Les derniers avis (19835 avis)

Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série Le haut-fer
Le haut-fer

Vivant à Mulhouse, je connais bien les Vosges tout proche et les environs de Gerardmer en tant que touriste. Mais les Vosges c'est surtout le bois, sans conteste ! La BD est une adaptation d'un livre paru en 1962 et adapté trois ans plus tard en film sous le nom de "Les grandes gueules". Je ne connais ni l'un ni l'autre, je ne peux donc pas comparer. Le tout est centré autour d'un haut-fer, scierie traditionnelle des Vosges (qu'on peut encore voir notamment à la scierie du lançoir pour ceux qui auraient envie d'en voir). Maintenant, le récit est un polar noir, à l'ancienne dirais-je, avec des gueules qui ne dépareille pas d'un film français époque Audiart, aux personnages fortement marqués et tous mecs du milieu. Bref, ça sent la vieille France et les magouilles. Cependant, je dois dire que rien de bien surprenant n'arrive. C'est un gamin né dans le coin qui revient après des années d'absence pour reprendre la scierie, en concurrence directe avec le riche du coin et surtout en employant d'ancien taulard. Dis comme ça, l'histoire parait plus intéressante qu'elle ne l'est ici. C'est quelques coups fourrés, des personnages qui retombent dans leurs travers sans arriver à une réelle rédemption et finalement ça se finit assez vite sans vraie conclusion. On a l'impression d'un "tant pis, j'aurais essayé". En terme de tension la fin retombe clairement et il y a un vrai ventre mou dans le récit. Le dessin est spécial, avec un noir et blanc marqué mais aussi des visages que j'ai souvent confondu. Par exemple au début, j'ai mis un long moment à comprendre que le repreneur de la scierie n'était pas le gars qui sortait de taule, je les ai confondu pendant une bonne partie du récit. Il y a un vrai effort dans les décors (les bâtiments de Mulhouse sont franchement bien rendus) mais pour le reste, c'est un peu trop plat et l'ensemble parait froid. Une BD que je ne recommande pas forcément, cela dit je serais curieux de voir le film !

14/07/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série In Limbo
In Limbo

C'est l'histoire d'une américaine d'origine coréenne, une adolescente mal dans sa peau parce qu'étirée entre les ambitions que sa mère a pour elle, sa difficulté à s'intégrer à la population américaine du fait de ses origines, la même difficulté à rester dans la culture de ses origines car elle ne parle plus coréen, et son propre sentiment qu'elle est moche et médiocre. En définitive, c'est tout le mal-être adolescent accentué par des origines un peu différente de la moyenne et la pression exercée par sa propre mère. Et pour l'exorciser, l'autrice réalise sa propre psychanalyse en racontant son parcours depuis son entrée au lycée jusqu'à son départ pour la fac : 4 ans donc durant lesquels elle a des hauts et beaucoup de bas, en particulier une tentative de suicide et ses conséquences sur ses proches. Sur le fond, cet album part d'une bonne intention : refléter le mal-être adolescent, parler à ceux qui ont vécu des évènements similaires, en particulier les adolescents dont les parents sont immigrés et qui doivent en plus lutter avec le fait de n'être ni vraiment d'une société ni vraiment d'une autre. Et graphiquement, c'est plutôt d'un bon niveau, avec un dessin maîtrisé et une narration fluide. Mais dans les faits, j'ai trouvé ça tellement mou et long que je m'y suis sérieusement ennuyé. Malgré les environ 350 pages, on pourrait se dire que l'histoire se déroule vite puisqu'elle s'étale sur 4 ans mais c'est à chaque fois pour retrouver une héroïne déprimée, mollassonne et qui se cherche. Et même les moments théoriquement forts, comme la tentative de suicide dont je parle plus haut, restent plats et sans accroche. Il n'y a jamais de moment intense, juste une continuité de scènes du quotidien qui évoluent peu et mènent à une conclusion attendue et ouverte. Seul le personnage de la mère m'a légèrement intéressé, avec son comportement changeant, entre violence verbale, morale mais aussi physique envers sa fille, et autres moments bien plus affectueux ; ils réflètent ses propres tensions internes, le combat entre le résultat de sa propre éducation et son amour pour sa fille. Cela amène un début de réflexion mais celle-ci n'est pas développée et laissée en plan en fin d'album. Bref, malgré la sincérité de cet album et de son contenu, je m'y suis ennuyé et n'ai pas été touché ni par son héroïne ni par ce qui lui arrive.

