Les derniers avis (19825 avis)

Par Mashiro
Note: 2/5
Couverture de la série Journal d'un défaitiste
Journal d'un défaitiste

J'aime beaucoup le style et le génie de Sacco; cette bd est un assez long recueil de petite histoires qu’il a fait au cours des années 90, il y retrace une partie de sa jeunesse à Berlin, son obsession pour la guerre, la jeunesse de son grand-père en tant de guerre à Malte, et quelques petites histoires de fiction qui sont pour certaines très amusantes et d’autres très ennuyantes; dans la préface, Sacco ironise abondamment en disant que cet ouvrage est un reconditionnement d’anciens travaux afin de le rendre encore plus riche qu’il ne l’est déjà, mais d’une certaine manière c’est un peu ce que j’ai pensé de ce bouquin après l’avoir fini haha

23/08/2024 (modifier)
Par Mashiro
Note: 2/5
Couverture de la série Chumbo
Chumbo

Un élément que j’adore et admire dans les œuvres de Matthias Lehmann est son dessin; des dessins garnis de détails et de fines lignes qui vus de plus loin donnent un rendu génial ; après avoir lu "l’étouffeur de la RN115", j’avais hâte de m’attaquer à cette grande saga de plus de 350 pages qui proposaient de suivre 70 ans d’histoire du Brésil (avec son lot de troubles politiques) mais aussi de la naissance à la mort d’une famille (qui ressemble et se confond avec l’histoire personnelle de l’auteur) avec qui on vit différents évènement et notamment à travers différents points de vues ; j’ai trouvé l’écriture un peu monotone-plate-classique, j’ai aimé voir les personnages grandir mais la lecture de cette longue saga ne m’a malheureusement jamais trop passionné, mais ne serait-ce que pour les dessins cette BD peut valoir le coup !

23/08/2024 (modifier)
Par Néné
Note: 2/5
Couverture de la série Something is Killing the Children
Something is Killing the Children

Mon avis concerne uniquement l'offre découverte à 10€ du premier tome. Something is killing the children ne m'a pas convaincu en dépit de tout le bien que j'avais pu lire ou entendre à son sujet. Là où j'attendais un album vitaminé et emprunt d'horreur, je n'ai trouvé qu'une série de cases fades et ennuyeuses. Pourtant, j'espérais trouvé derrière ce scénario simple un récit nerveux et efficace qui me donnerait envie de suivre les pas d'Erica dans Archer's Peak. Mais rien n'y fait : la majeure partie des dialogues sont creux et l'écriture des protagonistes m'a laissé froid, avec une mention spéciale aux échanges grotesques entre certains acteurs d'une scène en fin de tome. Les personnages secondaires se multiplient sans être vraiment développés suffisamment pour qu'on s'y attache un minimum. La partie graphique ne m'a pas non plus inspirée quelconque frayeur ou sentiment d'épouvante pourtant inscrit soi-disant dans l'ADN de la série. Mais je peux lui reconnaître un certain style sans pour autant en apprécier les qualités. Encore une fois, l'absence d'émotions ne m'a pas aidé à rentrer dans l'histoire. Bref, ce ne fut pas pour autant une lecture désagréable, hormis les doubles pages horizontales, mais plutôt banale et convenue, avec ce sentiment de déception à la fermeture du livre.

