La lecture de l'intégrale de Petite forêt ne m'a pas du tout emballé. Passons au-delà du dessin qui n'est certes pas de la plus grande finesse mais ce n'est pas un problème pour moi. Je ne m'attendais pas à une succession de recettes de cuisine avec des produits inconnus dans des chapitres très courts. Pourquoi pas après tout mais l'auteur n'a pas réussi à m'emmener avec lui et sa jeune héroïne qui fait un retour à la tranquille campagne à tel point que je ne l'ai même pas totalement lu, malgré plusieurs tentatives, tellement cela m'a ennuyé. On ne peut pas dire que l'auteur donne faim. Pour les amateurs il y a quelques recettes de cuisine qui pourraient s'avérer intéressantes. Un sentiment plus proche du 1/5. J'ajouterai qu'il y a plusieurs grossières fautes d'orthographe, par exemple palet au lieu de palais, pas de relecture chez l'éditeur ?
J'ai fini par passer directement aux 50 dernières pages où l'héroïne explique comment elle cultive les patates à la sortie de l'hiver dans son potager et une recette de gâteau à la patate inspirée de son enfance. J'ai vu que ça a été adapté en film, je me demande ce que ça peut donner.
Voila une lecture qui ne révolutionne pas le genre du western sombre. Ce n'est ni original car une multitude d'éléments existaient dans des œuvres précédentes (le "Impitoyable" de Clint), ni crédible en de nombreux endroits avec un cercueil incassable, insubmersible et thermo réfrigéré !
Enfin c'est bourré de clichés convenus (Bone qui échappe aux tireurs maladroits, au pasteur fou, aux bisons, aux indiens à la rivière en crue…) pour finir la larme à l'œil en ersatz de père après quelques jours avec un gamin. J'ai dû lire ou voir ce type de scènes de nombreuses fois. Je ne suis déjà pas fan des hagiographies de tueurs, ce n'est pas cet ouvrage qui me fera changer d'avis.
Le graphisme de Berthet est très soigné mais il manque ce qui fait son charme ++ dans ses autres productions, à savoir ses personnages féminins classes et séduisants. C'est du travail bien maitrisé mais sans originalité compte tenu du talent de l'auteur.
Une lecture commerciale assez facile et décevante.
Après l’exposition Gou Tanabe à Angoulême, je me lance dans la lecture d’une adaptation de 4 nouvelles de Lovecraft par des auteurs allemand.
Le parti pris est aux antipodes de Tanabe : autant le premier joue sur une forte pagination et réussit grâce à cette « lenteur » à instiller une atmosphère de malaise malgré un dessin précis et descriptif, ce qui était une gageure pour des adaptations de l’écrivain de l’indicible horreur, autant Kleist joue sur un dessin charbonneux, souvent à la limite de la lisibilité, avec une pagination réduite. Deux approches à l’opposé pour conduire le lecteur vers des réalités différentes de la nôtre, incompréhensibles et inacceptables. Deux manières aussi de représenter la folie faces à ces réalités.
En ce sens la lecture de cette Bd m’a paru intéressante mais force est de constater que la comparaison avec le mangaka ne tourne pas forcément à l’avantage des adaptations allemandes. Le manque de lisibilité m’a gêné et les deux premières nouvelles m’ont déçu. J’ai trouvé plus d’intérêt dans les deux dernières, « les rats dans les murs » et « air frais », pourtant pas deux des nouvelles les plus représentatives de Lovecraft. Le dessinateur réussit à introduire l’angoisse et à représenter cet indicible lovecraftien par son trait charbonneux et ses encrages très marqués. Pas assez en ce qui me concerne pour passer à 3 étoiles mais je ne déconseille pas cependant cette lecture aux amateurs de Lovecraft qui pourront y trouver une approche interessante de la représentation de cet « indicible »
L’album est intrigant, avec une histoire originale et un dessin qui lui aussi sort des sentiers battus. En tout cas il a piqué ma curiosité. Mais, au final, j’en suis sorti déçu.