14/07/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Mystère du col Dyatlov
Le Mystère du col Dyatlov

Je ne connaissais pas ce drame, et je pensais, à la seule vue du titre, avoir là une sorte d’affaire « Roswell » à la sauce soviétique, un mystère éventuellement mâtiné de thriller lié à la guerre froide. En fait pas vraiment. Il s’agit de la mort et de la disparition d’une dizaine d’alpinistes (amateurs pour la majorité) dans l’Oural soviétique des années 1950. Les conditions de leur mort étant « bizarres », jamais éclaircies – avec la pression des autorités pour ne pas étaler trop l’enquête, il y a sans doute matière à développer une histoire prenante (le dossier final explore quelques thèses – aucune n’ayant totalement convaincu). Mais, hélas, j’ai trouvé cette lecture un peu ennuyeuse. La narration est un peu hachée par les flash-backs, et surtout il n’y a ni dramatisation, ni surprise. Les auteurs ont pris le parti de ne pas donner d’explication. Pourquoi pas ? Mais du coup ça ne fait qu’accentuer le manque d’intérêt que j’ai ressenti dans ma lecture. De plus, je ne me suis jamais réellement attaché aux personnages, peu creusés, et qui – la faute à un dessin certes très correct, mais peu fouillé avec des visages parfois ressemblants – ne se distinguaient pas toujours les uns des autres. Quant à l’arrière-plan guerre froide, j’attendais sans doute davantage, ou autre chose des pressions du KGB par exemple. Bref, une lecture décevante. Un mystère non éclairci, mais qui ici n’a jamais réellement titillé ma curiosité.

14/07/2024 (modifier)
Par pol
Note: 2/5
Couverture de la série Le Serpent et la Lance
Le Serpent et la Lance

Franchement le pitch est très prometteur et me faisait envie. Un cadre très original, une histoire de jeunes filles momifiées et une double enquête sur ces meurtres ... c'est la promesse d'un polar Aztèque à la recherche d'un sérial killer. Typiquement le genre d'intrigue que j'aime lire. En plus, le dessin de Hub me plait énormément. Il n'y a que des avis enthousiastes ici, bref il n'y a aucune chance pour que ça ne me plaise pas. Pourtant il m'aura fallu 2 tentatives pour arriver au bout des 180 pages du tome 1. Et dans la douleur. Malheureusement cette lecture aura été fastidieuse pour bien des raisons. D'abord je trouve que la fameuse enquête est bien trop peu développée, c'est un fil rouge mais vraiment trop en toile de fond. Ca n'est pas l'histoire principale, mais le prétexte à raconter autre chose. La vie des personnages principaux au travers de nombreux flashbacks, comment il se connus, perdus de vue, retrouvés, défiés. Moi j'avais envie de lire un polar Aztèque pas une chronique sociale et culturelle. Pourtant ça aurait presque pu ne pas me gérer plus que ça, si ça avait été un tremplin pour l'intrigue. Mais je ne l'ai pas ressenti comme ça. 3, puis 4, puis 10 puis une quantité indénombrable de momies, ça devient un non évènement au bout d'un moment. La narration ne m'a pas aidé, sautant de lieux, de temps, de personnages toutes les 4 pages. J'ai trouvé ça décousu, me demandant l'intérêt de certaines scènes. Toutes les 2 pages, dans un dialogue, on a droit à un terme aztèque et une petite astérisque nous renvoie à la définition en bas de page. Un peu, pourquoi pas, quand il n'y a pas de mots précis et qu'on explique un concept. Mais écrire acalli dans le dialogue, pour nous apprendre en bas de page que ça veut dire canoë, il n'y avait qu'à écrire canoë directement dans le dialogue non ? Pour ma pomme, c'est l'overdose de définition en bas de page, et ça me gène dans la fluidité de lecture et dans la compréhension. Comme dit en intro, j'adore le dessin, et il faut souligner l'effort qui a été fait pour différencier les personnages. Les principaux en tout cas, parce qu'il y a vraiment, vraiment beaucoup de personnages tout au long de l'album. Des personnages même pas vraiment secondaires, des personnages qu'on va voir sur une scène, une page, quelques cases seulement. Et j'ai passé mon temps à me demander si lui ou elle on l'avait déjà vu précédemment. Avec les nombreux saut dans le temps et l'espace que j'ai évoqué plus haut, c'est pour moi le cocktail parfait pour me faire décrocher. Voilà. J'aurais adoré aimer cette série comme tout le monde, car, encore une fois, il y avait tout pour me plaire. Je voudrais bien me dire que c'était pas le moment de la lire ou que j'étais fatigué, mais non visiblement, puisque 2 tentatives espacées de plusieurs années n'ont pas changé la donne. Malheureusement la lecture de ce premier tome n'a provoqué aucun enthousiasme chez moi. Et il est très peu probable qu'il y ai une troisième lecture, ni que je lise la suite de cette trilogie... visiblement étirée à 5 albums en cours de route.

