Mouais. J’ai lu les deux tomes, mais cette lecture a vraiment été poussive, j’en suis sorti clairement sur ma faim.
Le dessin est dans un style moderne cher à la collection Poisson Pilote. C’est lisible et dynamique, mais je n’en suis vraiment pas fan.
Il y a des aspects intéressants dans ces deux albums. Surtout lorsque ça tourne sur un quotidien ordinaire un peu amusant (lorsque Clara entraine dans ses emmerdes sa copine Ariane, ou lorsqu’elle écoute les jérémiades de madame Populo dont elle est censée écrire la biographie sans intérêt).
Mais bon, c’est vite lassant. Et surtout l’humour tombe à plat (jeux de mots sur les marques ou sur des personnes connues). Et je n’ai pas du tout accroché au deuxième tome, vaguement polar.
Gros bof en ce qui me concerne.
Je suis très preneuse des initiatives d'Ovidie, d'abord actrice porno, puis réalisatrice, qui ne cesse de se poser des questions sur la place de la sexualité dans nos vies et dans le capitalisme par la même occasion. Elle a en particulier fait des petites capsules animées avec Arte appelées "les vieux pots" qui mettent en scène nos rapports quotidiens à la sexualité et la manière dont ils sont formatés.. Bref, je me reconnais de plus en plus dans son cheminement, bien que le mien soit parti d'une situation diamétralement opposée. Par ailleurs intéressée par le roman-photo après ma rencontre avec un auteur à Angoulême, j'ai vu cet album dans ma librairie de campagne et je l'ai pris, plutôt pour l'offrir à l'un de mes fils dans l'idée de discuter avec eux de leur vision des choses (l'un rural et conventionnel et l'autre citadin et presque androgyne)
Il s'agit de pages complètes de roman-photo des années 70 (qui ne sont pas créditées d'ailleurs par l'éditeur : qui les a prises, quels en sont les "acteurs", nous n'en savons rien) mais les bulles évidemment ont été modifiées et utilisent tous les vocabulaires post #metoo (mettons une centaine de mots "nouveaux" ) touchant aux genres et à la sexualité. Pas d'images hot, cela reste sur deux ridicules qui sont confrontés : les images d'hommes et de femmes brillantinés façon Dallas qui emploient des termes de filles à cheveux bleus et piercing d'aujourd'hui. Le caractère stéréotypé et figé des phrases comme des attitudes (sourires, coiffures, vêtement, intérieurs) n'a pas réussi à me faire rire, j'avoue que je suis trop jeune pour avoir lu les "Nous-deux" originaux et trop vieille pour avoir pensé, voire même dans certains cas compris, les termes utilisés.
Je me suis sentie en dehors de la cible de bout en bout et je n'ai pas compris qui était la cible ; mon fils citadin m'a traduit les mots que j'ignorais mais n'a pas non plus été ni emballé ni indigné.
Je ne connaissais pas la co-autrice Marie-Sophie Larrouy, mais après avoir lu l'album, j'ai entendu une émission radio où elle parlait de ses lectures et de son cheminement : elle m'a paru très rigolote et sympathique. Néanmoins je ne conseille ni l'achat, ni l'emprunt de cette expérience éditoriale...
J'ai la même sensation en sortant de cette BD que celle que j'ai eu en lisant Une année sans Cthulhu, à savoir une histoire qui fait surtout dans l'hommage et un mélange de nombreuses choses sans que l'ensemble ne soit réellement mémorable.
L'histoire est assez emmêlée surtout au début, où j'ai passé un petit moment à comprendre tout ce qu'il se passait, tandis qu'on voit différentes périodes et plusieurs personnages qui parlent de leur vies dans tout les sens. La morale de l'histoire, présente directement au début, est aussi surprenante avec son lien à la science-fiction et l'espace. Mais j'avoue que si elle est bien trouvée, le dévoilement dès le début m'a paru étrange. D'autant que la remontée des souvenirs ensuite est assez mal faite, je me perdais dans ce qui se passait et surtout je n'ai pas bien compris plein de séquences.
C'est là qu'est l'os à mon avis, puisque je pense que plusieurs moments de la BD sont des moments hommages à quelque chose (j'ai reconnu celui à Zorglub même si je n'ai jamais lu ses albums de Spirou) sauf que ne les reconnaissant pas, je ne voyais pas l'hommage et je ne comprenais pas l'étrangeté de chaque moment. Les séquences se sont donc enchainées sans que je ne parvienne à trouver l'intérêt et la chute de la BD m'a assez déplu. Elle est un peu facile, un peu rapide et je ne vois pas ce que je dois en tirer. C'est un hommage clair aux années 50-60, la science-fiction de l'époque et son esthétisme faisant aujourd'hui rétro. Sauf que n'ayant pas les clés de compréhension, je me suis juste retrouvé rapidement perdu dans une histoire au style travaillé mais qui m'a laissé sur le carreau. Impossible de comprendre ce à quoi les auteurs voulaient arriver par ce final, en dehors de la morale clairement énoncée.
Je pense que, comme pour Une année sans Cthulhu, je suis juste pas dans le coup.
Yoko Tsuno est encore un cas d'école d'une BD franco-belge innovante à sa sortie, et qu'il aurait fallu abandonner après 20 ans, ou bien la confier à un nouvel auteur pour lui offrir un redémarrage complet.
Au départ l'intention est louable : mettre une scène un personnage féminin, d'origine étrangère qui plus est (une japonaise), dans des aventures fleurant bon la science-fiction (la technologie joue toujours un rôle important dans plus ou moins chaque aventure). Le tout avec des véhicules souvent extrêmement bien dessinés il faut le reconnaître.
La série est née dans Spirou au début des années 70. Les traits des personnages, qui rappelaient beaucoup Walthéry à leurs débuts, iront en se bonifiant jusqu'à atteindre une certaine forme de perfection au tome 6.
C'est hélas à partir du tome 11 que les choses vont commencer à se gâter sérieusement : les scénarios vont commencer à tourner en rond, voire devenir franchement ennuyeux et tirés par les cheveux. Certains éléments pour faire avancer l'intrigue sont franchement ubuesques (un personnage qui n'avait rien d'anormal décide par exemple tout à coup d'incendier la hutte où dort Yoko, la forçant à... utiliser une machine à remonter dans le temps...).
Plus problématique encore : le regard des personnages devient plus ou moins identique et inexpressif, avec cette marotte de Leloup de faire toujours tourner complètement leurs yeux d'un côté, je me demande parfois comment ils font pour ne pas de prendre des portes à force de ne jamais regarder devant eux. Aucun sentiment ne se dégage, on a l'impression d'avoir affaire à des robots sans âme.
Plus gênant : Yoko dessinée avec une peau jaunâtres plus ou moins du début à la fin... Bon c'était un lieu commun dans la BD franco-belge par le passé, mais c'est un peu comme les grosses lèvres rouges des personnages noirs par le passé.... Le colonialisme c'est fini. D'autant plus triste que Leloup n'est clairement pas raciste à mon sens.
