Je sais que ça va faire grincer des dents, donc j'ai intérêt à argumenter... Je me suis beaucoup ennuyée à la lecture de cette BD .
J'avais beaucoup apprécié le roman, (pas vu le film) et comme souvent, la projection d'un autre imaginaire que le sien sur un très très bon moment de lecture est la plupart du temps décevant.
Comment traduire par le dessin ce qui se passe dans la tête d'un père en très grande précarité dans un monde totalement incertain, qui essaye juste d'assurer la subsistance de son fils sans pouvoir lui imaginer un avenir et encore moins entretenir un espoir dans son esprit ...
C'est peine perdue. Le dessin de Larcenet, répétitif et lancinant, comme une succession d'estampes japonaise, rend abstrait ce que j'avais entièrement pris à mon compte comme un problème très concret et particulièrement bien observé.
Les quelques phrases échangées, tirées du livre, sont très belles mais l'océan de beauté triste qui entoure ces quelques dialogues efface le dilemme plutôt que d'en être la chambre d'échos.
Bref je ne conseille à personne la lecture de ce long recueil, malgré toute la sympathie que j'ai par ailleurs pour Larcenet et pour toutes ses oeuvres précédentes, lisez plutôt le roman de Cormack McCarthy...
Le sujet aurait pu, aurait dû a priori m’intéresser, puisqu’il est ici question de luttes sociales, de mobilisations face aux fermetures d’usines, avec en parallèle d’autres mobilisations, d’extrême droite celles-ci, face à l’arrivée de migrants.
Deux problématiques imbriquées, mais que j’ai trouvé très mal exploitées, caricaturales ici. Avec en plus des choix narratifs et scénaristiques qui ne m’ont pas convenu.
En fait, ce sont surtout des suites de monologues, revendicatifs, certes, mais aussi aigris, qui tournent en bouclent, sans proposer de réel scénario. Comme si on écoutait des gens se hurler dessus sans qu’il en sorte grand-chose – à part du bruit.
Les personnages sont eux-mêmes mal définis. Les deux jeunes qui semblent faire le lien entre les deux principales problématiques ont des comportements bizarres. Je n’ai pas trop compris non plus le comportement du seul migrant que nous voyons – et pas saisi non plus l’utilité de la sorte de flash-back (puisque nous voyons en entame une scène que nous retrouvons vers la fin).
Je n’ai pas non plus saisi le réel intérêt des parties où un auteur de BD expose des storyboards, puis quelques planches d’une BD de Fantasy. Ces interludes (à la valeur vaguement métaphorique ?) hachent inutilement un récit qui déjà me paraissait bien décousu.
Au final, j’ai trouvé un scénario plus que bancal, voire raté. Et du coup cela va à l’encontre des discours que l’auteur semblait vouloir défendre.
Je n’avais aucun apriori mais je suis sorti plus que déçu de cette lecture. Emprunté au pif, on a vite saisi le tenant de l’histoire (harcèlement pendant une sortie scolaire) mais je n’ai pas trop aimé la forme, ni le fond.
Je ne saurai trop dire si c’est moi ou les auteurs, mais l’un des deux est passé à côté du sujet.
Esthétiquement c’est pas mal, j’aime bien la technique utilisée par l’autrice même si je bloque un peu trop sur ses « rouges » (l’impression que les enfants ont bu ou qu’ils sont tous malades). Sinon le reste est agréable, c’est fluide, les enfants sont reconnaissables. L’aspect global fait assez froid mais le tout possède un certain style. Pas bien fan mais je reconnais le travail.
C’est le récit et la finalité qui m’ont laissé à quai. Attention le sujet est brûlant et je ne souhaite à personne de vivre ce que l’auteur a vécu mais je lui reproche un côté trop témoignage/catharsis et où les émotions sont distantes. L’horreur, la bêtise, l’incompréhension et l’enfermement à niveau d’enfants dans un premier temps ; puis un retour avec une vision d’adulte où la rancœur et colère occupent une place légitime.
Un cheminement logique mais qui énerve tant notre protagoniste refuse d’en parler et s’enferme dans sa coquille. Un récit dur traité de manière sobre.
Franchement pas le meilleur sujet pour démarrer l’année, je ne déconseille pas mais je n’ai pas trop aimé, ça m’a refroidi.