14/07/2024 (modifier)
Par Balse
Note: 2/5
Couverture de la série Cixi de Troy
Cixi de Troy

Ne connaissant pas Lanfeust de Troy, mais connaissant Troll de Troy (que j'adore). J'ai trouvé l'aventure de Cixi ..... mitigée. J'ai acheté l'intégrale en un seul volume parce que je voulais une histoire finie. Le début était intéressant. Je rejoins ce qui a été dit : le dessin reste efficace, bien. Les couleurs aussi. Mais ça se sent que ça été fait "vite fait". Le scénario : beaucoup de "circonstances" font que l'histoire ne traîne pas, comme un film d'action américain. Faut pas trop se poser de question. Par contre, la grosse déception vient à la fin ..... ce n'est pas fini. Une partie est faite ..... du coup on reste sur sa fin. Je n'expliquerai pas plus pour ne pas spoiler. Les plus : se lit très vite, ça ne traîne pas en longueur. Les neutres : scénario, dessin/couleur Les moins : la fin !!!!!!!!!!

13/07/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Syndrome de Caïn
Le Syndrome de Caïn

Je ne suis pas fan des récits ésotériques bouturés sur le succès du Da Vinci Code. Les histoires avec des groupuscules religieux mafieux se ressemblent toutes et montrent le manque de créativité ou de renouvellement des auteurs. Bien que Tackian ait fait un effort dans l'approche historique du récit, ces péripéties d'alchimistes autour de la pierre philosophale et de l'immortalité ne m'ont pas passionné. Le scénario tourne un peu en rond très vite et on retrouve le même schéma d'un épisode à l'autre rapidement. Des groupes qui s'entretuent, des centres secrets qui brûlent, des bons qui ressemblent à Johnny et des vilains en soutanes à la recherche d'un code et d'objets quasi magiques. Cela n'a rien d'original. De plus la volonté de l'auteur d'introduire des passages historiques alourdit sensiblement la narration au point que je me suis perdu plusieurs fois. Le graphisme de Mutti est classique et sympa. Il s'appuie sur des décors très bien travaillés dans des ambiances renouvelées grâce à un déplacement de l'action dans des nombreux lieux très cartes postales (Venise, Prague, Paris). Une lecture de détente classique mais très convenue qui n'arrive pas à se renouveler assez au fil des épisodes.

