Mouais ! Bof bof.
Ça partait bien pourtant. Le dessin me plaisait assez, même si je ne suis en général pas très fana des représentations infographiquées. Mais là, il faut reconnaître que ça a de la tenue quand même.
Ce qui pour moi plombe cette BD, c'est d'une part une histoire vite expédiée et vite lue (alors qu'il y avait largement moyen de proposer un truc ô combien plus étoffé), et d'autre part des raccourcis dans le scénarios qui confinent à des lacunes. J'ai refermé Kaya avec le sentiment gêné et gênant que les auteurs eux-mêmes ne savaient pas où ils allaient. Vers le sud ?
C'était bien la peine de s'y mettre à six si c'était pour faire ce qui passerait tout juste pour un préambule.
J'ai dit six auteurs ? Il faut ajouter ceux qui ont conçu les sons. Parce que oui, cette BD est accompagnée par une bande originale... que je n'ai malheureusement pas pu écouter, ne possédant pas de smartphone. Mais là, déjà, j'entrevois le côté gadget. Est-ce que c'était une bonne idée de créer une vraie BO ? Pas certain du tout. Je pense à Alex W. Inker qui, pour sa BD Colorado Train, avait fourni des propositions musicales avec chacune de ses têtes de chapitre. Il aurait pu fournir un support CD, mais en fait, le lecteur est autonome. S'il veut écouter Weezer, Fugazi ou bien Sonic Youth en lisant sa BD, et bien libre à lui. Dans le cas présent aussi me direz-vous, on peut très bien ne pas scanner le QR code, mais la chose fait dans Kaya intégralement partie du projet : on a écrit de la musique exprès pour l'occasion, rendez-vous compte ! Toutefois, je n'en pense pas moins : mouais, c'est une fausse bonne idée, et à mon sens, ça reste un gadget. Mais certes, je le reconnais volontiers : j'aurais dû l'écouter pour me prononcer.
Si l'on veut bien laisser de cîoté cette affaire de bande son, le gros écueil de Kaya, c'est bel et bien son scénario décousu, apocalyptique et sans aucun espoir (super ! On n'avait pas trop besoin de ça en ce moment), mais fin comme un papier à cigarette. Vite lu, vite oublié, ce récit supporte bien trop de non-dits, et les raccourcis, pour ne pas dire les coupes franches, trop nombreux, privent le lecteur de toutes chances de "rentrer dedans". On vol de juxtapositions en juxtapositions. C'est dommage car il me semble qu'il y avait largement moyen de moyenner !
PS : j'ai depuis eu l'occasion d'écouter la BO de cette BD (j'ai des amis qui ont des smartphones, hi hi). C'est bien ce que je pensais : hormis la bonne tenue des musiques et le travail que cela a du demandé, c'est pour moi bel et bien un gadget qui n'apporte rien.
J'ai trouvé cet album très particulier. J'ai l'impression que Dominique Monféry construit ses scénarii sur la base d'une œuvre célèbre existante. J'avais déjà remarqué cela dans son Evil Road qui reprenait le Duel de Spielberg de façon humoristique.
Ici le cœur du récit de Monféry nous renvoie à l'univers de Jack London ( Californie, Klondike) avec pour seule indication sur l'album une citation de l'auteur américain assez banale. Ce qui m'a fait tiquer est que toute la partie centrale du face à face avec les loups est un copier/coller de la scène d'introduction de "Croc Blanc". Tout y est: le cadavre transporté, la louve en chaleur, le nombre de cartouches, jusqu'au sauvetage in extrémiste.
A ce niveau je me demande si on reste dans l'hommage? Le reste du scénario me semble être un habillage assez habile autour de ce cœur de tension dramatique. Il faut dire que l'auteur avait choisi une route compliquée avec une femme de type mannequin au milieu de nul part dans un monde de rudes mineurs. C'est assez improbable et périlleux ainsi que le débat sur la légitimité de rendre soi-même justice pour savoir quoi faire du prisonnier.
J'ai senti la narration enfermée sur elle même et finalement choisissant une pirouette pour se sortir de ce mauvais débat.