Brigitte Archambault (auteure québécoise que je découvre avec cet album, sans doute son premier ?) nous présente une histoire qui pose question, mais qui laisse trop de choses en suspens à mon goût. Le « projet Shiatsung » est assez mystérieux. Tout est centré sur une jeune femme qui, semble-t-il depuis son enfance, est enfermée, seule, dans une maison avec jardin entouré d’un haut mur. Toutes ses relations avec « l’extérieur » sont gérées par des ordinateurs et des robots (qui lui livrent tout ce qu’elle demande en nourriture, lui fournissent les émissions qui l’intéressent, etc.).
A la suite de quelques hasards, elle s’aperçoit qu’il y a « quelqu’un » de l’autre côté du mur, et elle cherche à entrer en relation avec cette personne. Mais à chaque fois qu’elle peut sortir (une porte mal fermée, un trou dans le mur pour observer), les robots agissent et elle se retrouve endormi chez elle.
Forcément, comme la jeune femme, le lecteur veut en savoir plus. Mais hélas la fin est un peu brutale et décevante. En effet, le projet semble avoir été brusquement abandonné, et tout s’arrête (y compris l’intrigue) en laissant la femme et les lecteurs en plan. Du coup, il me reste trop de questions.
Surtout que l’intrigue elle-même est assez sèche, comme le dessin, très géométrique et froid. On pense à Kafka ou un film comme « The Truman Show », mais ici il m’a manqué trop de choses pour pleinement apprécier ma lecture. Pourtant, il y a du potentiel au départ, mais qui est resté trop peu exploité selon moi.
Bon, à l'origine, après lecture des deux albums, je m'étais dit que ça valait un 2,5. Pas mauvais dans le fond, le message est plutôt louable (prend soin de toi et tu iras mieux), mais l'histoire est racontée sans réelle magie, sans énergie, de manière bien trop convenue - disons le - barbante. Un 2,5, d'habitude, je l'arrondis toujours à 3, afin de rendre clair mon ressenti de "neutre".
Le problème ici, c'est que je n'avais pas grand chose à ajouter par rapport aux précédents avis, et qu'après lecture de ces derniers je me suis même dit qu'ils avaient sans doute raison, cela vaudrait peut-être moins qu'un neutre. Encore une fois, idée de fond pas mauvaise (ça peut paraître évident d'en parler mais prendre soin de soi dans la réalité ce n'est pas facile), mais... bah je me suis ennuyée à la lecture. Je me suis fait un peu souffrance pour aller jusqu'au bout.
Donc bon, on va sans doute partir sur un 2.
Pour un avis plus détaillé (mais rapide) des deux albums : histoire trop simple, message louable mais rendu peu engageant, dessins bien expressifs mais pas ma came personnelle, postulat de base intéressant mais le résultat ne joue pas pleinement avec.
Célestin Gobe-la-lune est un très bon diptyque, avec d'indéniables qualités, mais qui me laisse un léger goût amer et je souhaite donc en parler un peu.
Notre bon Célestin, protagoniste malgré lui j'ai envie de dire, est persuadé d'avoir été abandonné à la naissance par une noble parenté et cherche par tout les moyens à s'anoblir, majoritairement en couchant et draguant à tout va des héritières. Si je dis de lui qu'il est protagoniste malgré lui, c'est que bien que nous suivions ses déboires comme intrigue principale, il est en réalité un acteur secondaire (et ironiquement très important) de l'Histoire (avec un grand H), car ses amis et camarades d'infortunes, elleux, souhaiterait abolir la noblesse plutôt que la rejoindre. Oui, pendant que Célestin tente de séduire la princesse, ses ami-e-s cherchent à renverser la couronne.
