Les derniers avis (19812 avis)

Couverture de la série Henri Désiré Landru
Henri Désiré Landru

Je n'ai pas été convaincu par cette hypothétique version de Chabouté sur Landru. Je rejoins la remarque d'ArzaK sur la chose jugée que l'on peut tournicoter à son aise. Landru innocente victime est un point de vue audacieux et original mais la plupart des situations proposées m'ont agacé. Dès le départ j'ai tiqué. En effet Chabouté se la joue précision historique avec minutes d'un procès qui est resté dans les annales de la justice. En face Chabouté utilise une licence artistique qui multiplie les facilités et le convenu : lettre incendiaire qui passe à travers la censure grâce à une combine, blessé grave qui garde la force et la lucidité pour franchir les lignes grouillantes de troupes et peut faire plusieurs dizaines de km en moins de deux jours, médecin miraculeux qui le rétablit immédiatement etc etc. Cette accumulation de facilités plus une répétition des scènes d'attrape naïves m'a vite lassé. Un final qui vire à la théorie du complot a complété mon scepticisme. Bien sûr c'est construit avec maîtrise et l'ambiance glauque est très réussie. Bien sûr le N&B de Chabouté reste un exemple. Toutefois quand on connait l'œuvre de l'auteur on retrouve toujours le même visage et les mêmes expressions. In fine je me suis perdu sur la thématique première proposée par Chabouté : réquisitoire contre la guerre ? contre la peine de mort ? dénonciation d'une justice manipulée ? Simple exercice de style artistique ? Je ne sais pas mais ce Chabouté ne m'a pas accroché.

25/08/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Bouboule
Bouboule

Albert Chartier a été un des pionniers de la bande dessinée québécoise et a aussi été un des premiers qui a réussi à en vivre alors que le Québec était un petit marché envahi par la BD américaine et européenne. Il est donc un auteur important et Bouboule constitue la première bande dessinée qu'il a faite. Ce sont des gags en une page parus dans les années 30, et l'humour accuse son âge. Des chutes qui j'imagine étaient plus marrantes il y a plus de 80 ans semblent maintenant convenues et manquer d'originalité. Le scénariste était journaliste et c'est sa seule expérience en BD et disons que cela se voit un peu, parce que certains gags sont tout de même un peu trop laborieux. Ajoutons qu'en plus Chartier était un débutant à l'époque, et cela donne des cases parfois un peu trop chargées, et la narration n'est pas dynamique comme dans ses créations ultérieures. Bref, c'est vraiment le genre d'album qui n'est intéressant que d'un point de vue historique. Les historiens de la BD vont aimer alors que le public en général va trouver que c'est un truc désuet. À la limite, une curiosité à lire, mais pas à posséder.

25/08/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série Césure
Césure

Je ne comprends vraiment pas cette BD. Et pourtant la couverture, le sujet et les promesses qui y sont décrites m'intéressaient ! Mais j'en suis sorti sur un gros soupir plutôt qu'un gros sourire, et je n'ai l'impression d'en voir que les défauts. La BD est écrite à beaucoup de mains, puisque ce sont 5 femmes qui racontent leur voyage, assistées de 5 dessinatrices, une coordinatrice/scénariste, une coloriste ... Une BD écrite par 15 femmes, tout de même ! Mais je n'ai pas du tout adhéré à ce qui y est présenté. Déjà à cause de biais tout personnel, et notamment la question écologique. Des cinq femmes présentées ici, une seule semble avoir une sensibilité écologique, qui n'est pas vraiment au coeur de son exploration, mais tout le reste est catastrophique : voyage en avion en tout sens, sans jamais se poser la question du cout environnemental de ces voyages. Pour une BD parue en 2024, c'est une lacune que je n'arrive pas à pardonner. D'autre part, les femmes présentées ici sont majoritairement des femmes de Paris, au train de vie aisée et qui n'ont aucun soucis d'argent pour voyager quand elles le veulent. Lorsqu'une quitte son travail pour voyager, elle revient et en retrouve un sans souci. C'est une tranche de population bien précise qui est présentée ici, assez loin de mes réalités. La question de l'argent n'est jamais évoquée clairement, mais elle me semble également cruciale pour les voyages. Ca coute cher, le pégu moyen n'en a pas les moyens et je ne parle pas des soucis autres (créneaux disponibles, garde d'enfants, etc ...). Bref, on est dans une catégorie de population bien précise pour laquelle ces questions matérielles se posent clairement moins. C'est du coup difficile pour moi de m'identifier à ces personnes et me dire que je vais faire comme elle. Lorsque ça fait huit mois que je galère à trouver un travail alors que je veux quitter le mien, il ne me vient pas du tout à l'esprit de tout plaquer pour bouger parce que j'en ai envie. Et je ne parle pas de ma conscience écologique qui m'en empêche ! En fait, j'ai l'impression de voir des scènes déjà-vu mille fois : je vais en Inde pour me ressourcer avant de rentrer vivre à Paris sans me soucier ni de l'impact de mon voyage ni de ce que je pourrais réellement faire pour aider ces pays, je pars télétravailler dans un endroit qui me plait plus et au train de vie plus agréable, je fais un voyage qui me permet de déconnecter ... Le tout avec des principes parfois très contraire aux miens, donc je n'arrive pas à rentrer en empathie et en résonance avec le message. D'ailleurs le message est assez étrangement présenté : on nous présente cinq femmes voyageant seules, mais j'ai rarement vu en quoi le fait d'être une femme est important ici. Lorsque j'entends femme qui part seule, j'aurais plusieurs questions sur la façon dont la société les voit et les envisage, quelles sont les difficultés qu'elles affrontent parce qu'elles sont des femmes, etc ... Ici, il n'y a rien de spécial à ce niveau-là, ou très rarement. La majorité de la BD ne changerait pas de message si la personne était un homme, rendant assez inintéressant l'aspect "5 femmes voyagent". En fait, je suis assez étonné parce qu'il y a de quoi faire dans la BD pour aborder des thématiques d'actualités et carrément intéressantes : les voyages à moindre cout écologique (comme le vélo), la question de vivre en dehors de la France avec ce que le déracinement comporte comme poids, la question de voyager seul alors qu'on a des enfants, la part de chacun dans un couple lorsqu'on fait ce choix, etc ... Il y a vraiment des supers départs de thématiques, hélas jamais abordées. En fin de compte, ce que je retiens le plus de la BD c'est que sur 5 femmes, une seule s'intéresse à l'écologie mais prend l'avion pour ensuite faire du vélo en Norvège, donc qu'on est foutu. Et je ne suis pas du tout sur que c'était le message que les autrices voulaient donner.

