Les derniers avis (19835 avis)

Couverture de la série Ruden
Ruden

Mouais. Je n’ai pas été convaincu plus que ça par cette série. Ça se laisse lire, mais il y a des défauts qui m’ont gêné. C’est du polar poisseux années 70, qui nous donne à voir quelques mafieux de la côte Est cherchant à développer la vente de drogue et à s’allier avec la « French Connection » (là où le film du même nom jouait essentiellement sur le côté français dans la région marseillaise). Ce qui accentue cet aspect seventies et les films de cette époque, c’est le personnage principal, Ruden, flic travaillant hors des cadres, trempant dans la mouise, avec un look qui le rapproche du Al Paccino de « Serpico ». Voilà pour le décor, pas inintéressant en soi. Mais j’ai d’emblée été rebuté par le dessin. Dessin et colorisation sont souvent trop sombres et ne fluidifient pas la lecture. Surtout, ce dessin est loin d’être parfait – indépendamment des affaires de goût. En effet, si les décors passent, les personnages sont clairement bien moins réussis. Les visages changent trop, proportions et perspectives ne sont pas toujours au top, et certaines scènes d’action laissent à désirer. Du coup, le côté un peu mollasson de l’ensemble, sans doute voulu, n’a fait qu’accentuer chez moi le manque de plaisir de lecture.

16/06/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 2/5
Couverture de la série Superman - Kryptonite
Superman - Kryptonite