13/07/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 2/5
Couverture de la série Scars
Scars

Faut-il rétablir la peine de mort ou se faire justice soi-même ? - Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie initialement parue en 2002/2003 ; il s'agit d'une histoire complète. Cette édition est en noir & blanc avec des tons gris. Dans la première page, une jeune fille jour sur une balançoire, puis à cache-cache avec son père que l'on ne voit pas. Elle semble avoir une dizaine d'années et la scène se passe dans un grand jardin public. Dans la scène suivante, Pat Amersham et John Cain arrivent sur la scène d'un crime. Il s'agit d'une livraison de drogues qui a dégénéré en exécution sommaire des responsables du laboratoire clandestin. John Cain découvre que les trafiquants se servaient de nourrissons pour faire transiter la drogue aux frontières. De retour au commissariat, leur supérieur leur confie une nouvelle enquête : le corps d'une jeune fille d'une dizaine d'années a été découvert découpé et empaqueté dans 3 cartons abandonnés devant un magasin d'articles d'occasion pour enfants. Après examen, Wendy Niles, le médecin légiste, leur indique que la jeune fille a été charcutée alors qu'elle était encore vivante. Elle a été torturée pendant 3 semaines. Warren Ellis explique dans les textes qui complémentent le récit que ce dernier lui a été inspiré par l'angoisse qu'il éprouve à l'idée que sa fille puisse être victime d'un détraqué. Il raconte également qu'il a eu l'occasion à plusieurs reprises de discuter avec des policiers de la brigade criminelle et qu'il en est ressorti que les comptes-rendus criminels que l'on peut lire dans les journaux sont édulcorés par rapport à l'horreur réelle des faits. Il indique enfin qu'il souhaitait examiner quelle stratégie psychique un individu normal (John Cain) doit mettre en place pour accepter l'existence d'actes aussi monstrueux perpétrés par un autre être humain. Autant le dire tout de suite, je ne suis pas convaincu du résultat. Pour commencer, Ellis a souhaité faire de son personnage principal (John Cain), une victime. Je ne vois pas ce que ça apporte à l'histoire. Au vu des nombreux crimes abjects sur lesquels il enquête, John Cain est déjà assez éprouvé comme ça par la noirceur des horreurs dont il est le témoin a posteriori. Ensuite, Ellis se focalise uniquement sur John Cain. Le lecteur ne développe aucune empathie pour les victimes qui restent juste au niveau des statistiques. Il n'assiste pas aux horreurs commises par le meurtrier (ce n'est pas plus mal), mais il n'a pas non plus accès à son psychisme. Le lecteur est donc invité à suivre un homme déjà accablé par son métier et son histoire personnelle et qui va souhaiter trouver comment mettre un terme aux atrocités commises par le meurtrier. Il s'agit d'un thème que Garth Ennis a développé à de nombreuses reprises et avec différentes approches dans la série du Punisher MAX . Par comparaison, l'approche d'Ennis semble superficielle, peu crédible et trop fermée. Il reste cependant plusieurs passages qui sortent de l'ordinaire et qui évite à cette histoire de sombrer dans une enfilade lieux communs. À plusieurs reprises, Ellis fait partager à son lecteur l'horreur absolue de la barbarie des crimes perpétrés. Il ne s'agit pas de se vautrer dans un voyeurisme cauchemardeux. Les illustrations se limitent à des représentations simples, sans sensationnalisme. Mais la matérialité est inéluctable : le lecteur ne peut pas faire abstraction de l'anormalité de ce qui lui est donné à voir (ossements presque dissous, ou membres découpés). Il y a également un moment incroyable, celui où John Cain a l'intuition de l'identité du coupable. Ellis et Jacen Burrows (l'illustrateur) montrent en 3 pages (dont la dernière est muette) John Cain en train d'associer les éléments disparates dans son esprit. Par le biais de cette scène en pleine, rue, les créateurs mettent à nu le processus intellectuel du personnage de manière magistrale. Je suis également assez partagé sur le travail de Jacen Burrows. C'est l'illustrateur en titre de la maison d'édition Avatar Press. Il a déjà collaboré avec Ellis sur Dark Blue, avec Garth Ennis pour Crossed et sur des adaptations de texte d'Alan Moore comme The Courtyard et Providence. Il a illustré en 2010 et 2011 un nouveau scénario d'Alan Moore intitulé Neonomicon. Il utilise un style plutôt épuré (il ne reste que les traits nécessaires) et presque dépourvu d'ombrage (ces derniers étant figurés par les nuances de gris). Ses décors sont assez détaillés et très prosaïques. L'ordinateur du médecin légiste ressemble à un ordinateur, et pas à un jouet. Les places de stationnement disposent de bordures pour éviter que les véhicules se collent au trottoir. En fait l'apparente simplicité et le dénuement relatif de ses dessins trompent l'œil du lecteur. Burrows transcrit la réalité avec un sens très sûr du détail significatif. Par contraste, les visages des individus semblent plus dépouillés, plus simples, ce qui rapproche le lecteur d'eux, tout en leur enlevant un peu trop de réalisme pour ce genre de récit. Scars se lit rapidement, en mettant le lecteur face à des réalités qu'un individu normal préfère éviter de regarder en temps normal. Le scénario comporte quelques éléments artificiels qui ne semblent là que pour permettre au récit d'aboutir au dénouement (l'acquisition trop opportune d'une arme à feu illégale par John Cain), et les illustrations ont une apparence légèrement éthérée qui dessert par endroit ce fait divers très noir.