La série aurait dû faire un redémarrage au plus tard au tome 13. Hélas elle continue et ressemble davantage à un fossile dépassé qu'autre chose... La note globale prend donc en compte la série dans son ensemble. Si on jugeait uniquement sur les 10 premiers opus, ce serait un 4/5 cash !
Alors que l’album possède objectivement des qualités, je vais être vache avec ce dernier. Je n’en retiendrai pas grand-chose.
Pourtant la partie graphique reste agréable, un trait lisible et une narration maîtrisée. Une lecture fluide et relativement rapide malgré les plus de 300 pages.
C’est vraiment l’histoire qui ne m’a pas passionné. Grossièrement résumé on a affaire à une bluette d’ados qui entrent dans l’âge adulte. L’orientation de nos protagonistes principaux ne me gêne absolument pas mais qu’est ce que c’est plat … je me suis ennuyé.
C’est sans surprises, trop mignon, Ari m’a énervé, les autres thématiques développées ne m’ont pas touché, aucun moments d’émotions …
Bref pas pour moi.
Pas à la hauteur de ses ambitions
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Ce tome comprend une histoire complète assez indépendante de la continuité, initialement parue en 2013, sous la forme d'un album de format européen (un peu plus petit), sans prépublication mensuelle. le scénario est de Warren Ellis, les dessins et l'encrage de Mike McKone, la mise en couleurs de Jason Keith (avec l'aide de Rain Beredo). L'édition VO comprend une introduction de 2 pages rédigée par Clark Gregg (l'acteur incarnant l'agent Coulson de l'agence de contrespionnage SHIELD, dans le film Avengers, 2012), dépourvue de tout intérêt.
Le pays Slorenia (pays fictif proche du Turkménistan et de l'Afghanistan) est en guerre. Au cours d'une escarmouche urbaine, 2 combattants abattent un drone américain au bazooka. Ces images font le tour du monde ; elles comprennent un gros plan sur une partie du drone permettant d'identifier le fabriquant de cet équipement. Lorsque Steve Rogers voit ces images à la télévision dans la Tour des Avengers, cette technologie lui évoque le souvenir d'une mission menée en 1944, en Islande. Pour lui l'existence de ce drone constitue une survivance d'un passé douloureux et une menace bien réelle pour la paix mondiale. Il estime que cela justifie l'intervention des Avengers. L'équipe se compose de lui-même (Captain America), Captain Marvel (Carol Danvers, version Down en anglais), Wolverine, Thor, Iron Man, Black Widow et Hawkeye.
En 2013, Warren Ellis n'écrit quasiment plus de comics, se consacrant plutôt à l'écriture de romans (Gun Machine). Son dernier comics en date était déjà consacré aux Avengers, 6 histoires courtes en 1 épisode regroupées dans Run the mission, don't get seen, save the world (en anglais). L'annonce d'un nouveau comics d'Ellis constitue donc déjà un événement. Dans des interviews, il explique que ce projet l'a attiré parce qu'il lui donnait l'occasion d'écrire un scénario libéré des contraintes d'une structure narrative découpée en épisode mensuel de 20 pages.
Le lecteur découvre une histoire présentant plusieurs particularités. Pour commencer, Ellis effectue un effort important pour donner une personnalité à plusieurs superhéros. Celui qui en ressort le plus incarné est certainement Steve Rogers, Ellis réussissant à rendre palpable le fait qu'il s'agit d'un individu transplanté d'une époque révolue (fin de la seconde guerre mondiale) au temps présent. Black Widow a droit à une réplique bien sentie sur la tendance des mâles à s'enfermer dans un rôle. Pour le reste, les autres membres se conduisent comme des adultes, ce qui implique que le lecteur reste simple spectateur de leur comportement, sans accès privilégié à leur personnalité. Cette approche est à double tranchant. Hawkeye est un tireur d'élite, mais avec une personnalité unidimensionnelle de bouffon. Tony Stark est un inventeur de génie (pas un détective, comme il le répète à plusieurs reprises), assujetti au bon fonctionnement de son armure. Lorsque celle-ci est défaillante (à 2 reprises au cours du récit), il en est réduit à la figuration. Thor en impose par sa présence, son phrasé un peu distant, devenant un personnage au caractère et à la psychologie inaccessible. Logan est très en retrait tout au long du récit, accomplissant ses basses besognes (exécutions sommaires) hors case. Avec ces personnages, Warren Ellis joue à un jeu étrange, où les plus courageux, mais aussi les plus ingénieux (et donc les plus intéressants) sont les individus sans superpouvoirs, les autres faisant plus de la figuration qu'autre chose.
Pour ce qui est de l'intrigue, Warren Ellis conçoit une menace qui mêle un résidu de la seconde guerre mondiale (une technologie d'anticipation de l'époque, soit une forme légère de rétrofuturisme), et un morceau de mythologie nordique, pour déboucher sur un concept d'arme malin et innovant. S'il n'est pas le premier à avoir l'idée de mêler nazisme et mythologie, il le raconte à sa manière toujours aussi efficace dans son pragmatisme et l'intelligence de sa vision et de sa conception.
Effectivement, Ellis a construit son récit sur une structure ne reposant pas sur des chapitres de 20 pages. Néanmoins le lecteur retrouve sa marque de fabrique : des séquences d'action presque dépourvues de texte, et des scènes d'exposition copieuses. Pour ces dernières, les personnages discutent entre eux échangeant des informations, avec de rares réparties émotionnelles, tout en restant immobiles. Ellis emploie régulièrement, dans ses comics, cette technique consistant à instaurer un fort contraste entre des séquences de dialogues plutôt statiques, et des séquences d'action portées uniquement par les images. Pour que ce mode de narration porte ses fruits, il faut que le dessinateur soit à la hauteur.
