Une série étrange, qui se perd à force de se chercher un ton.
Ça démarre pourtant bien même si de manière très classique. Ce manga nous propose en effet de suivre une adolescente dans sa découverte de Paris dans les années 1870, et va se focaliser sur les options professionnelles qu’offrait la ville lumière à cette époque. La psychologie des personnages est assez basique mais, bon, le dessin est plutôt bon (surtout dans le soin accordé aux décors) et l’époque m’attire naturellement. Du coup, je m’étais dit « pourquoi pas ? »
Malheureusement, la série va rapidement tourner en rond. Les personnages n’évoluent pas vraiment et l’aspect historique me semble calibré pour un jeune public japonais. Entendez par là que beaucoup d’évidences vont nous être expliquées. Et autant je peux comprendre qu’un Japonais du XXIème siècle ne sache pas en quoi consistait tel ou tel métier, autant pour un public francophone, ces explications vont s’avérer de peu d’intérêt. Par conséquent, au plus j’ai avancé dans ma lecture, au moins celle-ci m’a intéressé.
Désintérêt encore accentué par le fait que sorti de cette explication des différentes professions, ce manga n’offre pas de véritable intrigue ou de personnage fort (sans parler de l’héroïne, qui, elle, est totalement atone). La découverte des différents métiers par Céline est extrêmement artificielle, aucun rebondissement ne survient, les rôles secondaires peinent à s’imposer. En clair, je m’emmerde.
L’arrêt de la série après trois tomes s’apparente d’ailleurs à une forme d’abandon. Même si l’auteur apporte une vraie conclusion à celle-ci, j’ai en effet le sentiment qu’on ne débouche sur rien de concret et que ce n’est pas la fin que le mangaka avait imaginée.
Pour moi, clairement, malgré certaines évidentes qualités techniques, la série est ratée. Elle n'est pas déplaisante à lire, non... Elle est juste sans intérêt.
Un album que j’ai trouvé froid, et qui m’a en grande partie laissé de côté.
N’ayant jamais réussi à apprécier dessin et colorisation, c’est à reculons que j’ai lu ce récit. Et si je l’ai fini, c’est clairement sans enthousiasme.
Certes, il y a de la vie chez cette femme qui, suite à une déception amoureuse (en tout cas c’est ce que j’ai compris) part pour les Etats-Unis. De New-York à Los Angeles, nous la suivons, découvrir lieux mythiques, copains et colocataires, parfois maladroite, souvent enthousiaste.
Mais, comme je l’ai dit, je suis resté « à côté ». Le scénario m’a semblé quelque peu improvisé, les dialogues sont moyens je trouve. Pas ma came visiblement.
Franchement, sincèrement, je suis embêté. Parce que le sujet est très intéressant, parce que le déroulement même de l’histoire est passionnant… et pourtant je me suis passablement ennuyé.
La faute, je le crains à l’adaptation (mais il faudrait que je lise l’œuvre originale pour m’en convaincre), tant au niveau du scénario (et surtout des dialogues) que du dessin (pourtant très bon dans son genre).
Mille femmes blanches est adapté d’un roman de Jim Fergus qui raconte l’histoire fictive de May Dodd, une jeune femme internée par sa famille qui trouvera son salut dans un étrange marchandage. Elle et 999 autres femmes seront échangées par le gouvernement américain contre mille chevaux cheyennes et rejoindront ainsi le peuple Cheyenne en vue d’un métissage de la population. L’histoire, totalement fictive et ne s’appuyant sur aucun fait historique certifié, gagne en crédibilité grâce à la forme adoptée par le roman. Or, dans la bande dessinée, si les carnets de May Dodd sont toujours présents, les différentes scènes proposent plus souvent qu’à leur tour des dialogues. Et malheureusement, ceux-ci m’ont souvent semblé sonner faux. Les personnages se confient trop vite, leur vocabulaire est trop travaillé pour un simple échange verbal, ça manque de naturel, de sincérité. Tout ce qui est narratif, au contraire, passe très bien et lorsque Lylian (le scénariste) a recours à ces fameux carnets, ses scènes fonctionnent beaucoup mieux (du moins avec moi). Peut-être était-ce déjà le cas dans le roman, mais au niveau de la bande dessinée, très clairement et trop souvent, les dialogues ne fonctionnent pas avec moi.
