Comme souvent dans ces essais analysant les points de vue de figures célèbres, l'idée est de vulgariser un discours élitiste, pointu ou militant en développant son propos à partir de figures très grand public (Disney notamment, cela aurait pu être Star Wars ou Harry Potter comme il a été fait en philo).
Cette BD documentaire féministe fait ce que l'on attend d'elle, mais sans convaincre véritablement. Par manque d'humour, par militantisme trop édulcoré, du fait d'une construction en chapitres créant artificiellement une redondance contre-productive donnant à tort l'impression que le discours féministe est largement diffusé, également du fait de la relative faiblesse des textes prolongeant la réflexion (prolonger est un bien grand mot, paraphraser est plus approprié).
Bien que cela existe, mais vitesse et précipitation ont été confondues : paraître en plein #MeToo était pour sûr une belle idée éditoriale, mais prendre le temps de construire ces BD afin d'en améliorer la pertinence, travailler l'humour, servir la légitime colère eut été préférable. A quand un bon éditeur permettant d'éviter ces erreurs bien excusables ?
Bon j’ai pas tout lu mais je n’irai pas au-delà de ma découverte.
Pourtant ça se lit très facilement, un graphisme facile et pas mal pour le genre. Il n’y a que sur la coiffure de notre héros que je tique, et aussi les couleurs de couvertures (mais ça s’explique).
L’histoire prend la tournure d’un classique Isekai mode Fantasy. Un terrien se voit réincarner dans un nouveau monde. Ici un homme de 25 ans dans un gamin de 6 ans, il se verra au passage confier le don de magie. Original n’est-ce pas ^^ (nota : on le suivra quand il sera ado).
Dans ce type d’œuvre, c’est le traitement apporté par l’auteur qui donne la saveur … et ici j’ai trouvé que ça manquait de pas mal de mordant.
Aucun passage/péripétie n’a retenu mon attention et les personnages ne me sont pas parus extrêmement attachants. En fait je n’ai pas accroché à la proposition, il m’a semblé que ça s’adressait vraiment aux plus jeunes (et on en revient à la coiffure et aux fameuses couleurs).
Notre héros atterrit donc dans un nouveau monde où il perfectionnera son don, il apparaîtra vite que sa maîtrise est bien supérieure au commun des mortels (pour ne pas dire cheatée). Voilà pour le fond.
Sur ce postulat, l’auteur développe son univers avec pas mal de politique/jeux de pouvoir/financiers, ça donne du corps généralement mais là ça a été soporifique, comme ce qui touche aux religions ou le machin des x fils. Restent les personnages, mais ces derniers sont trop jeunes et niais. Bref pas accroché.
Ah oui, l’auteur ajoute une couche de harem. Notre jeune héros étant surpuissant, son entourage féminin ne cessera de s’agrandir. On saupoudre le tout d’un peu d’ecchi prude, pas de cadrages osés mais on n’oublie pas de parler de petite culotte et tour de poitrine.
Et bien là, je n'ai pas accroché. Je comprends bien la valeur historique, culturelle de cette oeuvre. Mais pour moi le parti pris de demi page par lieu pour des actions simultanées est illisible. Pas moyen de rentrer dans une scène tellement elles s'enchaînent d'un lieu à un autre. Et au final, à part une succession de scènes, les auteurs nous offrent pas une psychologie profonde et subtile des personnages. Difficile alors d'être en empathie avec les protagonistes ou de garder de l'intérêt pour leurs histoires décousues.
Par contre, j'admets volontiers le talent du dessinateur.
Mouais.
Disons que ça se laisse lire. Rapidement. Sans passion. Et puis ça se laisse oublier. Sans regret.
Le dessin de Peyraud est simple et efficace, sans être emballant, avec un rendu stylisé minimaliste, une quasi absence de décor et de fonds, et une colorisation elle aussi minimale. Avec un scénario plus prenant je pense que je l’aurais sans doute davantage apprécié.