22/08/2024 (modifier)
Couverture de la série Blue in green
Blue in green

Effectivement, le style graphique de Anand RK n’est pas sans rappeler celui de Dave McKean. Et pour ma part, il s’agit bien plus d’un handicap que d’une force. Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai reposé ce comics avant d’enfin parvenir à rentrer dans l’histoire, et la cause majeure, c’est ce style de peinture/collage/graffiti que j’ai beaucoup de mal à décrypter. S’agit-il bien du même personnage ? Ils ont changé de pièce ? C’est quoi, ces tentacules ? Sont-ce des tentacules ? Autant de questions que je me pose à chaque coin de page. Alors oui, ça a de la gueule, mais pute borgne, qu’est-ce que je trouve ça pénible à lire ! L’histoire par contre avait beaucoup d’atouts pour me séduire. Une thématique musicale (le jazz), une quête des origines (la mort de sa mère va permettre au personnage central de découvrir le destin de son grand-père) et une narration à la première personne. Malheureusement, au fil du temps, on sent quand même bien que le truc a été plus ou moins improvisé et il faut attendre le dernier tiers du récit pour voir une vraie thématique se dégager. Le scénario manque de fluidité et certains détails n’apportent strictement rien à l’histoire de fond. L’idée du pacte avec le diable qui apporte au musicien le génie absolu en échange de son âme n’est guère novatrice mais son traitement présent, peut-être justement grâce au côté décousu du scénario, est assez original. Au final, j’ai trouvé la lecture assez pénible (il m’a fallu plus d’un an pour enfin réussir à finir celle-ci), surtout à cause de ce style graphique que j’ai du mal à décoder. L’histoire qui nous est racontée est intéressante mais peu novatrice. Du coup, tout l’intérêt vient de la manière dont elle nous est racontée (improvisée comme un long morceau de jazz)… et là, bah on retombe sur l’écueil du dessin. Si vous aimez ce style, il y a de bonnes chances que vous adoriez. Sinon, vous risquez de partager mon ressenti.

22/08/2024 (modifier)
Couverture de la série Reines & dragons
Reines & dragons

Né avant 1975, je fais partie de ces lecteurs de bandes dessinées qui sont resté relativement hermétiques à la nouvelle vague personnifiée par des auteurs comme Trondheim ou Sfar. Je ne nie pas leurs qualités mais tant leur humour que leur découpage n’a jamais réussi à me toucher. Je me suis tout de même risqué à ce nouvel opus de Sfar car l’idée d’associer un récit de fantasy et une bicyclette me semblait prometteuse. De plus, l’album est présenté comme un one-shot et Sfar avait réussi à me surprendre gentiment en 2019 avec sa reprise de Blueberry. A la lecture, j’ai déchanté. D’abord parce que beaucoup trop souvent à mon goût, le texte en voix off décrit ce que la case illustre. Pire qu’un Blake et Mortimer (pour la modernité on repassera) ! Alors, déjà en temps normal, quand la narration décrit ce qui est illustré dans une case, ça m’énerve. Mais là ! Je ne sais pas si c’est dû à l’imprécision du dessin mais celui-ci ne parvient même pas à représenter ce qui est décrit par le narratif. Ainsi lorsque l’héroïne parle d’une malheureuse victime embrochée du croupion au thorax, le dessin illustre le malheureux en question transpercé entre les omoplates (soit le pauvre souffre d'une difformité très handicapante, soit Sfar a trouvé trop compliqué d'illustrer ses propres propos). Exemple parmi d’autres de deux des problèmes majeurs rencontrés durant ma lecture (textes et dessins en double emploi et dessin imprécis). Par ailleurs, et une fois de plus, je n’ai été que très peu sensible à l’humour distillé dans cet album. Je trouve le scénario très répétitif et les rebondissements assez plats. Enfin, j’ai vraiment eu l’impression que l’auteur avait réalisé cette histoire en le destinant à sa fille (en vérité, je ne sais même pas s’il a des enfants) âgée d’une douzaine d’année. Le récit est en effet très enfantin par moments malgré le côté sanglant apporté par les nombreux massacres. Bon voilà, c’est lu (et ça peut vraiment se lire comme un one-shot malgré la porte de sortie que l’auteur s’est ménagé) mais ça ne me fera pas changer d’opinion sur mon affinité avec Sfar. Trop insipide à mon goût.