Tombé sur cette BD par hasard, je m'attendais à la trouver aussi mauvaise que l'avait avisé Spooky. Mais en fait, j'ai ri quelques fois, pas un grand rire mais je trouvais certains gags sympas. Ils s'adressent en tout cas vraiment aux joueurs de MMO avec régulièrement du vocabulaire qu'un lecteur non habitué au genre aura du mal à comprendre. On sent donc le vécu et c'est assez agréable.
Mais par contre, qu'est-ce que c'est moche ! Il ne me viendrait vraiment pas à l'idée qu'un éditeur puisse publier ça sans y affecter un vrai dessinateur pour refaire toutes les planches. Celles-ci proviennent d'un webcomics et c'est vrai que sur le net, ce type de dessin très amateur peut passer, sans pour autant attirer le chaland. Mais une fois imprimé sur du papier, c'est vraiment trop laid, trait et couleurs. Même la couverture est repoussante !
Donc un objet très moche pour un humour moyen, ça ne donne vraiment pas envie d'acheter.
Je découvre le personnage de Kathleen avec cet album. Si l’éditeur présente l’ensemble comme une série de one-shots se lisant indépendamment, ça peut aussi ressembler à une série (cet album est le sixième mettant en scène Kathleen).
Le dessin joue sur un certain classicisme presque rétro, avec une ligne claire un peu revisitée, mais qui fait assez années 1980. Le trait fin et précis est agréable, et les détails sont globalement soignés. Malgré tout le rendu est un peu décevant. En effet, la colorisation lisse un peu trop l’ensemble, et les arrière-plans sont un peu négligés. Mais c’est quand même très lisible.
Deville s’est amusé à donner des têtes d’acteurs célèbres (un duo Jean Bouise et Lino Ventura par exemple.
Kathleen est journaliste, une sorte de Tintin au féminin, qui se retrouve embarquée dans des affaires louches à son corps défendant, et qui flaire rapidement les coups fourrés. Ici c’est de l’aventure mâtinée de polar, avec des promoteurs véreux qui cherchent à faire disparaitre une construction d’un architecte de l’Art nouveau bruxellois pour réaliser une opération juteuse, en éliminant tous ceux qui pourraient les gêner.
La narration, comme le dessin, est un peu old school, dans la tradition du Journal de Tintin période (tendance Jacobs). C’est un peu lent, mollasson, avec un texte parfois abondant. Disons que ça se laisse lire, mais en sus du manque de rythme, les rebondissements sont un peu trop téléphonés.
Cette découverte de l’univers créé par les auteurs autour de leur héroïne Kathleen m’a un peu laissé sur ma faim. Ça plaira essentiellement aux amateurs de récits aventure/polar à l’ancienne, et/ou ceux qui prennent plaisir à visiter la ville de Bruxelles.
Note réelle 2,5/5.
Tout est dans le titre puisque ce comics est avant tout est énigmatique.
Collection oblige peut-être, l'ambiance qu'il instaure dès les premières pages rappelle Sandman. Cela vient pour commencer du dessin qui se rapproche de celui des premiers épisodes de la série de Gaiman, avant que des dessinateurs plus talentueux prennent la relève. C'est un dessin lâché, un peu brouillon et underground, qu'il est parfois difficile de bien déchiffrer et qui pose avant tout une atmosphère... comme un storyboard d'une certaine manière. C'est d'autant plus difficile de l'appréhender que le récit mêle imaginaire et réalité et qu'on ne sait jamais trop ce que l'on regarde, si les formes de certaines créatures sont réelles ou symboliques. Ce n'est pas un style graphique que j'apprécie et il me démotive un peu à la lecture. Je note toutefois qu'il se fait plus clair et un peu plus maîtrisé vers les derniers chapitres de cette mini-série.
L'histoire commence aussi comme du Sandman, avec un petit panel de personnages originaux issus de différentes régions des Etats-Unis et dont la narration nous présente des portions de vie aussi réalistes que cyniques. Un petit côté glauque et malsain dans ces vies dévoilées de manière trop intime, dans tout ce qu'elles ont de médiocre.
Il y a là aussi une bonne part de fantastique, mais l'accent est davantage mis sur la psychologie, voire la psychanalyse... Même si la narration est extérieure, ce sont bien souvent les pensées errantes du personnage principal que l'on suit dans tous ses doutes, son incompréhension, ses pulsions et ses hésitations. Et il s'avèrera plus tard que toute l'intrigue a vraiment ce côté psychanalytique, avec le rapport à la mère qui est très fort et une fin en forme d'acceptation de son identité révélée.