Le graphisme est assez paradoxale. Le trait est soigné, c'est expressif et dynamique mais... nous sommes en hiver au Klondike! Là je trouve que l'ambiance n'y est pas du tout; Il fait facilement -20 le jour et -40 la nuit. Dans ce type de récit le Froid est forcément un personnage principal de la narration. Ici Edith et Hans se promènent sans rien sur la tête, ne se protègent ni oreilles ni nez et Edith porte un simple châle comme pour faire sa promenade du soir.
En voulant créer du dynamisme de mouvements, l'auteur tue la crédibilité de l'ambiance de grand froid. Je ne m'y suis jamais cru. Enfin le final style happy end ne m'a pas convaincu du tout.
Une lecture qui m'interroge sur de nombreux passages. Décevant
Ilenter est donc le nom de cette communauté, coincée dans un territoire par un hiver sans fin, une faille sans fond et sous la coupe de deux patriarches aux visées nébuleuses. C'est en son sein que la jeune Ilia décide de bousculer l'ordre établi, de changer sa destinée. Mais bien sûr, son entourage va tout faire (assez peu, au final) pour l'en dissuader.
J'ai eu l'impression, en analysant l'univers et les enjeux, de lire une redite d'un certain nombre de pitchs de séries de fantasy young adults. Vous voyez, ces romans aux couvertures colorées interchangeables qui ont un peu pris le pas sur les rayons traditionnels de l'imaginaire en librairie. Un système de castes, une rebelle, des pionniers dont on cherche à retrouver la trace. Rien de bien original sur le papier, mais ça peut faire une bd pour ados sympathique.
Sauf que.
Sauf que là, c'est compressé dans un album de 96 pages qui en paraissent 52, que l'histoire se concentre sur Ilia, et que tout le background est expédié en quelques répliques. Trop rapide. Trop frustrant. J'aurais aimé comprendre comment Harang et Bagar ont vraiment pris le pouvoir. Voir Fira, malgré ses années d'exil, douter face aux certitudes de sa fille. En savoir plus sur les a-reflets, etc. J'ai finalement lu l'album en très peu de temps, et la certitude en le refermant c'est que je vais vite l'oublier, à cause de ce rythme narratif.
Le dessin de Moon Li est plus naïf que sur Zoya, un peu trop simplifié peut-être. Les couleurs informatiques ne sont pas désagréables, mais manquent peut-être d'un peu d'âme.
Sur la foi du nom des auteurs ( surtout Conrad) et un peu des avis élogieux, je me suis offert les intégrales des cinq cycles , tout beau tout neuf ! Hélas j'ai vraiment été dérouté et déçu par ma lecture du cycle zéro.
Outre le fait que le dessin de Conrad est encore en gestation avec un trait hésitant et imprécis, c'est surtout la construction scénaristique qui m'a désorienté. J'ai trouvé cela vieillot, décousu avec un humour de gamin usé jusqu'à la corde.
Iconoclaste et novateur à l'époque me répondront les afficionados de la série. Mouais peut être dans le monde de la BD franco belge mais MASH avait déjà dix ans d'âge et la moquerie de l'armée US en 1980 ressemble plus à un tir facile sur une ambulance qu'un vrai défi éditorial.
Ensuite les gags et les dialogues partent dans tous les sens sans réelle cohérence dans l'humour. On a vraiment l'impression d'un brainstorming recopié.
Iconoclaste ? Pour l'utilisation abusive du nu féminin ?
J'ai ensuite essayé le cycle coréen sans plus de succès. On se retrouve avec des super modèles asiatiques T34 (un fantasme ?) sur presque toutes les planches. C'est du niveau du moindre vendeur de pubs automobiles. Une recette vieille comme le monde.
Bien sûr plus tard, le trait de Conrad s'affermit et devient ce que j'aime beaucoup mais le mal est fait je trouve cette série complétement "has been".
Pas à mon goût.
Cet album n’est pas très courant, et il se révèle relativement inclassable. Certes, un certain humour domine, mais le cadre historique est aussi très présent.