Au niveau du dessin, je trouve qu’il y a inadéquation entre le sujet et le style. Anaïs Bernabé travaille dans un style très marqué par l’informatique. C’est propre, léché, avec des bords de cases arrondis, des décors en retrait, des couleurs en dégradé. Le travail est soigné… mais je le trouve trop propre pour le sujet. Ça manque de crasse, de morve (celle qui vous sort du nez parce que vous venez de vous prendre deux baffes), d’aspérités, de relief. En fait, c’est beau, c’est soigné… mais ce style ne parvient pas à m’emmener sur les lieux ! Je n’y crois pas. C'est un décors de conte de fée, c'est du Disney, ce n'est pas 'réel'.
Comme dit au début, je suis bien ennuyé. Parce que j’ai vraiment adhéré au sujet et à ses thématiques (émancipation féminine, découverte d’une autre culture) mais, a contrario, j’ai trouvé plusieurs aspects du récit très artificiels alors même que pour pleinement adhérer à l’histoire j’ai besoin de ressentir un maximum d’authenticité.
Donc voilà, bof pour ma part… mais j’espère que la série trouvera son public car le sujet est passionnant et les personnages intéressants.
Là, très clairement, on est en terrain connu. Blue World (suite directe de Blue Hole) nous propose un récit catastrophe dans la grande lignée d’un Jurassic Park. Si vous êtes fan du genre, vous aurez ce que vous attendez. Sinon, vous aurez quand même ce à quoi vous vous attendez. Des personnages bien calibrés (voire ultra-stéréotypés), des dinosaures, des scènes d’actions, des explications pseudo-scientifiques, un personnage féminin dont la tenue s’amenuise au fil des chapitres, des dinosaures, de l’action, des dinosaures qui bouffent des humains, de l’aventure, des dinosaures qui bouffent d’autres dinosaures, une héroïne intrépide, un salaud de militaire, un scientifique courageux, une gamine débrouillarde et intelligente, des dinosaures, un journaliste qu’on se demande ce qu’il fout là et sa copine qu’on comprend ce qu’elle fout là vu que c’est elle qui a les vêtements qui s’atrophient au fil des chapitres, des dinosaures, une nature hostile même quand il n’y a pas de dinosaures en vue, et des dinosaures.
Alors, faut prendre la chose pour ce qu’elle est : de la grosse série B (voire C ou D), un peu dans le genre de ce qu’un Bec propose parfois en BD. C’est facile à lire, très balisé, étonnamment prenant… mais à un moment l’auteur ne peut pas s’empêcher d’en faire trop et ça sombre dans le ridicule et le grand n’importe quoi (le troisième tome est quand même très WTF mais c’est peut-être ce qui le rend si mémorable).
Côté dessin c’est du manga avec des personnages aux morphologies parfois un peu étranges et des dinosaures dessinés avec tellement de soin qu’on se demande si c’est le même auteur qui s’est chargé de tout. Globalement, à l’image du scénario, c’est efficace à défaut d’être pleinement réussi.
Petite précision : il est inutile d’avoir lu Blue Hole pour se plonger dans Blue World (c’est l’avantage de ce genre de récit dont l’intrigue tient sur un timbre poste).
Si le final avait été un peu moins grand-guignolesque (‘tain ! le vol en deltaplane, je vous dis que ça !!!) j’aurais sans doute poussé ma note à 3/5 car, il faut le reconnaitre, j’ai lu les deux premiers tomes avec un véritable entrain. Mais bon… il y a eu le troisième tome… A regret, je vais dire bof, mais c’est paradoxalement un bof enthousiaste, du genre c’est crétin, c’est stéréotypé, c’est bourré de clichés mais c’est facile à lire, c’est addictif,… C’est nul mais plaisant, comme l'image photoshoppée d'une playmate siliconée : il y a trop de tout et pourtant on regarde en bavant.