On peut soupçonner que le choix de Mike McKone par les responsables éditoriaux ait été dicté avant tout par sa capacité à respecter un délai, plutôt que pour ses qualités artistiques. Les 4 premières pages donnent le change avec un spectacle de guérilla urbaine, où la mise en couleurs renforce une ambiance de destruction dans des rues ravagées par les explosions. On peut juste regretter que les 2 personnages aient des visages assez lisses. La séquence suivante montre Steve Rogers en train de faire des pompes sur le toit de la Tour des Avengers, puis aller discuter avec Jarvis (le majordome des Avengers) pendant que ce dernier lui prépare un café. le charme est rompu de suite, avec un visage à nouveau lisse, aux expressions factices, un paysage de gratte-ciels lisses et implantés sans notion d'urbanisme, des pièces intérieures disposant de volumes défiant l'entendement, et d'un ameublement et d'une décoration représentés de manière simplifiée, sans texture, avec une mise en scène indigente. Par rapport à ses travaux antérieurs, McKone s'est appliqué, mais son approche graphique manque de nuances et d'impact. Les scènes de dialogue (par nature difficiles à rendre intéressantes visuellement) sont plates, la variété provenant uniquement des différences d'angle de vue, les visages n'expriment que des sentiments basiques, ou rien du tout, les arrières plans sont dépourvus de tout intérêt (le pire étant une discussion dans le vaisseau de Avengers où toutes les surfaces vitrées sont coloriées en un dégradé rouge-violet, sans signification ni concrète ni abstraite. Les scènes de combats sont représentées avec la même approche de comics de superhéros de base, plus descriptives que spectaculaires, les superhéros étant parfois figés dans une posture rigide (en particulier Iron Man). le plus inutile est atteint vers la fin lors de 2 pages muettes quand Hulk se déchaîne pour une pleine page et 3 cases ridicules de simplisme. À y regarder de plus près, le lecteur a parfois l'impression de souffrir de schizophrénie entre ce que raconte le scénario et la manière dont s'est représenté. Il est évident que McKone s'est inspiré des films Iron Man pour la manière dont Stark enlève son armure, mais pas pour le visage de Stark. Or Warren Ellis affine la personnalité de Tony Stark pour lui donner un caractère différent de celui de Robert Downey junior. À contrario le costume de Thor est relativement complexe créant un décalage trop important avec celui des autres Avengers, sans pour autant en imposer par sa majesté. Visuellement, Thor apparaît comme une pièce rajoutée du début jusqu'à la fin, sans être intégré au reste. Enfin la conception graphique du drone intelligent reste très superficielle et peu impressionnante. Les dessins de McKone auraient été d'un bon niveau dans le contexte d'un comics mensuel. Dans le cadre de ce projet prestigieux, ils apparaissent trop appliqués, et pas assez adultes, incapables de porter leur part de la narration. Il est vrai que les scénarios d'Ellis exigent une forte personnalité de la part du dessinateur, à la fois pour rendre intéressantes les séquences de dialogue, et pour sortir des sentiers battus pour les séquences de combats où il ne peut pas s'appuyer sur des textes.
À l'évidence, avec ce tome, Marvel souhaite emboîter le pas à DC Comics en proposant des produits pouvant être vendus dans les librairies généralistes (et pas seulement dans les magasins spécialisés de comics) et toucher un public plus large (pourquoi pas les spectateurs des films Marvel), comme l'a fait DC avec sa collection Earth one (par exemple Batman, Terre-Un). Le résultat n'est guère convaincant, tiraillé entre des allusions visuelles aux films, des dessins manquant d'inspiration et un scénario intriguant, mais des personnages peu attachants. Il subsiste des moments et des idées intéressantes, entre la personnalité de Steve Rogers, l'influence indirecte de l'armée sur les Avengers (au vu du nombre de membres ayant fait partie de l'armée), et cette alliance de technologie rétrofuturiste et d'éléments mythologiques. Le tome suivant dans la collection est consacré à Spider-Man, écrit par Mark Waid et James Robinson, et illustré par Gabriele Dell'Otto : Family business.
La BD officielle du PSG !
Autant dire que vu mon inexistante passion pour le foot et mon apriori négatif envers les BD commerciale, j'étais persuadé que j'allais détester cette série au moment où je l'ai empruntée. Mais finalement, ça va, elle n'est pas si mauvaise que ça.
Le concept est ultra-simple : le PSG lance une académie de foot et recrute 15 jeunes passionnés de foot pour intégrer son équipe de futurs espoirs. Notre héros et ses amis sont de ceux-là et ensemble ils vont s'améliorer et tenter de gagner les compétitions contre les jeunes des autres clubs européens. Ca ressemble bigrement à du Olive et Tom - le héros principal s'appelle d'ailleurs Tom lui aussi - mais avec une narration franco-belge bien plus rapide pour faire tenir l'équivalent d'une intrigue (souvent un match) dans les 38 planches d'un album. Et deux autres petites différences : d'abord le cadre très fan attitude envers le PSG et ses joueurs, et aussi l'originalité d'intégrer des joueuses féminines à partir d'un certain tome.
C'est du pur divertissement pour la jeunesse. Esprit de camaraderie, super résultats et défaites seulement quand il faut être fair-play, tout coule très facilement pour ces jeunes héros. Les intrigues sont très convenues et sans grande surprise. Le graphisme est d'inspiration manga, en tout cas pour les héros car les vrais joueurs du PSG eux sont plus réalistes et bien plus raides, comme s'ils portaient des masques où l'on sent bien que le dessinateur est moins à l'aise. L'ambiance est bonne et le déroulement relativement plaisant. Il y a par contre régulièrement des passages et personnages qui ne parleront qu'aux fans de foot et du PSG, et un lecteur tel que moi restera blasé devant les étoiles dans les yeux des héros quand ils sont face à leurs idoles.
On notera également qu'une première saison s'est terminée en 8 tomes, mais alors que les 10 tomes existants sont parus à un rythme de presque 2 par an, il n'y a pas de nouvelles depuis plus de 7 ans donc il ne fait guère de doute que Soleil a abandonné la série.
En outre, comme les vedettes du PSG ne sont plus les mêmes aujourd'hui qu'il y a 11 ans quand la série a commencé, et que les jeunes lecteurs de l'époque ont grandi, je doute que la série parle vraiment aux jeunes lecteurs de nos jours.
C'était donc une série destinée à un public bien précis (les jeunes fans du PSG des années 2013 à 2017) et qui ne parlera probablement pas vraiment aux autres.
Impasse évolutive
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Ce tome comprend une histoire complète à la base publiée sous la forme d'une minisérie de 5 épisodes parus en 2012. le scénario est de Robert Rodi, les dessins de Stephan Segovia, l'encrage de Jason Paz (épisodes 1 à 3), Jeff Huet (épisode 3) et Stephen Segovia (épisodes 4 & 5).
Ereshkigal arrive dans les ruines d'Asgard (après sa destruction dans Siège). Elle vient tout simplement profiter de la chute d'Asgard pour voir si elle ne pourrait pas récupérer subrepticement un objet de pouvoir quelconque, devenu accessible du fait de la destruction des bâtiments. Bien sûr Thor est présent et s'oppose fermement à ce projet, mais au final elle réussit son coup et parvient à s'enfuir avec l'Unibiding Stone. Thor se lance à sa recherche avec un peu de retard. Il se rend à la Cité des Eternals pour requérir l'aide de Zuras. Mais sur place, il n'y a que Virako, Phastos, Karkas et Ransak. La prochaine étape l'amène dans la cité souterraine des Déviants où là encore il arrive trop tard. Et Ghaur réussit, par la ruse, à charger Thor d'une mission.