13/07/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 2/5
Couverture de la série Heroes in Crisis
Heroes in Crisis

Trouble de stress post-traumatique - Ce tome contient une histoire complète qui s'apprécie mieux par un connaisseur de l'univers partagé DC, que par un néophyte. Il contient les 9 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018/2019, écrits par Tom King, dessinés et encrés par Clay Mann et mis en couleurs par Tomeu Morey. Quelques pages d'épisodes, ou la quasi-intégralité ont été dessinées par d'autres artistes : Travis Moore, Lee Weeks, Mitch Gerads, Jorge Fornés. Les couvertures ont été réalisées par Mann. le tome contient également les couvertures variantes réalisées par J. G. Jones, Francesco Matina, Mark Brooks, Ryan Sook (*9). Dans un petit patelin du Nebraska, Booster Gold (Michael Carter) est assis au bar en train de boire un café. La propriétaire lui indique qu'il y a une jeune femme en costume derrière la vitrine, Harley Quinn, et elle demande à Booster Gold s'il va y avoir un combat : il répond que oui. Superman survole comme une flèche des champs au Nebraska, ne laissant qu'une traînée rouge. Au sein du Sanctuaire, Harley Quinn se tient face caméra, évoquant toutes les personnes qu'elle a écoutées parler de leurs traumatismes. Dans le café, elle s'est assise à côté de Booster Gold et elle savoure l'odeur d'une véritable American Pie. Superman arrive au-dessus du Sanctuaire et est atterré par ce que sa supervision lui permet d'observer. Blue Jay (Jay Abrams) se tient face caméra au Sanctuaire et expose son angoisse de mourir étouffé dans son lit car il ne contrôle plus ses changements de taille. Dans le bar, Harley Quinn cite Sigmund Freud, puis prend son couteau et la plante dans l'épaule de Booster Gold. le combat physique commence. Au site du Sanctuaire, Superman a découvert les cadavres de Lagoon Boy, Commander Steel (Henry Haywood), Hot Spot (Isaiah Crockett), Solstice, à quelques mètres de l'entrée, dans un champ de blé. Batman (Bruce Wayne) et Wonder Woman (Diana) sont en route pour le rejoindre. Hot Spot se confie face caméra sur le fait qu'il essaye d'être quelqu'un. Devant son cadavre, Superman ne parvient pas à se souvenir du slogan de Hot Spot. le combat entre Booster Gold et Harley Quinn se poursuit sauvagement. Superman pénètre dans le Sanctuaire : il découvre deux autres cadavres Arsenal (Roy Harper) et Flash (Wally West). Au Sanctuaire, face caméra, Roy Harper raconte son addiction. Au sein du Sanctuaire, Superman découvre les restes des robots qui constituaient le personnel domestique. Il est rejoint par Batman et Wonder Woman. Au sein du Sanctuaire, face caméra, Booster Gold évoque les traumatismes provoqués par les combats et demande de l'aide. Au premier abord, cette histoire constitue un événement créé de toutes pièces pour exploiter les ressources d'un univers partagé de superhéros, celui de DC Comics. Des récits complets avec de nombreux superhéros constituent un point d'attraction quasi irrésistible pour les amateurs du genre. Pour celui-ci, le scénariste a choisi un point focal inhabituel : Harley Quinn (du fait de son succès cinématographique, incarnée par Margot Robbie) et Booster Gold, un superhéros de second rang (peut-être même de troisième) créé par Dan Jurgens en 1986, voir Booster Gold: The Big Fall (épisodes 1 à 12). L'intrigue repose sur une enquête policière à la suite du meurtre de plusieurs superhéros, la plupart de second plan, même un inventé pour l'occasion. le lecteur suit deux groupes d'enquêteurs : Batman d'un côté, et de l'autre Harley Quinn, Batgirl, Booster Gold & Bue Beetle. le coupable est dévoilé à la fin. Les dessins de Clay Mann sont très propres sur eux : détourage des formes avec un tait fin, utilisation très maîtrisée de traits plus épais et de fins aplats de noir, respect des spécificités de chaque costume de superhéros, langage corporel un peu emphatique comme il se doit pour des superhéros, présence régulière des décors, et un remarquable travail d'habillage par le coloriste, utilisation spectaculaire des superpouvoirs sans trop en rajouter. La narration visuelle est sophistiquée, avec toujours des relents discrets de l'influence d'Ariel Olivetti et Olivier Coipel. Malgré la qualité du rendu des dessins, le lecteur finit par ressentir que les plans de prise de vue manquent d'allant et d'entrain, rendant la narration visuelle parfois un peu plan-plan. Pour pouvoir soutenir le rythme de parution, d'autres dessinateurs participent à plusieurs épisodes. Travis Moore dessine trois pages de l'épisode 2 consacrées à Booster Gold. Il se calque sur le rendu graphique de Clay Mann, avec des dessins un peu plus énergétiques. Dans l'épisode 3, Lee Weeks réalisent 18 pages sur 20, et le lecteur a bien du mal à reconnaître sa patte par comparaison aux magnifiques pages qu'il a réalisées pour la série Batman écrite par Tom King. Moore revient pour deux pages dans l'épisode 5, à nouveau consacrées à Booster Gold, également plus énergétiques que celles de Mann, mais sans être mémorables pour autant. Mitch Gerads dessine 18 pages de l'épisode 6, et le lecteur perçoit tout de suite la différence, avec une approche du cadrage et du découpage beaucoup plus rigoureuse, apportant un rythme très particulier, ainsi qu'une narration visuelle générant un ressenti plus factuel, une expérience de lecture, plus mémorable. Il en est de même pour les 8 pages qu'il dessine dans l'épisode suivant. le lecteur identifie plus aisément les 3 pages réalisées par Jorge Fornés dans ce même épisode 7, avec un rendu similaire à celui des épisodes de Batman qu'il a dessiné, écrits par Tom King. Gerads revient encore pour 16 pages de l'épisode 8, tout aussi agréables dans leur rigueur, Travis Moore dessinant les 4 autres pages. Avec un peu de recul, l'unité graphique ne souffre pas de l'apport de ces autres dessinateurs. D'une certaine manière, ce récit s'avère donc être également une sorte de crossover d'artistes qui viennent se rencontrer dans une même histoire. le scénariste a imaginé un point de départ justifiant que plusieurs superhéros se retrouvent à collaborer : une installation dans laquelle les superhéros peuvent venir parler des moments traumatiques de leur vie. Il peut aussi bien s'agir de moments de leur personnelle, que de situations de combat contre des criminels. Cela permet de voir défiler plusieurs personnages face caméra, évoquant un moment difficile, chacun à leur manière. le lecteur voit ainsi passer, entre autres, Harley Quinn avec différentes postures à chaque fois, Blue Jay, Hot Spot, Arsenal, Booster Gold, Pison Ivy, Batman, Lagoon Boy, Sideways, Doctor Light, Robin, Red