L'histoire est cocasse et plutôt prometteuse. Alors pourquoi est-ce que je garde un petit goût amer ? Eh bien, car ce récit, comme dans Tristan et Yseult, emploi la technique du philtre d'amour. Certes, celui-ci n'aura pas l'effet escompté au final, certes encore la narration a le bon goût de ne pas traiter ça comme un amour véritable et pur (chose qui m'a toujours rebutée dans Tristan et Yseult, justement) ; mais deux problèmes tout de même. Le premier, c'est qu'au détour d'une scène, on nous explique que ce philtre d'amour a tout de même été utilisé sur trois femmes, que la sorcière a ainsi envoutée pour son fils, donc bon dans l'histoire il y a quand-même de pauvres victimes de ce philtre et nous ne saurons jamais rien de ce qu'il adviendra d'elles par la suite. La deuxième c'est parce que, par un coup du hasard que je ne vais pas vous spoiler, la princesse après avoir bu le philtre d'amour ne réagira pas de la manière escomptée… mais ne sera pas désenchantée à la fin de l'album pour autant. Bon sang, mais que quelqu'un libère cette pauvre femme ! Je sais que ça peut paraître idiot pour certain-e, mais pour moi les personnages qui subissent ce genre de choses c'est quand-même pas mal équivoque des gens qui droguent d'autres personnes pour violer ou faire des attouchements. Bah oui, il n'y a pas consentement dans l'histoire. Donc même si c'est un peu traité à la rigolade et qu'on ne nous peint pas la chose comme positive ou romantique, je reste mal à l'aise face à tout ça. D'ailleurs, que le philtre soit d'amour ou pas le problème reste le même. Le sujet de la perte de son libre arbitre ou de son consentement, c'est quand-même un sujet sérieux, nom de nom !
Bon, l'album garde beaucoup de qualités, donc je ne baisse pas ma note de beaucoup, mais je tenais tout de même à aborder le sujet.
Les qualités, justement, les voilà.
Le charme de ce diptyque vient en grande partie de ses bons mots, qu'il s'agisse de jeux de mots (la blague sur la plèbe philosophe qui "recrache du plomb quand on lui jette de l'or" est ma préférée) ou bien de prénoms cocasse, comme la princesse Pimprinule ou bien sa suivante Acariatine.
Il y a ensuite le dessin, que je trouve bon et surtout expressif, mais si j'avoue que le changement d'épaisseur des contours des personnages dans le tome 2 m'a un peu déboussolée (je trouve que cela change beaucoup du premier album).
Bref, malgré le traitement gaguesque du philtre d'amour, je reconnais à l'album d'être intéressant.
Malgré ce que je lui reproche (ou même au contraire, parce que je le lui reproche) je peux conseiller la lecture.
J'ai tout d'abord été dérouté par le graphisme proposé. J'ai trouvé cela bien vieillot. Je ne regardais pas les productions japonaises des années 80 et 90, je n'ai donc aucune nostalgie de cet univers. J'ai réussi à lire sérieusement une vingtaine de pages et puis j'ai feuilleté rapidement tellement l'ennui m'a saisi. Le scénario est puéril avec des stéréotypes désuets.
De plus si le graphisme est maitrisé sans être éblouissant, j'ai trouvé la mise en couleur affreuse.
Pas mon truc .
J’avais découvert – chez le même éditeur – cet auteur espagnol avec Alice au Pays du Chaos. Je le retrouve ici dans un format différent (un petit format, mais aussi des histoires courtes en lieu et place d’une seule histoire plus longue).
Cette lecture m’a laissé sur ma faim. Disons que si le dessin de Carot est lisible, ça n’est pas ma tasse de thé. Et son trait un peu simple, qui lorgne parfois vers le manga, me parait davantage convenir à des récits d’humour.
Là, même si certaines chutes sont humoristiques, ça n’est pas suffisamment marqué – ou réussi – pour me faire oublier mes préventions concernant le style graphique.
Restent les scènes de sexe. Disons que, là aussi, ça ne m’a pas émoustillé. C’est assez répétitif, les hommes sont armés d’énormes braquemarts, et dessin et intrigues ne m’ont pas convaincu non plus. Tout juste peut-on noter que les femmes ont ici la plupart du temps à la baguette (qu’elles gobent goulument d’ailleurs), et sont souvent dominatrices (voir la première histoire où un professeur se fait prendre à son propre jeu par des étudiantes dévergondées).