L’intrigue se déroule à Grenade en 1492, au moment où les rois catholiques vont s’emparer du dernier bastion musulman (et accessoirement refuge pour les juifs) et forcer tout le monde à se convertir (le fameux "jambon pour tout le monde" donc). Dans ce cadre historique bien cerné, Olive s’intéresse surtout à quelques habitants de Grenade, jusqu’à la défaite finale, qui amènera certains à fuir vers l’Afrique (amusant contrepied de la situation actuelle au passage !).
Le ton est globalement à l’humour, Olive utilisant certains anachronismes, surtout au niveau du langage, les personnages usant de termes et d’un phrasé issu des cités de banlieues actuelles (l’auteur est semble-t-il amateur de graffiti et a publié dans plusieurs fanzines hip-hop). Ce décalage aurait pu être amusant, mais ça ne m’a pas souvent convaincu.
Le dessin est très simple, rondouillard, proche de ce que pouvait faire Farid Boudjellal.
Au final, j’ai trouvé cet album original (sujet et ton employé pour le traiter), mais il m’a laissé sur ma faim. Pas assez caustique sans doute.
Note réelle 2,5/5.
Une série concept qui pouvait avoir quelques potentiels, mais qui m’a souvent laissé sur ma faim. En tout cas qui s’est révélée inégale. Et cet album fait partie de ceux qui m’ont déçu.
J’ai trouvé l’histoire creuse, manquant de surprise, trop linéaire, et finalement sans grand intérêt. L’apport de cet « homme » à la grande Histoire – en l’occurrence à la « découverte » des Amériques par Christophe Colomb – m’est apparu ici à la fois mince et artificiel.
Enfin, le dessin, s’il fait le travail et est lisible, n’est pas non plus transcendant. C’est franchement très très quelconque !
Vite lu, aussi vite oublié.
Une nouvelle fois j'ai été très déçu de ma lecture de cette adaptation d'un roman de Manchette. Comme pour mes lectures précédentes je reprends les mêmes critiques sur la construction et le scénario de la série.
On retrouve un texte off surabondant qui veut faire une place au roman. C'est souvent en doublon avec l'image , cela ralentit et alourdit la narration outre mesure à mes yeux. Ensuite les propositions de Manchette sont sans nuance tellement clichées et manichéennes que cela m'ennuie très vite.
Enfin j'ai trouvé certaines scènes quasi ridicules : la choucroute, le dialogue final entre Jules et Joubert et cet épilogue tellement prévisible et non crédible. J'avais pourtant bien aimé la mise en place du personnage de Joubert ( sauf la choucroute) avec une aura de séductrice franchement bien travaillée.
Malheureusement sa pitoyable confession larmoyante pleine d'états d'âme détruit complétement le personnage dans mon esprit. Enfin le final utilise tellement de facilités déjà vues que j'ai refermé le livre avec soulagement.
Je suis partagé sur le graphisme de Cabanes . Je l'ai trouvé inégal sur les personnages parfois même imprécis. Par contre j'ai beaucoup aimé la peinture des extérieurs de Bléville surtout la nuit. Cela fournit une bonne ambiance glauque qui porte la narration. Malheureusement c'est trop peu pour mon goût.
Mouais. Un album qui n’est pas passé, ou qui va le faire rapidement avant de passer à autre chose. Pourtant ça se laisse lire, rapidement, et le dessin de Dany n’est pas désagréable ! Le bonhomme a montré ailleurs qu’il aimait (et savait !) dessiner de jolies femmes, et ici il s’en donne à cœur joie.
Mais j’ai trouvé cette intrigue creuse et franchement artificielle. Creuse, parce que finalement il ne se passe rien, et on a juste un vieux photographe qui raconte à une jeune femme l’histoire de toutes les photos de femmes accrochées sur les murs de sa maison, l’occasion pour lui de nous parler de se nombreuses conquêtes – et donc l’occasion pour Dany de dessiner plein de jolies femmes. Car forcément notre bonhomme est un tombeur, toutes sont des bombasses (Dany cherchant quand même à différencier les visages, à défauts des poitrines).