Robin, Nightwing, Fire, Ice, Cyborg, Question, et beaucoup d'autres. King effectue un travail remarquable sur l'expression orale de chacun, pour coller à leur personnalité, sans aucun effet de répétition. Bien sûr, ces mini confessions parlent à tous les lecteurs quand il s'agit de Batman, Superman ou Wonder Woman. En revanche, elles s'adressent avant tout aux connaisseurs de l'univers partagé DC quand il s'agit de Doctor Light (Kimiyo Hoshi) ou Sideways. Il faut avoir une connaissance préalable de ces personnages pour comprendre en quoi ce qu'ils disent évoque leur histoire personnelle. Par exemple, Blue Jay parle de Silver Sorceress (Laura Neilsen), une référence vraiment pointue. Au fil de ces déclarations, le lecteur obtient la confirmation que le thème privilégié de l'auteur est bien celui du traumatisme, et des symptômes qui sont associés au stress post-traumatique. Enfin, il y a l'enquête et le coupable. Comme à son habitude, Tom King se révèle être très doué pour la construction de son récit, avec des retours en arrière, pour une découverte progressive très ludique, sans obligation de concentration extraordinaire ou de nécessité de prendre des notes. L'enquête fait quelques détours : les affrontements entre Harley Quinn et Booster Gold, le passage visuellement surprenant avec Oswald Cobblepot, la réalité virtuelle avec Lagoon Boy qui se fait tirer dessus à répétition, Lois Lane qui évoque les vidéos envoyées au Daily Planet, ou encore le monologue incroyable de Gnarrk dans l'épisode 6, qui parle de Jean-Jacques Rousseau, etc. L'auteur dispose de beaucoup d'épisodes, et il en tire parti pour étoffer la personnalité de plusieurs personnages, au point que ces moments supplantent l'intrigue en intérêt. En outre, le traumatisme d'un personnage en particulier se révèle dans toute son horreur, indépassable. le récit devient son histoire, celle de sa souffrance insupportable, à tel point qu'il prend le pas sur l'intrigue, sur l'enquête, ce qui donne une sensation très bizarre à la lecture, comme si finalement son centre d'intérêt est entièrement focalisé sur ce personnage et que le reste ne sert que de décor. du coup quand arrive l'explication de qui a commis le crime et comment, cela semble avoir perdu de son intérêt au regard de tout le reste. En outre, King a choisi un coupable qui fait polémique pour une partie des lecteurs car cela le détruit d'une manière irrémédiable, peu compatible avec son statut. En découvrant le principe de l'histoire, le lecteur est fortement alléché : une enquête, un lieu à la fonction logique et évidente, une équipe de superhéros plutôt originale. Il se rend vite compte que les dessins se lisent tout seuls et possèdent un certain charme, mais que la narration visuelle manque de punch pour un récit de superhéros, ou d'un point de vue graphique plus affirmé et plus personnel. Au fil du récit, il apparaît également que Tom King développe plusieurs éléments mais qui finissent par phagocyter l'intrigue, alors que certains n'aboutissent nulle part. D'un côté, c'est une lecture riche de promesses avec une qualité de production très sophistiquée. De l'autre côté, la somme des parties a du mal à s'agréger dans un tout. D'une certaine manière, les conséquences de cette aventure sont développées dans Flash Forward (2019) par Scott Lobdell & Brett Booth.