C’est un recueil que j’ai trouvé en deçà des récentes publications de Tabou.
Hot game est un manga que je ne sais pas trop classer, ni vraiment érotique, ni policier, tirant du côté humoristique. L'éditeur le compare à City Hunter, il y a de l'idée même si la relation entre le couple de héros, Turbo et Natsume, est bien plus explicite. Ici ce sont 2 voleurs qui trempent dans des affaires de drogues, tableaux et diamants. On sent que le manga date un peu, les années 1990 en l'occurence. Rien de mémorable et la narration (ou est-ce dû à la traduction ?) n'est pas toujours claire.
La seconde partie de ce tome d'environ 200 pages contient une autre histoire en 3 chapitres, l'enfant de Yokohama, sur un jeune homme qui revient acheter un vieil hôtel lié à sa famille. Aucun érotisme dans ses pages. Le dernier chapitre aborde une femme catcheuse qui manque de confiance en elle et le jeune homme va l'aider, ça manque un peu de fil directeur tout cela.
Un album qui m’a franchement laissé sur ma faim, et que j’ai traversé sans enthousiasme.
Je ne suis pas féru de jeux de rôle, mais le thème qui paraissait central s’étiole peu à peu. Comme est largement évitée la thématique Lovecraft, alors que le titre semblait en faire quelque chose de plus important.
Enfin, tout le côté nostalgique d’une époque – les années 1980 – en particulier des jeux vidéo et jeux d’arcade, des débuts de l’informatique grand public ne m’a ici pas beaucoup passionné. On est loin – dans un autre registre certes – de l’ambiance jubilatoire créée par Valette avec son Jean Doux et le Mystère de la Disquette Molle.
Quant à l’intrigue proprement dite, outre qu’elle multiplie les sujets, j’admets ne pas avoir tout saisi. Et surtout j’ai à plusieurs reprises failli décrocher, par manque d’intérêt.
Je n’y reviendrai clairement pas.
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Petite forêt
La lecture de l'intégrale de Petite forêt ne m'a pas du tout emballé. Passons au-delà du dessin qui n'est certes pas de la plus grande finesse mais ce n'est pas un problème pour moi. Je ne m'attendais pas à une succession de recettes de cuisine avec des produits inconnus dans des chapitres très courts. Pourquoi pas après tout mais l'auteur n'a pas réussi à m'emmener avec lui et sa jeune héroïne qui fait un retour à la tranquille campagne à tel point que je ne l'ai même pas totalement lu, malgré plusieurs tentatives, tellement cela m'a ennuyé. On ne peut pas dire que l'auteur donne faim. Pour les amateurs il y a quelques recettes de cuisine qui pourraient s'avérer intéressantes. Un sentiment plus proche du 1/5. J'ajouterai qu'il y a plusieurs grossières fautes d'orthographe, par exemple palet au lieu de palais, pas de relecture chez l'éditeur ? J'ai fini par passer directement aux 50 dernières pages où l'héroïne explique comment elle cultive les patates à la sortie de l'hiver dans son potager et une recette de gâteau à la patate inspirée de son enfance. J'ai vu que ça a été adapté en film, je me demande ce que ça peut donner.
Chiens de prairie
Voila une lecture qui ne révolutionne pas le genre du western sombre. Ce n'est ni original car une multitude d'éléments existaient dans des œuvres précédentes (le "Impitoyable" de Clint), ni crédible en de nombreux endroits avec un cercueil incassable, insubmersible et thermo réfrigéré ! Enfin c'est bourré de clichés convenus (Bone qui échappe aux tireurs maladroits, au pasteur fou, aux bisons, aux indiens à la rivière en crue…) pour finir la larme à l'œil en ersatz de père après quelques jours avec un gamin. J'ai dû lire ou voir ce type de scènes de nombreuses fois. Je ne suis déjà pas fan des hagiographies de tueurs, ce n'est pas cet ouvrage qui me fera changer d'avis. Le graphisme de Berthet est très soigné mais il manque ce qui fait son charme ++ dans ses autres productions, à savoir ses personnages féminins classes et séduisants. C'est du travail bien maitrisé mais sans originalité compte tenu du talent de l'auteur. Une lecture commerciale assez facile et décevante.