Car je suis clairement resté sur ma faim au niveau de l’histoire. Le cœur de cette histoire est la rencontre entre deux célibataires – un homme et une femme, qui se croisent pour emmener leurs enfants à l’école, l’homme n’étant pas insensible au charme de sa voisine. Tandis que cette dernière se révèle un peu froide et distante.
Bon, du déjà vu, mais l’intrigue de Peyraud /Djian (je n’ai pas lu la nouvelle d’origine) va transplanter la relation de ces deux personnages dans un cadre violent : ils sont tous les deux victimes d’une prise d’otages avec leurs gamins et des instits, dans l’école de leurs enfants. Rapidement on reconnait comme source d’inspiration la prise d’otages dans une école de Neuilly dans les années 1990, par un type qui se faisait appeler « Human Bomb » (Sarkozy y avait fait une de ses fumeuses opérations de récupération médiatique nauséabonde !).
Pourquoi pas ? Mais hélas à partir de ce moment je n’ai pas trouvé grand-chose de crédible ou d’intéressant dans cette histoire.
Que les motivations du preneur d’otages soient obscures passe encore, mais son comportement, celui des flics, rien ne m’a paru crédible.
Et surtout je n’ai pas trop compris les changements d’attitude de l’homme, et surtout de la femme, et je me suis quand même un peu ennuyé, avec des passages verbeux, ou alors longuets.
La chute apporte une petite pointe de noirceur et évite le happy end trop sirupeux, mais ça ne suffit pas à relever un plat fade.
Comme Ro et Gaston, j'ai eu un mal de fou à lire la BD et j'ai même fini par survoler les derniers passages. C'est long à lire, très poétique et carrément redondant. Comme souvent, dans des textes poétiques de ce genre, les discours peuvent dire plusieurs fois la même chose, amenant une lourdeur de ton qui m'a vite gavé.
C'est beau, indéniablement, mais dans un style d'illustration de texte, plutôt que de bande-dessinée. J'ai du mal à considérer l'ouvrage comme une bande-dessinée, le dessin ne jouant jamais le rôle de narration. D'autre part, même si le style de dessin inspiré par l'art persique est très beau, il n'est pas pour autant clair et plusieurs fois j'ai hésité sur la lecture, d'autant que le texte sous les images n'apparait pas immédiatement.
Je pense qu'on a affaire à une BD qui polarisera ses lecteurs et lectrices. Certains adoreront le résultat et l'ambiance poème ancien épique, d'autres (dont je fais partie) seront vite sortis de l'histoire au ton épiquement poétique, avec une narration visuelle assez réduite. Si vous vous reconnaissez dans cette dernière catégorie, je vous recommande de passer votre chemin.
Je ne sais pas trop quoi ajouter de plus par rapport aux deux autres posteurs.
J'ai emprunté les deux albums parce que j'aime bien le dessin de Coutelis que je trouve élégant. C'est encore le cas ici, mais je le préfère lorsque son trait est en noir et blanc qu'avec des couleurs vraisemblablement fait par ordinateur.
L'idée de départ du scénario est bonne, mais je n'ai pas aimé son traitement. Les deux femmes ne sont pas particulièrement attachantes, le récit est un peu poussif, mais le pire c'est que j'ai l'impression que les scénaristes voulaient toucher à autant de thèmes portant sur la seconde guerre mondiale ce qui détruit la crédibilité du scénario. Il se passe trop de choses durant cette nuit qui semble durer plusieurs jours et il y a des péripéties qui sont mal emmené.
Une déception.
D’habitude, j’apprécie beaucoup le travail d’Appollo mais alors là … grosse incompréhension en sortie de lecture. Je serai plus vache dans ma note que mes prédécesseurs.
Je n’ai pas bien saisi où le scénariste voulait nous emmener. Pour moi, il y a un truc qui ne colle pas, il y a vraiment un loupé sur la direction du récit.