C'est le quatrième récit que Robert Rodi consacre à Thor (ou Loki) après (1) Loki, (2) Au nom d'Asgard et (3) Les retrouvailles. le tournant amorcé dans Astonishing Thor se confirme : Rodi s'éloigne de plus en plus d'Asgard pour mettre en scène Thor à l'époque actuelle. À nouveau, il est revêtu de l'armure conçue par Olivier Coipel dans Thor renaissance. Il intègre des événements contemporains de l'univers partagé Marvel tels que la destruction d'Asgard. Il se rapproche des superhéros en incluant la présence des Eternals. Enfin, en y regardant de plus près, Rodi contente les responsables éditoriaux en incluant des personnages de troisième niveau de l'univers partagé Marvel, tout en les choisissant de manière à ce qu'il ne s'agisse pas de superhéros traditionnels. Il va piocher dans une mythologie très particulière créée par Jack Kirby dans Eternals. Ce qui intéresse particulièrement Rodi est de pouvoir confronter Thor et ce qu'il représente (à savoir un panthéon en bonne et due forme, encore en activité), avec un peuple (celui des Déviants) que leurs divinités (les Celestials) ont abandonné, qui est plus dans une situation d'impasse génétique (tous les Deviants sont stériles). Rodi s'arrange pour être raccord avec la situation des Eternals telle qu'établie par Neil Gaiman dans Les Eternels et la brève série qui a suivi (scénarisée par Charlie Knauf).
Mais au fil des épisodes, le lecteur découvre que Rodi s'intéresse plus aux Déviants qu'à Thor, et que le vol de l'Unbiding Stone sert uniquement à justifier la participation de Thor au récit. Et le dénouement apporte une résolution probable aux sort des Déviants, d'une manière attendue et peu palpitante. Tout en étant respectueux de la créativité de Jack Kirby, Robert Rodi s'amuse à balader Thor de combat en découverte pour mettre en évidence la limite de la situation de base imaginée par Kirby pour les Déviants et les Eternals. Et il a bien du mal à se montrer convaincant quand il essaye de faire ressortir les cotés tragiques des personnages et des situations. D'un coté l'image de Karkas et Ransak gardant une cité vide est saisissante, de l'autre elle ne débouche sur rien, ni pour les personnages, ni en termes de thématique.
Il faut dire que Stephen Segovia a également un peu de mal à trouver des compositions assez vivantes pour certains passages. L'ouverture est assez impressionnante avec l'arrivée d'Ereshkigal à Asgard. Elle est toute en courbe avec une poitrine fort développée, un costume bleu nuit et un casque ciselé. Les ruines d'Asgard sont crédibles et imposantes. La scène relatant la création et l'arrivée de l'Unbiding Stone est majestueuse et imposante avec cette étrange créature humanoïde, apparaissant dans une pleine page et les asgardians prêts à l'accueillir. En fait chaque fois que l'objectif du dessin est d'être descriptif (une photo de la situation telle qu'elle est au moment le plus dramatique), Segovia impressionne par son sens de la composition qui se traduit par une vue d'ensemble claire mettant en évidence les protagonistes et leur relation. Dès qu'il s'agit de décrire une action dans une suite de cases (ou même parfois au sein d'une seule case), ce mode de représentation devient tout de suite soit statique, soit confus. Thor se battant contre le gros monstre Tutinax, c'est joli, on perçoit bien la brutalité de chaque coup porté, mais c'est visuellement inintéressant. de même le lecteur se lasse rapidement de contempler Thor en train de s'envoler, certes dans une pose iconique sympathique, mais qui ne raconte rien. La mise en scène des dialogues n'est pas très inventive. Et les scènes d'exposition où un personnage revient sur ce qui s'est déroulé dans le passé reposent sur des illustrations détaillées et figées. du coup, l'histoire a du mal à prendre vie.
Robert Rodi a su créer un point de départ intrigant consistant à comparer la situation de Thor (déité au sein d'un panthéon en activité au sein de l'univers partagé Marvel) à la situation des Déviants, figés dans leur société sans espoir d'évolution. Malheureusement la narration rend difficile de s'intéresser à l'histoire. Elle demande de disposer d'une connaissance préalable de l'histoire des Eternals pour s'intéresser aux enjeux. Et finalement les combats et les pérégrinations s'avèrent peu palpitants du fait d'une difficulté de s'impliquer émotionnellement pour les personnages, et d'illustrations détaillées et percutantes, mais statiques.
Je peux résumer la chose à : BD de commande alimentaire.
Le scénariste ne s'est pas foulé (comme souvent, cf ses autres participations), Claude Moliterni étant meilleur (ce qui n'est pas trop difficile) comme essayiste ou critique.
Giancarlo Alessandrini avait sans doute des factures à payer car je lui ai connu un meilleur coup de crayon. Il essaye de faire en sorte que Indiana ressemble à Harrison (ou l'inverse), mais ce n'est pas toujours une franche réussite.
Néanmoins, dans cette mélasse, il y a quand même ci et là quelques petits passages intéressants (un réveil du dessinateur ?). Mais même en les bouturant à partir des 3 albums, ça ne remplit même pas 10 pages (et je suis généreux).
Après ses Carnets et La Synagogue, Joann Sfar continue dans son oeuvre autobiographique. Cet album là revient en arrière et s'oriente vers un sujet thématique plutôt que chronologique : son point de départ est comment l'absence de sa mère a marqué l'auteur et comment le dessin a probablement comblé ce vide au point d'en devenir quasiment une religion. Par ce biais, Sfar aborde ses débuts en dessin, de sa toute petite enfance jusqu'au moment où il a enfin pu être publié, à 24 ans, sautant allégrement d'une époque à une autre, de l'enfant à l'auteur actuel en passant par de nombreuses anecdotes de son adolescence et de sa jeunesse.
Au bout de 25 planches sur les quelques 200 de l'album, j'ai cru que j'allais lâcher l'affaire tant la lecture m'était pénible. Je n'ai jamais été fan ni des oeuvres personnelles de Sfar ni de son style graphique mais tant qu'elles sont claires et linéaires je peux les lire. Ici, les quelques dizaines de premières pages de cet album sont un fatras de pages et de pensées balancées sans structure, comme des extraits successifs d'une psychanalyse ou d'un flux de pensée haché et erratique. Il y a vaguement quelques fils rouges mais comme laissées en suspens d'une page à la suivante avant d'être plus ou moins récupérés plus tard. C'est lourd, nombriliste, assez pédant et pénible à lire.
Du coup, j'ai sauté quelques pages pour voir si les choses s'amélioraient et effectivement un peu avant la moitié de l'album, le style narratif se fait plus linéaire, plus plaisant à suivre. On est toujours dans l'épanchement nombriliste d'un artiste qui se regarde énormément, lui, sa vie, son oeuvre, et qui estime que ça devrait intéresser le grand public. On est aussi toujours dans une structure très improvisée où il part sans arrêt en digression avec une telle foule d'anecdotes qu'on dirait qu'il a vécu plusieurs vies. Et il faut avouer qu'il a visiblement rencontré énormément de célébrités et d'auteurs, et qu'il a fait preuve d'un sacré culot (et de quelques mensonges) pour créer de lui-même le début de sa carrière.
Cette partie là est plus intéressante, mais toujours assez agaçante du fait de son nombrilisme et de la confusion de sa narration. J'ai en tout cas réussi à aller jusqu'au bout de cet album, mais sans plus d'envie d'en lire les passages manqués ni ceux que j'ai eu du mal à ne pas survoler.