Intentions contradictoires - Ce tome comprend une histoire complète se déroulant durant les premiers mois de Superman à Metropolis. Il comprend les épisodes 1 à 5 et 11 de la série Superman confidential, parus en 2007/2008. le scénario est de Darwyn Cooke, les illustrations de Tim Sale et la mise en couleurs de Dave Stewart. La planète Krypton explose, un gros rocher tout vert est projeté dans l'espace sur une trajectoire similaire à la navette qui transporte Kal-El (le futur Superman) vers notre Terre. Ce bloc de kryptonite atterrit dans un champ quelque part en Mongolie. Il est ensuite transporté dans un monastère tibétain. À Metropolis, Superman se bat contre un gang improbable de supercriminels appelé Royal Flush Gang. Il passe ensuite la soirée à souper aux chandelles avec Lois Lane, dans un endroit très romantique. le lendemain, Perry White (le patron du Daily Planet) réunit son équipe d'experts sur le toit du journal : Lois Lane, Jimmy Olsen et Clark Kent. Il leur demande d'enquêter officieusement sur Anthony Gallo, un riche homme d'affaires qui vient d'installer un casino monumental en plein cœur de la cité. Dans son propre immeuble (en forme de L), Lex Luthor observe et prépare ses propres interventions. Dans l'introduction, Darwyn Cooke explique que son intention est d'écrire un récit basé dans les premières années de Superman (pour éviter d'avoir à supporter une continuité trop contraignante) et qu'il s'est librement inspiré de l'épisode 61 de Superman, paru en 1949. Dans cet épisode, apparaissait pour la première fois la kryptonite, le minerai issu de Krypton (la planète d'origine de Superman) dont les radiations lui font perdre tous ses pouvoirs. Le lecteur découvre un jeune Superman incertain de l'étendue de ses pouvoirs, déjà amoureux de Lois qui, elle, est amoureuse de lui mais pas de Clark. Il découvre également Lois Lane dessinée par Tim Sale et c'est un ravissement. Sale évite de lui donner une silhouette de top-modèle, il préfère la décrire comme une femme d'environ 1,60 mètres, et avec des hanches, plutôt qu'une silhouette filiforme et étirée. Elle dégage une aura de séduction irrésistible, à la fois craquante, mais aussi indépendante et sachant user de sa séduction, une très grande réussite visuelle. Tim Sale a choisi de dépeindre un Superman massif, à la carrure imposante, dont la seule présence projette une ombre rassurante pour tous ceux qui l'entourent, ce qui met habilement en image l'un des thèmes du scénario. Il faut dire que Tim Sale n'est pas le premier dessinateur venu ; il a à son actif plusieurs réussites exceptionnelles telles que Batman - Dark Victory & Spider-Man Blue. Tout naturellement le lecteur vient donc chercher le même niveau de qualité dans ce récit, la même maestria et la même patine légèrement rétro et presqu'intemporelle. Outre la magnifique Lois Lane, il retrouve les costumes légèrement rétro pour les hommes (avec pantalons bouffants, bretelles d'époque, et même un gilet pour Clark). Anthony Gallo a des airs de gitan hollywoodien digne d'un film des américains des années 1950. Ma Kent arbore un tablier d'un modèle révolu depuis 50 ans, etc. Mais dans la mesure où le récit l'exige, Sale se retrouve également à intégrer des éléments plus moderne tels qu'un téléphone portable, ou des ordinateurs personnels ultramodernes. Ceci introduit des dissonances graphiques très déconcertantes à la lecture où l'on ne sait plus s'il s'agit d'un récit rétro visant l'intemporalité ou bien une réalité alternative contemporaine où les modes vestimentaires auraient dérivé. C'est d'autant plus déconcertant que les 2 approches se confrontent parfois dans une seule et même case, tel Clark dans un sweatshirt sans manche avec capuche serrant dans ses bras sa mère avec son tablier. Il est vrai également qu'au fil des épisodes, Tim Sale semble se désintéresser des décors en évitant de les dessiner ou en y apportant pas toujours un soin qui les rende uniques. Le récit présente lui aussi le même type de dissonances. Darwyn Cooke annonce qu'il souhaite raconter une histoire intemporelle mettant en évidence la nature de Superman, et pourtant il fait reposer tout son récit sur un point de continuité peu palpitant pour le commun des lecteurs : la première apparition de la kryptonite, un minerai aux propriétés difficiles à avaler (comment ça marche cette histoire de radiation aux effets immédiats, mais temporaires et réversibles ?). Ce trouble bipolaire prend des dimensions encore plus inquiétantes lorsque Superman découvre pour la première fois à quoi ressemblait Krypton avant qu'elle n'explose. Pourquoi Cooke souhaite-t-il à tout prix jouer avec ce point particulier de continuité ? Cela n'a pas de sens dans un récit à la gloire du personnage que de se focaliser sur un élément qui n'intéresse que le lecteur très investi dans le personnage, en tant qu'œuvre de fiction récurrente. Cooke souhaite mettre en avant la confiance que la populace place en Superman : il suffit qu'il apparaisse pour que tout s'arrange. C'est la raison laquelle Tim Sale le dessine avec une telle corpulence. Mais bien sûr, pour des raisons de cohérence, Clark Kent a exactement la même stature. Comment Lois ne peut-elle pas faire le lien entre ces deux gaillards au format improbable d'armoire normande ? En plaçant son récit durant les débuts de Superman, Cooke en profite pour étudier l'idée que Clark ne connaît pas l'étendue de son invulnérabilité et qu'il la découvre au fur et à mesure. Cela donne une séquence très réussie dans un volcan avec la lave qui s'infiltre dans les poumons de Superman. le coté superhéroïque est à son maximum et Superman redevient l'être invincible d'une puissance phénoménale. Il s'agit effectivement d'une vision du personnage qui date des années 1960... et dont les scénaristes se sont éloignés parce qu'il dévient vite impossible d'imaginer des défis à la hauteur d'individu aussi puissant. À partir de là, le lecteur court le risque de devenir schizophrénique. Soit il lit ce récit comme une histoire pour jeune adolescent : les éléments superhéros passent tout seuls, mais la réflexion sur la violence devient fastidieuse et les éléments de continuité apparaissent bien fades par rapport à d'autres récits sur les mêmes points, les illustrations sont alors un peu rétro et manquent d'éclat. Soit il lit ce récit comme un hommage à Superman d'un point de vue plus adulte, plus réflexif : les éléments de continuité semblent complètement déplacés et inutiles et la réflexion décousue et mal construite, les illustrations sont fort séduisantes, mais elles reflètent une vision incohérente d'un page à l'autre (conflit entre les éléments rétro et la technologie très actuelle). Je n'ai pas réussi à apprécier ce récit écartelé par les différentes intentions des auteurs qui offrent des points de vue divergents qui ne se réconcilient pas au cours du récit.