24/08/2024 (modifier)
Par Emka
Note: 2/5
Couverture de la série Sapiens (Albin Michel)
Sapiens (Albin Michel)

J'ai lu le best-seller de Yuval Noah Harari en version originale il y a quelques années. Je me suis posé plusieurs fois la question d'y revenir car j'ai trouvé son contenu très intéressant mais ai été découragé car il y a quand même un sacré volume à lire. En voyant cette BD, je me suis dit que je trouverais peut être une sorte de "digest" de l'oeuvre originale, qui plus est en version BD. Il faut reconnaître que le défi est de taille : condenser des millénaires d’histoire en une série de tomes accessibles et visuellement attrayants. Le format BD permet effectivement de rendre le propos plus ludique, et l’équipe créative parvient à insuffler une certaine dynamique à des concepts parfois complexes. Les dessins, clairs et colorés, accompagnent agréablement le texte, rendant la lecture fluide et accessible. C'est le choix de la narration sous forme de dialogues et d’exemples concrets, parfois humoristiques, qui ne fonctionne pas pour moi. Là où l’adaptation trébuche, c’est dans sa volonté de rendre l’histoire humaine « fun » à tout prix. Certes, la BD parvient à simplifier des concepts sans les trahir, mais à force de vouloir être trop didactique, elle frôle parfois la caricature. Les personnages, qui jouent le rôle de guides pédagogiques, sont souvent réduits à des archétypes, voire à des clichés. Les blagues et les anachronismes, bien que destinés à alléger le propos, m'ont très rapidement lassées au point que je ne suis pas allé au bout de ma lecture... Je reconnais que c'est un exercice difficile et l'humour ne marche jamais pour tout le monde. J'ai par exemple largement préféré la manière dont Christophe Blain a adressé le sujet dans Le Monde sans fin. C'est une œuvre à double tranchant. Elle réussit à rendre l’histoire accessible à un large public, mais au prix d’une simplification parfois excessive. Pour les néophytes, c’est une porte d’entrée dans l’univers de Harari, si on est compatible avec l'humour mis en oeuvre.

23/08/2024 (modifier)
Par Emka
Note: 2/5
Couverture de la série Alexandrin ou l'art de faire des vers à pied
Alexandrin ou l'art de faire des vers à pied

J’aime beaucoup les histoires de Pascal Rabaté avec un bémol, j’ai parfois l’impression de lire une demi histoire. C’est le cas avec celle-ci. L’association avec Kokor au dessin fonctionne bien, j’ai trouvé le dessin sobre et efficace, au service des personnages et de l’histoire. Le personnage d’Alexandrin, avec son amour des mots et son penchant pour l’alexandrin, semble vouloir incarner une certaine forme de poésie du quotidien. Réduire la poésie aux alexandrins est un peu réducteur je trouve, et je n’ai pas été convaincu ni dans le fond ni dans la forme. Ses vers sont souvent bancals, parfois même à la limite de l’imparfait (rimes telles que “Kevin/rime”). Alexandrin modeste, n'atteint jamais Racine… La poésie, quand elle est bien maniée, peut transformer le banal en sublime. Ici, malheureusement, le sublime reste hors de portée. Le récit, quant à lui, se contente d’effleurer des thèmes déjà bien explorés. Le poète-clochard englouti par une société de consommation indifférente, c’est un peu déjà-vu, et Rabaté ne parvient pas à insuffler une grande originalité à ce thème pourtant porteur. C'est agréable à lire, esthétiquement plaisant mais décevant quand on sait de quoi peut être capable Pascal Rabaté. En tous cas je préfère lire Vive la marée !, Les Petits Ruisseaux ou Ibicus.