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Les Petites Prouesses de Clara Pilpoile
Mouais. J’ai lu les deux tomes, mais cette lecture a vraiment été poussive, j’en suis sorti clairement sur ma faim. Le dessin est dans un style moderne cher à la collection Poisson Pilote. C’est lisible et dynamique, mais je n’en suis vraiment pas fan. Il y a des aspects intéressants dans ces deux albums. Surtout lorsque ça tourne sur un quotidien ordinaire un peu amusant (lorsque Clara entraine dans ses emmerdes sa copine Ariane, ou lorsqu’elle écoute les jérémiades de madame Populo dont elle est censée écrire la biographie sans intérêt). Mais bon, c’est vite lassant. Et surtout l’humour tombe à plat (jeux de mots sur les marques ou sur des personnes connues). Et je n’ai pas du tout accroché au deuxième tome, vaguement polar. Gros bof en ce qui me concerne.
La Fabrique du prince charmant
Je suis très preneuse des initiatives d'Ovidie, d'abord actrice porno, puis réalisatrice, qui ne cesse de se poser des questions sur la place de la sexualité dans nos vies et dans le capitalisme par la même occasion. Elle a en particulier fait des petites capsules animées avec Arte appelées "les vieux pots" qui mettent en scène nos rapports quotidiens à la sexualité et la manière dont ils sont formatés.. Bref, je me reconnais de plus en plus dans son cheminement, bien que le mien soit parti d'une situation diamétralement opposée. Par ailleurs intéressée par le roman-photo après ma rencontre avec un auteur à Angoulême, j'ai vu cet album dans ma librairie de campagne et je l'ai pris, plutôt pour l'offrir à l'un de mes fils dans l'idée de discuter avec eux de leur vision des choses (l'un rural et conventionnel et l'autre citadin et presque androgyne) Il s'agit de pages complètes de roman-photo des années 70 (qui ne sont pas créditées d'ailleurs par l'éditeur : qui les a prises, quels en sont les "acteurs", nous n'en savons rien) mais les bulles évidemment ont été modifiées et utilisent tous les vocabulaires post #metoo (mettons une centaine de mots "nouveaux" ) touchant aux genres et à la sexualité. Pas d'images hot, cela reste sur deux ridicules qui sont confrontés : les images d'hommes et de femmes brillantinés façon Dallas qui emploient des termes de filles à cheveux bleus et piercing d'aujourd'hui. Le caractère stéréotypé et figé des phrases comme des attitudes (sourires, coiffures, vêtement, intérieurs) n'a pas réussi à me faire rire, j'avoue que je suis trop jeune pour avoir lu les "Nous-deux" originaux et trop vieille pour avoir pensé, voire même dans certains cas compris, les termes utilisés. Je me suis sentie en dehors de la cible de bout en bout et je n'ai pas compris qui était la cible ; mon fils citadin m'a traduit les mots que j'ignorais mais n'a pas non plus été ni emballé ni indigné. Je ne connaissais pas la co-autrice Marie-Sophie Larrouy, mais après avoir lu l'album, j'ai entendu une émission radio où elle parlait de ses lectures et de son cheminement : elle m'a paru très rigolote et sympathique. Néanmoins je ne conseille ni l'achat, ni l'emprunt de cette expérience éditoriale...
Souvenirs de l'empire de l'atome
J'ai la même sensation en sortant de cette BD que celle que j'ai eu en lisant Une année sans Cthulhu, à savoir une histoire qui fait surtout dans l'hommage et un mélange de nombreuses choses sans que l'ensemble ne soit réellement mémorable. L'histoire est assez emmêlée surtout au début, où j'ai passé un petit moment à comprendre tout ce qu'il se passait, tandis qu'on voit différentes périodes et plusieurs personnages qui parlent de leur vies dans tout les sens. La morale de l'histoire, présente directement au début, est aussi surprenante avec son lien à la science-fiction et l'espace. Mais j'avoue que si elle est bien trouvée, le dévoilement dès le début m'a paru étrange. D'autant que la remontée des souvenirs ensuite est assez mal faite, je me perdais dans ce qui se passait et surtout je n'ai pas bien compris plein de séquences. C'est là qu'est l'os à mon avis, puisque je pense que plusieurs moments de la BD sont des moments hommages à quelque chose (j'ai reconnu celui à Zorglub même si je n'ai jamais lu ses albums de Spirou) sauf que ne les reconnaissant pas, je ne voyais pas l'hommage et je ne comprenais pas l'étrangeté de chaque moment. Les séquences se sont donc enchainées sans que je ne parvienne à trouver l'intérêt et la chute de la BD m'a assez déplu. Elle est un peu facile, un peu rapide et je ne vois pas ce que je dois en tirer. C'est un hommage clair aux années 50-60, la science-fiction de l'époque et son esthétisme faisant aujourd'hui rétro. Sauf que n'ayant pas les clés de compréhension, je me suis juste retrouvé rapidement perdu dans une histoire au style travaillé mais qui m'a laissé sur le carreau. Impossible de comprendre ce à quoi les auteurs voulaient arriver par ce final, en dehors de la morale clairement énoncée. Je pense que, comme pour Une année sans Cthulhu, je suis juste pas dans le coup.
Yoko Tsuno
Yoko Tsuno est encore un cas d'école d'une BD franco-belge innovante à sa sortie, et qu'il aurait fallu abandonner après 20 ans, ou bien la confier à un nouvel auteur pour lui offrir un redémarrage complet. Au départ l'intention est louable : mettre une scène un personnage féminin, d'origine étrangère qui plus est (une japonaise), dans des aventures fleurant bon la science-fiction (la technologie joue toujours un rôle important dans plus ou moins chaque aventure). Le tout avec des véhicules souvent extrêmement bien dessinés il faut le reconnaître. La série est née dans Spirou au début des années 70. Les traits des personnages, qui rappelaient beaucoup Walthéry à leurs débuts, iront en se bonifiant jusqu'à atteindre une certaine forme de perfection au tome 6. C'est hélas à partir du tome 11 que les choses vont commencer à se gâter sérieusement : les scénarios vont commencer à tourner en rond, voire devenir franchement ennuyeux et tirés par les cheveux. Certains éléments pour faire avancer l'intrigue sont franchement ubuesques (un personnage qui n'avait rien d'anormal décide par exemple tout à coup d'incendier la hutte où dort Yoko, la forçant à... utiliser une machine à remonter dans le temps...). Plus problématique encore : le regard des personnages devient plus ou moins identique et inexpressif, avec cette marotte de Leloup de faire toujours tourner complètement leurs yeux d'un côté, je me demande parfois comment ils font pour ne pas de prendre des portes à force de ne jamais regarder devant eux. Aucun sentiment ne se dégage, on a l'impression d'avoir affaire à des robots sans âme. Plus gênant : Yoko dessinée avec une peau jaunâtres plus ou moins du début à la fin... Bon c'était un lieu commun dans la BD franco-belge par le passé, mais c'est un peu comme les grosses lèvres rouges des personnages noirs par le passé.... Le colonialisme c'est fini. D'autant plus triste que Leloup n'est clairement pas raciste à mon sens. La série aurait dû faire un redémarrage au plus tard au tome 13. Hélas elle continue et ressemble davantage à un fossile dépassé qu'autre chose... La note globale prend donc en compte la série dans son ensemble. Si on jugeait uniquement sur les 10 premiers opus, ce serait un 4/5 cash !