Voici un album que je voyais dans de nombreux classements mais sur lequel je ne me suis pas précipité parce que pas vraiment fan de SF en BD. Je suis resté sur un goût très mitigé.
D’un côté, le cadre est intéressant, une station spatiale où une giga entreprise règne en maître et où l’humanité, réduite à un cycle de consommation et de travail, est asservie à une technologie omniprésente. On sent l’influence de récits classiques de la SF dans cette dystopie, et les ambiances spatiales de Bablet sont magnifiques. J’ai été vraiment séduit par ces paysages.
Mais alors, le dessin des personnages… c’est la première chose qui m’a fait décrocher. Tous trop similaires, trop rigides. À chaque page, je me suis retrouvé à confondre les protagonistes, incapables de vraiment m’y attacher.
J'ai aussi eu du mal à accrocher au scénario, qui fait un peu vu et revu et qui aligne les clichés les uns après les autres. L’oppression des animoïdes, cette caste de chiens et chats humanoïdes, pas vraiment subtile tout comme la critique du consumérisme. Bablet nous rappelle constamment à quel point cette société est aliénante, avec des slogans et des références directes aux téléphones, aux marques, et à la consommation de masse. Il y a peu de place pour l’interprétation ou la réflexion. Tout est livré de manière frontale, et c’est ce qui rend l’ensemble trop caricatural pour moi. J'ai eu l'impression d'être pris par la main pour comprendre un propos pas vraiment fin ni profond. Ce manque de nuance dans la manière d’aborder un sujet pourtant pertinent finit par étouffer la profondeur recherchée. Le message, aussi pertinent soit-il, aurait mérité d’être traité avec plus de finesse et moins d’insistance
Plutôt frustrant, l'histoire avait du potentiel, avec un univers riche et des décors magnifiques, mais je me suis retrouvé bloqué par des personnages fades et une narration qui s’embourbe dans son manque de finesse.
Étrange et originale cette histoire ! Mais qu’elle est creuse et décevante aussi, hélas.
Un jeune homme drague – maladroitement, lourdement sa copine/femme (je n’ai pas trop saisi), lui demandant régulièrement des bisous – ce qu’il n’obtient pas à chaque fois. Et notre dame se fait draguer dans un bar – par un chien qui parle en plus…
En parallèle, nous suivons une autre histoire d’amour, entre Spandy, le chat du jeune homme et un oiseau ! (Ce dernier étant aimé d’un autre oiseau, mais le piaf préfère le chat).
Un canevas un peu foutraque, mais qui peine à intéresser. L’histoire est creuse et monotone – passée la surprise des animaux qui parlent et qui développent des amours étonnantes.
Quant au dessin, s’il est lisible et dynamique, il est aussi minimaliste (ce qui accentue l’impression de vacuité de l’ensemble), et je n’ai pas trop aimé les visages des deux personnages principaux (le jeune homme a deux dents proéminentes, la jeune femme des oreilles pointues ?).
Originale, bizarre, mais ça m’a laissé froid.
Mouais, je suis un peu du même avis que Blue Boy. Appels en absence est un petit bidule sincère, mais qui manque clairement de gras. On reste un peu à la surface des choses, et l'ensemble est noyé dans une humeur adolescente un peu gnangnante. On peine vraiment à terminer la lecture parce qu'on attend que ça décolle enfin, mais Anne ma sœur Anne, on ne voit jamais rien venir. Il y avait pourtant matière à faire quelque chose de vraiment bien. Là, on en vient même à douter de ce dont l'autrice parle. Est-ce bien l'attentat commis par Anders Breivik dont il est question ici ? Ce n'est jamais dit clairement... Encore une fois, le tout baigne dans une espèce de candeur adolescente un peu chiante quand nos vingt ans sont loin derrière nous. Nora Dasnes saupoudre ça d'un peu d'amourette à l'eau de rose. La sauce ne prend pas vraiment. En plus de ça, le dessin n'est pas extraordinaire, si bien qu'on n'a même pas la possibilité de se raccrocher aux branches. Et j'ajoute que pour couronner le tout, c'est long à lire ! Pas à cause d'un texte conséquent, non, mais bien parce que c'est chiant, on va le dire franco. Un vrai Bof, sans plus !