23/08/2024 (modifier)
Par Mashiro
Note: 2/5
Couverture de la série Testosterror
Testosterror

Testosterror est drôle, décalé, vraiment et faussement politique, une belle lecture ! L’histoire raconte un monde qui vivrait une épidémie similaire à celle du Covid mais celle-ci n’impacterait que les hommes et ferait chuter leur taux de testostérone. S’en suivent de multiples parallèles où par exemple les mouvements anti-masqués sont remplacés par des mouvements masculinistes et ainsi de suite, toute une histoire. Pour ce qui est du dessin, je suis assez biaisé car j’aime beaucoup le style de l’auteur avec des dessins drôles et remplis de détails ; également j’ai l’impression que le fils du personnage principal ressemble à Luz lui-même, mais je ne suis pas certain de comprendre l’idée derrière cela. J’ai bien aimé cette BD même si j’ai trouvé un peu longue, l’idée originale finissant par se répéter pas mal au fil du récit.

23/08/2024 (modifier)
Par Mashiro
Note: 2/5
Couverture de la série Welcome to the Death Club
Welcome to the Death Club

Il s’agit d’une des premières œuvres de Winshluss (avec certains contenus inédits dans cette version de Cornélius) qui compile une dizaine de petites histoires ayant en point commun certains destins tragiques et la mort; c’était vraiment plein d’absurdités et de moments hilarants, donc très plaisant à lire; le dessin est très plaisant, j’ai bien aimé la simplicité de certaines cases et l’utilisation des espaces négatifs!

23/08/2024 (modifier)
Par Mashiro
Note: 2/5
Couverture de la série Journal d'un défaitiste
Journal d'un défaitiste

J'aime beaucoup le style et le génie de Sacco; cette bd est un assez long recueil de petite histoires qu’il a fait au cours des années 90, il y retrace une partie de sa jeunesse à Berlin, son obsession pour la guerre, la jeunesse de son grand-père en tant de guerre à Malte, et quelques petites histoires de fiction qui sont pour certaines très amusantes et d’autres très ennuyantes; dans la préface, Sacco ironise abondamment en disant que cet ouvrage est un reconditionnement d’anciens travaux afin de le rendre encore plus riche qu’il ne l’est déjà, mais d’une certaine manière c’est un peu ce que j’ai pensé de ce bouquin après l’avoir fini haha

23/08/2024 (modifier)
Par Mashiro
Note: 2/5
Couverture de la série Chumbo
Chumbo

Un élément que j’adore et admire dans les œuvres de Matthias Lehmann est son dessin; des dessins garnis de détails et de fines lignes qui vus de plus loin donnent un rendu génial ; après avoir lu "l’étouffeur de la RN115", j’avais hâte de m’attaquer à cette grande saga de plus de 350 pages qui proposaient de suivre 70 ans d’histoire du Brésil (avec son lot de troubles politiques) mais aussi de la naissance à la mort d’une famille (qui ressemble et se confond avec l’histoire personnelle de l’auteur) avec qui on vit différents évènement et notamment à travers différents points de vues ; j’ai trouvé l’écriture un peu monotone-plate-classique, j’ai aimé voir les personnages grandir mais la lecture de cette longue saga ne m’a malheureusement jamais trop passionné, mais ne serait-ce que pour les dessins cette BD peut valoir le coup !

23/08/2024 (modifier)
Par Néné
Note: 2/5
Couverture de la série Something is Killing the Children
Something is Killing the Children

Mon avis concerne uniquement l'offre découverte à 10€ du premier tome. Something is killing the children ne m'a pas convaincu en dépit de tout le bien que j'avais pu lire ou entendre à son sujet. Là où j'attendais un album vitaminé et emprunt d'horreur, je n'ai trouvé qu'une série de cases fades et ennuyeuses. Pourtant, j'espérais trouvé derrière ce scénario simple un récit nerveux et efficace qui me donnerait envie de suivre les pas d'Erica dans Archer's Peak. Mais rien n'y fait : la majeure partie des dialogues sont creux et l'écriture des protagonistes m'a laissé froid, avec une mention spéciale aux échanges grotesques entre certains acteurs d'une scène en fin de tome. Les personnages secondaires se multiplient sans être vraiment développés suffisamment pour qu'on s'y attache un minimum. La partie graphique ne m'a pas non plus inspirée quelconque frayeur ou sentiment d'épouvante pourtant inscrit soi-disant dans l'ADN de la série. Mais je peux lui reconnaître un certain style sans pour autant en apprécier les qualités. Encore une fois, l'absence d'émotions ne m'a pas aidé à rentrer dans l'histoire. Bref, ce ne fut pas pour autant une lecture désagréable, hormis les doubles pages horizontales, mais plutôt banale et convenue, avec ce sentiment de déception à la fermeture du livre.

22/08/2024 (modifier)