Les derniers avis (19849 avis)

Par Blue boy
Note: 2/5
Couverture de la série Grand petit homme
Grand petit homme

« Après Peau d’Homme, le nouveau chef d’œuvre de Zanzim », peut-on lire sur le sticker apposé en couverture. N’était-ce pas aller un peu vite en besogne de la part de l’éditeur ? Sans l’ombre d’un doute, oui, "Peau d’homme" est un chef d’œuvre, légitimement couronné par de très nombreux prix après sa sortie et consacrant ainsi ses deux auteurs. D’abord le regretté Hubert, scénariste émérite qui malgré une mort précoce, aura tout de même eu le temps de nous laisser quelques belles productions (notamment sa série mythique, Les Ogres-Dieux) et puis Zanzim, collaborateur fidèle dudit Hubert avec cinq projets communs au compteur. Alors quid de ce « Grand petit homme », première tentative de Zanzim de voler de ses propres ailes ? Pour ce faire, l’auteur a opté pour le registre du conte fantastique, qui se situe dans un Paris des années 70 à l’atmosphère délicieusement désuète. Sur un scénario simplissime qui évoquerait le film de Jack Arnold, « L’Homme qui rétrécit », ou celui de Richard Fleischer, « Le Voyage fantastique », nous suivons les mésaventures de Stanislas Rétif, un vendeur de chaussures célibataire et mal dans sa peau qui adore mater secrètement les talons des jeunes femmes. Désavantagé par sa petite taille (1m 57) qui l’oblige à porter des talonnettes, celui-ci va subitement, par un étrange sortilège lié à une bottine magique, rapetisser encore davantage. La vraie grosse poisse qui tabasse ! Désormais pas plus gros qu’une souris, il va se trouver confronté à mille dangers, mais très vite, il va prendre goût à sa nouvelle apparence qui lui permettra d’entrer à leur insu dans l’intimité de jeunes femmes qu’il convoite, en particulier de la jolie fleuriste dont il va tomber amoureux. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le sujet est plus que scabreux, et Zanzim ne se prive pas de laisser libre court à ses fantasmes les plus polissons. Et puis, inutile de se mentir, qui n’a pas rêvé de se rendre invisible pour admirer en douce un être à qui l’on n’aura pas eu le cran de déclarer sa flamme ? Reste que le véritable enjeu est la manière de traiter la question, parce que mettre le lecteur, à travers le personnage de Stanislas, dans la position de voyeur peut légitimement donner lieu à un profond malaise. Pourtant, il serait difficile d’y voir de la part de l’auteur des intentions lubriques, celles-ci étant désamorcées très vite par son style graphique « innocent ». D’une tonalité minimaliste et poétique, le trait n’a rien d’érotique et encore moins de pornographique, même si l’on aperçoit la bistouquette de notre héros, aux proportions par ailleurs très modestes. Et pour les plus pudibonds, qu’ils se rassurent, la seule scène un peu licencieuse est celle où l’on voit un Stanislas miniature dans le plus simple appareil s’endormir sur la toison pubienne de Madeleine. Pas de quoi fouetter une chatte, si je puis dire… Non, ce qui pêche davantage dans « Grand Petit Homme », c’est cette narration improbable, peu convaincante à force d’être sommaire, et au final, on ne sait pas trop ce que son auteur a voulu exprimer dans ce conte un brin gentillet qui semblerait presque destiné à un public jeunesse, si ce n’était le thème quelque peu libertin… Et puis cette histoire de bottine qui tient son pouvoir magique de la vache sacrée dont elle est faite, on n’en saisit pas trop le lien, si encore le récit avait un rapport quelconque avec le cuir et ses propriétés érogènes… Mais le plus agaçant sans doute est le pathos appuyé vers la fin du livre où l’on découvre que la jeune Fleur, sorte de double d’Amélie Poulain dépourvue d’aspérités, est atteinte d’une grave maladie. Quant à la stratégie de Stanislas pour sauver sa bien-aimée, on tombe carrément dans le grotesque. Il y a vraiment quelque chose qui ne fonctionne pas ici, et c’est bien dommage de la part du co-auteur du magnifique « Peau d’homme », même si l’on sent chez lui une volonté de bien faire. « Grand Petit Homme » nous laisse avec cette impression de coquille vide. Force est d’admettre que Zanzim à lui seul n’aura pas réussi à combler l’absence de feu Hubert avec ces personnages un peu vains et cette narration bien trop inconsistante.