Ce que je sais avec Pedrosa, c'est que je ne sais pas. Autant je peux beaucoup aimer des albums comme Trois ombres, autant je peux passer complètement à côté comme avec Auto Bio. Les critiques étaient assez bonnes ici, j'ai tenté le coup.
Commençons par les bons côtés, j'ai retrouvé le style de dessin que j'ai aimé dans Trois ombres.
Des couleurs douces, presque cotonneuses, donnent une atmosphère propice à la rêverie. C’est fluide, vivant, parfois juste esquissé, mais toujours expressif. Les cases se succèdent comme des moments capturés sur le vif, et ça fonctionne.
Mais le scénario… là, c’est plus compliqué. Simon, le héros, végète, se pose des questions existentielles et part au Portugal, un peu par hasard, pour renouer avec ses origines. Le problème, c’est que ça manque de rythme. On suit ses errances, ses rencontres, ses réflexions, mais j’ai eu du mal à me sentir concerné. Tout cela reste très personnel, presque introspectif, et, même si je comprends l’idée d’explorer les racines et les questionnements identitaires, je suis resté en dehors.
Le Portugal, finalement, n’est qu’un décor. C’est plus une toile de fond qu’un véritable sujet. Et ça peut frustrer quand on s’attend à un vrai retour aux sources, avec une plongée dans la culture ou l’histoire du pays. Ici, tout est centré sur les émotions de Simon, ses doutes, ses relations familiales, et j’ai eu l’impression que l’histoire tournait un peu en rond.
Il y a des passages réussis, touchants même, mais aussi des longueurs qui m’ont parfois fait décrocher.
Un scénario trop personnel et introspectif qui m'a laissé un peu au bord de la route.
Locust fait référence au criquet, tel dans Kafka les humains se métamorphosent à la suite de l'apparition d'un nouveau virus ravageur. Les auteurs font ouvertement part de leurs inspirations, les films de zombies de Romero, Cronenberg et la mouche entre autres.
Cela reste du post-apo de zombies sans grande subtilité avec des méchants très méchants, menés par Ford l'illuminé fanatique et sa clique, de la baston et du gore à éviter pour ceux qui craignent la vue du sang et des boyaux. Face à cela Max chaperonne la jeune Stella à l'instar de La route de McCarthy et lui fait des pancakes.
Le dessin aux contours épais et sa colorisation n'ont rien d'extraordinaire, l'auteur doit avoir du mal à faire les mains car il leur met souvent que 4 doigts. Ajoutons à cela les aller-retours temporels dans la narration qui ne sont pas toujours limpides, c'est en me forçant que je suis allé au bout des 200 pages.
J'abonde dans le sens de Ro.
Anna et Arlette vivent des péripéties souvent vues dans d'autres oeuvres sur la seconde guerre mondiale.
Il y a un côté pot-pourri qui enlève de la crédibilité au récit : les fêtes sous l'occupation, les bombardements, le trafic de faux-papiers...
En plus, il y a des facilités scénaristiques. En vrac :
- nos héroïnes se retrouvent bien facilement à faire le service pour des officiers allemands.
- le coup du sort improbable en fin de deuxième tome. Sa résolution tout aussi improbable.
Après, Arlette est attachante et il y a des passages qui m'ont plu (l'éviction du bistrot, la rencontre avec le vieux couple juif, ...).
Le dessin aussi souffle le chaud et le froid. Il y a de belles cases et d'autres où les visages sont plus approximatifs, avec beaucoup de silhouettes noyées dans le noir. La lisibilité en pâtit.
Tout se déroule-t-il vraiment en une seule nuit ? Il y a trop d'évènements pour qu'on puisse le croire. Même si nos deux héroïnes sont sans domicile, elles ont plusieurs occasions de loger chez l'habitant. Ne serait-il pas plus aisé pour elles de circuler de jour que de braver le couvre-feu et le froid ?
Au final, ce "Deux passantes dans la nuit" m'a paru plutôt anecdotique.