Il y a de bonnes idées dans cette intrigue, à commencer par l'originalité des super vilains qu'elle présente, ainsi que la relation humaine entre les trois protagonistes principaux. Mais le déroulement de l'histoire est assez laborieux et trop verbeux. Et surtout l'histoire est très confuse et chaotique, avec de nombreux sauts d'un lieu à l'autre, trop de flash-back et autres plongée dans l'imaginaire, tant et si bien que tout parait artificiel et gratuit, trop coupé de la réalité pour avoir un consistance suffisante pour permettre d'accrocher le lecteur autrement que par la maigre curiosité de comprendre qui est vraiment Enigma et son rapport avec le héros.
J'ai dû me forcer pour continuer ma lecture tant le milieu de la mini-série s'enlise dans sa propre histoire et son rythme chaotique. Les choses deviennent plus linéaires sur le dernier chapitre, avec des explications plus claires mais toujours cette irruption trop facile du fantastique comme si ça ne choquait personne dans le public et toujours cet aspect psychanalytique qui m'ennuie.
Bref, je n'ai pas été enthousiasmé par cette lecture malgré ses aspects qui m'ont rappelé l'œuvre de Gaiman.
Note = 2,5/5
Je rejoins Yaglourt qui résume assez bien l'esprit de faux rebelle revendiquant la liberté à pourrir le voisinage et saper l'autorité sans tourner anarchiste le moins du monde. Et le petit Kévin est bien parti pour renouveler l'esprit de ses aînés. Un boomer avant l'heure?
Mais ado, le dessin de Coyote est un plaisir à recopier et décalquer. Un maître caricaturiste qui aime vraiment ce qu'il dépeint, ça mérite d'entrer en compte donc note de 2.5, ramenée à 2 car l'esprit est gonflant (à contrario de Joe Bar Team qui est à 100% dans la mécanique et l'amitié, tiens je vais aviser cette série de suite).
Je retrouve dans cet album le graphisme de Borja González qui m'avait tellement plu dans Nuit couleur larme. J'aime son élégance, sa clarté, ses aplats de noir et de couleurs. J'aime moins ses visages vides, mais cela participe d'une certaine manière de l'esthétique de l'ensemble donc j'accepte cette absence. Très belle couverture et très belles planches qui me donnent très envie de lire.
Sauf que là où Nuit couleur larme n'était déjà pas très facile à comprendre, ici j'ai été laissé complètement à côté de la plaque du scénario, s'il y en a bien un. On ne sait pas trop si on est dans le symbolisme, la métaphore, la poésie libre ou s'il y a vraiment une intrigue qui tient la route, mais il y a beaucoup trop de zones d'ombre, de passages incompréhensibles, et de non-dits que le lecteur ne saura pas capter. On comprend vaguement des choses mais il y a bien trop de questions qui restent ouvertes pour me satisfaire, et pour me permettre de comprendre et de savourer ce que je lis.
Je ne connaissais pas l'existence d'un spin-off de la Justice League qui met en avant une autre ligue qui combat les problèmes reliés à la magie. Comme j'aime bien le fantastique, je me disais que c'était une série pour moi, sauf que j'ai abandonné après la lecture des deux premiers tomes.
Dommage parce que j'aime bien la plupart des personnages principaux (en gros il y a juste Man-Bat que je trouve peu intéressant comme personnage héroïque), mais en retrouve ici les défauts des comics de super-héros modernes. C'est parfois un peu dur à suivre parce qu'on fait référence à des histoires que je n'ai pas lues et on utilise des personnages que je ne connais pas du tout. Les scénaristes ont oublié la règle que chaque numéro était toujours le premier pour un lecteur et maintenant ils imaginent que tous les lecteurs ont des connaissances encyclopédiques sur l'univers de DC et Marvel. Il y a aussi un paquet de dessinateurs dont le style n'est pas toujours homogène. Mais bon au moins les histoires que j'ai vues n'avaient pas obligatoirement 5-6 parties avec du remplissage.