La Saveur du Printemps
Alors que l’album possède objectivement des qualités, je vais être vache avec ce dernier. Je n’en retiendrai pas grand-chose. Pourtant la partie graphique reste agréable, un trait lisible et une narration maîtrisée. Une lecture fluide et relativement rapide malgré les plus de 300 pages. C’est vraiment l’histoire qui ne m’a pas passionné. Grossièrement résumé on a affaire à une bluette d’ados qui entrent dans l’âge adulte. L’orientation de nos protagonistes principaux ne me gêne absolument pas mais qu’est ce que c’est plat … je me suis ennuyé. C’est sans surprises, trop mignon, Ari m’a énervé, les autres thématiques développées ne m’ont pas touché, aucun moments d’émotions … Bref pas pour moi.
Avengers - Endless Wartime
Pas à la hauteur de ses ambitions - Ce tome comprend une histoire complète assez indépendante de la continuité, initialement parue en 2013, sous la forme d'un album de format européen (un peu plus petit), sans prépublication mensuelle. le scénario est de Warren Ellis, les dessins et l'encrage de Mike McKone, la mise en couleurs de Jason Keith (avec l'aide de Rain Beredo). L'édition VO comprend une introduction de 2 pages rédigée par Clark Gregg (l'acteur incarnant l'agent Coulson de l'agence de contrespionnage SHIELD, dans le film Avengers, 2012), dépourvue de tout intérêt. Le pays Slorenia (pays fictif proche du Turkménistan et de l'Afghanistan) est en guerre. Au cours d'une escarmouche urbaine, 2 combattants abattent un drone américain au bazooka. Ces images font le tour du monde ; elles comprennent un gros plan sur une partie du drone permettant d'identifier le fabriquant de cet équipement. Lorsque Steve Rogers voit ces images à la télévision dans la Tour des Avengers, cette technologie lui évoque le souvenir d'une mission menée en 1944, en Islande. Pour lui l'existence de ce drone constitue une survivance d'un passé douloureux et une menace bien réelle pour la paix mondiale. Il estime que cela justifie l'intervention des Avengers. L'équipe se compose de lui-même (Captain America), Captain Marvel (Carol Danvers, version Down en anglais), Wolverine, Thor, Iron Man, Black Widow et Hawkeye. En 2013, Warren Ellis n'écrit quasiment plus de comics, se consacrant plutôt à l'écriture de romans (Gun Machine). Son dernier comics en date était déjà consacré aux Avengers, 6 histoires courtes en 1 épisode regroupées dans Run the mission, don't get seen, save the world (en anglais). L'annonce d'un nouveau comics d'Ellis constitue donc déjà un événement. Dans des interviews, il explique que ce projet l'a attiré parce qu'il lui donnait l'occasion d'écrire un scénario libéré des contraintes d'une structure narrative découpée en épisode mensuel de 20 pages. Le lecteur découvre une histoire présentant plusieurs particularités. Pour commencer, Ellis effectue un effort important pour donner une personnalité à plusieurs superhéros. Celui qui en ressort le plus incarné est certainement Steve Rogers, Ellis réussissant à rendre palpable le fait qu'il s'agit d'un individu transplanté d'une époque révolue (fin de la seconde guerre mondiale) au temps présent. Black Widow a droit à une réplique bien sentie sur la tendance des mâles à s'enfermer dans un rôle. Pour le reste, les autres membres se conduisent comme des adultes, ce qui implique que le lecteur reste simple spectateur de leur comportement, sans accès privilégié à leur personnalité. Cette approche est à double tranchant. Hawkeye est un tireur d'élite, mais avec une personnalité unidimensionnelle de bouffon. Tony Stark est un inventeur de génie (pas un détective, comme il le répète à plusieurs reprises), assujetti au bon fonctionnement de son armure. Lorsque celle-ci est défaillante (à 2 reprises au cours du récit), il en est réduit à la figuration. Thor en impose par sa présence, son phrasé un peu distant, devenant un personnage au caractère et à la psychologie inaccessible. Logan est très en retrait tout au long du récit, accomplissant ses basses besognes (exécutions sommaires) hors case. Avec ces personnages, Warren Ellis joue à un jeu étrange, où les plus courageux, mais aussi les plus ingénieux (et donc les plus intéressants) sont les individus sans superpouvoirs, les autres faisant plus de la figuration qu'autre chose. Pour ce qui est de l'intrigue, Warren Ellis conçoit une menace qui mêle un résidu de la seconde guerre mondiale (une technologie d'anticipation de l'époque, soit une forme légère de rétrofuturisme), et un morceau de mythologie nordique, pour déboucher sur un concept d'arme malin et innovant. S'il n'est pas le premier à avoir l'idée de mêler nazisme et mythologie, il le raconte à sa manière toujours aussi efficace dans son pragmatisme et l'intelligence de sa vision et de sa conception. Effectivement, Ellis a construit son récit sur une structure ne reposant pas sur des chapitres de 20 pages. Néanmoins le lecteur retrouve sa marque de fabrique : des séquences d'action presque dépourvues de texte, et des scènes d'exposition copieuses. Pour ces dernières, les personnages discutent entre eux échangeant des informations, avec de rares réparties émotionnelles, tout en restant immobiles. Ellis emploie régulièrement, dans ses comics, cette technique consistant à instaurer un fort contraste entre des séquences de dialogues plutôt statiques, et des séquences d'action portées uniquement par les images. Pour que ce mode de narration porte ses fruits, il faut que le dessinateur soit à la hauteur. On peut soupçonner que le choix de Mike McKone par les responsables éditoriaux ait été dicté avant tout par sa capacité à respecter un délai, plutôt que pour ses qualités artistiques. Les 4 premières pages donnent le change avec un spectacle de guérilla urbaine, où la mise en couleurs renforce une ambiance de destruction dans des rues ravagées par les explosions. On peut juste regretter que les 2 personnages aient des visages assez lisses. La séquence suivante montre Steve Rogers en train de faire des pompes sur le toit de la Tour des Avengers, puis aller discuter avec Jarvis (le majordome des