Le pire c’est que la jeune femme à qui il explique son tableau de chasse le critique pour ça, mais sans que l’histoire ne dévie d’un iota. Je passe sur le rebondissement qui va lier ces deux personnages, c’est du déjà-vu ! Enfin, notre bonhomme est bien sûr un photographe qui a le temps, l’argent de voyager partout dans le monde – plutôt dans les lieux paradisiaques et luxueux, etc. On nage dans les clichés et les facilités qui m’ont fait finir cet album à reculons.
Bon, donc le dessin de Dany est sympa, mais ça ne fait pas tout. Et le rendu est parfois un peu vieillot, avec une sorte de halo qui m’a fait penser à des « Martine à… » (j'ai lu la première version, et je dois dire que la nouvelle couverture a justement ce type de rendu "martinien"...
D’autres ont visiblement trouvé leur compte dans cette histoire, mais pas moi, ça n’est pas ma came.
Les frangins Erre se sont lancés ici dans une uchronie loufoque – qui aurait pu arriver ! En effet, lancée comme une bonne grosse vanne, avec la bénédiction de l’équipe d’Hara-Kiri, la candidature de Coluche à l’élection présidentielle de 1981 a longtemps été traitée comme une bouffonnerie – ce qu’elle était en grande partie – jusqu’à ce que des sondages créditent l’amuseur public de chiffres qui emmerdaient du monde (à gauche surtout). Surtout que Coluche ne manquait pas de balancer vacheries sur vacheries sur ses « collègues » et concurrents politiques à une presse qui lui tendait les micros. Il en eu marre – et a aussi dû subir quelques pressions, et il s’est désisté.
Mais en fait non nous disent les auteurs, et il a été élu. L’album traite donc des premiers mois – très agités – de cette présidence improbable, Coluche surjouant ici le clown anar, au milieu de la chienlit qu’il provoque. Apparaissent les copains d’Hara-Kiri, les grands noms de la politique des années 1970/début des années 1980, avec des dialogues qui utilisent un certain nombre de phrases de sketches de l’humoriste, des paroles d’une chanson de Renaud (période engagée – il est d’ailleurs ministre ici !). On le voit, l’album parlera avant tout aux lecteurs ayant connu cette période, les références pouvant largement échapper aux autres.
Mais, même pour moi qui fait partie de ceux qui ont connu cette période et s’en souviennent, je suis resté sur ma faim. La faute à un humour un peu poussif, qui abuse d’un absurde ronronnant et du coup émoussé. Comme si Coluche devenu président, il ne lui était plus possible de dénoncer les travers d’une société qu’il est censé régenter. Quelques sourires, et le dessin caricatural de Fabrice Erre convient au ton de la farce. Mais pas assez à mon goût.
Boarfff ! Mais que c'est confus !
J'avoue avoir eu du mal à finir ce premier tome. Entre le dessin et la narration, on peine à suivre le fil du destin de ce fils du démon... Les personnages sont antipathiques au possible, les dialogues font surjoués et caricaturaux, et comble de tout notre héros semble immortel. Il enchaîne combats et blessures taillant dans le tas, parfois même dans ses propres coéquipiers, sans que rien ne semble pouvoir l'arrêter.
Après tout, pourquoi pas, mais la narration est vraiment mauvaise. On saute du coq à l'âne, que ce soit entre 2 chapitres ou parfois entre 2 cases, et pour le coup les noms coréens des personnages ou des tribus qui s'enchaînent nous font perdre le fil des alliances et des objectifs de chaque camp. Tout cela est en plus construit sur une trame des plus manichéenne, bref, pas ma came. La suite se fera sans moi.
*** Tome 2 ***
Bon, pas grand chose à rajouter à ma première impression, ce second tome est tout aussi confus et médiocre. L'histoire est toujours aussi manichéenne et sans grand intérêt, d'autant que c'est toujours aussi confus dans la narration...
Bref, je lâche l'affaire.