22/08/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 2/5
Couverture de la série Batman - Harvest Breed
Batman - Harvest Breed

Il subsiste des grumeaux. - Il s'agit d'une histoire de Batman indépendante en 1 tome initialement parue en 2000. Batman est dans une église, le bras en sang qui tombe goutte à goutte loin sur le sol en bas. Cette situation évoque une série de meurtres datant de six ans auparavant pour lesquels Lucie Boudreaux, la meurtrière (une enfant vietnamienne adoptée par un GI) avait été envoyée derrière les barreaux. Les nuits de Bruce Wayne sont habitées par des cauchemars dans lesquels Batman est une brute qui tue sauvagement les criminels. Dans la réalité, une confrontation ordinaire de Batman tourne mal et l'un des criminels fini pendu en sang. James Gordon rappelle son camarade à l'ordre en lui indiquant qu'il dépasse les limites. Batman se débat également avec des indices qui s'assemblent pour former une croix tordue sur un plan de Gotham, avec un indic Huongong qui pratique une forme de vaudou, avec une énigme mathématique à base de triangle équilatéral et les révélations du journal intime d'un médecin militaire ayant servi au Vietnam. J'avais beaucoup apprécié ce que George Pratt avait fait avec Hans von Hammer dans Par-delà les lignes et j'étais très curieux de voir ce qu'il ferait de Batman. À la fin du tome, il dédicace cette histoire à Archie Goodwin et il y a fort à parier qu'il a été influencé par Batman - Des cris dans la nuit dans sa démarche pour bâtir ce récit. Malheureusement, le résultat n'est pas à la hauteur des efforts déployés et des ingrédients. Le début constitue une entrée en matière intrigante qui permet au lecteur de comprendre que Batman va lutter pour sa vie dans un contexte à connotation religieuse du fait du lieu (l'église). Effectivement, l'idée de démons lâchés sur Gotham et influençant les actions de ses habitants jusqu'à Bruce Wayne se glisse de ci de là dans le récit, mais sans jamais vraiment aboutir, en restant à l'état d'ingrédient destiné à épicer la recette. Et puis le lecteur s'y perd un peu quant à la religion visée : le christianisme, une forme d'animisme, des croyances vaudou ou shamanique ? On n'en saura pas plus à l'issue du récit. George Pratt dépeint un Batman proche en apparence et en actions des esprits démoniaques dont il combat l'influence. Là encore, il s'agit d'une approche qui a déjà été essayée. Ici elle prend une force peu commune grâce aux illustrations très personnelles de Pratt. Il utilise différents styles de peinture en choisissant celui qui porte le mieux l'ambiance du moment. Il a également régulièrement recours à des dessins à l'encre de Chine qui intègrent les oreilles démesurées et effilées du masque, la cape d'une longueur surnaturelle et les positions dignes des gargouilles les plus monstrueuses. Cet aspect graphique de Batman accentue son irréalité, sa présence surnaturelle et inquiétante. Il s'agit d'une composante graphique très réussie, mais qui là encore ne débouche pas sur quelque chose de concret. Je préfère passer rapidement sur le mystère géométrique de niveau 5ème qui semble insurmontable pour l'esprit aiguisé de Batman. Pathétique. Et puis il y a les 14 pages consacrées au journal intime du médecin militaire en pleine guerre du Vietnam. George Pratt change de mode d'illustration pour se limiter à des dessins à l'encre, avec des fonds dans une tonalité unique déclinée en camaïeux. Tout d'un coup pendant plusieurs pages d'affilées, histoire et illustrations s'agrègent pour former un tout fascinant et envoutant mêlant surnaturel et champ de bataille de manière habile, avec une imagerie sèche qui flirte avec les esquisses et les gravures à l'acide sur du métal. Du début à la fin, la vision graphique de George Pratt enchante par ses prises de risques et son non-conformisme. Malheureusement, la structure heurtée du scénario ne m'a pas convaincu. Prise une à une, les ambiances sont intéressantes, intrigantes, voire prenantes, mais l'intégration dans une structure cohérente ne se fait pas. La trame principale développe une vengeance accomplie au travers de meurtres rituels qui débouche sur un grand n'importe quoi peu original. Dommage. Au final, cette histoire constitue surtout une curiosité graphique très riche, avec des ambiances très fortes au sein d'une histoire en patchwork qui aligne beaucoup de moments ridicules pour quelques passages exceptionnels. George Pratt a également réalisé une aventure de Wolverine qui n'a pas été rééditée en anglais, mais qui existe tomes en français : Netsuke.