15/06/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Footballeur du dimanche
Footballeur du dimanche

Dernier album de Tronchet paru dans cette collection qui me restait à lire et encore une fois j'ai trouvé que le résultat était vraiment moyen. Tronchet traite du monde des footballeurs amateurs et aussi des travers du foot en général (le chauvinisme notamment) et j'imagine que cela va mieux marcher pour les lecteurs qui pratique ce sport parce que moi la dernière fois que j'ai pratiqué ce sport intensément c'était lors de l'été de mes 12 ans dans une ligue et aussi dans un pays où ce n'est pas le sport national. Il y a quelques gags qui me font sourire, mais c'est tout. Comme cela a été le cas avec son album sur son bébé, Tronchet met son humour corrosif et noir au vestiaire et on est dans un truc plus consensuel qui j'imagine touchera un public plus large. On dirait vraiment de la BD de supermarché, vous savez celle qui va être acheté par des gens qui ne connaissent pas trop la BD et qui ont un amateur de BD dans leur famille/bande de copains et si en plus il aime le foot ben ça fait un beau cadeau à offrir pour son anniversaire ! C'est triste de voir Tronchet accumuler les productions anecdotiques depuis quelques années. Bon vu qu'il a l'air d'aimer le football j'imagine qu'au moins il s'est amusé à faire cet album.

14/06/2024 (modifier)
Couverture de la série S.A.M.
S.A.M.

Je ne vais pas relever la côte de cette série qui, je pense, s’adresse vraiment aux jeunes ados. En tant que vieux con je ne m’y suis pas retrouvé, je trouve déjà le synopsis complètement improbable : des groupes d’enfants traqués par des robots, survivent dans une mégalopole dévastée. En fait, ça fait vraiment Terminator pour les jeunes mais l’âge de nos héros n’aide pas à trouver ça bien crédible. En plus si les premiers tomes passent encore, la suite se prend vite les pieds dans le tapis, je n’ai pas aimé la conclusion et toutes autres révélations. Bref pas conquis du tout, il faut dire que le genre Robots/Mécha n’est pas trop ma came (je suis allergique à Evangelion par exemple). Je ne retiendrais pas grand chose de ma lecture, si ce n’est le graphisme honnête qui flirte avec le manga, sinon pour moi Sam restera toujours le mec qui boit pas ^^.

13/06/2024 (modifier)
Couverture de la série Godefroy
Godefroy

La lecture de ce premier volet me laisse un sentiment mi-figue mi-raisin. En cause, sa légèreté dans la reconstitution historique et les clichés présents dans son aspect romanesque. L’intention des auteurs est pourtant des plus louables puisqu’ils cherchent à montrer un visage plus réaliste du chevalier et j’ai envie de les suivre dans cette voie mais, sur seule base de ce premier tome, c’est trop léger à mes yeux. Tout d’abord, la reconstitution historique manque de détails. Si l’assise repose sur une solide documentation, Rudy Miel allège au maximum son récit et nous prive ainsi d’explications quant au contexte global de l’époque. Heureusement, le dossier en fin d’album permet de combler ce manque… mais ce sont des données que j’aurais aimé découvrir au sein même de la bande dessinée et non dans un dossier à part. J’ai bien conscience que c’est toute la complexité de ce genre de récit historique de savoir marier un important flux d’informations et une fluidité de lecture qui reste agréable… mais c’est ce qui fait la différence entre un album moyen et un très bon album de bande dessinée historique. Ensuite, Rudy Miel apporte une dimension romanesque avec un personnage inventé… Et là, on tombe dans le gros cliché de la jolie voleuse-diseuse de bonne aventure, qui va nouer une idylle avec Godefroy et apparaitra dénudée à l’une ou l’autre occasion. Si ce personnage permet d’aborder un aspect moins connu de ces croisades (le fait qu’elles entrainaient dans leurs rangs une foule de truands et de brigands qui voyaient là l’occasion d’à la fois commettre quelques pillages et obtenir l’absolution de leurs péchés), il véhicule tellement de stéréotypes déjà vus par ailleurs que le scénario devient très prévisible. Certes, cette approche plaira à certains lecteurs par son côté ‘confortable’ (on sait où on va) mais, à titre personnel, ce n’est pas ce que j’attends d’une bande dessinée que j’imaginais avant tout historique. Au niveau du dessin, le trait de Théo Dubois d’Enghien est très classique et plaira à un large public. Je lui trouve de petits airs d’Yves Swolfs et reconnais sans peine son esthétisme et la facilité de sa lecture. Malheureusement, cette mise en page très aérée, même si elle offre de beaux dessins, ne fait qu’accentuer la légèreté du scénario. Enfin, la colorisation de Felideus est parfois un peu vive (l’aspect bleuté de la neige en début de récit en est un bel exemple) mais, à nouveau, il s’agit d’un travail plus que correct qui plaira au public visé. Clairement, j’en attendais plus. Surtout au niveau du contexte historique global. Une narration plus présente, même si elle aurait alourdit la lecture, aurait été la bienvenue à mes yeux. Et puis, j’aurais quand même bien aimé que Rudy Miel évite d’utiliser le personnage cliché d’Aëlys. A voir pour la suite, mais au terme de ce premier tome, c’est la déception qui domine.