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Votre vote
Kaya
Mouais ! Bof bof. Ça partait bien pourtant. Le dessin me plaisait assez, même si je ne suis en général pas très fana des représentations infographiquées. Mais là, il faut reconnaître que ça a de la tenue quand même. Ce qui pour moi plombe cette BD, c'est d'une part une histoire vite expédiée et vite lue (alors qu'il y avait largement moyen de proposer un truc ô combien plus étoffé), et d'autre part des raccourcis dans le scénarios qui confinent à des lacunes. J'ai refermé Kaya avec le sentiment gêné et gênant que les auteurs eux-mêmes ne savaient pas où ils allaient. Vers le sud ? C'était bien la peine de s'y mettre à six si c'était pour faire ce qui passerait tout juste pour un préambule. J'ai dit six auteurs ? Il faut ajouter ceux qui ont conçu les sons. Parce que oui, cette BD est accompagnée par une bande originale... que je n'ai malheureusement pas pu écouter, ne possédant pas de smartphone. Mais là, déjà, j'entrevois le côté gadget. Est-ce que c'était une bonne idée de créer une vraie BO ? Pas certain du tout. Je pense à Alex W. Inker qui, pour sa BD Colorado Train, avait fourni des propositions musicales avec chacune de ses têtes de chapitre. Il aurait pu fournir un support CD, mais en fait, le lecteur est autonome. S'il veut écouter Weezer, Fugazi ou bien Sonic Youth en lisant sa BD, et bien libre à lui. Dans le cas présent aussi me direz-vous, on peut très bien ne pas scanner le QR code, mais la chose fait dans Kaya intégralement partie du projet : on a écrit de la musique exprès pour l'occasion, rendez-vous compte ! Toutefois, je n'en pense pas moins : mouais, c'est une fausse bonne idée, et à mon sens, ça reste un gadget. Mais certes, je le reconnais volontiers : j'aurais dû l'écouter pour me prononcer. Si l'on veut bien laisser de cîoté cette affaire de bande son, le gros écueil de Kaya, c'est bel et bien son scénario décousu, apocalyptique et sans aucun espoir (super ! On n'avait pas trop besoin de ça en ce moment), mais fin comme un papier à cigarette. Vite lu, vite oublié, ce récit supporte bien trop de non-dits, et les raccourcis, pour ne pas dire les coupes franches, trop nombreux, privent le lecteur de toutes chances de "rentrer dedans". On vol de juxtapositions en juxtapositions. C'est dommage car il me semble qu'il y avait largement moyen de moyenner ! PS : j'ai depuis eu l'occasion d'écouter la BO de cette BD (j'ai des amis qui ont des smartphones, hi hi). C'est bien ce que je pensais : hormis la bonne tenue des musiques et le travail que cela a du demandé, c'est pour moi bel et bien un gadget qui n'apporte rien.
Mortel Imprévu
J'ai trouvé cet album très particulier. J'ai l'impression que Dominique Monféry construit ses scénarii sur la base d'une œuvre célèbre existante. J'avais déjà remarqué cela dans son Evil Road qui reprenait le Duel de Spielberg de façon humoristique. Ici le cœur du récit de Monféry nous renvoie à l'univers de Jack London ( Californie, Klondike) avec pour seule indication sur l'album une citation de l'auteur américain assez banale. Ce qui m'a fait tiquer est que toute la partie centrale du face à face avec les loups est un copier/coller de la scène d'introduction de "Croc Blanc". Tout y est: le cadavre transporté, la louve en chaleur, le nombre de cartouches, jusqu'au sauvetage in extrémiste. A ce niveau je me demande si on reste dans l'hommage? Le reste du scénario me semble être un habillage assez habile autour de ce cœur de tension dramatique. Il faut dire que l'auteur avait choisi une route compliquée avec une femme de type mannequin au milieu de nul part dans un monde de rudes mineurs. C'est assez improbable et périlleux ainsi que le débat sur la légitimité de rendre soi-même justice pour savoir quoi faire du