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Céline - Une vie parisienne
Une série étrange, qui se perd à force de se chercher un ton. Ça démarre pourtant bien même si de manière très classique. Ce manga nous propose en effet de suivre une adolescente dans sa découverte de Paris dans les années 1870, et va se focaliser sur les options professionnelles qu’offrait la ville lumière à cette époque. La psychologie des personnages est assez basique mais, bon, le dessin est plutôt bon (surtout dans le soin accordé aux décors) et l’époque m’attire naturellement. Du coup, je m’étais dit « pourquoi pas ? » Malheureusement, la série va rapidement tourner en rond. Les personnages n’évoluent pas vraiment et l’aspect historique me semble calibré pour un jeune public japonais. Entendez par là que beaucoup d’évidences vont nous être expliquées. Et autant je peux comprendre qu’un Japonais du XXIème siècle ne sache pas en quoi consistait tel ou tel métier, autant pour un public francophone, ces explications vont s’avérer de peu d’intérêt. Par conséquent, au plus j’ai avancé dans ma lecture, au moins celle-ci m’a intéressé. Désintérêt encore accentué par le fait que sorti de cette explication des différentes professions, ce manga n’offre pas de véritable intrigue ou de personnage fort (sans parler de l’héroïne, qui, elle, est totalement atone). La découverte des différents métiers par Céline est extrêmement artificielle, aucun rebondissement ne survient, les rôles secondaires peinent à s’imposer. En clair, je m’emmerde. L’arrêt de la série après trois tomes s’apparente d’ailleurs à une forme d’abandon. Même si l’auteur apporte une vraie conclusion à celle-ci, j’ai en effet le sentiment qu’on ne débouche sur rien de concret et que ce n’est pas la fin que le mangaka avait imaginée. Pour moi, clairement, malgré certaines évidentes qualités techniques, la série est ratée. Elle n'est pas déplaisante à lire, non... Elle est juste sans intérêt.
America (Antico)
Un album que j’ai trouvé froid, et qui m’a en grande partie laissé de côté. N’ayant jamais réussi à apprécier dessin et colorisation, c’est à reculons que j’ai lu ce récit. Et si je l’ai fini, c’est clairement sans enthousiasme. Certes, il y a de la vie chez cette femme qui, suite à une déception amoureuse (en tout cas c’est ce que j’ai compris) part pour les Etats-Unis. De New-York à Los Angeles, nous la suivons, découvrir lieux mythiques, copains et colocataires, parfois maladroite, souvent enthousiaste. Mais, comme je l’ai dit, je suis resté « à côté ». Le scénario m’a semblé quelque peu improvisé, les dialogues sont moyens je trouve. Pas ma came visiblement.
Mille femmes blanches
Franchement, sincèrement, je suis embêté. Parce que le sujet est très intéressant, parce que le déroulement même de l’histoire est passionnant… et pourtant je me suis passablement ennuyé. La faute, je le crains à l’adaptation (mais il faudrait que je lise l’œuvre originale pour m’en convaincre), tant au niveau du scénario (et surtout des dialogues) que du dessin (pourtant très bon dans son genre). Mille femmes blanches est adapté d’un roman de Jim Fergus qui raconte l’histoire fictive de May Dodd, une jeune femme internée par sa famille qui trouvera son salut dans un étrange marchandage. Elle et 999 autres femmes seront échangées par le gouvernement américain contre mille chevaux cheyennes et rejoindront ainsi le peuple Cheyenne en vue d’un métissage de la population. L’histoire, totalement fictive et ne s’appuyant sur aucun fait historique certifié, gagne en crédibilité grâce à la forme adoptée par le roman. Or, dans la bande dessinée, si les carnets de May Dodd sont toujours présents, les différentes scènes proposent plus souvent qu’à leur tour des dialogues. Et malheureusement, ceux-ci m’ont souvent semblé sonner faux. Les personnages se confient trop vite, leur vocabulaire est trop travaillé pour un simple échange verbal, ça manque de naturel, de sincérité. Tout