Dommage car les 3/4 de l’album se laisse lire facilement. On assiste à une fuite en avant d’un couple de jeunes. Une sorte de road movie privilégiant les ambiances nocturnes et rock, le lecteur reconstitue petit à petit le pourquoi du comment de cette escapade. Pas fou mais le dessin et la narration accompagne bien cette partie.
Puis arrive cette fin un peu ouverte qui laisse libre cours à l’interprétation. Fantastique ? Métaphore ? Les deux ?
Je me suis trituré les méninges pour donner un vrai sens au récit mais aucune explication ne m’a convaincu, trop bancale à chaque fois. L’auteur joue sur les 2 tableaux et souhaite sans doute laisser ça flou, mais ça m’a semblé vraiment trop maladroit dans la mise en place. Une thématique mal exploitée.
Bref pas aimé, une BD frustrante qui m’a donné l’impression d’être con.
Une série scénarisée par l'auteur de Naruto. Cette série n'ayant pas connu la même popularité que l'œuvre la plus connue de Kishimoto, l'éditeur a fait arrêter la série alors que le scénariste espérait faire au moins 10-15 tomes, alors la série se termine un peu brutalement.
À la lecture de la série, je comprends que des lecteurs n'ont pas accroché. L'univers créé n'est pas dénué d'intérêt, mais il y a trop d'informations données dans les premiers chapitres et c'est aussi un peu trop complexe à suivre. Bref, cela donne envie de ne pas continuer la lecture et de faire autre chose. Cela s'améliore ensuite lorsque la princesse débarque, parce que je la trouve attachante, mais on reste dans du shonen hyper-codifié. Si j'étais ado, j'aurais sûrement trouvé ces combats entre samurais captivants à lire, mais là je me suis juste ennuyé. Je suis trop vieux pour ce genre de mangas.
Quant au dessin, c'est fait pas un ancien assistant de Kishimoto aux décors et cela se voit. Les paysages sont superbes, mais je trouve les personnages moyens et cela manque parfois de lisibilité sur des cases parce qu'il y a trop de détails. Je note toutefois qu'il s'est amélioré au fil des tomes. Cela se voit lorsqu'on compare les planches du premier tome avec celles du dernier tome.
On va dire que c'est pour les fans de mangas pour bastons qui n'ont pas envie de se taper une série avec des dizaines et des dizaines de tomes.
Grosse déception que cet "Automne en baie de Somme".
Pas que j'avais nécessairement de grandes attentes, j'y suis même plutôt allée à l'aveugle, mais le dessin était joli et ça me fait mal de ne le voir illustrer qu'une histoire mine de rien assez classique et un peu bâclée.
Je dis classique, mais sur le papier, l'histoire avait de quoi plaire : un patron d'entreprise aux allures de saint, visiblement ami d'anarchistes, retrouvé mystérieusement assassiné, le tout sur fond de fin du XIXème siècle, bah il y a de quoi faire une super histoire. C'est donc dommage que l'aspect enquête soit finalement assez mal fait. J'ai essayé de trouver de meilleurs mots pour exprimer mon avis ou pour tenter de le modérer, mais je n'ai pas mieux : c'est mal fait. L'enquête présentée dans cet album n'est pas engageante, les informations tombent au compte-goutte et parfois sans grande explication, la mise en scène ne prend pas le temps de poser son cadre pour nous laisser digérer et, comble du malheur, c'est verbeux pour rien. Je ne dis pas ça en tant qu'allergique aux textes longs, au contraire si la verve est bonne je ne peux qu'apprécier un texte fourni. Ici, les phrases m'ont semblé trop pompeuses, trop artificielles, ... Le phrasé d'époque m'a même parfois semblé être utilisé comme cache-misère, c'est dire l'impression.
Après, l'histoire de fond reste intéressante sur le papier. Elle méritait un meilleur traitement à mes yeux, c'est tout.