Les Rats dans les murs
Après l’exposition Gou Tanabe à Angoulême, je me lance dans la lecture d’une adaptation de 4 nouvelles de Lovecraft par des auteurs allemand. Le parti pris est aux antipodes de Tanabe : autant le premier joue sur une forte pagination et réussit grâce à cette « lenteur » à instiller une atmosphère de malaise malgré un dessin précis et descriptif, ce qui était une gageure pour des adaptations de l’écrivain de l’indicible horreur, autant Kleist joue sur un dessin charbonneux, souvent à la limite de la lisibilité, avec une pagination réduite. Deux approches à l’opposé pour conduire le lecteur vers des réalités différentes de la nôtre, incompréhensibles et inacceptables. Deux manières aussi de représenter la folie faces à ces réalités. En ce sens la lecture de cette Bd m’a paru intéressante mais force est de constater que la comparaison avec le mangaka ne tourne pas forcément à l’avantage des adaptations allemandes. Le manque de lisibilité m’a gêné et les deux premières nouvelles m’ont déçu. J’ai trouvé plus d’intérêt dans les deux dernières, « les rats dans les murs » et « air frais », pourtant pas deux des nouvelles les plus représentatives de Lovecraft. Le dessinateur réussit à introduire l’angoisse et à représenter cet indicible lovecraftien par son trait charbonneux et ses encrages très marqués. Pas assez en ce qui me concerne pour passer à 3 étoiles mais je ne déconseille pas cependant cette lecture aux amateurs de Lovecraft qui pourront y trouver une approche interessante de la représentation de cet « indicible »
Le Projet Shiatsung
L’album est intrigant, avec une histoire originale et un dessin qui lui aussi sort des sentiers battus. En tout cas il a piqué ma curiosité. Mais, au final, j’en suis sorti déçu. Brigitte Archambault (auteure québécoise que je découvre avec cet album, sans doute son premier ?) nous présente une histoire qui pose question, mais qui laisse trop de choses en suspens à mon goût. Le « projet Shiatsung » est assez mystérieux. Tout est centré sur une jeune femme qui, semble-t-il depuis son enfance, est enfermée, seule, dans une maison avec jardin entouré d’un haut mur. Toutes ses relations avec « l’extérieur » sont gérées par des ordinateurs et des robots (qui lui livrent tout ce qu’elle demande en nourriture, lui fournissent les émissions qui l’intéressent, etc.). A la suite de quelques hasards, elle s’aperçoit qu’il y a « quelqu’un » de l’autre côté du mur, et elle cherche à entrer en relation avec cette personne. Mais à chaque fois qu’elle peut sortir (une porte mal fermée, un trou dans le mur pour observer), les robots agissent et elle se retrouve endormi chez elle. Forcément, comme la jeune femme, le lecteur veut en savoir plus. Mais hélas la fin est un peu brutale et décevante. En effet, le projet semble avoir été brusquement abandonné, et tout s’arrête (y compris l’intrigue) en laissant la femme et les lecteurs en plan. Du coup, il me reste trop de questions. Surtout que l’intrigue elle-même est assez sèche, comme le dessin, très géométrique et froid. On pense à Kafka ou un film comme « The Truman Show », mais ici il m’a manqué trop de choses pour pleinement apprécier ma lecture. Pourtant, il y a du potentiel au départ, mais qui est resté trop peu exploité selon moi.