Avengers) pendant que ce dernier lui prépare un café. le charme est rompu de suite, avec un visage à nouveau lisse, aux expressions factices, un paysage de gratte-ciels lisses et implantés sans notion d'urbanisme, des pièces intérieures disposant de volumes défiant l'entendement, et d'un ameublement et d'une décoration représentés de manière simplifiée, sans texture, avec une mise en scène indigente. Par rapport à ses travaux antérieurs, McKone s'est appliqué, mais son approche graphique manque de nuances et d'impact. Les scènes de dialogue (par nature difficiles à rendre intéressantes visuellement) sont plates, la variété provenant uniquement des différences d'angle de vue, les visages n'expriment que des sentiments basiques, ou rien du tout, les arrières plans sont dépourvus de tout intérêt (le pire étant une discussion dans le vaisseau de Avengers où toutes les surfaces vitrées sont coloriées en un dégradé rouge-violet, sans signification ni concrète ni abstraite. Les scènes de combats sont représentées avec la même approche de comics de superhéros de base, plus descriptives que spectaculaires, les superhéros étant parfois figés dans une posture rigide (en particulier Iron Man). le plus inutile est atteint vers la fin lors de 2 pages muettes quand Hulk se déchaîne pour une pleine page et 3 cases ridicules de simplisme. À y regarder de plus près, le lecteur a parfois l'impression de souffrir de schizophrénie entre ce que raconte le scénario et la manière dont s'est représenté. Il est évident que McKone s'est inspiré des films Iron Man pour la manière dont Stark enlève son armure, mais pas pour le visage de Stark. Or Warren Ellis affine la personnalité de Tony Stark pour lui donner un caractère différent de celui de Robert Downey junior. À contrario le costume de Thor est relativement complexe créant un décalage trop important avec celui des autres Avengers, sans pour autant en imposer par sa majesté. Visuellement, Thor apparaît comme une pièce rajoutée du début jusqu'à la fin, sans être intégré au reste. Enfin la conception graphique du drone intelligent reste très superficielle et peu impressionnante. Les dessins de McKone auraient été d'un bon niveau dans le contexte d'un comics mensuel. Dans le cadre de ce projet prestigieux, ils apparaissent trop appliqués, et pas assez adultes, incapables de porter leur part de la narration. Il est vrai que les scénarios d'Ellis exigent une forte personnalité de la part du dessinateur, à la fois pour rendre intéressantes les séquences de dialogue, et pour sortir des sentiers battus pour les séquences de combats où il ne peut pas s'appuyer sur des textes. À l'évidence, avec ce tome, Marvel souhaite emboîter le pas à DC Comics en proposant des produits pouvant être vendus dans les librairies généralistes (et pas seulement dans les magasins spécialisés de comics) et toucher un public plus large (pourquoi pas les spectateurs des films Marvel), comme l'a fait DC avec sa collection Earth one (par exemple Batman, Terre-Un). Le résultat n'est guère convaincant, tiraillé entre des allusions visuelles aux films, des dessins manquant d'inspiration et un scénario intriguant, mais des personnages peu attachants. Il subsiste des moments et des idées intéressantes, entre la personnalité de Steve Rogers, l'influence indirecte de l'armée sur les Avengers (au vu du nombre de membres ayant fait partie de l'armée), et cette alliance de technologie rétrofuturiste et d'éléments mythologiques. Le tome suivant dans la collection est consacré à Spider-Man, écrit par Mark Waid et James Robinson, et illustré par Gabriele Dell'Otto : Family business.
PSG Academy
La BD officielle du PSG ! Autant dire que vu mon inexistante passion pour le foot et mon apriori négatif envers les BD commerciale, j'étais persuadé que j'allais détester cette série au moment où je l'ai empruntée. Mais finalement, ça va, elle n'est pas si mauvaise que ça. Le concept est ultra-simple : le PSG lance une académie de foot et recrute 15 jeunes passionnés de foot pour intégrer son équipe de futurs espoirs. Notre héros et ses amis sont de ceux-là et ensemble ils vont s'améliorer et tenter de gagner les compétitions contre les jeunes des autres clubs européens. Ca ressemble bigrement à du Olive et Tom - le héros principal s'appelle d'ailleurs Tom lui aussi - mais avec une narration franco-belge bien plus rapide pour faire tenir l'équivalent d'une intrigue (souvent un match) dans les 38 planches d'un album. Et deux autres petites différences : d'abord le cadre très fan attitude envers le PSG et ses joueurs, et aussi l'originalité d'intégrer des joueuses féminines à partir d'un certain tome. C'est du pur divertissement pour la jeunesse. Esprit de camaraderie, super résultats et défaites seulement quand il faut être fair-play, tout coule très facilement pour ces jeunes héros. Les intrigues sont très convenues et sans grande surprise. Le graphisme est d'inspiration manga, en tout cas pour les héros car les vrais joueurs du PSG eux sont plus réalistes et bien plus raides, comme s'ils portaient des masques où l'on sent bien que le dessinateur est moins à l'aise. L'ambiance est bonne et le déroulement relativement plaisant. Il y a par contre régulièrement des passages et personnages qui ne parleront qu'aux fans de foot et du PSG, et un lecteur tel que moi restera blasé devant les étoiles dans les yeux des héros quand ils sont face à leurs idoles. On notera également qu'une première saison s'est terminée en 8 tomes, mais alors que les 10 tomes existants sont parus à un rythme de presque 2 par an, il n'y a pas de nouvelles depuis plus de 7 ans donc il ne fait guère de doute que Soleil a abandonné la série. En outre, comme les vedettes du PSG ne sont plus les mêmes aujourd'hui qu'il y a 11 ans quand la série a commencé, et que les jeunes lecteurs de l'époque ont grandi, je doute que la série parle vraiment aux jeunes lecteurs de nos jours. C'était donc une série destinée à un public bien précis (les jeunes fans du PSG des années 2013 à 2017) et qui ne parlera probablement pas vraiment aux autres.