ce qui est narratif, au contraire, passe très bien et lorsque Lylian (le scénariste) a recours à ces fameux carnets, ses scènes fonctionnent beaucoup mieux (du moins avec moi). Peut-être était-ce déjà le cas dans le roman, mais au niveau de la bande dessinée, très clairement et trop souvent, les dialogues ne fonctionnent pas avec moi. Au niveau du dessin, je trouve qu’il y a inadéquation entre le sujet et le style. Anaïs Bernabé travaille dans un style très marqué par l’informatique. C’est propre, léché, avec des bords de cases arrondis, des décors en retrait, des couleurs en dégradé. Le travail est soigné… mais je le trouve trop propre pour le sujet. Ça manque de crasse, de morve (celle qui vous sort du nez parce que vous venez de vous prendre deux baffes), d’aspérités, de relief. En fait, c’est beau, c’est soigné… mais ce style ne parvient pas à m’emmener sur les lieux ! Je n’y crois pas. C'est un décors de conte de fée, c'est du Disney, ce n'est pas 'réel'. Comme dit au début, je suis bien ennuyé. Parce que j’ai vraiment adhéré au sujet et à ses thématiques (émancipation féminine, découverte d’une autre culture) mais, a contrario, j’ai trouvé plusieurs aspects du récit très artificiels alors même que pour pleinement adhérer à l’histoire j’ai besoin de ressentir un maximum d’authenticité. Donc voilà, bof pour ma part… mais j’espère que la série trouvera son public car le sujet est passionnant et les personnages intéressants.
Blue World
Là, très clairement, on est en terrain connu. Blue World (suite directe de Blue Hole) nous propose un récit catastrophe dans la grande lignée d’un Jurassic Park. Si vous êtes fan du genre, vous aurez ce que vous attendez. Sinon, vous aurez quand même ce à quoi vous vous attendez. Des personnages bien calibrés (voire ultra-stéréotypés), des dinosaures, des scènes d’actions, des explications pseudo-scientifiques, un personnage féminin dont la tenue s’amenuise au fil des chapitres, des dinosaures, de l’action, des dinosaures qui bouffent des humains, de l’aventure, des dinosaures qui bouffent d’autres dinosaures, une héroïne intrépide, un salaud de militaire, un scientifique courageux, une gamine débrouillarde et intelligente, des dinosaures, un journaliste qu’on se demande ce qu’il fout là et sa copine qu’on comprend ce qu’elle fout là vu que c’est elle qui a les vêtements qui s’atrophient au fil des chapitres, des dinosaures, une nature hostile même quand il n’y a pas de dinosaures en vue, et des dinosaures. Alors, faut prendre la chose pour ce qu’elle est : de la grosse série B (voire C ou D), un peu dans le genre de ce qu’un Bec propose parfois en BD. C’est facile à lire, très balisé, étonnamment prenant… mais à un moment l’auteur ne peut pas s’empêcher d’en faire trop et ça sombre dans le ridicule et le grand n’importe quoi (le troisième tome est quand même très WTF mais c’est peut-être ce qui le rend si mémorable). Côté dessin c’est du manga avec des personnages aux morphologies parfois un peu étranges et des dinosaures dessinés avec tellement de soin qu’on se demande si c’est le même auteur qui s’est chargé de tout. Globalement, à l’image du scénario, c’est efficace à défaut d’être pleinement réussi. Petite précision : il est inutile d’avoir lu Blue Hole pour se plonger dans Blue World (c’est l’avantage de ce genre de récit dont l’intrigue tient sur un timbre poste). Si le final avait été un peu moins grand-guignolesque (‘tain ! le vol en deltaplane, je vous dis que ça !!!) j’aurais sans doute poussé ma note à 3/5 car, il faut le reconnaitre, j’ai lu les deux premiers tomes avec un véritable entrain. Mais bon… il y a eu le troisième tome… A regret, je vais dire bof, mais c’est paradoxalement un bof enthousiaste, du genre c’est crétin, c’est stéréotypé, c’est bourré de clichés mais c’est facile à lire, c’est addictif,… C’est nul mais plaisant, comme l'image photoshoppée d'une playmate siliconée : il y a trop de tout et pourtant on regarde en bavant.