13/06/2024 (modifier)
Couverture de la série Notre Amérique
Notre Amérique

Je ne partage pas le point de vue des autres aviseurs. En effet j'ai immédiatement été dérouté par le scénario de Kris. Pour un effet de style l'auteur nous fait croire que le 12 novembre les armées étaient démobilisées, qu'un soldat allemand pouvait contredire de façon insolente son commandant puis faire du stop dans une voiture militaire française et traverser la moitié de la France sans ordre de mission. L'armistice du 11/18 a été signé pour une durée limitée (36 j) renouvelée jusqu'au traité de paix. Cela veut dire que les conditions de démobilisation ont été longues et il n'était pas question de se promener dans du matériel militaire avec des civils. Les contrôles et autres réglementations du temps de guerre n'ont pas été abolies par un simple tweet ! Cela met à mal la crédibilité d'une grande partie du tome 1 qui surfe sur les facilités et les invraisemblances. Le scénario du tome 2 poursuit sur la même voie. Ainsi j'ai cru retrouver James Coburn d'il y a 50 ans dans certaines scènes utilisées à l'envie depuis la création de Sergio Leone. C'est encadré par un dialogue assez manichéen très contemporain. Enfin j'ai toujours du mal avec ces récits qui multiplient les retours en arrière pour donner de l'épaisseur au récit. Le graphisme est séduisant même si ce n'est pas le style que je préfère. Les visages durs conviennent bien à l'esprit du récit et les détails des extérieurs sont bien travaillés dans l'ensemble. La mise en couleur un peu terne m'a plus séduit dans la partie mexicaine que française. Une lecture que j'ai assez peu appréciée tellement le scénario m'a paru convenu et cousu de fil blanc.

12/06/2024 (modifier)
Couverture de la série Se jeter à l'eau
Se jeter à l'eau

Je ne sais pas trop quoi penser de cet album. Ni trop quoi en dire finalement. Certes, il y a bien une histoire. Celle d’une jeune femme qui veut changer de vie, s’engager, répondre à l’appel de la mer, de la liberté. Pour être en phase avec ses aspirations profondes – qu’elle découvre. Mais voilà, la narration est beaucoup trop éclatée, décousue, et à plusieurs reprises j’ai été perdu. Des flash-backs, et des passages mêlant rêveries et réalités, c’est franchement – trop – touffu. Quant au dessin, il est lisible, mais j’ai trouvé que le rendu était plus proche de l’illustration pour enfants que de la BD. Tout ça n’est peut-être qu’affaire de goût et d’autres apprécieront davantage, mais je suis resté sur ma faim. Note réelle 2,5/5.

12/06/2024 (modifier)
Par Emka
Note: 2/5
Couverture de la série Ma révérence
Ma révérence

Une déception pour moi. J’attendais quelque chose de bon car j’avais adoré ce que j’avais lu avant de Wilfrid Lupano. Mais là, je ne l’ai pas trouvé au meilleur de sa forme. Le synopsis pouvait coller, il y a de quoi faire, mais je trouve vraiment que le traitement manque de finesse. Ce qui faisait la force de ses précédents scénarios est ici noyé dans une narration trop fragmentée, avec beaucoup de flashbacks qui ne rendent pas la lecture fluide. On sent qu’il y a une volonté de bien faire, mais ça tombe à plat. J’ai trouvé les personnages très clichés, et les dialogues sans profondeur. C’est surtout le dessin qui m’a fait hésiter au début. Cette esthétique contemporaine avec toujours les mêmes types de personnages commence à me lasser, j’ai l’impression de la voir partout et pas dans les meilleures sorties (de mon point de vue). Finalement, c’est plus la mise en œuvre du scénario qui m’a déçu que les illustrations. Quelque part c’est rassurant, cela veut dire que Wilfrid Lupano n’est pas une machine.