Malgré tout, il y a rien qui m'a vraiment choqué dans cette série. C'est juste du gros divertissement qui n'a pas réussi à me divertir. J'ai trouvé que c'était long, fade et trop verbeux. Il faut dire que je ne suis pas un grand fan du scénariste Tynion qui au mieux fait des histoires correctes sans plus. Cela pourrait plaire à ses gros fans, mais pour ça il faudrait qu'ils connaissent bien l'univers DC Comics et ils feraient donc mieux de continuer à lire ses histoires d'horreur qui se passent dans leurs univers propres alors pas besoin d'aller sur wikipédia juste pour comprendre qui est qui.
Chauffe Marcel !
Il va être question d'accordéon avec cet album, Bézian utilise le procédé du dépliant pour le livre, ce qui permettra de profiter de ses magnifiques doubles pages. Autre particularité de l'album, il peut se lire des deux côtés avec cette reliure en accordéon, pour deux sens de lecture qui peuvent se lire en boucle, comme pour L'Orfèvre (Lozes).
Deux récits qui ont soufflé le froid.
Frédéric Bézian nous raconte deux histoires, une de chaque côté de cet accordéon de papier, celle d'Olivier Byrne un mathématicien du XIXe siècle et celle de Piet Mondrian peintre du XXe siècle, les deux ayant été inspirés par son homologue dans leur discipline respective. Et pour déjouer la chronologie du temps pour la première, Bézian va incorporer une petite touche de fantastique.
Une narration singulière et trop rapide, elle ne permet pas de s'attacher aux personnages, il n'y a aucun phylactère, juste du texte accroché aux dessins. Mais c'est surtout l'histoire en elle-même qui ne m'a pas passionné, un développement superficiel pour étayer ce rapprochement art/mathématiques avec les couleurs primaires pour point central. Ces couleurs qu'on retrouve dans les travaux de Byrne et dans les peintures de Mondrian.
Trop euclidien et abstrait pour moi.
J'aime beaucoup le dessin de Bézian au trait charbonneux et expressif. Les planches sont superbement mises en valeur avec le format leporello. Et évidemment, une colorisation qui se concentre sur le rouge, le jaune et le bleu pour un très beau rendu.
Le point fort de cette BD.
Une curiosité qui pourra trouver son public, je n'en fais pas partie.
Note réelle : 2,5.
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La Route
Je sais que ça va faire grincer des dents, donc j'ai intérêt à argumenter... Je me suis beaucoup ennuyée à la lecture de cette BD . J'avais beaucoup apprécié le roman, (pas vu le film) et comme souvent, la projection d'un autre imaginaire que le sien sur un très très bon moment de lecture est la plupart du temps décevant. Comment traduire par le dessin ce qui se passe dans la tête d'un père en très grande précarité dans un monde totalement incertain, qui essaye juste d'assurer la subsistance de son fils sans pouvoir lui imaginer un avenir et encore moins entretenir un espoir dans son esprit ... C'est peine perdue. Le dessin de Larcenet, répétitif et lancinant, comme une succession d'estampes japonaise, rend abstrait ce que j'avais entièrement pris à mon compte comme un problème très concret et particulièrement bien observé. Les quelques phrases échangées, tirées du livre, sont très belles mais l'océan de beauté triste qui entoure ces quelques dialogues efface le dilemme plutôt que d'en être la chambre d'échos. Bref je ne conseille à personne la lecture de ce long recueil, malgré toute la sympathie que j'ai par ailleurs pour Larcenet et pour toutes ses oeuvres précédentes, lisez plutôt le roman de Cormack McCarthy...
Les Ennemis du peuple
Le sujet aurait pu, aurait dû a priori m’intéresser, puisqu’il est ici question de luttes sociales, de mobilisations face aux fermetures d’usines, avec en parallèle d’autres mobilisations, d’extrême droite celles-ci, face à l’arrivée de migrants. Deux problématiques imbriquées, mais que j’ai trouvé très mal exploitées, caricaturales ici. Avec en plus des choix narratifs et scénaristiques qui ne m’ont pas convenu. En fait, ce sont surtout des suites de monologues, revendicatifs, certes, mais aussi aigris, qui tournent en bouclent, sans proposer de réel scénario. Comme si on écoutait des gens se hurler dessus sans qu’il en sorte grand-chose – à part du bruit. Les personnages sont eux-mêmes mal définis. Les deux jeunes qui semblent faire le lien entre les deux principales problématiques ont des comportements bizarres. Je n’ai pas trop compris non plus le comportement du seul migrant que nous voyons – et pas saisi non plus l’utilité de la sorte de flash-back (puisque nous voyons en entame une scène que nous retrouvons vers la fin). Je n’ai pas non plus saisi le réel intérêt des parties où un auteur de BD expose des storyboards, puis quelques planches d’une BD de Fantasy. Ces interludes (à la valeur vaguement métaphorique ?) hachent inutilement un récit qui déjà me paraissait bien décousu. Au final, j’ai trouvé un scénario plus que bancal, voire raté. Et du coup cela va à l’encontre des discours que l’auteur semblait vouloir défendre.