Les dessins, encore une fois, bien que pas mon style de prédilection, sont très beaux. Rien à redire là-dessus.
Ce triptyque n'est rien d'autre qu'un énième récit d'héroïc fantasy, avec un duo de zéros: l'un noble, et l'autre non, qui décident de partir en quête, pour finalement revenir à leur point de départ, sauf qu'entre-temps la situation politique a dégénéré.
On a l'impression d'être face à une œuvre hybride, qui ne sait pas sur quel pieds danser : d'un côté il y a une forme d'humour pas drôle du tout à coup de jeux de mots tout pourris et de situations crétines.
De l'autre on tente de nous vendre des conspirations politiques grotesques (en gros, des vilains veulent prendre le contrôle d'un royaume, trouvent un prétexte bidon pour ce faire à travers une guerre, alors qu'ils auraient pu arriver au même résultat par la loi du sang...).
Et au milieu quelques séquences sérieuses, des traumas, avec une pincée de magie. Sans oublier des twists qui sortent parfois de nulle part (par exemple un personnage se révèle avoir été assassiné, ou bien l'origine du titre qui nous est révélée dans les 3 dernières pages sans que l'on comprenne les tenants et aboutissants), avec des psychologies de personnages ayant la profondeur et l'épaisseur d'un ticket de métro.
Bref, vous l'aurez compris, l'équilibre est franchement branlant.
Cette BD fait passer le temps, mais celui-ci parait parfois très long. Quelques trouvailles originales, comme une cathédrale construite autour de livres, ne réussissent pas à sauver cet édifice aussi branlant que la cathédrale en question.
Et dernier point: l'origine du titre
Ajoutons à cela que rien n'est vraiment résolu à la fin du tome 3, qui appelle un nouveau cycle...Qui ne verra probablement pas le jour depuis le temps que le tome 3 est sorti.
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Mythes & meufs
Comme souvent dans ces essais analysant les points de vue de figures célèbres, l'idée est de vulgariser un discours élitiste, pointu ou militant en développant son propos à partir de figures très grand public (Disney notamment, cela aurait pu être Star Wars ou Harry Potter comme il a été fait en philo). Cette BD documentaire féministe fait ce que l'on attend d'elle, mais sans convaincre véritablement. Par manque d'humour, par militantisme trop édulcoré, du fait d'une construction en chapitres créant artificiellement une redondance contre-productive donnant à tort l'impression que le discours féministe est largement diffusé, également du fait de la relative faiblesse des textes prolongeant la réflexion (prolonger est un bien grand mot, paraphraser est plus approprié). Bien que cela existe, mais vitesse et précipitation ont été confondues : paraître en plein #MeToo était pour sûr une belle idée éditoriale, mais prendre le temps de construire ces BD afin d'en améliorer la pertinence, travailler l'humour, servir la légitime colère eut été préférable. A quand un bon éditeur permettant d'éviter ces erreurs bien excusables ?
Le Huitième Fils
Bon j’ai pas tout lu mais je n’irai pas au-delà de ma découverte. Pourtant ça se lit très facilement, un graphisme facile et pas mal pour le genre. Il n’y a que sur la coiffure de notre héros que je tique, et aussi les couleurs de couvertures (mais ça s’explique). L’histoire prend la tournure d’un classique Isekai mode Fantasy. Un terrien se voit réincarner dans un nouveau monde. Ici un homme de 25 ans dans un gamin de 6 ans, il se verra au passage confier le don de magie. Original n’est-ce pas ^^ (nota : on le suivra quand il sera ado). Dans ce type d’œuvre, c’est le traitement apporté par l’auteur qui donne la saveur … et ici j’ai trouvé que ça manquait de pas mal de mordant. Aucun passage/péripétie n’a retenu mon attention et les personnages ne me sont pas parus extrêmement attachants. En fait je n’ai pas accroché à la proposition, il m’a semblé que ça s’adressait vraiment aux plus jeunes (et on en revient à la coiffure et aux fameuses couleurs). Notre héros atterrit donc dans un nouveau monde où il perfectionnera son don, il apparaîtra vite que sa maîtrise est bien supérieure au commun des mortels (pour ne pas dire cheatée). Voilà pour le fond. Sur ce postulat, l’auteur développe son univers avec pas mal de politique/jeux de pouvoir/financiers, ça donne du corps généralement mais là ça a été soporifique, comme ce qui touche aux religions ou le machin des x fils. Restent les personnages, mais ces derniers sont trop jeunes et niais. Bref pas accroché. Ah oui, l’auteur ajoute une couche de harem. Notre jeune héros étant surpuissant, son entourage féminin ne cessera de s’agrandir. On saupoudre le tout d’un peu d’ecchi prude, pas de cadrages osés mais on n’oublie pas de parler de petite culotte et tour de poitrine.