31/12/2024 (modifier)
Couverture de la série Oliver Page & les tueurs de temps
Oliver Page & les tueurs de temps

Je me retrouve entièrement dans l’avis du Grand A, même si par mansuétude je mets une étoile supplémentaire. Il y a quelques bonnes idées dans le récit – qui pique un peu partout des influences sans réussir à bien les amalgamer. Les allers-retours dans le temps se multiplient et hachent le récit, sans que le souci de crédibilité ne soit une priorité (comment l’époque est-elle « choisie », par quel miracle Page se retrouve-t-il toujours aux deux mêmes endroits, mais à quelques minutes d’intervalle – et jamais « après ») ? Sans revenir sur ce qu’écrit Le Grand A, j’ai moi aussi fortement tiqué dès le début en me demandant pourquoi Wynn n’avait pas immédiatement abattu l’homme atteint par la bête, pour attendre des plombent jusqu’à ce qu’il s’échappe ? Un personnage contemporain fait remarquer à Page (venu du XIXème siècle) que ses vêtements font vraiment XIXème siècle, mais aucun habitant du Londres du XIXème siècle ne fait de remarque lorsqu’il croise Wynn, habillé d’une armure du XXVIème siècle ! Le récit en lui-même est rapidement creux, avec des redondances (voir les achats/ventes de tableaux lourdingues), une voix off inutile et gênante. Quant au dessin de Griffo, il est très inégal, et détails et décors sont un peu expédiés. Bref, un diptyque qui m’a franchement laissé sur ma faim (note réelle 1,5/5).

31/12/2024 (modifier)
Couverture de la série Réfugiés climatiques & castagnettes
Réfugiés climatiques & castagnettes

Le récit surfe sur une problématique qui va devenir de plus en plus prégnante, à savoir les réfugiés contraints de quitter leurs lieux de vie suite aux conséquences du réchauffement climatique (et de la montée des océans). Par contre, alors que ce sont pour le moment uniquement des habitants de pays pauvres qui en sont victimes, ici ce sont des Italiens, des Espagnols, bref, des habitants du pourtour méditerranéen qui sont contraints de se réfugier en France, un ministère imposant à tous les habitants des réfugiés, au prorata de la surface de leur habitation. Ce qui n’est pas sans créer des tensions. Les deux albums se laissent lire mais, une fois le postulat de départ accepté, et les personnages et situations plantés, j’ai trouvé que ça tournait franchement en rond. Ça sonne rapidement creux. La faute à des personnages caricaturaux (la mère et la fiancée du héros par exemple), mais aussi à trop de bons sentiments, c’est clairement trop gentil. Et, même si la fin apporte une petite surprise, le happy end ne fait que confirmer l’aspect guimauve de l’ensemble. Quant au réchauffement climatique à la base de l’intrigue, il est lui-même caricatural. Outre les réserves évoquées plus haut, j’ai eu du mal à comprendre pourquoi Barcelone et la Catalogne était entièrement sous les eaux, alors que la France ne semble pas du tout touchée !!!??? Si les mers montent, elles le font partout, et donc une bonne partie de la France aurait dû être sous les eaux, non ? Bref, une histoire feel good, mais rapidement creuse et plombée par trop d’incohérences, même si ça se laisse lire.