Shangri-La
Voici un album que je voyais dans de nombreux classements mais sur lequel je ne me suis pas précipité parce que pas vraiment fan de SF en BD. Je suis resté sur un goût très mitigé. D’un côté, le cadre est intéressant, une station spatiale où une giga entreprise règne en maître et où l’humanité, réduite à un cycle de consommation et de travail, est asservie à une technologie omniprésente. On sent l’influence de récits classiques de la SF dans cette dystopie, et les ambiances spatiales de Bablet sont magnifiques. J’ai été vraiment séduit par ces paysages. Mais alors, le dessin des personnages… c’est la première chose qui m’a fait décrocher. Tous trop similaires, trop rigides. À chaque page, je me suis retrouvé à confondre les protagonistes, incapables de vraiment m’y attacher. J'ai aussi eu du mal à accrocher au scénario, qui fait un peu vu et revu et qui aligne les clichés les uns après les autres. L’oppression des animoïdes, cette caste de chiens et chats humanoïdes, pas vraiment subtile tout comme la critique du consumérisme. Bablet nous rappelle constamment à quel point cette société est aliénante, avec des slogans et des références directes aux téléphones, aux marques, et à la consommation de masse. Il y a peu de place pour l’interprétation ou la réflexion. Tout est livré de manière frontale, et c’est ce qui rend l’ensemble trop caricatural pour moi. J'ai eu l'impression d'être pris par la main pour comprendre un propos pas vraiment fin ni profond. Ce manque de nuance dans la manière d’aborder un sujet pourtant pertinent finit par étouffer la profondeur recherchée. Le message, aussi pertinent soit-il, aurait mérité d’être traité avec plus de finesse et moins d’insistance Plutôt frustrant, l'histoire avait du potentiel, avec un univers riche et des décors magnifiques, mais je me suis retrouvé bloqué par des personnages fades et une narration qui s’embourbe dans son manque de finesse.
Kissers
Étrange et originale cette histoire ! Mais qu’elle est creuse et décevante aussi, hélas. Un jeune homme drague – maladroitement, lourdement sa copine/femme (je n’ai pas trop saisi), lui demandant régulièrement des bisous – ce qu’il n’obtient pas à chaque fois. Et notre dame se fait draguer dans un bar – par un chien qui parle en plus… En parallèle, nous suivons une autre histoire d’amour, entre Spandy, le chat du jeune homme et un oiseau ! (Ce dernier étant aimé d’un autre oiseau, mais le piaf préfère le chat). Un canevas un peu foutraque, mais qui peine à intéresser. L’histoire est creuse et monotone – passée la surprise des animaux qui parlent et qui développent des amours étonnantes. Quant au dessin, s’il est lisible et dynamique, il est aussi minimaliste (ce qui accentue l’impression de vacuité de l’ensemble), et je n’ai pas trop aimé les visages des deux personnages principaux (le jeune homme a deux dents proéminentes, la jeune femme des oreilles pointues ?). Originale, bizarre, mais ça m’a laissé froid.
Appels en absence
Mouais, je suis un peu du même avis que Blue Boy. Appels en absence est un petit bidule sincère, mais qui manque clairement de gras. On reste un peu à la surface des choses, et l'ensemble est noyé dans une humeur adolescente un peu gnangnante. On peine vraiment à terminer la lecture parce qu'on attend que ça décolle enfin, mais Anne ma sœur Anne, on ne voit jamais rien venir. Il y avait pourtant matière à faire quelque chose de vraiment bien. Là, on en vient même à douter de ce dont l'autrice parle. Est-ce bien l'attentat commis par Anders Breivik dont il est question ici ? Ce n'est jamais dit clairement... Encore une fois, le tout baigne dans une espèce de candeur adolescente un peu chiante quand nos vingt ans sont loin derrière nous. Nora Dasnes saupoudre ça d'un peu d'amourette à l'eau de rose. La sauce ne prend pas vraiment. En plus de ça, le dessin n'est pas extraordinaire, si bien qu'on n'a même pas la possibilité de se raccrocher aux branches. Et j'ajoute que pour couronner le tout, c'est long à lire ! Pas à cause d'un texte conséquent, non, mais bien parce que c'est chiant, on va le dire franco. Un vrai Bof, sans plus !