Classe de mer
Je n’avais aucun apriori mais je suis sorti plus que déçu de cette lecture. Emprunté au pif, on a vite saisi le tenant de l’histoire (harcèlement pendant une sortie scolaire) mais je n’ai pas trop aimé la forme, ni le fond. Je ne saurai trop dire si c’est moi ou les auteurs, mais l’un des deux est passé à côté du sujet. Esthétiquement c’est pas mal, j’aime bien la technique utilisée par l’autrice même si je bloque un peu trop sur ses « rouges » (l’impression que les enfants ont bu ou qu’ils sont tous malades). Sinon le reste est agréable, c’est fluide, les enfants sont reconnaissables. L’aspect global fait assez froid mais le tout possède un certain style. Pas bien fan mais je reconnais le travail. C’est le récit et la finalité qui m’ont laissé à quai. Attention le sujet est brûlant et je ne souhaite à personne de vivre ce que l’auteur a vécu mais je lui reproche un côté trop témoignage/catharsis et où les émotions sont distantes. L’horreur, la bêtise, l’incompréhension et l’enfermement à niveau d’enfants dans un premier temps ; puis un retour avec une vision d’adulte où la rancœur et colère occupent une place légitime. Un cheminement logique mais qui énerve tant notre protagoniste refuse d’en parler et s’enferme dans sa coquille. Un récit dur traité de manière sobre. Franchement pas le meilleur sujet pour démarrer l’année, je ne déconseille pas mais je n’ai pas trop aimé, ça m’a refroidi.
Noobz !
Tombé sur cette BD par hasard, je m'attendais à la trouver aussi mauvaise que l'avait avisé Spooky. Mais en fait, j'ai ri quelques fois, pas un grand rire mais je trouvais certains gags sympas. Ils s'adressent en tout cas vraiment aux joueurs de MMO avec régulièrement du vocabulaire qu'un lecteur non habitué au genre aura du mal à comprendre. On sent donc le vécu et c'est assez agréable. Mais par contre, qu'est-ce que c'est moche ! Il ne me viendrait vraiment pas à l'idée qu'un éditeur puisse publier ça sans y affecter un vrai dessinateur pour refaire toutes les planches. Celles-ci proviennent d'un webcomics et c'est vrai que sur le net, ce type de dessin très amateur peut passer, sans pour autant attirer le chaland. Mais une fois imprimé sur du papier, c'est vraiment trop laid, trait et couleurs. Même la couverture est repoussante ! Donc un objet très moche pour un humour moyen, ça ne donne vraiment pas envie d'acheter.
Maison du Peuple 65
Je découvre le personnage de Kathleen avec cet album. Si l’éditeur présente l’ensemble comme une série de one-shots se lisant indépendamment, ça peut aussi ressembler à une série (cet album est le sixième mettant en scène Kathleen). Le dessin joue sur un certain classicisme presque rétro, avec une ligne claire un peu revisitée, mais qui fait assez années 1980. Le trait fin et précis est agréable, et les détails sont globalement soignés. Malgré tout le rendu est un peu décevant. En effet, la colorisation lisse un peu trop l’ensemble, et les arrière-plans sont un peu négligés. Mais c’est quand même très lisible. Deville s’est amusé à donner des têtes d’acteurs célèbres (un duo Jean Bouise et Lino Ventura par exemple. Kathleen est journaliste, une sorte de Tintin au féminin, qui se retrouve embarquée dans des affaires louches à son corps défendant, et qui flaire rapidement les coups fourrés. Ici c’est de l’aventure mâtinée de polar, avec des promoteurs véreux qui cherchent à faire disparaitre une construction d’un architecte de l’Art nouveau bruxellois pour réaliser une opération juteuse, en éliminant tous ceux qui pourraient les gêner. La narration, comme le dessin, est un peu old school, dans la tradition du Journal de Tintin période (tendance Jacobs). C’est un peu lent, mollasson, avec un texte parfois abondant. Disons que ça se laisse lire, mais en sus du manque de rythme, les rebondissements sont un peu trop téléphonés. Cette découverte de l’univers créé par les auteurs autour de leur héroïne Kathleen m’a un peu laissé sur ma faim. Ça plaira essentiellement aux amateurs de récits aventure/polar à l’ancienne, et/ou ceux qui prennent plaisir à visiter la ville de Bruxelles. Note réelle 2,5/5.