prisonnier. J'ai senti la narration enfermée sur elle même et finalement choisissant une pirouette pour se sortir de ce mauvais débat. Le graphisme est assez paradoxale. Le trait est soigné, c'est expressif et dynamique mais... nous sommes en hiver au Klondike! Là je trouve que l'ambiance n'y est pas du tout; Il fait facilement -20 le jour et -40 la nuit. Dans ce type de récit le Froid est forcément un personnage principal de la narration. Ici Edith et Hans se promènent sans rien sur la tête, ne se protègent ni oreilles ni nez et Edith porte un simple châle comme pour faire sa promenade du soir. En voulant créer du dynamisme de mouvements, l'auteur tue la crédibilité de l'ambiance de grand froid. Je ne m'y suis jamais cru. Enfin le final style happy end ne m'a pas convaincu du tout. Une lecture qui m'interroge sur de nombreux passages. Décevant
Ilenter
Ilenter est donc le nom de cette communauté, coincée dans un territoire par un hiver sans fin, une faille sans fond et sous la coupe de deux patriarches aux visées nébuleuses. C'est en son sein que la jeune Ilia décide de bousculer l'ordre établi, de changer sa destinée. Mais bien sûr, son entourage va tout faire (assez peu, au final) pour l'en dissuader. J'ai eu l'impression, en analysant l'univers et les enjeux, de lire une redite d'un certain nombre de pitchs de séries de fantasy young adults. Vous voyez, ces romans aux couvertures colorées interchangeables qui ont un peu pris le pas sur les rayons traditionnels de l'imaginaire en librairie. Un système de castes, une rebelle, des pionniers dont on cherche à retrouver la trace. Rien de bien original sur le papier, mais ça peut faire une bd pour ados sympathique. Sauf que. Sauf que là, c'est compressé dans un album de 96 pages qui en paraissent 52, que l'histoire se concentre sur Ilia, et que tout le background est expédié en quelques répliques. Trop rapide. Trop frustrant. J'aurais aimé comprendre comment Harang et Bagar ont vraiment pris le pouvoir. Voir Fira, malgré ses années d'exil, douter face aux certitudes de sa fille. En savoir plus sur les a-reflets, etc. J'ai finalement lu l'album en très peu de temps, et la certitude en le refermant c'est que je vais vite l'oublier, à cause de ce rythme narratif. Le dessin de Moon Li est plus naïf que sur Zoya, un peu trop simplifié peut-être. Les couleurs informatiques ne sont pas désagréables, mais manquent peut-être d'un peu d'âme.
Les Innommables
Sur la foi du nom des auteurs ( surtout Conrad) et un peu des avis élogieux, je me suis offert les intégrales des cinq cycles , tout beau tout neuf ! Hélas j'ai vraiment été dérouté et déçu par ma lecture du cycle zéro. Outre le fait que le dessin de Conrad est encore en gestation avec un trait hésitant et imprécis, c'est surtout la construction scénaristique qui m'a désorienté. J'ai trouvé cela vieillot, décousu avec un humour de gamin usé jusqu'à la corde. Iconoclaste et novateur à l'époque me répondront les afficionados de la série. Mouais peut être dans le monde de la BD franco belge mais MASH avait déjà dix ans d'âge et la moquerie de l'armée US en 1980 ressemble plus à un tir facile sur une ambulance qu'un vrai défi éditorial. Ensuite les gags et les dialogues partent dans tous les sens sans réelle cohérence dans l'humour. On a vraiment l'impression d'un brainstorming recopié. Iconoclaste ? Pour l'utilisation abusive du nu féminin ? J'ai ensuite essayé le cycle coréen sans plus de succès. On se retrouve avec des super modèles asiatiques T34 (un fantasme ?) sur presque toutes les planches. C'est du niveau du moindre vendeur de pubs automobiles. Une recette vieille comme le monde. Bien sûr plus tard, le trait de Conrad s'affermit et devient ce que j'aime beaucoup mais le mal est fait je trouve cette série complétement "has been". Pas à mon goût.