12/07/2024 (modifier)
Par Jeïrhk
Note: 2/5
Couverture de la série Le Maître des Ogres
Le Maître des Ogres

Bof pas terrible. Les premières pages m'ont donné envie de continuer malgré un style de dessin qui ne m'emballe pas trop. Le premier tome n'est pas si mal, des idées originales, il y a du potentiel. J'avais bien aimé la vue à la première personne au début de la BD, mais malheureusement, elle disparaît rapidement et on y reviendra plus. Aussi, à ma grande surprise, la première partie de la BD contient 2 cases assez violentes, où l'auteur n'a pas lésiné sur l'encre rouge pour signaler la présence d'un cadavre, ni pour montrer explicitement des morceaux bien sanglants d'un personnage déchiqueté et dévoré par un ogre. Je me suis alors dit que cette BD était en réalité destinée à un public plus averti (et non pas +3 comme l'éditeur l'indique), et ce n'est pas pour me déplaire. Malheureusement, en terminant le 3eme tome, que je me suis forcé à finir, j'avais bien compris que c'était un faux espoir. Passé la moitié du tome 1, jusqu'à la fin de la série, il n'y a plus une seule goutte de sang et le réalisme des combats retombe à un niveau purement jeunesse. On pourrait presque croire que les deux cases en question, qui auraient dû être modifiées pour une version plus soft, ont été oubliées à la relecture. Je m'attarde peut-être un peu trop sur ce point, et c'est une attente purement égoïste de ma part, je l'avoue, mais c'est un détail important quand l'histoire et les idées de départ ne m'ont finalement pas du tout convaincu. De plus, l'intrigue avance trop rapidement, surtout dans le 3eme tome. Les personnages manquent de charisme, que ce soit dans le dessin ou dans l'histoire. On ne s'attache à aucun d'entre eux. Bref, une BD qui divertira certainement quelques jeunes ados, mais qui sera très vite oubliée. Note : 2,5.

11/07/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Rescapés d'Eden
Les Rescapés d'Eden

C’est pratique, des éditeurs stéréotypés. Dès qu’on voit une couverture, dès qu’on recoupe avec le nom de l’éditeur, on sait à quoi s’attendre. Du coup, je cherchais une série divertissante, légère, sans prise de tête (et tant pis si la fin du deuxième tome ressemblait autant à un abandon de série qu’à une fin de cycle, je vous le répète, je savais chez quel éditeur j’étais) avec un peu d’humour à deux balles, un univers bien balisé. Je suis tombé sur cette série à la bibliothèque et je n’ai pas hésité. Alors, assez étonnement, j’ai trouvé le scénario plutôt original pour le coup. Bernard Swysen revisite quand même plutôt bien le mythe du paradis perdu en gardant pas mal de références religieuses et le deuxième tome qui nous entraine chez les dieux égyptiens a clairement le mérite de l’originalité. Mais sorti de cet aspect, j’ai vraiment eu ce à quoi je m’attendais : un récit mêlant aventure et humour facile, avec un duo de héros composé du gentil looser et de la courageuse, intelligente, belle, sexy et ingénieuse jeune fille, des rebondissements assez prévisibles mais distrayants, des seconds rôles très caricaturaux (oui, je sais, les héros l’étaient déjà) et une fin qui n’en est pas vraiment une… mais qui a le mérite de tout de même ressembler à une fin de cycle. Côté dessin, c’est du Soleil là encore : couleurs franches, style graphique semi-réaliste accentuant l’aspect caricatural des expressions des personnages, dynamisme. C’est plutôt bien fait sans (mais vraiment sans) révolutionner le genre. J’aurais aimé un humour plus percutant, un rythme plus soutenu, des personnages plus marquants, c’est sûr… mais quelque part, j’ai eu ce à quoi je m’attendais. Je ne suis donc pas déçu mais on est loin de l’œuvre à lire absolument. Pour moi, c’est entre le bof et le pas mal sans plus.

10/07/2024 (modifier)