Portugal
Ce que je sais avec Pedrosa, c'est que je ne sais pas. Autant je peux beaucoup aimer des albums comme Trois ombres, autant je peux passer complètement à côté comme avec Auto Bio. Les critiques étaient assez bonnes ici, j'ai tenté le coup. Commençons par les bons côtés, j'ai retrouvé le style de dessin que j'ai aimé dans Trois ombres. Des couleurs douces, presque cotonneuses, donnent une atmosphère propice à la rêverie. C’est fluide, vivant, parfois juste esquissé, mais toujours expressif. Les cases se succèdent comme des moments capturés sur le vif, et ça fonctionne. Mais le scénario… là, c’est plus compliqué. Simon, le héros, végète, se pose des questions existentielles et part au Portugal, un peu par hasard, pour renouer avec ses origines. Le problème, c’est que ça manque de rythme. On suit ses errances, ses rencontres, ses réflexions, mais j’ai eu du mal à me sentir concerné. Tout cela reste très personnel, presque introspectif, et, même si je comprends l’idée d’explorer les racines et les questionnements identitaires, je suis resté en dehors. Le Portugal, finalement, n’est qu’un décor. C’est plus une toile de fond qu’un véritable sujet. Et ça peut frustrer quand on s’attend à un vrai retour aux sources, avec une plongée dans la culture ou l’histoire du pays. Ici, tout est centré sur les émotions de Simon, ses doutes, ses relations familiales, et j’ai eu l’impression que l’histoire tournait un peu en rond. Il y a des passages réussis, touchants même, mais aussi des longueurs qui m’ont parfois fait décrocher. Un scénario trop personnel et introspectif qui m'a laissé un peu au bord de la route.
Locust
Locust fait référence au criquet, tel dans Kafka les humains se métamorphosent à la suite de l'apparition d'un nouveau virus ravageur. Les auteurs font ouvertement part de leurs inspirations, les films de zombies de Romero, Cronenberg et la mouche entre autres. Cela reste du post-apo de zombies sans grande subtilité avec des méchants très méchants, menés par Ford l'illuminé fanatique et sa clique, de la baston et du gore à éviter pour ceux qui craignent la vue du sang et des boyaux. Face à cela Max chaperonne la jeune Stella à l'instar de La route de McCarthy et lui fait des pancakes. Le dessin aux contours épais et sa colorisation n'ont rien d'extraordinaire, l'auteur doit avoir du mal à faire les mains car il leur met souvent que 4 doigts. Ajoutons à cela les aller-retours temporels dans la narration qui ne sont pas toujours limpides, c'est en me forçant que je suis allé au bout des 200 pages.
Deux passantes dans la nuit
J'abonde dans le sens de Ro. Anna et Arlette vivent des péripéties souvent vues dans d'autres oeuvres sur la seconde guerre mondiale. Il y a un côté pot-pourri qui enlève de la crédibilité au récit : les fêtes sous l'occupation, les bombardements, le trafic de faux-papiers... En plus, il y a des facilités scénaristiques. En vrac : - nos héroïnes se retrouvent bien facilement à faire le service pour des officiers allemands. - le coup du sort improbable en fin de deuxième tome. Sa résolution tout aussi improbable. Après, Arlette est attachante et il y a des passages qui m'ont plu (l'éviction du bistrot, la rencontre avec le vieux couple juif, ...). Le dessin aussi souffle le chaud et le froid. Il y a de belles cases et d'autres où les visages sont plus approximatifs, avec beaucoup de silhouettes noyées dans le noir. La lisibilité en pâtit. Tout se déroule-t-il vraiment en une seule nuit ? Il y a trop d'évènements pour qu'on puisse le croire. Même si nos deux héroïnes sont sans domicile, elles ont plusieurs occasions de loger chez l'habitant. Ne serait-il pas plus aisé pour elles de circuler de jour que de braver le couvre-feu et le froid ? Au final, ce "Deux passantes dans la nuit" m'a paru plutôt anecdotique.