Jambon pour tout le monde
Cet album n’est pas très courant, et il se révèle relativement inclassable. Certes, un certain humour domine, mais le cadre historique est aussi très présent. L’intrigue se déroule à Grenade en 1492, au moment où les rois catholiques vont s’emparer du dernier bastion musulman (et accessoirement refuge pour les juifs) et forcer tout le monde à se convertir (le fameux "jambon pour tout le monde" donc). Dans ce cadre historique bien cerné, Olive s’intéresse surtout à quelques habitants de Grenade, jusqu’à la défaite finale, qui amènera certains à fuir vers l’Afrique (amusant contrepied de la situation actuelle au passage !). Le ton est globalement à l’humour, Olive utilisant certains anachronismes, surtout au niveau du langage, les personnages usant de termes et d’un phrasé issu des cités de banlieues actuelles (l’auteur est semble-t-il amateur de graffiti et a publié dans plusieurs fanzines hip-hop). Ce décalage aurait pu être amusant, mais ça ne m’a pas souvent convaincu. Le dessin est très simple, rondouillard, proche de ce que pouvait faire Farid Boudjellal. Au final, j’ai trouvé cet album original (sujet et ton employé pour le traiter), mais il m’a laissé sur ma faim. Pas assez caustique sans doute. Note réelle 2,5/5.
L'Homme de l'Année - 1492
Une série concept qui pouvait avoir quelques potentiels, mais qui m’a souvent laissé sur ma faim. En tout cas qui s’est révélée inégale. Et cet album fait partie de ceux qui m’ont déçu. J’ai trouvé l’histoire creuse, manquant de surprise, trop linéaire, et finalement sans grand intérêt. L’apport de cet « homme » à la grande Histoire – en l’occurrence à la « découverte » des Amériques par Christophe Colomb – m’est apparu ici à la fois mince et artificiel. Enfin, le dessin, s’il fait le travail et est lisible, n’est pas non plus transcendant. C’est franchement très très quelconque ! Vite lu, aussi vite oublié.
Fatale (Manchette/Cabanes)
Une nouvelle fois j'ai été très déçu de ma lecture de cette adaptation d'un roman de Manchette. Comme pour mes lectures précédentes je reprends les mêmes critiques sur la construction et le scénario de la série. On retrouve un texte off surabondant qui veut faire une place au roman. C'est souvent en doublon avec l'image , cela ralentit et alourdit la narration outre mesure à mes yeux. Ensuite les propositions de Manchette sont sans nuance tellement clichées et manichéennes que cela m'ennuie très vite. Enfin j'ai trouvé certaines scènes quasi ridicules : la choucroute, le dialogue final entre Jules et Joubert et cet épilogue tellement prévisible et non crédible. J'avais pourtant bien aimé la mise en place du personnage de Joubert ( sauf la choucroute) avec une aura de séductrice franchement bien travaillée. Malheureusement sa pitoyable confession larmoyante pleine d'états d'âme détruit complétement le personnage dans mon esprit. Enfin le final utilise tellement de facilités déjà vues que j'ai refermé le livre avec soulagement. Je suis partagé sur le graphisme de Cabanes . Je l'ai trouvé inégal sur les personnages parfois même imprécis. Par contre j'ai beaucoup aimé la peinture des extérieurs de Bléville surtout la nuit. Cela fournit une bonne ambiance glauque qui porte la narration. Malheureusement c'est trop peu pour mon goût.
