s’avère que ce fut l’un des premiers condamnés pour homosexualité dans ce nouveau monde. Et qu’il est mort prématurément en s’enfuyant pour échapper à la sentence. Ironie sûrement mal venue de l’auteur, il me semble. Je n’ai pas particulièrement aimé le traitement. Le seul intérêt, c’est que cette bd m’a permis de découvrir ce récit qui n’a pas l’air publié en français ailleurs.
Sa Majesté des Ours
J’ai emprunté les deux tomes au hasard. C’est une série qui, malgré des airs de déjà-vu (ça lorgne quand même un peu sur Les 5 Terres) se laisse lire agréablement. Dans un univers vaguement moyenâgeux (qui pourrait basculer vers du médiéval fantastique avec cette entité oraculaire jusqu’ici difficile à cerner), avec des personnages animaliers, on se trouve rapidement plongé dans des aventures classiques, avec un royaume menacé, qui envoie des émissaires à l’autre bout du monde pour en savoir plus, ce qui permet de découvrir d’autres royaumes. Ça se laisse lire, mais ça ronronne quand même pas mal. Et ça manque aussi de surprise. En effet, chaque royaume est peuplé d’une ou de deux espèces, et à chacune les auteurs ont attribué qualités et défauts « habituels » (on n’est pas étonné de découvrir que le roi crocodile est le plus pervers et odieux). Dans le deuxième tome, le rôle du seul humain connu jusqu’ici se densifie (et s’obscurcit fortement), l’intrigue prend clairement un tour nouveau et surprenant, et ce tome se finit par un cliffhanger qui lui aussi promet quelques surprises. Mais hélas, en avisant la série, j’apprends qu’il n’y aura pas de suite, donc pas de fin. En l’état, c’est plus que frustrant, et cela ôte une grande partie de l’intérêt que l’on pouvait porter à l’histoire. Qui plus est juste au moment où ça semblait devenir plus intéressant et original ! Du coup, parti pour mettre trois étoiles, je n’en mets que deux.
Capuche Blanche
Oscar Martin, auteur de la remarquable saga Solo, signe ici le scénario d'un roman graphique fantastique. Le virage est radical : on est à des kilomètres de l'univers post apocalyptique rempli de testostérone. Il nous propose ici un récit onirique rempli de réflexions sur la vie et l'amour, même si il y a une touche de cruauté et de violence, aucun parallèle n'est possible. J'ai trouvé cet album étrange et je n'ai pas compris où l'auteur voulait nous emmener. L'histoire d'amour entre une adolescente et un loup sur fond de philosophie sur les relations et l'attitude cruelle des animaux et des gens. Ca semble un peu fou dit comme ça, le pari est audacieux mais la sauce ne prend pas tellement. Malgré son lourd passé et une solitude qu'elle traine comme une âme en peine, la petite fille n'est pas attachante. Trop lisse, trop froide, on n'éprouve pas grand chose pour elle. La relation qui se met en place avec l'animal n'est pas vraiment touchante, sans parler qu'elle est vraiment peu crédible. La plupart du récit est servi sous forme d'un long monologue un peu digeste par moment. Il y a beaucoup de thématiques abordées, la nature, les relations, la sauvagerie, l'écologie, des réflexions sur la vie, l'amour... Il y en a trop, du coup la dimension poétique et onirique du récit ne produit pas l"effet escompté. Le rôle donné aux chasseurs qui passent pour les gros méchants est un peu simpliste. Ca n'alimente pas vraiment le fond du récit. Le scénariste à voulu se renouveler, et sortir de sa zone de confort, c'est appréciable mais l'essai n'est pas transformé. Le dessin n'aide pas non plus à vibrer. Au final un album étrange et une lecture pas vraiment mémorable.