(Dé)rangée
Bon, à l'origine, après lecture des deux albums, je m'étais dit que ça valait un 2,5. Pas mauvais dans le fond, le message est plutôt louable (prend soin de toi et tu iras mieux), mais l'histoire est racontée sans réelle magie, sans énergie, de manière bien trop convenue - disons le - barbante. Un 2,5, d'habitude, je l'arrondis toujours à 3, afin de rendre clair mon ressenti de "neutre". Le problème ici, c'est que je n'avais pas grand chose à ajouter par rapport aux précédents avis, et qu'après lecture de ces derniers je me suis même dit qu'ils avaient sans doute raison, cela vaudrait peut-être moins qu'un neutre. Encore une fois, idée de fond pas mauvaise (ça peut paraître évident d'en parler mais prendre soin de soi dans la réalité ce n'est pas facile), mais... bah je me suis ennuyée à la lecture. Je me suis fait un peu souffrance pour aller jusqu'au bout. Donc bon, on va sans doute partir sur un 2. Pour un avis plus détaillé (mais rapide) des deux albums : histoire trop simple, message louable mais rendu peu engageant, dessins bien expressifs mais pas ma came personnelle, postulat de base intéressant mais le résultat ne joue pas pleinement avec.
Célestin Gobe-la-lune
Célestin Gobe-la-lune est un très bon diptyque, avec d'indéniables qualités, mais qui me laisse un léger goût amer et je souhaite donc en parler un peu. Notre bon Célestin, protagoniste malgré lui j'ai envie de dire, est persuadé d'avoir été abandonné à la naissance par une noble parenté et cherche par tout les moyens à s'anoblir, majoritairement en couchant et draguant à tout va des héritières. Si je dis de lui qu'il est protagoniste malgré lui, c'est que bien que nous suivions ses déboires comme intrigue principale, il est en réalité un acteur secondaire (et ironiquement très important) de l'Histoire (avec un grand H), car ses amis et camarades d'infortunes, elleux, souhaiterait abolir la noblesse plutôt que la rejoindre. Oui, pendant que Célestin tente de séduire la princesse, ses ami-e-s cherchent à renverser la couronne. L'histoire est cocasse et plutôt prometteuse. Alors pourquoi est-ce que je garde un petit goût amer ? Eh bien, car ce récit, comme dans Tristan et Yseult, emploi la technique du philtre d'amour. Certes, celui-ci n'aura pas l'effet escompté au final, certes encore la narration a le bon goût de ne pas traiter ça comme un amour véritable et pur (chose qui m'a toujours rebutée dans Tristan et Yseult, justement) ; mais deux problèmes tout de même. Le premier, c'est qu'au détour d'une scène, on nous explique que ce philtre d'amour a tout de même été utilisé sur trois femmes, que la sorcière a ainsi envoutée pour son fils, donc bon dans l'histoire il y a quand-même de pauvres victimes de ce philtre et nous ne saurons jamais rien de ce qu'il adviendra d'elles par la suite. La deuxième c'est parce que, par un coup du hasard que je ne vais pas vous spoiler, la princesse après avoir bu le philtre d'amour ne réagira pas de la manière escomptée… mais ne sera pas désenchantée à la fin de l'album pour autant. Bon sang, mais que quelqu'un libère cette pauvre femme ! Je sais que ça peut paraître idiot pour certain-e, mais pour moi les personnages qui subissent ce genre de choses c'est quand-même pas mal équivoque des gens qui droguent d'autres personnes pour violer ou faire des attouchements. Bah oui, il n'y a pas consentement dans l'histoire. Donc même si c'est un peu traité à la rigolade et qu'on ne nous peint pas la chose comme positive ou romantique, je reste mal à l'aise face à tout ça. D'ailleurs, que le philtre soit d'amour ou pas le problème reste le même. Le sujet de la perte de son libre arbitre ou de son consentement, c'est quand-même un sujet sérieux, nom de nom ! Bon, l'album garde beaucoup de qualités, donc je ne baisse pas ma note de beaucoup, mais je tenais tout de même à aborder le sujet. Les qualités, justement, les voilà. Le charme de ce diptyque vient en grande partie de ses bons mots, qu'il s'agisse de jeux de mots (la blague sur la plèbe philosophe qui "recrache du plomb quand on lui jette de l'or" est ma préférée) ou bien de prénoms cocasse, comme la princesse Pimprinule ou bien sa suivante Acariatine. Il y a ensuite le dessin, que je trouve bon et surtout expressif, mais si j'avoue que le changement d'épaisseur des contours des personnages dans le tome 2 m'a un peu déboussolée (je trouve que cela change beaucoup du premier album). Bref, malgré le traitement gaguesque du philtre d'amour, je reconnais à l'album d'être intéressant. Malgré ce que je lui reproche (ou même au contraire, parce que je le lui reproche) je peux conseiller la lecture.