31/12/2024 (modifier)
Couverture de la série Critical Hit
Critical Hit

Mouais. Je n’ai pas été convaincu ou intéressé plus que ça par cette histoire, que j’ai lue rapidement, mais qui m’a franchement laissé sur ma faim. Le dessin déjà n’est pas ma tasse de thé. Il est lisible, mais simple, pas exempt de défauts. Et surtout ce trait gras, avec une colorisation sans nuance, dans un style comics bas de gamme, m’est apparu sans âme. Mais bon, comme je l’ai dit, c’est lisible, ça aurait sans doute pu passer avec une histoire meilleure. Mais hélas l’intrigue ne m’a pas captivé. Elle tourne autour d’un groupe de jeunes activistes opposés aux maltraitances animales et à la chasse. Un sujet pas inintéressant en soi, mais qui ici a été mal traité (contrairement aux animaux donc). En fait, ça bascule rapidement dans une sorte de série B glauque, tendance snuff movie, deux des activistes étant capturées et torturées par un groupe de chasseurs violents (après qu’elles aient détruit leur campement). Rien d’intéressant et/ou de développé dans cette affaire (et quelques facilités ridicules, comme ce stylo jamesbondien permettant d’ouvrir des menottes, détenu opportunément par l’une des jeunes filles menottées par les chasseurs !). Pour dynamiser l’intrigue, on a droit à quelques artifices qui ici ne fonctionnent pas. En effet, l’histoire est hachée par de nombreux flash-backs (ils sont à la fois nombreux et se déroulent à des moments variés qui ne respectent pas l’ordre chronologique). Je trouve que ça n’apporte pas grand-chose, que ça masque plutôt la pauvreté de l’intrigue, et que ça rend inutilement la lecture plus laborieuse. Finalement l’aspect défense des animaux passe au second plan (leurs défenseurs se révélant presque aussi violents que leurs agresseurs). Gros bof me concernant.

30/12/2024 (modifier)
Par Titanick
Note: 2/5
Couverture de la série Total
Total

J’y suis allée au hasard, un peu attirée par le format atypique, sans connaître ni le pitch ni l’auteur. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est spécial. Les réflexions d’un gros ultracapitaliste qui confie à son psy sans aucun état d’âme qu’il voue sa vie à s’enrichir sur le dos d’autrui. Satisfait de lui-même qu’il est, et lucide sur ses désirs, qu’il ne pense qu’à satisfaire. Le psy non plus n’est pas un parangon de bienveillance, et il devient accro aux confidences de son patient, au point d’en être envahissant. Que désirer de plus quand on a déjà tout ? L’âge aidant, notre homme se blase et finit par avoir envie d’une vie plus isolée mais où tout concourrait quand même à le satisfaire, sans contrainte. C’est du moins ce que j’ai compris de ces élucubrations entre les quelques protagonistes. Le traitement est curieux, avec ce futurisme qui semble décaler le propos et le rendre passablement ridicule : les extraterrestres bébés géants, la femme artificielle ... Je ne suis pas sûre de suivre l’auteur dans son dessein. J’ai juste apprécié en début d’album quelques répliques bien senties de ce capitaliste sans filtre antipathique à souhait. Chouette dessin aussi, mais c’est bien trop peu pour moi.

29/12/2024 (modifier)
Couverture de la série L'Héritage du Diable
L'Héritage du Diable

Ça commence comme du Indiana Jones (et ça finit presque par là : voir dans la dernière page du dernier tome une case où Diane ressemble étrangement à Indiana de dos !), sur lequel rapidement (surtout à partir du deuxième tome) est appliquée une énorme touche d’ésotérisme (les amateurs du Da Vinci Code – dont je ne suis pas du tout – s’y retrouveront sans doute). Si la première influence apporte de l’aventure rythmée, la seconde ne me sied pas et menace rapidement de sombrer dans le n’importe quoi. Et ce deuxième tome m’a définitivement fait décrocher de la série, que j’ai finie laborieusement, sans réelle appétence (le troisième est plus sobre, mais le quatrième et dernier tome est un feu d’artifices de tous les défauts pointés avant je trouve). Mais d’autres choses m’ont aussi gêné dans la lecture de cette série. En premier lieu les innombrables (en tout cas trop nombreuses) facilités scénaristiques. Je veux bien qu’à Hollywood Indiana bénéficie de beaucoup de « chances », mais là c’est trop et ça fait franchement perdre pas mal de crédibilité à l’intrigue. Trop de personnages au bon endroit au bon moment pour l’histoire, trop de hasards heureux pour notre héros, Constant, et sa belle rousse de Diane. Quant à la méchante, Emma Calvé, les expressions de son visage sont souvent surjouées. Mais surtout, elle se balade systématiquement en robe fourreau fendue (et elle en a des dizaines – sans que l’on ne voie jamais les nombreuses valises censées transporter sa garde-robe et son imposante trousse à maquillage !) et talon aiguilles (que ce soit pour crapahuter dans la lande ou pour descendre dans une grotte, ou pour aller en ville), ç’en est parfois ridicule. Concernant le dessin, il fait le travail. Il se bonifie même plutôt au fil des tomes. Le dernier est sans doute le meilleur dans ce domaine. Gastine y officie alors en tant que dessinateur et coloriste, après plusieurs changements dans ce dernier domaine. Des défauts et un parti pris scénaristique qui n’est pas ma came : une lecture qui m’a déçu.