21/08/2024 (modifier)
Par Emka
Note: 2/5
Couverture de la série La Fuite du cerveau
La Fuite du cerveau

Comme gruizzli, j'ai été moins emballé par "La fuite du cerveau" que par Malaterre. L'idée de base est originale et est inspirée par une histoire vraie (et reprendra certains éléments historique comme la taille plus petite de son cerveau etc.). Malgré ce concept de scénario intéressant, le déroulé m'a laissé sur ma faim. Le récit semble hésiter entre plusieurs directions sans en approfondir aucune. Je n’ai pas ressenti l’accroche nécessaire pour m’immerger complètement dans l’histoire et cette fois, je trouve que le dessin de PH Gaumont avec cette mise en avant de la colère ne sert pas spécialement car elle ne colle pas vraiment aux personnages. J'ai plus eu l'impression d'une habitude de dessin transposée dans un nouveau cadre. En fin de compte, c’est une lecture qui se fait sans difficulté, mais qui ne m’a pas vraiment convaincu. Je m’attendais aussi à mieux de la part de PH Gomont.

21/08/2024 (modifier)
Couverture de la série La Voie du Tablier
La Voie du Tablier

En matière d’humour japonais, je distingue deux catégories : l’humour que je capte et celui auquel je suis complètement hermétique. La voie du tablier a tendance à se situer dans la deuxième catégorie. Alors, déjà que quand je capte l’humour, ça ne me fait pas forcément rire aux éclats mais si, par malheur, j’en arrive à me demander à quel moment précisément c’est censé être drôle… J’ai tenu trois tomes et demi car ces courts récits humoristiques sont faciles à lire. Et puis l’idée de départ me semblait effectivement propice à une série humoristique et j’ai longtemps espéré que j’allais finalement accrocher à celui-ci. Je dois déchanter : la vie quotidienne de cet ancien yakuza et de ses vieilles connaissances ne débouche vraiment sur rien de notable pour moi. C’est juste monotone, répétitif, pas même irrévérencieux et bien trop souvent j’en suis venu à me demander si le but était bien de faire rire. Par ailleurs, je m’attendais à une série résolument tournée vers la nourriture car un livre de recettes a été édité sur base de cette série. Dans les faits, les recettes sont rares et de peu d’intérêts, la thématique étant plus généralement tournée vers la vie quotidienne très stéréotypée d'un homme au foyer sans enfants. Allez faire les courses, s’occuper de la lessive et du repassage, nettoyer occupent autant sinon plus de place que préparer des repas. Côté dessin, c’est du manga comme il y en a treize à la douzaine, avec des cases de temps à autres bien soignées puis des décors passe-partout tracé à la latte, des passages caricaturaux plus énervants qu’autre chose, quelques scènes dans lesquelles on oublie carrément les décors puis, pouf, une très jolie case et on est reparti. Production à la chaine quand tu nous tiens… Donc voilà, pas du tout une série à suivre, les différentes histoires ne se suivent pas de manière chronologique, mais plutôt une série de courts récits humoristiques qui ne m’auront jamais fait rire (ni même sourire).

21/08/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Les Yeux d'or
Les Yeux d'or

Cette adaptation d'un roman ne ma pas trop convaincu. Tout d'abord, j'ai trouvé le dessin bien moyen et je n'aime pas trop comment sont dessiné les personnages. Je pense que c'est du en partie aux couleurs numériques qui gâche tout selon moi. Ensuite, le scénario m'a semblé convenu. C'est la seconde adaptation d'un roman de Marie Desplechin que je lis et je pense que j'ai passé l'âge pour lire ses histoires. On suit donc une adolescente qui vit un mal être, notamment parce que son père la néglige. Elle va trouver une nounou improvisé qui va lui apporter de l'amour et lui présenter des choses fascinantes qui lui apporter de l'émotion dans un monde froid. J'imagine que cela peut plaire si on est soi-même adolescent, mais moi j'ai trouvé que le scénario était convenu, léger et pas du tout mémorable. J'ai lu l'album du début jusqu'à la fin sans trouver quelques choses d'intéressant.