Captifs
Je ne suis pas réellement rentré dans ce récit. Pourtant le contexte historique est intéressant . Au XVIIIème siècle les tensions entre France et Angleterre sont fortes pour s'adjuger le plus de territoires possibles dans le Nord-Est de l'Amérique. Chaque nation possède ses alliés sur place (Iroquois ou Abénaquis). Chaque tribu enlèvent des colons adverses pour des rançons ou des demandes d'enfants. Nous ne sommes pas dans un système d'esclavage puisque les familles ou les états peuvent racheter leurs proches. Ce récit est tiré des mémoires d'une jeune femme anglaise enlevée avec ses enfants en 1754 et édité en 1841. Susanna Johnson est forcément de partie pris dans ses mémoires. Cela se sent dans la charge contre les Abénaquis et les Français qu'elle croise. De plus j'ai trouvé l'introduction bizarre puisqu'elle dévoile d'emblée le sort du fils. Ensuite j'ai trouvé le scénario assez long et parfois ennuyeux. Même la tension apportée par la naissance de Louise captive n'a pas réussie à m'émouvoir. il faut dire que j'ai trouvé le graphisme assez figé avec des personnages pas spécialement expressifs. Ainsi malgré la longueur de la marche et les difficultés rencontrées les personnages restent avec des bonnes grosses joues tout au long de leur périple. Cela m'a donné une impression factice assez forte. Le dessin est pourtant assez précis mais je le trouve très classique et sans caractère. Un récit qui m'a laissé indifférent
Wolverine - Jungle Saga
À l'occasion de l'entracte d'une comédie musicale à Broadway, Logan tombe dans un piège qui le conduit à se rendre dans la Zone Sauvage, pour retrouver le commanditaire. Il est accueilli comme un dieu venu du ciel par une peuplade indigène. Walter Simonson s'offre une aventure à l'ancienne, composée de deux parties : la première où Logan joue son rôle de divinité mal embouchée, la seconde où il se bat contre un ennemi récurrent des mutants Marvel. C'est linéaire, basique, sans prétention, avec une note d'humour parfois malvenue. Difficile de croire à ce supercriminel souriant de toutes ses dents, en expliquant à Wolverine son plan machiavélique. Mike Mignola a déjà pris l'habitude de tailler ses personnages à grands coups de burin, mais il n'a pas encore adopté l'usage intensif d'aplats de noir massifs et primitifs. D'un coté son style se marie bien avec cette aventure dans la jungle (avec dinosaure), de l'autre il ajoute lui aussi un coté humoristique peu crédible.
Batman / Lobo (Bisley)
Pas assez loufoque ni absurde - Ce tome comprend un récit complet qui ne nécessite pas de connaissance particulière du personnage de Batman. Il est initialement paru sous la forme de deux épisodes de 44 pages, en 2007, écrits, dessinés et encrés par Sam Kieth, mis en couleurs par Alex Sinclair. De manière imprévu, une voix se fait entendre dans la tête de Batman, le prévenant qu'il va être transporté dans une base spatiale située à 7,2 années-lumière de la Terre pour accomplir une mystérieuse mission. Il y est accueilli par une femme appelée Sophie qui lui explique qu'il a sûrement dû être contacté par Astrella pour endiguer une épidémie qui ne touche que les femmes, les transformant en véritable furie. Alors qu'ils arrivent à proximité du cadavre d'une victime, Lobo se matérialise devant eux clamant son innocence quant au cadavre. Batman n'en croit pas un mot et ils commencent à se battre entre eux, Sophie s'éloignant, éprouvant des chaleurs, finissant par se mettre dans une tenue plus détendue, s'emparant d'une arme à feu et tirant sur tout ce qui bouge. Au moins, Sam Kieth l'annonce dès le début : ce récit relève de la farce, que ce soit avec le personnage outré de Lobo, ou avec ce mystérieux virus qui transforme les femmes en foldingue (Kieth ne pousse pas le bouchon jusqu'à évoquer un symptôme prémenstruel, mais on n'en est pas loin), évoquant vaguement une forme de libération par rapport à leur condition. Pour ce récit, Sam Kieth a construit une intrigue plus linéaire et plus directe, l'infection passant par plusieurs femmes successives (dont une énorme surprise pour l'avant dernière), les transformant en de dangereuses tueuses l'une après l'autre, suivie par le duo Batman & Lobo. Le lecteur se rend compte que l'auteur est plus intéressé par Batman que par Lobo qui ne sert que de faire-valoir comique. Il continue à réaliser des dessins plus expressionnistes que descriptifs, avec une exagération parodique bien adaptée à un individu qui s'habille en chauve-souris et un autre qui est l'incarnation vivante du machisme dans tous ses excès. En plus, il bénéficie d'une mise en couleurs un peu vive, réalisée par Alex Sinclair qui trouve le bon équilibre entre préserver les ténèbres souhaitées par Kieth, habiller des fonds de case de plus en plus vides, et apporter un peu de vie par le biais de couleurs plus vives. Le lecteur se laisse emporter par une aventure décomplexée, vaguement féministe, vaguement provocatrice, avec une fin aussi dramatique que grotesque. Le lecteur ne se trompe pas sur les intentions de l'auteur, raconter une farce évoquant la condition féminine avec une touche de dérision. Les dessins restent dans une exagération présente dans chaque case, pour des visuels impressionnants et totalement sarcastiques. L'intrigue n'est pas épaisse, et il est impossible de croire aux personnages ne serait-ce qu'un seul instant. Finalement Sam Kieth aurait dû se lâcher encore plus dans l'absurde pour pouvoir rivaliser avec d'autres histoires de Lobo, comme celles d'Alan Grant, Keith Giffen et Simon Bisley dans La balade de Lobo.