Enigma (Milligan & Fegredo)
Tout est dans le titre puisque ce comics est avant tout est énigmatique. Collection oblige peut-être, l'ambiance qu'il instaure dès les premières pages rappelle Sandman. Cela vient pour commencer du dessin qui se rapproche de celui des premiers épisodes de la série de Gaiman, avant que des dessinateurs plus talentueux prennent la relève. C'est un dessin lâché, un peu brouillon et underground, qu'il est parfois difficile de bien déchiffrer et qui pose avant tout une atmosphère... comme un storyboard d'une certaine manière. C'est d'autant plus difficile de l'appréhender que le récit mêle imaginaire et réalité et qu'on ne sait jamais trop ce que l'on regarde, si les formes de certaines créatures sont réelles ou symboliques. Ce n'est pas un style graphique que j'apprécie et il me démotive un peu à la lecture. Je note toutefois qu'il se fait plus clair et un peu plus maîtrisé vers les derniers chapitres de cette mini-série. L'histoire commence aussi comme du Sandman, avec un petit panel de personnages originaux issus de différentes régions des Etats-Unis et dont la narration nous présente des portions de vie aussi réalistes que cyniques. Un petit côté glauque et malsain dans ces vies dévoilées de manière trop intime, dans tout ce qu'elles ont de médiocre. Il y a là aussi une bonne part de fantastique, mais l'accent est davantage mis sur la psychologie, voire la psychanalyse... Même si la narration est extérieure, ce sont bien souvent les pensées errantes du personnage principal que l'on suit dans tous ses doutes, son incompréhension, ses pulsions et ses hésitations. Et il s'avèrera plus tard que toute l'intrigue a vraiment ce côté psychanalytique, avec le rapport à la mère qui est très fort et une fin en forme d'acceptation de son identité révélée. Il y a de bonnes idées dans cette intrigue, à commencer par l'originalité des super vilains qu'elle présente, ainsi que la relation humaine entre les trois protagonistes principaux. Mais le déroulement de l'histoire est assez laborieux et trop verbeux. Et surtout l'histoire est très confuse et chaotique, avec de nombreux sauts d'un lieu à l'autre, trop de flash-back et autres plongée dans l'imaginaire, tant et si bien que tout parait artificiel et gratuit, trop coupé de la réalité pour avoir un consistance suffisante pour permettre d'accrocher le lecteur autrement que par la maigre curiosité de comprendre qui est vraiment Enigma et son rapport avec le héros. J'ai dû me forcer pour continuer ma lecture tant le milieu de la mini-série s'enlise dans sa propre histoire et son rythme chaotique. Les choses deviennent plus linéaires sur le dernier chapitre, avec des explications plus claires mais toujours cette irruption trop facile du fantastique comme si ça ne choquait personne dans le public et toujours cet aspect psychanalytique qui m'ennuie. Bref, je n'ai pas été enthousiasmé par cette lecture malgré ses aspects qui m'ont rappelé l'œuvre de Gaiman. Note = 2,5/5
Litteul Kévin
Je rejoins Yaglourt qui résume assez bien l'esprit de faux rebelle revendiquant la liberté à pourrir le voisinage et saper l'autorité sans tourner anarchiste le moins du monde. Et le petit Kévin est bien parti pour renouveler l'esprit de ses aînés. Un boomer avant l'heure? Mais ado, le dessin de Coyote est un plaisir à recopier et décalquer. Un maître caricaturiste qui aime vraiment ce qu'il dépeint, ça mérite d'entrer en compte donc note de 2.5, ramenée à 2 car l'esprit est gonflant (à contrario de Joe Bar Team qui est à 100% dans la mécanique et l'amitié, tiens je vais aviser cette série de suite).