Un homme qui passe
Mouais. Un album qui n’est pas passé, ou qui va le faire rapidement avant de passer à autre chose. Pourtant ça se laisse lire, rapidement, et le dessin de Dany n’est pas désagréable ! Le bonhomme a montré ailleurs qu’il aimait (et savait !) dessiner de jolies femmes, et ici il s’en donne à cœur joie. Mais j’ai trouvé cette intrigue creuse et franchement artificielle. Creuse, parce que finalement il ne se passe rien, et on a juste un vieux photographe qui raconte à une jeune femme l’histoire de toutes les photos de femmes accrochées sur les murs de sa maison, l’occasion pour lui de nous parler de se nombreuses conquêtes – et donc l’occasion pour Dany de dessiner plein de jolies femmes. Car forcément notre bonhomme est un tombeur, toutes sont des bombasses (Dany cherchant quand même à différencier les visages, à défauts des poitrines). Le pire c’est que la jeune femme à qui il explique son tableau de chasse le critique pour ça, mais sans que l’histoire ne dévie d’un iota. Je passe sur le rebondissement qui va lier ces deux personnages, c’est du déjà-vu ! Enfin, notre bonhomme est bien sûr un photographe qui a le temps, l’argent de voyager partout dans le monde – plutôt dans les lieux paradisiaques et luxueux, etc. On nage dans les clichés et les facilités qui m’ont fait finir cet album à reculons. Bon, donc le dessin de Dany est sympa, mais ça ne fait pas tout. Et le rendu est parfois un peu vieillot, avec une sorte de halo qui m’a fait penser à des « Martine à… » (j'ai lu la première version, et je dois dire que la nouvelle couverture a justement ce type de rendu "martinien"... D’autres ont visiblement trouvé leur compte dans cette histoire, mais pas moi, ça n’est pas ma came.
Coluche président !
Les frangins Erre se sont lancés ici dans une uchronie loufoque – qui aurait pu arriver ! En effet, lancée comme une bonne grosse vanne, avec la bénédiction de l’équipe d’Hara-Kiri, la candidature de Coluche à l’élection présidentielle de 1981 a longtemps été traitée comme une bouffonnerie – ce qu’elle était en grande partie – jusqu’à ce que des sondages créditent l’amuseur public de chiffres qui emmerdaient du monde (à gauche surtout). Surtout que Coluche ne manquait pas de balancer vacheries sur vacheries sur ses « collègues » et concurrents politiques à une presse qui lui tendait les micros. Il en eu marre – et a aussi dû subir quelques pressions, et il s’est désisté. Mais en fait non nous disent les auteurs, et il a été élu. L’album traite donc des premiers mois – très agités – de cette présidence improbable, Coluche surjouant ici le clown anar, au milieu de la chienlit qu’il provoque. Apparaissent les copains d’Hara-Kiri, les grands noms de la politique des années 1970/début des années 1980, avec des dialogues qui utilisent un certain nombre de phrases de sketches de l’humoriste, des paroles d’une chanson de Renaud (période engagée – il est d’ailleurs ministre ici !). On le voit, l’album parlera avant tout aux lecteurs ayant connu cette période, les références pouvant largement échapper aux autres. Mais, même pour moi qui fait partie de ceux qui ont connu cette période et s’en souviennent, je suis resté sur ma faim. La faute à un humour un peu poussif, qui abuse d’un absurde ronronnant et du coup émoussé. Comme si Coluche devenu président, il ne lui était plus possible de dénoncer les travers d’une société qu’il est censé régenter. Quelques sourires, et le dessin caricatural de Fabrice Erre convient au ton de la farce. Mais pas assez à mon goût.
Chunchu (Chonchu)
Boarfff ! Mais que c'est confus ! J'avoue avoir eu du mal à finir ce premier tome. Entre le dessin et la narration, on peine à suivre le fil du destin de ce fils du démon... Les personnages sont antipathiques au possible, les dialogues font surjoués et caricaturaux, et comble de tout notre héros semble immortel. Il enchaîne combats et blessures taillant dans le tas, parfois même dans ses propres coéquipiers, sans que rien ne semble pouvoir l'arrêter. Après tout, pourquoi pas, mais la narration est vraiment mauvaise. On saute du coq à l'âne, que ce soit entre 2 chapitres ou parfois entre 2 cases, et pour le coup les noms coréens des personnages ou des tribus qui s'enchaînent nous font perdre le fil des alliances et des objectifs de chaque camp. Tout cela est en plus construit sur une trame des plus manichéenne, bref, pas ma came. La suite se fera sans moi. *** Tome 2 *** Bon, pas grand chose à rajouter à ma première impression, ce second tome est tout aussi confus et médiocre. L'histoire est toujours aussi manichéenne et sans grand intérêt, d'autant que c'est toujours aussi confus dans la narration... Bref, je lâche l'affaire.