Sex Addict Story
Ça fait très longtemps que j'avais cette BD mais j'ai oublié de l'aviser, tout simplement parce que j'avais oublié l'histoire après lecture. Et à la relecture, ben je suis pas sur d'avoir très bien compris ce qu'il s'y passe. C'est clairement de la BD X à l'ancienne, avec des chapitres courts qui devaient surement paraitre en magazine, et le dessin de Fretet qui marche franchement bien. Il a son trait crayonné qui joue sur l'ambiance polar noir, collant au récit. Maintenant, faut bien avouer que j'ai pas tout compris au scénario qui part dans tout les sens sans vraiment se conclure. Les deux petites histoires finales sont sympathiques mais la bonne idée qu'elle contient à chaque fois ne suffit pas à la faire vraiment décoller. C'est du bof, disons qu'on est pas dans le cul sans scénario, mais que ça vole pas très haut non plus. Je dois dire qu'après lecture d'autres BD du genre de bien meilleures qualités, ça reste bien trop modeste niveau qualités. Fretet a fait mieux, mais son dessin est toujours autant agréable.
Un Autre Regard
Ce que j'ai pris initialement pour une BD non pas vraiment documentaire mais au moins basée sur des observations et constats objectifs s'est révélé trop rapidement prendre la forme d'un discours politique très marqué et ça m'a vite gonflé. Sur la base de chapitres de quelques pages au graphisme très moyen, avec souvent plus de texte que de dessin, l'autrice réagit à des sujets d'actualité qu'il s'agisse d'informations momentanées mais aussi de thèmes d'époque plus globaux. Elle étaie ses paroles de résultats d'études, de pourcentages et de rapports d'enquête, mais elle les interprète le plus souvent comme elle l'entend, pour appuyer son schéma de pensée anticapitaliste, avec beaucoup de généralisations et de sauts aux conclusions. De fait, si le fondement de ses observations est correct, son interprétation est souvent biaisée, avec régulièrement comme conclusion des solutions toutes faites assenées comme évidentes sans plus étayer leurs possibilités et conséquences. Du style, tout irait mieux dans le meilleur des mondes si tous les citoyens avaient le même revenu garanti quelque soit leur travail. Le sujet qui m'a le plus agacé à titre personnel est dans l'album sur la Charge Emotionnelle qui traite en grande partie des violences faites aux femmes et de la charge de travail qu'une femme au foyer accepte sans sourciller. J'ai eu l'impression de voir un discours daté, montrant comme une évidence une France rétrograde où les hommes sont au boulot tandis que les femmes sont au foyer ou s'occupent de toutes les tâches de maison en plus de leur boulot, alors que la majorité des gens que je connais partagent les tâches équitablement, et même parfois l'inverse. Et la solution assenée par l'autrice traite les symptômes plutôt que la cause : elle propose un salaire payé par l'état aux femmes au foyer (encore une fois sans étayer davantage les sources et conséquences de cette solution), plutôt que de prôner l'éducation des enfants pour qu'il soit clair dans leur tête qu'hommes et femmes sont égaux devant les tâches tant professionnelles que domestiques.
Le Jour du Marché
Un album qui m’a laissé un peu perplexe. Je ne sais pas trop quoi en penser ou en dire, si ce n’est que je n’y reviendrai pas. Quasiment pas de dialogues – et peu de textes en définitive. Nous suivons un homme, fabriquant de tapis de son état, qui part vendre sa production au marché de la ville la plus proche (nous sommes dans l’Europe centrale du début du XXème siècle, dans une communauté juive d’avant les pogroms). Ce sont ses réflexions, ses pensées, qui accompagnent ses pas. Le ton est fataliste et le rythme est lent. Notre vendeur de tapis ne trouve pas d’acheteur, ses maigres certitudes, son train-train quotidien s’estompent, il n’est fait ni pour le changement ni pour la modernité. Bref, un personnage quelconque et peu attachant, et une histoire qui manque singulièrement d’aspérité – et qui se finit de façon abrupte, sans réelle fin. Ça n’est pas une bouse, mais ça n’est pas non plus ma came.