Thor - La Saga des Déviants
Impasse évolutive - Ce tome comprend une histoire complète à la base publiée sous la forme d'une minisérie de 5 épisodes parus en 2012. le scénario est de Robert Rodi, les dessins de Stephan Segovia, l'encrage de Jason Paz (épisodes 1 à 3), Jeff Huet (épisode 3) et Stephen Segovia (épisodes 4 & 5). Ereshkigal arrive dans les ruines d'Asgard (après sa destruction dans Siège). Elle vient tout simplement profiter de la chute d'Asgard pour voir si elle ne pourrait pas récupérer subrepticement un objet de pouvoir quelconque, devenu accessible du fait de la destruction des bâtiments. Bien sûr Thor est présent et s'oppose fermement à ce projet, mais au final elle réussit son coup et parvient à s'enfuir avec l'Unibiding Stone. Thor se lance à sa recherche avec un peu de retard. Il se rend à la Cité des Eternals pour requérir l'aide de Zuras. Mais sur place, il n'y a que Virako, Phastos, Karkas et Ransak. La prochaine étape l'amène dans la cité souterraine des Déviants où là encore il arrive trop tard. Et Ghaur réussit, par la ruse, à charger Thor d'une mission. C'est le quatrième récit que Robert Rodi consacre à Thor (ou Loki) après (1) Loki, (2) Au nom d'Asgard et (3) Les retrouvailles. le tournant amorcé dans Astonishing Thor se confirme : Rodi s'éloigne de plus en plus d'Asgard pour mettre en scène Thor à l'époque actuelle. À nouveau, il est revêtu de l'armure conçue par Olivier Coipel dans Thor renaissance. Il intègre des événements contemporains de l'univers partagé Marvel tels que la destruction d'Asgard. Il se rapproche des superhéros en incluant la présence des Eternals. Enfin, en y regardant de plus près, Rodi contente les responsables éditoriaux en incluant des personnages de troisième niveau de l'univers partagé Marvel, tout en les choisissant de manière à ce qu'il ne s'agisse pas de superhéros traditionnels. Il va piocher dans une mythologie très particulière créée par Jack Kirby dans Eternals. Ce qui intéresse particulièrement Rodi est de pouvoir confronter Thor et ce qu'il représente (à savoir un panthéon en bonne et due forme, encore en activité), avec un peuple (celui des Déviants) que leurs divinités (les Celestials) ont abandonné, qui est plus dans une situation d'impasse génétique (tous les Deviants sont stériles). Rodi s'arrange pour être raccord avec la situation des Eternals telle qu'établie par Neil Gaiman dans Les Eternels et la brève série qui a suivi (scénarisée par Charlie Knauf). Mais au fil des épisodes, le lecteur découvre que Rodi s'intéresse plus aux Déviants qu'à Thor, et que le vol de l'Unbiding Stone sert uniquement à justifier la participation de Thor au récit. Et le dénouement apporte une résolution probable aux sort des Déviants, d'une manière attendue et peu palpitante. Tout en étant respectueux de la créativité de Jack Kirby, Robert Rodi s'amuse à balader Thor de combat en découverte pour mettre en évidence la limite de la situation de base imaginée par Kirby pour les Déviants et les Eternals. Et il a bien du mal à se montrer convaincant quand il essaye de faire ressortir les cotés tragiques des personnages et des situations. D'un coté l'image de Karkas et Ransak gardant une cité vide est saisissante, de l'autre elle ne débouche sur rien, ni pour les personnages, ni en termes de thématique. Il faut dire que Stephen Segovia a également un peu de mal à trouver des compositions assez vivantes pour certains passages. L'ouverture est assez impressionnante avec l'arrivée d'Ereshkigal à Asgard. Elle est toute en courbe avec une poitrine fort développée, un costume bleu nuit et un casque ciselé. Les ruines d'Asgard sont crédibles et imposantes. La scène relatant la création et l'arrivée de l'Unbiding Stone est majestueuse et imposante avec cette étrange créature humanoïde, apparaissant dans une pleine page et les asgardians prêts à l'accueillir. En fait chaque fois que l'objectif du dessin est d'être descriptif (une photo de la situation telle qu'elle est au moment le plus dramatique), Segovia impressionne par son sens de la composition qui se traduit par une vue d'ensemble claire mettant en évidence les protagonistes et leur relation. Dès qu'il s'agit de décrire une action dans une suite de cases (ou même parfois au sein d'une seule case), ce mode de représentation devient tout de suite soit statique, soit confus. Thor se battant contre le gros monstre Tutinax, c'est joli, on perçoit bien la brutalité de chaque coup porté, mais c'est visuellement inintéressant. de même le lecteur se lasse rapidement de contempler Thor en train de s'envoler, certes dans une pose iconique sympathique, mais qui ne raconte rien. La mise en scène des dialogues n'est pas très inventive. Et les scènes d'exposition où un personnage revient sur ce qui s'est déroulé dans le passé reposent sur des illustrations détaillées et figées. du coup, l'histoire a du mal à prendre vie. Robert Rodi a su créer un point de départ intrigant consistant à comparer la situation de Thor (déité au sein d'un panthéon en activité au sein de l'univers partagé Marvel) à la situation des Déviants, figés dans leur société sans espoir d'évolution. Malheureusement la narration rend difficile de s'intéresser à l'histoire. Elle demande de disposer d'une connaissance préalable de l'histoire des Eternals pour s'intéresser aux enjeux. Et finalement les combats et les pérégrinations s'avèrent peu palpitants du fait d'une difficulté de s'impliquer émotionnellement pour les personnages, et d'illustrations détaillées et percutantes, mais statiques.
Indiana Jones
Je peux résumer la chose à : BD de commande alimentaire. Le scénariste ne s'est pas foulé (comme souvent, cf ses autres participations), Claude Moliterni étant meilleur (ce qui n'est pas trop difficile) comme essayiste ou critique. Giancarlo Alessandrini avait sans doute des factures à payer car je lui ai connu un meilleur coup de crayon. Il essaye de faire en sorte que Indiana ressemble à Harrison (ou l'inverse), mais ce n'est pas toujours une franche réussite. Néanmoins, dans cette mélasse, il y a quand même ci et là quelques petits passages intéressants (un réveil du dessinateur ?). Mais même en les bouturant à partir des 3 albums, ça ne remplit même pas 10 pages (et je suis généreux).
Les Idolâtres
Après ses Carnets et La Synagogue, Joann Sfar continue dans son oeuvre autobiographique. Cet album là revient en arrière et s'oriente vers un sujet thématique plutôt que chronologique : son point de départ est comment l'absence de sa mère a marqué l'auteur et comment le dessin a probablement comblé ce vide au point d'en devenir quasiment une religion. Par ce biais, Sfar aborde ses débuts en dessin, de sa toute petite enfance jusqu'au moment où il a enfin pu être publié, à 24 ans, sautant allégrement d'une époque à une autre, de l'enfant à l'auteur actuel en passant par de nombreuses anecdotes de son adolescence et de sa jeunesse. Au bout de 25 planches sur les quelques 200 de l'album, j'ai cru que j'allais lâcher l'affaire tant la lecture m'était pénible. Je n'ai jamais été fan ni des oeuvres personnelles de Sfar ni de son style graphique mais tant qu'elles sont claires et linéaires je peux les lire. Ici, les quelques dizaines de premières pages de cet album sont un fatras de pages et de pensées balancées sans structure, comme des extraits successifs d'une psychanalyse ou d'un flux de pensée haché et erratique. Il y a vaguement quelques fils rouges mais comme laissées en suspens d'une page à la suivante avant d'être plus ou moins récupérés plus tard. C'est lourd, nombriliste, assez pédant et pénible à lire. Du coup, j'ai sauté quelques pages pour voir si les choses s'amélioraient et effectivement un peu avant la moitié de l'album, le style narratif se fait plus linéaire, plus plaisant à suivre. On est toujours dans l'épanchement nombriliste d'un artiste qui se regarde énormément, lui, sa vie, son oeuvre, et qui estime que ça devrait intéresser le grand public. On est aussi toujours dans une structure très improvisée où il part sans arrêt en digression avec une telle foule d'anecdotes qu'on dirait qu'il a vécu plusieurs vies. Et il faut avouer qu'il a visiblement rencontré énormément de célébrités et d'auteurs, et qu'il a fait preuve d'un sacré culot (et de quelques mensonges) pour créer de lui-même le début de sa carrière. Cette partie là est plus intéressante, mais toujours assez agaçante du fait de son nombrilisme et de la confusion de sa narration. J'ai en tout cas réussi à aller jusqu'au bout de cet album, mais sans plus d'envie d'en lire les passages manqués ni ceux que j'ai eu du mal à ne pas survoler.