19/08/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 2/5
Couverture de la série Le Projet Marvels
Le Projet Marvels

Historisation nombriliste - En 2010, Marvel fêtait ses 70 ans (en comptant la période pendant laquelle cette maison d'édition s'appelait Timely, puis Atlas). Pour l'occasion Marvel a commandité une minisérie évoquant l'apparition de cette première génération de héros masqué dont les 8 épisodes sont regroupés dans le présent tome. En 1938, dans un hôpital de New York, un vieil homme meurt. Juste avant il prédit à son médecin l'avènement de nombreux héros costumés et il lui lègue les 2 pistolets et le masque qu'il utilisait lorsqu'il se faisait appeler Two-Gun Kid. En 1939, FD Roosevelt prend connaissance de l'avancement de la création d'un soldat synthétique : l'opération est un échec car la créature prend feu au contact de l'air. Les allemands chassent l'atlante pour recueillir et disséquer leurs cadavres, et tenter de créer un surhomme pour leur armée. Cette démarche n'est pas pour faire plaisir au monarque des atlantes. Un jeune homme chétif rêve de s'engager dans l'armée pour combattre les nazis mais les recruteurs le recalent à chaque fois. Dans un bar, Nick Fury papote avec un camarade aux cheveux roux avant d'être recrutés par les services secrets pour exfiltrer un scientifique allemand. Inspiré par Human Torch, le médecin décide de revêtir un masque et un costume coloré pour contribuer à la lutte contre le crime et contre les espions du troisième Reich, sous le nom de Angel. Bientôt d'autres individus suivent cette même voie : Fiery Mask, Phantom Bullet, Mister E, Monako the Great, Electro, etc. Mais les agissements de la cinquième colonne sur le sol des États-Unis met en péril la démocratie. La course au super-soldat a commencé entre l'Amérique et l'Allemagne. John Steele (un surhomme de la guerre de 14-18) réapparait en territoire occupé. Il se heurte au Red Skull. le chemin est encore long avant que Captain America, Namor, Human Torch et Toro ne prennent conscience de leurs intérêts communs et qu'ils ne forment les Invaders. Les noms figurant sur la couverture font saliver : Ed Brubaker et Steve Epting, ceux qui ont fait de la série Captain America l'une des meilleures de Marvel . En plus, le metteur en couleurs n'est autre que Dave Stewart, l'un des meilleurs de sa profession comme il le démontre, tome après tome, dans les aventures du BPRD. À la lecture, on déchante rapidement. Ed Brubaker remplit parfaitement la mission qui lui a été assignée : réécrire la naissance du Golden Age des superhéros Marvel. Mais il se contente de mettre à la suite les séquences attendues (implication de Namor avec les êtres de la surface, création du sérum utilisé sur Steve Rogers, etc.) sans réussir à faire naître d'émotions. Il accroche son récit sur la perception de Angel des événements, tout en multipliant les personnages et les points de vue sur les événements se déroulant hors de la sphère d'activité de ce héros (en Allemagne ou en France occupée par exemple). Effectivement, chaque événement finit par s'imbriquer parfaitement dans l'aperçu final de cette concomitance de faits qui convergent pour l'avènement de l'âge des superhéros, mais le lecteur a le sentiment de parcourir un livre d'histoire un peu froid et dénué de véritable enjeu. De son coté, Steve Epting a choisi un mode d'illustrations un peu paresseux. N'espérez pas retrouver les décors richement détaillés et savamment agencés des premiers tomes de Captain America. Epting se concentre essentiellement sur les visages qui finissent par tous avoir la même expression dessinée à la hâte. Les combats se succèdent sans saveur particulière, sans mise en scène qui distingue la mise à mal d'une troupe de soldats nazis, de celle d'un gang d'espions sur le sol américain. Même Dave Stewart semble se lasser au fur et à mesure des pages d'essayer de mettre en valeur des dessins de plus en plus quelconques. Donc le lecteur apprécie la belle construction scénaristique qui permet de lier le destin de plusieurs héros et des scientifiques qui ont participé à leur émergence, mais il a du mal à éprouver de l'empathie pour ces personnages qui restent très superficiels. Si l'on compare les scènes dédiées à Human Torch dans ce tome à celle écrite par Kurt Busiek et illustrées par Alex Ross dans Marvels, le manque de chaleur humaine est criant.

19/08/2024 (modifier)