Les Illuminés
Et bien là, je n'ai pas accroché. Je comprends bien la valeur historique, culturelle de cette oeuvre. Mais pour moi le parti pris de demi page par lieu pour des actions simultanées est illisible. Pas moyen de rentrer dans une scène tellement elles s'enchaînent d'un lieu à un autre. Et au final, à part une succession de scènes, les auteurs nous offrent pas une psychologie profonde et subtile des personnages. Difficile alors d'être en empathie avec les protagonistes ou de garder de l'intérêt pour leurs histoires décousues. Par contre, j'admets volontiers le talent du dessinateur.
Mise en bouche
Mouais. Disons que ça se laisse lire. Rapidement. Sans passion. Et puis ça se laisse oublier. Sans regret. Le dessin de Peyraud est simple et efficace, sans être emballant, avec un rendu stylisé minimaliste, une quasi absence de décor et de fonds, et une colorisation elle aussi minimale. Avec un scénario plus prenant je pense que je l’aurais sans doute davantage apprécié. Car je suis clairement resté sur ma faim au niveau de l’histoire. Le cœur de cette histoire est la rencontre entre deux célibataires – un homme et une femme, qui se croisent pour emmener leurs enfants à l’école, l’homme n’étant pas insensible au charme de sa voisine. Tandis que cette dernière se révèle un peu froide et distante. Bon, du déjà vu, mais l’intrigue de Peyraud /Djian (je n’ai pas lu la nouvelle d’origine) va transplanter la relation de ces deux personnages dans un cadre violent : ils sont tous les deux victimes d’une prise d’otages avec leurs gamins et des instits, dans l’école de leurs enfants. Rapidement on reconnait comme source d’inspiration la prise d’otages dans une école de Neuilly dans les années 1990, par un type qui se faisait appeler « Human Bomb » (Sarkozy y avait fait une de ses fumeuses opérations de récupération médiatique nauséabonde !). Pourquoi pas ? Mais hélas à partir de ce moment je n’ai pas trouvé grand-chose de crédible ou d’intéressant dans cette histoire. Que les motivations du preneur d’otages soient obscures passe encore, mais son comportement, celui des flics, rien ne m’a paru crédible. Et surtout je n’ai pas trop compris les changements d’attitude de l’homme, et surtout de la femme, et je me suis quand même un peu ennuyé, avec des passages verbeux, ou alors longuets. La chute apporte une petite pointe de noirceur et évite le happy end trop sirupeux, mais ça ne suffit pas à relever un plat fade.