Comet Girl
J'ai tout d'abord été dérouté par le graphisme proposé. J'ai trouvé cela bien vieillot. Je ne regardais pas les productions japonaises des années 80 et 90, je n'ai donc aucune nostalgie de cet univers. J'ai réussi à lire sérieusement une vingtaine de pages et puis j'ai feuilleté rapidement tellement l'ennui m'a saisi. Le scénario est puéril avec des stéréotypes désuets. De plus si le graphisme est maitrisé sans être éblouissant, j'ai trouvé la mise en couleur affreuse. Pas mon truc .
Histoires Sextraordinaires
J’avais découvert – chez le même éditeur – cet auteur espagnol avec Alice au Pays du Chaos. Je le retrouve ici dans un format différent (un petit format, mais aussi des histoires courtes en lieu et place d’une seule histoire plus longue). Cette lecture m’a laissé sur ma faim. Disons que si le dessin de Carot est lisible, ça n’est pas ma tasse de thé. Et son trait un peu simple, qui lorgne parfois vers le manga, me parait davantage convenir à des récits d’humour. Là, même si certaines chutes sont humoristiques, ça n’est pas suffisamment marqué – ou réussi – pour me faire oublier mes préventions concernant le style graphique. Restent les scènes de sexe. Disons que, là aussi, ça ne m’a pas émoustillé. C’est assez répétitif, les hommes sont armés d’énormes braquemarts, et dessin et intrigues ne m’ont pas convaincu non plus. Tout juste peut-on noter que les femmes ont ici la plupart du temps à la baguette (qu’elles gobent goulument d’ailleurs), et sont souvent dominatrices (voir la première histoire où un professeur se fait prendre à son propre jeu par des étudiantes dévergondées). C’est un recueil que j’ai trouvé en deçà des récentes publications de Tabou.
Hot game
Hot game est un manga que je ne sais pas trop classer, ni vraiment érotique, ni policier, tirant du côté humoristique. L'éditeur le compare à City Hunter, il y a de l'idée même si la relation entre le couple de héros, Turbo et Natsume, est bien plus explicite. Ici ce sont 2 voleurs qui trempent dans des affaires de drogues, tableaux et diamants. On sent que le manga date un peu, les années 1990 en l'occurence. Rien de mémorable et la narration (ou est-ce dû à la traduction ?) n'est pas toujours claire. La seconde partie de ce tome d'environ 200 pages contient une autre histoire en 3 chapitres, l'enfant de Yokohama, sur un jeune homme qui revient acheter un vieil hôtel lié à sa famille. Aucun érotisme dans ses pages. Le dernier chapitre aborde une femme catcheuse qui manque de confiance en elle et le jeune homme va l'aider, ça manque un peu de fil directeur tout cela.
Une année sans Cthulhu
Un album qui m’a franchement laissé sur ma faim, et que j’ai traversé sans enthousiasme. Je ne suis pas féru de jeux de rôle, mais le thème qui paraissait central s’étiole peu à peu. Comme est largement évitée la thématique Lovecraft, alors que le titre semblait en faire quelque chose de plus important. Enfin, tout le côté nostalgique d’une époque – les années 1980 – en particulier des jeux vidéo et jeux d’arcade, des débuts de l’informatique grand public ne m’a ici pas beaucoup passionné. On est loin – dans un autre registre certes – de l’ambiance jubilatoire créée par Valette avec son Jean Doux et le Mystère de la Disquette Molle. Quant à l’intrigue proprement dite, outre qu’elle multiplie les sujets, j’admets ne pas avoir tout saisi. Et surtout j’ai à plusieurs reprises failli décrocher, par manque d’intérêt. Je n’y reviendrai clairement pas.