29/12/2024 (modifier)
Couverture de la série The Prism
The Prism

La lecture du pitch de départ m’avait rendu circonspect : un mélange SF de rock et d’aventures spatiales. Hautement improbable ! Mais après tout pourquoi pas ? Mais je n’ai pas été convaincu par ce scénario, et je n’attendrais pas la suite avec impatience. D’abord le dessin manque de profondeur, de détails (même remarque pour la colorisation), alors que je n’ai pas aimé la façon de traiter certains plans larges ou d’arrière-plan en les floutant. Et les expressions de certains visages rapprochent le trait d’un aspect du manga que je n’apprécie pas vraiment (idem pour les traits de certains visages effacés). Je n’ai pas trop accroché non plus à toutes ces nanas, pin-up se baladant forcément en bas – y compris dans un vaisseau spatial, cette glorification des voitures sportives qui foncent à tout va, etc. On est dans quelque chose qui use de clichés sans les renverser. Une imagerie qui n’est pas mon truc. La très – beaucoup trop – longue séquence de constitution de l’équipe/ du groupe devant aller jouer dans l’espace m’a clairement sorti d’une histoire qui a priori ne m’attirait déjà pas beaucoup. Je ne sais pas qui est le public visé (je n’en fais pas partie en tout cas), mais les situations, dialogues et postures, l’imagerie générale font penser à l’histoire d’un boys-band ou d’un groupe de K-pop (pour peu que je connaisse ces univers), le côté SF étant là pour créer de la nouveauté. Car ce groupe est censé sauver le monde grâce à sa musique, dans son vaisseau en forme de guitare électrique ! Et créer un tube et le jouer sur la lune… Clairement pas ma came !

28/12/2024 (modifier)
Couverture de la série L'Embranchement de Mugby
L'Embranchement de Mugby

J'ai lu récemment une autre adaptation de Dickens par les mêmes auteurs, "Scrooge ". Je les retrouve ici sur une histoire que je ne connaissais pas. Et qui ne m'a pas vraiment passionné. Une histoire de vieux patron qui se pose des questions sur sa vie, est en quête de sens, et qui, forcément, va trouver satisfaction, dans un happy end classique pour un conte de Noël. C'est un peu linéaire, et pas franchement captivant. Reste le dessin, que j'ai trouvé plutôt sympa. Mais cette courte et rapide lecture m'a laissé sur ma faim.

26/12/2024 (modifier)
Couverture de la série Battue
Battue

Un album qui possède de réelles qualités, mais celles-ci ne sont pas de celles qui me touchent. Ma lecture a été franchement laborieuse. Le dessin par exemple, une sorte de travail à l'aquarelle. Joli, mais pas trop mon truc ici. Et pas toujours très lisible. Concernant l'intrigue, je l'ai trouvée creuse, avec des longueurs. Le côté polar, avec cette infiltration au milieu d'une grande chasse organisée par un groupe vaguement facho/blanc/raciste, n'est finalement pas très développé, ou alors des choses m'ont échappé. Un beau travail éditorial, mais une lecture décevante me concernant.

26/12/2024 (modifier)
Couverture de la série Ton père, ce héros
Ton père, ce héros

Tronchet est un auteur que globalement j'aime bien. Surtout dans ses séries où il nous présente de beaux spécimens de losers, avec un humour cynique et vachard. Mais pas seulement, je l'ai aussi apprécié sur d'autres registres. Mais avec cet album, comme plusieurs récemment publiés chez Delcourt, ça n'a clairement pas été le cas. Hésitant entre humour, roman graphique et autobiographie, ça manque de punch et d'originalité. Partant d'anecdotes vécues avec son fils, Tronchet reste ici trop convenu. Ça n'est pas inintéressant, et certains dialogues ou passages amènent le sourire, mais dans l'ensemble j'ai traversé l'album sans y avoir trouvé mon compte.

23/12/2024 (modifier)