Majnoun et Leïli - Chants d'outre-tombe
Comme Ro et Gaston, j'ai eu un mal de fou à lire la BD et j'ai même fini par survoler les derniers passages. C'est long à lire, très poétique et carrément redondant. Comme souvent, dans des textes poétiques de ce genre, les discours peuvent dire plusieurs fois la même chose, amenant une lourdeur de ton qui m'a vite gavé. C'est beau, indéniablement, mais dans un style d'illustration de texte, plutôt que de bande-dessinée. J'ai du mal à considérer l'ouvrage comme une bande-dessinée, le dessin ne jouant jamais le rôle de narration. D'autre part, même si le style de dessin inspiré par l'art persique est très beau, il n'est pas pour autant clair et plusieurs fois j'ai hésité sur la lecture, d'autant que le texte sous les images n'apparait pas immédiatement. Je pense qu'on a affaire à une BD qui polarisera ses lecteurs et lectrices. Certains adoreront le résultat et l'ambiance poème ancien épique, d'autres (dont je fais partie) seront vite sortis de l'histoire au ton épiquement poétique, avec une narration visuelle assez réduite. Si vous vous reconnaissez dans cette dernière catégorie, je vous recommande de passer votre chemin.
Deux passantes dans la nuit
Je ne sais pas trop quoi ajouter de plus par rapport aux deux autres posteurs. J'ai emprunté les deux albums parce que j'aime bien le dessin de Coutelis que je trouve élégant. C'est encore le cas ici, mais je le préfère lorsque son trait est en noir et blanc qu'avec des couleurs vraisemblablement fait par ordinateur. L'idée de départ du scénario est bonne, mais je n'ai pas aimé son traitement. Les deux femmes ne sont pas particulièrement attachantes, le récit est un peu poussif, mais le pire c'est que j'ai l'impression que les scénaristes voulaient toucher à autant de thèmes portant sur la seconde guerre mondiale ce qui détruit la crédibilité du scénario. Il se passe trop de choses durant cette nuit qui semble durer plusieurs jours et il y a des péripéties qui sont mal emmené. Une déception.
Pauline (et les loups-garous)
D’habitude, j’apprécie beaucoup le travail d’Appollo mais alors là … grosse incompréhension en sortie de lecture. Je serai plus vache dans ma note que mes prédécesseurs. Je n’ai pas bien saisi où le scénariste voulait nous emmener. Pour moi, il y a un truc qui ne colle pas, il y a vraiment un loupé sur la direction du récit. Dommage car les 3/4 de l’album se laisse lire facilement. On assiste à une fuite en avant d’un couple de jeunes. Une sorte de road movie privilégiant les ambiances nocturnes et rock, le lecteur reconstitue petit à petit le pourquoi du comment de cette escapade. Pas fou mais le dessin et la narration accompagne bien cette partie. Puis arrive cette fin un peu ouverte qui laisse libre cours à l’interprétation. Fantastique ? Métaphore ? Les deux ? Je me suis trituré les méninges pour donner un vrai sens au récit mais aucune explication ne m’a convaincu, trop bancale à chaque fois. L’auteur joue sur les 2 tableaux et souhaite sans doute laisser ça flou, mais ça m’a semblé vraiment trop maladroit dans la mise en place. Une thématique mal exploitée. Bref pas aimé, une BD frustrante qui m’a donné l’impression d’être con.
Samurai 8 - La légende de Hachimaru
Une série scénarisée par l'auteur de Naruto. Cette série n'ayant pas connu la même popularité que l'œuvre la plus connue de Kishimoto, l'éditeur a fait arrêter la série alors que le scénariste espérait faire au moins 10-15 tomes, alors la série se termine un peu brutalement. À la lecture de la série, je comprends que des lecteurs n'ont pas accroché. L'univers créé n'est pas dénué d'intérêt, mais il y a trop d'informations données dans les premiers chapitres et c'est aussi un peu trop complexe à suivre. Bref, cela donne envie de ne pas continuer la lecture et de faire autre chose. Cela s'améliore ensuite lorsque la princesse débarque, parce que je la trouve attachante, mais on reste dans du shonen hyper-codifié. Si j'étais ado, j'aurais sûrement trouvé ces combats entre samurais captivants à lire, mais là je me suis juste ennuyé. Je suis trop vieux pour ce genre de mangas. Quant au dessin, c'est fait pas un ancien assistant de Kishimoto aux décors et cela se voit. Les paysages sont superbes, mais je trouve les personnages moyens et cela manque parfois de lisibilité sur des cases parce qu'il y a trop de détails. Je note toutefois qu'il s'est amélioré au fil des tomes. Cela se voit lorsqu'on compare les planches du premier tome avec celles du dernier tome. On va dire que c'est pour les fans de mangas pour bastons qui n'ont pas envie de se taper une série avec des dizaines et des dizaines de tomes.