Bleu à la lumière du jour
Je retrouve dans cet album le graphisme de Borja González qui m'avait tellement plu dans Nuit couleur larme. J'aime son élégance, sa clarté, ses aplats de noir et de couleurs. J'aime moins ses visages vides, mais cela participe d'une certaine manière de l'esthétique de l'ensemble donc j'accepte cette absence. Très belle couverture et très belles planches qui me donnent très envie de lire. Sauf que là où Nuit couleur larme n'était déjà pas très facile à comprendre, ici j'ai été laissé complètement à côté de la plaque du scénario, s'il y en a bien un. On ne sait pas trop si on est dans le symbolisme, la métaphore, la poésie libre ou s'il y a vraiment une intrigue qui tient la route, mais il y a beaucoup trop de zones d'ombre, de passages incompréhensibles, et de non-dits que le lecteur ne saura pas capter. On comprend vaguement des choses mais il y a bien trop de questions qui restent ouvertes pour me satisfaire, et pour me permettre de comprendre et de savourer ce que je lis.
Justice League Dark Rebirth
Je ne connaissais pas l'existence d'un spin-off de la Justice League qui met en avant une autre ligue qui combat les problèmes reliés à la magie. Comme j'aime bien le fantastique, je me disais que c'était une série pour moi, sauf que j'ai abandonné après la lecture des deux premiers tomes. Dommage parce que j'aime bien la plupart des personnages principaux (en gros il y a juste Man-Bat que je trouve peu intéressant comme personnage héroïque), mais en retrouve ici les défauts des comics de super-héros modernes. C'est parfois un peu dur à suivre parce qu'on fait référence à des histoires que je n'ai pas lues et on utilise des personnages que je ne connais pas du tout. Les scénaristes ont oublié la règle que chaque numéro était toujours le premier pour un lecteur et maintenant ils imaginent que tous les lecteurs ont des connaissances encyclopédiques sur l'univers de DC et Marvel. Il y a aussi un paquet de dessinateurs dont le style n'est pas toujours homogène. Mais bon au moins les histoires que j'ai vues n'avaient pas obligatoirement 5-6 parties avec du remplissage. Malgré tout, il y a rien qui m'a vraiment choqué dans cette série. C'est juste du gros divertissement qui n'a pas réussi à me divertir. J'ai trouvé que c'était long, fade et trop verbeux. Il faut dire que je ne suis pas un grand fan du scénariste Tynion qui au mieux fait des histoires correctes sans plus. Cela pourrait plaire à ses gros fans, mais pour ça il faudrait qu'ils connaissent bien l'univers DC Comics et ils feraient donc mieux de continuer à lire ses histoires d'horreur qui se passent dans leurs univers propres alors pas besoin d'aller sur wikipédia juste pour comprendre qui est qui.
Le Courant d'Art
Chauffe Marcel ! Il va être question d'accordéon avec cet album, Bézian utilise le procédé du dépliant pour le livre, ce qui permettra de profiter de ses magnifiques doubles pages. Autre particularité de l'album, il peut se lire des deux côtés avec cette reliure en accordéon, pour deux sens de lecture qui peuvent se lire en boucle, comme pour L'Orfèvre (Lozes). Deux récits qui ont soufflé le froid. Frédéric Bézian nous raconte deux histoires, une de chaque côté de cet accordéon de papier, celle d'Olivier Byrne un mathématicien du XIXe siècle et celle de Piet Mondrian peintre du XXe siècle, les deux ayant été inspirés par son homologue dans leur discipline respective. Et pour déjouer la chronologie du temps pour la première, Bézian va incorporer une petite touche de fantastique. Une narration singulière et trop rapide, elle ne permet pas de s'attacher aux personnages, il n'y a aucun phylactère, juste du texte accroché aux dessins. Mais c'est surtout l'histoire en elle-même qui ne m'a pas passionné, un développement superficiel pour étayer ce rapprochement art/mathématiques avec les couleurs primaires pour point central. Ces couleurs qu'on retrouve dans les travaux de Byrne et dans les peintures de Mondrian. Trop euclidien et abstrait pour moi. J'aime beaucoup le dessin de Bézian au trait charbonneux et expressif. Les planches sont superbement mises en valeur avec le format leporello. Et évidemment, une colorisation qui se concentre sur le rouge, le jaune et le bleu pour un très beau rendu. Le point fort de cette BD. Une curiosité qui pourra trouver son public, je n'en fais pas partie. Note réelle : 2,5.