12/06/2024 (modifier)
Couverture de la série Optic Squad
Optic Squad

Je me retrouve totalement dans l'avis de Gaston pour cette série. Il y a bien quelques idées intéressantes comme l'ONU en Inde et j'ai bien aimé le profil de Katryn, l'héroïne. Pour le reste le scénario est très classique et reprend plus les codes du polar que de la SF. Corruption, infiltration, réseaux mafieux il n'y a rien de nouveau sous le soleil même si la mise en scène est efficace et tonique avec des dialogues d'un bon niveau. On voit même arriver les rebondissements d'assez loin. Le côté SF sert surtout au graphisme qui renvoie à un univers dystopique assez commun mais peu détaillé. C'est froid voire glacial. Cela convient à l'esprit de la série mais donne un visuel assez peu attrayant. Les visages manquent de diversité. Là encore seule Katryn sort du lot. Les scènes de combats sont confuses et souvent on ne sait pas qui tire sur qui. Comme beaucoup de scènes sont la nuit, en milieu aquatique ou dans des bureaux à la lumière blafarde la mise en couleur avec une abondance de verdâtre renforce ce côté froid. Une série qui se laisse lire mais sans originalité et sans un grand attrait visuel.

12/06/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
Couverture de la série Le Maillot de la discorde
Le Maillot de la discorde

Arnaud Ramsay est un journaliste spécialisé dans le football. Il a travaillé pour plusieurs médias sportifs, et a écrit de nombreux ouvrages biographiques ou sous forme d'enquête sur les grands noms de ce sport. J'ai lu deux autres albums signés par lui, consacrés à Tapie et au PSG version qatarie, qui m'avaient semblés au minimum intéressants. Ici il s'est intéressé à un autre versant, l'histoire singulière de deux joueurs ayant participé à la première Coupe du Monde en 1930 pour l'Equipe de France, et dont l'histoire du foot et l'Histoire tout court ont quasiment oublié le nom. Ce furent donc des pionniers avec cette compétition si particulière, mais aussi des professionnels, des hommes que le souffle de l'Histoire va transformer et emmener sur des chemins radicalement différents. L'un des deux va assez vite devenir un voyou, un amateur de courses qui va se couvrir de dettes, et qui va travailler pour les SS français pendant l'Occupation. L'autre aura une carrière militaire exemplaire, sera un citoyen modèle, toujours passionné par son sport. Dit comme ça cela a l'air caricatural, mais Ramsay révèle en postface qu'il n'a que peu trafiqué la vérité pour Etienne Mattler, le bon samaritain, dont la vie est assez documentée jusqu'à son décès en 1986. Ce fut en revanche plus compliqué pour Alexandre Villaplane, qui a évolué, en-dehors de sa carrière sportive, un peu en-dessous des radars, et pour cause. Pas mal de trous à combler, comme l'indique Ramsay, ce qui explique peut-être que j'ai eu l'impression que l'angle qu'il a choisi, à savoir montrer leurs vies en alternance, n'était peut-être pas le bon. Le rythme est lent, artificiel, je n'ai pas vraiment réussi à m'intéresser à ces vies qui sortent pourtant du commun. Peut-être aurait-il fallu axer un peu plus sur Mattler, et ne mettre Villaplane que comme un personnage revenant de temps en temps dans l'actualité par le biais de ses exactions ? Au dessin, Etienne Oburie ne m'a pas semblé à son aise. De ce qu'en écrit Ramsay, il n'y connaissait rien au football, mais cela n'empêche que les séquences non liées au sport n'ont pas vraiment de dynamisme. Il m'a nettement plus convaincu dans Simone Veil - La Force d'une femme. Bref, c'est dommage cette mollesse, les personnages méritaient sans doute mieux.

11/06/2024 (modifier)