Automne en baie de Somme
Grosse déception que cet "Automne en baie de Somme". Pas que j'avais nécessairement de grandes attentes, j'y suis même plutôt allée à l'aveugle, mais le dessin était joli et ça me fait mal de ne le voir illustrer qu'une histoire mine de rien assez classique et un peu bâclée. Je dis classique, mais sur le papier, l'histoire avait de quoi plaire : un patron d'entreprise aux allures de saint, visiblement ami d'anarchistes, retrouvé mystérieusement assassiné, le tout sur fond de fin du XIXème siècle, bah il y a de quoi faire une super histoire. C'est donc dommage que l'aspect enquête soit finalement assez mal fait. J'ai essayé de trouver de meilleurs mots pour exprimer mon avis ou pour tenter de le modérer, mais je n'ai pas mieux : c'est mal fait. L'enquête présentée dans cet album n'est pas engageante, les informations tombent au compte-goutte et parfois sans grande explication, la mise en scène ne prend pas le temps de poser son cadre pour nous laisser digérer et, comble du malheur, c'est verbeux pour rien. Je ne dis pas ça en tant qu'allergique aux textes longs, au contraire si la verve est bonne je ne peux qu'apprécier un texte fourni. Ici, les phrases m'ont semblé trop pompeuses, trop artificielles, ... Le phrasé d'époque m'a même parfois semblé être utilisé comme cache-misère, c'est dire l'impression. Après, l'histoire de fond reste intéressante sur le papier. Elle méritait un meilleur traitement à mes yeux, c'est tout. Les dessins, encore une fois, bien que pas mon style de prédilection, sont très beaux. Rien à redire là-dessus.
Les Lames d'Âpretagne
Ce triptyque n'est rien d'autre qu'un énième récit d'héroïc fantasy, avec un duo de zéros: l'un noble, et l'autre non, qui décident de partir en quête, pour finalement revenir à leur point de départ, sauf qu'entre-temps la situation politique a dégénéré. On a l'impression d'être face à une œuvre hybride, qui ne sait pas sur quel pieds danser : d'un côté il y a une forme d'humour pas drôle du tout à coup de jeux de mots tout pourris et de situations crétines. De l'autre on tente de nous vendre des conspirations politiques grotesques (en gros, des vilains veulent prendre le contrôle d'un royaume, trouvent un prétexte bidon pour ce faire à travers une guerre, alors qu'ils auraient pu arriver au même résultat par la loi du sang...). Et au milieu quelques séquences sérieuses, des traumas, avec une pincée de magie. Sans oublier des twists qui sortent parfois de nulle part (par exemple un personnage se révèle avoir été assassiné, ou bien l'origine du titre qui nous est révélée dans les 3 dernières pages sans que l'on comprenne les tenants et aboutissants), avec des psychologies de personnages ayant la profondeur et l'épaisseur d'un ticket de métro. Bref, vous l'aurez compris, l'équilibre est franchement branlant. Cette BD fait passer le temps, mais celui-ci parait parfois très long. Quelques trouvailles originales, comme une cathédrale construite autour de livres, ne réussissent pas à sauver cet édifice aussi branlant que la cathédrale en question. Et dernier point: l'origine du titre Ajoutons à cela que rien n'est vraiment résolu à la fin du tome 3, qui appelle un nouveau cycle...Qui ne verra probablement pas le jour depuis le temps que le tome 3 est sorti.